28 mars 1914 - n° 13 - p. 251
AC TES OFFICIELS
Nomination.
Par décision de Monseigneur l'Archevêque, M. l'abbé
oertel, précédemment curé d'Avricourt, a été nommé curé de
Vandoeuvre.
30 mai 1914 - n° 22
- p. 439
CHRONIQUE DIOCESAINE
Offices extraordinaires de la Semaine, signalés par MM. les
Curés.
[...] DOMJEVIN. - Pèlerinage de la Bonne-Fontaine, le 1er juin.
Messe en plein air, à 10 heures. - Sermon par M. l'abbé DITTE,
professeur à l'Ecole Saint-Sigisbert. - Vêpres à trois heures,
Le tramway de Lunéville-Blâmont forme un train spécial, à tarif
réduit, partant de Lunéville à 7 h. 50 et arrivant à Domjevin à
8 heures et demie.
25 juillet 1914 - n°
30 - p. 605
Nécrologie.
[...] Nous recommandons aussi aux prières de nos lecteurs
l'âme de Monsieur l'abbé
Arsène Thouvenin,
décédé le 22 juillet 1914.
Né à Fossieux, le 11 septembre 1842, ordonné prêtre le 29 juin
1868, M. l'abbé Thouvenin avait été successivement vicaire à
Ogéviller (1868), curé de Giriviller (1871), curé de Moivrons
(1876), curé de Lenoncourt (1889).
M. l'abbé Thouvenin était membre de l'Association de prières.
18 août 1914 - n° 32
- p. 636
Pouvoirs des Prêtres en temps de guerre.
Nous croyons utile de rappeler une seconde fois les réponses
données par la Sacrée Pénitencerie, le 15 mars 1912.
A une première question posée par Monseigneur Chollet, alors
évêque de Verdun, il a été répondu : « Tout soldat mobilisé
peut, ipso facto, être assimilé aux personnes qui sont en danger
de mort, et, pour ce motif, être absous par n'importe quel
prêtre présent. » Ainsi, tout homme, du jour où l'ordre de
mobilisation l'atteint, peut recevoir l'absolution de n'importe
quel prêtre, juxta regulas a probatis auctoribus traditas,
c'est-à-dire conformément aux règles établies par les moralistes
et les canonistes pour l'absolution in periculo mortis.
En réponse à une deuxième question, il a été déclaré par la
Sacrée Pénitencerie, que les prêtres-soldats gardent faculté de
célébrer la Sainte Messe, quand ils le pourront, et
d'administrer les sacrements, malgré l'irrégularité qu'en
combattant ils pourraient avoir encourue. La paix conclue, ils
devraient recourir à l'autorité compétente, s'il y avait lieu.
Enfin, la même Sacrée Pénitencerie déclare que « pendant la
guerre et sa préparation prochaine », c'est-à-dire aussitôt
qu'il est atteint par l'ordre de mobilisation, le clerc, tenu au
bréviaire, en est dispensé.
Nous rappelons que dans le cas d'extrême nécessité la formule de
l'Extrême-Onction est la suivante : « Per istam sanctam
Unctionem, indulgeat tibi Dominus quidquid deliquisti. Amen. »
Disons enfin que, par décision de la Secrétairerie d'État du 12
mars 1912, Sa Sainteté Pie X autorise tous les soldats à
s'imposer la médaille du Scapulaire, à condition qu'elle ait été
bénite, même si le scapulaire de laine ne leur a pas été imposé
auparavant.
30 novembre 1918 -
n° 48 - p. 743
Çà et là dans le diocèse libéré.
Des impressions rapportées de son voyage par M. le Vicaire
général Barbier, il ressort que les régions de Badonviller,
Blâmont et Cirey ont été très éprouvées par la guerre.
Placés entre les lignes, les villages de Montigny, Ste-Pôle,
Saint-Maurice, Neuviller, ont particulièrement souffert.
