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L'Est Républicain
- 1913 -
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16 janvier 1913
Instituteurs et institutrices
[...] M. Muller. instituteur à Gogney est nommé en la même qualité
à Val-et-Châtillon. :
M. Collet, instituteur adjoint à Blâmont, est nommé instituteur
à Gogney.
DOMÈVRE
Suicide. - Un domestique de culture, Aubin Desperès, âgé de 75
ans, a été trouvé pendu dans le grenier de Mme Durand,
aubergiste, qui, depuis le 2 janvier, lui avait accordé
l'hospitalité. Ce suicide est attribué ù la misère.
31 janvier 1913
BLAMONT
Terrible accident. - Un terrible accident vient de se produire à
la gare de Blâmont. M. Gramfort, douanier en retraite à Repaix,
venait en voiture à la gare au devant de sa bru, lorsque les
chevaux effrayés par la trompe d'une automobile, s'emballèrent
pour culbuter la voiture et M. Gramfort qui fut tué sur le coup
sous les yeux de son fils. Ce fils, il y a quelques jours
encore, sergent-major à la compagnie cycliste du 2e bataillon de
chasseurs, vient d'être nommé adjudant du génie à Gabès. Il
passait en famille les quelques jours qui lui restent avant son
départ pour la Tunisie. M. Gramfort était âgé de 55 ans.
LUNEVILLE
Tribunal correctionnel. - Audience du 29 janvier 1913[...]
Coups. - Au sujet d'une dette contestée, M. Bruce Charles, 36
ans, cultivateur à Harbouey, porta un tel coup de poing au sieur
Denis Colin, qu'il en fit sauter une molaire de la mâchoire de
celui-ci. Bruce nie et Me Eugène Nicolas demande pour lui
l'acquittement. 40 fr. d'amende.
Coups. - A Igney, un dimanche, M. Tribout Nicolas eut une
discussion avec M. Bordennet qu'il frappa.
M. Tribout prétend que c'est le contraire. 10 fr. d'amende.
7 février 1913
LUNEVILLE.
Tribunal correctionnel. - Audience du 5 février.
Coups réciproques. - J.-B. Adrian, 33 ans, manoeuvre ; Joseph
Michel, 32 ans, carrier, tous deux à Ancerviller ; Joseph Michel
est acquitté sur plaidoirie de Me Ribaud ; 16 fr. d'amende à
l'autre prévenu, qui attrape également 5 fr. pour l'ivresse.
11 février 1913
AVRICOURT
Accident. - Un ouvrier terrassier, Emile Saunier, travaillant
aux travaux d'agrandissement de la gare, en faisant basculer un
wagonnet, a eu le pied droit pris entre le châssis et la caisse.
Il a été conduit à l'hôpital de Lunéville.
18 février 1913
Gourmandise ! Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs que
la nouvelle chocolaterie de Blâmont est à même de livrer dès
maintenant, ses produits. Cette usine, pourvue des meilleures
machines spéciales à la fabrication du chocolat et cacao, peut
satisfaire dans le plus bref délai les commandes de ses clients.
Un spécialiste, ancien employé d'une des plus grandes
chocolateries suisses, dirige les ateliers.
Ces chocolats de luxe, genre suisse, si appréciés en France,
auront certainement un grand et rapide débouché dans nos
contrées. - Rappelons que les marques de l'usine blamontaise
sont : « Montbla » pour les chocolats et cacao extra fins ; «
Fiat et Omnia » pour les sortes courantes.
21 février 1913
LUNÉVILLE
Tribunal correctionnel, - Audience du 19 février 1913.
Une méprise. - M. Mérel, employé des chemins de fer à Igney, a
reçu des coups par erreur. Il revenait, le 28 janvier, pendant
la soirée, lorsqu'il fut accosté par trois individus dont l'un
lui porta quelques coups de gourdin sur la tête. Puis, ayant
regardé de plus près sa victime, il reconnut, mais un peu tard,
qu'il n'était pas en présence de celui auquel il croyait avoir
affaire, le sieur Louviot, avec lequel il était en délicatesse.
Il fit des excuses ; Mérel n'en conservait pas moins ses coups
de bâton et il porta plainte.
L'agresseur a comparu aujourd'hui. C'est un nommé Strambi
Sylvain, âgé de 27 ans. - Il renouvelle ses regrets de s'être
trompé. - Six jours de prison avec sursis et 16 fr. d'amende.
22 février 1913
LUNEVILLE
Etat civil du 13 au 19 février 1913.
[...] Décès.- [...] Emile Saunier, 20 ans, journalier à Leintrey.
25 février 1913
HARBOUEY
Gardez vos poules. - De passage à Harbouey.les gendarmes de
Blâmont aperçurent de nombreuses poules qui picoraient dans la
rue et sur les fumiers. Comme en raison de la fièvre aphteuse un
arrêté a interdit la divagation des volatiles, procès-verbal a
été dressé aux six propriétaires des poules qui s'étaient
évadées des basses-cours.
27 février 1913
BLAMONT
Le feu.- Le feu a parcouru une plantation de sapins située au
lieu dit : « Moulin des Champs », appartenant à M. Pierre D'Hausen.
De nombreux arbres ont été détruits. Ce sinistre est dû à
l'imprudence d'enfants, qui ont allumé des herbes sèches dans la
plantation. Les pertes sont évaluées à 400 francs.
4 mars 1913
Chute grave en descendant du tramway
Lundi, vers 8 h. du soir, une jeune femme avait pris place dans
un car du tramway de la ligne de Laxou.
Avenue de France, à l'arrêt de la rue de Cronstadt, le tramway
stoppa, mais la voyageuse n'ayant pas attendu que le car fût
complètement arrêté, sauta sur la chaussée, dans le sens
contraire à la marche.
Par suite de cette imprudence, elle tomba lourdement sur la
chaussée où elle resta inanimée. Les témoins de l'accident la
transportèrent aussitôt à la pharmacie Lenoir où un cordial lui
fut donné. Elle sembla .reprendre pour quelques instants
connaissance, puis elle retomba dans un état de prostration
complète.
La voiture d'ambulance des sapeurs-pompiers fut demandée et la
blessée fut transportée en hâte à l'hôpital où l'interne
constata qu'elle avait une fracture du crâne.
Cette personne, qui paraît âgée de 35 ans, est inconnue ; elle
était coiffée d'un chapeau forme toquet en étoffe de laine noire
et rouge, ornée de plumes et de jais. Elle portait un réticule
en toile bise brodée, renfermant un porte-monnaie contenant 120
fr. et huit tablettes de chocolat provenant d'une fabrique de
Strasbourg.
5 mars 1913
Chute grave en descendant du tramway
La personne tombée de tramway, avenue de France, est Mme
Alexandrine Harkenthaler, âgée de 50 ans, demeurant à Blâmont,
qui était depuis quelques jours chez son neveu, M. Wolff,
employé à la banque, demeurant avenue de France.
Mercredi matin., cette dame a repris connaissance ; elle n'a
fort heureusement qu'une forte plaie contuse du crâne. Elle a
désiré gagner Blâmont.
7 mars 1913
HARBOUEY
Divagation de poules. - La fièvre aphteuse sévissant dans la
région, Mme Auguste Maré a eu le tort de laisser divaguer ses
poules dans un verger non clos, cela lui vaut une contravention
pour infraction à l'arrêté préfectoral du 5 février.
AVRICOURT
Ivresse. - Le nommé Charles Bénard, manoeuvre à Hersin, qui
criait et gesticulait en gare, a été gratifié d'un procès-verbal
pour ivresse manifeste.
Jet de pierres sur un train. - Le mécanicien du train de Paris à
Avricourt, qui arrive en cette gare à 10 h. 51 du soir, a déposé
une plainte à la gendarmerie contre un individu qui a lancé des
pierres sur sa locomotive.
Le signalement qu'il en a donné fait espérer que l'auteur de cet
acte stupide sera bientôt retrouvé.
RECLONVILLE
Défaut de guides. - Les gendarmes, en tournée dans cette commune
ont dressé une contravention contre M. Joseph Thouvenin, 30 ans,
qui, monté sur un camion attelé de deux chevaux, traversait la
rue principale de la commune. Il est évident que dans cette
position il ne pouvait diriger son attelage.
8 mars 1913
Tirs réels d'artillerie
MANONVILLER, 7 mars.- Depuis le 1er mars des tirs réels
d'artillerie dans toutes les directions ont lieu journellement.
Mais ceux de jeudi présentèrent un intérêt tout particulier. En
effet, nos « volants » tenaient la scène devant une figuration
nombreuse, les 2e bataillon de chasseurs, 17e et 18e chasseurs à
cheval.
L'idée de l'autorité militaire était de montrer les effets de
l'artillerie aux troupes de la garnison.
Le but a été pleinement atteint,
Les deux batteries d'artillerie sous le commandement de M. le
chef d'escadron Jauréguiberry, qui avaient pris position sur les
pentes du fort, avaient pour mission de canonner des partis
ennemis d'infanterie figurés par des panneaux en toile placés à
différentes distances entre Leintrey et Vého.
Le tir fut absolument merveilleux et les troupes de la garnison,
placées en spectatrices sur les coteaux environnant les buts,
assistèrent à une rassurante et réconfortante démonstration de
l'efficacité du tir de leurs camarades des batteries volantes.
La séance se termina par le tir des pièces des petites tourelles
du fort.
M. le général Lescot et son état-major assistèrent au tir, ainsi
que M. le général Varin, et de nombreux officiers de réserve
d'artillerie. Il n'y avait que peu de curieux, la nouvelle de
cette séance de tir tout particulièrement intéressante n'ayant
pas transpiré.
Arrivées vers dix heures du matin dans le pittoresque village,
les troupes y firent la popote et le traditionnel « jus ».
Le cantinier du fort avait installé des tables dans un débit
pour le déjeuner des officiers, pendant que ceux qui y avaient
pris place se répandaient dans le village, en quête d'un repas,
qui dut plutôt être frugal, tant les vivre furent vite épuisés.
Nous nous faisons l'écho des commerçants en demandant à
l'autorité militaire de les faire prévenir par l'intermédiaire
obligeant du maire de la commune, quelques jours à l'avance, des
passages de troupes. Ils pourraient ainsi satisfaire à tous les
besoins des troupiers et réaliser un petit bénéfice, auquel ils
sont en droit d'espérer, car il ne faut pas oublier que le
voisinage d'un fort entraîne des habitudes gênantes pour les
habitants.
Les malheureux photographes furent très malmenés en cette
journée. C'est ainsi qu'un professionnel, sympathiquement connu
à Lunéville, fut, avec son fils, accompagné par un officier
jusqu'au poste du fort.
Moins heureux, nous gravîmes ce calvaire entre deux hommes de
garde, baïonnette au canon, et si, entre autres références, nous
n'avions justifié de notre cohabitation avec deux officiers de
la garnison, nous eussions connu les ennuis d'une détention
momentanée. Ce furent là des mesures de surveillance exagérées.
Ceux qui ont le désir de s'approprier les secrets de la défense
nationale ne se servent pas des appareils encombrants dans le
modèle de ceux qui furent proscrits du terrain militaire avec si
peu d'urbanité.
8 mars 1913
DOMJEVIN
Contravention. - M. Brégeard commerçant à Domjevin, qui
conduisait un cheval et une voiture, non éclairée, à sept heures
du soir, a été l'objet d'une contravention.
9 mars 1913
FRÉMONVILLE
Coups réciproques, - Mmes Séverin et Belin, ménagères en cette
commune, qui vivent en mésintelligence depuis quelque temps,
pour un motif des plus futiles, en sont venues aux mains, un
crêpage de chignons en règle s'en est suivi. Et comme les faits
se sont passés sur la voie publique, la gendarmerie a dressé
procès-verbal.
11 mars 1913
VERDENAL
Menaces et coups. - En complet état d'ivresse, un domestique de
ferme, Joseph-Gustave Canaré, se présentait chez son patron, M.
Janin, cultivateur à Verdenal, pour y prendre, ses effets... et
la clef des champs.
Comme il s'attardait trop dans la préparation de son ballot, M.
Janin l'invita à se hâter. Cette observation exaspéra Canaré qui
se répandit en menaces et mit son sabot sous le menton de son
patron. A Mme Janin, qui l'exhortait au calme, il donna une
gifle.
Ce fut avec beaucoup de difficulté que les époux Janin se
débarrassèrent de leur irascible domestique, qui partit pour une
destination inconnue. Une plainte pour menaces et coups déposée
à la gendarmerie de Blâmont fera vite connaître la résidence de
Canaré.
12 mars 1913
AVRICOURT
Grave accident. - M. Félicien Lallement, terrassier; travaillant
au chantier d'agrandissement de la gare, a eu la jambe droite
broyée par une machine dite « coucou ». Il a été amené à
l'hôpital de Lunéville, où il a reçu les soins de M. le docteur
Bichat.
DOMJEVIN
Contravention. - Le nommé Frédéric Barth, manouvrier, ayant omis
de faire sa déclaration d'étranger, a été l'objet d'une
contravention.
23 mars 1913
ETAT CIVIL
20 mars
Publications de mariages [...] Jules-Auguste Bersek, employé au
chemin de fer, à Igney, et Marguerite- Lucie Schmitt,
cuisinière, place Carrière, 32.
BLAMONT
Vagabondage. - Le nommé Jean Vaudiau, manouvrier, sans domicile
fixe, ne trouvant pas de travail, n'en cherchant pas serait plus
exact, va de pays en pays, en réclamant à la charité publique sa
pitance quotidienne ; cela lui vaut de fréquents séjours dans
les maisons d'arrêt. Au moins là il mange à heure fixe.
