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L'Est Républicain
- 1914 -
NDLR : nous n'avons pas repris ici les nombreux
extraits de communiqués officiels, déjà cités dans les articles
d'autres journaux.
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1er janvier 1914
Lunéville
Tribunal correctionnel - Audience du 31 décembre1913
[...] Vol de bouleaux. - M. Dieudonné, de Barbas, avait mis, le
6 décembre, derrière son jardin des replants de bouleaux en
jauge. Ils provenaient d'une oseraie et étaient plus vigoureux
que ceux ayant poussé sous bois. De plus, les racines avaient
été coupées par lui, à angle droit.
Dans son enquête, la gendarmerie préleva chez M. Auguste Hachair
des échantillons de ces ouleaux. Ils portaient cette marque
caractéristique de section, nette.
M. Hachair prétendit les avoir arrachés avec une bêche dans le
taillis de M. Collin Jules, cultivateur, ce qui a été reconnu
faux par le garde forestier Jules Loigier.
M. Dieudonné estime le vol de ses 200 bouleaux à 4 fr.
Me Ribaud présente la défense de M. Hachair qui est condamné à
25.fr. d'amende avec la loi de sursis.
[...] Instituteur frappé. - Le 3 décembre, sur le soir, M.
Cremel, instituteur à Ancerviller, faisait son cours. Le maire
venait de lui apporter les papiers, de la mairie, quand un nommé
Eugène Berthaud, 25 ans, garçon de culture, entra avec son
patron voulut tout de suite son certificat de sortie...
Sur un refus de lui donner, M. Cremel reçut des coups de poings,
et il fallut que le maire le mit à la porte. Berthaud avait,
paraît-il, son couteau à la main.
Deux mois de prison.
[...] Un jeune homme qui promet - Deux mois de prison au jeune
Emile Creusat, 17 ans, déjà condamné deux fois pour vol avec
sursis, pour avoir volé une montre en argent au préjudice de M.
Pelletier, cultivateur à Saint-Martin, qui l'avait employé.
3 janvier 1914
VAUCOURT
Ivresse publique. - Un procès-verbal pour ivresse publique et
manifeste a été dressé le 31 décembre, à M. Auguste Didier, 51
ans, coquetier à Vaucourt, que les gendarmes de Xures avaient
trouvé dans un fossé et recouvert de neige.
8 janvier 1914
Une affaire d'espionnage à Lunéville
Lunéville, 7 janvier, - L audience du tribunal de Lunéville a
été aujourd'hui presque tout entière consacrée à l'affaire
d'espionnage ( ?) dont est inculpé le nommé
Charles-Jean-Baptiste Hermann, 27 ans, ancien contremaître à
Varangéville..
Nous avons narré sa mystérieuse arrestation, voilà 5 ou 6
semaines, par des inspecteurs de la brigade mobile. De quoi est
inculpé Hermann, sous-officier réserviste dans la landwehr, en
Allemagne ? De propos compromettants, mais surtout d'avoir été
trouvé possesseur des plans de la
ligne Lunéville-Blâmont-Badonviller, ainsi que des ouvrages
d'art de cette ligne. On sait que quelques-uns de ces ouvrages,
notamment un pont sur la Vezouze, aux environs de Domèvre est
muni d'un dispositif destiné à le faire sauter en cas de danger
d'invasion.
Avec Hermann sont inculpés ses anciens patron, M. François Mège,
52 ans, entrepreneur aujourd'hui à Rognac (Bouches- du-Rhône),
et Justin Ferge, dit Bayle, 60 ans, entrepreneur, actuellement à
Palaiseau. On leur reproche l'imprudence, d'avoir laissé traîner
sur leurs bureaux ou dans leurs chantiers ces plans tirés sur
papier bleu.
Quoiqu'elle n'eût pas toute la gravité qu'on avait cru tout
d'abord, cette affaire pouvant intéresser la défense nationale,
le huis clos est aussitôt prononcé et la salle se vide.
Une trentaine de témoins sont à entendre.
Nous croyons savoir que les défenseurs, MM. Ribaud et Dufournet,
ont fait valoir pour la défense de leurs clients que ces plans
ne constituaient pas des documents secrets mais qu'il était
facile de se les procurer dans le commerce : ils étaient entre
les mains de tous, aussi bien ouvriers que chefs de chantier et
contremaître.
Le jugement sera rendu à huitaine.
11 janvier 1914
ETAT CIVIL
Du 10 janvier 1914
Publications de mariages [...] Léon-Gabriel-Joseph Magnien,
docteur en médecine à Baccarat (Meurthe-et-Moselle), avant à
Nancy, et Marcelle-Céline-Amélie-Caroline Hertz, sans profession
à Blâmont (Meurthe-et-Moselle).
25 janvier 1914
AVRIOOURT
Défaut de patente, - Cheminant sur la route départementale, à
proximité d'Avricourt, le sieur Eugène Vivenot, épicier
ambulant, originaire de Blâmont, se vit par hasard invité par
une ronde de gendarmes à présenter sa patente.
Vivenot ayant négligé cette formalité indispensable, fut prié
sur-le-champ de déposer entre les mains de M. le maire d'Avricourt
un cautionnement de 30 fr., en attendant qu'il se soit mis
d'accord avec le fisc De plus, le délinquant fut gratifié d'un
procès-verbal pour sa négligence.
6 février 1914
Quatre frères sous les drapeaux
Le cas est assez rare. Tel est celui, pourtant, des frères
Denis, originaires d'Ancerviller, qui servent actuellement, soit
comme réserviste, soit dans les rangs de l'armée active. Joseph
Denis est lieutenant au 3e d'infanterie coloniale ; il
appartient au service géographique stationné au Cambodge ;
Nicolas Denis a les galons de caporal a la 11e compagnie du 156e
de ligne, à Toul ; Louis Denis sert au 17e chasseurs ; Gustave
Denis, ancien cuirassier fait à Neufchâteau, dans le train des
équipages, une période d'instruction militaire.
Tels sont les renseignements que nous avons obtenus d'un des
frères Denis qui exploite, rue Saint-Jean, le bar des « Enfants
de Nancy ».
7 février 1914
Pour la légion. - Les deux uhlans. de Sarrebourg déserteurs qui
étaient venus, l'autre jour, se rendre à Blâmont, et avaient
demandé à être dirigés sur Paris, ont change d'idée et veulent
aller à la. légion.
La gendarmerie les a envoyés sur la bureau de recrutement de
Nancy.
8 février 1914
MIGNEVILLE
Arrestation. - Les gendarmes de Baccarat ont arrêté en flagrant,
délit de vol avec effraction et mendicité, le nommé Charles
Marchal, 30 ans, sans profession à Badonviller, qui avait commis
un vol avec effraction chez M. Ernest Michel, débitant à
Mignéville, qui lui avait donné l'hospitalité le 4 février sur
l'ordre du maire.
9 février 1914
AVRICOURT
Pas en règle. - Contravention, pour n'avoir pas fait sa.
déclaration d'étranger, a été dressée au nommé Joseph Perrin, 19
ans, terrassier, né à Azondange (Alsace-Lorraine).
EMBERMENIL.
Cycliste, votre plaque ! - Comme il n'en avait pas à son vélo,
M. Henri Gana, entrepreneur de broderies à Emberménil, a été
l'objet d'un procès-verbal de la part de la gendarmerie d'Avricourt.
10 février 1914
BLAMONT
Attelage de chiens. - Un procès-verbal a été dressé à M. Paul
Dubois, 50. ans, peintre en bâtiments, qui avait attelé ses deux
chiens à une petite voiture à quatre roues et cela, malgré
l'autorisation qui lui avait été refusée.
12 février 1914
IGNEY
Ivresse. - Un serrurier de Nancy, où il demeure 72, rue de
Strasbourg, le nommé Victor-Pierre Kribs, a été l'objet d'une
contravention pour ivresse à la gare d'Avricourt.
