PRESENTATION
Creusé dans le flanc de la cote 291, «
l'Hôpital de Domjevin » est une ambulance chirurgicale
souterraine imposante, construite
à compter du 1er juillet 1916 et durant toute l'année 1917,
pour une mise en service en janvier 1918.
Ce complexe comprenait :
-
une salle pour 50 blessés couchés,
-
une salle pour 100 blessés assis,
-
un abri pour officier blessé,
-
une salle de pansements,
-
une salle de stérilisation,
-
une salle d'opération,
-
une salle de radiographie,
-
une salle de pharmacie (tisanerie),
-
une chambre d'isolement,
-
une chambre mortuaire,
-
un dépôt d'armes,
-
une salle de repos pour infirmiers,
-
un magasin,
-
une cuisine,
-
une chambre pour les chirurgiens,
et comme équipements,
-
un puits,
-
un système de chauffage à eau basse pression,
-
des radiateurs électriques,
-
des circuits de ventilation et un éclairage,
-
le tout alimenté par un groupe électrogène,
-
des canalisations vers une fosse septique isolée.
La partie toujours visible est constituée de trois galeries
perpendiculaires, en béton, couvertes de tôles ondulées
et protégées par un talus de terre.
CLASSEMENT
Après guerre, diverses voix s'élèvent
pour protéger les vestiges des combats. Dès mars 1919 la
presse s'émeut que « le poste de secours, considéré comme le
modèle des organisations chirurgicales souterraines,
tombe en ruine faute de quelques travaux de soutènement
» (Le Matin,
4 mars 1919), même si à cette époque l'ensemble de la
structure était encore quasi intacte.
Le 8 novembre 1920, un projet de loi
sur les vestiges et souvenirs de guerre est déposé à la
chambre des députés, et en prévision, les architectes
des régions libérées et des monuments historiques
évaluent l'opportunité du classement du poste de secours
lors d'une visite le 10 mars 1921.
Le
10 février 1922, Léon Bérard, Ministre de l'Instruction Publique
et des Beaux-Arts prend un
arrêté classant le poste de secours de Domjevin parmi les
monuments historiques au titre des vestiges de la
grande-guerre.
UTILISATION
En janvier 1918, les
travaux de cet hôpital-modèle sont terminés. Les combats continuent cependant sur cette
partie du front de Lorraine,
notamment en forêt de Parroy, à Leintrey et Reillon.
Mais :
-
il n'est fait nulle part mention d'un usage de cet
hôpital ;
-
on ne trouve pas trace d'un numéro d'hôpital ou
d'ambulance concernant cet établissement ;
-
et enfin, concernant une visite en mai 1918 relatée dans une revue
sanitaire américaine, on lit le témoignage suivant :
« The next day my diary records a visit to a
very interesting French formation - a hospital for
non-transportable wounded constructed entirely
underground. It was at Domjevin, close to the front
line. It contained an operating room, X-ray room,
kitchen, wards and in fact was fully equipped for
the purpose. It was about twenty-five feet
underground, the roof being composed of successive
layers of a yard of concrete, then a yard of earth,
etc The protection therefore from either shells or
bombs was absolute. No patients were in the
hospital when we visited it but is was ready for use
when needed. Such a unit of course is of
practical value in a stabilized warfare. ».
(The military surgeon:
journal of the Association of Military ... - Volume
61 - 1927)
Ainsi, l'hôpital aurait servi de
seule démonstration durant l'année 1918, et aurait été conservé inutilisé en vue d'une
offensive sur le front de Lorraine qui n'a jamais eu
lieu (une offensive ultime avait été planifiée pour le... 14
novembre 1914).
STRUCTURE
Le plan des trois
galeries du 1er juillet 1916 présente l'hôpital tel qu'il est encore visible
aujourd'hui, avec l'emplacement des cloisons intérieures :
la plupart de ces cloisons sont aujourd'hui disparues, mais
leurs traces sont encore visibles. Seule la cloison la plus
centrale n'a jamais été réalisée, de même que la porte sur
le flanc gauche de la galerie.