L'église de Montigny a été épargnée, sauf une brèche dans le mur
du nord et les vitraux brisés, elle a conservé son mobilier, ses
autels, sa sacristie, vide, mais non mutilée.
L'église et le presbytère de Ste-Pôle, de Neuviller sont par
terre, de l'église de St-Maurice il reste le clocher, de celle
d'Ancerviller il reste les murs, à la hauteur de la corniche
surmontant les fenêtres. Le presbytère d'Ancerviller a peu
souffert, à l'exception de 7 à 8 brèches assez légères à la
toiture.
Mêmes impressions de tristesse et de dévastations rapportées par
M. l'abbé Gigleux, curé de Tronville. Les églises de Vandières,
Norroy, Pagny-sur-Moselle, Chambley sont détruites,
Villers-sous-Prény est moins endommagé ; l'église est réparable.
A Tronville, l'église est intacte, mais les bancs ont été
arrachés. La bibliothèque de M. le Curé est brûlée. Les
habitants ont subi d'odieuses vexations.
Avillers, Bertrameix, Domprix sont délivrés depuis le 15
novembre. Avillers n'a pas trop souffert. Mais de Bertrameix et
Domprix, il reste environ 3 maisons par village.
Citons, d'après l'Eclair de l'Est (du 22 novembre), le
pittoresque récit de l'arrivée des premiers Français à Auboué,
le dimanche 17 novembre :
« Au cours des vêpres, M. l'abbé Kalbach, curé d'Auboué, avait
organisé eu l'honneur de la Sainte Vierge, la procession de la
délivrance. Derrière la croix marchaient des enfants porteurs
d'oriflammes, les jeunes gens et les jeunes filles ayant
bannières et drapeaux; puis venait la statue de la Vierge,
suivie par de nombreuses femmes. On chantait des cantiques ou le
nom de la France se répétait joyeusement, quand tout à coup une
clameur se fit entendre. Quatre autos arrivaient et de suite on
remarquait au volant des soldats français. En un clin d'oeil la
procession se replia sur elle-même, les autos furent entourés ;
des centaines de mains se tendaient vers les occupants. Ceux-ci
ne furent pas moins étonnés de se voir subitement enveloppés de
drapeaux, de bannières et d'oriflammes et ne pouvaient répondre
à toutes les questions.
« Enfin on laissa ces Messieurs continuer leur chemin, sur
l'assurance qu'ils donnèrent que les troupes franco-américaines
arriveraient le lendemain et la procession se remit en marche
pour achever son parcours.
« On rentra joyeusement à l'église et de tout coeur on y chanta
le Te Deum. Ce ne fut pas évidemment sans distractions, car trop
de joie était dans les coeurs et trop d'idées bourdonnaient dans
les esprits. Chaque famille pensait à ses absents et se berçait
de l'espoir de les revoir bientôt. »
Encore quelques détails tristement intéressants empruntés à
l'Eclair du 25 novembre :
« De toutes les conversations que nous avons eues (à Briey) avec
des personnes de tout rang et de toutes conditions, il ressort
que les Boches ont employé, avec une joie sadique, tous les
moyens que leur suggérait leur imagination infernale, de faire
souffrir, d'humilier, de blesser, de terroriser... Mais, malgré
tout, le courage régnait. Jamais le courage ne fit défaut et les
autorités civiles et religieuses n'hésitèrent jamais à protester
énergiquement contre toutes les illégalités commises... »
Le lendemain de l'armistice ils crochetaient la sacristie de
Briey, et volaient un ciboire, des ornements et du linge sacré.
Partout ils ont enlevé les cloches, après avoir volé le cuivre,
le cuir, la lingerie.
A Auboué, M. le Curé fit construire avec une large tôle une
cloche ! Les offices sont annoncés par un sonneur qui, avec un
gros marteau, fait sortir de cette cloche les sons que vous
devinez. En tout cas, elle était rudement harmonieuse
lorsqu'elle sonna l'armistice, la cloche historique d'Auboué !