- Même contravention à l'égard du nommé Victor Becker, 43 ans,
cultivateur à Bertrambois, trouvé dans le même état au même
endroit
Hospitalité mal récompensée. - Le 4 février, les époux Michel,
de Mignéville, donnaient l'hospitalité, pour la nuit, au nommé
Charles Marchal, journalier, 30 ans, demeurant à Badonvillers.
Peu reconnaissant de cet acte généreux, Marchal mit à sac leur
maison, leur cave où il laissa couler un fût de vin. - Il est
condamné à deux mois de prison.
14 février 1914
BLAMONT
L'attrait de l'or. - On a volé deux pièces de dix francs que Mme
Joseph Caderio, ménagère, avait placées sous son oreiller. Un
jeune garçon qui faisait des dépenses exagérées pour son âge et
ses moyens. est soupçonné.
16 février 1914
MARAINVILLER
Le roulage. - Une contravention pour avoir laissé stationner sur
la voie publique son attelage, tandis qu'il était, au café
Piétra, a été dressée à M. Jean E... négociant à Ogéviller.
19 février 1914
Tribunal correctionnel. - Audience du mercredi 18 février.
[...] Brutals ! - Jean Shoumacker, 31 ans, marchand de chiffons
à Herbéviller, et son camarade Auguste Daguindeau, 24 ans, sont
prévenus de coups et de menaces verbales de mort contre les deux
frères Cuny, question de concurrence. Ceux-ci leur coupaient
l'herbe sous le pied.
Daguindeau seul est condamné à 25 fr. d'amende ; l'autre est mis
hors de cause.
20 février 1914
HERBEVILLER
Poules baladeuses. - Ayant laissé sortir de chez elle ses
poules, chose defendue par un arrêté municipal relatif à la
fièvre aphteuse, une contravention a été dressée à Mme Marie
Hovasse, brodeuse.
23 février 1914
LEINTREY °
L'ivresse.- M. Eugène Flavenot, maréchal-ferrant à Leintrey,
ayant été trouvé endormi sous l'influence de l'ivresse au café
Dumas, a été gratifié d'un procès-verbal, ainsi que le débitant
pour lui avoir servi à boire jusqu'à plus soif.
Défaut de déclaration.- N'ayant pas satisfait aux obligations
imposées par la loi du 16 juillet 1912, M. Constant Bertrand,
marchand ambulant à Autrepierre, s'est vu dresser une
contravention, le 20 février, à son passage à Leintrey.
25 février 1914
REMONCOURT
Police des cafés. - En tournée, dimanche soir, les gendarmes d'Avricourt
ont- dressé une contravention pour avoir encore son
établissement ouvert à 10 heures 50 du soir, à M. Charles
Humbert, cafetier.
Onze consommateurs qui étaient attablés encore chez lui ont «
écopé » du même coup la contravention habituelle.
[...]
AVRIC0URT
Poivrot allemand. - Ayant trouvé, dimanche soir, sur le quai de
la gare d'Avricourt un homme manifestement ivre et de
nationalité allemande, les gendarmes, faute de violon, le
déposèrent au pied du poteau frontière pour y cuver son vin.
C'est un nommé Jacob Bavarios ; il n'avait sur lui aucune pièce
d'identité.
27 février 1914
Tribunal correctionnel. - Audience du mercredi 25 février. [...]
Les voleurs de plaque. - M. Sister avait fixé à sa bécane une
plaque au millésime de l'année ; le malheur voulut qu'il
l'abandonnât quelques instants le long du mur de la gare de
Baccarat. Car, quand il la reprit, la plaque avait disparu.
C'est un gamin, le jeune Ernest Coeur, 13 ans, ouvrier en
velours à Ancerviller, qui avait fait le coup.
Acquitté comme ayant agi sans discernement.
1er mars 1914
HARBOUEY
Entre vanniers, - M. Louis Antoni, 50 ans, vannier, a porté
plainte contre son fils Jean et Marcus Ott, son beau-frère, qui,
le 26 février, ont jeté des pierres contre la porte de sa
roulotte.
HERBEVILLER
La fièvre aphteuse, - Cette éplzoetie régnant dans la commune,
il est défendu de laisser errer chiens et volailles. M. Jules
Scheitz, cultivateur, ayant enfreint cette prescription, a été
l'objet d'un procès-verbal.
EMBERMENIL
Défaut de patente. - Une contravention de ce fait à été dressée
â M. Joudel Mednitzki, 20 ans, marchand ambulant, domicilié à
Epinal, né à Grodno (Russie).
OGEVILLER
Incendie. - Vers quatre heures du soir, le 25 février, M. Joseph
Berth, 59 ans, aubergiste, se trouvait dans son débit à faire
une partie de caries quand on lui apprit que le feu venait
d'éclater dans un hangar situé derrière son établissement. M.
Berth s'empressa de faire sortir son bétail et essaya de
combattre l'incendie, mais en vain.
Le hangar, qui contenait quatre stères de bois cassé, trois
cents kilos de charbon, des fagots, etc., a été réduit en
cendres.
M. Berth estime ses pertes, couvertes par une assurance, à 4.000
fr. environ. Il attribue le sinistre à l'imprudence d'un client
qui serait allé aux water-closets avec sa cigarette et l'aurait
laissé tomber dans des brindilles.
7 mars 1914
GOGNEY
Irréductible. - Pour la trentième fois, Jules Goublaire, 49 ans,
né à la Haie-aux-Allemands, vient de se faire arrêter à la ferme
des Salières, près de Gogney. Il est sous le coup d'un arrêté
d'expulsion.
11 mars 1914
REPAIX
Un poivrot. - Un nommé Emile Klein, 47 ans, domestique, a été
l'objet d'une contravention, dimanche, pour ivresse publique et
manifeste.
12 mars 1914
HERBEVILLER
La fièvre aphteuse. Des procès-verbaux pour avoir laissé errer
sur la voie publique leurs poules ou leurs chiens ont été
dressés à MM Charles Toulon, buraliste ; Charles Genay,
manoeuvre ; Mme veuve Friot, ménagère ; Joseph Hovasse,
cultivateur, tous à Herbéviller et à Mmes Simoutre, cultivatrice
et Vernier, journalières, toutes\deux demeurant Xermaménil.
OGEVILLER
Police du roulage. - Des procès-verbaux pour défaut de guides
ont été dressés contre Albert Voinot, cultivateur et Eugène
Foltrauer, domestique de culture, tous deux à Hablainville.
AVRICOURT
Allemand ivre. - Constant Goublaire, 25 ans, terrassier, sujet allemand demeurant à Foulcrey, ayant été trouvé ivre le 9 mars,
à la gare d'Avricourt,. a été reconduit par les gendarmes au
pied du poteau frontière, où il a pu cuver son vin.
La travail des enfants. - Une contravention pour avoir fait
pousser une charrette trop lourdement chargée par le jeune Henri
Hirsch, 14 ans, a été dressée à M. Etienne Maguin, voyageur de
commerce à Lunéville.
17 mars 1914
BLAMONT
Délit de pèche. - Deux gendarmes ayant aperçu deux individus :
Paul Paquot, chocolatier, 34 ans, et Eugène-Gaston Martin,
peintre en bâtiment, 28 ans, en train de pêcher des grenouilles
avec une lanterne, pendant la nuit du 13 au 11, dans la Vezouze,
leur ont dressé procès-verbal. Chacun des deux individus avait
un sac plein de grenouilles.
19 mars 1914
AVRICOURT
Un poivrot. - Trouvé en état complet d'ivresse, le 16 mars, à la
gare d'Avricourt, un nommé Camille Grandemange, 29 ans, ouvrier
d'usine, né à Jarménil, près de Rambervillers, a été l'objet
d'un procès-verbal.