42ème division d'infanterie - Groupe
de brancardiers - 1er juillet 1916
(le plan comporte l'erreur "181" au lieu de "291")
Extrémité
de la galerie latérale gauche |
Photographie décembre 1916
|
Photographie 2015
|
Hormis quelques détails, la galerie n'a pas été
modifiée depuis 1916 : les extrémités nord,
qu'on pourrait croire rebouchées ultérieurement,
sont entièrement d'origine, tout comme leur
parement en béton sur la partie basse.
Le nombre d'arceaux
métalliques est précisément respecté, chacun
d'eux mesurant 1 m de large, soit, avec les
recouvrements, une largeur effective de 90
centimètres chacun.
Dès fin 1916, l'hôpital est desservi par une branche de
la voie ferrée (largeur 0,60 m type Decauville) de la
forêt de Mondon (25 km, de Ménil-Flin à Reillon)
surnommée « le petit tacot », facilitant sa longue construction par étapes successives, :
- creusé dans le flanc de la colline 291,
- avec armature composée de tôles cintrées ondulées
- recouvert d'un mètre de béton,
- puis d'une forte couche de pierres mélangées au
ciment armé pour faire plan d'éclatement,
- et d'une épaisse couche de terre végétale.
- Et enfin, camouflé en septembre 1917 pour masquer la
façade en béton.
DETAILS
La construction de
l'hôpital militaire de Domjevin, présenté à
l'époque comme simple une ambulance
chirurgicale, « poste de recueil pour blessé »,
débute le 1er
juillet 1916.
La succession rapide des divisions militaires en
charge du secteur entre juillet et septembre
1916 a sans doute contribué à ralentir la
construction. On a ainsi :
-
1er juillet
1916 - 20 août 1916 : début des travaux par la 42ème
division d'infanterie (et le GBC/32) ;
-
20 août 1916 - 18
septembre 1916 : poursuite des travaux par la 15ème
division d'infanterie ;
-
18 septembre 1916 - 3
janvier 1918 : reprise et achèvement des travaux par la 73ème
division d'infanterie.
Mais très vite (dès octobre
1916) l'« ambulance » prend la dénomination d'«
hôpital », et avant même l'achèvement complet des trois
galeries, la structure a été l'objet, dès
janvier 1917, de compléments plus ambitieux, qui
ne seront terminés que le 3 janvier 1918.
Divers Journaux des marches
et opérations nous donnent de précieuses
informations.
Journaux des marches et opérations,
classés par ordre chronologique
Abréviations militaires |
C.A |
Corps d'Armée |
D.I. |
Division d'Infanterie |
D.S.S |
Direction des Services de Santé |
G.B.C |
Groupe de Brancardiers de Corps |
G.B.D |
Groupe de Brancardiers Divisionnaire |
M.M |
Médecin major |
P.S |
Poste de secours |
R.I.T |
Régiment d'infanterie territorial |
R.P.S |
Réserve de Personnel Sanitaire |
S.S. |
Service de Santé |
|
|
Abréviations courantes |
Capne |
capitaine |
Cdant |
commandant |
ch. |
chirurgical |
Cie |
compagnie |
cl. |
classe |
Divre |
divisionnaire |
Divion |
division |
Inspr |
inspecteur |
Min |
médecin |
Tal |
territorial |
|
23 juin 1916. Le GBD
est invité à prendre le personnel nécessaire pour
commencer à la côte 291 à l'ouest de Domjevin les
travaux de construction d'un poste de recueil pour
blessés. le plan soumis a été accepté par le DSS ; mais
le service C.A. réduit les travaux à la moitié de ceux
qui sont projetés.
[42e division d'infanterie - Service de santé
divisionnaire]
27 juin
1916. 1 sergent, 2 caporaux et 20 soldats sont
également détachés au GBD 42 à Domjevin où il
construisent un poste de secours.
[Groupement de brancardiers du
32ème corps d'armée]
1er juillet
1916. Un détachement de brancardiers renforcé par 30
brancardiers du GBC 32 est chargé de la construction
d'un poste chirurgical avancé sur un terrain près de
Domjevin.
[42e division d'infanterie - Groupe de brancardiers]
42ème
division d'infanterie - Groupe de brancardiers -
1er juillet 1916
23 juillet 1916. Les travaux de construction
du poste chirurgical avancé et de l'abri pour blessés
ont été poussés très activement.
