Prise de Blâmont. Pour la journée du 25 décembre [1813], on n'a guère à signaler que la prise du château de Blâmont, contre
lequel Wrède avait envoyé le capitaine d'état-major von Heideck, avec une compagnie d'infanterie et un peloton du 4e régiment de chevau-légers. L'officier bavarois trouvant le pont-levis abaissé, pénétra au galop dans l'intérieur du château-fort pendant que son infanterie se déployait ; il fit prisonniers les quelques hommes dont se composait la garnison.
NDLR : cette information est partiellement
erronée par la présence de l'accent circonflexe sur Blâmont. En
effet, il ne s'agit pas de Blâmont, en Meurthe-et-Moselle, où ne
subsistent que des ruines de château, sans pont-levis et sans
garnison, mais de Blamont, dans le Doubs.
A l'inverse :
[13 janvier]. - Causes du
mouvement rétrograde de Victor. Enfin, s'il fallait en croire
les documents allemands, ce serait la présence de Pahlen qui
aurait motivé le mouvement rétrograde de Victor. Pahlen aurait,
en effet, enlevé le 12 un courrier envoyé au duc de Bellune et
lui apportant l'ordre de se reporter sur Épinal. Victor, ne
recevant pas d'instructions, repoussé sur son front, menacé sur
sa droite, se serait pour cette raison retiré sur Lunéville.
Nous croyons (1), au contraire, que le maréchal hésitait à
abandonner la défense des Vosges et qu'il ne se décida à la
retraite qu'après avoir reçu du maréchal Ney avis de l'arrivée
de l'avant-garde de l'armée de Silésie à Château-Salins, où elle
entra le 13. Craignant d'être complètement coupé de sa ligne de
retraite et de perdre la communication avec Toul, Victor n'avait
plus désormais qu'un parti à prendre, celui de se replier par
Nancy et Toul, et de chercher à opérer sa jonction avec Ney et
Marmont. (2)
On trouve à ce propos dans la biographie de Wrède une assertion
qu'il nous parait impossible d'accepter. Questionné par le maire
de Lunéville sur les mesures qu'il comptait prendre pour assurer
l'évacuation des blessés, le maréchal Victor aurait répondu «
C'est égal qu'ils soient pris ici ou ailleurs, nous finirons par
l'être tous » (3). Un pareil propos n'est pas admissible de la
part du maréchal duc de Bellune.
Nouvelles de
Blücher. - Le VIe corps reçoit l'ordre de se porter
sur Nancy. Le 13, dès que l'on eut reçu au quartier général de
Schwarzenberg l'avis de Blücher annonçant pour ce jour même son
arrivée probable a hauteur de Metz, on donna, enfin, à
Wittgenstein l'ordre de se porter vers Nancy pour combler au
plus vite le vide existant entre la droite de la grande armée et
la gauche de Blücher; on lui recommandait toutefois de laisser
suffisamment de monde devant Strasbourg.
Mouvements du Ve corps. - Wrède, n'ayant plus rien devant
lui, s'étendit sans peine dans les plaines de Lorraine entre
Rambervillers et Saint-Dié, et son avant-garde, sous le général Habermann, poussa en avant par les routes de Lunéville et de
Nancy, afin de faciliter la marche de Blücher. Wrède, dont le
gros va, d'ailleurs, rester dans ces parages, envoya encore le
13 un bataillon et deux escadrons de la division Rechberg
occuper Épinal que les Wurtembergeois avaient quitté le même
jour pour se porter par Bains vers Jussey et Langres.
(1) Pour réfuter cette
opinion, il suffira de citer ici les ordres donnés par Victor :
« L'avant-garde, sous les ordres de Duhesme, qui serait
compromise à Saint-Michel si les Alliés marchaient en force de
Bruyères sur Rambervillers, se retirera le 12, deux heures avant
le jour sur Jeanménil, où le général établira quatre bataillons
et une batterie. Un bataillon restera en avant de Jeanménil,
trois escadrons éclaireront la route de Saint-Dié. Les gardes
d'honneur, moins 200 chevaux qu'on laissera à Bertrichamps, le
reste de la division Piré, une division de dragons et une
batterie occuperont Grandvillers, Gugnécourt, Girecourt,
Dompierre, Sercoeur, Padoux, Destord, Sainte-Hélène et Vomécourt.
» (Victor à Grouchy, Archives de la Guerre.) Le 12, à trois
heures, comme le général Dejean le faisait savoir au major
général, l'infanterie du 2e corps occupait Xermaménil,
Gerbéviller et Magnières; la cavalerie était aux environs de
Roville, et la division de cavalerie légère de Piré avec un
régiment d'infanterie, à Baccarat.