La lettre de Monseigneur l'Évêque aux curés et prêtres des
régions libérées du diocèse a atteint M. l'abbé Barbier, curé de
Blâmont, - M. l'abbé Oliger, curé de Lixières-Fléville, qui
écrit (22 novembre) :
« Nos souffrances sont terminées. Dieu en soit béni ! Nous avons
tant prié; mes paroissiens et moi, et en particulier les enfants
de la paroisse. J'ai pu aller, autant que les Allemands me le
permettaient, exercer mon ministère dans les paroisses de
Gondrecourt-Aix tant éprouvées par la dévastation et quelquefois
aussi à Ozerailles. Ces pauvres gens étaient très touchés de ma
visite et je les consolais comme je pouvais. Le dimanche même
ils venaient à Fléville entendre la sainte Messe quand on le
leur permettait. »
De M. l'abbé Peccavy, curé de Béchamp-Mouaville (23 novembre):
« En arrivant à Béchamps, je n'ai trouvé que les maisons toutes
ouvertes, et remplies des derniers débris laissés par les
Allemands en retraite; chez mes pauvres paroissiens évacués en
septembre pour la Belgique, j'ai reconnu quelques meubles
souillés : chez moi c'est le même état de malpropreté et de
pillage... Je n'ai eu de satisfaction qu'en entrant dans une
église; elle est encore à peu près dans l'état où je l'ai
laissée en 1915 : les sacristies étaient fermées à clef.
« A Mouaville, j'ai trouvé environ 60 personnes, heureuses de
mon retour... Mon église ici a plus souffert, elle avait été en
partie dévalisée en septembre 1914. »
Du vénérable About, curé de Gondrexange, voisin et ami du
diocèse (17 novembre):
« Nous avons été les premiers à acclamer le retour des troupes
françaises dans nos régions : notre population leur fait un
accueil délirant qu'il serait trop long de décrire, c'en était
fait par la grâce de Dieu du terrorisme militaire prussien... Un
de mes voeux les plus chers, qui ne sera pas probablement
réalisé, serait de mourir prêtre nancéien. Dieu me tiendra
compte, je l'espère, de ce désir s'il ne l'exauce pas... «
La lettre adressée à M. l'abbé Léonard, retiré à l'hospice de
Labry, nous est revenue avec la mention « décédé ». Nous le
recommandons d'autre part aux prières des lecteurs.
Nos prêtres soldats et aumôniers militaires.
Signalons la présence, très remarquée, à l'entrée des troupes
françaises à Metz, de M. l'abbé Godefroy, redevenu pour la
circonstance et sur l'invitation du colonel du régiment,
l'aumônier du 153e. La soutane noire, décorée de la fourragère,
de la médaille militaire, de la croix de guerre, du vaillant
aumônier, ne pouvait manquer de produire une excellente
impression sur les religieuses populations messines.
Nous ne pouvons rien dire encore de l'impression produite par
les dix palmes de M. l'abbé Umbricht, dans les régions de
Colmar, d'Obernai, de Saint-Odile et à Strasbourg. Mais nous
savons qu'il y était, et à une place d'honneur. Nous savons
aussi sa joie, de revenir, avec les vainqueurs, sur sa terre
natale.
Nous tenons à féliciter chaleureusement M. l'abbé Vautrin, curé
de Faulx, des deux citations qu'il a obtenues en 1914-1915,
alors qu'il était brancardier à la 73e Division, et que sa
modestie a réussi à cacher depuis quatre ans même à ses
meilleurs amis.
Mêmes éloges, mais aussi mêmes reproches à M, l'abbé Renault,
curé de Domêvre-sur-Vesouze, qui porte aussi le ruban de la
croix de guerre,
7 décembre 1918 - n°
49 - p. 763
Çà et là dans le diocèse libéré
Monseigneur a reçu (25 novembre) de bonnes nouvelles de M.
l'abbé Pierson, curé de Génaville, dont la santé reste bonne,
malgré les privations et la pénurie de vivres.
