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L'Est Républicain

- 1889 -


15 mai 1889
Richeval. - Un déplorable accident vient de jeter la consternation dans une famille des plus honorables de cette commune. Ce matin. M Eugène Geoffroy, âgé de trente-deux ans, cultivateur à Richeval, chargeait des peupliers sur la route de Frémonville (France). Déjà le chargement était fait. M. Geoffroy allait mettre la chaîne autour des trois troncs, lorsque celui de dessus roula sur lui et l'écrasa. On le transporta immédiatement chez lui où il expira vers deux heures de relevée, après avoir eu le bonheur de recevoir les derniers sacrements. Il laisse une jeune veuve avec un enfant en bas âge.


17 mai 1889
Domèvre-sur-Vezouse. - Dimanche soir, vers dix heures, le feu a pris dans un hangar, situé à Domêvre-sur-Vezouse, appartenant à M. Joseph Claude, dans le quartier appelé «  l'Abbaye ».
Comme ce hangar était, construit en bois, il était déjà la proie des flammes lorsque les pompiers sont arrivés ; ils ont cependant travaillé à éteindre l'incendie, de peur qu'il ne communique aux maisons voisines.
Les pompiers d'Herbéviller, accourus aussi sur le lieu du sinistre, ont trouvé tout danger conjuré.
On ignore les causes de cet incendie.
Les pertes, évaluées à environ 700 francs sont couvertes par l'assurance.
18 mai 1889
Blâmont. - Bedenfeld, garçon brasseur, revenait en voiture de Petit Mont, quand il fit la rencontre de Germain. Ils burent deux ou trois bouteilles de bière en causant, mais finalement de la causerie on arriva à la discussion et Germain t s'emballa » tout à fait.
Voyant la tournure que prenaient les choses Bedenfefd remonta dans sa voiture : cela ne convint point à Germain, ni à un de ses amis le sieur Mangin, qui s'emparèrent du chapeau de Bedenfeld.
Celui-ci étant descendu pour reprendre son couvre-chef, tous les deux lui tombèrent dessus et le rouèrent de coups.
L'arrivée de M. Baumgarten, - le patron de Bedenfeld, - qu'on était allé prévenir, mit en fuite les agresseurs.
19 mai 1889
Domèvre. - Un incendie a détruit, dans la soirée du 17, un bâtiment appartenant à M. Claude, Joseph.
Malgré le dévouement des pompiers et de la population le feu ne put être éteint et le bâtiment s'est écroulé rapidement.
Aucun accident de personnes à déplorer.
Les pertes, qui sont d'environ 800 fr., sont couvertes par des assurances.
22 mai 1889
Mesure des passeports. - On écrit de Metz à la Strassburger Post : «  Il y a quelques jours, raconte-t-on ici, se serait produit à Avricourt, pendant la révision des passeports, un incident des plus désagréables. Le fait est interprété de différentes manières ; mais la version qui me paraît la plus vrai semblable et la plus digne de foi est celle ci : S. A. I. l'archiduc ... d'Autriche, qui revenait de Paris, a passé par la gare d'Avricourt et aurait trouvé que les autorités allemandes de la frontière ne l'avaient pas traité avec tous les égards dus à sa personne. L'archiduc aurait porté plainte à qui de droit et cette plainte aurait été immédiatement suivie d'effets. »
23 mai 1889
Blâmont. - Vauthier, âgé de trente-neuf g ans, né à Ecurey (Meuse), a été arrêté en flagrant délit de vagabondage et mendicité
24 mai 1889
Lunéville. - Tribunal correctionnel Audience du 15 mai.
[...] Charles Geoffroy, cinquante-sept ans, cultivateur à Amenoncourt, 30 fr. d'amende
[...] Escroquerie et vol. - Emile Apparu, vingt-et-un an, domestique à Emberménil, six jours de prison.

Igney-Avricourt. - Procès-verbal a été dressé contre le nommé Depoutot, âgé de cinquante-cinq ans, pour tapage nocturne, injures et violences exercées sur la personne de sa femme.
