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Mandres-aux-Quatre-Tours


Les Maisons de Mandres
René de Mandre
1900

INTRODUCTION
Mandre, en latin Mandra, signifie «  demeure » et dérive du verbe manere, rester.
Ce mot a servi de dénomination à douze localités de France,savoir :
1° MANDRE, canton de Montier-sur-Saulx, arrondissement de Bar-le-Duc (Meuse).
2° MANDRE, commune de Marsac, canton de Lavit, arrondissement de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne).
3° MANDRE, seigneurie unie à celles de Boulac, Savigny, Étrennes, etc., pour former le comté de Ravenel par Léopold Ier duc de Lorraine et de Bar, le 30 décembre 1722; arrondissement de Mirecourt (Vosges).
4° MANDRE-LA-PETITE, commune et canton de Boncourt, arrondissement de Commercy (Meuse).
5° MANDRES, canton de Verneuil, arrondissement d'Évreux (Eure), mentionnée dès 1134, ayant pour seigneur Gilbert des Essarts.
6° MANDRES, canton de Boissy-Saint-Léger, arrondissement de Corbeil (Seine-et-Oise).
7° MANDRES, commune de Billancelles, canton de Courville, arrondissement de Chartres (Eure-et- Loir).
8° MANDRES, ferme, commune de Sexfontaines, canton de Juzennecourt, arrondissement de Chaumont (Haute-Marne).
9° MANDRES-AUX-QUATRE-TOURS, canton de Domèvre-en-Haye, arrondissement de Toul (Meurthe-et-Moselle).
10° MANDRES-LÈS-NOGENT, canton de Nogent-en- Bassigny, arrondissement de Chaumont (Haute- Marne).
11° MANDRES-SOUS-CHATILLON, commune de Châtillon-sous-les-Côtes, canton d'Étain, arrondissement de Verdun (Meuse).
12° MANDRES-SUR-VAIR, canton de Bulgnéville, arrondissement de Neufchâteau (Vosges).

Nous ne nous occuperons que de deux de ces localités, situées en Lorraine, et qui ont donné leur nom à des familles.
Il était intéressant de distinguer la Maison de Mandre proprement dite (anciennement de Mandres) et ses diverses branches, des différentes Maisons qui ont pris le nom de Mandres, et l'ont ajouté ou substitué à leur nom patronymique à des époques plus ou moins éloignées. C'est à M. Henri Lefebvre que nous devons l'éclaircissement de cette question et une notable partie des renseignements que nous allons mentionner.
M. Lefebvre, en effet, dans Le Marquisat de Noviant-aux-Prés (1), a rapporté les actes de partages et d'hommages relatifs à la seigneurie de Mandres-aux-quatre-tours, faits par la maison de Tremblecourt-Noviant dont une branche a pris le nom de Mandres, et établi la généalogie de ces de Noviant de Mandres jusqu'en 1359. Il a également publié sous le titre : Recherches sur les familles de Lorraine qui ont porté le nom de Mandres (2), un intéressant article établissant qu'il y a six familles distinctes qui ont porté le nom de Mandres, et contenant des documents importants sur les de Mandres du Bassigny, et sur Jean de Deneuvre dit de Mandres (rectifiant ainsi l'erreur commise par Husson l'Escossois au sujet des de Mandres qu'il a cités), ainsi qu'une Note complémentaire (3) sur les de Mandres de Montureux.
Nous aurons donc souvent à citer ses travaux dans le cours de cette brochure, et nous le remercions infiniment d'avoir ainsi posé les jalons de notre ouvrage en «  déblayant le terrain », comme il dit dans son article.
La distinction entre les différentes familles étant établie; nous n'avions plus qu'à rassembler les documents dispersés çà et là dans les archives et dans les auteurs qui ont parlé de ces familles.
Nous consacrons le premier chapitre à la seigneurie de Mandres-aux-quatre-tours dont ont pris nom la maison de Noviant et la maison de Deneuvre.
Dans le second chapitre, nous parlerons de la seigneurie de Mandres-sur-Vair dont ont pris nom : 1° la maison de Mandre proprement dite qui comprend deux branches : celle des de Mandre de Montureux, et celle des de Mandre du Bassigny; et 2° la famille de Rendenradt.
Quant à la cinquième famille qui porte le nom de Mandres, elle ne le tire pas d'une seigneurie de ce nom. La famille Rozat de Mandres, en effet, ne porte le nom de Mandres que depuis le premier Empire, époque à laquelle le général Nicolas-Félix Rozat, qui avait épousé le 8 février 1808 Marie-Thérèse de Mandres, veuve de Pierre-François Levasseur de Vaucourt, ajouta à son nom celui de sa femme. Cette famille porte : D'azur à la croix d'or cantonnée de 15 billettes du même posées en sautoir aux 1er, 2° et 4e cantons, et de 3 étoiles d'argent posées 2 et 4 au 3e canton; et à une bordure de gueules du tiers de l'écu chargée au 2 du chef du signe des chevaliers légionnaires.
Nous formerons un troisième chapitre de la généalogie de la maison de Mandre.