De M. l'abbé Rolland, curé de Beuveille (23 novembre):
« Avec la liberté de l'armistice, votre lettre paternelle, la
première que je reçois après cette longue captivité, vient nous
apporter votre saint baiser de l'affection et de la consolation
...
« Grâces à Dieu! je reste en bonne santé après avoir assuré
comme j'ai pu le service religieux à Beuveille, à Doncourt, à
Pierrepont et à Han (Meuse).
De M. l'abbé Nau, curé de Hussigny (25 novembre) :
« Ce que j'ai fait pour mon peuple, je le devais faire. J'ai
fait pour lui le sacrifice de ma liberté ; j'étais prêt à faire
celui de ma vie, il m'a fallu une protection spéciale du Ciel
pour échapper au danger, là où tant de mes infortunés confrères
sont tombés.
« Je vous dirai un jour nos souffrances. Elles ont été
malheureusement trop fortes pour le doux abbé Rollinger qui y a
succombé et qui a été trouvé mort dans son lit après notre
retour de Coblentz.
« Je reste seul avec des ruines matérielles autour de moi.
Cinquante maisons de la paroisse ont été incendiées, parmi
lesquelles je compte la maison du Bon Dieu. Bien que la voûte de
l'église ait résisté aux flammes, il ne m'a pas été possible
d'utiliser le bâtiment. Je fais les offices dans la salle de
patronage. »
De M. le chanoine Muel, curé de Longwy-Bas (27 novembre) :
« Encore sous la vive impression des derniers événements, je ne
puis traduire tous les sentiments qui s'agitent au fond de mon
coeur. Le magnifique triomphe de notre chère Patrie,
l'effondrement de la puissance infernale qui nous opprimait, la
fin du cauchemar sanglant, la vie nouvelle qui va commencer, que
d'émotions ! »
De M. le chanoine Bazelat, curé de Villerupt (25 novembre):
« C'est grâce au travail que j'ai pu triompher de l'énervement
de ma captivité, car je ne pouvais aller en liberté que jusqu'à
Thil; encore fut-il un temps qui a duré plus d'une année où je
ne pouvais même pas aller voir mes malades de l'hôpital de
Candbonne, sans être accompagné d'un soldat armé. Mais depuis
l'Assomption dernière, ma santé a été tellement altérée par les
privations de toute sorte et par la fatigue du ministère,
surtout des confessions (j'ai en jusqu'à 15.000 communions par
an, bien que ma population soit descendue de 10.000 à 3.000),
que j'en suis réduit à ne plus pouvoir ni manger ni dormir, et
depuis le 17 novembre où j'ai fait un dernier effort pour
célébrer nos deux messes et donner l'allocution, je suis obligé
de garder la chambre el le lit la plupart du temps.
« J'ai pour me remplacer un des curés d'Esch qui a laisse sa
grande paroisse à ses vicaires et a bien voulu venir lui-même,
surtout à cause de l'épidémie de grippe espagnole qui sévit en
ce moment. »
De M. l'abbé Bourgeois, curé de Réhon (25 novembre): « Nous ne
savons plus écrire, - cela même nous était interdit, sauf un
bout de carte aux prisonniers.
« ...Depuis le 1er août 1914 jusqu'aujourd'hui 25 novembre, j'ai
distribué 109. 236 communions a Réhon, Méxy, Cutry et Haucourt.
Et encore depuis février 1916 je ne pou vais aller à Méxy et à
Cutry que le dimanche et à Haucourt une fois par mois. »
De M. l'abbé Guilminot, curé de Gorcy (26 novembre) :
« Enfin nous voilà réunis au centre de notre vie spirituelle.