28 mai 1889
On nous écrit d'Igney-Avricourt :
La loi Grammont est presque tombée en désuétude, beaucoup de gens l'ignorent et les autres n'y pensent plus. Aussi n'est-il pas étonnant de voir un représentant de l'autorité passer Indifférent à coté de gens qui maltraitent des animaux ; pauvres bêtes qui n'en peu- vent mais ! Ah, vous étonneriez bien ces brutes, si vous leur parliez de faire verbaliser contre eux. Des faits ignobles, révoltants se passent tous les jours, et souvent des les représentants de la loi y assistent. C'est principalement contre ceux-ci que l'en ne sera jamais assez sévère. C'est pourquoi nous appelons l'attention de qui de droit sur le fait suivant :
Le nommé G..., aubergiste près la gare d'Igney-Avricourt, avait une chienne de forte taille, appelée Diane, dont il voulait se défaire.
Un douanier s'offrit pour l'exécuter. G... accepta et lui livra l'animal. Le douanier s'en empara. Alors, il se passa une scène de sauvagerie tellement écoeurante que la plume n'arrive que difficilement à la retracer.
Le douanier en question, après avoir passé une corde au cou de Diane, prit un morceau de bois dans un fagot, puis il attacha la chienne à une clôture de jardin (celle-ci d'environ 1 mètre 50 de haut) et lui administra une volée de coups de trique sur la tète... la pauvre bête perdit connaissance. La brute, croyant l'avoir tuée, partit s'en plus s'en occuper, il était environ huit heures et demie du soir. Vers neuf heures, l'animal ensanglanté, vint, en poussant des hurlements plaintifs, gratter à la porte de la cuisine, c'était poignant!... Le douanier, qui jouait tranquillement aux cartes, se leva et s'emparant une deuxième fois de la pauvre bête, il lui passa un noeud coulant au cou, puis assujettit la corde à la barrière et recommença avec son bâton comme devant... Pendant ce temps, l'animal poussait des cris qui réveillaient les voisins, se débattait et cherchait à se soustraire aux horions furieux que lui administrait le butor ! Cette scène dura près d'un quart d'heure.
A bout de force, la chienne se tut. On la laissa suspendue.
A onze heures, l'animal geignait encore et des voisins durent venir chercher M. G..., en le priant d'achever cette pauvre bête qui souffrait depuis près de trois heures ! Diane, à ce moment, était assise sur son train d'arrière, la corde lui retenant le cou au haut de la clôture, la tète enfoncée entre les barreaux...
Dix minutes après, la pauvre bête avait enfin cessé de souffrir.
Pendant les deux dernières opérations, un gendarme était présent. A-t-il verbalisé ? Non.
Nous demandons que le sauvage qui a procédé à cette exécution, soit puni, conformément aux lois, ainsi que le gendarme qui assistait impassible à cette sauvagerie ! - A. S.
29 mai 1889
Commission départementale. - Séance du samedi 25 mai.
[...] Un secours de 200 fr. est accordé à la commune de Gondrexon. Cette somme est prélevée sur le fonds des amendes de police correctionnelle.
1er juin 1889
L'espion Kuehn,
Paris, 31 mai,
La chambre des appels correctionnels de la cour de Paris, présidée par M. Calary, a maintenu aujourd'hui la peine de deux ans de prison et 1,000 fr. d'amende prononcée par la 9e chambre du tribunal correctionnel de la Seine, contre l'espion Kuehn, l'ex-inspecteur spécial de police d'Avricourt.

Igney-Avricourt. - Un renégat. - Aujourd'hui jeudi, la commune d'Avricourt est en liesse.
Un de ses plus féroces tyranneaux va la quitter: Ce triste personnage est le nommé Reicher, Alsacien d'origine, qui a quitté la gendarmerie française pour entrer dans la gendarmerie allemande. A plusieurs reprises, la Presse de Paris et de Nancy a enregistré des plaintes à son sujet, qui avaient été faites par des voyageurs français de passage à Deutsch, qui eurent à subir les vexations de tous genres de ce renégat ! Les malheureux annexés en ont vu bien d'autres ! ... Si Reicher voulait narrer toutes les volées qu'il a reçues d'eux, il pourrait en faire un volume de 300 pages. Car, pour martyriser ses co-annexés, il était plus féroce que ses collègues prussiens.
Aussi, le moment de la retraite ayant sonné, l'administration lui a fait cadeau d'un sabre d'honneur en récompense des services qu'il lui a rendus pour la germanisation, dont il était le plus fervent adepte. Il vient d'être nommé inspecteur de police (commissaire spécial) avec 1,200 marks d'augmentation. i
C'est étant en garnison à Nancy, pendant l'occupation allemande, que Reicher quitta la gendarmerie française.
