3 janvier 1931 - n° 1
- p. 1
Nécrologie
Monseigneur le Vicaire capitulaire recommande, aux prières
du Clergé et des fidèles du diocèse, l'âme de M. l'abbé Aimé
FRANÇOIS, décédé le 29 décembre 1930.
Né à Xousse, le 3 avril 1857, ordonné prêtre le 15 juillet 1883,
M. l'abbé Aimé FRANÇOIS
avait été successivement :
Vicaire à Einville (1883); curé de Saint-Marcel (1886); curé de
Verdenal (1893); aumônier des Soeurs de la Foi à Haroué (1915) ;
curé de Dommartemont (1919) ; retiré à la collégiale de
Bon-Secours (1928).
M. l'abbé Aimé FRANÇOIS était membre de l'Association de
Prières.
7 mars 1931 - n° 10
- p. 133
Itinéraire de la tournée de Confirmation dans
l'arrondissement de Lunéville et la ville de Nancy
[...] Jeudi 11 juin. - A 9 heures. - Badonviller :
Ancerviller, Bionville, Neuviller, Nonhigny, Pierre-Perrée, Raon-les-Leau,
Sainte-Pôle.
A 3 heures. - Cirey : Bertrambois, Petitmont, Tanconville.
Val-et-Châtillon, Angomont, Bréménil.
Lundi 15 juin. - A 9 heures. - Blâmont : Avricourt, Barbas,
Chazelles, Frémonville, Gogney, Harbouey, Repaix, Verdenal.
A 3 heures. - Leintrey : Amenoncourt, Autrepierre, Vaucourt,
Vého, Xousse .
Mardi 16 juin : A 9 heures. - Ogéviller : Blémerey, Domèvre,
Domjevin, Herbéviller, Mignéville, Saint-Martin.
A 3 heures. - Thiébauménil : Bénaménil, Emberménil, Laneuveville-aux-Bois,
Manonviller, Marainviller.
4 avril 1931 - n° 14
- p. 212
HISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE
Les fêtes de béatification de saint Pierre Fourier, à Nancy
(3-7 Juillet 1731)
On a célébré l'au dernier, le deuxième centenaire de la
béatification du Père Fourier, curé de Mattaincourt, qui eut
lieu à la basilique Saint-Pierre, le 29 janvier 1730.
C'était un événement religieux bien lorrain, dont le comte
Spada, résident de Lorraine à Rome, donna une relation à la
duchesse régente, veuve de Léopold. Au lendemain des malheurs
qui avaient accablé leur pays pendant le siècle précédent, dans
la joie de la paix et de l'indépendance retrouvées, nos ancêtres
furent heureux d'acclamer celui qui en avait été le ferme
défenseur, tout en répandant à profusion les lumières et la
charité de l'Evangile. Avant de quitter Rome, le postulateur de
la cause du Réformateur des Chanoines réguliers, le P. PIART,
abbé de Domèvre (1), avait organisé un triduum à la gloire du
nouveau bienheureux : l'église Saint-Nicolas-des-Lorrains ayant
été jugée de dimensions insuffisantes, ces fêtes eurent lieu à
Sainte- Marie-de-la-Paix.
Dès son retour en Lorraine, le P. Piart fit préparer dans les
maisons de son Ordre et dans les couvents des religieuses de
Notre-Dame, des cérémonies d'action de grâces.
Celles de Nancy eurent lieu du 5 au 7 juillet 1731, au monastère
de la Congrégation de Notre-Dame, qui se trouvait dans la rue de
la Congrégation, actuellement rue Maurice-Barrès. Elles furent
annoncées dans toute la ville par une invitation distribuée aux
Chapitres, Communautés séculières et régulières, et chez les
personnes les plus distinguées. Un exemplaire de ce document
vient d'être trouvé aux Archives départementales de
Meurthe-et-Moselle, et placé, par les soins de M. Marot, dans
une des galeries de l'hôtel de la Monnaie. Mme la Supérieure du
Monastère de Regina Coeli (2), nous a très aimablement donné en
communication la Relation de la décoration et des cérémonies
faites en notre Monastère de la Congrégation Notre-Dame de Nancy
du trois au sept juillet 1731 pour la solennité de la
béatification du Bienheureux Pierre Fourier. C'est un rapport
qui fut envoyé par les religieuses de Notre-Dame à toutes les
maisons de l'Ordre. Il nous permet d'illustrer le document des
Archives de Meurthe-et-Moselle.