Pendant quatre ans, nous avons été sans évêque, quoique
Monseigneur de Namur ait été chargé par le Souverain Pontife de
l'administration du pays occupé, nous ne l'avons jamais vu; nous
n'avons jamais pu correspondre avec lui, l'autorité allemande
s'y opposant formellement. Monseigneur fut alors obligé de
donner à M. le Curé de Longwy-Bas les pouvoirs de vicaire
général.
Jusqu'à sa mort, M. l'abbé André a administré avec un courage
héroïque, malgré son état de santé et des montées et chemins
impossibles, la paroisse de Ville-Houdlémont. Depuis sa mort, en
février 1917, M. l'abbé Guilminot a dû se charger, avec Gorcy,
de Ville-Houdlémont et de Saint-Pancré. Puis, très fatigué,
atteint de la grippe espagnole, il a dû se retirer pendant trois
mois à l'Hôtel-Dieu de Mont-Saint-Martin. Voyant que son absence
devait se prolonger outre mesure, M. Guilminot avait demandé aux
Allemands l'autorisation pour un R. P. Rédemptoriste de venir
administrer la paroisse de Gorcy. L'autorisation fut accordée...
la veille de l'armistice.
Pour l'instant, la santé de M. le Curé de Gorcy est meilleure,
il espère se rétablir complètement. La paroisse et celle de
Ville-Houdlémont sont administrées par le R. P. Lupi, prêtre
d'origine italienne, mais dont les parents habitent la France.
M. le Curé de Saint-Remy va à Saint-Pancré depuis l'armistice.
De M. l'abbé Gérardin, curé de Baslieux (23 novembre) : « Il y a
plus d'un an que je n'ai pu voir un prêtre français : c'était là
ma privation la plus pénible. »
De M. l'abbé Gérfaux, curé de Sancy:
« Nous avons été malheureux, bien malheureux ! Après
Audun-le-Roman, Sancy a été la localité la plus éprouvée de da
région, non seulement au début de la guerre, mais pendant toute
sa durée. J'avais obtenu des Allemands l'autorisation d'exercer
le ministère à Bonvillers, et non sans difficultés... Je
continue, mais quel soulagement de pouvoir maintenant aller dire
la sainte Messe à Bonvillers sans être escorté d'un soldat le
fusil sur l'épaule. »
Le R. P. d'Aubazac, de l'Ecole apostolique des P. Maristes de
Leiffert, administre depuis quatre ans la paroisse de
Mont-Saint-Martin.
M. l'abbé Colin, curé de Bertrambois, a assisté au pillage des
églises de Cirey, Tanconville. Dans la chapelle de l'Orphelinat
de Cirey, le fond de l'autel a été démoli sous prétexte de
chercher l'entrée d'une cave.
Monseigneur a reçu encore des nouvelles de M. l'abbé Martin,
curé d'Ugny; il a été heureux de revoir M. l'abbé Vary, curé de
Trieux, sauvé du siège de Longwy, échappé trois fois aux
conseils de guerre allemands, et M. l'abbé Monbert, curé de
Petit-Failly dont la paroisse et celle de Grand-Failly sont
dévastées et incendiées. Il les a quittées depuis deux ans.
Toutes les lettres, est-il besoin de le dire, parlent avec
émotion de la mort Monseigneur Turinaz, remercient Monseigneur
l'Evêque de l'affectueux salut qu'il a envoyé aux prêtres
libérés. Beaucoup signalent que sous le coup de l'épreuve les
paroisses sont devenues plus unies, plus chrétiennes. Nous
savons encore que M. Vouaux, curé de Jarny, M. Daniel, curé de
Conflans, ont passé quelques jours de permission dans leurs
paroisses. Jarny a eu son clocher décapité et un quartier
incendié en 1914. Il y a encore aujourd'hui près de 600
habitants.
14 décembre 1918 -
n°50 - p. 778
Dépôts d'objets d'église provenant des paroisses envahies
Sa Grandeur Monseigneur Benzler, évêque de Metz, a informé
Monseigneur l'Evêque qu'il tenait à sa disposition une quantité
assez notable d'objets d'église provenant des paroisses menacées
d'évacuation ou de destruction et déposés à l'Evêché de Metz par
les autorités militaires ou les aumôniers catholiques allemands.