20 mars 1914
BLAMONT
Bris de clôture. - M. Adolphe Kieffer, chiffonnier à
Herbéviller, a porté plainte contre les nommés Auguste
Daguindeau et Jean Schoumacker, également chiffonniers, qui se
seraient livrés à des coups, à des menacer; à son égard et
auraient brisé quatre vitres chez lui.
Une animosité règne depuis longtemps entre eux.
23 mars 1914
AVRICOURT
Entre belles-soeurs. - Mme Louis, née Célina Noël, 47 ans,
sage-femme à Avricourt, a porté plainte contre sa belle-soeur
Mme Noël, demeurant à Paris, 12, rue Jucroix, à laquelle elle
demande en vain restitution d'effets et d'objets divers, dont
elle a besoin pour habiller sa fille, qui est chez elle.
Mme Louis estime le tout à 50 fr. environ.
VOSGES
NEUFCHATEAU
Arrestations. - La gendarmerie a arrêté en flagrant délit de
vagabondage le nommés Paul Janel, 20 ans, né a Nancy et
Théophile-Aimé François, 29 ans né à Igney (Meurthe-et-Moselle).
Ces deux vagabonds ont été écroués en attendant leur comparution
en police correctionnelle.
24 mars 1914
LES MORTS DU JOUR
Le général Marin
NANCY, 23 mars. - C'est avec un vif regret que nous avons appris
la mort à Nice, d'un de nos compatriotes,, le général Emile
Marin, du cadre de réserve.
Le général Marin était né à Blâmont, le 26 mars 1836.
Il appartenait à une vieille famille de tanneurs blâmontais et
ses premières années se passèrent dans la charmante petite
ville, à l'ombre de son antique collège, si prospère avant 1870.
Entré à Saint-Cyr en 1854, sous-lieutenant au 12e dragons en
1856, lieutenant en 1882, il fut nommé instructeur à Saint-Cyr.
Dans ce milieu d'élite, le futur général put développer à son
aise ses brillantes qualités militaires.
Il revint au 12e dragons, comme capitaine, en 1867. Il fit la
campagne contre l'Allemagne avec la division de cavalerie du 2e
corps de l'armée du Rhin.
Chef d'escadrons au 8e hussards en 1875, le général Marin servit
en Algérie de 1875 a 1877.
Il fut ensuite attaché à l'état-major de l'armée et secrétaire
du comité consultatif de la cavalerie, où il fit de l'excellente
besogne.
Le général Marin a été longtemps considéré, en effet, comme un
de nos meilleurs cavaliers ; il était de la grande école des
Galliffet, des du Barail, des L'Hotte.
Nous retrouvons notre compatriote lieutenant-colonel au 13e
dragons, colonel du 6e hussards, colonel commandant par intérim
la 3e brigade de cavalerie à Evreux et enfin général de brigade
le 11 juillet 1891.
Le général Marin, chevalier de la Légion d'honneur en 1879,
officier en 1891, reçut la cravate de commandeur au moment de
son passage au cadre de réserve.
Il venait assez -souvent en Lorraine ; il y avait même brigué le
siège de conseiller général de Blâmont, mais il fut. battu par
l'honorable M. Bentz.
Le général Marin fut un grand entraîneur de cavalerie. Très
vigoureux, de forte corpulence, portant une moustache gauloise,
il était dé la race des Colbert et des Lassalle.
Mais pour lui comme pour tant d'autres l'époque ne fut pas assez
propice au développement des énergies.
Nous prions la famille de M. le général Marin d'agréer nos
condoléances.
LÉON PIREYRE.
27 mars 1914
AVRICOURT
L'ivresse. - La gendarmerie a dressé des contraventions aux
nommés Clément Dedenon, 42 ans, manoeuvre, né à Foulcrey, et à
Léonard Haupert, 35 ans, qui, ivres, causaient du scandale sur
le quai de la gare.
28 mars 1914
EMBERMENIL
Défaut de patente. - Une contravention, de ce chef, a été
dressée à M. Félix Sébille, 37 ans, marchand de poisson à
Croismare, qui était venu en vendre à Emberménil.
30 mars 1914
BLAMONT
Allemands vandales. - Depuis quelque temps, M. Adolphe Moitrier,
maire d'Ogéviller, s'apercevait que l'on coupait pour
l'emporter, du bois de bouleaux et de frênes dans une de ses
propriétés, au lieu dit Aux-Gâcheux.
A force de surveillance, le garde champêtre, M. Nicolas
Marchand, parvint à connaître les coupables, deux Allemands
Franz Winzenrieth et Joseph Steib, qui habitent Blâmont Ces
maraudeurs n'ont fait aucune difficulté pour reconnaître les
fait dont ils sont inculpés.
AVRICOURT
Pluie de procès-verbaux. - La gendarmerie a verbalisé :
1° pour ivresse contre le nommé Stéphane Bernard, 42 ans, maçon,
né à Haguenau, qui a été déposé au poteau frontière ;
2° pour tapage nocturne, contre les nommés Alfred Delalter et
Jules Moser, ouvriers à Saint-Dié ;
3° pour chien sans collier contre M. Jean Remy, 33 ans, vannier
ambulant ;
4° pour bris d'objets mobiliers contre Allred Delalter, au
préjudice de M.Schoenker, hôtelier à Avricourt.
1er avril 1914
La 21e légion. - A partir du 1er avril, les brigades de
gendarmerie de Baccarat, Badonviller, Blâmont, Cirev et Avri
court seront enlevées à la 20e légion et rattachées à la 21e. Le
capitaine de gendarmerie de Saint-Dié, commandera
-provisoirement ce nouvel arrondissement
DOMÊVRE-SUR-VESOUZE
Police des cafés. - Dimanche soir, les gendarmes de Blâmont ont
verbalisé, pour fermeture tardive de son café, contre M.
Cominetti, débitant, et 7 consommateurs qui y étaient attablés.
EMBERMENIL
Au feu ! - Tandis qu'ils revenaient de Lunéville, samedi dans la
nuit, M. et Mme Garnier. débitants à Emberménil, aperçurent par
la fenêtre de leur wagon que le feu était chez eux. Ils tirèrent
la sonnette, d'alarme ; le train s'arrêta et ils purent courir
jusque chez eux, inquiets du sort de leur jeune enfant qu'ils
avaient laissé avec une bonne, Mlle Marie Buffard, âgée de 15
ans.
Tous deux étalant sauvés, mais l'incendie ravageait leur maison.
Il ne put être éteint qu'à 5 heures du matin.
Les pertes sont évaluées à 38.000 fr., mais il y a assurance.
2 avril 1914
AVRICOURT
Indésirable pochard. - Trouvé, gesticulant sous l'empire de
l'ivresse, le 30 mars, dans les rues d'Avricourt, Auguste Morel,
49 ans, domestique de culture à Avricourt, a été conduit par les
gendarmes au pied du poteau frontière pour y cuver son vin.
BADONVILLER
Cyclistes en défaut. - Pour défaut de lanterne a leurs bécanes,
MM. Joseph et Emilien Saulnier, maçons à Nonhigny, se sont vu
dresser une contravention, le 30 mars, à 8 heures du soir, à 400
mètres de Blâmont.
5 avril 1914
BLAMONT
Arrivée d'un biplan. - Jeudi matin, vers 11 heures, les
Blâmontais ont vu avec plaisir un biplan atterrir près de la
route d'Autrepierre. C'était un enfant du pays, le sous-officier
aviateur Poissard, qui venait rendre visite à sa famille.
Vers 4 heures du soir, l'aéroplane reprenait son vol vers Nancy.
7 avril 1914
AVRICOURT
L'auto canicide. - Lors de son passage à Avricourt, un camion
automobile appartenant à la Brasserie de Dombasle a écrasé un
chien appartenant à Mme Engler, visiteuse de la douane, à la
gare d'Avricourt.
