| 1er janvier 1912AVRICOURT
 Démission. - Bernard Loeffler, d'Avricourt vient de 
				démissionner.
 BLAMONT
 Arrestation. - La gendarmerie vient d'arrêter un homme nommé 
				Guibert, pour infraction à expulsion. Guibert est coutumier du 
				fait. Pendant la belle saison il habite les bois, mais pendant 
				l'hiver il est heureux de trouver un gîte confortable à la 
				maison d'arrêt.
 5 janvier 1912
 LUNEVILLE
 Tribunal correctionnel, - Audience du 3 janvier 1912. - 
				Expulsion. - Jules Goublaire, 47 ans, né à La Haie des 
				Allemands, sans cesse arrêté pour infraction à un arrêté 
				d'expulsion, comparaît à cette audience. - Trois mois de prison.
 [...] Vagabondage. - Un pauvre vieux de 72 ans, Forier, a été 
				arrêté à Blâmont où, prétend-il, il se trouve pour liquider un 
				importante héritage. Il raconte avec une certaine élégance de 
				langage tous ses malheurs. L'affaire est renvoyée à huitaine.
 6 janvier 1921
 Nos Société de tir et de P. M. sont menacées
 On sait combien, depuis quelques années, les sociétés de tir et 
				de préparation militaire se développent dans notre région de 
				l'Est. Or, un jugement du tribunal de Lunéville concernant la 
				société de tir de Blâmont-Cirey les menace dans leur existence.
 Ce jugement, bien que reconnaissant «  le but éminemment 
				patriotique » poursuivi par la Société de tir de Blâmont l'a 
				condamné à l'exécution des travaux nécessaires pour supprimer «  
				tout danger pouvant menacer les personnes circulant sur les 
				terrains de M. Lafrogne et la route de la ferme Saint-Jean, 
				avoisinant le stand ».
 Voici les «  attendus » du jugement :
 «  Vu le rapport dressé par MM. Maringer, Berntheisel et Masson, 
				et déposé par eux au greffe.
 Attendu qu'il ressort dudit rapport que la tir de la Société de 
				Blâmont, bien que ne possédant pas les perfectionnements 
				modernes des tirs des GRANDES VILLES, présente toutes les 
				garanties de sécurité désirable, à la condition toutefois, qu'il 
				soit maintenu autour de lui, une zone dite dangereuse qui soit 
				interdite à la circulation pendant les exercices de tir.
 Attendu qu'il n'est pas contesté par la défenderesse qu'au delà 
				de la butte contre laquelle sont fixées les cibles et dans le 
				prolongement de la ligne de tir, Lafrogne possède des terrains 
				qui se trouvent placés dans la zone dangereuse ; qu'en outre, 
				cette zone se trouve traversée par un chemin qui constitue le 
				seul moyen d'accès à sa ferme die Saint-Jean.
 Attendu que le but éminemment patriotique poursuivi par la 
				Société de tir de Blâmont n'autorise point celle-ci à porter une 
				atteinte quelconque aux droits des propriétaires qui avoisinent 
				son stand.
 Attendu qu'il est manifeste que l'englobement dans la zone 
				dangereuse de certaines parties du terrain porte un trouble à sa 
				jouissance, en ce sens qu'il se trouve privé à certains moments, 
				de l'accès desdits terrains.
 Que la privation pendant les mêmes périodes de temps de l'usage 
				du chemin qui conduit à sa ferme constitue une autre |atteinte à 
				ses droits, qu'il est donc fondé à demander qu'il soit procédé 
				aux travaux nécessaires pour arriver à la suppression de la zone 
				dangereuse.
 Attendu que dans leur rapport, les experts laissent entendre 
				qu'à l'aide des perfectionnements modernes adoptés par certaines 
				sociétés dans les grandes villes, il est impossible d'arriver à 
				la suppression complète de toute zone dangereuse.
 Attendu que les frais de trouble dont se plaint le demandeur 
				remontent à l'année 1904.
 Attendu que le tribunal possède les éléments nécessaires pour 
				évaluer le préjudice qui lui a été causé par eux à la somme de 
				cent francs.
 Par ces motifs, le tribunal jugeant en matière ordinaire et en 
				premier ressort ouï les avocats des parties en leurs plaidoiries 
				et le ministère public en ses conclusions à l'audience du 30 
				novembre 1911 vidant son délibéré.
 Dit que dans les six mois de la signification du présent 
				jugement, la Société de tir de Blâmont sera tenue de faire 
				exécuter à ses frais, sous la surveillance des experts 
				précédemment commis, tous travaux nécessaires pour arriver à la 
				suppression complète de tout danger pouvant menacer les 
				personnes circulant pendant les exercices de tir sur une partie 
				quelconque des terrains appartenant à Lafrogne et aussi sur te 
				chemin qui conduit à la ferme de Saint-Jean. |
 Dit qu'au cas où il existerait encore actuellement sur les 
				propriétés de Lafrogne des poteaux indicateurs de la zone 
				dangereuse, elle devra, dans le même délai, les faire enlever.
 Condamne la défenderesse à payer à Lafrogne, à titre de 
				réparation du préjudice qui lui a été causé a ce jour, la somme 
				de cent francs.
 La condamne en outre à tous les dépens de l'instance. »
 