En 1872, un jour d'inspection, Reicher fut puni de huit jours de salle de police. Furieux, il envoya au feld-maréchal de Manteuffel, commandant le corps d'occupation, une lettre dans laquelle il invoquait sa qualité d'annexé et le priait de le faire sortir de l'armée française et... de la- salle de police. Reicher, à cette époque, n'avait pas encore opté. Manteuffel donna des ordres, et le gendarme traître à son drapeau lui fut amené au palais du gouvernement. Après s'être fait expliquer le cas, le feld-maréchal lui demanda s'il voulait entrer dans la gendarmerie allemande. Reicher accepta, ne mettant pour condition qu'il serait placé dans un poste en Lorraine et de préférence à la frontière. Ce qui fut accepté. Le jour même, il était libéré de l'armée française et signait son engagement dans la gendarmerie allemande ; il fut envoyé à la frontière d'Avricourt. C'est cet ignoble individu, précurseur de Kaufgmann, qui en 1878 tira plusieurs coups de feu sur un annexé ayant opté pour la France, qui, rentrant d'Afrique, son service militaire terminé, était allé voir ses parents sans avoir sollicité l'autorisation des autorités allemandes.
En 1882,Reicher tua raide, d'un coup de fusil, un autre annexé, soit disant contrebandier qui se trouvait à peu près dans les mêmes conditions. Comme on le voit, cet être vil a bien mérité de ses compatriotes d'adoption, qui considèrent la trahison et l'espionnage comme le «  summun » des vertus civiques !
Voilà pourquoi les habitants d'Avricourt fêtent la nomination de leur plus mortel ennemi à une situation qui les débarrassera de sa présence et de ses vexations. - A. S.
4 juin 1889
Lunéville. - Tribunal correctionnel. - Le 18 mai, le nommé Bendenfeld, Louis, garçon brasseur à Blâmont chez M. Baumgarten, revenait de tournée en voiture, lorsqu'il rencontra le nommé Germain, Joseph, marchand de journaux à Blâmont, qui avait été autrefois employé avec lui chez M. Baumgarten. Germain demanda à monter sur la voiture, ce que Bendenfeld accorda. A Frémonville, ce dernier ayant accepté de boire avec un client, Germain, qui était pris de boisson, lui aurait cherché querelle. La discussion recommença lorsque les deux compagnons furent remontés en voiture et Bendenfeld appela son camarade «  réformé ».
Germain ayant prié Bendenfeld d'arrêter la voiture pour qu'il puisse descendre, celui-ci ne voulut pas et la querelle recommença de plus belle. Germain se serait jeté sur Bendenfeld, l'aurait frappé à coups de poing et de pied et lui aurait cassé une grosse canne sur le dos. Puis il prit les chevaux par la bride et les ramena chez M. Baumgarten pendant, que Bendenfeld allait se plaindre à la gendarmerie.
Chez M. Baumgarten, une discussion s'éleva entre lui et Germain. Un domestique, Hoffmann, survint, menaçant d'une pelle Germain qui le frappa et le mordit à la main et au bras droits.
Germain allègue, pour sa défense, qu'il a été provoqué par Bendenfeld, qui l'a traité de réformé. Il affirme que la canne s'est cassée sur un des côtés de la voiture et non sur le dos de son adversaire. Quant à Hoffmann, ce dernier l'a frappé d'un coup de pelle. Germain est condamné à 100 fr. d'amende. °
- Le garde champêtre Paquet, de Saint-Martin, possédait, dans une coupe de bois, un tas de planches. Il en disparut trois qu'il retrouva dans une oseraie appartenant à M. Vouaux, Auguste, manoeuvre à Saint-Martin. M. Paquet ayant vu ce dernier les charger sur une voiture, porta plainte.
M. Vouaux réplique qu'il n'a pris les planches que pour faire un petit pont sur un fossé et permettre à sa voiture de passer. Lorsqu'il a voulu les rapporter au tas, celui-ci avait disparu. Il a alors caché les planches dans son oseraie et les a chargées sur sa voiture pour les reconduire chez le propriétaire.
M. Vouaux a des antécédents excellents. - acquitté.
8 juin 1889
Ogéviller. - Avant-hier, vers midi, un jeune homme de bonne mine, ne pouvant ni dire ni comprendre un mot de français, se présentait à Ogéviller, village situé sur la route de Nancy à Strasbourg, à 11 kilomètres de la frontière allemande, chez un propriétaire.