Le chien, de race fox-terrier, avait, parait-il, une valeur de
cent francs. Plainte a été portée contre l'auteur de l'accident,
qui a continué sa course sans s'arrêter.
8 avril 1914
AVRICOURT
Infraction à expulsion. - Les gendarmes de cette brigade ont
procédé à l'arrestation, en flagrant délit d'infraction à un
arrêté d'expulsion rendu contre lui, le nommé Charles Klein,
polisseur à Sarrebourg, maintes fois condamné en France.
9 avril 1914
Lunéville
Tribunal correctionnel. - Audience du 8 avril 1914.
Expulsé. - Charles Klein, 37 ans, polisseur à Sarrebourg, a été
récemment arrêté à Avricourt en flagrant délit d'infraction à un
arrêté d'expulsion. Il a déjà été condamné 4 fois en France.
Il expose qu'il venait chercher des papiers pour faire rapporter
cet arrêté.
Un mois de prison.
[...] Entre chiffonniers- - Auguste Daguindeau, 25 ans.
chiffonnier à Herbéviller, vit en mésintelligence avec ses
collègues, dont le nommé Kiffer. A la suite d'une altercation
avec sa femme, Daguindeau, qui était chez lui, brisa des
carreaux et gifla une demoiselle Cuny.
Dès le lendemain, Daguindeaiu faisait remettre les vitres à son
compte.
25 francs d'amende
AVRICOURT
Ivresse publique. - Trouvé ivre, en descendant du train allemand
numéro 38, Victor Thierset, coiffeur à Nancy, 59, rue
Saint-Nicolas, fut gratifié d'un procès-verbal, et comme il
avait un billet pour Nancy, on le laissa continuer sa route.
11 avril 1914
Accident d'auto. - M. Terlni, mécanicien à Lunéville, essayait,
ces jours-ci, une automobile entre Blâmont et Frémonville
A la descente d'une côte très rapide, un pneu céda et la voiture
vint donner contre les arbres, cassant le bras de M. Terlin à la
hauteur du coude et jetant sur le sol un de ses ouvriers qui se
releva sans trop de mal.
12 avril 1914
AVRICOURT
L'ivresse. - Eugène Flavenot, 44 ans, maréchal-ferrant à
Leintrey, a été gratifié d'une contravention pour avoir été
trouvé en état d'ivresse à la gare.
BLAMONT
Trimardeur arrêté. - Rue du Château, le 9 avril, à 4 heures de
l'après-midi, les gendarmes ont arrêté un trimardeur
François-Louis Toulgoat, 27 ans, journalier, qui étant en état
de vagabondage, a été amené à Lunéville et écroué.
13 avril 1914
AVRICOURT
Poivrot indésirable. - Un Allemand, Jules Hoffmann, 34 ans,
trouve ivre à la gare, a été reconduit à la frontière pour y
cuver son vin.
16 avril 1914
AVRICOURT
Vol d'une bague. - Pour se laver les mains, M. Georges-Charles
Delanne, 24 ans, employé aux écritures à la gare d'Avricourt,
avait déposé sa bague, une chevalière en or, sur une petite
étagère près du lavabo.
Comme il allait prendre le train et qu'on appelait les
voyageurs, il se précipita dans son wagon, montant à
contre-voie, oubliant son bijou. A son passage à Lunéville, il
téléphona au télégraphiste d'Avricourt de bien vouloir s'en
occuper et de lui donner la réponse à Nancy. Mais on ne put la
retrouver.
Cette bague, qui a une valeur de 60 fr. environ, lui a été
certainement volée.
26 avril 2014
DOMÊVRE-SUR-VEZOUZE
Acte de courage. - Lundi, M. Louis Marchal, conscrit de la
classe 1914, a arrêté un cheval qui s'était emballé dans la
traversée du village de Domèvre et aurait pu causer des
accidents.
3 mai 1914
XOUSSE
Police de roulage. - Les sieurs B. et D., cultivateurs à Xousse,
rencontrés par les gendarmes, au lieudit : « Ban du Val », au
moment où ils circulaient, montés sur des attelages qu'ils
avaient omis de munir des guides réglementaires se sont vu
dresser procès-verbal.
14 mai 1914
Le tir à Blâmont 1
De notre envoyé spécial
Le championnat général des tirs scolaires des cantons de
Blâmont-Cirey a eu lieu mercredi 13 mai au stand de la Société
de tir et de préparation militaire de Blâmont, que préside avec
un inlassable dévouement le sympathique docteur Hanriot.
Ce fût un brillant succès pour la vaillante société
organisatrice, dont l'importance grandit tous les jours.
M. le lieutenant-colonel Lecomte, président du comité
départemental des sociétés de préparation militaire, présidait
effectivement cette belle fête, à laquelle assistaient MM. les
maires, instituteurs et amis de l'école.
La mâtinée fut consacrée aux différents concours, qui valut à
l'école d'Herbéviller l'obtention du drapeau-challenge.
A midi, un banquet, excellemment servi à l'hôtel du Commerce,
réunissait autour du colonel Lecomte et du docteur Hanriot une
soixantaine de convives ; à.la table d'honneur, nous remarquons
MM. Bentz, conseiller général, maire de Blâmont ; Gayer,
inspecteur primaire ; René Mazerand, industriel ; Watrinet,
secrétaire des S.A.G. ; Chesnel, directeur du L.B.B. ; André
Kahn, trésorier de la Fédération des sociétés de tir et de
préparation militaire de l'Est ; Dutour et Barbier,
agents-voyers; Loeffler, maire d'Avricourt ; Lieugey, maire de
Mignéville, etc, etc...
Au champagne, M. Bentz remercie les invités d'être venus en
aussi grand nombre et félicite les dirigeants de la Société de
tir de Blâmont de leur zèle et de leur dévouement ; le docteur
Hanriot prit ensuite la parole pour retracer l'origine des tirs
scolaires et termine son allocution en félicitant les
instituteurs des résultats obtenus ; M. Gayer, inspecteur
primaire, exhorte les instituteurs à persévérer dans leurs
efforts et les assure de toute la bienveillance de
l'administration.
Le colonel Lecomte termine la série des toasts par une vibrante
allocution où il exprime tout le plaisir qu'il a de se retrouver
au milieu des instituteurs. Il fait appel à tout leur dévouement
à la cause du tir et lève son verre à la ville de Blâmont.
A deux heures et demie, la fêta continue au stand par une
démonstration de mouvements de gymnastique exécutés par la
Société de préparation militaire de Blâmont et dirigé avec
maestria par le dévoué moniteur, M. Dion ; ensuite eut lieu la
distribution solennelle des prix, défilé en ville de toutes les
délégations des écoles précédées de leurs fanions, puis grande
séance de cinéma au siège social.
En résumé, cette fête obtint le plus vif succès et fait honneur
à ses organisateurs, qu'il convient de féliciter sans réserves.
17 mai 1914
PIERRE-PERCEE
Théâtre en plein air. - Le docteur Hanriot, président de la
Société de gymnastique et de l'Ecole de préparation militaire de
Blâmont, accompagné de ses dévoués collaborateurs,- est venu
s'entretenir ces jours derniers avec le maire et l'instituteur
d'un projet d'excursion des sociétés qu'il dirige, à
Pierre-Percée le lundi de la Pentecôte.
A 2 heures, les excursionnistes auraient l'intention de donner «
Aux Roches » une représentation populaire et absolument gratuite
d'un épisode dramatique de la guerre de 1870 : « Les partisans
du Donon », pièce inédite en 5 actes et un prologue, exécutée
par 34 acteurs et quantité de figurants.
La scène se passant dans les bois et dans l'anfractuosité des
rochers, le décor naturel des abords du château de Pierre-Percée
sera de circonstance et contribuera sans nul doute à la réussite
de la pièce.