8 avril 1913
Enfant sous une auto. - Dimanche matin, vers onze heures et
demie, alors que la circulation était intense, la Grande-Rue fut
mise en émoi par un accident survenu à un enfant dans les
circonstances suivantes :
Par cette belle matinée ensoleillée, M. Bernard Job, le
fabricant de fournitures de broderies bien connu de la place
Léopold, promenait son fils unique, âgé de neuf ans, enfant gâté
que les parents adorent. Ils s'arrêtèrent un instant chez M.
Salomon, boucher, 46, Grande-Rue. L'enfant s'amusait devant le
magasin, quand vint à passer un cycliste dont il se gara. Mais
au même instant survint une automobile conduite par M.
Lahoussey, vétérinaire à Blâmont, marchant pourtant à petite
vitesse, que le pauvre enfant ne vit pas et sur laquelle il vint
se jeter. Il disparut dessous au grand effroi des personnes
présentes.
Retiré aussitôt, perdant son sang par une blessure à la tête, le
petit blessé, que son père eut encore le courage, malgré
l'émotion indescriptible qui l'étreignait, de porter dans ses
bras à la pharmacie Demangeon, y reçut les premiers soins.
Puis il fut transporté chez un ami de la famille, M. Lob,
boucher, qui habite tout près, où bientôt arrivèrent MM. les
docteurs Job, Simon et Bichat.
Dans l'après-midi, le pauvre enfant fut ramené au domicile de
ses parents.
La blessure est grave, puisqu'il s'agit d'une fracture à la base
du crâne.
L'enfant a passé une nuit agitée.
10 avril 1913
AVRICOURT
Ivresse. - Au milieu d'un groupe d'agents de la Compagnie et de
civils, se trouvait le nommé Edmond Collin. employé à la
Compagnie, qui gesticulait et se débattait connue un beau
diable. Les gendarmes s'en étant approchés, constatèrent qu'il
saignait au côté droit de la. figure. La cause de ces blessures
tut vite connue, il s'agissait tout simplement de collision avec
les pavés
11 avril 1913
LUNÉVILLE
Tribunal correctionnel. - Gillot Louis, 29 ans, cultivateur à
Verdenal, et Coster Aimé, 36 ans, cultivateur à Chazelles, pour
avoir allumé du feu près d'une forêt. - 16 fr. d'amende.
[...] Vernier Joseph, 33 ans, manoeuvre à Igney, vol, 16 fr.
d'amende.
13 avril 1913
REILLON
Contravention. - M. Léon Michel, cultivateur à Reillon, qui
avait eu le tort d'abandonner son attelage sur la route
nationale de Paris à Strasbourg, a eu la guigne de rencontrer
les gendarmes qui lui ont dressé une double contravention pour
abandon de voiture et défaut de plaque.
- Le jeune Emile Maire, 17 ans, dont les parents habitent
Reillon, conduisait une voiture de marchandises attelée de
quatre chevaux. Il eut la fâcheuse inspiration de monter sur son
siège, alors que l'attelage était sans guides. Les gendarmes
l'ayant rencontré dans cette position, lui ont dressé une
contravention pour défaut de guides.
Disons, pour se décharger, qu'en apercevant les gendarmes, le
jeune Maire était prestement sauté de son siège. Ce beau geste
ne lui valut pas l'indulgence des gendarmes, qui sont toujours
sans pitié, quand le règlement est violé.
AVRICOURT
Ivresse. - Le manoeuvre Malnoury, de Marainviller, avait bien
bu, puisque sans la visite d'un agent du train, il continuait
son voyage sur la ligne allemande. Réveillé, mais incapable de
tenir sur ses jambes, les employés de la gare n'eurent d'autre
ressource que de le hisser dans un train en partance pour
Marainviller ; souhaitons que là le Dieu des ivrognes ait étendu
sur lui sa légendaire sollicitude, sans quoi il y avait des
risques qu'il dépassât à nouveau sa station.
15 avril 1913
BLAMONT
Contravention. - M. Eugène Rollin, cultivateur à Harbouey, qui
conduisait deux voitures chargées de foin attelées de chacune
deux chevaux, était entré au café tenu par M. Lhuillier. Comme
il comptait n'y stationner qu'un instant, il négligea d'attacher
ses chevaux. Instant fatal, puisque les gendarmes en tournée ont
relevé une contravention pour défaut d'attelage.
18 avril 1913
Tribunal correctionnel
[...] - Barth Frédéric, 55 ans, manoeuvre à Domjevin, a omis de
faire sa déclaration
d'étranger. - 5 fr. d'amende.
[...] Claude Camille, 34 ans, vannier à Bénaménil, et, Sehey
Auguste, 28 ans, employé de commerce à Fréménil. Le premier 25
francs d'amende : le deuxième, acquitté, étant en cas de
légitime défense.
25 avril 1913
BLAMONT
Contravention, - M. Georges Joanny, 20 ans, employé de commerce
à Blâmont, roulait en vélo sur la route vers La dixième heure du
soir, la soirée était fraîche et la lune brillait ; c'était
délicieux. L'heure était propice à la rêverie et il se laissait
aller nonchalamment aux charmes de la roue libre, quand tout à
coup surgirent les gendarmes en tournée, qui lui dressèrent
double contravention pour défaut d'éclairage et d'appareil
sonore.
AMENONCOURT
Contravention. - M. Albert Richard, marchand ambulant à Domèvre,
circulait avec une petite voiture à bras chargée de mercerie,
qu'il écoulait dans les villages. Comme il avait omis de se
munir d'une patente, les gendarmes l'ont rappelé au respect du
fisc.
30 avril 1913
AVRICOURT
Ivresse. - Dimanche dernier, vers 3 heures de l'après-midi, le
terrassier Lebrun, qui travaille aux chantiers de la gare,
parcourait les rues en taisant un tapage infernal, il fut
rencontré par les gendarmes qui le mirent à l'abri pour quelques
heures, le temps de recouvrer la raison qui avait sombré par
l'abus du liquide.
1er mai 1913
BLAMONT
Vol d'outils. - M. Julien Adam, cultivateur, qui travaille dans
une carrière de gravier appartenant à la ville de Blâmont, avait
laissé des outils sur son chantier ; quand il revint quelques
jours après sur ledit chantier, il eut l'ennui de constater la
disparition de ses outils. Déjà, il ne pensait plus à cette
affaire, quand, mardi passant devant la remise d'un voisin, M.
Louis, manouvrier, il aperçut, par la porte entrouverte, ses
outils au milieu d'un tas d'instruments de culture. Celui-ci
déclara pour sa défense qu'il les avait trouvés abandonnés sur
la route. M. Adam étant rentré en possession de son bien, a
retiré sa plainte. Tout est bien qui finit bien.
7 mai 1913
Chemin de fer Lunéville-Blâmont
La compagnie, à l'occasion du pèlerinage de la Bonne-Fontaine, à
Domjevin, mettra en circulation des trains spéciaux. Pour le
détail, consulter les affiches.
9 mai 1913
ETAT CIVIL.
Du 8 mal
Publications de mariages
Jules Mever. friseur à Avricourt (Lorraine), et Anna Wetterwald
femme de chambre, rue de Màlzéville, 16.
14 mai 1913
BLAMONT
Contravention, - M. Christophe Receveur, cultivateur à
Domère-sur-Vezouze, revenait à son domicile avec urne voiture
chargée de tuiles attelée de deux chevaux. Il eut le tort de
monter sur son siège, n'ayant pas de guides pour diriger ses
chevaux, surtout qu'il se trouvait sur la route nationale, où
passent un grand nombre d'automobiles. Cette négligence lui a
valu un. procès-verbal pour défaut de guides. Qu'on: nous
permette cette réflexion : pour un automobiliste imprudent, on
trouve dix charretiers.
ANCERVILLER
Chien attelé. - M. Alphonse Paresky, livreur dans un
établissement qui a la coutume de porter ses produite jusque
dans les hameaux les plus reculés, avait eu l'ingénieuse idée de
se faire aider par son chien. La pauvre bête montrait son
attachement à son maître e» tirant à plein-collier. Tout allait
donc pour le mieux, quand la- gendarmerie s'avisa de demander à
M. Paresky s'il avait une autorisation préfectorale pour atteler
son chien. Les bras lui en sont tombés et une contravention
avec.
21 mai 1913
AVRICOURT
Ivresse. - Dimanche dernier, un concert improvisé aux environs
de la gare, retenait la foule des badauds autour de M. Clément
Charton, qui a un répertoire surtout bruyant.
Bientôt arrivèrent les gendarmes qui lui dressèrent une
contravention. Il aurait pu pour sa. défense invoquer qu'il
n'avait pas adressé d'invitation au représentant de la loi.
25 mai 1913
AVRICOURT
Accoucheuse sans diplôme. - La gendarmerie a dressé
contravention à Mme veuve Adrian, cantinière à Leintrey, et
Becker, sage-femme à Avricourt annexé, pour avoir procédé â des
accouchements sans autorisation préalable en France.
AVRICOURT
Elections municipales. - Le collège électoral d'Avricourt est
convoqué pour le dimanche 8 juin, à l'effet d'élire trois
conseillers municipaux en remplacement de MM. Louis Leclerc,
Nicolas Fréville, démissionnaires, et Hefflinger, décédé
27 mai 1913
AVRICOURT
Contraventions. - Un ménage de nomades, les époux Kempfer,
composé du père, de la mère, âgés respectivement de 25 ans, et
de cinq tout petits enfants, est installé dans une roulotte à la
sortie du village.
Les pauvres gens sont nés au pays annexé et, de temps à autre,
éprouvent le besoin de revoir les vieux, sentiment bien
respectable, la femme tout au moins, car le mari, déserteur
allemand, n'oserait pas s'aventurer sur la terre d Alsace. Ils
exercent vaguement de nombreuses professions, rempailleur de
chaises, rémouleur, musiciens et les enfants se répandant dans
le village pour y demander le petit morceau de pain que personne
ne refuse à un gosse.
Bref, ces indésirables seraient à reconduire de l'autre côté du
poteau frontière. Mais les gendarmes qui, s'ils sont
intransigeants dans le service, sont avant tout gens de coeur,
ne veulent employer ce moyen, sachant bien le sort qui attend
Kempfer. Aussi, se contentent ils de lui dresser une
contravention pour défaut d'autorisation de séjour, ce qui lui
vaudra une condamnation à l'amende.
- Les enfants Bordonnet Auguste et Lucien Louviot, à Igney, âgés
de 11 et 9 ans, gardaient 11 chèvres sur la route
départementale, quand un besoin bien excusable à leur âge, les
prit, celui de jouer. Ils lâchèrent donc le troupeau pour
s'amuser. Survinrent les gendarmes, ô fatalité !
précisément au moment où les chèvres broutaient l'écorce des
arbres, d'où contravention.
Et voilà pourquoi deux petits hommes de 9 et 11 ans viendront
s'asseoir sur le banc... d'innocence. Une admonestation eut
suffi, convenons-en.
29 mai 1913
Nos aviatrices
Notre compatriote, Mme Marthe Betenfeld-Richer, vient de passer
sur biplan Astra son brevet de pilote avec le plus grand succès.
Mme Richer - qui est une fort jolie personne - est née le 15
avril 1889, à Blamont.
Elle a passé brillamment son brevet sans avoir jamais rien cassé
et à une hauteur de 450 mètres.
HERBEVILLER
Obsèques. - Les obsèques de M. Labru, maire d'Herbéviller,
conseiller d'arrondissement, du canton de Blâmont, ancien
officier d'administration, chevalier de la Légion d'honneur, ont
eu lieu devant une grande affluence. Sur la tombe, M. Bentz,
conseiller gênerai, et M. Voirin,.président du conseil
d'arrondissement, prirent la parole.
M. Labre était maire de sa commune depuis deux ans seulement. Ce
fut un homme très serviable, qui s'occupait activement des
mandats électoraux qu'il devait à la confiance de ses
concitoyens, et un bon républicain. M. Labru était renouvelable
aux prochaines élections.
30 mai 1913
ANCERVILLER
Contravention, - Par cette chaleur accablante, on conçoit que la
marche à pied soit fatigante et que la tentation soit grande de
monter sur son siège, quand on conduit un attelage de trois
chevaux ; c'est ce que fit M. Charles Lhôte, cultivateur, qui
transportait des marchandises au village ; fâcheusement, il fit
la rencontre des gendarmes, qui lui dressèrent contravention
pour défaut de guides.
1er juin 1913
Chasse. - M. Marange, garde des eaux et forêts à Buriville, a
verbalisé contre MM. Eugène-Edmond Husson et Félicien Vautrin,
dont les chiens chassaient un lièvre en forêt.
BLAMONT
Blâmontaise aviatrice. - Mme Marthe Betenfeld-Richer vient de
passer, sur biplan Astra son brevet de pilote avec le plus grand
succès. Mme Richer est née le 15 avril 1889, à Blâmont.
Elle a, passé brillamment son brevet ; sans avoir jamais « cassé
de bois » et à une hauteur de 450 mètres.
4 juin 1913
BLAMONT
Concours de tir. - La Société de tir et de préparation militaire
de Blâmont-Cirey avait organisé, dimanche, un concours de tir
entre les subdivisions de sapeurs-pompers et les sociétés de
sauvetage de l'arrondissement de Lunéville, sous la présidence
de M. Méquillet, député, venu spécialement de Paris pour cette
cérémonie.
Etaient également invités : M. le sous-préfet ; M. Vannier,
commandant inspecteur des corps de sapeurs-pompiers de
Meurthe-et-Moselle ; M. le capitaine Tavernier, commandant les
brigades de gendarmerie de l'arrondissement de Lunéville, ainsi
que de nombreuses personnes que nous nous excusons de ne pouvoir
citer toutes.
Trente trois compagnies de sapeurs-pompiers, formant un
groupement de plus de 550 tireurs, et une vingtaine d'officiers,
avaient répondu à l'appel de M. le docteur Hanriot, président de
la société.