Aussi étonné qu'embarrassé, ce propriétaire finit enfin par savoir, avec l'aide d'un interprète, que son visiteur n'était autre qu'un Alsacien émigrant pour échapper au service militaire allemand et s'engager dans la légion étrangère où il a déjà un frère.
C'est un nommé Joseph Millier, de Rochfelden près Strasbourg ; il a dû quitter son pays sans prévenir sen père qui ne l'eut peut-être pas laissé partir. Il dépensa le peu d'argent qu'il avait pour prendre le train jusqu'à Phalsbourg, et de là, le ventre creux, il se rendit à travers champs jusqu'à la frontière, où un gendarme allemand qui l'avait filé, tenta de l'arrêter et le mit en joue, mais notre jeune homme avait de bonnes jambes, et une fois sur le territoire français, il continua paisiblement sa marche jusqu'à Ogéviller, où il dut s'arrêter à bout de forces.
Après s'être reposé et restauré de bon appétit, Joseph Millier s'est rendu à la gendarmerie de Lunéville.
10 juin 1889
Montreux. - M. Mazerand, industriel à Cirey, a fait don de deux beaux volumes destinés à récompenser les deux meilleurs élèves de l'école de Montreux.

Reillon. - M. Collesson, notaire à Nancy Di et propriétaire à Reillon, a fait don à l'école d'une carte murale de la France.
12 juin 1889
Igney-Avricourt. - Toupet d'Allemand.
-Quand nos ... aimables voisins viennent chez nous, ils se croient toujours en pays conquis.
A la gare d'Igney-Avricourt, pour le départ du dernier train de plaisir le chef de gare, afin d'éviter l'encombrement des quais d'embarquement, avait donné des ordres formels pour que toutes les personnes étrangères au service, à l'exception, bien entendu, des voyageurs, ne puissent pénétrer sur les quais. Les surveillants étaient chargés de faire exécuter ces ordres. Quelle ne fut pas la surprise des personnes présente, en voyant un employé allemand, en tenue, faire là police comme s'il était chez lui ! Quelques huées furent poussées par les assistants, amis il n'en continua pas moins jusqu'au moment de l'embarquement des voyageurs.
Notre Allemand était venu, accompagné de dix de ses compatriotes, qui vont visité notre belle Exposition, et voulait qu'ils fussent ensemble dans le même compartiment. Pour ce faire, il s'en fut le long du train à la recherche d'un compartiment libre. Il n'en trouva qu'un où s'était déjà installé un voyageur qui avait choisi un coin et naturellement y tenait. Le Prussien commanda au voyageur de descendre, afin de pouvoir caser ses amis ! Le voyageur, naturellement, refusa.
Le sujet de Guillaume se mit à insulter le voyageur, et ne parlait rien moins que d'employer la force pour le faire descendre.
Le chef de service, attiré par le bruit se fit expliquer l'affaire. Il fit monter le dixième Prussien dans un autre compartiment, il admonesta vigoureusement l'employé allemand, l'envoyant faire la police dans son pays, et l'avertissant que la première fois que ça se renouvellerait il le ferait jeter hors de la gare par ses hommes
Notre teuton s'en fut honteux, comme un renard qu'une poule aurait pris, au milieu des rires et des quolibets des assistants
16 juin 1889
Deutsch-Avricourt.- La gendarmerie de Deutsch-Avricourt a arrêté et conduit en lieu sûr le nommé Pêcheur, garçon limonadier, prévenu d'attentat à la pudeur sur une enfant. Pêcheur n'était pas à son coup d'essai et jouissait d'une fort mauvaise réputation en fait de moeurs.
19 juin 1889
Avertissement. - Plusieurs procès-verbaux ont été dressés contre des cultivateurs des communes de Xousses, Vaucourt et Emberménil. pour avoir fait saillir leurs juments par un étalon du pays annexé, cet étalon n'étant ni approuvé ni autorisé comme le prescrit la loi.
Que cela serve d'avertissement aux propriétaires qui ne connaîtraient pas le décret du 1er mars 1854.
25 juin 1889
Des malfaiteurs, restés inconnus, ont détruit la moitié d'un champ de blé appartenant à M. Hilaire, cultivateur à Emberménil.
7 juillet 1889
Mme Gérard, sans profession à Blâmont, a été
frappée de coups de poing par le sieur Masson, Michel manoeuvre, sa femme et sa fille Louise, demeurant également à Blâmont.
Se voyant aux prises avec trois personnes, Mme Gérard cria : «  Au secours ! à l'assassin ! » Des voisins sont venus mettre fin à cette scène.
