|
|
|
|
|
L'Est Républicain
- 1946 -
|
1er janvier 1946
- Allô ! Voulez-vous voir du beau travail, en connaisseur ?...
Ce sera le dernier...
En connaisseur ! .. Il était bien gentil, M. Gille, d évoquer
d'un mot juste nos ballades estivales sur les champs de mines du
département, lui, à la recherche de ces singuliers champignons
de l'espèce la plus vénéneuse, le reporter en quête d'un beau
cliché et, le soir, chacun estimant sa récolte, l'un au poids,
l'autre au métrage de film.
Vaucourt où, la veille, une équipe entière - six hommes - avait
été foudroyée par l'explosion d'un champ de mines anti-char
Elles étaient toutes réunies par un système de piégeage : un
volcan.
Herbéviller, où, à demi-enseveli déjà <hr> l'herbe magnifique
d'un pré luisant de fleurs, un soldat de l'armée qui libéra
Cirey - un Français sous l'uniforme américain - reposait sur un
tertre diabolique On voyait encore, à côté, le mortier de la
mine « S » qui l'avait tué. Puis des patrouilleurs allemands
étaient passés là Ils avaient dépouillé le cadavre et disposé
tout autour une couronne de mines en bois, en pensant que tôt ou
tard des Américains ou des Français viendraient enterrer ce
cadavre et qu'en somme il ne serait bientôt plus tout seul. Ce
sont démineurs qui sont arrivés les premiers.
A Vého s'étaient battus trente ans plus tôt les pantalons
rouges, cherchant à barrer la route à l'armée allemande,
exécutant son mouvement tournant sous les feux de Manonviller,
de Manonviller aveugle, sourd et bientôt muet par l'effet des
mortiers « Y » - le projectile atomique de l'époque dont nos
services de renseignements ignoraient même l'existence Vého où,
cette fois-ci, noyés <hr> leurs abris, les Allemands étaient
défendus jusque <hr> la mort par leurs propres mines. Vého, où
nous avons failli apprendre une fois pour toutes qu'il ne faut
repousser du pied ni un morceau de ferraille... ni un conseil,
même s'il est précipité. [...]
31 janvier 1946
ON RETROUVE SON CORPS
LA VEZOUZE
Domèvre (de notre correspondant). - Le 24 Janvier, <hr> le
courant de l'après-midi, Mme Kern quittait son domicile pour
aller, dit-elle, faire des courses au village Le soir, elle ne
rentra pas à la maison, et les journées de vendredi et de samedi
se passèrent sans que l'on sache ce qu'elle était devenue.
Dimanche après-midi, un chasseur qui longeait la rivière La
Vezouze, découvrit le corps d'une femme entre deux eaux,
accroché à une branche. Il s'agissait de Mme Kern.
L'Intéressée, âgée de 23 ans, était mariée depuis deux mois à
peine. On croit à un suicide.
16 octobre 1946
Les auteurs de l'attentat de Nonhigny sont arrêtés
Cirey-sur-Vezouze - La police mobile de Nancy, en collaboration
avec la gendarmerie de Cirey, vient d'arrêter les auteurs de
l'attentat de Nonhigny. Ce sont les frères Puech Pierre et
Louis, ce dernier repris de justice, tous deux domiciliés à
Cirey.
Nous donnerons tous détails sur ces arrestations <hr> notre
prochaine édition.
|
|
|
|
|
|
|