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Eaux potables - 1897


Les eaux potables et leur role hygiénique dans le département de Meurthe-et-Moselle
Volume 2
Dr. Ed Imbeaux • 1897

[...]

PREMIÈRE PARTIE
HYDROLOGIE SOUTERRAINE ET ALIMENTATION DES COMMUNES

CHAPITRE Ier
Origine des eaux potables. - Mode de formation des nappes et des sources.

[...]
Région du Trias.

SUBDIVISION EN ÉTAGES.
[...]
Nous avons donné le nom de médioconchylienne à la nappe principale située à la jonction du muschelkalk marneux et du muschelkalk calcaire.
A cette nappe correspond une ligne de sources très remarquable, qui, abstrac-tion faite des éboulis du calcaire sur la marne, suit la limite séparative des deux sous- étages et par conséquent le pied de la falaise. On y voit naître de nombreux cours d'eau ; mais il est surtout curieux de suivre sur la carte comme les villages se sont bâtis le long de cette ligne, trouvant dans la plaine marneuse un sol fécond et au- dessus d'eux à l'affleurement du calcaire les sources précieuses, dont la présence a si souvent guidé les fondateurs des agglomérations humaines. Faut-il citer ainsi Tanconville, Frémonville, Blamont, Barbas, Nonhigny, Montreux, Montigny, Sainte-Pole, Reherrey, Vaxainville, Brouville, Gélacourt, Glonville et Fontenoy ? Les villages qui ont fait exception à la règle, soit en s'éloignant trop de la ligne, comme Neuviller et Saint- Maurice, soit en s'établissant au- dessus d'elle sur le calcaire comme Halloville et Harbouey, ont payé cette infraction par de grandes difficultés d'alimentation.
[...]. Dans le muschelkalk calcaire, les puits doivent généralement descendre jusqu'à l'une des trois nappes indiquées : la profondeur est donc très variable suivant l'emplacement des puits et la nappe à atteindre et l'on en trouve depuis 3 ou 4 mètres (Buriville) jusqu'à 20 et 30 mètres (Gerbéviller et Moyen). L'eau de ces puits, comme d'ailleurs celle des sources de même provenance, se trouvera évidemment dans des conditions de filtration bien différentes suivant qu'elle sera fournie par l'une ou l'autre des trois nappes : pour la plus élevée, l'eau pluviale n'a, en effet, traversé qu'une épaisseur de 3 à 4 mètres de calcaire fissuré, ce qui ne peut constituer une véritable filtration, tandis que pour la seconde nappe cette épaisseur est déjà de 16 mètres, et pour la nappe médioconchylienne d'une cinquantaine de mètres au moins.
Les communes de l'étage conchylien sont pour la plupart assez bien alimentées en eau de source. Nous avons vu qu'en règle générale celles du sous- étage marneux se sont tournées vers la falaise calcaire qui les domine : une seule, Fontenoy, s'adresse encore partiellement à une source venue du grès bigarré peu éloigné, et trois ou quatre seulement empruntent leur eau aux bandes d'alluvions anciennes qu'elles trouvent à portée. Sauf Gélacourt qui possède une source naissant dans l'agglomération même, toutes ces communes ont fait des adductions d'eau ; mais Halloville, étant situé en contre-haut des sources a dù les élever au moyen d'un bélier hydraulique, tandis que Saint- Maurice, n'ayant aucune source sur son territoire, dérive l'eau de la rivière la Brune, à 2 kilomètres en amont du village, et la fait passer avant de la boire dans un filtre en gravier à trois compartiments. Sur le sous- étage calcaire, les communes sont moins favorisées ; elles ne peuvent guère s'adresser qu'aux nappes supraconchyliennes, la grande nappe inférieure étant trop basse pour leur niveau. On ne trouve cependant qu'Avri-court français (section d'Igney) et Harbouey qui soient réduits à l'eau de puits : ce dernier village, bâti sur une presqu'île calcaire entourée de marne, a des sources de chaque côté de lui, mais en contre-bas de 25 à 30 mètres, et il devra les élever, à moins qu'il ne préfère recourir aux eaux du grès plus éloigné.
Les concessions particulières sont inconnues. Les chefs-lieux de canton, Blamont et Gerbéviller, n'ont eux- mêmes pas assez d'eau pour en détourner des fontaines publiques. La ville de Blamont sera toutefois bientôt en mesure de combler cette lacune : elle vient d'acquérir la belle source des Salières, sortant dans la vallée de Voise au pied de l'escarpement calcaire, à 5 kilomètres de la ville, et donnant en temps normal 600 litres à la minute, sans que les plus grandes sécheresses réduisent ce débit de plus de moitié.
Le projet d'adduction et de distribution dressé par nos soins s'élève à 80,000 fr., mais en y comprenant la création de quelques égouts. Sa prochaine exécution fera plus que tripler les ressources de Blamont, qui ne possède aujourd'hui que 135 litres en temps normal, se réduisant à 50 en sécheresse ; encore cette eau, qui vient de Repaix, ne peut- elle desservir les quartiers hauts, réduits à de mauvais puits, et se trouble-t-elle facilement aux moindres pluies, ce qui tient soit à un trajet trop superficiel des eaux dans les éboulis, soit à des imperfections d'une conduite déjà ancienne.
[...] Parmi les autres communes qui auraient aussi à augmenter leur provision d'eau citons : [...] Frémonville, qui songe à amener une source de la forêt, au Nord du village [...]