Les époux Michel prétendent qu'ils ont été diffamés par cette femme.
10 juillet 1889
Le nommé Winckelmann, Charles, âgé de cinquante-cinq ans, garçon meunier, sans domicile fixe, a été arrêté à Blamont pour vagabondage.
11 juillet 1889
Avricourt.- Un correspondant nous écrit:
La patriotique population d'Igney-Avricourt s'apprête à fêter dignement le centenaire de la prise de la Bastille. Tous les habitants se sont mis en frais pour décorer les maisons et les rues, en dehors des mesures prises par la municipalité. Ils tiennent - ces braves gens- eux qui sont à l'extrême frontière, qui forment en quelque sorte la pointe d'avant-garde, à montrer aux Allemands ce qu'est une fête républicaine; fête où toute la nation unie dans un même souvenir, célèbre le centenaire de l'avènement de la Liberté.
Les habitants des communes environnantes, - annexées celles-là, - viendront aussi se joindre à eux et prendront part à la fête. Ils seront reçus cordialement. Nous leur montrerons qu'ils ne sont pas oubliés, et que, malgré la joie que nous cause cette grande date «  14 juillet 1889 », il est toujours en notre coeur une plaie saignante nous rappelant les frères sacrifiés. Nous leur dirons : «  Espoir, frères, espérance quand même ! »
La gare d'Igney-Avricourt sera splendidement décorée. Une souscription est ouverte entre tous les employés pour acheter des accessoires de décorations, en plus de ce que fournit la compagnie des chemins de fer. Le chef de gare, M. Sutter en a pris l'initiative, et tout porte à croire que la gare sera plus brillamment ornée que les années précédentes. On parle d'un bal, de jeux divers à côté de la gare, et même d'un feu d'artifice.
Tout promet d'être splendide. Ici au moins le centenaire sera fêté dignement, et comme il mérite de l'être : du fond du coeur. - S.
12 juillet 1889
Sapeurs-pompiers. - Sont nommés: A. Freménil, Auguste Helter, sous-lieutenant à Fremonville, Abel Rose, lieutenant; [...]
13 juillet 1889
Igney-Avricourt. - La souscription ouverte entre les employés pour la décoration de la gare,s'est rapidement couverte de signatures et a produit une somme fort respectable, en dehors de l'allocation de la compagnie.
Tout le monde a tenu à apporter son obole. MM. les employés de la douane, - sous-inspecteur, receveurs et douaniers ont tenu à participer à cette manifestation patriotique.
Une deuxième souscription a été ouverte pour le feu d'artifice ; en une journée, elle a produit au-delà de ce que l'on espérait. C'est M. de Schacken, Gaston, qui est chargé de la pyrotechnie. La musique municipale prêtera son concours et organisera des concerts et des bals.
On le voit, la population d'Igney-Avricourt et principalement les employés du chemin de fer et de la douane font leur possible pour célébrer dignement la fête nationale. - A. S.
La gare était, mercredi, encombrée de voyageurs. Tous les trains venant de nos provinces annexées étaient bondés de voyageurs qui, en grande partie, venaient prendre le tram dit de «  l'Exposition ». Tous, en débarquant, avaient l'air joyeux, les formalités de douane remplies, chacun se mettait en quête d'un restaurant, afin de prendre un sérieux acompte, car le trajet est long d'Avricourt à Paris.
On remarquait principalement ceci : les un villages d'Igney, français, et d'Avricourt, annexé, ne sont séparés que par la ligne du chemin de fer. Les affamés auraient pu aussi bien se rendre à Avricourt qu'à Igney. Eh ! bien, pas un n'a franchi la frontière ; le buffet et les restaurants des environs ne s'en sont pas plaints.
Un incident caractéristique s'est passé à l'arrivée du train venant de Paris à 7 h. 41. Un militaire, avec armes et bagages, pantalon dans les guêtres, descendit du train ; il se rendait au fort de Manonvillers et avait dejà dépassé la station de Marainvillers où il devait descendre, s'étant endormi dans le train. II traversa la ligne pour se rendre pédestrement au fort, afin de prendre la route qu'on lui avait indiquée. Vif et alerte, il s'en allait gaillardement. Quand toutes ces bonnes gens l'aperçurent, aussitôt ce fut une bousculade pour le voir et des cris sympathiques sortirent de toutes les poitrines. Des femmes pleuraient et des jeunes filles agitaient leurs mouchoirs!
Les hommes disaient, - les uns en français, les autres dans leur patois alsacien :
«  A la bonne heure au moins, ce n'est pas comme ces Allemands, gavés de bière, qui peuvent à peine se mouvoir. » Les vieux se rappelaient le temps où eux aussi portaient la culotte rouge ! C'était plaisir à les entendre. Vient le moment de l'embarquement qui se fit sans trop de peine. Plus de sept cents voyageurs prirent place dans le train. - (La compagnie avait dû refuser plus de six cents demandes de billets.)
Le signal de départ donné, le train se met en marche aux cris de Vive la France ! partant des dernières voitures, et dans le dernier wagon on entend retentir la «  Marseillaise ».
Les Allemands restés sur le quai de la gare faisaient triste mine. Décidément la germanisation de l'Alsace-Lorraine ne marche pas
18 juillet 1889
M. Muhlberger, maréchal des logis de gendarmerie, appelé au poste difficile d'Igney-Avricourt. vient de quitter Frouard. Il emporte l'estime et les regrets de toute la population honnête, qui a pu apprécier son énergie et son tact. Le successeur de M. Muhlberger est, paraît- t- il, son collègue de Liverdun.
26 juillet 1889
Les visiteurs de la tour Eiffel
La dernière liste. [...]
Cherrier, Emile, Blâmont (Meurthe).
28 juillet 1889
ELECTIONS-
AU CONSEIL D'ARRONDISSEMENT
Dimanche 28 juillet 1889
MEURTHE-ET-MOSELLE
[...] Canton de Blâmont. - M. Houillon.
17 août 1889
Les visiteurs de la tour Eiffel
La dernière liste
[...] Arthur Godchot, Herbéviller, Meurthe-et-Moselle.
20 août 1889
Procès-verbal a été dressé aux nommés Meyer, Charles, manoeuvre, Aubry, Joseph, propriétaire, tous deux demeurant à Gogney, pour délit de chasse en temps prohibé.
25 août 1889
Sapeurs-pompiers. - Le président de la République, sur la proposition du ministre de l'intérieur, a nommé au grade de sous-lieutenant dans le corps des sapeurs-pompiers : M. Colin, à Domèvre-sur-Vezouze
29 août 1889
Récompenses. - Sur la proposition du comité central d'assistance médicale et de vaccine, M. le préfet de Meurthe-et-Moselle a accordé des récompenses honorifiques à MM. les médecins de service dont les noms suivent :
[...] 3e Médaille d'argent de 2e classe à MM. Hanriot, à Blâmont;
5 septembre 1889.
Repaix. - Depuis le 4 août, le nommé Charles Richard, maçon, travaillant à Blâmont, était en pension chez un sieur Aubry, aubergiste à Repaix.
Le 1er septembre, Richard déclara au sieur Aubry que son patron ne l'avait pas payé et qu'il allait à Nancy chercher de l'argent. A peine était-il sorti du café que M. Aubry était averti par un des camarades de Richard que tous les ouvriers avaient été payés. L'aubergiste courut aussitôt à la gare, mais un peu tard, notre homme avait filé par le train se dirigeant vers Blâmont.
23 septembre 1889
Les élections législatives
Circonscription de Lunéville.
Blâmont, 22 septembre, 9 h. 30 s.
Blâmont. - Votants : 3,013. Viox, 1,648 ; Michaut, 1,310
26 septembre 1889
ETAT CIVIL DE NANCY J
Du mardi 24 septembre 1889.
MARIAGES
[...] Marie-Joseph-Nicolas-Laurent-Eugène Hannezo, cultivateur à Xousse (Meurthe-et-Moselle), et Marie-Justine-Léonie Cosson, sans profession, rue Saint-Jean, 49.
30 septembre 1889
A la frontière.
On nous écrit d'Avricourt, le 28 septembre :
Monsieur le rédacteur,
Permettez-moi, au sujet des élections du 22 courant, de vous donner quelques renseignements au sujet des votes de certains fonctionnaires de la République.
A Igney-Avricourt, commune de l'extrême frontière, jusqu'alors la République avait de chauds partisans, et c'est sans crainte que le candidat républicain se présentait aux électeurs, sûr d'avoir la grande majorité. Cette année, contre toute attente, là majorité fut acquise à la réaction, incarnée dana la personne de M. Michaut, directeur de la cristallerie de Baccarat, monarchiste avéré et impénitent. Certainement on s'est étonné de ce revirement et beaucoup ne savent à quoi l'attribuer.
Eh bien ! je vais vous le dire : J'étais à Igney le jour du scrutin, j'ai entendu bien des conversations qui n'étaient pas en laveur de la République et de son gouvernement. Certains électeurs même se montraient leur bulletin pour s'encourager les uns les autres. Et on appelle cela le scrutin secret !
Ceux qui ont voté pour le candidat conservateur sont en majeure partie les douaniers et les employés des bureaux de la douane ! Ces fonctionnaires de la République, qui lui doivent non seulement le pain de chaque jour, mais encore une amélioration sensible de leur retraite, n'ont pas eu honte de faire une propagande effrénée et de voter en faveur du réactionnaire Michaut. C'est à désespérer de l'humanité ! II est vrai que l'ingratitude est l'indépendance du coeur.
Si M. Viox a été élu, soyez persuadé que ce n'est pas du gré de la majorité de la douane d'ici.
Vous ferez de cette lettre, monsieur le rédacteur, l'usage qu'il vous plaira, et vous prie d'agréer, etc...
BOESCHFUHL,
Voyageur de commerce, Paris
3 octobre 1889
Les visiteurs de la tour Eiffel
[...] Jules Denis, Blâmont, Meurthe-et-Moselle. - Lucien Denis, Blâmont. - Ch. Aron, Blâmont.
7 octobre 1889
Le livre d'or des chemins de fer de l'Est. - Parmi les nombreux actes de probité accomplis par les employés du chemin de fer de l'Est, nous signalerons les suivants :
[...] Le lampiste en régie Eugène-Sébastien Favelin, de Nancy, a trouvé, dans une voiture d'un train, un porte-monnaie contenant 50 fr. 75 et un billet de Blâmont à Nancy, qui a été rendu au propriétaire.
[...] L'homme d'équipe Nicolas Friès, d'Igney-Avricourt, a trouvé, sur la voie, deux pièces de 5 francs, dont il a fait le dépôt.
[...] Le chef de train Nicolas-Auguste Muller : trouvé, dans la cour aux marchandises de la station d'Igney-Avricourt, une somme de 7 fr 85, qui a été rendue au propriétaire.
8 octobre 1889
Blâmont. - Le 4 octobre, M. Boudot était occupé dans un champ, quand plusieurs individus vinrent l'avertir que le jeune Boudot, Charles, âgé de cinq ans, était tombé dans un puits M. Boudot se rendit aussitôt sur le lieu de l'accident, et aidé de plusieurs personnes de Blâmont, il chercha à sauver l'entant.
Ne pouvant y parvenir, M. Boudot fit chercher du secours au village. Le nommé Guery descendit dans le puits, profond de 35 mètres, ramena l'enfant qui, malheureusement, avait cessé de vivre. Il avait à la tête, au dessus de la tempe gauche, une blessure de 8 centimètres de profondeur.
On suppose que l'enfant aura dû monter sur la planche qui recourrait le puits et que cette planche s'est brisée sous le poids.
La mère du jeune Boudot habite Paris.
18 octobre 1889
Lycées
Par décrets en date du 28 septembre 1889, rendus sur le rapport du ministre de l'instruction publique et des beaux-arts, les jeunes gens dont les noms suivent ont été nommés élèves du gouvernement dans les lycées et collèges ci-après désignés :
[...] Collèges [...]
Paul-Justin-Hippolyte Blondlat, né le 11 novembre 1870 à Saint-Sauveur. Le père instituteur public à Igney (Meurthe-et-Moselle), 3 enfants. - Trois quarts de bourse, Lunéville.

PETITES NOUVELLES LOCALES
[...] M. Louviot, journalier à Barbas a déposé une plainte à la gendarmerie contre le nommé Duhaut, maçon, qui lui a porté plusieurs coups de poing à la tête.
28 octobre 1889
PETITES NOUVELLES LOCALES
- Un malfaiteur resté inconnu a dérobé plusieurs objets appartenant à M. Louviot, marchand forain à Verdenal.
29 octobre 1889
Blâmont. - La gendarmerie de Blâmont a arrêté, en flagrant délit de vol, le nommé Brachmann, domestique, né à Niederbronn (Alsace Lorraine). Après avoir été fouillé minutieusement, Brachmann fut enfermé dans la chambre de sûreté de la gendarmerie.
Le lendemain, voulant le transférer à la maison d'arrêt de Lunéville, on trouva Brachmann pendu à l'espagnolette de la fenêtre avec une corde qu'il s'était confectionnée avec les doublures de son paletot et de son gilet.