La compagnie de L.-B.-B., dont les initiatives heureuses ne se
comptent plus, avait organisé un train supplémentaire au départ
de Lunéville, qui amena les autorités officielles, de nombreuses
délégations de sapeurs-pompiers, leurs officiers, ainsi qu'une
grande affluence de promeneurs.
A l'arrivée du train, les invités de la société de tir furent
reçus par M. Hanriot, président, les membres de la Société de
tir, M. Bentz, conseiller général, maire de Blâmont, et des
personnalités locales.
Après échange de compliments de bienvenue, le cortège se mit en
route pour le stand de tir, à travers les rues de la ville
jonchées de fleurs et de verdure, que des mains pieuses avaient
déposées dans une autre intention (c'était l'octave de la Fête
Dieu). L'effet était charmant.
Par les soins de M. le docteur Hanriot et des membres du conseil
d'administration qui en firent les honneurs à leurs hôtes, le
stand de tir, dont la renommée dépasse les limites de notre
région, avait été magnifiquement pavoisé aux couleurs
tricolores. Sur des tables bien décorées étaient exposés les
nombreux lots que les champions de tir devaient se disputer la
journée durant. Exposition bien digne à stimuler leur ardeur.
C'était vraiment engageant ; aussi, tira-t-on ferme toute la
journée et avec quelle adresse !
Notre sympathique député, M. Méquillet, donna le bon exemple, en
faisant au fusil de guerre quelques cartons remarquables, bien
dignes d'un membre de la commission de l'armée à la Chambre.
Le sous-préfet suivit cet exemple avec un peu moins de bonheur.
Toute la matinée, les tireurs se succédèrent avec une méthode
irréprochable, sans interruption et dans un calme parfait.
A midi et demi, un déjeuner démocratique, qui réunit des,
centaines de convives, fut servi au stand de tir par les soins
de M. Cuny, propriétaire de l'hôtel de Paris, qui tenait aussi
la buvette. Déjeuner excellent et bien servi, où ne cessa de
régner une franche cordialité.
Un menu tout à fait de circonstance, du à la plume experte de M.
Watrinet, groupait très heureusement des attributs de tir et de
sauvetage, figurait sur les tables.
Au dessert, des toasts furent portés par :
M. Bentz, conseiller général de Blâmont, qui souhaita la
bienvenue à M. Minier, sous-préfet, récemment installé, qui
faisait sa première visite à Blâmont ; il eut des paroles
aimables pour M. Méquillet, député, les notabilités présentes et
les sapeurs-pompiers, venus en si grand nombre.
M. Minier, notre. nouveau sous-préfet, tient à remercier M. le
maire de Blâmont de ses paroles de bienvenue et M. le docteur
Hanriot, président de la Société de tir, dont il a été heureux
d'accepter l'aimable invitation.
Il se félicite de se trouver aux côtés du député de la
circonscription dans ce canton de Blâmont, si solidement attaché
à la République, et il lui est agréable, à cette occasion, de
saluer le ferme républicain qu'est M. Bentz, à qui les
trente-trois communes du canton, sans une exception, manifestent
si étroitement leur confiance.
M. le sous-préfet déclare qu'il a admiré la parfaite
organisation du concours et il en adresse tous ses compliments à
la Société de tir de Blâmont-Cirey et à son président.
Il faudrait, dit il, voir se former partout des groupements
semblables, et le jour où chaque canton aura sa société de
préparation militaire, peut-être pourra-t-on renoncer à l'une
des nécessités de l'heure présente, qui réclame impérieusement
la présence de trois classes sous les drapeaux.
L'orateur veut également rendre hommage aux sapeurs-pompiers et
aux sauveteurs des deux cantons de Blâmont-Cirey et de la région
environnante, qui ont pris part au concours. Il loue leur
courage tranquille, leur esprit de sacrifice et leur héroïsme
quotidien.
En terminant, et après avoir bu aux organisateurs de la fête et
à M. Bentz, conseiller général, maire de Blâmont, M. le sous
préfet tient à adresser son salut d'arrivée aux républicains de
Blâmont et de Cirey.
C'est à leur santé à tous, dit-il, qu'il désire boire en levant
son verre en l'honneur de l'élu de l'arrondissement, M.
Méquillet, qui défend leurs intérêts à la Chambre avec tant de
dévouement et de talent.
M. Minier est un orateur élégant qui, dans cette première
rencontre avec ses administrés, les a littéralement conquis.
M. Méquillet, député, loua de leur dévouement les
sapeurs-pompiers qui sont appelés à combattre non-seulement les
incendies, à coopérer à tous les actes de sauvetage, mais au
besoin les ennemis du dehors ; d'illustres exemples l'attestent.
Aussi la pratique du tir est-elle un devoir pour eux.
Faisant allusion au maintien de la classe 1910 sous les
drapeaux, il montra par des exemples qui dénotent une
connaissance parfaite des besoins de nos populations et de leur
vie intime, combien cette mesure sera dure pour elles et
préjudiciabe à tous leurs intérêts. Mais c'est une nécessité
impérieuse de l'heure présente, devant laquelle s'incline leur
patriotisme. Il espère d'ailleurs que la classe libérable ne
sera pas maintenue au-delà du mois d'avril prochain.
S'adressant aux jeunes gens de la Société de préparation
militaire de Blâmont et Cirey, il les félicita du zèle qu'ils
mettent à se préparer à devenir de bons soldats.
Il ajouta que c'est grâce à ces Sociétés que l'on pourra, quand
l'horizon politique se sera éclairci, revenir au service de deux
ans.
De chaleureux applaudissements montrèrent au sympathique député
qu'il était en parfaite communion d'idées avec son auditoire.
M. Hanriot, comme président de la Société de tir, porta le
dernier toast en remerciant M. le député Méquillet d'avoir bien
voulu présider le concours de tir, M le sous-préfet d'avoir
réservé sa première visite à Blâmont, les notabilités et les
officiers et les sapeurs-pompiers d'être venus en si grand
nombre au concours de tir. A tous, il dit un chaleureux merci.
Avec une exquise modestie, il reporta sur ses collaborateurs :
M. Watrinet, secrétaire général de la Société, les Membres du
Conseil d'Administration de la Société, M. le capitaine Zeliquer
de la compagnie des sapeurs-pompiers de Blâmont, tout le mérite
du succès de cette belle journée. Il ne convainquit pas tout le
monde cependant, car une voix puissante cria du fond de la salle
: C'est à vous seul !
Avec humour, il but à la santé de tous. Des acclamations
enthousiastes accueillirent chacun de ces toasts.
L'après-midi eut lieu le concours d'honneur entre les
délégations, qui donna des résultats splendides.
Puis un concours entre les clairons et les tambours des diverses
sociétés. Nous n'irons pas jusqu'à dire que ce fut l'accord
parfait, mais chacun des candidats y mit toute sa bonne volonté
et beaucoup de souffle ; c'était tout à fait suffisant.
Ensuite des jeunes gens faisant partie de la préparation
militaire exécutèrent des marches et des exercices
d'assouplissement qui leur valurent de chaleureuses
félicitations du député et du sous-préfet.
M. Hanriot présenta les desiderata de cette patriotique
jeunesse, et souhaitons que leurs voeux soient exaucés.
La, soirée se termina, par la distribution des récompenses aux
tireurs qui ne laissa d'amertume chez aucun d'eux, ni la moindre
réclamation tant le travail de classement avait été réglé
méthodiquement.
Dans le numéro de demain, nous indiquerons le classement des
tireurs.
En résumé, le concours de tir fut absolument réussi, tant par le
nombre des tireurs qui y prirent part que par les résultats du
tir, grâce aussi au dévouement inlassable du président de la
Société de tir et de préparation militaire de Blâmont-Cirey, qui
ne nous pardonnerait pas si nous n'associons au succès de cette
fête ses collaborateurs dévoués, M. Watrinet, secrétaire général
de la société, MM. Bentz et Chambrey, membres du conseil
d'administration, M. le capitaine Zeliquer.
Et en quittant les dévoués organisateurs de cette belle ét
réconfortante journée, chacun se plaisait à les complimenter sur
le double but patriotique qu'ils poursuivent avec tant de
dévouement : entretenir et développer le goût du tir, préparer
les jeunes gens à l'armée.
On peut être certain qu'avec de tels éducateurs, ceux-là sont à
l'abri des défaillances !
IGNEY
Contravention. - Un maçon italien, Gibello, qui travaille à
Avricourt, voulut mettre à profit la journée de dimanche pour
aller excursionner à bicyclette ; le beau temps, l'air pur de
nos campagnes, une idylle ébauchée, le firent rentrer
tardivement à son domicile ; comme il n'avait pas eu la
précaution de se munir d'une lanterne, il paiera, cette
négligence d'un procès-verbal pour défaut d'éclairage.
7 juin 1913
AVRICOURT
Contravention. Mme Trabac, marchande ambulante à Blâmont, voyage
toujours accompagnée d'un chien de grande taille. Comme elle a.
négligé de le munir d'une plaque avec collier, cela lui a valu
un procès-verbal.
12 juin 1913
LUNEVILLE
Tribunal correctionnel. A l'audience du mercredi 11 juin sont
venues les affaires suivantes :
[...] Grivèlerie.- Emile Lemblé, ouvrier peintre à Blâmont,
était venu faire le lundi à Lunéville. U ne trouva rien de mieux
que de se payer un petit repas à l'oeil au restaurant Brignon...
Son casier est émaillé de nombreuses condamnations dont « deux à
mort », par le conseil de guerre. Il est condamné moins
sévèrement aujourd'hui, car il n'écope que quinze jours de
prison.
HERBEVILLER
Election au conseil municipal. - C'est le 22 juin que doit avoir
lieu l'élection au conseil municipal, pour remplacer le regretté
M. Labru, maire d'Herbéviller, et conseiller d'arrondissement,
récemment décédé.
17 juin 1913
ANCERVILLER
Police du roulage. - Procès-verbal a été dressé contre M.
Charles D..., .cultivateur, qui a été rencontré par les
gendarmes, lieu dit « Devant-la-Ville ». commodément installé
sur une voiture dont il avait oublié de munir l'attelage des
guides réglementaires.
21 juin 1913
AVRICOURT
Bébé sous une voiture. - M. Léger, E charretier chez M. Lahaye,
à Avricourt, passait avec sa voiture sur la route de
Deutsch-Avricourt, quand un enfant de dix-huit mois, qui jouait
devant la maison de ses parents, vint tomber sous les pieds des
chevaux. Une roue lui fractura la poitrine. Quand, au désespoir,
M. Léger le ramena, le pauvre bébé rendait le dernier soupir.
25 juin 1913
OGÉVILLER
Auto incendiée. - Le 20 juin, M. Raymond Berlioux, chauffeur au
service de M. Leyrat, propriétaire d'un garage d'automobiles à
Corbeil (Seine-et-Oise), se rendait à Strasbourg prendre une
cliente quand, à mi-chemin entre Herbéviller et Ogéviller, un
pneu éclata. La réparation achevée, afin de mettre son moteur en
route - il avait beaucoup plu - M. Berlioux
tira un peu d'essence au robinet de vidange pour en mettre dans
les cylindres. Mais, au coup de manivelle, un retour de flamme
se produisit au carburateur. Comme il courait chercher du fumier
pour étouffer le feu, le réservoir sauta et l'auto fut entourée
de flammes qui la consumèrent.
C'était une voiture qui valait 18,000 fr.
HERBEVILLER
Election municipale.- Une élection municipale vient d'avoir lieu
pour remplacer M. Labru, maire .décédé. Inscrits, 113 ; votants,
89. M. Adrien Nodet, 44 voix ; M. Jules Munier, 41. Ballottage.
26 juin 1913
BLAMONT
Société de tir et de préparation militaire.
- Sur le palmarès du concours de gymnastes, la Société de
préparation militaire de Blâmont figure comme ayant un deuxième
prix alors qu'en réalité, elle a obtenu un 1er prix, c'est par
erreur que le 2e prix lui a été attribué.
M. Krug, président de l'Association, des gymnastes de
Meurthe-et-Moselle, lui a confirmé cette nouvelle par télégramme
à la date du 23 juin, en lui disant que l'attribution d'un 2e
prix était le résultat d'une erreur et qu'il la félicitait de
l'obtention du 1er prix.
Nous insérons très volontiers cette rectification, c'est une
satisfaction d'amour-propre qui est donnée aux jeunes gens,
préparatistes, dont les efforts sont des plus méritoires.
2 juillet 1913
DOMÊVRE SUR VEZOUSE ,
Comme la « Gervaise ! » - M. Colin, maire de Domèvre, et comme
tel chargé de la police et de la morale publique, a déclaré à la
gendarmerie qu'une femme Pierson, née Marguerite Siregrist, 55
ans, chiffonnière, n'avait pas assez pris de précautions pour
satisfaire certain besoin naturel, ce qui avait offusqué de
nombreuses personnes.
La femme Pierson, qui a une mauvaise conduite, va être
poursuivie pour outrage public à la pudeur.
HERBEVILLER
Election municipale. - Dimanche, au scrutin de ballottage, M.
Adrien Noldet a été élu conseiller municipal par 63 voix contre
36 à M. Jules Munier, sur 103 votants.
4 juillet 1913
REPAtX
Au jeu de quilles. - M. Joseph Fréchard est maréchal-ferrant à
Repaix ; il n'est guère commode et reçoit mal les reproches
qu'on lui fait, surtout quand il joue aux boules. « Tais ta
g...le », criait-il, dimanche, à M. Joseph Bonnebier,
cultivateur, qui se permettait rie juger ses coups... M.
Bonnetier lui répondit par un mot plus que gaulois. Alors,
furieux, M. Fréchard le gifla. Il saura ce que lui coûtera ce
mouvement réflexe et irréfléchi.