§ 3. - ÉTAGE SALIFÉRIEN.
[...] 1º Alluvion sur le keuper inférieur et moyen.
Cette région des alluvions anciennes est en réalité, au point de vue qui nous intéresse, une région à part. Les bancs graveleux forment une véri-table éponge qu'imbibent facilement les eaux pluviales, retenues qu'elles sont par la marne imperméable sous- jacente ; les vallées y sont donc du type nº 2, et l'alimentation des communes semble, en raison de l'abondance de l'eau, devoir y être facile. Ces alluvions sont le plus souvent couvertes de forêts, ce qui contribue à maintenir l'emmagasinement de l'eau dans le sol et à en assurer la pureté. Cependant vingt-quatre communes s'abritent dans les vallées, notamment le long de la Meurthe et de la Vezouse. Il y avait intérêt à grouper ces communes qui, comme on le voit dans notre tableau, se trouvent presque toutes dans les mêmes conditions.
Rien de plus facile sur un tel sol que d'avoir un puits : il suffit d'atteindre la marne et on la trouve depuis 2 mètres de profondeur jusqu'à un maximum de 12 et 14 mètres (Domèvre et Franconville) ; le plus souvent les puits ont seulement de 6 à 8 mètres. Aussi sont-ils nombreux : malgré cette facilité de trouver de l'eau en creusant le sol, quatre communes seulement (Fréménil, Herbéviller, Mouacourt et Vaucourt) ont cru pouvoir se contenter d'eau de puits. Elles trouveraient cependant des sources à bonne portée (moins de 1.500 mètres) et à un niveau supérieur : nous espérons qu'elles se décideront à en profiter.
Les sources sont en effet nombreuses dans les alluvions : nous savons déjà que leur situation ne dépend guère que de la configuration des vallées, et c'est pourquoi beaucoup naissent dans les prairies qui en tapissent le fond. Aussi, en laissant de côté Lunéville que nous étudierons à part, nos dix- neuf autres communes sont- elles généralement bien dotées en eau de source. Parmi elles, deux seulement, Domèvre et Ogéviller, s'adressent encore aux nappes supraconchyliennes ; deux autres, Franconville et Landécourt, voisines de la limite des alluvions, se tournent déjà vers la grande nappe des dolomies de la base du keuper supérieur : toutes les autres boivent l'eau des alluvions, d'ordinaire après adduction, car Domèvre et Moncel seules n'ont que des sources nées dans l'agglomération même.
Toujours pas de concessions et très peu de réservoirs. Quelques communes ont cependant fait de belles adductions d'eau, notamment sous la direction du service hydraulique : citons Ogéviller, Flin, Bénaménil, Laronxe, Marainviller, Saint- Clément et Thiébauménil. [...]

2º Marnes irisées inférieures.
Le keuper inférieur, quant il n'a pas été recouvert d'alluvions, est très mal partagé sous le rapport des sources. Comme dans tous les terrains imperméables, le ruissellement y est très important : de là une multitude de petits cours d'eau, d'ailleurs très souvent à sec, et une foule de sources, mais petites, superficielles et inconstantes, sur lesquelles il est difficile de toujours compter pour une alimentation sérieuse. Heureusement ce terrain n'occupe guère que le carré ayant pour diagonale le chemin de fer de Strasbourg, entre Marainviller et Avricourt ; [...]
Les deux petites nappes infrakeupériennes alimentent assez facilement des puits. Ces puits, suivant qu'ils s'adressent à l'un ou à l'autre niveau et suivant leur emplacement sur le flanc des coteaux, varient beaucoup de profondeur. [...] Il se peut d'ailleurs que quelques puits descendent jusqu'à la première nappe supraconchylienne que nous savons très voisine et parfois confondue avec l'une des nôtres ; c'est sans doute le cas pour le village d'Igney, qui est situé sur un promontoire du keuper entouré par le muschelkalk et dont les puits ont de 14 à 20 mètres.
Malheureusement, beaucoup de communes n'ont que des puits : Blémerey, Emberménil, Fraimbois, Gondrexon, Igney, Leintrey, Reillon, Remoncourt, Veho et Xousse, soit 10 communes sur 17. Jamais nous n'avons encore vu pareille pauvreté en eau de source. Cependant, sauf Igney et Fraimbois qui seraient obligés d'élever l'eau, ces communes trouveraient sur leur territoire des sources, sinon abondantes, du moins à peu près suffisantes, qu'elles pourraient amener par la gravité ; il suffirait en général de remonter à l'origine des vallées et les distances variant entre 500 mètres et 3.000 mètres ne seraient pas exagérées. On pourrait aussi s'adresser parfois aux alluvions voisines ; enfin le grès vosgien n'est peut- être pas encore trop éloigné pour que l'on n'y ait pas recours avantageusement, surtout si on groupait les villages en une association puissante.
Domjevin, Manonviller et Laneuveville-aux-Bois, ont fait de très louables efforts pour se procurer de l'eau et ont trouvé d'assez belles sources dans l'infrakeuper [...]