A l'entrée de la porte du monastère, sur la rue, un tableau de
quinze pieds, représentant le Bon Père, portait l'invitation aux
fêtes. Les parois de la cour disparaissaient sous de belles
tentures ; l'église était également ornée d'un triple rang de
riches tapisseries; le second « d'une haute lisse superbe »,
représentait l'histoire de Scipion travaillée en or, en argent
et en soie (3). La duchesse Elisabeth-Charlotte les avait
envoyées du château de Lunéville, avec une voiture d'argenterie,
par un officier chargé d'ordonner la décoration et de ne rien
négliger pour l'éclat de la fête; des devises charmantes et
présentées ingénieusement, rappelaient la vie et les vertus du
Bon Père.
Dans le sanctuaire, trois tableaux : au centre le Bienheureux,
et de chaque côté la Mère Alix le Clerc et la Mère Angélique
Milly, seconde supérieure de la Maison de Nancy. Une estrade
avait été dressée pour trente musiciens « y compris la simphonie,
trompettes, timbales, basson et flutes traversières, qui étaient
avantageusement placés pour être ouïs sans confusion ». Un autel
dédié au nouveau Bienheureux et orné de son portrait (4) avait
il été placé dans le sanctuaire. Toutes les garnitures, lustres,
chandeliers, châsses, reliquaires, étaient en or ou en argent
enrichis de cristaux et pierres précieuses; à lui seul, le «
melchisedec » avait onze cents diamants enchâssés dans l'or le
plus pur. Le pavé du choeur et les gradins de l'autel étaient
couverts d'un grand tapis de Turquie. La Cour de Lorraine
n'était pas en reste d'admiration et de reconnaissance, pour la
glorification de Pierre Fourier.
L'ouverture de la solennité fut faite, le 3 juillet, par le
chanoine Nicolas, docteur eu théologie, écolâtre de l'insigne
Eglise primatiale, « notre digne supérieur qui avant la lecture
de la bulle de béatification de N. R. P. fit un discours des
plus pathêtiques. »
(A suivre.) P. FIEL
(1) L'abbé de Domèvre était accompagné à Rome par le P. Gérard,
professeur de théologie à l'abbaye de Saint-Pierremont, et par
le P. Ignace Hurault, prieur de Saint-Remy de Lunéville. Ils
rentrèrent en Lorraine par Strasbourg. Le Supérieur des
chanoines réguliers de cette ville était le frère d'Ignace,
Benoit Hurault, qui cumulait cette charge avec celle de
coadjuteur de l'abbaye d'Autrey.
(2) A Voght, Limbourg hollandais.
(3) Ces tapisseries, qui avaient été emportées par le duc
François III, lors de la renonciation au duché de Lorraine,
furent ensuite transportées à Vienne. Nous croyons savoir
qu'elles sont actuellement déposées à Londres, en gage d'un
emprunt contracté par la République autrichienne.
(4) Ce portrait, qui est actuellement à la cathédrale de Nancy,
sera reproduit sdans une étude en préparation, sur l'oeuvre de
son auteur.
9 mai 1931 - n° 19 -
p. 284
Réception par Monseigneur l'Evêque du Personnel enseignant
des Ecoles libres
Monseigneur, désireux d'entrer sans retard en relations avec
le Personnel enseignant des écoles et des externats libres de
son diocèse, avait prié l'Inspecteur diocésain de le convoquer,
pour le jeudi 30 avril, à 10 heures.
Maîtres et institutrices répondirent avec reconnaissance à cette
invitation, et le salon de l'Evêché se trouva occupé non
seulement par le Personnel de Nancy, mais par les directeurs et
directrices - plusieurs accompagnés de leurs collaborateurs ou
collaboratrices - des écoles ou externats de Lunéville, Toul,
Baccarat, Joeuf, Longuyon, Houdemont, etc ...
En termes très délicats, Mgr Jérôme, directeur diocésain de
l'Enseignement, présenta l'assemblée à Sa Grandeur, rappelant
les services rendus par l'lnspection diocésaine ; par le
Syndicat lorrain de l'Enseignement libre, institué par Mlle
Guillaume, fondatrice et directrice du Cours secondaire
Marguerite de Lorraine, et sa Maison de vacances et de repos, de
BLAMONT; par l'Association des Institutrices, dont le centre est
au Cénacle, et sa Caisse de retraite : l'Abeille lorraine; il se
plut à rendre témoignage au dévouement, au désintéressement et à
la valeur pédagogique de tous et de toutes, et, comme voici
bientôt vingt-cinq ans que M. le chanoine Eugène Martin remplit
les fonctions d'Inspecteur, il n'eut garde d'omettre de signaler
le fait.