Le beau temps aidant, nombreux seront les excursionnistes qui
voudront visiter les roches et profiter du beau spectacle qui
leur sera si gracieusement offert.
L'excellente initiative des sociétés de gymnastique et de
préparation militaire de Blâmont mérite d'être, signalée et
promet d'être couronnée du plus brillant succès.
18 mai 1914
Lunéville
Déserteurs allemands. - On a amené samedi à midi, à la place,
deux uhlans du 11e régiment, à Sarrebourg, qui avaient passé la
frontière du côté de Gogney.
Comme ils ont demandé à être dirigé sur Paris, la police s'est
chargée de ce soin.
21 mai 1914
AVRICOURT
Refoulement de nomades.- Le 17 mai, la brigade d'Avricourt a
refoulé de l'autre côté du poteau-frontière, un marchand de
balais, le nommé Auguste Feisthammel, 53 ans, sujet allemand,
qui était avec sa femme et son enfant.
Il n'avait pas l'autorisation de séjourner en France.
26 mai 1914
Excursion à Pierre-Percée. - La Compagnie L.B.B. organise pour
le lundi de la Pentecôte une excursion à Pierre-Percée, où ce
sera la fête patronale.
A 2 heures de l'après-midi, on assistera, au vieux château, à la
représentation populaire d'un grand drame inédit : « Les
partisans du Donon », exécutée par les élèves de préparation
militaire et de la société de gymnastique Blâmont-Cirey.
La Compagnie accorde une réduction de 50 % à tous les voyageurs
se rendant à Badonviller, ce jour-là, par n'importe quel train.
Un train spécial quittant Badonviller à 6 heures 37 du soir
permettra le retour après la représentation.
3 juin 1914
Tentative de parricide à Reclonviile
On transporte la victime à l'hôpital de Lunéville
LUNEVILLE, 1er juin. -- Lundi après-midi, le parquet de
Lunéville était mandé d'urgence à Reclonville pour enquêter sur
une tentative d'assassinat qui s'était déroulée dans les
circonstances suivantes :
Le jour de la Pentecôte, un nommé Adolphe Pierson, perruquier,
avait eu avec son père des démêlés, au sujet d'une question
d'intérêts. Il parait que, journellement, en cette famille, on
se chamaille, on se bat.
Le soir, Adolphe Pierson, furieux des injures de son père, qui
est journalier et un ivrogne invétéré, se mit à le frapper.
Quand le père Pierson fut hors de ses mains, il dit qu'il allait
s'en aller à Ogéviller prévenir la gendarmerie par téléphone. Il
revint deux heures après, narguant son fils.
Celui-ci, de plus en plus exaspéré, s'empara d'un revolver et,
devant les invectives de son père, qui se trouvait devant sa
grange, lui tira à bout portant un coup de son arme.
La balle atteignit à la tête le vieillard, qui tomba ; cela
n'empêcha pas le fils de continuer à lui décharger son revolver
trois ou quatre fois.
La gendarmerie de Blâmont, prévenue dans la nuit, arriva vers
une heure du matin, arrêta le coupable, qu'elle interrogea. On
ne put prévenir le procureur de la République que dans la
matinée de lundi.
Le blessé a été transporté, dans la soirée, à l'hôpital de
Lunéville ; son état est d'autant plus grave que Pierson est un
alcoolique. Le meurtrier a été écroué à la maison d'arrêt de
Lunéville.
Comme nous le disons en commençant, M. Couleru, procureur de la
République, assisté de M. Le Cornée, juge d'instruction, a fait
son enquête lundi .après-midi..
Comme il n'y avait à Blâmont presque plus personne, que tous
s'étaient rendus à Pierre-Percée à la représentation des «
Partisans du Donon », par la Société de préparation militaire,
le parquet dut faire appel à un sous-officier en permission pour
remplir le rôle de secrétaire.
4 juin 1914
Lunéville
Tribunal correctionnel. - Audience du mercredi 3 juin 1914.
[...] Le prix d'un canard. - Quinze jours d'emprisonnement par
défaut à Albert Langolf, 25 ans, mouleur à Saint-Dié, pour avoir
chapardé un canard à M. Hippolyte Thomas, propriétaire à
Leintrey.
Le crime de Reclonville,- On a radiographie, mercredi matin, à
l'hôpital, le nommé Pierson, sur lequel son fils Adolphe,
coiffeur à Reclonville avait, dans une discussion d'intérêts,
tiré quatre coups de revolver.
On essaiera d'extraire les projectiles qui sont presque tous
logés dans la tête.
9 juin 1914
LA LORRAINE A PARIS
Le Salon des "Artistes Français"
[...] ARTS APPLIQUÉS [...]
[...] M. GOUDEAUX (Blâmont) : Une frise sur filament dont le
motif est emprunté au pin ; la coloration verte relevée d'or et
le cailloutis vibrant forment une décoration originale et
plaisante
13 juin 1914
AVRICOURT
Coup de hache, - On a transporté vendredi matin, à l'hôpital de
Lunéville, M. J.-B. Ferry, 47 ans, chef d'équipe, qui, la veille
en cassant du bois, s'était donné un coup de hache sur la main
gauche, dont les tendons furent sectionnés.
21 juin 1914
VEHO
Vol de billets de banque. - Pendant son absence, un malfaiteur
inconnu s'est introduit chez Mme veuve Michel Luc et lui a
soustrait dans son armoire deux billets de 100 francs.
26 juin 1914
ETAT CIVIL
Du 25 juin 1914
Publications de mariages [...]
Charles Pehée, manoeuvre, rue du Ruisseau, 109, et
Louise-Marie-Berthe Jeantroux. domestique à Avricourt
(Meurthe-et-Moselle).
28 juin 1914
BLAMONT
Concert, - Dimanche soir 28 juin, à 8 heures, il y aura concert,
Grande-Rue, par la fanfare. Au programme : Vers la Frontière,
pas redoublé ; La Pie Grièche, polka ; Dénié au Stand ; Rosée du
Matin, valse ; Le Fardeau, pas redoublé.
1er juillet 1914
ETAT CIVIL
[...] Décès [...] Joseph-Théodule Jérôme, 79 ans, sans
profession à Blâmont (Meurthe-et-Moselle).
2 juillet 1914
LUNEVILLE
Tribunal correctionnel. - Audience du mercredi 1er juillet 1014.
[...] La loi du 8 août 1893. - Cinq francs d'amende à M. Léon
Frossard, 35 ans, ouvrier électricien à Blâmont, pour n'avoir
pas fait apposer le visa réglementaire sur son carnet
d'étranger.
10 juillet 1914
Les Saint-Cyriens à Avricourt. - Comme l'an dernier, les élèves
de l'école de Saint-Cyr, venant de Gérardmer, ont passé mercredi
matin, par Lunéville, allant à Avricourt où, d'Igney, on leur a
montré la gare de Deutsch-Avricourt.
18 juillet 1914
TRANSPORTS.
Chemins de fer départementaux de l'Aube. - L'exploitation de la
ligne Lunéville à Blâmont, avec embranchement d'Herbéviller à
Badonviller, donne des résultats satisfaisants.
Voici les chiffres de 1913 comparés aux précédents :
Recettes. Fr. 152 668 (144.810)
Dépenses 129.927 (122.102)
La Société a signé avec le département de Meurthe-et-Moselle une
convention relative à l'exploitation du chemin de fer
Lunéville-Einville, une fois opéré le rachat de celui-ci.
En outre, elle étudie le prolongement de sa ligne
Herbéviller-Badonviller sur Cirey, avec embranchement dans le
massif forestier de la haute vallée de la Vezouze.