DEUXIÈME PARTIE
QUALITÉ ET ROLE HYGIÉNIQUE DES EAUX POTABLES
[...]
CHAPITRE XI

Influence des eaux potables sur la propagation des maladies d'origine hydrique. Épidémiologie de ces maladies.

§ 3.- LE CHOLERA EN MEURTHE- ET- MOSELLE.
[...] En 1854, l'arrondissement de Lunéville a été relativement favorisé : cependant on y trouve Ancerviller (100 cas), [...]

§ 5. LA FIÈVRE TYPHOÏDE EN MEURTHE- ET- MOSELLE
a) La fièvre typhoïde dans les campagnes.

1. RÉGION DU TRIAS.

3º Muschelkalk marneux. Sur ce terrain, les villages, généralement bien abreuvés et bâtis en contrebas des sources alimentaires, ont été assez peu atteints ; de plus, un bon nombre des épidémies signalées ont eu lieu avant les travaux d'adduction d'eau. C'est le cas pour Azerailles, Brouville, Fontenoy-la-Joûte, Glonville et Barbas.
[...] Blamont a eu une épidémie formidable relatée par le docteur Lesaing, en 1829 ; elle commença en avril, diminua vers la fin juin, pour reprendre en juillet et s'éteindre en novembre. Il y eut, sur 2.000 habitants, 700 malades et 44 morts. On remarqua nettement des cas de contagion directe ; l'emploi d'eau chlorurée dans les chambres, les vases et les lits fut regardé comme ayant fort contribué à l'extinction du mal. L'année suivante, Blamont fit son adduction d'eau de Repaix et depuis la ville n'a plus guère eu que des cas isolés. En 1834, le docteur Saucerotte constate que les eaux des puits à Blâmont pendant les chaleurs sont infectes et sentent l'hydrogène sulfuré.
Enfin en 1829, les deux tiers des villages du canton de Blamont furent atteints, sans doute par rayonnement du foyer de Blâmont.
[...]
4° Muschelkalk calcaire.
Après la description du village d'Hablainville par le docteur Alison (voir au chapitre précédent), on ne sera pas étonné de voir ce village constituer un foyer de fièvre typhoïde assez intense. La grande épidémie du 8 août 1876 au 15 janvier 1878 (44 cas et 6 décès) s'est en outre étendue en 1877 à Pettonville (11 cas), à Ogéviller (22 cas) et à Vaxainville (2 cas) ; c'est ainsi que le mal fait tache d'huile tout autour du centre où il est parvenu à s'implanter.
[...]
°º Alluvions sur le keuper.
Malgré le voisinage de Lunéville, les alluvions paraissent défavorables au bacille typhique, ce qui tient sans doute à ce que les eaux qui en sortent, si elles ne sont pas toujours bien filtrées, le sont du moins assez pour arrêter en grande partie les germes de la surface et diminuer les chances d'infection.
Cependant Ogéviller a été jusqu'en 1877 un centre assez intense ; en 1872 on y compte 80 cas et 8 décès (importation de Baccarat), mais il est juste de dire que l'adduction d'eau n'était pas faite (elle date de 1873) ; en 1877 il y a bien eu encore 22 cas, après importation de Hablainville, mais ils se parquent dans quelques maisons voisines, en sorte que l'eau n'est peut- être pas alors à incriminer.
Vaucourt, qui a eu deux épidémies, n'a que des puits ; de plus, le cimetière est en contrehaut d'une partie du village ; il y a d'ailleurs de nombreuses mares de purin et d'eaux croupissantes.
[...]
6° Marnes irisées inférieures. [...] Xousse en 1857 ( 38 cas) et Fraimbois en 1870-71 ( 42 cas) ont eu leur épidémie massive : ces deux villages n'ont que des puits.
[...]

 

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