 Il est évident que ce jugement qui paraît inattaquable au point 
				de vue juridique est d'une importance capitale pour nos sociétés 
				de tir.
 Il suffira pour satisfaire une rancune particulière, ou pour 
				entraver le développement d'une S. A. G. d'acquérir un lopin de 
				terre situé derrière la butte d'un champ de tir ou dans une zone 
				avoisinante pour créer à cette société des obligations 
				susceptibles de provoquer sa dissolution immédiate dans la 
				plupart des cas.
 En effet, les sociétés «  rurales » possèdent rarement un budget 
				qui leur permette d'aménager des stands entièrement clos. A la 
				campagne, généralement, ces sociétés n'ont à leur disposition 
				qu'un champ de tir très rudimentaire.
 Le dernier mot n'est cependant pas dit et le docteur Hanriot, 
				président de la Société de tir de Blâmont, écrit :
 «  Encore sous le coup de l'émotion de l'arrêt rendu, nous 
				ignorons ce que nous allons faire, ce que nous deviendrons, ce 
				que nous réserve le lendemain.
 A nos amis, «  ils sont légion » de nous conseiller. Aux sociétés 
				de tir, soeurs de la nôtre, de nous dicter notre ligne de 
				conduite.
 A l'Union des sociétés de tir de France, de nous soutenir et par 
				là de prendre en mains la défense de toutes les sociétés de tir 
				de France.
 A toutes les sociétés S. A. G. de se solidariser.
 A notre sympathique député M. Méquillet, avocat-conseil de notre 
				société, de plaider chaleureusement notre cause près de ses 
				collègues du Parlement. »
 C'est le premier procès (dans le genre) qui est intenté à une 
				société de tir.
 Si notre adversaire a gain de cause jusqu'au bout, n'est-il pas 
				à craindre qu'il ne trouve des imitateurs... caveant consules ! 
				»
 Est-il besoin de dire que nous suivrons, et avec la plus grande 
				attention, cette affaire qui intéresse au plus haut point la 
				préparation même de notre défense nationale.
 12 janvier 1912
 LUNEVILLE
 Tribunal correctionnel. - Audience du 10 janvier 1912. - [...] 
				Flagrant délit. - Papelier Joseph, 33 ans, manoeuvre à 
				Sainte-Barbe, a commis une filouterie d'aliments à Vého, au 
				préjudice de Munier. Le tribunal confirme le mandat de dépôt.
 13 janvier 1912
 LUNEVILLE
 Accident. - Le brigadier Leverger, du 18e chasseurs, a eu la 
				jambe fracturée d'un coup de pied de cheval. Il se trouvait à 
				Ogéviller, en manoeuvres, lorsqu'ayant mis pied à terre, il 
				reçut une ruade de son cheval. Il a été amené à l'hôpital de 
				Lunéville.
 23 janvier 1912
 Enseignement primaire
 Mlle Maige, institutrice à Moivrons, est nommée à 
				Cirey-sur-Vezouze (école maternelle).
 Mlle Gontier, institutrice à Domjevin, est nommée à 
				Pont-à-Mousson (classe, primaire annexée à l'Ecole supérieure).
 26 janvier 1912
 ETAT CIVIL
 Du 25 Janvier
 Publications de mariages
 [...] - Victor- Auguste Paciel, boulanger à Domjevin, et Berthe 
				Feck, sans profession, rue de Bel-Air.
 28 janvier 1912
 ETAT CIVIL
 Du 27 Janvier
 Décès
 Charles Adrian. 63 ans, journalier, à Leintrey (M.-et-M.).
 19 janvier 1912
 La nomination dans ta Légion d'honneur de M. Bentz était prévue 
				depuis l'inauguration du chemin de fer 
				Lunéville-Blâmont-Badonviller. Tout le monde y souscrira 
				volontiers.
 M. Bentz s'est occupé, en effet, avec une patience inlassable, 
				de cette épineuse et si délicate question de chemin de fer.
 On sait combien elle a entraîné de pourparlers, de démarches, de 
				discussions avec l'autorité militaire, avec les communes 
				intéressées, avec les particuliers !
 Enfin, M. Bentz a eu la joie légitime de voir aboutir une oeuvre 
				qui est bien sienne et que la présence de MM. Lebrun et 
				Augagneur a heureusement consacrée.
 M. Bentz est du terroir. Il est né, en effet, à Blâmont même, le 
				9 mars 1837. Aucune des sociétés républicaines de cette ville ne 
				lui est étrangère.
 Il est le précieux conseiller de la société de tir de Blâmont-Cirey 
				dans la période si critique qu'elle traverse.
 M. Bentz est un modeste. Comme M. Florentin, il est entouré de 
				ta plus grande affection de ses collègues qui connaissent son 
				dévouement à la chose publique.
 Ce dévouement n'a cependant pas trouvé grâce devant ses 
				adversaires, qui lui ont opposé un concurrent, M. le général 
				Marin, dont d'ailleurs il a triomphé facilement.
 II est bon que parfois on distingue les hommes qui représentent 
				nos paysans lointains. Notre province ne vit pas seulement, en 
				effet, par sa magnifique industrie, mais encore par son 
				agriculture.
 A coté des forges puissantes, du scintillement de l'acier, de 
				l'embrasement des hauts-fourneaux, le laboureur pousse son dur 
				sillon.
 Lui aussi a voix au chapitre par l'organe de nos élus si 
				autorisés, dont il est juste que le ruban rouge récompense une 
				carrière fructueusement remplie.
 14 février 1912
 BLEMEREY
 Incendie .- Un très grave incendie a éclaté à Blémerey et a 
				détruit deux maisons d habitation appartenant à Mme veuve 
				Maurice et à M. Budeau, propriétaires.
 Le feu a pris vers six heures du matin ; de la maison de Mme 
				Maurice le feu a gagné l'immeuble voisin.
 Seul le bétail a pu être sauvé.
 Les dégâts, couverts par une assurance, s'élèvent à 35.000 fr. 
				environ.
 17 février 1912
 Cour d'appel
 [...] Un acquittement.- Au cours de l'année 1911 de graves 
				accusations étaient portées contre M. Joseph C..., âgé de 56 
				ans, instituteur à Barbas.
 Une longue et minutieuse information était ouverte. Des 
				fillettes, l'école étant mixte, accusaient le maître 
				d'attouchements ; d'autres, au contraire, affirmaient que rien 
				d'anormal ne se passait en classe. |
 Les chefs hiérarchiques de l'instituteur faisaient son éloge 
				disant que pendant 24 années qu'il avait été à Barbas il avait 
				été continuellement poursuivi par ses ennemis politiques qui 
				l'avaient plusieurs fois dénoncé.
 M. C. protesta toujours de son innocence et devant le tribunal 
				correctionnel de Lunéville, où il comparut le 25 octobre 1911,il 
				se défendit énergiquement contre les imputations relevées contre 
				lui, déclarant que c'était une machination ourdie contre lui par 
				des gens qui voulaient le perdre au moment où il allait prendre 
				sa retraite. Il fut néanmoins condamné à quatre mois de prison.
 Il fit appel du jugement.
 Me Larcher, dans une vigoureuse défense, a demandé son 
				acquittement.
 La cour, après avoir délibéré, acquitte M. C.
 18 février 1912
 Etude de Me DIOT, notaire à Blâmont.
 A vendre à l'amiable
 LE MOULIN de Domèvre-sur-Vezouze
 avec bief important, pouvant convenir à scierie ou industrie 
				quelconque.
 Facilité de raccordement avec la ligne Lunéville-Blâmont.
 Superficie : 2 hectares. Pour tous renseignements, s'adresser à 
				Me DIOT, notaire.
 20 février 1912
 AVRICOURT
 Vagabond arrêté, - Le commissaire spécial a arrêté en flagrant 
				délit de vagabondage, Erich Walter Hantusch, âgé de 18 ans, 
				employé de commerce, qui avait voyagé sans billet.
 Arrestation. - M. le commissaire spécial de police adjoint a mis 
				en état d'arrestation le nommé Hippolyte Gautrot, 32 ans, 
				dessinateur, pour avoir voyagé sans billet. Lui ayant demandé 
				ses papiers, Gautrot sortit un acte de naissance qui fut reconnu 
				faux. Le voyageur reconnut qu'on effet il avait été fabriqué de 
				sa main.
 Gautrot sera poursuivi pour infraction à la police des chemins 
				de fer et pour faux en écritures publiques. Il est originaire de 
				Firminy (Loire).
 9 mars 1912
 Legs. - Par son testament, Mme veuve Serva a fait les 
				dispositions suivantes :
 Je donne et lègue au bureau de bienfaisance de Domêre-sur-Vezouse, 
				une somme de 2,000 francs ; cette somme sera employée en l'achat 
				d'un titre de rente française et les revenus serviront d'abord à 
				payer les soins d'entretien de ma tombe et de mon monument au 
				cimetière de Domêvre et le surplus des revenus, si surplus il y 
				a, devra être distribué aux pauvres de la commune de Domêvre.
 
 FREMONVILLE
 Rixe.- La gendarmerie a ouvert une enquête sur une rixe qui a 
				éclaté entre les jeunes Robert Bailly, Victor Violle et Jules 
				Clauss, qui se sont porté des coups sans grande gravité.
 15 mars 1912
 Tribunal correctionnel. - Audience du 13 mars 1912.
 [...] Un poivrot irascible. - Le 11 février, à Gogney, M. 
				Bernard et son frère revenaient le soir, de la gare à leur 
				domicile, lorsqu'ils furent accostés par un nommé Loïse Jules, 
				32 ans, berger à Gogney. Celui-ci était ivre, et lorsqu'il est 
				dans cet état, il est fort violent. Il menaça les deux passants 
				d'un revolver qu'il portait dans sa poche. Heureusement, il put 
				être désarmé à temps.
 Aujourd'hui, il se repend de son acte. 6 jours de prison avec 
				sursis et 16 fr. d'amende.
 16 mars 1912
 Le plus petit conscrit de Nancy
 