LEINTREY
L'emploi des enfants. - Contravention a été dressée à M. Georges
Vautrin, 18 ans, voyageur en tissus, qui, de passage à Leintrey,
faisait rouler une brouette d'échantillons trop lourde par une
fillette de 13 ans, Madeleine Quertat.
AVRICOURT
Les « indésirables ». - Les gendarmes d'Avricourt ont reconduit
délicatement au pied du poteau frontière, après lui avoir
dressé procès-verbal, un manoeuvre allemand, Joseph Grünenwald,
28 ans, qu'ils avaient trouvé ivre-mort sur le quai de la gare
9 juillet 1913
AVRICOURT
Accident. - M. Bégel, sous-chef de gare, a reçu, dimanche, si
malheureusement sur le pied, une caisse pesant 400 kilos, que ce
membre fut écrasé.
BLAMONT
Vagabonde chapardeurs. - Les gendarmes ont arrêté deux
Allemands, Joseph Sclura, 20 ans, et Godroy Gotti, 21 ans,
manoeuvres errants, qui pénétrèrent dans une loge de jardin, où
ils prirent des oignons et des pommes de terre pour faire cuire
avec une poule qu'ils prétendent avoir trouvée écrasée par une
automobile sur la route.
11 juillet 1913
ANCERVILLER
Vol de 200 francs. - M. Ferdinand Maire, 64 ans, cordonnier,
avait touché, le 9 juin, une somme, de 235 fr. pour de l'osier-
qu'il avait vendu à M. Chatel, de Fréménil.
Il avait placé cet argent dans un sucrier placé dans une
armoire. Ces jours-ci en voulant, prendre de la monnaie, il
s'aperçut que les quatre billets de 50 francs avaient disparu.
Il ne restait plus que l'appoint.
12 juillet 1913
AVRICOURT
Accident. - On a transporté à l'hôpital de Lunéville, un
auxiliaire de la Compagnie de l'Est, demeurant à Avricourt,
Alfred Comy, qui, au cours de son travail, avait reçu un rail
sur le pied. Ses contusions sont assez sérieuses.
LUNEVILLE
Etat civil. - Du 3 juillet au 9 juillet 1913.
Décès. - [...] . - Emile Cotel, 20 ans, cultivateur à Gondrexon.
14 juillet 1913
AVRICOURT
Les indésirables. - Le gendarme de planton à la gare d'Avricourt
avisant un individu qui descendait du train allemand, lui
demanda. ses moyens d'existence. Comme il n'en avait pas, il lui
fit rebrousser chemin. C'est un nommé Joseph Wolowski,- sujet
autrichien, expulsé d'Allemagne pour les mêmes raisons.
AVRICOURT
Coup double. - Depuis qu'elle est établie cafetière à Avricourt,
Mme Schumacker voit pleuvoir sur elle et son établissèment les
procès-verbaux. Ainsi, le 10 juillet au soir, parce qu'un nommé
Joseph Niclause, chauffeur à la compagnie de l'Est, jouait du
clairon chez elle, la gendarmerie lui a déclaré procès-verbal
ainsi qu'à son client
FREMONVILLE
Pris sous un ébouleraient. - Un carrier, le nommé Charles
Humbert, âgé de 69 ans, était occupé à extraire de la pierre
dans une carrière appartenant à M. Collet, instituteur. Soudain
un éboulis se produisit et ensevelit le malheureux jusqu'à la
hauteur de la ceinture. Ce n'est qu'au bout de quatre heures de
souffrances, sous la pluie battante, qu'un passant, M. Seyer,
entendit ses appels et courut chercher du secours.
M. Humbert se plaint de douleurs internes et a toute la partie
supérieure du corps tuméfiée. M. ie docteur Hanriot, de Blâmont,
a jugé son état assez grave.
19 juillet 1913
AMENONCOURT
Un ballon qui fait du chemin. - Deux douaniers ont trouvé, le 15
juillet, prés d'Avricourt, un petit ballon lancé à Nevers, la
veille. A ce ballon était attaché une car te postale avec
adresse qui a été mise à la poste.
AVRICOURT
Accident. - Au pesage des Wagons, M. Georges Denis, homme
d'équipe, a eu un doigt écrasé entre le bâton et le plateau de
la bascule.
DOMJEVIN
Le roulage. - Procès-verbal pour dé! faut de guides a été
dressé, le 16 juillet, par les gendarmes de Blâmont à M. Charles
Manonviller, cultivateur à Domjevin.
21 juillet 1913
VERDENAL
Vandalisme, - Quatre peupliers et un frêne, plantés en bordure
du chemin vicinal de Verdenal à Blâmont, ont été cassés a cinq
centimètres du sol.
La gendarmerie a ouvert une enquête pour découvrir les auteurs
de cet acte de pure malveillance.
23 juillet 1913
LES ELECTIONS CANTONALES EN MEURTHE-ET-MOSELLE
Un regard en arrière
Il y a trois ans, le 26 juillet 1910, l'Est Républicain publiait
un long article sur les Souvenirs d'autrefois au Conseil général
de Meurthe-et-Moselle et rappelait les noms des préfets qui se
sont succédé à Nancy depuis plus d'un siècle.
[...] Il m'a paru intéressant - à la veille de nos élections
cantonales du 3 août prochain - de jeter un nouveau regard en
arrière, et d'étudier la composition de notre Conseil général à
différentes dates du 19e siècle [...]
1813. - [...] Les conseillers généraux d'alors étaient : [...]
Menonville, ancien officier général à Blamont ; [...] Lafrogne,
notaire à Blâmont,[...]
1825. - [...] Lafrogne, maire de Blâmont,[...] ; baron- de
Klopstein, juge de paix à Blâmont
1849. - [...] à Blâmont, l'ancien député Lafrogne ;[...]
1860. - [...] Vautrin, à Blâmont, [...] .
1873. - [...] Blâmont, Mathis de Grandseille, [...]
1892. - [...] Blâmont, Cuny, d'Igney, [...]
25 juillet 1913
ETAT CIVIL Du 24 juillet .
Publications de mariages
[...] Prosper-Louis Geoffroy, journalier, boulevard
d'Alsace-Lorraine, 1, avant à Avricourt (Lorraine), et Catherine
Hecht, domestique, boulevard d'Alsace-Lorraine, 1, avant à
Avricourt.
29 juillet 1913
HERBEVILLER
Election. - M. Chatton Pierre a été élu maire au premier tour
par 6 voix sur 9 votants, en remplacement de M. Labru, décédé.
2 août 1913
BLAMONT
Beau succès. - Nous sommes d'applaudir le beau succès que vient
de remporter la société de préparation militaire qui a présenté
14 candidats l'examen du brevet d'aptitude militaire,
11 ont été reçus.
1 pour le génie, 2 pour l'artillerie de forteresse et 8 pour
l'infanterie.
Voici leurs noms : Marcha Lucien, de Domèvre, génie ; Brégeard,
de Domjevin, artillerie ; Léonard, de Fremonville, artillerie ;
Joly, Harbouey, infanterie ; Reugieux, Blâmont, infanterie ;
Daguindeau, Blâmont, infanterie ; Renard, Blâmont, infanterie;
Maré, Harbouey, infanterie ; Saunier, Harbouey, infanterie ;
Richard, Cirey, infanterie ; Marchal, Verdenal, infanterie.
23 août 1913
A l'hôpital. - On a amené, vendredi matin à l'hôpital un nommé
Falentin, domestique chez M. Didier, à Vaucourt, qui a eu le
bras cassé en donnant à manger à son cheval.
27 août 1913
AVRICOURT
Menaces de mort. - Un Allemand, Wilhelm Schlosser, âgé de 39
ans, ancien domestique de M. Constant Boileau, cultivateur à
Igney, a brandi son couteau sur son ancien maître en lui criant
qu'il le tuerait et en l'appelant voleur. Schlosser, après ces
menaces, a repassé le poteau frontière.
29 août 1913
OGEVILLER
Acte de vandalisme. - Mme Berth, née Leclerc, était réveillée
dans la nuit du 25 au 26, par des coups violents qu'on assénait
sur sa faucheuse, déposée sur l'accotement de la route, en
face.de son habitation. Elle se leva précipitamment et vit un
individu s'enfuir, sans qu'elle put le reconnaître à cause de
l'obscurité.
Ce n'est que le matin qu'elle constata que sa faucheuse, cassée
en trois endroits, était inutilisable.
Le préjudice qui lui est causé par ce malfaiteur, s'élève à 100
francs.
30 août 1913
BADONVILLER
Oh ! les petits pois ! - M. Balland, agent de police en retraite
à Blâmont, a prévenu M. Auguste Bouget, qu'une femme Lopis,
était allée, accompagnée de trois petits garçons, cueillir des
petits pois dans sa propriété qu'il possède au Grand Jardin.
2 septembre 1913
ANCERVILLER
L'ivresse. - La gendarmerie a dressé procès-verbal pour ivresse
publique et manifeste, au nommé Eugène Berthaut, 26 ans,
domestique de culture à Ancerviller. Il a bénéficié, en outre,
d'un second procès-verbal pour avoir brisé les carreaux à coups
de poing chez M. G. Munier, son ancien maître, et l'avoir menacé
de le tuer et de tout incendier chez lui.
Par ricochet, Mme Dévot, débitante, chez laquelle Berthaut avait
attrapé sa « cuite » a été gratifiée d'une contravention.
MONTREUX
Grave accident. - Le jeune Paul Alison, âgé de 15 ans, garçon de
culture, s'amusait avec un vieux pistolet chargé de poudre.
Soudain, le coup partit, le canon éclata, blessant grièvement le
jeune imprudent, qui a eu le pouce et l'index de la main droite
emportés. Il a dû être amené-à l'hôpital de Nancy.
3 septembre 1913
AVRICOURT
L'ivresse. - Procès-verbal a été dressé aux nommés Schlosser
Wilhelm, domestique à Deutsch, et Sylvain Strambi, italien,
trouvés zigzaguant sur la. voie publique.
4 septembre 1913
AVRICOURT
Outrages à la maréchaussée. - Invité l'autre jour, à repasser la
frontière, par un gendarme le nommé Wilhelm Schlosser, 30 ans,
domestique de culture, à cause du scandale qu'il provoque chaque
fois qu'il vient en France, obéit bien à l'injonction qui lui
était faite, mais, à peine le passage à niveau franchi, s'écria
: « Viens donc de l'autre côté, lâche ! »
Comme il revenait sur le territoire français, le gendarme qui
est patient, l'arrêta.
Il est maintenant en prison à Lunéville.
EMBERMÉNIL
L'ivresse. - Un nommé Louis Simard, 47 ans, domestique chez M.
Mutchler, cultivateur à Emberménil, était dans un tel état
d'ivresse à la gare d'Avricourt, que le gendarme de service,
trouvant sur lui un billet pour Emberménil, l'embarqua pour
cette destination, après quoi, le lendemain, il lui dressa le
procès-verbal réglementaire
10 septembre 1913
La 22e Brigade à Blâmont
On nous écrit de Blâmont :
« Dimanche, nous avons eu la bonne fortune de loger à Blâmont le
37e régiment d'infanterie et une partie du 79e avec les musiques
de ces deux régiments.
La Société de tir et de P. M. donnait sa dernière séance de
concours, aussi le stand a reçu la visite de nombreux officiers
sous-officiers et soldats qui ont exercé leur adresse sur les
cibles électriques « Chevallier », inconnues de la plupart
d'entre eux ; ils ont été émerveillés du fonctionnement de ces
cibles qui ne nécessitant aucun marqueur et dont le point
d'impact du projectile se marque automatiquement sur une cible
en réduction sous l'oeil du tireur.
La fusillade n'a cessé de crépiter une grande partie de la
journée.
Par une délicate attention, la musique du 37e s'est fait
entendre au stand de préparation militaire à 18 heures, devant
un public aussi nombreux que choisi.
On a applaudi, chaleureusement, les morceaux exécutés avec une
maestria indiscutable ; mais ce qui fût le clou, ce sont les
chants d'Alsace avec accompagnement et choeurs, dont les solis
furent chantés d'une façon parfaite par le sergent Prat, des
concerts Lamoureux.
« 1. Virelai d'Alsace ; 2. Dis-moi quel est ton Pays ? »
Ces chants d'Alsace, dans ce décor de verdure, face à la ligne
bleue des Vosges, à l'orée de la frontière, rythmés par le
crépitement de la fusillade, vibrants comme un appel aux
provinces perdues, avaient quelque chose d'empoignant.
J'ai vu l'émotion gagner plus d'un de ceux de là-bas qui
n'oublient pas le sol natal, arraché brutalement à la mère
patrie, qui n'ont pas perdu l'espoir, qui travaillent
modestement au relèvement de la race et dont la devise est «
Spes semper. Patria semper. »
Les applaudissements frénétiques qui ont salué ces chants,
admirablement exécutés, ont montré combien ils ont été goûtés du
public.
A 16 h. et demie, le général Lefèvre, accompagné de son officier
d'ordonnance, nous fait l'honneur de visiter notre stand et nos
différents services.
Il assiste aux mouvements d'ensemble d'une partie des pupilles
de la P. M. qu'on avait pu rassembler et exprime toute sa
satisfaction pour ce qu'il a vu.
On présente alors au général le drapeau des pupilles, la musique
joue le « Salut au drapeau », tout le monde salue.
Modeste petit drapeau, c'est pour toi un honneur, un baptême,
d'être présenté à un général et honoré par le salut d'une
musique militaire, le même salut qu'on fait à tes aînés.
Puisses-tu, dans tes plis, conserver un peu de gloire de cette,
tout à la fois, grandiose et modeste manifestation, car si tu
n'es pas de l'active ou de la réserve, tu représentes quand même
l'avenir et l'espérance.