[42e division d'infanterie - Groupe de
brancardiers]
6 août 1916. Pour la continuation de
l'aménagement du poste chirurgical en construction à
l'ouest de Domjevin, des ouvriers cimentiers sont
demandés au génie.
[42e division d'infanterie - Service de santé
divisionnaire]
21 août 1916. Les brancardiers G.B.C/32 détachés
au G.B.D/42 pour les travaux à exécuter au Poste
Chirurgical de Domjevin, rejoindront à Laronxe, leur
G.B.C, le 22 août.
[42e division d'infanterie - Service de santé
divisionnaire]
16 septembre 1916.
Visite [...] des travaux en cours pour constituer à la
cote 281 un poste chirurgical sous terre. Les fouilles
et les terrassements sont terminés. Il reste à place les
moyens de protection, tôles et rondins.
[Direction du service de santé
de la VIIIe armée 2e formation]
5 octobre 1916.
Visite du poste chirurgical de Domjevin dont les travaux
sont repris.
[73e division d'infanterie - Génie]
23 octobre 1916.
Visite des travaux de l'hôpital chirurgical de Domjevin
bétonné (travaux poursuivis par le Capne
Lotz Cdant la Cie
spéciale du 41 Tal) sous la direction du Cant
du Génie de la Divion.
[73e division d'infanterie - Génie]
24 novembre 1916.
Poste chirurgical de Domjevin. Ce poste qui sera à
l'épreuve des gros projectiles se composera de 2
galeries parallèles réunies sur leur face postérieure
par une galerie perpendiculaire. Le tout creusé dans le
flanc d'une colline, l'armature se composera de tôles
cintrées ondulées recouvertes d'un mètre de béton, sur
lequel seront disposés successivement une forte couche
de pierres, mélangées d'éléments à ciment armé pour
faire plan d'éclatement et enfin une épaisse couche de
terre végétale ; les travaux sont réalisés par les
brancardiers de la 73ème D.I. dirigés par 1 officier de
Territoriale, entrepreneur de profession.
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé]
Domjevin. Construction d'un hôpital chirurgical souterrain - 16 décembre 1916 Source:
BDIC Valois 153/154 - BO100 |
Domjevin. Construction d'un hôpital chirurgical souterrain - 16 décembre 1916 Source:
BDIC Valois 153/153 - BO99 |
Domjevin. Construction d'un hôpital chirurgical souterrain - 16 décembre 1916 Source:
BDIC Valois 153/152 - R2027 |
Domjevin. Entrée de l'hôpital chirurgical souterrain - 16 décembre 1916 Source:
BDIC Valois 153/155 - BO97 |
Domjevin. Entrée de l'hôpital chirurgical souterrain - 16 décembre 1916 Source:
BDIC Valois |
Domjevin. Construction d'un hôpital chirurgical souterrain : porte d'accès - 16 décembre 1916 Source:
BDIC Valois 153/157 - R2028 |
|
Domjevin. Construction d'un hôpital chirurgical souterrain : voûte principale du couloir - 16 décembre 1916 Source:
BDIC Valois 153/158 - R2029 |
|
25 janvier 1917. Poste de Domjevin. Sur les
pentes sud-ouest de la cote 291 et destiné en cas de
bombardement intensif ne permettant pas les évacuations,
d'abriter et de traiter les grands [blessés ?]
avec toutes la
sécurité désirable. Tout le gros oeuvre est terminé, il
ne reste plus que les locaux accessoires à terminer ; il
comprend pour la partie bétonnée : 1 salle de pansement,
1 salle d'opérations, 1 chambre pour les chirurgiens, 1
abri pour officier blessé et 1 abri pour 50 blessés
couchés ; il y aura en plus une salle de stérilisation,
un magasin, etc...
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé]
6 février 1917. Un peloton monte à Domjevin pour
continuer la construction du poste chirurgical.