				 Vendredi matin, ont eu lieu les opérations du conseil de 
				révision pour le canton de Nancy-Nord. Aussi les abords de la 
				préfecture présentaient-ils une certaine animation. Les 
				marchands de rubans tricolores, de cocardes et d'inscriptions 
				attestant que ceux qui les portent sont bons pour le service, 
				avaient placé leurs modestes étalages sur un coté de la rue 
				d'Alliance, alors que de l'autre, avec une souriante bonhomie et 
				une inlassable patience, les gendarmes s'efforçaient d'aligner 
				les conscrits selon leur numéro d'ordre.Cette année, le nombre des conscrits du canton Nord a été de 
				358. Comme il sied, pour accomplir cette formalité, ceux de 
				Frouard et de Pompey firent leur entrée à Nancy précédés d'un 
				orchestre qui jouait les valses à la mode pendant que l'un d'eux 
				faisait flotter un gigantesque drapeau.
 Bien entendu, nous nous sommes mis à la recherche du plus grand 
				et du plus petit conscrit, ainsi que le commandent les rites 
				professionnels.
 Avouons que nous n'avons pu remplir qu'imparfaitement noire 
				mission.
 En ce qui concerne les plus grands, il y avait tellement de 
				tailles élancées que l'oeil le plus exercé n'aurait pu décider à 
				qui attribuer le record. Il aurait fallu posséder une toise pour 
				se prononcer infailliblement.
 Peut-être le plus grand conscrit est-il un de nos postières à la 
				figure imberbe ? Mais nous n'en sommes pas assez certain que 
				pour l'affirmer «  coram populo », à coups de «  toscin » 
				pourrait-on dire.
 Par contre, il n'était nullement difficile de trouver le plus 
				petit.... Au milieu de ses camarades qui le fêtaient, on eut dit 
				un premier communiant ! Il ne lui manquait guère que les 
				traditionnels cheveux frisés.
 François Coster peut, en effet, revendiquer non seulement le 
				titre de plus petit conscrit du canton Nord, mais aussi de Nancy 
				et même du département !
 Fièrement campé sur ses minuscules jambes, il a le droit de 
				lancer un défi aux conscrits qui pousseraient l'impertinence 
				jusqu'à se prétendre plus petit que lui.
 - Pensez un peu, nous disait-il, je n'ai qu'un mètre trente 
				centimètres de taille et la bascule la plus juste n'accuse quand 
				je me pèse, que le poids de 30 kilos ! »
 Mais François Coster, sans espérer toucher les cieux autrement 
				qu'en aéroplane, croit fermement qu'il pourra un jour regarder 
				les choses d'un peu plus haut qu'à l'heure actuelle.
 Il ne nous a pas caché sa joie d'avoir vu les médecins du 
				conseil de révision partager ses espérances.
 - Vous croyez peut-être qu'ils m'ont réformé ! Il n'en est rien. 
				Ils m'ont tout simplement ajourné, disant que d'ici l'an 
				prochain je pouvais grandir. Je ne demande pas à devenir 
				tambour-major, mais avec 24 centimètres de plus je pourrais tout 
				de même servir mon pays tout comme mes camarades. »
 Et François Coster, qui habite Laxou avec sa famille depuis 
				plusieurs années, nous explique à la suite de quelles 
				circonstances sa taille a cessé de se développer.
 Il est né à Blâmont le 27 novembre 1891 et ses parents méritent 
				bien les félicitations de ceux qui encouragent les familles 
				nombreuses, puisqu'ils ont élevé onze enfants, tous vivants et 
				bien portants.
 François Coster, bien que le troisième par rang d'âge est le 
				plus petit par rang de taille.
 Il avait cinq ans lorsqu'un incendie se déclara en l'absence de 
				ses parents, dans leur domicile à Blâmont. Il faillit rester 
				dans les flammes. Ce fut un courageux pompier, M. Simon, qui, au 
				péril de sa vie, montant sur une échelle, alla le chercher au 
				milieu d'une épaisse fumée. Quelques minutes après la maison 
				s'effondrait...
 L'épouvante fut telle pour François Coster qu'il resta le petit 
				Poucet de sa famille.
 A vrai dire, une de ses soeurs éprouva également de ce fait 
				quelque retard dans sa croissance, mais à l'âge de 20 ans, elle 
				se développa et elle a une taille normale.
 - Je dois une fameuse chandelle au pompier Simon, ajoute 
				François Coster en souriant, car sans lui je ne me balancerais 
				pas en automobile. »
 Le petit conscrit est en effet employé depuis deux ans aux 
				Magasins-Réunis, et on peut le voir passer dans les rues, assis 
				sur le siège d'une automobile affectée au service des livraisons 
				à domicile.
 - Je veux faire de l'exercice, grimper les étages en courant 
				afin de grandir, ajoute-t-il en nous quittant, et il s'en va 
				tout joyeux de ne pas avoir été réformé, pensant qu'il- ne lui 
				fallait plus qu'une vingtaine de centimètres pour faire un tout 
				petit fantassin.
 A. MANGEOT.
 19 mars 1912
 Pris dans un rail, un jeune homme a le pied broyé
 AVRICOURT, 18 mars. - Lundi, à 9 heures, l'homme d'équipe 
				Louviot Ernest, âgé de 20 ans, et célibataire, employé à la gare 
				d'Avricourt, a eu le pied broyé en racordant les wagons du train 
				de marchandises n° 106.
 Le malheureux, dont la jambe était prise dans un contre-rail, a 
				été obligé d'attendre pendant une demi-heure pour que le service 
				intéressé vint déboulonner les rails, afin de lui retirer le 
				pied ; un seul véhicule lui passa cependant sur la jambe qui fut 
				broyée.
 Quand on, l'eut dégagé, la civière étant prête, on chargea le 
				malheureux dans le fourgon de tète du train 106 pour le conduire 
				à l'hôpital de Lunéville où il fut admis et où l'amputation fut 
				pratiquée.
 A moins de complications, le blessé, vu son jeune âge, pourra 
				être sauvé.
 Détails particulier : Louviot, qui était conscrit, devait passer 
				le conseil de révision mardi prochain.
 
 AVRICOURT
 Suicide. - Un légionnaire natif du Wurtemberg s'est suicidé à 
				Avricourt devant le poste de gendarmerie, à 8 heures du soir ; 
				cet homme avait quinze ans de service et 750 fr. de pension. On 
				ignore quel est le motif de ce suicide, ce n'est en tout cas pas 
				la misère.
 C'est la tempe trouée qu'on releva le malheureux ; il s'était 
				tiré quatre balles de revolver.
 Dans ses poches, on trouva quatorze sous.
 28 mars 1912
 Avertissement d'enquête
 L'administration des postes et des télégraphes va faire procéder 
				à l'établissement des lignes électriques dans les traversées des 
				communes de Laneuveville-devant-Nancv, Saint-Remimont, 
				Lunéville, Rosières-aux-Salines, Baccarat, Lemainville, Xousse, 
				Remoncourt, Petitmont, Haraucourt, Buissoncourt, Ferrières, 
				Coviller, Saint-Nicolas, Manonoourt-en-Vermois, Vandeleville, 
				Thorey, Frémonville, Einville, Chavigny. Nancy, Vacqueville.
 Un trace de ces lignes indiquant les propriétés privées où il 
				doit être placé des supports (du conduits) restera pendant 3 
				(trois) jours consécutifs à partir du Ier avril 1912, déposé aux 
				mairies des communes désignées ci-dessus, où les intéressés 
				pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations 
				ou réclamations.
 
 Etude de Me DIOT. notaire à Blâmont.
 ADJUDICATION
 LE VENDREDI 29 MARS 1912 à 2 heures après-midi, à l'étude
 D'une PROPRIÉTÉ
 dite : «  LE CARREAU », sise à BLAMONT, près de la gare.
 Bel emplacement pour cure d'air : vue magnifique sur les Vosges.
 Contenance d'un seul tenant: 4 hectares
 16 avril 1912
 ETAT CIVIL
 Du 14 avril
 Décès
 [...] - Jean Charbon, 2 ans 7 mois, à Blâmont 
				(Meurthe-et-Moselle).
 17 avril 1912
 AVRICOURT
 Contrebande. - Deux mécaniciens des chemins de fer, les nommés 
				Georges Engelhardt, 25 ans, et Gaspard Engelhardt, 20 ans, qui 
				pilotaient un train allant jusqu'à Deutsch, ont été mis en état 
				d'arrestation par la douane pour avoir été trouvés porteurs de 
				briquets automatiques munis de fausses estampilles.
 23 avril 1912
 JUVRECOURT
 Nomades refoulés. - La gendarmerie d'Avricourt a refoulé jusque 
				la frontière allemande deux familles de nomades qui étaient 
				entrées en France.
 16 avril 1912
 REPAIX
 Incendie. - Un commencement d'incendie a éclaté dans une maison 
				appartenant a M. Foiselle, cultivateur à Repaix. Le feu a pris 
				dans le grenier et grâce aux secours immédiats a pu être 
				rapidement circonscrit.
 Les dégâts s'élèvent approximativement à 2,500 fr. Il y a 
				assurance.
 27 avril 1912
 BLAMONT
 Menaces de mort. - Deux frères, MM. Julien et Joseph Adam, Le 
				premier cultivateur, le second fruitier, tous deux à Blâmont, ne 
				vivent pas précisément en bons termes.
 Le premier vient de déposer une plainte contre le second qui, en 
				état d'ivresse l'a menacé de mort sous condition.
 