Malgré des soins immédiats apportés, on ne put le rappeler à la vie.
3 novembre 1889
PETITES NOUVELLES LOCALES
[...] - Procès-verbal a été dressé contre le nommé Clément Charton, manoeuvre à Amenoncourt, pour avoir mordu à la main droite M. Jeanbois, cultivateur à Foulcrey (Alsace-Lorraine).
5 novembre 1889
PETITES NOUVELLES LOCALES
[...] La gendarmerie d'Igney-Avricourt a arrêté, pour filouterie d'aliments, le nommé Pfeiffer, boulanger, qui s'était fait servir un repas chez M.Depoutot, aubergiste.
- La gendarmerie de Blâmont a arrêté en flagrant délit de vol le nommé Vendling, journalier à Repaix
7 novembre 1889
Igney-Avricourt.-- Suicide.- Dimanche dernier, à Igney, c'était le renouvellement de la fête patronale.
Le jeune Auguste Loeffler, fils du restaurateur dont l'établissement est situé derrière la gare de la petite vitesse, - âgé de 21 ans, petit, malingre, chétif, courtisait une jeune fille dont il désirait faire sa femme. Mais celle-ci n'en voulait pas. Elle profita de la fête de dimanche pour le lui faire sentir. Toute la journée et la soirée, elle refusa de danser avec lui. Le soir, à onze heures et demie, il demanda : «  la valse des Roses » «  pour la dernière fois ». puis, après l'avoir dansée, il monta dans sa chambre, dévissa un piton qui était au milieu du plafond et l'enfonça dans un endroit plus solide Ensuite il monta sur deux chaises, - après avoir assujetti une corde au piton - et se pendit en renversant les deux chaises sur lesquelles il était monté. Ce n'est que le lundi matin que l'on constata le suicide. Le malheureux, désespéré des dédains de celle qu'ïl aimait, avait résolu d'en finir avec la vie, pendant que sa bien-aimée dansait en-dessous de lui.
L'enterrement a eu lieu mercredi.
- Pour ne pas être soldat allemand. -
M. Maës, âgé de 23 ans, boucher à Avricourt allemand, avait été ajourné à plusieurs reprises, par l'autorité allemande, pour faire son service militaire. Cette année, il devait rejoindre son corps à Munster, dans le courant de novembre. Les Allemands, se doutant qu'il chercherait à s'y soustraire par la fuite, le surveillaient tout spécialement. Notre homme, se sentant épié, fit porter ses effets civils à Igney-Avricourt, puis, le moment venu, il sortit de chez lui en tenue de boucher, tablier relevé, comme s'il allait faire un tour à une autre boucherie que possède son frère, de ce côté-ci de la frontière. Les Allemands, sans méfiance, le laissèrent passer. Aussitôt à Igney, il s'habilla, et au lieu de prendre le train allant sur Strasbourg, il prit celui venant à Nancy.
Maës est à Nancy chez un de ses oncles ; il est probable qu'il va prendre du service dans la légion étrangère pour recouvrer la qualité de Français que lui a fait perdre l'annexion.
- Arrestation, d'un espion. - Mardi, on a arrêté à Igney-Avricourt un individu se disant Hanovrien émigré, parlant et écrivant très correctement le français.
On suppose que l'on a mis la main sur un espion de haute volée. - A. S.

Ecoles élémentaires (suite).
[...] Instituteurs et institutrices stagiaires.
- Ont été nommés à partir du 1er octobre :
[...] A Nancy (école Ory), M. Trévillot, de Blamont, en remplacement de M Martin. - A Blamont, M. Cremel, de Blainville, en remplacement de M. Trévillot.
[...] A Blamont, Mlle Danis, élève sortant de l'école normale, pourvue du brevet supérieur, en remplacement de Mlle Michon dont la démission est acceptée.

PETITES NOUVELLES LOCALES
- La gendarmerie de Blâmont a ouvert une enquête sur différents vols commis au préjudice de M. Dufour et de Mme Louise Jacquet, demeurant à Repaix. L'auteur soupçonné de ces vols, un nommé Vendling, est détenu à la prison de Lunéville.
17 décembre 1889
Instituteurs « t institutrices stagiaires.
- Ont été titularisés par application de l'article 34 de la loi du 19 juillet 1889 :
Instituteurs.
[...] BelIo, à Domèvre-sur-Vezouze;
 
 

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