[73e division d'infanterie - Groupe de brancardiers]
7, 8 février 1917. Les travaux de l'ambulance
chirurgicale de Domjevin subissent un temps d'arrêt pas
suite du manque de matériaux devant être fournis par le
Génie et par suite également du petit nombre de
travailleurs. La plupart des Brancardiers envoyés comme
travailleurs de la R.P.S. par ... de Min Inspecteur sont
relevés : il en reste 7. Aussi M. le Min.
Divisionnaire demande-t-il à ce dernier des hommes de
renfort de façon à avoir 30 travailleurs. Il est vrai
que 23 GB29/73 ont été fournis, mais provisoirement : en
cas d'alerte ils devront assurer le service régulier. De
son côté M. le Min Inspr tient à
ce que ce poste soit promptement terminé. Cette demande
est d'autant mieux fondée que les travaux à exécuter
sont importants. Le Min Divre l'a
déjà fait savoir à M. le Min Inspr
dans sa lettre n° 10957 du 19 janvier (dont copie ...).
J'ai l'honneur de vous adresser sous ce pli un plan
détaillé de l'organisation complémentaire qui resterait
à effectuer au poste chirurgical de Domjevin. Vu son
importance et la valeur des services que ce poste est
appelé à rendre, j'ai cru de mon devoir d'examiner
attentivement toutes les faces du problème à résoudre
dans tous ses détails, et de vous soumettre les
déductions de mes observations. Ainsi, après avoir suivi
régulièrement la construction de la partie centrale et
principale, j'ai étudié sur le terrain même avec soin et
à plusieurs reprises, la disposition de ce qui semble
nécessaire pour obtenir là un poste chirurgical
parfaitement outillé. Vous pouvez voir sur le plan que
j'ai demandé à M. le Capne
Lotz de me tracer, d'après les idées et surtout les
croquis que je lui ai confiés, qu'ainsi comprise cette
formation disposera d'accès larges et multiples pour
parer à tout imprévu, d'une galerie pare-éclats d'une
grande utilité, d'une salle de stérilisation et
d'ébullition importante et de servitudes indispensables
(puits, groupe électrogène, cuisine, incinérateur, W.C.,
chambre d'isolement, dépôt d'armes, dépôt mortuaire,
point de repos des infirmiers, enfin d'une longue
galerie pour blessés assis, qui permettra de garder ces
blessés si le bombardement des routes retarde
l'évacuation. L'aération des locaux serait activée par
ses ventilateurs électriques. L'éclairage serait fourni
par le groupe électrogène. Le chauffage serait à eau
chaude et à basse pression, avec radiateurs, ; mais deux
radiateurs électriques seraient installés en supplément
dans la salle d'opération et dans la salle de
préparation. Les eaux usées seraient canalisées vers la
vallée proche dans une fosse septique isolée. Telles
sont dans leur ensemble les propositions que j'ai
l'honneur de vous soumettre en ce qui concerne
l'agencement des locaux et dépendances. Le plan
indiquera mieux encore que ma description rapide
l'utilisation des organes projetés. Si ces données
reçoivent votre approbation, je vous ferai parvenir
prochainement la liste de ce qui sera nécessaire pour
l'organisation intérieure et le fonctionnement
chirurgical de ce Poste important.
Le Général Cdt l'armée approuve ces
dispositions et presse également l'achèvement des
travaux et décide « qu'en raison des besoins des troupes
du front en matériaux de tout genre, ceux qui sont
nécessaires pour les travaux de l'ambulance en question,
seront fournis par le 19 S.S. dans un délai de 8
semaines à raison de 1/8 par semaine (note 505/m)
[73e division d'infanterie - Service de santé]
12 février 1917. Par lettre (N° 664) aux
médecins divisionnaires des 4ème et 73ème D.I., le Directeur invite ces chefs à prendre, de concert, les
mesures permettant d'employer avec le maximum de
rendement, le plus grand nombre possible de brancardiers
disponibles du G.B.D. 4, aux travaux d'aménagement du «
Poste chirurgical avancé de Domjevin ».
[40e corps d'armée - Direction du service de santé]
13 février 1917. M. le Capitaine
Lotz ne recevant pas de matériaux
pour la construction du Poste chirurgical de Domjevin,
n'a pas l'emploi des Brancardiers du G.B.D/4 mis à sa
disposition.