Monseigneur commença par remercier, au nom du diocèse, M. le
chanoine inspecteur ; puis, il loua les promoteurs et
administrateurs de l'Abeille lorraine, dont le bienfait s'ajoute
à celui des caisses d'Assurances sociales; de l'Association des
Institutrices, qui est d'un si grand réconfort pour les âmes; du
Syndicat lorrain de l'Enseignement libre, dont les secours sont
si appréciés et la Maison de Blâmont, si utile.
Il dit le haut intérêt qu'il porte à l'Enseignement libre;
souhaita de voir, non seulement se maintenir les écoles et
externats qui existent, mais s'en ouvrir d'autres; applaudit à
la création prochaine d'une école, à Saint-Epvre; promit de
s'employer de tout son pouvoir à améliorer la condition du
personnel enseignant; laissa concevoir l'espoir d'une visite aux
écoles de Nancy, cet été, comme en ont été gratifiées déjà
celles de la Cathédrale et de Lunéville, et donna, comme
souvenir, à tous les assistants, ravis de son accueil si
aimable, une carte-image, portant au recto sa photographie et,
au verso, ses armes en couleurs.
Au nom de tout le personnel enseignant, l'Inspecteur diocésain
offre à Sa Grandeur et à Mgr Jérôme l'hommage d'une profonde
gratitude et l'assurance d'un entier dévouement à l'éducation de
l'enfance.
E. M.
13 juin 1931 - n° 24
- p. 295
Itinéraire de la tournée de Confirmation
Nous rappelons l'itinéraire de la tournée de Confirmation,
dans la semaine du 14 au 21 juin:
Lundi 15 juin. - A 9 heures. - Blâmont: Avricourt, Barbas,
Chazelles, Domèvre, Frémonville, Gogney, Harbouey, Herbéviller,
Repaix, Verdenal.
A 15 heures, - Leintrey : Amenoncourt, Autrepierre, Vaucourt,
Veho, Xousse.
Mardi 16 juin. - A 9 heures. - Ogéviller : Blémerey, Domjevin,
Mignéville, Saint-Martin.
A 15 heures. - Thiébauanénil : Bénaménil, Emberménil,
Lanuveville-aux-Bois, Manonviller, Marainviller. [...]
4 juillet 1931 - n°
27 - p. 341
Retraites ecclésiastiques
[...] La seconde retraite pastorale, prêchée également par
le R. P. DARGENT, commencera au Grand Séminaire, le lundi 27
juillet à 17 heures, et se terminera le samedi 1er août. Sont
convoqués à cette retraite :
MM.
[...] Barbier, doy. de Blâmont.
[...] Demoyen, d'Emberménil
[...] Gérard, de Repaix.
[...]Pertusot, de Verdenal.
4 juillet 1931 - n°
27 - p. 349
Chronique de la Tournée de Confirmation
« Quand la nouvelle se propagea dans notre paroisse que Votre
Excellence devait lui faire l'honneur de la visiter, de fut,
dans l'ensemble de la population, un mouvement de joie et de
fierté, et vous venez, Monseigneur, d'en avoir le témoignage. »
Ces paroles que M. le Curé d'Ogéviller adressait au Premier
Pasteur du diocèse, en le recevant dans son église, sont vraies,
non seulement pour cette paroisse, mais pour toutes les
paroisses de ville, et de campagne que Sa Grandeur a visitées :
cette tournée de confirmation fut vraiment une émouvante
manifestation de l'esprit religieux des catholiques lorrains,
La troisième étape de la tournée commença par Blamont, le matin
du lundi 15 juin. Recevant Son Exeellence dans sa belle église,
qui n'apparaît plus avoir été une douloureuse victime de la
guerre, le vénéré Curé-Doyen, tout en s'excusant de n'être pas
historien, se servit très judicieusement du livre de M. le chanoine Dedenon, sur
le Blamontois, pour lui donner un aperçu
de ce que fut cette petite capitale des sires de Blamont. Il
n'eut garde d'oublier le Collège, qui subsista de 1813 à 1870,
et fut une pépinière de chrétiens à la foi solide et de prêtres.
Et il s'étendit sur les misères de la guerre, qui lui causa de
fréquentes et mortelles alarmes.
M. le docteur Hanriot, maire, professeur honoraire au Lycée
Louis-le-Grand, qui fut son « compagnon d'infortune aux mauvais
jours d'août 1914 », fit son éloge, en présentant à Son
Excellence le conseil municipal : « Pendant quatre longues
années, dit-il, notre vaillant Doyen est resté - tel le bon
berger au milieu de son troupeau, soumis aux vexations
continuelles de l'ennemi, souffrant cruellement dans son coeur de
fils, de français et de prêtre. La tempête apaisée ... trop
modestie, il n'a rien demandé, et il n'a rien reçu. « Pauper,
servus et humilis, il a continué à remplir noblement sa noble
tâche. Et voilà pourquoi j'aime notre Pasteur ». Ce témoignage,
rendu par un témoin oculaire, premier magistrat de la cité,
n'est-il pas comme une citation à l'ordre du diocèse ?