La foule s'écoule et regagne la ville pour écouter le concert
donné sur la place Carnot par la musique du 79e dont le succès
n'est pas moindre.
Le tir se ralentit, il est l'heure, on va fermer. Mais voici une
nouvelle visite.
Décidément notre stand est à l'honneur.
Ce sont les généraux Poline et Aubier accompagnés de leurs
officiers d'ordonnance.
Le Dr Hanriot, président de la Société, les reçoit et leur fait
les honneurs du stand, on visite le pas de tir, les créneaux,
les pare-balles, l'installation des cibles électriques, etc..
Les généraux se retirent et paraissent très satisfaits de ce
qu'ils ont vu.
Belle et réconfortante journée, que ne s'en présente-t-il
souvent de pareilles.
V. W. »
14 septembre 1913
Au poteau-frontière. -- Le capitaine Luc, du 2e bataillon, a
conduit vendredi à la
frontière, à Vaucourt, une centaine de réservistes qui ne
participent pas aux manoeuvres et dont un certain nombre n'avait
jamais vu un poteau avec l'aigle impérial allemand.
17 septembre 1913
La légion toujours ! - Lundi soir, s'est présenté au
commissariat un sujet prussien, Otto K..., 23 ans, marchand,
pour s'engager dans la légion. Il venait de Blâmont.
On l'a dirigé, mardi matin, sur le bureau de recrutement de
Nancy. C'est le sixième en dix jours qui se présente à
Lunéville.
BLAMONT
Fête de tir. - La distribution des prix des sociétés de tir, de
gymnastique et de P. M. aura lieu, au stand, le dimanche 21
septembre, à 3 heures, sous la présidence de M. Minier,
sous-préfet de Lunéville.
A 11 h. 20, arrivée et réception des autorités civiles et
militaires à la gare du L.-B.-B. ; à 11 h. aubade de bienvenue,
sur la place de l'Hôtel-de-Ville, par la Fanfare de Blâmont ; à
midi, banquet à l'hôtel du Commerce ; à 1 heure, concert par la
Fanfare Mazerand ; à 2 h. 1/2, présentation du drapeau ; tir
d'honneur ; revue, exercices, à 3 heures, distribution des prix
; le soir, bals et concerts.
A 2 h. 20, tir d'honneur des champions et maîtres tireurs.
22 septembre 1913
DOMEVRE-SUR-VEZOUZE
Cycliste en défaut, - Henri Otin, 13 ans, passait à toutes
pédales le 19 septembre, sur la route d'Ogéviller, quand les
gendarmes remarquèrent qu'il n'avait pas d'appareil avertisseur
à sa bicyclette. Procès-verbal lui a été dressé.
23 septembre 1913
Une belle journée à Blâmont
De notre envoyé spécial
Dimanche a eu lieu, à Blâmont, la distribution annuelle des
récompenses de la Société de tir et de préparation militaire de
Blâmont-Cirey.
Cette société - que préside M. le docteur Hanriot - est une des
plus méritantes et des plus prospères de la région.
Il y a quelque temps elle a passé par une ère de difficultés
assez sérieuses dont elle est heureusement sortie. La journée de
dimanche a été pour elle l'occasion d'affirmer, une fois de
plus, sa vitalité et son excellent esprit militaire.
Blâmont
Outre l'intérêt que présentait la cérémonie de dimanche par
elle-même elle a fourni aux hôtes du dehors l'occasion de
visiter la charmante petite ville de Blâmont, d'un calme profond
et doux.
Elle possède nombre de vieilles maisons curieuses et on s'y
croirait parfois dans une coquette cité d'Alsace, aux grands
toits bruns.
L'arrivée l
... La cérémonie de dimanche était présidée par M. Minier,
sous-préfet de Lunéville et, pour la circonstance, la compagnie
de Lunéville-Blâmont-Badonviller avait fait partir du chef-lieu
un train spécial. Celui-ci est arrivé à 11 h. 20 et a été reçu
aux accents de la « Marseillaise », jouée par l' « Industrielle
», de Cirey. Les présentations ont été très simples et cordiales
Elles ont été faites par MM. Bentz, maire de Blâmont, et
Hanriot.
Brun, de taille moyenne, bien prise dans son dolman, M. Ménier a
déjà acquis droit de cité dans son vaste arrondissement.
D'ailleurs, pour être aimé de tous, il n'a qu'à suivre les
traces de son distingués prédécesseur M. Lacombe, préfet des
Basses-Alpes.
... Et précédé de la musique, le cortège s'est engagé dans les
rues de Blâmont. Beaucoup de jolies filles en robes claires
souriaient et des vieilles dames en noir rentrant au logis
s'arrêtaient sur le pas des portes.
Une aubade a été donnée sur la place et on est allé prendre
l'apéritif au coquet café du Centre tenu depuis peu par un
sympathique nancéien, M. Chardot.
Au Collège
Cependant, avant le banquet traditionnel, M. le docteur Hanriot
a tenu à faire visiter à quelques invités le siège social de sa
société qui se trouve dans l'ancien collège de Blâmont.
Car Blâmont eut un collège ecclésiastique d'abord puis laïque
Très fréquenté, avant la guerre, l'annexion, en le privant d'une
bonne partie de son recrutement lui porta un coup mortel.
Le vieux collège lutta pourtant désespérément jusqu'en 1881,
date à laquelle il disparut.
MM. Bentz et Adam, conseiller d'arrondissement, qui en furent
les élèves nous ont montré, avec émotion, ces couloirs sonores,
ces salles de classes qui furent les témoins de leurs jeunes
années.
La cuisine est encore là avec ses pierres à eau et sa cheminée
monumentale.
La chapelle aux arceaux très purs est transformée en une salle
de récréation pour la société de tir. Aux murs sont apposés des
tableaux, des « graphiques », montrant ses progrès, ses méthodes
d'instruction.
M. le docteur Hanriot a fourni à M. Minier et au chef de
bataillon Rocolle, commandant d'armes du fort de Manonviller qui
l'accompagnait tous les renseignements désirables.
On est monté au premier étage par un escalier muni d'une antique
rampe en bois. Ce premier étage était réservé aux appartements
du principal.
Hélas ! depuis longtemps directeur, principal et « régents »,
comme on disait jadis, ont quitté ces lieux !
Où loger de la troupe
Le bâtiment - dont une partie est réservée à l'école des filles
- est encore en excellent état. Il contient une certaine
quantité de locaux disponibles.
On ne sait où loger de la troupe. Pourquoi une compagnie
n'irait-elle pas occuper, tout au moins provisoirement, l'ancien
collège de Blâmont ?
Les Suédois et Richelieu
Et, en redescendant, devant une fenêtre d'où on apercevait le
beau jardin de l'instutrice
tout rajeuni par une ondée récente, M.Bentz nous parla du passé
de ce Blâmont qu'il aime comme on sait aimer sur cette terre de
traditions qu'est la Lorraine.
Blâmont a compté plus de mille « feux », et ses comtes avaient
un haut renom. Les marchands affluaient sur ses foires, ses
draps et ses velours étaient célèbres.
Mais les Suédois et, Richelieu surtout, firent tous leurs
efforts pour consommer sa ruine.
Les Suédois furent des abominables dévastateurs de notre duché
et, sans le terrible cardinal, notre province ressemblerait à la
Touraine aux mille châteaux.
Mais Richelieu fit démolir toutes nos belles habitations
seigneuriales, démanteler nos remparts, et on fut heureux encore
de ne pas subir le sort de la Mothe, rasée de fond en comble,
pour avoir trop bien combattu.
... Le collège de Blâmont, qui fut auparavant un monastère,
rappelle toute cette lointaine histoire.
LE BANQUET
A midi et demi un banquet a eu lieu à l'hôtel Conrad. On y a
mangé comme on savait le faire autrefois en France. Les vins
étaient loyaux et de fort accortes personnes assuraient le
service,
Aux côtés du sous-préfet avaient pris place le commandant
Rocolle, M. Bentz, le docteur Hanriot, M. Adam, conseiller
d'arrondissement, maire de Fréménil, le capitaine de gendarmerie
Tavernier, de Lunéville, le capitaine Schmidt, du 167e,
conseiller technique de la société, M. Maillard, juge de paix,
M. Chesnel. directeur du L.B.B., le capitaine d'artillerie Caen,
le capitaine des douanes de Cirey, M. de Reinach, percepteur, M.
Batho, juge de paix de Cirey, M. Parnaudeau, inspecteur du
L.B.B., M. Naudin, greffier de paix, M. Collot, percepteur à
Cirey, M. Dorsand, de Châtcauroux, M. Watrinet, secrétaire
général de la Société de tir, les lieutenants d'artillerie Blum
et Taillibert. le lieutenant de dragons Mazerand, MM. Lucien
Labourel et Schnorr, conseillers municipaux, M. Caussignac,
receveur de l'enregistrement, M. Collinet, de la maison
Mazerand, M. André Renaut, M. Chardot, etc, etc.
Les Toasts
A l'heure des toasts, M. Minier remercia de l'accueil si
chaleureux qui lui a été fait ; il rappelle qu'il y a trois mois
il vint déjà visiter le stand de Blâmont. L'orateur fait un très
vif éloge de M. le docteur Hanriot, au dévouement aussi
désintéressé qu'absolu.
M. Minier lève son verre au docteur Hanriot, à MM. Bentz et
Mazerand père, empêché d'assister à cette réunion.
L'orateur salue aussi les distingués représentants de l'armée
française, qui unissent étroitement l'amour de la patrie à
l'amour de la République, puis, en termes excellents, il porte
le loyal toast à M. Raymond Poincaré.
M. Bentz remercie chaleureusement M. le sous-préfet au nom de la
population républicaine de Blâmont.
Le commandant Rocolle prononce quelques patriotiques paroles.
M. le docteur Hanriot, en un toast spirituel et plein d'à
propos, sait trouver un mot charmant pour tous.
Merci au sous-préfet, à M. Bentz, ; aux officiers, à M. Chesnel
et le président n'a garde d'oublier la presse. On applaudit
vigoureusement tous ces toasts.
Au Stand
Mais l'heure s'avance. Il faut se réunir au stand pour la
distribution des récompenses. Ce stand est situé à environ un
kilomètre de la ville dans un site enchanteur. Il est
merveilleusement aménagé et décoré.
Rien n'y manque, et les jeunes gens de Blâmont .y trouvent les
meilleures distractions tout en apprenant à devenir de tous
soldats et de bons citoyens.
La distribution a lieu en plein air, devant le Tout-Blâmont
assemblé. M. Minier prend le premier la parole. Il dit de
nouveau tout l'effort admirable réalisé par la docteur Hanriot.
Il souhaite voir s'affirmer encore plus la belle oeuvre des
préparatistes. Peut-être bientôt la préparation militaire
deviendrait-elle obligatoire. On ne peut que le souhaiter.
Puis le docteur Hanriot dit toute sa satisfaction de cette
réunion si bien réussie ; il remercie ses fidèles
collaborateurs, entre autres M. Watrinet ; il rappelle qu'il y a
quinze jours trois généraux du 20e corps vinrent, au cours des
manoeuvres, visiter le beau stand de la Société Blâmont-Cirey.
Ils n'ont point caché d'ailleurs leur très vive satisfaction des
résultats obtenus.
La société ne cesse de se signaler. Au concours du corps
d'armée, elle a été classée quatrième sur quatre-vingt-treize...
L' « Industrielle », fort bien dirigée par M. Buisson, prête son
concours à la distribution.
Les lauréats viennent gaiement chercher leurs récompenses. L' «
Est républicain » a été heureux d'offrir une médaille.
La fête bat son plein. Une buvette, tenue par M. Charles Cuny,
fait des affaires d'or. Une quête est faite au profit de la
société par d'exquises fillettes, Yvonne Nicolas, Jeanne Tiha,
Yvonne Batlot, Lucia Blum.
Le Retour
Trop tôt à notre gré, il faut songer au départ Le train spécial
du L.B.B. nous emmène par la campagne sous un ciel gris d'acier
qu'au bout de l'horizon illuminent des trouées de soleil.
Deux arrêts seulement : à Fréménil, où l'excellent M. Adam nous
quitte, et à Marainviller, où descend le commandant Rocolle.
Sur la droite le fort de Manonviller se dresse, forteresse
d'extrême pointe, et on songe à l'abnégation de ces officiers de
la frontière qui, loin des garnisons brillantes, travaillent
inlassablement, pour le pays.
Enfin, il est presque nuit noire lorsque nous arrivons à
Lunéville, après avoir longé Chanteheux, cher au coeur du roi
polonais.
Telle fut cette journée bien remplie, une des meilleures de nos
excursions dominicales.
Remercions M. Renaut qui, à une allure effarante, nous amena de
Lunéville à Blâmont dans une rutilante « Grégoire » ; remercions
M. Chesnel qui avait bien voulu nous réserver une place dans le
train spécial, M. Chesnel le moins routinier et plus averti des
directeurs.
Nous no saurions terminer non plus sans adresser l'expression de
notre gratitude au docteur Hanriot, à M. Bentz, et à M.
Watrinet, qui ont transformé notre besogne de reporter en la
plus agréable des tâches.
LÉON PIREYRE.
24 septembre 1913
BLAMONT
Les « ambulants ». - Les gendarmes de Blâmont ont verbalisé
contre un vannier ambulant, Marie-Joseph Ott, âgé de 40 ans, qui
circulait sans autorisation, dans le département de
Meurthe-et-Moselle.
25 septembre 1913
AVRICOURT
Registre de logeur, - Procès-verbal est dressé conre Mme
Schumacker, hôtelière à Avricourt, pour mauvaise tenue de son
registre de voyageurs. Le fait a été constaté par la gendarmerie
à la suite de la recherche d'un individu, l'hôtelière ayant été
priée de présenter le susdit registre, celui-ci n'était pas à
jour.