22 juillet 1914
LUNEVILLE
L'Avant-Garde, - Dimanche dernier, la société de préparation
militaire l'Avant-Garde a fait un pèlerinage patriotique à la
frontière. Partis de Blâmont ou les avait conduit le L.B.B., les
jeunes gens ont allègrement accompli, malgré la chaleur, le
chemin qui mène à Igney-Avricourt. Sur la côte d'Igney, face à
la frontière, devant les bois de Contrexange et le village
annexé de Réchicourt, le capitaine Poncelet, président, prononça
une courte allocution que les futurs soldats écoutèrent avec
recueillement :
« Nous avons tenu, dit-il, au cours de notre promenade, à vous
amener ici à cette frontière mutilée, pour bien la graver dans
vos coeurs, afin que vous l'ayez toujours présente à l'esprit et
sans défaillance jusqu'au jour où la Patrie ayant besoin de vous
pour la défendre, vous marchiez tous au cri de : « Vive la
France », en présentant la poitrine à l'étranger, qui, en face,
nous guette et nous menace ».
De retour à Blâmont après un substantiel repas pris à l'hôtel
Cuny, l'Avant-Garde s'est rendue au stand de la société de tir
et de préparation militaire. Cordialement accueillis par le
docteur Hanriot, le dévoué président, et les jeunes gens de la
société, les élèves de l'Avant-Garde n'ont pas tardé à
fraterniser avec leurs camarades. Exercices de gymnastique et de
tir ont permis à chacun de montrer son adresse et son
entraînement.
Le succès de cette sortie et la bonne tenue des jeunes gens de
l'Avant-Garde qui fut fort remarquée à Blâmont et à Igney
doivent engager les organisateurs a projeter pour la saison
prochaine d'autres excursions de ce genre.
23 juillet 1914
BLAMONT-CIREY
Succès de la P. M. - Le société de tir et de P. M. de
Blâmont-Cirey a présenté 8 candidats à l'examen du brevet
d'aptitude militaire. 7 ont été reçus. Voici leurs noms : Mayeur
Félicien, de Igney ; Thomas Paul, de Blâmont ; Limpas Georges,
de Gogney ; Nordon Robert, de Blâmont ; Mustchler, d'Emberménil
; Fourmann Paul, de Domèvre ; Martin Camille, de
Val-et-Châtillon.
25 juillet 1914
La ville de Blâmont
demande un Secrétaire de mairie. Pour tous renseignements,
s'adresser à la mairie.
2 août 1914
AVRICOURT
Déserteur allemand, - Mardi dernier, en face de la douane
allemande, près de la gare de Deutsch-Avricourt, au barrage
formé par des uhlans, un de ceux-ci a faussé compagnie à ses
camarades et une fois en France a déclaré vouloir y rester.
On l'a dirigé sur le bureau de recrutement de Nancy. {
EMBERMENIL
Malfaisant personnage. - Un individu encore inconnu a, dans la
nuit du 24 au 25 juillet, donné deux coups de couteau graves à
un cheval de M. Stein, propriétaire à la ferme de Mont-Laval,
près d'Emberménil.
M. Stein soupçonne un de ses anciens domestiques de cet acte de
vengeance.
7 août 1914
A Blâmont un sous-officier français a été achevé par les
Allemands. (Officiel.)
12 août 1914
Dans la région de Blâmont
Paris, 11 août, 1 h. 52.
(Visé et communiqué.)
Dans la région de Blâmont, une tentative a été faite sur
Ogéviller et Hablainville. Elle a échoué grâce à l'appui du
canon du fort de Manonviller.
14 août 1914
Le maire d'Igney fusillé
Nancy, 13 août, 14 heures.
Dans tous les engagements de cette semaine, les Allemands ont
usé de procédés barbares, otages fusilles contre tout droit,
violences exercées sur la population civile, incendies, etc. Ils
ont arrêté à son domicile privé le maire d'igney, sous prétexte
que la population de ce village aurait favorisé la fuite d'un
prisonnier, et ils l'ont fusillé. (Officiel)
17 août 1914
Une affaire importante a été engagée dans la région de
Blâmont-Cirey-Avricourt où nos troupes avaient devant elles un
des corps d'armée bavarois. Les villages de Blâmont, Cirey et
les hauteurs au-delà ont été brillamment enlevés. Actuellement
les colonnes allemandes se replient, laissant des morts, des
blessés et des prisonniers.
18 août 1914
La sauvagerie allemande
Signions de nouveaux actes de sauvagerie commis par les troupes
allemandes à Blâmont, ce village dont les Allemands viennent
d'être chassés par nos troupes. Ils ont, sans aucune raison et
sans avoir été provoqués, mis à mort trois personnes, dont une
jeune fille et un vieillard de 86 ans, M. Barthelemy, ancien
maire de Blâmont. (Officiel.)
19 août 1914
A BLAMONT
A Blâmont, les misérables brutes teutonnes ont assassiné aussi
plusieurs personnes, ont pillé et saccage plusieurs maisons,
entre autres la grande chocolaterie appartenant à M. Burrus,
sujet suisse.
Quand ils durent quitter Blâmont et se replier, ils emmenèrent
douze otages dont le curé et le buraliste.
Ils les conduisirent auparavant â la place où le pauvre M. Louis
Foëll venait d'être fusillé et, leur montrant la cervelle
épandue sur les pavés sanglants, les menacèrent du même sort.
L'un des otages, M. Colin, professeur de sciences au lycée
Louis-le-Grand à Paris, et en villégiature familiale, à Blâmont,
fut emmené en chemise, pied nus. Indigné par les brutalités
qu'il voyait commettre sur des enfants - sa propre fille, reçut
un coup de crosse en pleine figure - M.. Colin s'adressant à un
jeune lieutenant lui crie : « Mais vous n'avez donc pas de. mère
! » Et l'émule de Forstner de répondre textuellement ces paroles
caractéristiques de la mentalité d'une race : « Ma. mère n'a pas
fait de cochon comme toi ! »
Les otages de Blâmont emmenés jusqu'à Cogney, enfermés dans
l'église de cette commune de 6 heures du soir à 7 heures du
matin, ont pu retourner â Blâmont.
Chez toutes ces populations lorraines, tragiquement éprouvées,
aucun abattemment, aucune défaillance.
Un sentiment domine les chagrins intimes les plus cruels : « La
France va vaincre ! »
Ceux-ci ont perdu leur récoltes ; ceux-là ont vu leur maison
saccagée ; les uns ont vu les barbares incendier leur demeures ;
d'autres ont vu fusiller. Beaucoup ont été menacés, insultés,
frappés, blessés. Quelques-uns ont connu en même temps toutes
ces épreuves. Aucun ne baisse la tête. Les yeux ont des flammes,
non des larmes.
Oui, il y a en eux et autour d'eux des ruines. Mais au-dessus de
toutes ces ruines s'élève, rayonnante de force, de gloire, de
beauté, l'image sainte de la patrie triomphante.
22 août 1914
Femmes de France
L'Union des Femmes de France possédait, à Cirey et à Blâmont,
des hôpitaux en voie d'organisation. M. Lespine, délégué
régional, a pu les visiter, accompagné de M. Breittmayer, envoyé
du siège central de Paris, apportant du matériel de pansement et
des instruments, en même temps que deux médecins désignés par le
service de santé à la demande de M. le préfet.
Ces hôpitaux se sont organisés et ont pu fonctionner. A Blâmont,
Mme Florentin et ses collaboratrices ont pu hospitaliser plus de
150 malades et blessés et cette femme au grand coeur soignait
des Allemands tandis que son mari, adjoint au maire, et pour
lequel d'ailleurs elle trouvait le temps d'intercéder, était
retenu comme otage et à la veille d'être fusillé.
A Cirey, une autre femme admirable Mme Mazerand, aidée de ses
concitoyennes, recevait de 3 à 400 blessés dans son hôpital
criblé de balles allemandes, et sous le commandement de majors
allemands qui s'étaient emparés de la direction.
Tout cela, à Blâmont et à Cirev, au milieu des fusillades
éclatant dans les rues.