M. le Maire se fit aussi une joie de présenter le « joli bouquet
de huit prêtres distingués » que fournit à l'Eglise, presque à
la même date, « ce coin de terre lorraine qui, de tout temps a
été fertile en vocations sacerdotales »; nommons, au moins, les
morts : M. l'abbé Xilliez, agrégé de philosophie; le R.P.
Marchal, o. m. i., missionnaire au Transvaal ; M. l'abbé Mottin,
ancien professeur au petit séminaire.
Pressé par l'heure, Monseigneur ne put se rendre ni à l'hospice,
ni à la maison de vacances, créée à Blamont par le syndicat
lorrain des institutrices libres; il en exprima son vif regret à
Mme la Supérieure et à Mlle la Directrice.
En arrivant à Leintrey, vers trois heures, Son Excellence fut
frappée de la majestueuse beauté du plateau lorrain, en cette
verte saison. Voici douze ans, il n'avait pour toute végétation
que des chevaux de frise et des fils de fer barbelés cachés dans
les herbes folles. Quelle émouvante manifestation du courage, de
la ténacité, et de l'endurance de nos population rurales ! Et
voici que, dominant les toits rouges du village, se présente une
haute, vaste et magnifique église. Leintrey a beaucoup souffert;
mais comme il est aujourd'hui récompensé de ses longues
souffrances !
M. le Curé fit à Sa Grandeur les honneurs de sa « cathédrale »,
et lui dit la part considérable que prirent à son érection Mgr
Thouvenin et la Coopérative des Eglises. Il esquissa ensuite
l'histoire de cette très ancienne paroisse qui, jusqu'en 1802,
appartint au diocèse de Metz et qui, jusqu'à la Révolution, fut
desservie par les Chanoines réguliers de l'abbaye de Domèvre-sur-Vezouze.
Le lendemain matin, à Ogéviller, Monseigneur fut reçu à l'entrée
du village, par M. le Maire, entouré de son Conseil, et conduit
à l'église par des rues remarquablement décorées. Outre une
rapide histoire des seigneurs du lieu et de la paroisse, il
entendit évoquer par M. le Curé, les noms de deux anciens
vicaires résidents d'Ogéviller - alors annexe de Mignéville
l'abbé Collet, curé de Voinémont, guillotiné à Nancy, le 25
octobre 1793, et l'abbé Mangin, aumônier de Maréville, exécuté à
Mirecourt le 15 novembre de la même année ... et le souvenir du
chanoine Gridel, qui fut curé de cette paroisse, de 1833-37,
avant d'être vicaire général, curé de la Cathédrale, chanoine
titulaire et fondateur de l'Institution des Jeunes-Aveugles.
Le dévoué Pasteur rendit bon témoignage à ses « gens », qui
restent fidèles à leurs devoirs religieux; avec quelle joie ne
déclara-t-il pas : « Depuis 23 ans que nous sommes dans cette
paroisse, nous n'avons pas d'exemple qu'au moment du grand
passage cette vie à l'éternité, il y en ait eu un seul qui ait
refusé les derniers sacrements. » Pareille constatation n'est
heureusement pas rare en nos pays lorrains.
1er août 1931 - n°
31 - p. 403
Nominations
Par décision de Monseigneur l'Evêque ont été nommés :
[...] Curé de Harbouey, M. l'abbé
Brégeard, précédemment vicaire à Saint-Nicolas, de Nancy;
1er août 1931 - n°
31 - p. 403
Chronique des Missions paroissiales
Le R.P. LE MAUX retrouva et partagea avec le R.P. SCHAUFLER,
son supérieur, les mêmes satisfactions, dans le retour de
mission qu'ils donnèrent, du 15 au 22 mars, à Ogéviller et dans
ses deux annexes : Buriville et Réclonville. Retenu par la
maladie, M. le Curé ne put assister aux exercices ; mais il
félicita, en ces termes, « ses gens», dans son Bulletin
paroissial :
« Nous avons été heureux d'apprendre que les exercices avaient
été suivis très assidûment dans les trois églises, et que les
résultats en avaient été aussi concluants que la Mission de l'an
dernier, sauf quelques rares défections. A Ogéviller, il y eut
75 pâques d'hommes et jeunes gens; à Reclonville 21 et Buriville
15. Il n'est pas douteux que, sans le respect humain, ces
chiffres auraient été plus élevés. Aussi, nous, félicitons nos
paroissiens fidèles d'avoir méprisé les excuses ridicules par
lesquelles certains prétendent justifier leur abstention, pour
se ranger du côté de ces vaillants chrétiens. qui forment
l'élite intellectuelle de notre pays et qui, à Paris et dans nos
grandes villes, se donnent rendez-vous pour accomplir « en corps
» le devoir essentiel du catholique croyant et sincère. »
14 novembre 1931 -
n° 46 - p. 647
HISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE
Bibliographie lorraine
Chanoine DEDENON. Histoire du
Blâmontois des origines à la Renaissance (1).