 REPAIX
 Incendie. - Le feu s'est déclaré dans le grenier de M. Joseph 
				Foiselle. cultivateur, gagna rapidement un hangar contigu.
 L'alarme fut donnée, les habitants organisèrent les secours et, 
				après une heure et demie de travail, tout danger était écarté. 
				Le hangar a été entièrement détruit. Les pertes, évaluées à 
				2.300 fr., sont couvertes par l'assurance.
 6 mai 1912
 Elections municipales
 [...] BLAMONT
 La liste républicaine est élue en entier.
 11 mai 1912
 XOUSSE
 Malveillance. - M. Paul Durlin. 33 ans, cultivateur, a déclaré à 
				la gendarmerie que pendant la nuit des pois vitriolés avaient 
				été répandus dans sa cour, dans le but d'empoisonner ses 
				volailles.
 Il soupçonne comme étant l'auteur de ce méfait un habitant du 
				pays, avec lequel il vit en mauvaise intelligence.
 12 mai 1912
 LANEUVEVILLE-DEVANT-NANCY
 Suicide. - Le corps de M. Nicolas-Auguste Charbois, âgé de 42 
				ans, mécanicien des chemins de fer de l'Est, à Avricourt, a été 
				retiré du canal de la Marne au Rhin.
 Sur la berge du canal on a trouvé une lettre dans laquelle il 
				indiquait qu'il se donnait la mort en raison des douleurs qu'il 
				endurait.
 Le défunt avait quitté Avricourt le 9 mai pour se rendre chez 
				son frère habitant Nancy, où il n'était resté que quelques 
				instants, disant qu'il regagnait Avricourt.
 24 mai 1912
 BLAMONT
 Flagrant délit. - La gendarmerie prévenue par téléphone que deux 
				individus étrangers à la localité venaient de commettre un vol à 
				Domêvre-Sur-Vezouze, se mit de suite à leur recherche et les 
				découvrirent sur la route, à un kilomètre de Blâmont. Ils furent 
				trouvés porteurs des objets qu'ils avaient volés aux époux Dubas, 
				de Domêvre, chez lesquels ils avaient pénétré pendant leur 
				absence.
 Les deux individus ont été mis en état d'arrestation. Ce sont 
				les nommés Martz Ignace, 20 ans, manoeuvre, né à Strasbourg, 
				sans domicile fixe, et Gasser Laurent, 20 ans, né à Sarrebourg.
 25 mai 1912
 Aéroplane brisé
 On nous écrit d'Avricourt :
 «  M. Poulin, expédiait d'Allemagne pour Paris un aéroplane, dans 
				une grande caisse appropriée à ce genre de transport. Cet envoi 
				arrivait en gare d'Avricourt mercredi à 2 heures et demie.
 La caisse étant trop volumineuse, elle ne put passer au gabarit, 
				établi pour les ponts et tunnels, et l'expédition ne put donc 
				avoir lieu par chemin de fer en France.
 MM. Poulin et Hubert, son mécanicien, résolurent alors de 
				rejoindre Paris par la voie aérienne.
 L'aéroplane retiré de sa caisse, fut conduit près d'Avricourt, 
				et jeudi, vers 7 heures du soir, les deux aéronautes prenaient 
				leur vol, afin d'essayer leur appareil, faisaient trois fois le 
				circuit Avricourt, Deutsch-Avricourt, Réchicourt, Igney, et 
				Moussey, et revenaient à leur point de départ, au milieu d'une 
				foule enthousiaste, que l'on peut évaluer à mille personnes.
 Ils atterrissaient, sans accident dans une propriété, près d'Avricourt, 
				remettant au lendemain matin, le grand voyage pour Paris.
 Vendredi matin, vers 3 heures, la foule qui la veille, avait 
				assisté au départ, était déjà à attendre ; vers 5 heures, MM, 
				Poulin et Hubert prenaient place dans l'aéroplane et après 
				quelques essais, se mettaient en route pour prendre leur vol.
 Malheureusement, au moment où l'appareil s'enlevait, l'hélice se 
				prit dans des fils de fer servant de clôture et se brisa, 
				l'aéroplane tomba à terre et eut quelques avaries en plus de 
				celles de l'hélice. Quant à MM. Poulin et Hubert, ils n'avaient 
				aucun mal, sauf quelques légères contusions.
 Si beau, la veille encore, l'aéroplane gisait brisé, au milieu 
				des champs. La foule qui avait assisté, jeudi soir, à sa 
				brillante envolée, plaignait les aviateurs et regrettait 
				beaucoup ce malencontreux accident.
 C'est, par chemin de fer que le grand oiseau, l'aile brisée, dût 
				faire le voyage pour Paris. »
 25 mai 1912
 BLAMONT
 Voleurs arrêtés, - La gendarmerie de Blâmont était avertie par 
				téléphone que deux tirimardeurs venaient de dérober un 
				porte-monnaie contenant 3 fr., des mouchoirs de poche, un 
				couteau et des bouts de bougie, chez Mme Dubas, à 
				Domêvre-sur-Vezouze.
 Les gendarmes se mirent à la recherche des voleurs qu'ils 
				découvrirent à une courte distance de Blâmont. Les deux 
				individus, fouillés, furent trouvés nantis des objets 
				soustraits. Ils déclaraient se nommer Ignace Martz, âgé de 20 
				ans, et Laurent Gasser, âgé de 20 ans, sortis tous deux de la 
				maison d'arrêt d'Epinal le 18 mai, où ils venaient de purger une 
				peine de six mois de prison pour vol et frappés d'un arrêté 
				d'expulsion. Ils prétendirent avoir acheté à un inconnu les 
				objets qu'ils avaient.
 Mme Dubas, mise en leur présence, les reconnut formellement pour 
				les voleurs.
 Ils ont été conduits à la prison de Lunéville.
 1er juin 1912
 Goublaire est arrêté. - Goublaire, l'expulsé récalcitrant, vient 
				d'être arrêté à la ferme des Salières, près de Blâmont.
 C'est au moins la vingtième fois qu'il fait infraction à 
				l'expulsion prise contre lui et chose bizarre, il est chaque 
				fois arrêté au même endroit et par les mêmes gendarmes.
 10 juin 1912
 Inauguration du nouveau Stand de tir de Blâmont
 BLAMONT, 9 juin. - Ainsi que nous l'avons déjà publié, un procès 
				a été intenté à la Société de tir de Blâmont par le propriétaire 
				d'une ferme-voisine du stand, qui prétendait que les exercices 
				de tir le privaient momentanément de l'usage d'un chemin situé 
				dans la zone dangereuse ; le tribunal de Lunéville, tout en 
				reconnaissant l'excellente organisation du terrain et le but 
				éminemment patriotique de la Société de tir, a admis que 
				l'englobement d'une partie du terrain de M. L..., dans la zone 
				dangereuse constituait un trouble à sa jouissance ; il a donc 
				ordonné la suppression de cette zone dangereuse au moyen de 
				travaux appropriés, qui, au dire des experts permettront de 
				réaliser cette suppression.
 Voilà donc la Société de tir de Blâmont-Cirey qui était 
				gravement menacée dans son, existence et ceci au lendemain de la 
				consécration que venaient de lui apporter deux ministres !! 
				(visite de M. Augagneur et Lebrun - 13 août 1911), il n'en sera 
				rien, et cela grâce au dévouement du sympathique président de la 
				Société, le docteur Hanriot, dont l'inlassable activité est bien 
				connue ; dès le lendemain du jugement il demandait l'appui moral 
				des grandes Unions des Sociétés de tir de France auxquelles 
				celle de Blâmont est affiliée ;
 un groupe d'amis de Blâmont et de Cirey dont il avait sollicité 
				le concours, mettait immédiatement à sa disposition les sommes 
				d'argent nécessaires pour la reconstruction du stand et 
				l'établissement de créneaux, paraballes, etc., et ne lui 
				ménageait pas ses précieux encouragements ; si bien que l' 
				Avenir des Sociétés de tir, de gymnastique et de préparation 
				militaire de Blâmont-Cirey est définitivement assuré.
 
 C'est aujourd'hui que M. le général Kaufmant, commandant la 21e 
				brigade d'infanterie et la 1re subdivision de la 20e région, a 
				inspecté les Sociétés S. A. G. des cantons de Blâmont et Cirey, 
				à cette occasion, a eu lieu l'inauguration du nouveau stand.
 Cette cérémonie a remporté un vif succès... récompense bien 
				méritée par les dirigeants de la vaillante Association.
 Voici le programme de la- fête :
 9 heures. - Arrivée au stand de M. le général Kaufmant, 
				commandant la 21e brigade d'infanterie et la lre subdivision de 
				la 20e région, inspecteur des S. A. G. de Blâmont-Cirey, et des 
				autorités militaires et civiles.
 Présentation du conseil d'aùdministration.
 Concert au stand, par la Fanfare de la Société de tir.
 Visite du stand et du terrain de manoeuvre de la P. M.
 11 heures. - Retour en ville, ; visite des locaux du siège 
				social.
 11 heures 1/2. - Déjeuner.
 12 heures 1/2. - Concert, devant l'hôtel du Commerce, par l' «  
				Industrielle » des usines Mazerand.
 1 heure 1/2. - Retour ou stand.
 2 heures. - Présentation des Sociétés de gymnastique (cadets et 
				pupilles), de la Fanfare et de l'Ecole de P. M. - Inspection, 
				manoeuvres et exercices.
 4 heures. - Concert au stand par l' «  Industrielle ».
 5 heures. - Départ des autorités.
 André K.
 11 juin 1912
 Inauguration du nouveau Stand de tir de Blâmont
 (DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
 BLAMONT, 9 juin. - Comme nous l'avons annoncé, l'inauguration du 
				nouveau stand de tir de Blâmont a eu lieu dimanche, en même 
				temps que l'inspection des sociétés S. A. G. des cantons de 
				Blâmont-Cirey.
 Favorisée par un temps splendide, cette double cérémonie a 
				parfaitement réussi ; elle laissera dans l'esprit des assistants 
				un inoubliable souvenir.
 La ville, dont les rues sont jonchées de fleurs et feuillages, 
				nous rappelle la journée du 13 août dernier . un clair soleil 
				donne à la pittoresque cité son plus riant aspect.
 Il est neuf heures quand les autorités civiles et militaires, 
				ayant à leur tête le général Kaufmant, arrivent au stand ; M. le 
				docteur Hanriot, l'infatigable président de la Société de tir, 
				les reçoit, entouré de ses dévoués collaborateurs : MM. Georges 
				Mazerand, Lucien Labourel, Barbier, Watrinet, Sclmorr, le 
				sympathique, conseiller municipal.
 Parmi les nombreuses personnalités présentes, nous notons :
 M. le colonel Lecomte, commandant le 41e territorial ; 
				Florentin, adjoint au maire, représentant la municipalité de 
				Blâmont ; Krug, président de l'Union des gymnastes de 
				Meurthe-et-Moselle ; Maringer, président de la Fédération des 
				sociétés de tir de l'Est ; Bentz et Schertzer, conseillers 
				généraux ; Labru, conseiller d'arrondissement ; les capitaines 
				de gendarmerie Tavernier, d'artillerie Caen, d'infanterie 
				Schmidt (du 153e) ; les lieutenants
 Blum et Taillebert, le sous-inspecteur des eaux et forêts 
				Vaillant, Chesnel, directeur de l'exploitation du chemin de fer 
				de Lunéville à Blâmont, etc., etc.
 L'excellente musique de la Société de tir habilement dirigée par 
				M. Carle exécute la «  Marseillaise », écoutée tête nue par tous 
				les assistants, tandis que le général Kaufmant commence sa 
				visite du magnifique stand ; il constate avec un réel plaisir 
				l'excellente organisation et demande à visiter les cibles 
				électriques à 200 m. ; à son retour, il fit exécuter quelques 
				tirs en sa présence et ne ménagea pas ses compliments aux 
				dévoués instructeurs.
 Après avoir parcouru le terrain de manoeuvre de la préparation 
				militaire, le cortège se rend au siège social pour la visite des 
				locaux ; tout y est parfaitement en ordre et vaut aux dirigeants 
				de la Société de tir de chaleureuses félicitations.
 Il est 11 heures et demie ; nous nous rendons alors à l'hôtel du 
				Commerce, où a lieu...
 