BARBAS
Coups et blessures. - M. Charles Redelberg, cultivateur,
revenait de ses camps et pour couper au court traversait une
propriété de M. Lucien Bridey. Ce dernier survenant à
l'improviste et content d'apaiser une rancune ancienne,
s'emparait d'un bâton et en frappait violemment le passant à la
tète. Bridey prétend avoir été menacé d'un coup de faulx. Une
enquête est ouverte.
26 septembre 1913
HERBEVILLER
Le roulage. - Une contravention pour défaut de guides a été
relevée contre M. Joseph Michel, 37 ans, cultivateur.
1er octobre 1913
CIREY
Cyclistes en défaut. - Des contraventions ont été dressées pour
défaut d'éclairage à sa bicyclette à M. Eugène Bridet,
cultivateur à Barbas, pour défaut d'appareil sonore à M, Adrien
Jacquot, tisseur à Val-et-Châtillon.
3 octobre 1913
BLAMONT-CIREY
Un beau succès. - Nous sommes très heureux d'enregistrer le
nouveau succès que vient d'obtenir la Société de P. M. qui vient
de présenter cinq élèves pour le brevet d'aptitude militaire,
élèves faisant partie de la deuxième portion du contingent ;
tous les cinq ont été reçus,
Voici leurs noms : Boucher Henri, de Blâmont ; Galand Auguste,
de Domêvre ; Bernard Alphonse, de Frémonville ; Colin Joseph,
d'Igney ; Jaeger Stéphane, de Remoncourt.
Ce qui porte à 17 le nombre d'élèves reçus au brevet cette
année, tant de la première que de la, deuxième portion.
Nos vives félicitations.
8 octobre 1913
Les trains de pommes
Depuis quelques jours, l'on peut voir sur la grande ligne
Paris-Avricourt des trains spéciaux de pommes venant de
Normandie et se rendant en Allemagne.
Dans la seule journée de lundi, sept trains composés de wagons
de tous les modèles sont passés à Nancy.
Cette année, des dispositions ont été prises pour que ces trains
n'encombrent pas les gares près dé la frontière, car tous ces
fruits sont destinés à l'Allemagne, soit pour la fabrication de
cidre, soit, aussi sans doute, du... Champagne.
9 octobre 1913
AVRICOURT
Amateur de raisins, - M. Auguste Friant. 38 ans,, marchand de
raisins, à Avricourt, a surpris un inconnu qui lui prenait des
raisins dans un wagon qu'il avait chargé en gare. Sur
l'observation qui lui en fut faite, cet individu, Emile Marande,
55 ans, manoeuvre à Foulcrey, a remis les deux paniers qu'il
avait pris. Il sera poursuivi pour le raisin qu'il a mangé.
10 octobre 1913
Tribunal correctionnel la suite et la fin de l'audience de
mercredi.
Elle faisait la cueillette. - Quinze jours de prison avec sursis
à la femme Louis, née Jeanne Michels, 36 ans, ménagère à
Blâmont, que M. Balland, garde-champêtre avait surprise, le 21
août, cueillant des petits pois dans les champs
[...] Un habitué. - Six fois condamné pour vol, outrages, etc.,
un domestique de culture d'Ancerviller, Eugène Berthaut 26 ans,
s'entend condamner une septième fois à huit jours de prison et 5
fr. d'amende pour avoir brisé des carreaux chez M. Munier,
cultivateur, qui l'avait congédié et menacé de mettre le feu à
sa « boîte».
REMONCOURT
Tombé dans son grenier - Samedi soir M, Léon Morel, cultivateur
à Remoncourt âgé de 64 ans, est tombé depuis son grenier avec
une machine à battre sur l'aire de la grange. La mort a été
presque instantanée.
16 octobre 1913
DOMEVRE-SUR-VEZOUZE
Blessée accidentellement par son père.
- M. François Bull, 37 ans, comptable à Domèvre-sur-Vezouze,
après le déjeuner, dans la salelle à manger, le 12 octobre,
étudiait le mécanisme d'une canne-fusil qu'il avait achetée, la
veille, chez M. Brulot, quincaillier à Lunéville, et avait
introduit dans la chambre une cartouche chargée de plomb n° 8.
En fermant la culasse qui présentait quelques difficultés, M.
Bull fit partir le coup et une partie des projectiles alla se
loger dans le ventre de sa fille Léonne, âgée de 7 ans.
M. le docteur Obélianne, de Blâmont, fut aussitôt mandé. D'après
ses déclarations, la jeune blessée ne serait pas actuellement en
danger.
19 octobre 1913
Les pommes de Normandie et les raisins de l'Aube en route vers
l'Allemagne. - Les encombrements des Chemins de fer.
Les Allemands sont venus une fois encore cueillir nos pommes de
Normandie et de Bretagne. A voir les quantités pour ainsi dire
innombrables de wagons qui ont passé, chargés de ces fruits, en
gare de Nancy, on peut se demander en quelles provinces privées
des présents de Pomone, peuvent se trouver suffisamment
d'amateurs pour ce genre de marchandises. Il faut croire que la
terre n'en est pas prodigue du côté de Berlin, et
qu'heureusement la douce France est là pour ces pays déshérités.
Chaque jour, du matin au soir, les curieux massés sur le pont
Saint-Jean ou n sur le pont Stanislas, peuvent, depuis près d'un
mois, assister au défilé de trente à quarante wagons par convoi,
chargés jusqu'aux bords, et si les pommes, ainsi raréfiées, sont
hors de prix sur nos marchés, ils ont du moins la possibilité
d'en savourer l'odeur à leur passage chez nous. N'est-ce pas une
ironique compensation ?
St nous voulons du cidre ou de la marmelade, ou même si nous
voulons faire sauter un bouchon de Champagne à bon compte, nous
en ferons venir de Poméranie... Là, les crus ne sont pas
délimités.
Car vous pensez bien que tous ces stocks de fruits, passés au
pressoir pour la bouteille, ou convertis en confitures, ne vont
pas se consommer uniquement chez nos voisins. Ils auront beau
épaissir la couche de sucreries sur leurs oeufs où leurs
bifteacks, et boire de plus en plus sec, ils ne finiront jamais
tout.
Nous aurons le loisir de nous payer l'excédent. Et nous boirons
peut-être cela pour du cidre venu tout droit de la vallée de
l'Auge. Nous accepterons ce champagne comme si le raisin en
avait été cueilli aux environs d'Epernay et nous mangerons avec
ferveur ces confitures comme si nous les avions commandées
exprès pour nos enfants à Bar-le-Duc !
Il a passé où il passera avant peu, puisque la saison maintenant
s'avance, de 14 à 15.000 wagons de pommes à Nancy, en route vers
Avricourt et les lointains marchés de la Prusse. c
Nos voies ferrées, on le comprend, en sont encombrées, et il
faut toutes les réserves en matériel de nos compagnies et toute
l'activité de leurs agents pour que d'aussi formidables stocks
puissent s'écouler sans qu'il en résulte trop d'accrocs et trop
de perturbations.
Il arrive cependant que nos trains rapides doivent prendre la
marche de la tortue s'ils ne veulent pas mêler la marmelade de
leurs voyageurs à celle infiniment moins intéressante des pommes
: Ainsi, mercredi, un convoi d'une quarantaine de wagons de ces
fruits ne put trouver le moindre garage entre Lérouville et
Nancy. Il demeura toute une après-midi le maître de la voie et
avec la robuste indolence d'un train de marchandises, il imposa
aux impatiences des express l'ordre de ne pas aller plus loin.
Il en résulta des retards qui varièrent entre une heure et une
heure et demie.
C'est ainsi que le train de Pagny, qui doit arriver à Nancy à
cinq heures du soir, dut subir en route une douzaine d'arrêts
supplémentaires, et ne fit son entrée dans notre gare qu'au
quart bien sonné de six heures.
Il avait certainement battu le record de la lenteur, et avait
fait, entre Marbache et Frouard, notamment, à peine du dix à
l'heure.
Le déraillement de la veille, à Frouard, porta fort heureusement
les torts, mais si les voyageurs avaient su que l'auteur de tout
ce contretemps était un train de pommes allemandes, ils auraient
peut-être pris leur parti avec moins de sereine philosophie.
- Pourvu que je ne manque pas la correspondance ? gémissait une
dame qui comptait aller coucher à Epinal.
- La correspondance d'Epinal ? répliquait un peu galant pêcheur,
de retour de Belleville, c'est maintenant comme des pommes...
Le pêcheur heureusement exagérait car sa compagne de
compartiment eut deux mibutes à Nancy pour courir à l'assaut du
train de 6 h. 18.
Mais tout ne se borne pas toujours à de simples retards. II
arrive parfois, comme hier même à Toul, que ces maudits trains
de pommes occasionnent de terribles accidents.
Ce ne sont certainement pas ces inconvénients dont pâtissent les
voyageurs français, ni les dangers de mort dont ils sont
menacés, qui fatiguent le cerveau des accapareurs allemands. Ils
ont bien d'autres plus profitables soucis.
Ils avaient réussi, l'an dernier, par exemple, à diminuer le
prix du transport dans de notables proportions. Ils allégeaient
tout simplement ces frais de tout le poids des fruits qui
arrivaient invendables à la frontière. Il paraît que le compte,
entra eux et les compagnies, n'était établi qu'à la gare
d'Avricourt. C'est là que se tenait la grand marché où venaient
s'approvisionner leurs compatriotes de Brandebourg ou
d'ailleurs. Naturellement, les heurts, les intempéries, les
manipulations diverses, la longueur du trajet, avaient produit,
dans cette masse de fruits, de forts coquets déchets.
Les pommes devenues mauvaises étaient jetées par-dessus bord, et
comme le compte des wagons n'était fait qu'après, il restait
pour ces intelligents voisins, un très appréciable bénéfice.
Malheureusement pour eux, les compagnies n'ont pas été longues à
s'apercevoir de cet indélicat stratagème. Cette fois, on les
fait payer aux gares d'expédition, et ces trains, au lieu
d'encombrer Avricourt, continuent leur route de l'autre côté de
la frontière. En un mot, on les envoie se faire pendre ailleurs.
Mais quel travail supplémentaire pour nos vaillants employés de
chemin de fer, et quels tourments pour les chefs de gare que ces
innombrables trains bis, qui se répètent pendant plus d'un mois,
une vingtaine de fois chaque jour !
On peut se demander vraiment ce qu'il adviendrait, dans un
pareil accaparement de matériel au service de l'Allemagne, en
cas do coïncidence avec une mobilisation ?
Espérons que l'on viderait patriotiquement toute cette
marchandise sur le ballast, et que ceux qui resteraient dans nos
villages, le long des voies ferrées, pourraient ainsi s'offrir
boisson et confiture à bon marché !
En tout cas, ce ne sera pas sons un immense soupir d'aise que
nos agents, lorsqu'ils n'auront plus qu'à veiller à la bonne
marche de leurs trains normaux, pourront s'écrier : « Enfin,
seuls !... »
Les Allemands ne sont pas seulement amateurs de nos pommes, ils
ne dédaignent pas non plus nos grappes vermeilles, et l'on nous
assure qu'ils ont fait, cette année, leurs vendanges dans les
vignobles aubois.
Ah 1 ce ne sont pas eux qui se préoccupent de savoir si le
véritable Champagne doit ne pas dépasser ies limites de la Marne
ou celles du Soissonnais ! Pendant que nous nous chicanons
encore sur la fastidieuse question de la délimitation, les
fabricants de vins de l'Elbe et de la Sprée, se sont abattus sur
l'Aube et y ont raflé tout le jus du raisin.
Les prix ont varié entre 100 et 110 francs l'hectolitre. En
nous repassant un jour leurs emplettes à cent sous le flacon,
ils se feront encore un joli bénéfice !
Vous pensez bien, d'ailleurs, que le jus de la vigne se mariera
dans leur celliers avec celui du pommier. Le mélange variera la
dose de chaque produit dans des proportions en rapport avec la
couleur qui coiffera la bouteille et le nom plus ou moins
mondial du cru, étalé sur son ventre.
Lorsque, par le baptême, ils auront trop ramolli l'âme du vin
champenois, et qu'ils auront lieu de craindre des réticences du
bouchon à bondir, ils auront recours à l'adjuvant du trois-six
et du légendaire caramel.
Ah ! verse ! verse encore ! verse ce bon vin de la gaîté, le
couronnement des banquets, des noces et des baptêmes, le prélude
des danses et des chansons !...
On ne trouve pas tous les jours du Ay à 3 f r. 50 la bouteille !
- Du Ay ? Combien y aura-t-il parmi nous de gourmets, qui,
ignorant la preovenance feront quand même la grimace et
s'écrieront au contraire :
- Du Ay ? Aïe ! Ca sent la pomme.
J. MORY
20 octobre 1913
AVRICOURT
Le roulage. - Pour défaut de guides, des contraventions ont été
dressées aux nommés Louis Boulanger, 24 ans, et Adplphe Briot,
cultivateurs à Avricourt annexé.
OGEVILLER
Lanterne ! -- M. Camille Colin, vannier à Ogéviller, s'est vu
gratifier d'un procès- verbal pour circuler à bicyclette à 7
heures du soir sans lanterne.
23 octobre 1913
Tribunal correctionnel. - Sont venues à l'audience de mercredi
22 octobre les affaires suivantes :
[...] Bris de clôture. -- Joseph Steib 28 ans, maçon à Blâmont,
inculpé d'avoir cassé trois carreaux chez M. Jouts cordonnier,
est condamné à 16 fr. d'amende.