Enfin, Victor envoyait à ce moment de Roville l'ordre à tout son
monde de se mettre en marche le 13 à quatre heures du matin sur
Saint-Nicolas en passant par Lunéville. (Archives de la Guerre)
Pour le 13, ordre à la division de France, qui est encore à
Dombasle, d'accélérer son mouvement de retraite, parce qu'on a
reçu avis d'une marche rapide de l'ennemi sur Nancy, Toul,
Gondrecourt et Joinville.
Pour le 14, l'ennemi est à Nancy, on continuera le mouvement sur
Toul. (Mémoires de Grouchy.)
(2) « Comme l'ennemi n'est
pas arrivé à Flavigny, écrivait Victor à Grouchy, de
Saint-Nicolas, le 13 janvier, les troupes du 2e corps
et du 5e corps de cavalerie s'établiront pour passer
la nuit la cavalerie légère de Piré à Saint- Hilaire et Lupcourt,
ayant des postes sur Flavigny et Richardménil; les deux
divisions de dragons s'arrêteront à Dombasle, les gardes
d'honneur à Lunéville, s'éclairant sur Blamont, Baccarat et
Rambervillers; la 3e division d'infanterie à
Varangeville, la 2e à Saint-Nicolas, la 1re
à la Neuville. Toutes les troupes se mettront en marche le 14 à
cinq heures du matin, se rendant à Toul par Nancy. » Il ajoutait
en post-scriptum « L'ennemi parait manoeuvrer sur Toul. »
(Archives du Dépôt de la Guerre.)
(3) HEILMANN, Feld-Marschall Fürst Wrède, p. 317.
NDLR : cette fois-ci dans la citation du Général Victor en
note 2, il
manque l'accent circonflexe, puisqu'il s'agit bien de Blâmont
(54).
14 janvier. - Occupation de
Lunéville par la cavalerie du Ve corps. La journée du
14 présente les mêmes caractères que les précédentes. Du côté du
Ve corps, tout se borne à l'occupation de Lunéville par deux
escadrons de hussards, à l'envoi à Schwarzenberg d'une dépêche
de Wrède lui confirmant le départ de Lunéville de Victor et
l'informant que le maréchal a pris la route qui va de Nancy à
Langres ou de Toul à Paris. Le gros du Ve corps fait
halte sur les points qu'il occupait entre Rambervillers et
Saint-Dié. Les divisions autrichiennes de Wrède profitent de
cette halte pour se rapprocher du premier de ces deux points.
15 janvier. - Cavalerie du VIe
corps à Sarrebourg. - Wittgenstein. en effet, continuait à se
laisser arrêter comme à plaisir par les quelques éclopés qui
défendaient Phalsbourg, Bitche et les petites places de la
Petite-Pierre et de Lichtenberg, qu'il aurait pu, sans le
moindre danger, laisser derrière lui en se contentant de les
faire observer. En agissant de la sorte, il lui eût été, dès le
5 ou le 6 janvier, possible de porter Pahlen en avant. Il
pouvait le, faire d'autant plus résolument, à partir du 15, que
le détachement du général Seslavin arriva ce jour-là à Saverne.
Malgré cela, la cavalerie du VIe corps ne dépassa guère
Sarrebourg, bien qu'elle n'y eût naturellement rencontré
personne, et se borna à surveiller timidement la route de
Blamont et celle de Phalsbourg à Nancy par Fénestrange, en
envoyant toutefois quelques coureurs jusqu'à Lunéville.
NDLR : il manque encore l'accent
circonflexe sur Blamont.
[18 janvier 1914]
Mouvement des VIe, IIIe et Ier
corps. - L'avant-garde du VIe corps avait commencé
son mouvement, et Pahlen, avec les 4e et 34e
régiments de chasseurs à pied, les uhlans de Tchougouïeff, les
hussards d'Olviopol et 4 pièces d'artillerie à cheval, s'était
avancé de Saverne à Sarrebourg, tandis que les cosaques de
Rebrikoff et un escadron de hussards de Soumy s'étaient portés à
Heming, à l'embranchement des chemins menant d'une part à
Blâmont, de l'autre à Moyenvic.
[...]
Positions des corps alliés le 19. - L'avant-garde (Pahlen)
du VIe corps arriva à Blamont, poussant en avant d'elle les
cosaques de Rebrikoff jusqu'à Lunéville.
NDLR : il manque encore l'accent
circonflexe.
20 janvier. - Pahlen à
Lunéville. Le 20, Pahlen informait Wrède, qu'il savait être à
Neufchâteau, de son arrivée à Lunéville avec l'avant-garde du VIe
corps. Il lui donnait en même temps connaissance du mouvement
que l'aile gauche de l'armée de Silésie était en train
d'exécuter sur Joinville; mais il ajoutait qu'à cause de
l'extrême fatigue de ses troupes, il se voyait dans la nécessité
de leur accorder encore un jour de repos, le 21, et se porterait
ensuite en avant, à marches forcées, pour arriver le plus tôt
possible à hauteur des têtes des autres colonnes.
Rédaction :
Thierry Meurant |
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