A Badonviller, aidée par les dévoués brancardiers, l'Union des
femmes de France put, grâce principalement à Mme Fenal, aux
religieuses de la Doctrine chrétienne, au docteur Bauquel, à sa
fille, improviser un hôpital et des secours et recevoir de 6 à
700 personnes,
Cette attitude de nobles françaises, attitude au-dessus de tout
éloge, réconforte quand on passe au milieu de toutes ces ruines,
de ces villages sauvagement incendiés, de ces églises démolies
par l'ennemi.
Aussi, le délégué régional de l'Union prie-t-il la presse de
bien vouloir, en insérant cette note, y joindre l'expression
publique de sa respectueuse admiration qui sera, croit-il, le
sentiment de toute notre- population.
23 août 1914
Union des Femmes de France
Cirey-Blâmont
Comme suite à notre précédent article concernant les ambulances
de Cirey, Blâmont et Badonviller, ajoutons que, sur la demande
des médecins-majors envoyés par le service de santé, l'Union des
femmes de France va procéder à une nouvelle expédition de
matériel.
C'est M. Croctaine qui veut bien se charger de faire ce
transport, dans sa voiture automobile, comme ii avait bien voulu
la première fois conduire les deux médecins.
Le délégué régional de l'Union des femmes de France tient
d'autant plus à l'en remercier, que M. Croctaine étant
automobiliste de la Société de secours aux blessés ; il prouve
une fois de plus la bonne harmonie et l'excellente entente
existant entre les deux oeuvres.
24 septembre 1914
En Lorraine, il [l'ennemi] a de nouveau franchi la frontière,
avec une série de petites colonnes. Il a réoccupé Domèvre, au
sud de Blâmont.
25 septembre 1914
- M. SAILLET, sous-brigadier des douanes à Ignv-Avricourt (M.-et
M.), informe sa famille qu'il réside à Lormont, près Bordeaux
(Gironde) et serait reconnaissant aux personnes qui connaissent
Madame SAILLET de l'en informer.
- M. Verrel, 6e régiment d'artillerie à pied, 23e batterie,
serait bien reconnaissant à la personne qui lui donnerait des
nouvelles de Mme Verrel, de Blâmont
28 septembre 1914
M. J. Conrad, 41e territorial, 5e compagnie, demande des
nouvelles de Mme J. Conrad, de Blâmont
4 octobre 1914
- La famille Susset, de Nonhigny, réfugiée à Fontaine-Française
(Côte-d'Or), demande où se trouve son jeune fils Pierre.
Personnes pouvant donner renseignements sur famille Schnorr, de
Blâmont. Ecrire à Mme Gauthier, à Mirecourt (Vosges).
6 octobre 1914
- M. Gaudrey Charles, 41e territorial, demande nouvelles de sa
femme à Petitmont (canton de Cirey-sur-Vezouse), et de ses
parents, à Blâmont
10 octobre 1914
Mme Charles PETIT, Blâmont, réfugiée rue 4-Eglises, 73,
recherche son mari.
23 octobre 1914
[...] Vendredi 7 août. - [...] A 11 heures et demie, canon vers
Manonviller. A 3 heures, la poste annonce que huit cavaliers
allemands ont été tués devant le bureau de poste de Blâmont et
un fait prisonnier.
- Mme Héchinger, 11. rue Sainte-Geneviève, Villers-Nancy, désire
avoir nouvelles de Mme Baré, de sa fille et de la famille
Nicolas, de Frémonville, près Blâmont.
24 octobre 1914
Lors de la mobilisation, mon fils faisant partie de la réserve
de l'armée active ayant reçu l'ordre d'appel pour se rendre au
31e dragons, est parti le samedi 1er août. Avant été forcée
d'évacuer Avricourt, notre village, je ne sais donc pas son
escadron, n'ayant pas reçu de lettre. Ensuite j'ai appris qu'il
avait été vu à Avricourt avec les ravitaillements ; comme il ne
sait pas où je suis et moi ne sachant pas son escadron, comment
dois-je faire pour que mes lettres lui arrivent et lui envoyer
de l'argent ?
R. - Ecrivez à votre fils au 31e dragons en adressant votre
lettre à la ville où est le dépôt du régiment. Vous la trouverez
sur l'affiche qui se trouve dans les bureaux de poste.
Mme Louis Mathieu, Tomblaine, demande nouvelles de frère et
famille, boulanger à Frémonville, par Blâmont.
31 octobre 1914
Une lettre cTIngolstadt
Nouvelles de divers otages de Meurthe-et-Moselle
M. le Préfet de Meurthe-et-Moselle vient de recevoir la lettre
suivante qu'il s'empresse de porter à la connaissance des
familles et amis de nos concitoyens disparus :
Ingolstadt (Bavière).
Fort von der Tann, le 11 octobre 1914.
A M. le Préfet de Meurthe-et-Moselle.
Monsieur le Préfet,
Les fonctionnaires ci-après désignés, ainsi qu'un certain nombre
de citoyens français de Meurthe-et-Moselle et des Vosges, tous
libérés du service militaire, viennent vous exposer qu'entre les
23 août et 12 septembre derniers, ils ont été arrêtés chez eux
par les troupes allemandes (au titre d'otages sans doute),
puisqu'aucun motif belliqueux ne peut leur être reproché et
qu'en ce moment ils sont considérés comme prisonniers de guerre
dans le fort sus-indiqué.
A l'heure actuelle, leur présence étant plus que jamais
nécessaire dans leurs communes respectives ou au milieu de leurs
foyers, ils viennent, Monsieur le Préfet, vous prier de vouloir
bien transmettre la présente revêtue de votre appui, aux
autorités compétentes, en vue d'un prompt élargissement, si
possible.
Et ils ont l'honneur d'être, Monsieur le Préfet, vos obligés
serviteurs.
Les délégués :
ROZE,
Maire de Moyen.
LECOMTE,
Instituteur à Chenevlères.
ROUSSELET,
Chef de poste de désinfection de Longwy.
Fonctionnaires :
MM. Adam, maire de Fréménil ; Alison, maire d'Emberménil ;
Carrière, maire de Bénaménil ; Clochette, adjoint au maire de
Flin ; Colette, maire de Domptail (Vosges) ; Dort,, maire de
Buriville ; Gallois, maire de Leintrey ; Gérardin, maire de
Chenevières ; Grangé, maire de Domjevin; Hannezo, maire de
Xousse ; Jeannin, adjoint au maire de Verdenal ; Lhôte,
conseiller municipal de Baccarat ; Midon, maire de Lamath ;
Munier, maire de Vého; Pochet malre de Flin ; Pierson, adjoint
au maire de Laneuveville-aus-Bois ; Rose, maire de Moyen ;
Stourm, maire de Manonviller ; Thouvenin, maire de Vathiménil ;
Vautrin, maire de Xures ; Virion, maire de Nossoncourt (Vosges)
; Grandclaude, instituteur de Leintrey ; Jespérier instituteur
d'Arracourt ; Lecomte, instituteur de Chenevières ; Mathieu,
instltueur de Laneuveville-aux-Bois ; Virion, instituteur de
Manonviller ; Rousselet Ch., chef de poste de désinfection de
Longwy ; Rousselet Aug., aide de poste de désinfection de
Longwy.
1er novembre 1914
M- Eugène Hognon. soldat G. V. C., poste 17, 42e territorial,
demande des nouvelles de sa femme et de ses trois enfants qui
doivent être à Verdenal, près Blâmont.
4 novembre 1914
Mme veuve Busbacher, Chemin des Sables à Nancy, demande des
nouvelles de son frère, M. Barat, de Leintrey.
5 novembre 1914
Mme Belin, faubourg des Trois-Maisons, 1, à Nancy, désire
nouvelles de sa soeur. Mme Ruberte, et de ses enfants, de
Blâmont.