[...] Entre maréchaux-ferrants. - Déjà condamné pour coups à 25
fr. d'amende, Lucien Bridey, 40 ans, maréchal-ferrant à Barbas,
l'est une nouvelle fois à quinze jours de prison et 50 fr.
d'amende pour avoir porté des coups extrêmement violents à M.
Redelberg, un de ses collègues dans l'art de saint Eloi. Sursis
pour la prison seulement.
Les trains de pommes. - Il n'est pas passé moins de dix-neuf
trains de pommes, lundi, en gare de Lunéville ; c'est le plus
fort passage signalé cette année. Chaque train est composé d'une
cinquantaine de wagons. Il y en a encore près de quatre mille à
défiler d'ici à Avricourt.
27 octobre 1913
Pluie de contraventions, - Des contraventions ont été dressées
par les gendarmes
mes :
1° Pour défaut de guides, à M. Ch. Busselot, cultivateur à
Gogney ; à Mme Marie Thomas, 38 ans, cultivatrice au même
village.
[...] 3° Pour stationner sans autorisation, à Philippe Schmidt,
vannier ambulant, de passage à Harbouey.
4° Pour avoir laissé errer ses chevaux en liberté, à M.
Théophile Frocot et à M. Pierre Aubry, cultivateurs à Repaix.
BLAMONT
Vol d'outils. - Le 23. novembre, M. Auguste Hachon, 67 ans,
carrier à Reclonville,
avait quitté à 4 heures et demie son travail, cachant ses outils
sous l'herbe sèche. Quand, le lendemain, il voulut les
reprendre, il constata que deux masses en fer, pesant chacune 8
kilos, toutes deux d'une valeur globale de 23 fr. 50 avaient
disparu. La plus petite porte sur le fer ses Initiales A. H-...
II a porté plainte contre inconnu.
31 octobre 1913
EMBERMENIL
Grave accident. - Mercredi, vers six heures et demie, le
chauffeur Brun, du dépôt de Nancy, en voulant, en gare
d'Emberménil, changer les signaux d'avant de sa machine, a posé
par mégarde sur le mouvement des bielles son pied gauche, qui a
été broyé en partie.
Il a été transporté à l'hôpital de Lunéville.
3 novembre 1913
AVRICOURT
Vol d'armes. - En ouvrant son tir, qu'il a installé à Avricourt,
M. Léon Drahon, domicilié à Moyen, a constaté que, durant la
nuit, on lui avait volé une carabine de dame, genre Flobert, un
pistolet, même genre et une boîte de cartouches. M. Drahon
estime son préjudice à 30 fr.
5 novembre 1913
FREMONVILLE
Tapageurs nocturnes. - Lassé du bruit fait de temps en temps
sous ses fenêtres, à partir de dix heures du soir, Mme Munier,
née Marie Léonard, 51 ans, ménagère à Fremonville, a fini par se
plaindre. Les auteurs en étant inconnus, la gendarmerie s'est
chargée de l'enquète.
Vandalisme. - Etant à Fremonville, les gendarmes ont reçu la
plainte de M. Victor Violle, âgé de 48 ans, vannier, auquel,
pendant la nuit, on était venu briser, près de sa maison, le
timon de son chariot.
Il a donné à la gendarmerie le nom d'un ! individu qu'il
soupçonne d'avoir fait le coup.
11 novembre 1913
BLAMONT
Plaisanterie stupide. - M. J.-B. Janin, 78 ans, propriétaire à
Verdenal, a porté plainte contre des individus qui, lundi 3
novembre, le réveillèrent en sursaut par des coups violents
frappés dans ses persiennes, en même temps que par des appels à
donner des secours à son fils qu'on disait tombé malade dans la
rue.
C'était une sinistre farce organisée par trois jeunes gens,
Albert Masson. jardinier, Albert Dessey, velouteur, et Charles
Maillard, garçon de culture, demeurant tous à Verdenal.
TOUL
Tribunal correctionnel. - Audience du mercredi 12 novembre.
[...] Vol et complicité. - Mandras Victor, 31 ans, né le 8
octobre 1883, originaire de Blénod ; Delécluse Louis, 46 ans,
originaire de Toul : Printz Victor, né en Alsace-Lorraine en
1883 ; Calot Joséphine, femme Chamand, née le 29 avril 1866, à
Blâmont ; Barbarel Fernand, né à Void. sont les auteurs du sac
de la propriété de M. Denis, ancien président du tribunal de
Toul. Mandras et Delécluse ont commis le cambriolage par
effraction et les trois autres sont retenus comme recéleurs par
l'accusation.
Nos lecteurs ont encore présents à la mémoire le cambriolage que
nous avons conté en détail ; l'enquête et l'arrestation des
auteurs et recéleurs, fait le plus grand honneur à la sagacité
et au zèle de M. le commissaire de police, et M. le procureur de
la République l'en félicite publiquement.
Mandras et Delécluse ont déjà été condamnés plusieurs fois. Me
Guillon, défenseur de Printz.
Le tribunal met l'affaire en délibéré.
20 novembre 1913
TOUL
Le tribunal rend son jugement dans l'affaire de vol au préjudice
de M. Denis, et condamne Mandras à 8 mois de prison ; Delécluse
â 8 mois de prison ; Printz, 50 francs d'amende ; femme Chamand.
50 fr. d'amende ; Barbarel, 50 fr. d'amende.
26 novembre 1913
BLAMONT
Cycliste en défaut. - Contravention pour défaut d'appareil
sonore avertisseur et de plaque d'identité a été relevée à
l'égard de M Joseph Martin, 39 ans, charretier à Herbéviller,
29 novembre 1913
ANCERVILLER
A la mairie. M. Pierre Colin a été nommé maire par 8 voix,
contre 3 à M. C. Masson et 1 à M. Femand Noël.
3 décembre 1912
AUTREPIERRE
Tentative de vol. - Une enquête est ouverte au sujet d'une
tentative de vol commise par un inconnu, dans une maison meublée
qu'occupe, pendant la bonne saison, à Autrepierre, M. Georges
Arbogast, employé à la Compagnie des chemins de fer de l'Est, à
Avricourt.
Deux armoires ont été fouillées ; le linge était éparpillé sur
le plancher. Après avoir fait l'inventaire de tout ce qui y
était, Mme Arbogast a constaté que rien ne manquait. On se perd
en conjectures sur ce que voulait l'auteur de ce cambriolage.
HERBEVILLER
Abus de confiance et coups. - M. Joseph Michel, 38 ans,
cultivateur, a porté plainte contre les époux Denis Jules, des
voisins, auxquels il réclame en vain depuis un an un fléau qu'il
avait prêté au mari. Bien mieux ,quand Mme Michel est venue,
elle-même, prier les époux Denis de rendre ce qui ne leur
appartenait pas, elle a été mise à la porte brutalement.
Vol. - Le 28 novembre, devant le café Fournier, M. Adam,
cultivateur à Blâmont, avait laissé sur sa voiture un ancien
manteau de chasseur à. cheval qui lui servait de couverture.
Quand il sortit pour le reprendre, le manteau avait disparu. Il
en cherche le voleur. Préjudice, estime-t-il, 5 fr
AVRICOURT
L'ivresse. - Les gendarmes ont colloquéc au violon municipal un
individu qui, ivre, faisait du tapage près du passage à niveau.
C'est un nommé Eugène Lemaire, 56 ans, distillateur à
Laneuveville-aux-Bois.
5 décembre 1913
BLAMONT
Vols de légumes. - Mme Hetzel, ménagère à Blâmont, avait planté
des choux d'hiver frisés et des poireaux dans un terrain qu'elle
possède au lieudit : « Les Marmottes ». En s'y rendant, le 2
décembre, elle constata qu'on lui avait coupé 70 têtes de choux
et arraché presque autant de poireaux. On recherche l'auteur de
ces vols.
10 décembre 1913
REILLON Ivresse. - Le nommé Isidore Pierron, demeurant à
Reillon, s'est fait rencontrer en état complet d'ivresse par la
gendarmerie, qui lui dressa procès-verbal.
ANCERVILLER |
Elections. - M. Célestin Masson a été élu adjoint en
remplacement de M. Colin, élu maire.
11 décembre 1913
AVRICOURT
Ivresse. - M. J.-B. Ferry, 20 ans, sujet allemand, se trouvait
lundi en .état d'ivresse à la gare ; le gendarme de planton lui
dressa procès-verbal, après quoi Ferry, qui. avait un billet
pour Cirey, fut mis dans le train pour cette localité par
l'obligeant gendarme.
13 décembre 1912
CIREY
Représentation théâtrale. - La Comédie
Lorraine (troupe M. Cransac.) donnera le samedi 13 décembre
prochain en la salle des fêtes de Cirey, une grande soirée de
gala, se composant de deux pièces d'une haute portée, morale et
littéraire, pièces au répertoire de la Comédie-Française, le «
Flibustier », le chef d'oeuvre de Jean Richepin, et « Gringoire
», de Th. de Banville, de l'Académie Française.
La Comédie Lorraine donnera le même spectacle le dimanche 14
décembre, à Blâmont
15 décembre 1913
IL Y A CENT ANS
Nancy à la fin de 1813
Il y a cent ans, en cette fin d'année 1813 qui avait vu la
campagne d'Allemagne, les batailles de Lutzen, Bautzen, Leipzig
et Hanau, où l'on avait vu passer à Nancy tant de prisonniers
étrangers, notre ville était dans l'attente douloureuse de
l'invasion qui s'avançait.
Tous les jours, les débris de la Grande Armée de Napoléon
traversaient notre pays, semant des morts et des blessés dans
toutes les villes et bourgades du département.
Tous les jours aussi, de nouvelles recrues quittaient leurs
foyers pour répondre à l'appel de la patrie en danger et au
décret de l'empereur du 13 octobre 1813, qui levait 280.000
conscrits, 120.000 sur la classe 1814 et 160.000 sur La classe
1815 - presque des enfants.
La vie publique à Nancy était tout entière orientée vers ces
questions militaires. On suivait avec une passion inquiète le
sort des armées françaises et la marche en avant des Alliés ;
mais nos pères ne se désintéressaient nullement des pauvres
blessés qui arrivaient chez nous par milliers, ni des milliers
d'autres soldats que le typhus terrassait sur les routes ou dans
les hôpitaux de Lunéville, de Bosserville, de Tout et de Nancy.
Bientôt même, les hôpitaux ne furent plus suffisants, et c'est
avec émotion que nous voyons les habitants de nos bourgades et
de nos campagnes recueillir les soldats de passage et leur
fournir des linges, de la charpie, de la nourriture, de
l'argent, etc.
C'est ainsi qu'à Saint-Nicolas, le maire félicite la population
qui a été admirable, sans distinction de partis ; qu'à Blâmont,
Domèvre, Cirey, Herbéviller, Bénaménil et Gerbéviller, tout le
monde se prodigue pour soigner les blessés et recueillir les
malades ; qu'à Lunéville, le maire Lelmy, les chirurgiens
Castara, père et fils, et Saucerotte, le curé et ses vicaires,
les dame de la ville, se dépensent nuit et jour. Les habitants
envoient à l'hôpital plus de cinq cents draps, trois mille
chemises et deux mille serviettes.
A Nancy, dès le 10 novembre, il y a une telle affluence de
blessés et de soldats malades qu'on ne sait où les loger ni
comment les soigner. On en refoule plus de trois mille à
l'ancienne Chartreuse de Bosserville, alors abandonnée, ou ils
meurent en masse et sont jetés dans le fameux « Étang des Morts
»
On les refoule à Lunéville, à Saint-Nicolas, où près d'un cent,
de tous les régiments et de toutes les armes, meurent de la
contagion.
La mairie de Nancy est débordée devant ce flot de malades qui
grossit tous les jours de ce novembre brumeux, pluvieux et
froid. Le maire d'alors, Lallemand, fait un appel chaleureux à
la population ; il réclame des linges à pansement, de la
charpie, des fournitures urgentes, des couchages, et il
centralise tous ces dons entre les mains des Soeurs de
Saint-Charles et de leurs dévouées auxiliaires, les dames de
Nancy, qui vont jusqu'à Bosserville soigner les soldats.
D'aucunes y trouvèrent la mort, parmi ces héroïques infirmières,
qui ont précédé si modestement nos sociétés patriotiques
d'aujourd'hui, Société de secours aux blessés et Femmes de
France.
Ce n'est pas tout : il n'y a pas assez de médecins ni
d'infirmiers. On en réclame partout par la voix du seul journal
existant alors à Nancy : Le Journal de la Meurthe. Et les
volontaires sont répartis entre Nancy, Lunéville, Pont-à-Mousson
et Bosserville, morts en soignant les typhiques, et c'est à leur
souvenir qu'a été érigé un modeste monument, en 1911, près de la
petite chapelle du hameau.
Il n'y a pas que des Français dans ces hôpitaux militaires de
fortune. Un jour, 60 prisonniers portugais passent à Nancy ; un
autre jour, le 14 novembre, il arrive un convoi de 1300
prisonniers de guerre, autrichiens, bavarois, russes, et 22
officiers.
Dans le nombre, il y a des malades, on les évacue sur
Bosserville, même des prisonniers espagnols, même des petits
déserteurs de 18 ans qui vont mourir là-bas, regrettant leur
lointaine patrie.
Il faut le dire bien haut : nos pères furent admirables dans la
circonstance. On signale partout leur conduite toute de
dévouement.
A Pont-à-Mousson aussi le zèle du maire est récompensé. On lui
envoie de l'argent, du pain, du vin, de la viande, de
l'eau-de-vie et du sucre, du linge et de la charpie, le tout en
abondance.
Il est vrai que ce maire, M. Charvet, se dépensera tellement
lui-même qu'il prendra le typhus à son tour et qu'il succombera
au bout de peu de jours, le 26 décembre 1813. La gazette fait
son éloge en peu de lignes, en disant que « depuis cinq ans que
M. Charvet était maire de Pont-à-Mousson, il avait conquis
l'estime publique, car il était doué de toutes les vertus
sociales, qu'il était doux, paternel et qu'il sera regretté de
tous ».