 Le banquet
 Le menu fut exquis, et le banquet charmant de cordialité et de 
				bonne humeur.
 Quand le champagne pétille dans les verres, M. le docteur 
				Hanriot se lève, il remercie le général Kaufmant d'avoir bien 
				voulu faire lui-même l'inspection d'aujourd'hui au lieu de 
				déléguer un officier supérieur ainsi que l'autorisent les 
				prescriptions ministérielles ; il remercie également le colonel 
				Lecomte, MM. Krug, Maringer, représentant l'Union des gymnastes 
				du département et la Fédération des sociétés de l'Est ; 
				l'adjoint Florentin, remplaçant M. Labourel, maire de Blâmont ; 
				MM. Schertzer et Bentz, conseillers généraux, et tous les 
				convives qui, par leur présence, montrent tout l'intérêt qu'ils 
				portent aux vaillantes sociétés patriotiques et républicaines de 
				Blâmont-Cirey.
 M. Bentz, conseiller général, s'associe aux souhaits de 
				bienvenue exprimés à M. le général Kaufmant ; il lève son verre 
				à la vitalité toujours croissante des sociétés de préparation 
				militaire.
 M. le général Kaufmant prend alors la parole ; il exprime au 
				sympathique président de la Société de tir ses vifs 
				remerciements pour la manifestation si cordiale qui lui a été 
				faite ; il l'assure de son entier dévouement à l'excellente 
				oeuvre qu'il dirige avec tant de compétence et est heureux de 
				constater les brillants résultats obtenus jusqu'à présent. Il 
				lève son verre à la patrie, à la France et à la République ! !
 MM. Krug, Schertzer, Chesnel, colonel Lecomte et Maringer 
				prononcèrent successivement des discours empreints du plus pur 
				patriotisme qui furent chaleureusement applaudis.
 Pendant le banquet, la musique «  L'Industrielle » des usines 
				Mazerand fit entendre les morceaux les plus choisis de son 
				répertoire.
 L'après-midi fut consacrée à la présentation des sociétés de 
				gymnastique et de préparation militaire ; divers mouvements 
				d'ensemble furent remarquablement exécutés, sous la direction du 
				moniteur M. Camaille, tandis que l' «  Industrielle » donnait un 
				concert très goûté de l'assistance aussi nombreuse que choisie.
 Bref, cette journée fut en tous points réussie . elle valut aux 
				organisateurs des félicitations très méritées et c'est avec 
				grand plaisir que nous y joignons les nôtres.
 André K....
 21 juin 1912
 BLAMONT
 Nécrologie. - On annonce la. mort, à 60 ans, de M. Lahourel, 
				maire depuis de longues années. C'est un vieux et sincère 
				républicain qui disparaît, et une personnalité des plus 
				honorablement connues dans la région.
 
 LUNÈVILLE
 Tribunal correctionnel. - Audience du 19 juin 1912.
 Affaire de coups. - A Herbéviller, le jour du scrutin de 
				ballottage, M Jules Munier, 43 ans, se trouvait sur la voie 
				publique quand il eut une discussion avec ses neveux, Joseph, 
				François et Jules Munier, journaliers, 24, 22 et 30 ans, qui le 
				frappèrent à coups de poing et de pied. L'avant-veille, une 
				scène semblable s'était déjà passée, où les trois frères 
				s'étaient flanqué une raclée d'importance.
 M. Munier, le blessé, porta plainte et de nombreux témoins sont 
				entendus. Il sera difficile de faire la vérité dans cette 
				affaire, car des témoins nombreux sont entendus, et évidemment 
				ne disent pas tous la même chose. Et puis, on était, nous 
				l'avons dit, en pleines élections municipales, époque où l'on 
				boit plus que de coutume.
 Bref, à quatre heures du matin, on se colletait et on menaçait !
 Sur plaidoirie de Me Ribaud, pour Joseph et Jules Munier, le 
				tribunal condamne Joseph et François Munier à un franc d'amende 
				et Jules Munier à 5 fr. d'amende.
 On le voit, le tribunal a tenu compte des circonstances dans 
				lesquelles se sont déroulées ces quelques scènes.
 23 juin 1912
 Obsèques du maire de Blâmont
 