Originaire du pays de Blâmont, qui donna au diocèse tant de
prêtres distingués, et entourant d'un culte pieux sa petite
patrie, M. le chanoine Dedenon, quand il entreprit d'en écrire
l'histoire, n'avait pas voulu, dans sa discrétion, reprendre
l'oeuvre de M. Edmond de Martinprey, sur les sires et comtes de
Blâmont. Il avait commencé son étude au moment où le comté fut
légué en héritage au duc René II, par Olry de Blâmont, évêque de
Toul, dernier descendant de cette illustre famille et devint
ainsi terre de Lorraine (1506).
C'était vraiment trop de modestie; sur les représentation qu'on
lui en fit et les désirs qu'on lui en témoigna, M. Dedenon se
décida à donner à son travail, dont nous avons dit le mérite
dans la Semaine religieuse du 25 octobre 1930, la première
partie qui lui manquait, et nous avons maintenant une Histoire
du Blâmontois, en deux volumes, copieusement illustrés : I. Des
origines à la Renaissance. - II. Dans les temps modernes.
C'est du tome Ier que nous avons à nous occuper aujourd'hui.
L'auteur a su faire oeuvre personnelle. Il a élargi le sujet, en
le prenant dès les plus lointaines origines connues ; et en le
conduisant, par les périodes gallo-romaine, austrasienne et
médiévale, aux débuts de la féodalité dans la région. Il traite
ensuite de la famille de Salm en Vôge; et c'est alors seulement
qu'il aborde l'histoire des comtes de Blâmont. Cela fait, il ne
termine point son étude au trépas d'Olry de Blâmont.
Il s'est souvenu, en effet, qu' « en marge » du comté de
Blâmont, mais ayant de nombreux rapports avec lui, il existait
de nombreuses seigneuries : Châtillon, Hattigny, Turquestein,
Parux, Montigny et Saint-Maurice, Couvay et Brouville, Ogéviller,
Barbas, Herbéviller; il en fait l'histoire ... Et, comme la
grande paroisse de Vacqueville et ses nombreuses annexes, tout
on appartenant au Blâmontois, faisaient partie de la Châtellerie
de Baccarat, il clot son ouvrage, par un court chapitre sur
cette terre de l'Evêché de Metz, que la réunion des
Trois-Evêchés à la France devait, en 1552, faire passer sous le
sceptre du roi très chrétien.
Le sujet a donc été envisagé dans son ensemble et dans ses
détails. Une bibliographie relativement considérable atteste une
sérieuse documentation. L'exposé est clair, précis, agréable à
lire; des titres nombreux, bien placés et judicieusement choisis
donnent de l'air à des pages compactes, imprimées en caractères
neufs par l'Imprimerie Vagner; des cartes et des plans dus au
talent, si net, si méthodique de M. le chanoine A. Munier, un
Blâmontois, éclairent les développements historiques, et des
photogravures, des dessins à la plume de M. Munier et de M.
l'abbé Divoux, un autre Blâmontois : vignettes, armoiries,
sceaux, monnaies, enseignes, etc ..., en même temps qu'ils
servent à la documentation, donnent au volume un cachet
artistique et à l'exposé, égayé maintes fois par des anecdotes,
un intérêt plus grand encore.
Les habitants du pays de Blâmont doivent être reconnaissants à
M. le chanoine Dedenon, d'avoir doté leur région d'une histoire
aussi bien comprise, aussi agréablement présentée. Le deuxième
volume eut, auprès d'eux, beaucoup de succès : un succès au
moins égal attend ce tome premier. D'avance, nous félicitons
l'Auteur de voir ainsi reconnu la valeur de son oeuvre et
encouragé son amour du pays natal.
E. M.
Le gérant : L. SIMON - Impr. VAGNER, 3 rue du Manège - 11-31
(1) Gr. in 8°, XII-208 pages, 2 cartes, 4 plans, 51 gravures.
Imprimerie Vagner, 18 francs.
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