Il s'en trouve en particulier des paroisses suivantes:
Bouxières-sous-Froidmont, Chambley, Dampvitoux, Eply, Euvezin,
Hannonville, Jeandelize et Puxe, Longuyon, Nomeny, Raucourt,
Saint-Julien-les-Gorze, Thézey-Saint-Martin, Tronville et
Puzieux, Vaucourt, Vilcey-sur-Trey, Vittonville, Xammes et
Xonville.
M. l'abbé Colin, curé de Bertrambois, est aussi détenteur de
quelques vases sacrés, d'une certaine quantité d'ornements,
linges, soutanelles, etc., appartenant aux églises d'Angomont,
Saint-Sauveur, Le Val, Repaix, Verdenal. Le tout a été déposé au
presbytère de Bertrambois par les aumôniers allemands.
28 décembre 1918 -
n° 52 - p. 806
oeuvre des Eglises dévastées
Le moment est venu d'attirer à nouveau l'attention de MM.
les Curés et des fidèles sur cette oeuvre si importante et de
renouveler, en les mettant au point, un certain nombre d'avis
donnés au cours de ces dernières années.
I. C'est en 1915, par une ordonnance du 21 juin (Semaine
religieuse, 1915, p. 402), que Monseigneur Turinaz a établi pour
le diocèse de Nancy, en la rattachant très étroitement à l'OEuvre
générale de Paris, une oeuvre des églises dévastées, ayant pour
but principal de préparer les ornements, linges, vases sacrés et
autres objets nécessaires à la célébration, du culte dans les
paroisses éprouvées par la guerre.
L'appel adressé par Monseigneur l'Évêque à la piété et à la
charité des fidèles a été entendu. Communautés religieuses,
associations pieuses de dames et de jeunes filles, paroisses,
patronages et ouvroirs paroissiaux, ont rivalisé de zèle pour
confectionner des ornements et préparer des linges sacrés. Un
certain nombre de dons - quelques-uns très touchants sur
lesquels nous aurons l'occasion de revenir un jour - nous sont
aussi venus du dehors, parfois de régions très éloignées. A la
date du 1er janvier 1917, nous avions déjà en réserve 170
ornements, 3 chapes, 150 aubes, 340 surplis, 60 étoles, 200
pales et des linges d'autel en quantité considérable. Les
épreuves par lesquelles a passé la ville de Nancy pendant ces
deux dernières années ont nécessairement suspendu les travaux et
les envois. Au nom de Monseigneur l'Évêque, qui unit sa prière à
celle de son vénéré prédécesseur pour nos chères églises
lorraines tombées au champ d'honneur, nous recommandons à
nouveau et très instamment cette oeuvre si belle et très utile.
II. Nous commencerons très prochainement la distribution des
objets préparés et elle se poursuivra à mesure que les demandes
nous seront adressées. Auparavant, toutefois, nous avons
l'intention d'organiser, vers le printemps, à une date qui sera
ultérieurement fixée, une Exposition générale des travaux et des
dons. Monseigneur l'Evêque veut bien la prendre sous son
patronage et nous promettre de présider la cérémonie
d'inauguration et de bénédiction.
Cette Exposition aura lieu dans des locaux mis obligeamment à
notre disposition par la Maison-Mère de la Congrégation de la
Doctrine chrétienne, 149, rue St-Dizier. Nous désirons vivement
y voir figurer tous le travaux si pieusement préparés et tous
les dons si généreusement offerts. Nous prions en conséquence
les paroisses, les communautés religieuses, les oeuvres et
associations pieuses, les personnes charitables, qui auraient
l'intention de donneur leur concours à notre oeuvre, de nous
faire parvenir leurs envois avant la fin de février. Ils peuvent
être adressés, soit à l'Évêché, soit au numéro 23 de le rue
Saint-Michel, à Mme de Laissardière ou à Mme de La Chapelle.