[73e division d'infanterie - Service de santé]
15 février 1917. Le
G.B.D. 4 met à la disp. du 40e C.A. une équipe de 50
brancardiers pour l'aménagement du poste chirurgical de
Domjevin.
[4e division d'infanterie - Service de santé]
16 février 1917. Le peloton monté le 6
février à Domjevin pour continuer la construction du
poste chirurgical redescend à Croismare ; il est
remplacé par des travailleurs de la 4e D.I.
[73e division d'infanterie - Groupe de brancardiers]
23 février 1917. Le poste chirurgical de
Domjevin avance lentement faute de matériaux qui n'ont
pas encore été livrés.
[73e division d'infanterie - Service de santé]
27 février 1917. Le M.M de 1e cl. Delage de
l'a. 6/2 détaché au poste chirurgical de Domjevin
rejoint l'a. 6/2
[4e division d'infanterie - Service de santé]
7 mars 1917. Les matériaux nécessaires à la
construction de l'ambulance chirurgicale de Domjevin
devaient être fournies par la 19 S.S. à raison de 1/8e
par semaine. A la date de ce jour, 4/8e
devraient être fournis. Dans la tournée d'inspection de
ce jour, le Min Divisionnaire a constaté qu'une partie
seulement du 2/8e a été fournie ce matin même
: d'où un regrettable ralentissement des travaux dont le
Min Divisionnaire a rendu compte au Dr
du Service de Santé.
[73e division d'infanterie - Service de santé]
11 mars 1917. A la suite du départ de la 4ème
D.I. les travailleurs du G.B.D/4 employé à la
construction de l'ambulance chirurgicale de Domjevin
cessent le travail.
[73e division d'infanterie - Service de santé]
13 mars 1917. Le Directeur du Service de
Santé du 40 C.A. fait savoir que le G.B.D/5 qui succède
au G.B.D/4 fournira un détachement de 30 à 50
travailleurs pour les travaux du poste chirurgical de
Domjevin. Ils pourraient commencer le travail le 18.
[73e division d'infanterie - Service de santé]
17 mars 1917. Un détachement de 50 brancardiers encadrés du G.B.D/5 est
dirigé le 17 mars sur Domjevin pour la construction d'un
poste de secours. Ils sont pris en subsistance par le
41e R.I.T.
[5e division d'infanterie - Service de santé]
29 mars 1917. Le 19e du S.S. du
40e C.A. envoient 40 brancardiers de Corps pour être
employés aux travaux des P.S.. Ils sont répartis de la
manière suivante : 20 au 346e R.I., 10 au 356e
R.I., 10 à Domjevin pour le poste chirurgical
souterrain.
De dernier chiffre de 10 porte à 50 le nombre de
travailleurs à Domjevin.
[73e division d'infanterie - Service de santé]
23 avril 1917. Le Méd.-Chef du GBC/40 met à
la disposition du Min Divre, 1
sergent, 3 caporaux, et 35 brancardiers pour compléter
l'effectif des hommes travaillant à l'ambulance
chirurgicale de Domjevin.
[73e division d'infanterie - Service de santé]
26 avril 1917. Les propositions faites au
Général, le 26 mars 1917, sous le n° 1544, au sujet de
l'organisation d'une infirmerie de cantonnement à
Domjevin étant revenues approuvées, le Directeur les
notifie, sous le n° 2144, au Médecin divisionnaire de la
73è D.I. qui est prié de prélever sur le
détachement des brancardiers de corps actuellement
employé aux travaux du Poste chirurgical de Domjevin, 12
hommes nécessaires à l'exécution des aménagements prévus
par la note n° 1544.
[40e corps d'armée - Direction du service de santé]
30 avril 1917. Sous le n° 2219, le Directeur,
après une inspection des travaux de construction et
d'aménagement du Poste chirurgical souterrain de
Domjevin, rend compte au Chef supérieur, de l'état
d'avancement des travaux. 60 brancardiers du GBC sont
employés au poste de Domjevin. L'ouvrage central est
terminé, la salle de stérilisation et le tisanerie sont
achevés. la superstructure a reçu la couverture
protectrice prévue. Les travaux annexes (galerie de
pourtour - sapes d'entrée et de sortie - puits central -
chambre de dépôt de matériel - chambre d'isolement -
morgue) sont en voie d'achèvement (le Poste chirurgical
souterrain de Domjevin est un organe d'armée, dont la
construction a été décidée par M. le Médecin inspecteur
de la VIIIème armée. - Les plans ont été établis par le
Chef supérieur).