				 BLÂMONT, 21 juin. - Les obsèques de M. Labourel, maire de 
				Blâmont, dont nous avons annoncé la mort, ont été célébrées 
				aujourd'hui parmi une affluence très considérable. Plusieurs 
				discours ont été prononcés.Ont parlé successivement : MM. Lacombe, sous-préfet, qui a 
				rappelé en termes éloquents la vie toute de travail du défunt ; 
				de Langenhagen, sénateur ; Florentin, adjoint de Blâmont, et 
				Bentz, conseiller général, au nom du comité républicain de 
				l'arrondissement de Lunéville.
 Ancien élève de l'Ecole normale d'instituteurs de Nancy, Charles 
				Labourel fut nommé instituteur à Insming (Alsace-Lorraine), 
				avant 1870. Après la guerre, Charles Labourel passa, comme 
				profeseur au collège de Blâmont.
 Il fut élu conseiller municipal de Blâmont en 1878, puis adjoint 
				en 1892.
 Depuis 1896, M. Labourel était maire de Blâmont. Le comité 
				républicain de Blâmont l'avait choisi comme président.
 La disparition de ce bon républicain, de cet administrateur 
				éclairé et dévoué est vivement ressentie par la population de la 
				ville de Blâmont.
 L' «  Est républicain » adresse à la famille du défunt 
				l'expression de ses condoléances sincères.
 29 juin 1912
 DE LUNEVILLE AUX VOSGES
 Le nouveau chemin de fer
 M. Chesnel, directeur de la ligne, nous expose les avantages 
				pratiques qu'elle offre au pays
 Un programme intéressant
 La petite ligne (LBB), de Lunéville à Blâmont.et Badonviller 
				n'est pas seulement fréquentée par les voyageurs du pays 
				auxquels elle rend de précieux services.
 Si elle favorise les relations locales, si elle amène vers le 
				marché de Lunéville les producteurs de la région qu'elle 
				traverse, il convient d'ajouter qu'elle favorise dans une large 
				mesure le développement du tourisme.
 L'actif directeur de ce réseau, M. Chesnel, a compris dès les 
				premiers jours de l'exploitation, les avantages, les bienfaits 
				utiles que l'on pouvait attendre des moyens de communications 
				simples, rapides, et peu coûteux.
 M. Chesnel s'est donc ingénié à «  démocratiser » davantage - si 
				ce mot est susceptible de trouver ici une application - un 
				chemin de fer dont nul ne saurait contester la popularité.
 Pas plus tard qu'hier, M. Chesnel nous exposait ses idées, ses 
				projets :
 - Oui, ce que je désire, c'est, avant toutes choses, nous 
				déclarait-il, d'amener vers les Vosges, les nombreux Lorrains 
				qui rêvent d'excursions à bon marché et qui ne soupçonnent point 
				qu'auprès des sites enchanteurs, des collines ravissantes, des 
				panoramas splendides leur procureraient aisément les plaisirs 
				qu'ils rêvent de goûter... »
 Une excursion de ce genre est organisée pour dimanche prochain. 
				Rappelons-en le programme. Un train spécial direct sera mis en 
				marche le 30 juin à 7 heures 30 du matin, de Lunéville pour 
				Badonviller où il .arrivera à 8 heures 30. Un retour 
				s'effectuera de la même manière à 6 heures 30 du soir.
 On voit ainsi que les amateurs de villégiature, de grand air, de 
				promenades en montagne ont en perspective une grande journée 
				pour visiter les environs de la vallée de Celles, Pierre-Percée, 
				les bois de Mignéville, les paysages que domine la masse 
				imposante du Donon, le merveilleux décor qui déroule au loin 
				comme une magnifique toile de fond, les lignes bleues et souples 
				des Vosges.
 Mais M. Chesnel ne s'en tient pas à ce programme agréable. Il a 
				d'autres vues. Pour lui, la ligne LBB doit entretenir un 
				mouvement constant, un échange toujours plus grand de voyageurs 
				entre Lunéville et les villages :
 - Le chemin de fer rentre parmi les meilleurs moyens d'éducation 
				de la jeunesse. Il ne sert pas exclusivement les intérêts 
				économiques ; il a joué un rôle moral en permettant aux enfants 
				des campagnes un voyage dans la ville voisine où ils apprendront 
				à connaître beaucoup de choses... »
 Partant de cette idée, le directeur du nouveau réseau se propose 
				de faciliter par des tarifs extrêmement réduits les rapports 
				entre la population agricole de cette région et le centre 
				important qu'est Lunéville :
 - Les élèves des écoles communales, ajoute M. Chesnel, jouiront 
				d'avantages spéciaux ; ils s'instruiront en parcourant un pays 
				où ils auront la faculté de visiter tantôt une ferme modèle, 
				tantôt une filature ou une papeterie dans la vallée toute proche 
				du Rabodeau, tantôt les musées, bibliothèques, monuments divers 
				du chef-lieu... »
 On ne peut qu'applaudir à cette généreuse initiative.
 Pendant trois dimanches consécutifs, le 30 juin, le 7 juillet et 
				le 14 juillet, en outre, le train du soir qui part de Lunéville 
				à 7 heures 50, au lieu de s'arrêter à Herbéviller, continuera sa 
				route jusqu'à la gare terminus de Blâmont.
 - Enfin, j'ai une heureuse nouvelle à vous annoncer, acheva .M. 
				Chesnel... Le jour de la Fête nationale, tous les trains 
				circuleront avec -une réduction de cinquante pour cent sur le 
				tarif, c'est-à-dire que, moyennant le prix d'un, voyage aller, 
				les habitants de la région desservie par notre chemin de fer 
				pourront assister à la revue des troupes sur le Champ de Mars de 
				Lunéville, prendre part aux réjouissances publiques ; passer, en 
				un mot,  une bonne journée et rentrer le soir chez eux... »
 C'est là, sous une forme intéressante, une oeuvre de bon 
				patriotisme : les Lorrains de la frontière aimeront mieux leur 
				pays qu'ils le connaîtront plus intimement, qu'ils en 
				éprouveront avec plus de force de charme si divers et si 
				profond.
 Nous ne saurions trop remercier M. Chesnel d'avoir pris une 
				telle initiative et - ce qui vaut mieux encore - de l'avoir si 
				parfaitement réalisée sous tous les rapports. - LUDOVIC CHAVE.
 6 juillet 1912
 Bulletin sanitaire du mois de juin
 La fièvre aphteuse vient de faire une nouvelle apparition dans 
				notre département, à Domjevin et à Manonviller.
 8 juillet 1912
 BLAMONT
 Accident mortel. - Un accident mortel est survenu, dans la rue 
				des Capucins. Un vieillard, M. Joseph Pinoit, âgé de 80 ans, 
				menuisier, qui avait laissé sa brouette sur la chaussée, en 
				entendant les appels d'un chauffeur, courut pour prendre sa 
				brouette qu'il poussa à droite.
 Le conducteur fit virer son véhicule à gauche, mais M. Pinoit 
				s'étant dirigé de ce côté, fut atteint par l'auto. Il tomba à 
				terre et la roue avant lui passa sur la tête.
 La mort a été instantanée.
 10 juillet 1912
 Chemin de fer de Lunéville-Blâmont. - La Compagnie a l'honneur 
				d'informer le public qu'à l'oceasion de la Fête nationale de 
				1912, elle a décidé de faire profiter tous les habitants de la 
				vallée qui se rendront ce jour-là à Lunéville par quelque train 
				que ce soit, d'une réduction de 50 % sur les prix doublés des 
				billets simples, c'est-à-dire que les voyageurs prendront aux 
				gares de départ de chez eux un billet d'aller et que ce billet 
				leur servira également pour le retour.
 Les billets qui n'auront pas été utilisés au retour dans la 
				journée même ne seront plus valables le lendemain.
 La Compagnie rappelle que le train n° 9 qui quitte ordinairement 
				Lunéville-Est à 19 heures 49, ne partira qu'à minuit et qu'au 
				lieu de s'arrêter à Herbéviller ce train ira jusqu'à Blâmont.
 
 MIGNEVILLE
 Noyé flans un baquet. - M. Charles Creuszt, cultivateur, avait 
				confié la garde de son fils Raymond, âgé de 15 mois, à sa tante, 
				Mlle Léonie Marchal, brodeuse.
 Pendant que cette dernière vaquait aux occupations du ménage, 
				l'enfant s'approcha d'un baquet contenant dix centimètres d'eau.
 S'étant penché, il tomba à l'intérieur du récipient. Mlle 
				Marchal n'entendant plus le bébé, s'inquiéta et découvrit le 
				pauvre petit dans le baquet. Elle le retira aussitôt, mais 
				malgré tous les soins prodigués il ne put être rappelé à la vie.
 On juge du désespoir de la tante.
 13 juillet 1912
 Service téléphonique
 L'attention de l'administration a été appelée sur les 
				inconvénients qui résultent pour le public de l'impossibilité 
				d'échanger des communications téléphoniques pendant les heures 
				de fermeture des bureaux municipaux les dimanches et jours 
				fériés où ces bureaux prennent clôture à 10 heures ou 11 heures 
				du matin.
 En vue de remédier en grande partie à ces inconvénients, il a 
				été possible dans certaines localités de substituer au poste 
				téléphonique du bureau fermé le poste d'un abonné, généralement 
				un commerçant ou un propriétaire d'hôtel, café, etc., lequel est 
				lui-même rattaché directement après la clôture au bureau à 
				service complet.
 Ces localités sont les suivantes : Auboué, Audun-le-Roman, 
				Baccarat, Blainville-sur- l'Eau, Blâmont, Champigneulles, 
				Conflans-en-Jarnisy, Ecrouves, Einville, Foug, Joeuf, 
				Neuves-Maisons, Momeny, Pagnv- sur-Moselle, Pont-Saint-Vincent, 
				Rehainvillcr, Saunes, Saint-Nicolas-du-Port, Thiaucourt et 
				Villerupt.
 14 juillet 1912
 BLAMONT
 Déserteur. - Un fantassin du 97e de ligne allemand, en garnison 
				à Sarrebourg, s'est présenté la nuit au poste de gendarmerie de 
				Blâmont, demandant à contracter un engagement à la légion 
				étrangère.
 C'est un nommé Lemper A., âgé de 21 ans, et natif de la Prusse 
				rhénane ; ayant assez des mauvais traitements, il a préféré 
				passer la frontière.
 25 juillet 1912
 Nominations dans le personnel enseignant
 Sont nommés instituteurs. - [...] Albert, de Harbouey à 
				Croismare. - Spirgel, adjoint à Liverdun à Harbouey. --[...] 
				Monnaie, adjoint à Croismare à Mignéville.
 