III. En même temps que des objets neufs, nous avons reçu aussi,
de quelques paroisses et communautés, des ornements, du linge
d'autel, des vases sacrés et d'autres objets utiles au culte,
dont ces paroisses ou communautés ne se servaient pas et
qu'elles ont donnés charitablement. D'autres sacristies
abondamment pourvues voudront peut-être suivre cet exemple et se
dépouiller d'une partie de leur superflu pour donner le
nécessaire aux pauvres églises dévastées. Nous les en remercions
à l'avance. Les dons peuvent être envoyés à l'une ou à l'autre
des adresses précédemment indiquées.
IV. Quelques personnes charitables nous ont aussi envoyé des
bijoux, des objets d'or et d'argent qu'elles nous ont demandé de
transformer en calices et en ciboires : forme délicate de
charité pieuse que Notre Seigneur ne peut que bénir très
particulièrement.
V. Il y a quelque temps (octobre 1915), nous exprimions le désir
que MM. les Curés des paroisses ravagées par la guerre
voulussent bien nous envoyer des photographies et des cartes
postales de leurs malheureuses églises en ruines. Plusieurs y
ont répondu. Nous renouvelons aujourd'hui cette prière. Nous
voudrions pouvoir exposer, puis conserver avec soin - souvenir
émouvant et douloureux pèlerinage à travers des ruines saintes -
une collection complète de ces pieuses reliques. MM. les Curés
qui voudront bien nous aider à réaliser ce projet pourront
envoyer ces cartes et ces photographies à M. le chanoine
Thouvenin, directeur des oeuvres diocésaines, à l'Evêché.
VI. Nous rappelions plus haut que notre oeuvre diocésaine a été
rattachée dès la première heure à l'oeuvre de Paris, qui a son
siège 3, rue Oudinot. Après entente avec cette oeuvre et pour
simplifier nos opérations, il a été décidé que nous
commencerions par distribuer d'abord à nos églises lorraines
tous les objets confectionnés ou préparés dans le diocèse. C'est
au nom de l'oeuvre générale, d'ailleurs, que nous ferons ces
attributions, mais elle-même, dont les réserves, venues de la
France entière, sont très considérables, veut bien compléter ce
qui nous manquera nécessairement et mettre à notre disposition,
comme à la disposition des divers diocèses envahis, les trésors
de toute sorte qu'elle a patiemment et charitablement
rassemblés. Nous lui en exprimons une fois de plus notre
profonde gratitude.
VII. Plusieurs de MM. les Curés nous ont déjà transmis, au cours
de la guerre, les réponses aux questionnaires que nous avons
envoyés, de la part du Comité de Paris, à toutes les paroisses
qui nous les ont demandés. Ces réponses sont, à la date
d'aujourd'hui, au nombre de 32: Ancerviller, Arraye, Bernécourt,
Crion, Denoeuvre, Franconville, Gellenoncourt, Gerbéviller,
Grosrouvres, Hériménil, Leyr, Limey, Lironville, Loisy,
Magnières, Maixe, Mattexey, Moineville, Moivrons, Noviant-aux-Prés,
Rehainviller, Rogéville, Ste-Geneviève, Seranville, Serres,
Sionviller, Vallois, Villers-en-Haye, Villers-les-Moivrons,
Vitrimont, Waville, Xermaménil. Quelques-unes de ces demandes
ont pu recevoir déjà un accueil favorable. Mais pour la plupart
MM. les Curés ont préféré - et c'était sagesse pendant tout le
temps que nos paroisses restaient paroisses du front - attendre
la fin des hostilités. Ceux qui auraient quelques modifications
à apporter à leurs demandes voudront bien nous les faire
connaître sans retard. On voudra bien nous dire aussi, pour
toutes ces demandes anciennes, quand et où l'on désire que soit
fait l'envoi des objets demandés.
Quant aux églises dévastées pour lesquelles il ne nous a pas été
fait de demande - et il nous semble qu'elles sont encore
malheureusement très nombreuses - nous prions instamment MM. les
Curés de vouloir bien y songer sans tarder. Voici comment nous
leur proposons de procéder: ils nous avertiront, et nous leur
adresserons aussitôt un questionnaire qu'ils n'auront qu'à
remplir et à nous renvoyer' ensuite pour que nous-même, après
avoir approuvé leur demande, la fassions parvenir au Comité de
Paris,
Pour les paroisses sans curé ou dont le curé est mobilisé, nous
prions MM. les Doyens de vouloir bien prendre en mains leurs
intérêts. Ils se concerteront avec le curé chargé du service
religieux ou avec le curé mobilisé, pour faire au plus tôt les
demandes nécessaires.
VIII. Il n'est pas inutile de rappeler que l'oeuvre des églises
dévastées de la rue Oudinot peut encore rendre d'autres services
très appréciés. Ainsi que nous le disions au mois de décembre
1915 (Semaine Religieuse, 1915, p. 775), l'oeuvre, pour assurer
un meilleur fonctionnement, s'est divisée en deux commissions.
La première continuant de s'occuper plus particulièrement de
fournir aux églises dévastées les objets nécessaires à la
célébration du culte, la seconde a reçu comme attribution
d'encourager par des subventions en argent l'aménagement de
locaux provisoires dans les paroisses où l'état de l'église ne
permettrait pas d'y réunir les fidèles, en attendant que l'on
pût s'occuper de la reconstruction proprement dite et complète
de l'église. Un questionnaire spécial (questionnaire n° 2) a été
envoyé à ceux de MM. les Curés qui ont eu une demande de ce
genre à adresser et le Comité de Paris y a répondu par l'envoi
de subventions. Si quelques paroisses se trouvent encore dans
cette situation - c'est-à-dire s'il est utile, avant la
construction totale de l'église, d'assurer un local provisoire
ou de faire au local actuel quelques réparations urgentes, -
nous prions MM. les Curés de nous en informer. Ils recevront
aussitôt le questionnaire spécial qu'ils rempliront et nous
retourneront. Nous appuierons bien volontiers leurs demandes
auprès du Comité de Paris.
IX. Terminons ces avis par une dernière observation.
Les dons des bienfaiteurs peuvent être faits avec une
affectation spéciale pour telle paroisse. L'intention des
donateurs sera toujours fidèlement respectée. Leur don sera
transmis à la paroisse désignée par eux et complété par l'oeuvre
s'il y a lieu.
L'oeuvre des églises dévastées,- soit l'oeuvre générale de Paris,
soit notre oeuvre diocésaine - peut aussi servir d'intermédiaire
à tous ceux qui voudraient adopter plus particulièrement une
paroisse dévastée et y prendre à leur charge les frais de
rétablissement du culte, à tous ceux et à toutes celles qui
voudraient être « parrains » ou « marraines » d'une église.
Plusieurs personnes peuvent d'ailleurs se grouper. Une paroisse
même peut se réunir pour adopter une église en ruines. Nous
comptons déjà, dans ce diocèse, quelques paroisses ainsi
charitablement adoptées.
L. JÉROME,
Vicaire général.
oeuvre des Presbytères dévastés
On nous a demandé s'il était nécessaire d'envoyer immédiatement
au Grand Séminaire ou à l'Evêché, les meubles, objets, etc., que
l'on destine aux Presbytères dévastés. Etant donné la difficulté
des transports et l'éloignement de Bosserville, la chose n'est
pas toujours possible.
Réponse. - Les dons peuvent être conservés provisoirement. Il
suffit de signaler à M. la Chanoine Thouvenin, 26, rue de la
Pépinière, Nancy, la nature des dons, l'adresse, et s'il y a
lieu, la date à laquelle on désire que ces objets soient
enlevés.
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