LES MAISONS DE MANDRES
CHAPITRE PREMIER

MAISON DE MANDRES-AUX-QUATRE-TOURS-NOVIANT

§ 1er. - Seigneurie de Mandres-aux-quatre-tours.

Cette seigneurie, primitivement appelée Mandres-en-Woivre, est mentionnée dès 1049, époque à laquelle le pape Léon IX donna le patronage de sa cure à l'abbaye de Saint-Maur. A partir du milieu du XIIIe siècle, elle appartenait en fief à la maison de Tremblecourt-Noviant.
Nous trouvons en effet un chevalier de cette maison Renaud Ier, qualifié en 1278 sire de Mandres. Celui-ci n'ayant pas de postérité, Mandres passa à son neveu Renaud II de Noviant qui reconnaît avec ses frères, en mars 1300, la tenir en fief de Gobert d'Aspremont.
C'est à cette époque que fut construit le château fort à quatre tours, d'où cette terre prit la désignation de Mandres-aux-quatre-tours.
En 1335, on trouve les lettres de reprise de Mathieu de Noviant, sire de Mandres, pour cette seigneurie qu'il tient en fief et hommage lige de Joffroy d'Aspremont. En 1339, ce même Mathieu échange à Jean d'Aspremont sa part de la seigneurie de Mandres contre la seigneurie de Rouvres, près Etain. Jean d'Aspremont en donne aussitôt le dénombrement à son frère Joffroy comme la tenant de lui en fief, et, en 1341, fait hommage à Henri comte de Bar, pour sa forte maison de Mandres.

En 1350, Mandres a pour seigneur Ferry VII de Froslois de Ludres, auquel Jean d'Aspremont l'a engagée, jusqu'en 1356, où la comtesse de Bar prête à Jean d'Aspremont la somme nécessaire pour rembourser Ferry de Ludres.
En 1360, Jean d'Aspremont reconnaît Mandres rendable à Adémar, évêque de Metz.
En 1397, Henri de Blâmont tient cette forteresse en fief de Robert de Bar; en 1438, c'est Louis de Blâmont qui la défend contre les troupes de Baudoin de Fléville, abbé de Gorge. En 1499, Olry de Blâmont, évêque de Toul, oncle de Louis, en hérite et en fait cession à René II, duc de Lorraine, s'en réservant l'usufruit.
Ces sires de Blâmont avaient mis comme châtelain-receveur à Mandres-aux-quatre-tours Gérard de Deneuvre, qui leur délivra quittance générale en 1450.
Jean, fils de ce Gérard de Deneuvre, succéda à son père comme receveur de la seigneurie et en prit le nom (4). On le trouve en effet ordinairement appelé Jean de Mandres, seigneur de Fontenoy. Il fonda une chapelle à Mandres en 1443, et eut de son mariage avec Catherine de Naives deux filles, Walburge et Nicolle, qui sont nommées de Mandres. Catherine, soeur de Jean, mariée à Aubert d'Ourches, est également connue sous le nom de Catherine de Mandres.
Cette famille de Deneuvre dite de Mandres semble ainsi éteinte. Elle portait : D'azur à la croix d'or can- tonnée de vingt billettes de même.
En 1560, Claude-Antoine, sire de Bassompierre, baron d'Harouel, bailli de l'évêché de Metz, est qualifié seigneur de Mandres.
En 1610, Louis de Guise, baron d'Ancerville, reçoit cette seigneurie du duc Henri.
En 1633, François de Mauljean, colonel de cavalerie pour le duc Charles IV, défend Mandres et ne se rend qu'après plusieurs jours de siège faute de munitions, obtenant une capitulation honorable du général français.
En 1680, cette seigneurie est réunie à l'évêché de Metz.
En 1703, Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar, l'érige en fief en faveur de Georges Gelée du Chesnois.
Ce fief passe par vente du 3 décembre 1711 au sieur de Parisot de Montzay qui le vend à son tour, le 27 mai 1763, à Gabriel de Bourgogne. Les quatre tours du château furent démolies au commencement du XVIIIe siècle par ordre du duc de Guise, mais une maison à quatre tours aussi a remplacé le château et a appartenu jusqu'en 1875 à la famille de Bourgogne.
Les armes de Mandres-aux-quatre-tours sont : D'azur à deux barbeaux adossés d'or, accompagnés de quatre croix recroisettées au pied fiché d'or et cantonnés de quatre tours d'argent.
[...]

(1) Extrait des Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, années 1894-1895, édité par SIDOT frères à Nancy, 1895.
(2) Journal de la Société d'archéologie lorraine de janvier 1897.
(3) Journal de la Société d'archéologie lorraine de septembre- octobre 1897.
(4) Cette filiation est parfaitement établie. Voyez Recherches sur les familles de Lorraine qui ont porté le nom de Mandres, par Henri LEFEBVRE.


Mandres-aux-Quatre-Tours (54470)


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