 BLAMONT
 Election municipale. - Voici les résultants de l'élection qui a 
				eu lieu pour la nomination d'un conseiller municipal, en 
				remplacement de M. Labourel, maire décédé.
 Inscrits : 475 ; votants : 366 ; bulletins blancs ou nuls : 5 ; 
				majorité absolue : 181.
 Ont obtenu : M. Labourel Lucien, 205 voix, élu ; M. Hertz 
				Constant, 156 voix.
 9 août 1912
 BLAMONT
 Le nouveau maire. - Le conseil municipal de Blâmont a procédé à 
				l'élection d'un nouveau maire, en remplacement de M. Labourel, 
				décédé. M. Bentz, conseiller général, a été élu par 12 voix 
				contre 4 à M. Florentin, adjoint.
 10 août 1912
 DOMEVRE
 Accident. - Une voiture automobile conduite par M. Abella, 
				ingénieur à Buenos-Ayres, de passage à Blâmont, a renversé M. 
				Josph Marchal, 42 ans, marchand de fourrages. M. le juge de paix 
				de Blâmont s'est transporté sur les lieux pour enquêter.
 L'état du blessé est assez grave. Il est père de trois enfants. 
				Il a été transporté à l'hôpital de Blâmont où il a reçu les 
				soins de M. le docteur Hanriot.
 13 août 1912
 ETAT CIVIL
 Du 12 Août
 [...] Décès [...] Emile Dappe, 28 ans, employé au chemin de fer 
				à Igney (M.-et-M.).
 14 août 1912
 BLAMONT
 Vagabond arrêté. - Albert Lorentz, âgé de 37 ans, sans 
				profession mi domicile, s'est présenté à la gendarmerie de 
				Blâmont, déclarant qu'il avait déjà été condamné plusieurs fois 
				pour vagabondage et infraction à expulsion. Il ajouta que sorti 
				de la prison de Poissy (Seine-et-Oise), le 12 janvier 1912, il 
				avait été reconduit à la frontière. Depuis, il avait vagabondé 
				en Allemagne, mais craignant de s'y faire arrêter il était 
				rentré en France, préférant notre régime pénitentiaire, plus 
				doux que celui de l'Allemagne, a-t-il dit.
 22 août 1912
 REPAIX
 Un vol de 250 francs. - Mme Louise Bordonnet femme Claudon, âgée 
				do 30 ans, était entrée à la Société nancéienne d'alimentation 
				d'Avricourt, tenue par les époux Colas. Profitant d'un moment où 
				elle était seule, la femme Claudon ouvrit la caisse et s'empara 
				de plusieurs billets de banque, puis elle s'enfuit.
 M. Colas s'aperçut immédiatement du vol dont il venait d'être 
				victime et prévint la gendarmerie.
 Ouelques instants après, la voleuse était rejointe sur la route 
				dTgney et arrêtée. Elle nia d'abord, mais menacée d'être 
				fouillée, elle finit par sortir les billets volés : un de cent 
				francs et trois de cinquante francs.
 Mme Claudon a été amenée à la maison d'arrêt de Lunéville pour 
				être mise à la disposition du parquet.
 23 août 1912
 BLAMONT
 Incendie. - Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incendie a 
				éclaté dans une maison habitée par M. Thiat, bourrelier, 
				Grande-Rue. II était trois heures du matin.
 Malgré les secours organisés de suite, toute la maison fut la 
				proie des flammes ; la maison voisine, occupée par M. Charton, 
				négociant, fut un instant menacée, mais on put protéger cet 
				immeuble, qui n'a que peu souffert.
 On ignore les causes de ce sinistre. La gendarmerie de Blâmont, 
				arrivée immédiatement sur les lieux, a ouvert une enquête.
 28 août 1912
 Nominations d'Instituteurs et d'institutrices
 Sont nommés :
 [...] Mme Bulle, institutrice en congé à Villeurbanne, adjointe 
				à Domêvre-sur-Vezouse.
 29 août 1912
 Nominations judiciaires
 Par décret rendu sur la proposition du garde des sceaux, [...] 
				M. Daron, juge de paix à Blâmont, est nommé à Commercy, et M. 
				Maillard, clerc de voué à Lunéville, est nommé juge de paix à 
				Blâmont.
 10 septembre 1912
 BLAMONT
 Mortel accident de cîsasss. - Dimanche après-midi, M. Emile 
				Chatton, 62 ans, rentier à Verdenal, était à la chasse dans le 
				grand bois qui se trouve entre cette commune et celle de 
				Chazelles, quand M. Isidore Petit lui tira à bout portant un 
				coup de fusil. Il était quatre heures du soir.
 M. Emile Chatton fut tué sur le coup. L'auteur involontaire de 
				ce déplorable accident, M. Isidore Petit, est cafetier à 
				Verdenal. La gendarmerie de Blâmont a ouvert de suite une 
				enquête.
 11 septembre 1912
 BLAMONT
 Accident mortel de chasse.- Voici quelques renseignements sur le 
				mortel accident de chasse dans lequel le malheureux M. Chatton 
				fut tué et que nous avons sommairement relaté :
 M. Isidore Petit, 51 ans, propriétaire à Verdenal, était à la 
				chasse avec son beau-frère, M. Marchand, professeur à l'école 
				supérieure de Nancy. Il était quatre heures du soir, M. Chatton, 
				62 ans, rentier, les accompagnait. Ils cheminaient dans un 
				sentier, lorsque subitement le fusil de M. Petit partit et les 
				plombs allèrent atteindre M. Chatton qui tomba à terre sans 
				pousser un cri. L'arme était chargée de plomb n° 5. De suite, on 
				courut à Blâmont, chercher M. Hanriot, docteur, qui constata que 
				la victime avait reçu la charge dans la nuque, déterminant un 
				délabre ment considérable de la boîte crânienne.
 M. Emile Chatton était âgé de 62 ans, rentier à Verdenal, marié 
				et père d'un enfant.
 14 septembre 1912
 FREMONVILLE
 Les obsèques du capitaine Desfrères. - Les obsèques du capitaine 
				Desfrères, tué au Maroc auront lieu à Frémonville, samedi 
				prochain, à 10 heures.
 15 septembre 1912
 Les obsèques du capitaine Desfrères
 FRÉMONVILLE (arrondissement de Lunéville). 14 septembre. - 
				Aujourd'hui, dans le village de Frémonville, à 4 kilomètres de 
				Blâmont, ont en lieu, parmi l'assistance la plus douloureusement 
				émue, les obsèques du capitaine Desfrères, du 1er tirailleurs 
				algériens, chevalier de la Légion d'honneur, tué. au Maroc.
 Le capitaine Desfrères, fils de l'ancien maire de Frémonville, 
				appartenait à une vieille famille du pays.
 Né le 26 novembre 1870, il fit d'excellentes études au lycée de 
				Nancy, entra à Saint-Cyr le 30 octobre 1891 ; il en sortit 
				sous-lieutenant le 1er octobre 1893.
 Nommé à Toul, il n'y resta que peu, de temps. La vie - pourtant 
				si active - des garnisons de l'Est n'allait pas à son 
				tempérament. Il passa au 1er tirailleurs en. garnison à Blidah.
 Lors des événements du Maroc, il partit l'un des premiers. Il y 
				a deux ans environ, le capitaine Desfrères - qui venait d'être 
				promu - tomba dans un puits, au cours de la campagne, et se 
				cassa la jambe en deux endroits. Soigné à l'hôpital de 
				Casablanca, il acheva sa convalescence à Blidah.
 A peine remis, il repartit pour le Maroc.
 Il faisait partie de la colonne du général Gouraud lorsqu'il 
				trouva une mort glorieuse à la tête de sa compagnie.
 Le capitaine Desfrères était très aimé, très estimé à Blidah. 
				C'est ainsi que la municipalité de cette ville a décidé de 
				donner son nom à une de ses rues.
 
 Toute la population de Frémonville assistait ce matin aux 
				obsèques du capitaine Desfrères. Le deuil était conduit par ses 
				cousins : M. Simon père, de Pont-à-Mousson, un des braves 
				combattants de 1870, et son fils, M. Charles Simon, pharmacien à 
				Nancy.
 Le capitaine Desfrères a encore à Frémonville sa vénérable mère, 
				dont il était l'orgueil et dont on comprend l'immense, 
				affliction.
 ... Ainsi s'allonge de jour en jour la liste funèbre des 
				officiers lorrains tués au Maroc.
 Après les capitaines Petitjean, de Frouard, Maréchal, de 
				Pagney-derrière-Barine ; Cuny, de Pont-à-Mousson ; le capitaine 
				Desfrères va dormir son dernier sommeil au pays natal.
 Et, à une place d'honneur, dans notre vieux lycée de Nancy, son 
				nom s'ajoutera on lettres d'or à ceux de ses condisciples morts 
				pour la France : » A nous le souvenir, à eux l'immortalité !» - 
				L. P.
 20 septembre 1912
 ARRACOURT
 Rixe. - M- Auguste Enel, maquignon à Ogéviller, se trouvait au 
				débit Lintz, près de la gare, lorsqu'il eut une discussion avec 
				Germain Iuchs, mécanicien à Avricourt annexé. Après avoir 
				échangé plusieurs injures, les deux hommes en vinrent aux mains 
				et se portèrent réciproquement des coups. Le gendarme de planton 
				à la gare accourut, sépara les combattants, leur dressa 
				procès-verbal pour tapage. Comme Iuchs était ivre, il fut 
				gratifié d'un autre procès-verbal.
 21 septembre 1912
 AVRICOURT
 Arrestations. - Léon-Jean Lair, âgé de 50 ans, graveur, sans 
				domicile, a été arrêté en vertu d'un mandat d'arrêt au moment où 
				il rentrait en France.
 Extradés. - La femme Grosshaus, née Marie Mayer, 31 ans, et 
				Emile Doussat, 33 ans, papetier, demeurant à Saint-Privas, 
				inculpés de vol, ont été extardés d'Allemagne où ils ont été 
				arrêtés.
 29 septembre 1912
 EMBERMENIL
 Grave accident. - M. Jules Mercier, 39 ans, employé des chemins 
				de fer, travaillant à la gare d'Emberménil, a fait une chute de 
				10 mètres. Relevé sans connaissance, le malheureux a dû être 
				amener à l'hôpital de Lunéville dans un état alarmant. Il a de 
				nombreuses contusions dont notamment une fracture des deux 
				poignets et du col du fémur.
 M. Mercier, qui est originaire de Lunéville, est marié. Ses 
				jours ne semblent pas en danger, mais son rétablissement sera 
				très long.
 6 octobre 1912
 OGÉVILLER, 5 octobre. - Ce matin., vers 10 heures, un ballon, 
				sphérique venant de la direction de Strasbourg et monté par des 
				aéronautes allemands est passé au-dessus d'Ogéviller.
 Il a été également vu à Ménil-Flin, à Blâmont et Baccarat.
 Il semblait se diriger vers Nancy.
 11 octobre 1912
 IGNEY-AVRICOURT
 Coups. - Plusieurs ouvriers se trouvaient dans un débit ; l'un 
				d'eux, Charles Justin, terrassier, se mit à chanter. Pour le 
				taquiner, Félicien Henry, voiturier, lui dit qu'un de ses 
				camarades chantait mieux que lui. Richard se fâcha, puis comme 
				il était provoqué, il frappa brutalement Henry, qui fut assez 
				grièvement blessé à la figure. La gendarmerie a ouvert une 
				enquête.
 13 octobre 1912
 LEINTREY
 Violences. - Au bal de. la fête patronale une scène de violences 
				a eu lieu entre Mlle Jeanne Mathieu; 16 ans, et Mme Bertrand, 
				toutes deux foraines de passage à Leintrey.
 15 octobre 1912
 BLAMONT
 Cambriolage du stand. - Un ou des malfaiteurs se sont introduits 
				dans le stand de Blâmont pendant la nuit, et ont cambriolé les 
				caisses d'armes, emportant un revolver.
 19 octobre 1912
 BLAMONT
 Voleur au stand. - La gendarmerie a arrêté Eugène Martin, 37 
				ans, journalier à Gogney, qui a été trouvé détenteur d'un 
				revolver et de cartouches dérobées dans le stand de la société 
				de tir. Cet individu a déclaré que ces objets lui avaient été 
				remis par un inconnu.
 9 novembre 1912
 BLAMONT
 Vagabond arrêté. - La gendarmerie a arrêté en flagrant délit de 
				vagabondage Paul Schneider, âgé de 52 ans, sans profession ni 
				domicilie, qui a reconnu que depuis longtemps il ne vivait que 
				du produit de la mendicité.
 