Nancy et le département avaient fait une perte aussi regrettable
et dans les mêmes douloureuses circonstances.
Le préfet d'alors, le baron Honoré Riouffe avait pris à son tour
la contagion. Atteint d'une fièvre maligne, il était mort
rapidement à Nancy le 30 novembre. Le compte rendu de ses
funérailles n'est pas long et les journalistes de l'époque ne
devaient pas trop se fatiguer les méninge :
« Les honneurs dus à son rang lui ont été rendus ! »
Et c'est tout, Il est vrai que le 15 décembre, le secrétaire
général, les sous-préfets, les chefs de service et employés de
bureau font célébrer un service à la Cathédrale pour l'âme de
leur chef. Ce même jour. Napoléon lui donne pour successeur le
baron de Fréville.
Mais l'avalanche continua Où loger les soldats qui arrivent en
débandade de l'Alsace et des Vosges (cette débandade que nous
avons revue en août 1870 après Wissembourg et Reischhoffen).
On les entasse aux Prémontrés (place Saint-Jean), à la caserne
de l'Opéra (gendarmerie actuelle), aux Orphelines, etc.,
pendant que le maire de Domevre, Marmod le Jeune, signale bien
haut les actes de dévouement des habitants de sa commune des
bords de la Vezouse, où les soldats de passage tombaient comme
des mouches en ces deux derniers mois de 1813.
Mêmes actes de dévouement patriotique et d'humanité à Cirey, à
Vic-sur-Seille, à Rambervillers, dans les Vosges.
Ne semble-t-il pas que ces témoignages si brillants de la
générosité et de l'héroïsme de nos ancêtres soient seulement
d'hier ? C'est toujours la même chose chez nous : que ce soit la
mère Walther de 1477, qui glisse une bourse bien garnie à René
II dans l'église de Saint-Nicolas ou les bourgeois de. l'endroit
qui défoncent leurs barriques de vin vieux pour les Suisses de
la délivrance ; que ce soit Anne Fériet fondant Maréville pour
les lépreux et les pestiférés, ou les Soeurs de Pierre de
Stainville et d'Emmanuel de Chauvenel, devenant
garde-malades ; que ce soit, en 1813-14, les femmes admirables
de Nancy ou nos mères, en 1870-1871, ou maintenant les héroïques
infirmières partant pour le Maroc... c'est toujours la bonté, la
générosité, unies à la vaillance et au dévouement sans bornes !
Mais il n'y a pas que les prisonniers de guerre, pas que les
Russes (qui auront bientôt leur cimetière a Nancy), pas que les
blessés français !
Il y a la jeunesse qui s'en va rejoindre les régiments, les
futurs conscrits d'après les Marie-Louise.
Rien que pour la Meurthe, il y en a deux mille, assignés par
décret. Dès le 31 octobre, on en forme ici un détachement de 212
qui vont, à pied, retrouver leurs divers corps, le jour même où,
dans la Salon de Mars du Palais de Saint-Cloud, l'impératrice
régente daigne accorder une audience aux délégués du conseil
municipal de Nancy.
C'était un dimanche, au sortir de la messe, au lendemain de
cette bataille de Hanau, où notre immortel Drouot s'était
couvert de gloire.
Le maire de Nancy y fut de sa harangue à la souveraine, lui
assurant que lui et ses collègues étaient « les organes de votre
bonne ville de Nancy qui s'honore de n'avoir jamais été devancée
par aucune de l'Empire dans les témoignages de son zèle et de
son dévouement ! »
A cette bataille de Hanau, rappelée ci-dessus, un jeune soldat
nancéien avait accompli une action d'éclat que Napoléon lui-même
avait remarquée et qu'on rappelle ainsi :
Le jeune Carbillet, de Nancy, garde d'honneur, resté en arrière
des troupes, se presse à travers bois pour les rejoindre ; à la
sortie, il voit un grand bavarois armé ; il court dessus, lui
allonge un furieux coup de sabre, L'arrête, le fait prisonnier
et le remet aux gendarmes de la maréchaussée. L empereur le voit
passer, le fait appeler, lui demande son nom, son département et
le numéro de son régiment et le fait inscrire sur le champ pour
la Légion d'honneur.
Pendant ce temps, à Nancy et dans la région, on organise la
garde nationale avec ses compagnies actives. Ceux qui ne se
présentent pas sont poursuivis comme déserteurs et recherchés
par la gendarmerie.
Une fois constituée, la garde nationale de la Meurthe part le 10
novembre. Tous les arrondissements ont rivalisé de zèle et
d'empressement à se rendre à l'appel de l'Empereur, au dire du
journaliste officiel.
Et le 5 décembre 1813, pour la dernière fois, l'on célèbre à
Nancy la fête anniversaire du sacre et du couronnement de
Napoléon - à laquelle on ajoute en ces heures de crise - la «
mémoire d'Austerlitz ». Cette fête a lieu à la Cathédrale, où
l'évêque nommé (mais non institué par le pape ni sacré) Benoît
Costaz, curé de la Madeleine, à Paris, officie solennellement,
et marie Joseph Vosgien, militaire pensionné et marbrier au
faubourg des Trois-Maisons, avec Françoise Schmit, une belle
jeunesse, née à Malzéville, demeurant rue de la Source, dotée
des deniers de la ville de Nancy en l'honneur du sacre de
l'Empereur. La fête se continue en ville par « les
divertissements ordinaires ».
Pour en finir avec ces graves questions militaires qui
préoccupent avec tant de raison les Nancéiens de 1813, disons
que le 17 décembre, Napoléon crée des cohortes de grenadiers et
de fusiliers pour la garde des places de guerre. Nancy fournit
une cohorte de 1re classe, Lunéville une de 2e classe, Toul une
cohorte mixte et Phalsbourg (le Phalsbourg d'Erckmann-Chatrian
et du Conscrit de 1813) également une cohorte mixte. Et c'est
aussi, avant la campagne de France, le rappel des chevaux
disponibles.
Le commandant du 7e bataillon du train des équipages, l'officier
Macors, demande à acheter aux particuliers de Nancy 134 chevaux
dit d'éclaireurs à 250 francs pièce, et payés comptant. Cet
officier était logé rue d'Amerval, dans la maison Daucher.
Dans un second article, je donnerai de curieux renseignements
sur la vie nancéienne à la fin de 1813, notamment en ce qui
concerne le théâtre, le commerce, la littérature et
l'enseignement.
Emile BADEL.
BLAMONT;
Amateur de sucre. - Le 7 décembre, un nommé Léon Noél, garçon de
culture à Autreprierre, se présentait à l'épicerie Henri Weiss,
à Blâmont, et se faisait remettre quatre kilos de sucre,
soi-disant pour Mme veuve Vagneur. Bien entendu, celle-ci
n'avait rien commandé et quand,1e 11, à son passage à
Autrepierre, M. Weiss lui en réclama l'argent, celle-ci répondit
qu'elle ne savait ce que cela voulait dire.
Plainte a été portée contre Noël, qui est âgé de 50 ans environ
et qu'on n'a pas encore revu depuis.
17 décembre 1913
AVRICOURT
L'ivresse. - Trouvé dans un état d'ivresse, le 14 décembre, sur
un quai de la gare à d'Avricourt, un nommé François Closse, 35
ans, menuisier à Lunéville, a été l'objet d'un procès-verbal.
BLAMONT
La Comédie Lorraine. - Dimanche 14 décembre, la Comédie
Lorraine, direction Marc Cransac, donnait, à Blâmont, dans la
salle des fêtes des S. A. G., coquettement décorée, une
représentation de gala.
Devant un nombreux public, les artistes ont interprété, avec
leur maestria habituelle, deux chefs-d'oeuvre de Jean Richepin
et de Théodore de Banvile : Le Flibustier et Gringoire.
M. Fleurent a su, comme toujours, captiver son public, tous
acteurs et actrices, ont été parfaits dans leurs rôles, nous
avons vu un Louis XI frappant de vérité et bien tel que nous l'a
dépeint l'histoire.
En résumé, charmante soirée et succès habituel.
Souhaitons une prochaine visite de ces si sympathiques artistes.
18 décembre 1913
Lunéville
Tribunal correctionnel, - Audience du mercredi 17 décembre.
[...] Poivrot mal embouché. - Huit jours de prison à Emile
Marande, 56 ans, manoeuvre à Foulcrey (Alsace-Lorraine), pour
avoir, étant ivre, outragé à Avricourt le gendarme Frisch.
[...] Sage-femme allemande. - Mme Christine Wilhelm, 34 ans,
sage-femme à Avricourt-Annexé, est prévenue d'avoir à plusieurs
reprises exercé illégalement son art en France. Mais, paraît-il,
il y avait urgence.
Le tribunal met l'affaire en délibéré.
Mme Wilhelm faisait défaut.
Amateurs de pommes. - M. Z. Bop sous-chef de gare à Avricourt,
découvrit le 20 octobre, qu'un nommé Emile Colin, 15 ans, et
Lucien Singuerlé, 34 ans, forain, s'étaient introduits dans un
wagon de pommes et en avaient bourré leurs poches et plein un
panier.
Colin est sourd-muet. Sa mère raconte ce qu'il lui a raconté. Il
n'a fait qu'obéir à M. Singuerlé qui l'avait chargé d'emplir le
panier. M. Singuerlé dit qu'il en avait l'autorisation de la
part de M. Noël, le propriétaire du wagon.
Le malheur voulut que M. Noël n'avait pas, ce jour-là, de wagon
en gare.
Colin est acquitté comme ayant agi sans discernement, mais
Singuerlé est condamné à un mois de prison avec la loi Bérenger.
21 décembre 1913
Affaire d'espionnage ? ? ? - Nous mettons trois points
d'interrogation, car cette affaire ainsi qualifiée semble devoir
se réduire à peu de chose. L' « Est Républicain » l'a annoncée,
il y a une quinzaine de jours. L'intéressé, le nommé Hermann,
qui a été arrêté à Fréménil par la brigade de police mobile et
le commissaire spécial d'Avricourt est toujours en prison a
Lunéville.
Il doit comparaître mercredi matin à l'audience du tribunal
correctionnel, ainsi que son ancien patron. Le grand grief qui
leur est fait est, pour le premier, d'avoir eu en sa possession
les plans des ouvrages d'art de la ligne L.-B.-B., pour le
second de les avoir laissés traîner.
Mais il paraît que ces plans sont à la disposition de tout le
monde.
25 décembre 1913
LUNÉVILLE
Tribunal correctionnel. - Audience du 24 décembre 1913
[...] Contravention d'octroi ! - Joseph Brelinski, 20 ans,
garçon brasseur à Cirey, est sous l'inculpation d'avoir livré de
la bière à Blâmont sans faire à l'octroi la déclaration
prescrite.
Me Marc Genay s'étonne de ce que ce soit le ministère public qui
poursuive de ce fait. C'était, dit-il, au maire de Blâmont à le
faire ; c'est une affaire fiscale et non correctionnelle
Le tribunal entre dans ces vues et acquitte M. Brelinski.
27 décembre 1913
AVRICOURT
Ivresse publique. - Un procès-verbal a été dressé à M. Eugène
Chunechêne, 28 ans, cultivateur à Roville-aux-Chênes, près de
Rambervillers. trouvé ivre, le 24 décembre, dans les rues
d'Avricourt.
Il allait fêter la Noël en son pays, à Kockenheim.
BLAMONT
Plaque s. v. p. - N'en ayant pas à sa bécane, M. Etienné Guerre,
représentant de commerce, de passage à Ogéviller, a été l'objet
d'une contravention de la part des gendarmes de Blâmont.
Le roulage. - Au même pays, contravention a été dressée par les
mêmes à M. Jules Mellé, cultivateur à Buriville, pour avoir
laissé stationner son attelage devant le café Muller.
AVRICOURT
Ivresse publique. - Des procès-verbaux pour ivresse publique et
manifeste ont été dressés par les gendarmes de planton à la gare
aux sieurs Léopold Vergez, 42 ans, voyageur de commerce, et
Emile Pinot, 23 ans, fileur à Varangéville.
Comme il n'y a pas de violon municipal à Avricourt - création
cependant qui s'imposerait - le premier a été conduit à l'hotel
de l'Est pour y cuver son vin; le second, les gendarmes l'ont
laissé continuer son chemin.
Allemand à la main preste. - M. Laurent Gibello, contremaitre à
l'entreprise Schollhammer, à porté plainte à la gendarmerie
contre un nommé Joseph Perrin, âgé de 19 ans, journalier, sujet
allemand, qui la 22 décembre, au soir, lui avait volé une somme
de 25 fr. en pièces de cent sous.
Après que M. Schollhammer lui eût lavé la tète et menacé de la
gendarmerie, Perrin alla chez lui chercher l'argent volé et le
rendre.
Comme il y avait flagrant délit, les gendarmes l'ont arrêté.
28 décembre 1913
LUNEVILLE
Etat civil du 18 au 24 décembre 1913. - [...] Décès. - [...]
Marie-Anne-Simone Schwartzel, 7 mois, chemin de Ménil à Blâmont.
DOMÈVRE SUR VEZOUSE
Une battue. - Hier a eu lieu dans les bois de Domèvre une battue
au sanglier, en présence de MM. Chardot, du café du Centre, et
M. Crouzier, notaire ; Lahoussay, vétérinaire ; François et
Frémion, Pierron, Gérardin, de Domèvre, etc.
M. Crouzier, un habile chasseur, a été assez heureux pour
abattre un énorme sanglier, pesant environ 100 kilos ; toutes
nos félicitations et souhaitons que ce ne sera pas le dernier si
la neige nous favorise.
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