9 novembre 1914
Mme Chrétiennot, 8, rue Villebois-Mareuil, à Lyon, serait
reconnaissante à personne pouvant lui donner nouvelles du
capitaine Paul Chrétiennot, commandant le 6e groupe cycliste n°
13, blessé et évacué Blâmont 21 août.
11 novembre 1914
La vengeance des Barbares
Voici un crime de plus à ajouter à la longue liste des sanglante
méfaits allemands en Lorraine.
La scène se passe à Emberménil et a été j racontée, hier, à
Nancy par d'honorables habitants du canton de Blâmont :
L'autre jour, un détachement allemand faisait irruption dans
Emberménil ; un officier, avisant une femme, lui demandait si
elle savait où étaient les Français.
La femme répondit qu'elle l'ignorait et rentra chez elle.
Or, presque au même moment, des fantassins français, arrivés par
l'autre bout du village, ouvraient un feu nourri sur les
Allemands, qui perdaient plus de 200 hommes.
Le lendemain même du combat, les Français ayant quitté le
village, une patrouille allemande y entrait.
Celui qui la commandait dirigea tout droit ses hommes vers
l'habitation de la femme qui avait refusé de renseigner l'ennemi
la veille, et la faisait immédiatement fusiller.
Pour corser la vengeance, on joignait à la pauvre mère, son
fils, âgé de 17 ans, qui tombait avec elle sous les balles
prussiennes.
Ce bel exploit accompli, les Allemands s'en retournèrent.
12 novembre 1914
Mme Joséphine Bigel-, 27, rue Sainte-Marie, Nancy, demande des
nouvelles de Mme Ackermann, d'Amenoncourt, évacuée depuis le 22
août.
21 novembre 1914
Je suis mobilisé, je n'ai aucune nouvelle de ma femme et de mes
enfants habitant Blâmont. Quels moyens dois-je employer pour
avoir de leurs nouvelles ?
R. - Adressez-vous à M. le préfet de Meurthe-et-Moselle.
27 novembre 1914
Les atrocités de Blâmont
Le Petit Journal a publié le carnet de route d'un briscard,
rengagé pour la durée de ia guerre, dans les chasseurs à pied.
Le 13 août, notre chasseur est à Blâmont, où les Allemands
l'ont, hélas ! précédé, laissant partout les traces monstrueuses
de leur passage. Il écrit :
« Le soir de mon arrivée, je rencontre un des habitants de
Blâmont, M. Cuny, dont la fille, âgée de 17 ans, a été fusillée
par les uhlans, à la lisière d'un bois. Les yeux embrumés de
larmes, il nous raconte l'affaire. ;
« Voyez, mes enfants, ma pauvre Marguerite était là, en face ;
elle portait un corsage blanc. Les uhians sont venus sur la
gauche ; ils l'ont prise, et, après l'avoir attachée solidement
à un arbre, ils l'ont tuée d'un coup de revolver en pleine
poitrine !.. La tète de ma pauvre petite s'est inclinée, très
pâle ; une mousse sanglante apparut à ses lèvres, et ce fut
tout... tout...
« Vos camarades du.. 6 chasseurs n'ont heureusement pas tardé à
la venger. Ils sont survenus sur ces entrefaites, ils ont ouvert
le feu et ont « zigouillé » tous les « Alboches »...
« Marguerite Cuny ne fut pas la seule Victime des bandits, qui
fusillèrent encore un pauvre vieux de 70 ans, M. Barthélémy et
emmenèrent comme otage le maire de Blâmont, M. Bentz. »
7 décembre 1914
M. G. Hannezo, brigadier au 6e régiment d'artillerie de
forteresse, 4e batterie, Toul, serait reconnaissant à personne
pouvant donner renseignements sur famille Beaudoin-Brogard,
pâtissier à Blâmont
11 décembre 1914
Le commandant Hertz
A Clermont-Ferrand, en la basilique de Notre-Dame-du-Port, un
office a été célébré pour le repos de l'âme du commandant Hertz,
du 10e d'infanterie, tombé au champ d'honneur, le 20 août, près
de Sarrebourg. Pendant de longues semaines, la famille du
commandant Hertz avait été dans l'angoisse, ne sachant pas ce
qu'était devenu le vaillant officier, qui avait été porté comme
disparu. Mais des renseignements précis sont enfin venus qui ont
enlevé aux siens toute espérance.
Le commandant Hertz, tombé en terre lorraine, était lui-même
d'origine lorraine. Il était né a Blâxnont (Meurthe-et-Moselle).
Avant la marche sur Sarrebourg, son régiment avait traversé
Blâmont, qui n'est qu'à quelques kilomètres de la frontière. On
devine l'accueil qui lui fut fait par ses parents et ses amis.
Le lendemain, le commandant Hertz entrait sur cette terre
annexée qu'il allait conquérir ; il devait y trouver la mort. Il
n'avait que 48 ans.
A sa sortie de Saint-Cyr, le commandant Hertz avait été
incorporé dans les chasseurs alpins. Il avait tenu garnison à
Baccarat et à Albertville. Mais la santé de ses enfants
l'obligea à chercher un climat moins vif. Il fut alors versé
dans l'infanterie et envoyé à Perpignan. Il était à
Clermont-Ferrand, au 16e d'infanterie, depuis un an, quand la
guerre éclata.
Le commandant Hertz était un officier d'élite, très apprécié de
ses chefs, très aimé de ses soldats. Tous ses grades, il les a
obtenus au choix.
II dort maintenant en Lorraine, avec ses compagnons d'armes, à
l'entrée du village de Bruderdorf, près de Sarrebourg, dans
cette terre qui, grâce au dévouement de tous ces héros, est déjà
française.
Mme Hertz, la courageuse compagne du vaillant officier, est
d'origine lorraine, elle est née à Nancy. Nous lui offrons,
ainsi qu'à ses enfants et à tous les siens, nos bien vives
condoléances.
16 décembre 1914
BLAMONT
Une personne revenue de Blâmont depuis le 1er décembre, affirme
que cette ville fut brumée en partie et entièrement pillée, même
au milieu de la nuit. La chocolaterie Burrus est détruite ; les
uhlans ont fusillé une jeune fille de 17 ans, Mlle marguerite
Cuny : un vieillard de 70 ans, M. Barthélémy ; M. Fouel, qui
tenait le café du commerce.
Des patrouilles allemandes ont été signalées aux environs de la
ville avant la déclaration de guerre.
24 décembre 1914
Retour de Prisonniers
Mardi, à 5 heures du soir, MM. Auguste Maire, maire d'Arracourt
; Joseph Bourdon, de Laneuveville-aux-Bois ; Jules Antoine,
d'Arracourt ; Dime, adjoint, d'Emberménil ;Dumont, Camille
Bontemps, de
Bey ; Florentin, d'Arraye-et-Han ; Moitrier, de Pont-à-Mousson ;
Hostier, maire d'Homécourt, qui depuis le début de la guerre
étaient prisonniers des Allemands et internés à la citadelle
Eyrensheisten, près de Coblentz, sont arrivés à Nancy, après un
long et fatigant voyage.
Ces neuf Français furent ramenés de leur lieu d'internement à
Dieuze, qu'ils quittèrent mardi matin, à 3 heures. Ils furent
dirigés vers la Suisse, qu'ils durent traverser avant de rentrer
en France.
Aux quelques personnes avec lesquelles ils se sont entretenus,
ils ont déclaré que pendant quelque temps il y eut plus de trois
cents Français civils internés à Ehrenheisten. Parmi eux se
trouvaient de nombreux Lorrains des pays annexés, dont les deux
frères Samain.
Peu à peu les Allemands délivrèrent une partie des internés ; au
moment du départ de nos compatriotes, à peine cent Français
étaient encore dans la forteresse,
29 décembre 1914
je suis de la commune de Barbas, canton de Blâmont, etc.
R. - Nous sommes au regret de ne pouvoir vous renseigner.
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