[40e corps d'armée - Direction du service de santé]
3 mai 1917. Domjevin. L'ambulance chirurgicale
souterraine s'avance rapidement, toute la partie
destinée aux salles d'opérations et à abriter les
blessés couchés est terminée ; on a boisé le creusement
des galeries réservées aux blessés assis. Cette
formation creusée dans le flanc de la cote 291 et qui
sera à l'épreuve des plus gros projectiles contiendra 50
blessés couchés et 100 assis.
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé]
5 mai 1917. Le Médin Divisionnaire
soumet au Capitaine Lotz un projet
d'aménagement de Poste ch. de Domjevin. Le mode de
couchage ordinaire ne saurait convenir à de grands
blessés. Un modèle spécial s'impose. Il consisterait en
lits superposés de 0,65 m de large, 1 m 80 à 1 m 90 de
haut qui seraient placés dans des casiers de 0 m 75 x 1
m 90 à 2 m. Une rangée contre chaque paroi laisse pour
la circulation un espace de 1m 10. Le lit en forme de
casier rectangulaire et mobile (à tiroir) est supporté
dans un cadre formant casier. Il peut se tirer au moyen
de manettes à charnières ce qui permet le transport à la
salle d'opération, ou de préparation avec le blessé.
Pour éviter qu'il ne tombe dans ce mouvement de retrait,
une latte longitudinale placée à la face inférieure
vient buter contre la bordure du cadre.
[73e division d'infanterie - Service de santé]
6 mai 1917. Le Médecin Divisre
transmet à M. le Min Insp. une maquette du
Poste de Domjevin. C'est une réduction au 1/10 de la
coupe transversale d'une galerie souterraine comprenant
les lits disposés dans les casiers.
[73e division d'infanterie - Service de santé]
27 juillet 1917. Domjevin, où les travaux de
l'ambulance souterraine font de grands progrès. On
pourrait à présent utiliser une partie des locaux
bétonnés pour faire fonctionner une antenne
chirurgicale. La grande galerie réservée aux blessés
assis sera bientôt terminée. On y a commencé
l'installation des lits et le peinturage des parois.
L'abri souterrain du groupe électrogène est terminé, il
ne reste plus qu'à poser la canalisation électrique.
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé]
10 août 1917. Amb. souterraine de Domjevin. La
grande galerie des blessés assis se poursuit très
activement. La partie chirurgicale proprement dite
(salle de préparation, d'opération, de radiographie)
peut être considérée comme terminée ; il ne reste que la
cuisine à terminer et le puits intérieur à forer
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé]
21 septembre 1917.
Ambulance souterraine de Domjevin. Par suite de
l'enlèvement du coffrage destiné à faire le mur en béton
qui soutient les terres à l'entrée l'ouvrage apparait de
très loin et peut être facilement repéré par des avions
: des instructions sont données pour qu'un camouflage
soit effectué immédiatement. D'ici la fin du mois, les
galeries seront percées totalement et on pourra
s'occuper de l'installation électrique et des
aménagements intérieurs.
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé]
1er octobre 1917. A Domjevin on poursuit
l'aménagement et la protection des caves destinées à
servir d'abris et de places de pansement. Elles ont du
reste été utilisées l'avant veille pendant un très
violent bombardement du village pendant la nuit par obus
ordinaires et obus à gaz. Il n'y a pas eu de victimes.
L'ambulance souterraine dont les travaux avancent
rapidement, a également servi d'abri pendant le dernier
bombardement du village.
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé]
3 janvier 1918. Ambulance souterraine de Domjevin.
Les travaux sont complètement terminés et le jeudi 10
janvier, une formation sanitaire pourra prendre
possession des locaux. Il ne reste qu'à établir des
bancs dans la grande galerie pour les blessés assis.
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé]