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Journal - La Presse du jour

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Presse - Divers - 1839-1940
 


  • Courrier des théâtres : littérature, beaux-arts, sciences
    24 février 1839

Le nommé Pujet, commis-voyageur, âgé de 21 ans, étant à arranger ses effets dans le coffre de sa voiture, chez le sieur Collin, hôtellier à Blamont (Meurthe), a fait partir accidentellement un pistolet d’arçon qu’il paraissait vouloir placer dans ledit coffre. Il est mort peu d'instans après, la balle ayant traversé la poitrine en pénétrant au dessus du sein gauche et sortant par le dos, du côté droit.


  • Journal d’Alsace
    25 juillet 1873

Depuis le 5 de ce mois, des compagnies appartenant au 4e corps, destiné à occuper l’Est de la France après le départ des troupes allemandes, ont reçu l’ordre de se préparer à les remplacer, vingt-quatre heures après leur départ, dans les localités suivantes : [...]
Blamont, le 31 [juillet], une demi-compagnie du 69e


  • Journal d’Alsace
    18 janvier 1874

Cour d'assises de la Basse-Alsace.
1re session trimestrielle de l'année 1874.
Présidence de M. le conseiller Lutzeler.
Vol à l'aide d’effraction.
Audience du 26 janvier 1874.
Vol à l'aide d’effraction. - L’accusé qui comparait pour répondre de ce crime est le nommé Nicolas Zolt, âgé de 51 ans, domestique, ayant demeuré en dernier lieu à Domèvre, près Blamont. Dans la nuit du 20 octobre dernier il a pénétré à l’aide d’effraction dans l'écurie du sieur Anselme Meyer, de Plaine-de-Walsch (arrondissement de Sarrebourg) et y a volé un cheval avec sa bride. L'accusé ne nie pas ce vol et ne repousse que la circonstance aggravante d’effraction. Le jury rend un verdict affirmatif quant au vol, négatif quant à l’effraction, et la Cour condamne Zolt à trois ans de prison. -Ministère public, M. le procureur impérial Böcking. - Défenseur, M. le référendaire Lossen.


  • Central-Blatt für das Deutsche Reich
    20 avril 1877

Herausgegeben im Reichskanzler-Amt
Berlin, Freitag, den 20. april 1877.
Allgemeine Verwaltungs-Sachen.
Aus Grund des $. 362 des Strafgesetzbuchs sind:
[...] der Josef Joly, geboren und wohnhaft zu Frémonville, Kanton Blamont, Departement Meurthe et Moselle, Frankreich, 40 Jahre alt, durch Beschluß des Kaiserlichen Bezirks-Präsidenten zu Metz vom 6. April d J,
nach erfolgter gerichtlicher Bestrafung
wegen Landstreichens und Bettelns,
aus dem Reichsgebiet ausgewiesen worden.


  • Gebweiler
    20 février 1879

Auswanderung nach der Kolonie „Nouvelle France. » - Unter dem Titel ; „Neues Leben, Glück, Reichthum, Sicherheit, „Nouvelle-France, freie Kolonie von Port- „Breton (Oceanien) Unsern elsässischen Landleuten gewidmet," ladet ein gewisser Louis Kuntz, der sich als receveur buraliste in Ancervillers bei Blamont (Meurthe et Moselle) bezeichnet, besonders elsässische Landleute zur Auswanderrung nach der „freien Kolonie Port-Breton" auf der Insel Nouvelle Bretagne in der Nähe bei australischen Kontinente ein. Zur Warnung bei Publikums möge die Nachricht dienen, daß gegen Kuntz von ben Gerichtsbehörden wegen schwindelhafter Verleitung zur Auswanderung strafrechtliche Untersuchung eingeleitet worden ist.


  • Archives israélites
    10 février 1881

NÉCROLOGIE
MADAME NATHAN A LUNÉVILLE
Une bienfaitrice de l'humanité et spécialement de ses frères Israélites, Mme Ruben Nathan, née Spire, de Blamont, est décédée le 31 janvier, et a été inhumée le 2 février, à Lunéville. On remarquait à ses obsèques MM. les grands-rabbins Simon Lévy, de Lyon; Lieberman, de Nancy; Alfred Lévy, de Lyon ; le premier de ces honorables pasteurs a consacré à la mémoire de la vénérable défunte, une allocution funèbre que nous reproduisons - contrairement à nos habitudes en pareil cas - parce qu'elle est consacrée à l'œuvre capitale à laquelle s'était vouée feu Mme Nathan, la création d’une « Maison de retraite pour la vieillesse israélite » à laquelle elle consacra, outre une certaine somme d’argent, la maison paternelle elle-même. Cette maison a aujourd’hui vingt-deux lits occupés et peut en consentir trente. Mme Nathan, décédée à soixante-treize ans, était alliée de près aux familles Spire, Trenel, Boris, Hotfzeld, Lemant. Marc Sée, etc., qui occupent un rang honorable en Lorraine et à Paris,
Voici les paroles si émues et si précises à la fois de M. le grand-rabbin de Bordeaux, le plus ancien collaborateur de Mme Nathan :
C'est par une bien triste coïncidence qu'il m’est donné d'assister aux obsèques de cette digne femme que nous conduisons, le deuil dans l'âme, à sa dernière demeure. Parti de Bordeaux pour aller à Herbéviller mêler ma douleur à celle de ma famille, si éprouvée par la mort de mon regretté beau-père enterré ici, il y a aujourd'hui juste quatre semaines, je m'étais empressé, dès mon arrivée à Lunéville, d'aller voir Mme Nathan que l'on me disait être extrêmement malade. Elle l'était, en effet, et je l'ai trouvée calme dans sa souffrance, dont il était facile de présager la suite funeste et rapide. Telle j’avais connu autrefois notre sœur forte, vaillante et courageuse, telle je l'ai retrouvée, il est vrai brisée, anéantie par le mal qui la minait, mais d’une sérénité devant la mort menaçante, comme il convenait à ses vertus et à sa piété d'en posséder une.
Ses vertus, messieurs, c’est la renommée, c'est la voix publique qui les énumère ici avant moi. Ce que l’on peut rencontrer de douceur, de bonté, d'aménité et de charité dans une âme, notre sœur le possédait. Il y a de cela vingt-six ans, en 1855, je venais de débuter ici dans le rabbinat, et Mme Nathan était tombée gravement malade. Dans une de mes visites pastorales, elle me manifesta le désir de fonder une œuvre charitable pour remercier Dieu de la guérison qu’il venait de lui envoyer. Louable sentiment, exquise piété que l’on peut, aujourd’hui plus que jamais, citer en exemple et comme une leçon à l'incrédulité du siècle, attribuant au seul jeu des forces de la nature ce qui est une protection du Très-Haut! Notre sœur ne voulait pas être ingrate envers le Seigneur qui l’avait soutenue et lui avait fait recouvrir la santé. Sa reconnaissance, elle l'inspira et la fit partager à son mari, et ensemble, en s’appuyant alors de ma faible influence, ils conçurent le projet de créer cet hospice Israélite, cette maison de retraite pour la vieillesse qui est surtout son œuvre à elle, et qui demeurera une des vraies gloires, un des plus purs ornements de la communauté de Lunéville.
La pieuse fondation se réalisa promptement; elle eut sa première éclosion dans la petite maison qui avait été le berceau de la famille Nathan, et, huit années après, en 1864, quand je fus appelé de Lunéville à Bordeaux, l'œuvre avait grandi, prospéré et était déjà installée dans ce vaste local qui lui sert actuellement d’asile béni. Ce que notre sœur a déployé là de dévouement affectueux et intelligent, moi qui l'ai vue à la besogne de chaque jour avec le zèle de ses années alors vertes et vigoureuses, je puis le mieux en témoigner. C'était une sollicitude de chaque heure, de tout instant quelle dépensait, avec son superflu, pour les vieillards, hommes et femmes, qui y étaient recueillis. Elle allait même jusqu'à toucher de ses mains délicates les plaies de leur corps et y versait le baume biblique. Eux, ils formaient sa famille; elle, elle était leur mère, leur ange tutélaire, en même temps que son beau-père, M. Adolphe Trenel, un autre ami enlevé trop tôt, hélas! à notre affection, son était constitué l'habile administrateur, l’heureux protecteur.
O nobles amis! qui avez su. durant votre passage dais ce monde répandre tant de bienfaits autour de vous, qui avez soulagé tant de misères, réconforté tant de cœurs défaillants, séché tant de larmes, vous êtes maintenant au ciel pour y recevoir les récompenses que vous avez su si bien mériter par votre constante abnégation, votre parfait désintéressement, votre dévouement le plus absolu à la chose publique ! Je me sens profondément attristé, mais aussi soulagé et consolé d’avoir pu payer un tribut d'hommages à votre mémoire qui me sera toujours sacrée et précieuse. Et vous, noble sœur, puisse votre souvenir continuer à être pour nous et pour cette chère communauté une ample bénédiction ?


  • L'Immeuble et la construction dans l'Est
    4 juin 1911

Service de Consultation
Demande. - A. B. C, à Blâmont. - J'ai des ouvriers qui me disent qu'ils déchireront leur carte annuelle lors de la mise en application de la loi sur les retraites. Que devrai-je faire?
Réponse. - Si des ouvriers déchirent leur carte annuelle ou refusent de la présenter, les employeurs seront mis dans l'impossibilité d'apposer les timbres mixtes représentant leur contribution et la
cotisation ouvrière. « Ils devront néanmoins prélever sur le salaire de l'ouvrier le montant de la cotisation ; tous les mois ils devront porter, faire porter ou envoyer par la poste au greffier du juge de paix, les sommes représentant leur contribution et la cotisation ouvrière, en indiquant le nom de l'ouvrier sur le salaire duquel lesdites sommes auront été prélevées. » Celui-ci pourra plus tard réclamer le bénéfice de la loi, et les versements effectués à son nom seront inscrits sur son livret.


  • L'Immeuble et la construction dans l'Est
    15 avril 1923

On vient de poser la première pierre de l'église de Harbouey, près de Blâmont. Cette église, brûlée en 1914, sera reconstruite sur les plans de M. Joseph Lhôte et l'entreprise est confiée aux soins de la maison Pagny, Colin et Bouf, qui a promis d'aller très vite.


  • Est-Républicain
    7 septembre 1925

LES LORRAINS AU MAROC
Courageux exploits du sergent Séliquer
On nous communique la lettre suivante adressée à sa famille par le sergent Pierre Séliquer, de Blâmont, actuellement au Maroc, sur le front d'Ouezzan.
Elle montre d'une manière saisissante le courage, l'esprit de sacrifice de nos compatriotes.
Ces vertus élevées ne sont sans doute pas le privilège exclusif des Lorrains, mais elles constituent les traits dominants de notre caractère régional.
Voici la lettre du sergent Séliquer :
Mzoufroum, 23 août 1925.
Chers parents
Je suis quelque part dans le bled, assis au bord d’un tertre, et vais encore une fois essayer de reconstituer ce qui s'est passé depuis deux jours. Ce ne sont pas les événements qui ont manqué, je vous l'assure. Mais si mes souvenirs ne sont pas tout à fait clairs, en tous cas je n'exagère rien.
Départ hier à 4 heures du matin. Dans le jour gris on se forme ; la colonne se prépare à s’acheminer vers le Riff, tandis que les officiers exposent la situation à leurs chefs de groupe. C’est la 9e compagnie qui va couvrir le bataillon. Préparez-vous au combat. On marche pendant deux heures, puis laissant Ouezzan au sud, nous arrivons au revers d’un mamelon où l'on s'arrête.
Je suis appelé : le groupe Séliquer en avant-garde : direction, le village que vous apercevez au flanc de la montagne, à 500 mètres.
Je fais approvisionner, je place mes hommes en tirailleurs et je pars. Devant moi, un pays impassible : des jardins entourés de fossés et de haies, des vergers encerclés par des barrières de cactus, où il faut se frayer un passage à coups de crosse.
Pas un bruit, le pays est désert, tout au moins en apparence. Au bout d'une heure, j’arrive sur un plateau qui n'est guère garni que de quelques buissons, mais coupé d’oueds encaissés et profond. Brusquement, une grêle d’obus passe au-dessus de nous, qui éclatent en plein sur le village.'C'est notre préparation d’artillerie qui commence.
On me fait arrêter au moment où une batterie de 155 ne tire plus qu'à 400 mètres devant moi. A ce moment, toute l'artillerie de le colonne crache et elle n'est pas mince...
J’avais oublié de vous dire que nous faisions partie du groupe mobile Freydenberg, qui comprend six bataillons de tirailleurs algériens et marocains, de la cavalerie et des partisans à cheval, une nombreuse artillerie, de l’aviation et des tanks.
Tout cela sur un village. Les obus tombent sans relâche de 6 h. 45 a 7 h. 30, puis la fusillade s’y ajoute à droite et à gauche.
Les Marocains ont accueilli nos ailes par des coups de fusil, quelques balles sifflent dans ma direction.
J’avance encore un peu, puis nous prenons position dans le lit desséché d'un oued, d'où je peux contempler le spectacle : le village est déjà aux trois-quarts détruit. De tous côtés les obus frappent les ravins ou forment des ballonets blancs au-dessus des crêtes. A le jumelle, je vois les Riffains fuir vers notre droite où la fusillade s'anime.
Le 2e bataillon est attaqué, mais un barrage soudain et violent de l'artillerie arrête net l’action.
10 h 15 : c’est fini, paraît-il, car l’aile .gauche a exploré le village, l'artillerie allongeant son tir et nos partisans ont planté le drapeau au sommet.
Nous nous préparons à partir, mais subitement la première section passe à côté de moi en tirailleurs, se dirigeant vers le village ; un tank est en panne, il est assiégé par une bande de Marocains ; il faut aller le dégager.
La première est conduite par le lieutenant Canus, sous la direction duquel j'ai fait l'instruction cet hiver. Brave type comme jamais il n’y en eut, coeur d'or et tête pétrie d'illusions, ce qu’on appelle le feu sacré. Je le revois tel que je l'ai vu à ce moment ; je ne me doutais pas que c'était pour la dernière fois.
A peine arrivé aux abords du village, le petit détachement est accueilli par une fusillade roulante. Le feu s'anime sans cesse des mitrailleuses arrivant de notre côté. J’écoute en me disant : « les Riffains sont en train de se faire descendre ! »
Tout à coup, des hommes de la première reviennent de tous côtés. Mais qu'est-ce que je vois : des des hommes couverts de sang, soutenus par leurs camarades; d'autres, sans armes, les yeux hagards, et tout cela fuit sans répondre. Un blessé passe une large blessure au cou. Il est tout ensanglanté...
Qu'y a-t-il ? Les Riffains, les Riffains, ils arrivent... Le lieutenant est tué, le sergent Tchad tué... les autres, tous blessés. Il ne peut plus articuler et court toujours: En avant c'est ma section qui part. On nous a crié : « Allez protéger la retraite. » A ce moment, je vous l'assure, j'ai fait le sacrifice de ma vie car je nous croyais perdus. Nous avançons au milieu d'un fouillis inextricable de bambous et de buissons puis des vergers. Quelques balles sifflent déjà, mais l’ennemi n'avance plus. Brusquement des balles claquent tout près mais sans arrêter notre élan, nous tirons au hasard et nous entrevoyons des burnous blancs qui fuient. Le tank empanné est maintenant devant nous mais en terrain nu où les balles frappent le blindage avec un bruit métallique. Mon lieutenant indigène s'est engagé prudemment dans un petit verger et m'a laissé la plus mauvaise place : « Au tank Seliquer ». A ce moment, je ne vois plus clair. En avant et je pique un pas de course terrible, sans m’occuper si on me suit. .Je me plaque au sol à côté du tank. Quatre homme sont autour de moi. En avant, une grotte d'où partent des coups de feu, partout du sang et des débris, à gauche le lieutenant Canus étendu de tout son long sur le talus. Il y a maintenant deux tanks, dont l'un tonne à coups de 37 dans la grotte, probablement sans grand effet car elle est profonde et tortueuse, et dont l’autre tire sans cesse à la mitrailleuse. On ne s’entend plus ; je tire au hasard dans la grotte, mes hommes tirent autour de moi, le 37 tonne, la mitrailleuse crépite, les balles claquent : tout cela à bout portant, car l’entrée est à 10 ou 15 mètres. Puis accalmie. Les Riffains sont rentrés dans la grotte et ne tirent plus : la fumée s'élève et. je vois mon brave lieutenant Canus étendu la face contre terre dans une marre de sang.
A côté de moi, sous le tank, le dépanneur vient d’avoir la tête traversée, son casque troué a roulé à côté de moi : mais il n'est pas mort, la balle ayant sans doute glissé le long du crâne. Un autre, le sergent, se glisse à côté de lui et travaille. La réparation va être terminée ; on parle de retraite, mais personne ne parle d'emmener le corps du lieutenant. Un officier s'avance derrière et je lui demande si nous allons l'abandonner là. Il est lui-même indécis ; je demande un volontaire, mais mes quatre hommes sont hésitants. Brusquement je me décide, je jette tout ce que je porte, je commande le feu sur la grotte et je me précipite. Trois mortelles secondes, j’ai empoigné en rampant les chevilles du lieutenant et je tire de toutes mes forces, enfin plaqué au sol j'ai maintenant un petit ressaut de terrain devant moi. Clac, une balle effleure le dos ; une seconde trop tard.
Je suis sauvé.
Un homme vient m'aider à emporter le grand corps (1 m. 85) jusqu'à un verger où je l’abandonne. Je ne fais pas du roman, il avait un dernier sourire et semblait heureux, les yeux à demi-fermés. Il avait une balle en pleine tempe droite et son sang avait rougi mes effets. Je vous assure que j'ai pleuré comme un gosse.
C’était meilleur de tous les officiers que j’aie jamais connus. Je retourne à ma place, l’officier qui était derrière moi vient me demander mon nom. Quelques balles arrivent encore et je me remets à tirer. Tout à coup, derrière le talus d'où j'ai tiré le cadavre, une tête monte lentement, une grosse tête ronde que je verrai longtemps, un canon de mousqueton se lève, mais je ne l'attends pas, j'épaule et je vois vaguement ma ligne de mire aboutir au crâne brun, jamais je n'ai tiré si vite. La tête disparaît brusquement pour ne plus reparaître, mais à droite presque dernière nous, dans les cactus, des burnous blancs se faufilent. La mitrailleuse est enrayée, je tire mais ils sont protégés par un petit tertre. Aussitôt les balles claquent sur le tank à l'abri duquel je me faufile. Un cri, le sergent mécanicien vient d'avoir la main traversée à côté de moi. Le char-canon ne peut se retourner ; il est en panne. Que faire ? Plaqué au sol pêle-mêle avec mes hommes, je leur désigne une ligne de cactus derrière nous et vivement un bond : clac ! clac ! autour de nous, mais le mouvement a été si rapide que personne n'a été touché... La section qui était à ma gauche se replie aussi, mais trop vite, maintenant il faut prendre les hommes par le bras pour les ramener à faire face en arrière car le tank dépanné ne se déplace pas vite. Au bout de cinq minutes, nous avons trop reculé et un petit lieutenant qui sort de Saint-Cyr comme Canus nous fait revenir sur nos pas. Je suis parti comme un bolide ; mais mes quatre braves m'ont suivi.
A notre approche, les burnous fuient. C'est incroyable ! Mais dans ce fourré inextricable, on se manque à dix pas et nous sommes toujours cinq. C'est presque le reste de ma section, car les autres ont fui dans la broussaille. D'ailleurs je finis par me perdre aussi dans ce fouillis. Je ne sais si j'ai été trop vite ou pas assez. Enfin je me guide sur le bruit des moteurs et je rentre au P. C. du capitaine en même temps que les chars. Il est 4 heures 30, et je suis au feu depuis 6 heures, sous un ciel de feu et sans une goutte d'eau ; moi et mes quatre hommes nous buvons un litre d'eau sans nous arrêter. Puis il faut s'expliquer avec le capitaine qui est méfiant. Le lieutenant qui commande ma section n'est pas rentré avec une dizaine d'hommes et pour arrêter les soupçons je repars à sa recherche. Je n'ai pas fait 500 mètres que je suis en « no man's land » et naturellement je me fais « sonner ». Il faut filer à toute vitesse car les balles sifflent de près. Enfin je retombe sur le lieutenant qui suit le dernier- char, un tank arrivé en renfort et nous rentrons dans l'oued tranchée d'où nous sommes partis le matin. Il est 5 heures sonné et pas moyen de décrocher. Les Riffains nous suivent et ne veulent pas noms lâcher d'une semelle. Enfin voici le barrage d'artillerie, tanks et 75, et nous partons ; on nous dirige sur un poste situé à 5 ou 6 kilomètres où nous campons à l'abri d'une ligne de tranchées. Ouf ! j'en suis sorti, mais la compagnie ramène deux cadavres et pas mal de blessés dont un de mes copains de 1re, qui a le doigt emporté. Plusieurs blessés sont morts depuis, tout cela a été dirigé sur Ouezzan d'où ils partent par voie de 60 sur Oran. C'était pas mal pour le premier jour. Qu'en dites-vous ?...
Depuis deux pages déjà j'aurais dû dater 4 août car je n'ai pu terminer hier. J'ai donc encore deux journées à vous raconter. Heureusement elles sont moins terribles et j'espère que nous ne reverrons plus pareille chose. Le 3 août, journée calme, sauf quelques coups de fusil et de canon au loin.
Nous passons dans tous les villages des environs qui se soumettent et restent calmes. Campement le soir auprès d'un poste d'où je commence à écrire ces lignes. Nuit du 3 au 4 assez agitée, quatre alertes sans cause probablement car les fusées éclairantes ne nous ont rien révélé. Nous partons à 4 heures pour renouveler ailleurs l'opération du 2 mais cette fois la compagnie est bien entourée. J'en suis revenu il y a une heure et je vous écris du même poste qu'hier. L'artillerie a tiré sur deux villages où je voyais éclater les obus. Les habitants n'ont envoyé d'abord que quelques coups de fusil à notre première ligne, mais, en partant, comme toujours : accrochage. Nous sommes forcés de nous arrêter et cette fois, ma compagnie est en arrière-garde, mais ma section est deuxième échelon derrière une petite crête et je me contente d'écouter la fusillade et les balles riffaines qui rasent la crête. Enfin l'artillerie les arrête après un petit combat avec les spahis qui ramènent un blessé. C'est, je crois, tout ce que la journée nous a coûté. Cela a d'ailleurs été court, puisque nous rentrons vers 10 heures. La suite à cet après-midi, car il faut que j'empoigne ma gamelle : j'ai une faim de loup. Le vaguemestre part : A bientôt.
P. SELIQUER.


  • L'Alsace française : revue hebdomadaire d'action nationale
    31 mars 1929

La Maison maternelle de Blamont
M. Olivier Guyon écrit dans le Journal :
Les œuvres de protection de l'enfance ont été toujours en honneur à Nancy. Les Lorrains joignent à leurs qualités de dévouement et d'initiative des vertus pratiques, qui trouvent un champ d'action idéal dans la lutte contre la mortalité infantile.
Parmi les nombreuses institutions qui assurent au département de Meurthe-et-Moselle une des prelnières places dans le palmarès des mérites sociaux, la Maison maternelle de Blamont due à la générosité d'un grand philanthrope, M. de Turckheirn, mérite une mention spéciale pour son organisation impeccable, le modernisme avisé des méthodes qui y sont en honneur, le zèle de son personnel et les merveilleux résultats que tous ces facteurs réunis assurent.
La Maison maternelle de Blamont a été fondée en 1925. Son but est double : d'abord recueillir les enfants des filles-mères, les arracher aux dangers d'un élevage difficile, et les placer à leur sortie de l'établissement ; ensuite exercer sur les jeunes mamans souvent victimes de séducteurs sans scrupules une action moralisatrice et éducatrice.
Dans ces deux domaines l'œuvre a tenu les promesses de ses initiateurs. Les statistiques font ressortir un taux de mortalité très faible : 1.52 pour cent. Depuis la fondation, sur 328 enfants recueillis, on n'a enregistré que cinq décès et dans ce nombre figurent trois victimes de parents tuberculeux. Résultat remarquable qu'une sommité médicale citait en exemple à tous les puériculteurs au dernier congrès international de l'enfance.
Il faut dire qu'à Blamont on applique avec une rigueur implacable les principes de régularité, d'aération et de propreté, qui sont les tables de la loi des hygiénistes modernes. Les bébés font leur cure d'air au solarium tous les jours de l'année, sauf si le thermomètre descend, en plein midi à moins de cinq degrés au-dessous de zéro.
L'alimentation des nourrissons est aussi l'objet de soins constants. On tâche d'obtenir que les mères viennent allaiter leurs bébés et quand il s'agit d'une bonne nourrice, on lui demande de faire bénéficier un autre enfant de cet aliment irremplaçable qu'est le lait de la femme.
Cette participation au sauvetage d'une existence étrangère est un premier moyen très efficace pour élever les pauvres épaves que sont les filles-mères à la compréhension des idées de dévouement et de devoir. Aussi bien, profite-t-on de toutes les occasions pour les attirer à la Maison maternelle ; beaucoup prennent goût à ces visites et acceptent volontiers de parfaire leurs connaissances en couture, blanchissage, repassage, cuisine. Jusqu'ici cent treize mères ont été ainsi arrachées aux tentations de la rue et mises en possession d'un métier qui leur a permis de remonter la pente.
Mais le problème le plus difficile à résoudre, c'est celui du placement des enfants.
Il faut que la jeune maman, presque toujours réduite à ses seules ressources, gagne pour deux. Souvent on arrive à attendrir les grand'mères, mais il n'y a pas toujours de grand'mères. La solution la meilleure est évidemment de placer mère et enfant dans la même famille d'employeurs. Hélas ! on n'a que très rarement de telles occasions ! Alors, il faut bien se rabattre sur le système employé par l'Assistance publique : le placement de l'enfant seul dans une ferme. Du moins, s'entoure-t-on, dans ce cas, de toutes les précautions possibles.
Outre ses bienfaits directs la Maison maternelle de Blamont exerce une action nationale excellente. Elle réunit, en effet, dans les cadres de ses élèves infirmières de nombreuses Alsaciennes et des jeunes filles de l'intérieur.
De ce contact incessant naissent une franche camaraderie, une amitié durable entre toutes les pensionnaires. Les jeunes bourgeoises de Mulhouse, de Strasbourg ou de Colmar s'assimilent, avec une rapidité et une souplesse déconcertante, non seulement les méthodes de puériculture qu'on leur enseigne, mais notre mentalité.
Ainsi, d'une œuvre créée pour garder à la France les existences dont elle a tant besoin, jaillit une bienfaisance inattendue. En sauvant les corps, elle conquiert des cœurs et des âmes. On ne saurait donc trop bénir ceux qui la soutiennent de leur générosité et celles qui l'animent de leur dévouement tenace.


  • L'Immeuble et la construction dans l'Est
    10 mai 1931

L'administration de la Maison Maternelle de Blâmont, fait construire actuellement, en dehors et en contre-bas de l'ancien château des Duchesses de Lorraine, habité par Christine de Danemark et Marguerite de Gonzague, un vaste pavillon qui coûtera plus d'un million et sera réservé aux enfants malingres. L'ensemble de l'immeuble, avec ses deux galeries superposées, n'est pas très heureux dans cet ensemble historique qu'on n'aurait pas dû déparer, surtout que les ruines moyenâgeuses viennent d'être classées récemment.


  • L’Echo de Nancy
    2 octobre 1940

Certificat d'Etudes Primaires
CENTRE DE BLAMONT
Fill.es et garçons reçus :
Blâmont. - Kaufmann Irma, Mathonnet Marie-Louise, Noël Eliane (première reçue), Parmen-tier Alice, Pianezzi Marie-Louise, Vanson Marie-Thérèse, Knipper Roger, Ballista Araldo, Fuhrmann Arsène, Mathonnet Paul, Perrin Maurice, Zéliker Christian.
Domèvre-sur-Vezouze. - Durr Georgette, Susset Suzanne, Labord Thérèse, Labord François, Françon Gérard.
Verdenal. - Dussaulx Thérèse, Kolb Colette, Schaaff Berthe, Dussaulx Jacques, Tiha Bernard.
Montreux. - Gédor Marie, Alison Françoise, Hard Michel.
Ogéviller. - Mâlo Léa, Vouaux Annie, Crouzier Gérard.
Frémonville. - Grodemange Lucie, Pierron Simone, Perrin Charlotte, Démangé Jêan, Weiss René.
Reillon. - Boulanger Renée.
Ancerviller. - Colin Denise, Pierrat Colette, Masson Gilbert.
Nonhigny. - Aubry Robert, Jédor Aimé, Jédor Marcel, Saunier Gilbert.
Barbas. - Thomann Raymond.
Leintrey, - Camaille Roger (reçu 2e des garçons), Christophe Marcel, Gadat Robert, Lejeune André.
Vého. - Barthélémy Suzanne (reçue 2e des filles).
Amenoncourt. - Kopp Marie-Madeleine, Marlier Jeanne
Igney. - Boileau Raymond (reçu 2e ex aequo), Malnory René.
Chazelles. - Flaus Colette, Masson Roger.
Remoncourt. - Adam Mariette, Polet André (reçu premier des garçons), Jouquelet Maurice.
Repaix. - Poulignon Paulette.
Ernberménil. - Babion Germain.
Montigny - Litaize Paulette, Villaume Germaine.
Candidat libre. - Hellé Marie-Thérèse.

 

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