 AVRICOURT
 Vol de vêtements. - M. Félicien Lallemand, terrassier, en 
				rentrant au dortoir où il couche avec d'autres ouvriers, 
				constata que la porte était fracturée et que divers vêtements, 
				estimés 85 fr., lui avaient été dérobés. L'auteur de ce vol 
				serait Jacob Bori, sujet allemand, qui a pris la fuite.
 15 novembre 1912
 VERDENAL
 Vandalisme. - Un inconnu a enlevé et a brisé trois jeunes arbres 
				plantés dans le jardin de Aime veuve Chaton, qui n'a pu indiquer 
				à quelle date cet acte de vandalisme avait été commis.
 23 novembre 1912
 OGÉVILLER
 Un voleur de bicyclette. - Un jeune homme se présentait chez M. 
				Alexandre Richard, marchand de cycles, offrant en vente, pour un 
				prix dérisoire, une bicyclette presque neuve. M. Knipiller, 
				garde champêtre, prévenu, interrogea le jeune homme, qui avoua 
				avoir dérobé .cette bicyclette à Raon-l'Etape. Ce voleur, 
				Georges Seyler, âgé de 20 ans, garçon de culture, a été arrêté
 2 décembre 1912
 BLAMONT
 Vol d'une montre. - M. Lehmanm, marchand forain à Domêvre, a 
				porté plainte à la gendarmerie pour vol d'une montre contre Mlle 
				Abel et Mme Bour, ménagère à Blâmont, qui nient.
 17 décembre 1912
 HERBÉVILLER
 Vagabond arrêté. - Joseph Luron, âgé de 37 ans, sans profession 
				ni domicile, a été arrêté en flagrant délit de vagabondage.
 21 décembre 1912
 LUNËVILLE
 Tribunal correctionnel. - Audience du 18 décembre 1912.
 Les vagabonds, - Ils sont toujours nombreux aux audiences 
				d'hiver.
 [...] - J.-B. Courrier, 50 ans, lui aussi, a été arrêté à 
				Blâmont, en état de vagabondage. Il a déjà encouru seize 
				condamnations, plus la dix-septième d'aujourd'hui, avec huit 
				jours de prison.
 [...] - Huit jours encore - c'est le tarif - à Joseph Luron, 37 
				ans, arrêté à Herbéviller.
 Coups. - Deux monteurs allemands venus à Blâmont, instiller une 
				machine aux Moulins, comparaissent pour avoir frappé un jeune 
				ouvrier de la maison.
 Ce sont Speyser Alphonse, 34 ans, et Hermann Doll, 34 ans 
				également ; leur victime se nomme Lucien Benet, qui se plaint 
				d'avoir été arrêté dix-sept jours à la suite de leurs coups.
 La vérité semble être la suivante : Marchant sur des pièces 
				fragiles de la machine en montage, les deux ouvriers 
				bousculèrent le jeune ouvrier qui trébucha et tomba.
 Cela vaut 5 fr. d'amende à Speyser et l'acquittement à Doll, sur 
				plaidoirie de Me Ribaud.
 Une gifle malencontreuse.- M. Stoquard travaillait à Emberménil, 
				dans un chantier de la compagnie de l'Est. Le 10 septembre, il 
				vint au travail en état d'ivresse, et, comme il tenait des 
				propos injurieux à l'égard du chef de chantier, M. Poirson, 
				homme d'équipe, celui-ci flanqua une gifle à Stoquard, qui 
				trébucha et roula à terre. Malheureusement les conséquences 
				furent graves, car Stoquard fut relevé avec une jambe brisée.
 M. Poirson comparaît donc aujourd'hui pour répondre de cet 
				accident. - 16 fr. d'amende, sur plaidoirie de Me Ribaud.
 
 BLAMONT
 Vagabondage. - Le nommé Jean-Baptiste Courrier, âgé de 50 an% 
				ouvrier d'usine, sans domicile fixe, a été arrêté pour 
				vagabondage.
 23 décembre 1912
 Avertissement d'enquête
 EXÉCUTON DE LA LOI DU 22 JUILLET 1885
 L'administration des postes et des télégraphes va faire procéder 
				à l'établissement de la ligne électrique de Blâmont à Barbas.
 Un tracé de cette ligne indiquant les propriétés privées où il 
				doit être placé des supports (ou enduits) restera pendant 3 
				(trois) jours consécutifs à partir du 26 décembre 1912 déposé 
				aux mairies des communes de Blâmont et de Barbas, où les 
				intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs 
				observations et réclamations.
 25 décembre 1912
 HARBOUEY
 Violences - M. Jean-Baptiste Denis, tisserand, a porté plainte 
				contre Charles Brua, cultivateur, qui, à la suite d'une 
				discussion d'intérêt, lui a porté un coup de poing au visage.
 M. Brua, interrogé, a nié le fait.
 28 décembre 1912
 Un aéroplane de l'escadrille de Nancy atterrit en pays annexé
 METZ, 27 décembre. - Un aéroplane de l'escadrille de Nancy a 
				atterri près de Moussey (Lorraine annexée).Les Allemands n'ont 
				pas voulu le laisser repartir par ses propres moyens. Les 
				officiers ont dû le démonter pièce par pièce, jeudi, pour le 
				transporter à la gare de Deutsch.
 Notre excellent confrère, «  Le Journal d'Alsace-Lorraine », de 
				Strasbourg, donne les détails suivants sur l'atterrissage d'un 
				aéroplane de l'escadrille de Nancy en territoire annexé :
 «  Lundi, dans la soirée, les habitants du pays frontière 
				d'Avricourt voyaient depuis un certain temps un biplan aller et 
				venir le long de la frontière, croiser et virer, s'avancer 
				jusqu'au-dessus de la gare de Moussey et l'étang de Réchicourt, 
				- puis, brusquement revenir en arrière, sur le territoire 
				français.
 «  Il était trop tard, la provision d'essence s'épuisait. Le 
				biplan - biplan français monté par deux officiers en uniforme, 
				de Nancy - fit un suprême effort pour descendre en vol plané au 
				delà de la frontière. Mais il se posa à 500 mètres de la 
				frontière.
 «  Immédiatement, les aviateurs avisèrent les autorités et 
				expliquèrent leur croisière hésitante dans les airs de la 
				frontière franco-allemande, par le fait très vrai d'une brume 
				qui leur cachait le relief du sol.
 «  Les autorités remplirent les formalités prescrites avec une 
				parfaite courtoisie. Les aviateurs purent prendre le soir même 
				le train de France, laissant la garde du biplan aux bons soins 
				de M. le maire et de son greffier.
 «  L'aéroplane attend que les autorités supérieures signent son 
				passeport de retour à Nancy, »
 
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