10ème Cuirassiers
[1914]
Le Régiment arrive à Charmes le 2 août et se dirige vers
Azerailles, sur La Meurthe.
La Division se porte les jours suivants sur les hauteurs
dominant la rive droite de la rivière en bordure de la forêt de
Moudon et revient cantonner à la tombée de la nuit le long de la
rivière, pour repartir le lendemain à l'aurore.
C'est là, dans les champs de Lorraine, que l'on apprend la
nouvelle de la Déclaration de la Guerre.
La 6ème D. C. fait partie, avec les 2ème et 10ème D. C. du C. C.
Conneau intercalé entre les Ière et IIème Armées. Constamment
alertée, elle couvre les débarquements du 6ème Corps d'Armée.
Tous les jours des reconnaissances d'Officiers partent vers la
frontière.
Le 14 Août, sur le plateau de Vého, les patrouilles de combat
signalent une Brigade de Cavalerie bavaroise.
La formation de combat est aussitôt prise : « Sabre à la main !
» On va charger !
Comme une trombe, nos Escadrons traversent Vého.
A terre gisent des harnachements, des sacoches, qui ne sont pas
nôtres.
L'ennemi n'est pas loin ; mais sans doute renseigné par ses
Avions qui nous survolent déjà, il refuse le combat que nous lui
offrons, et seules nos batteries peuvent le saluerde quelques
obus.
Cependant notre Infanterie, que l'ennemi n'a pu troubler dans
ses débarquements et sa concentration, s'approche de nous.
C'est le moment de partir vers l'Est.
Le 17 au soir, le Régiment franchit la frontière et reste toute
la nuit la bride au bras.
168ème régiment
d'infanterie
[1915]
LE SECTEUR DE REILLON
Dès les premiers jours de novembre, la 128e D.I. glisse vers
l'Est.
Le Régiment se rend, par étapes successives, dans la région de
Rambervillers : période d'exercice et de réorganisation qui se
prolonge un mois.
Le 3 janvier 1916, le 168e R.I. monte en ligne, dans le secteur
de Reillon-Blemerey. Dans son ensemble, ce coin est calme ; les
positions que le Régiment occupe, sur la rive droite de la
Vezouze, à part quelques endroits fameux, comme le Zeppelin, où,
par suite de la proximité des lignes, torpilles et obus
s'écrasent sans relâche, ne sont bombardées que par
intermittences ; mais c'est le domaine de la boue et de l'eau.
Le Régiment se met au travail, il organise, boise, creuse sans
arrêt.
Au début de février, à l'heure de la grande offensive de Verdun,
l'ennemi exécute, sur le front du Régiment, une puissante
diversion d'artillerie.
Les 11, 12 et 13, le bombardement est d'une violence inouïe.
Le 13, au Zeppelin, l'ennemi attaque.
Les Compagnies Vauthieu (11e) et Massie (3e) tiennent les
lignes, elles se défendent avec énergie et repoussent les
tentatives ennemies.
Le Sergent CHABERT, de la 3e Compagnie, repousse à lui seul, à
coups de fusil, une équipe de bombardiers allemands, puis prend
le commandement de sa Compagnie, la regroupe et contribue à
enrayer momentanément la contre-attaque.
Elles sont toutes deux citées à l'Ordre (1.)
Puis, le secteur reprend sa physionomie habituelle.
Jusqu'à la fin de juin, il n'y aura à signaler, pour le
Régiment, qu'un coup de main, exécuté par l'ennemi sur le
secteur voisin, qu'occupent les territoriaux ; la 7e Compagnie,
appelée à la rescousse, monte en hâte et, après une heure de
combat, récupère le terrain perdu.
Le 9 juin, la Division est relevée et le 168e R.I. se porte dans
la région de Xermamenil-Lamath.
On y procède à l'intérieur du Corps à divers remaniements.
Le Dépôt divisionnaire est constitué ; les 4e, 8e et 12e
Compagnies passent à cette formation.
7ème régiment
d'artillerie à pied
1er mars 1916 - 1er septembre
1917
La 11e batterie du 1er R.A.P.
quitte ce front en septembre 1915 et vient prendre position en
Lorraine dans le secteur actif de Veho-Reillon. Elle voisine
avec la 6e batterie du 3e R.A.P. Cette dernière, composée
également d'éléments territoriaux, a parcouru déjà une grande
partie du front de Lorraine. Elle a fait des travaux de défense
de 1re ligne; elle a été employée dans différents secteurs; et
les témoignages de satisfaction que lui a décernés le
commandement prouvent qu'elle a su, dans des emplois, peut- être
modestes, mais souvent dangereux, donner le maximum de
rendement. Armée dans la suite d'un matériel court, elle aide
efficacement à enrayer les attaques ennemies dans la région de
Leintrey (septembre 1915) et à reprendre les quelques parcelles
de terrain dont les Allemands s'étaient emparés par surprise, au
prix de pertes élevées.
Parc d'artillerie
de la
14e division
[1918]
V - LA LORRAINE
Relevé le 3 janvier, le P.A.D. 14 embarque le 9 à Nançois-Trouville
et débarque le 11 à Châtel-Nomény (Vosges).
Le 13, les sections rejoignent leur cantonnement à Préville et
Loromontzey. Jusqu'au 3 février, la division demeure en réserve
dans la région de Bayon et exécute plusieurs manoeuvres au camp
de Saffay.
Le 4 février, on monte en ligne dans le secteur Remabois-Leintrey-Reillon-Chazelles.
L'ennemi annonce à grand fracas une grande attaque pour le
printemps.
On s'attend à quelque chose en Lorraine.
Les premières journées sont calmes, mais bientôt les coups de
main se multiplient ; les batteries sont vigoureusement
contre-battues à obus explosifs et toxiques, les pistes et
routes harcelées sans relâche.
On hâte fébrilement l'organisation du secteur, car tous les
renseignements confirment que si une attaque n'est pas imminente
et certaine, elle est très possible.
L'infanterie renforce et réorganise ses installations,
l'artillerie construit partout de nouvelles positions qui sont
approvisionnées.
C'est une période de travaux actifs ; le 11 mars, la 42e
Division américaine (Illinois et Ohio) est mise en secteur. Les
unités américaines sont intercalées dans les formations
françaises.
Le 149e régiment d'artillerie (Chicago) occupe plusieurs
positions de batteries. Après trois semaines, ces troupes qui
ont reçu le baptême du feu et se sont fort bien comportées, sont
relevées pour aller occuper leur secteur américain.
Dans les derniers jours de mars, l'ennemi voulant toujours
donner le change sur ses véritables intentions, redouble
d'intensité ses démonstrations et bombardements.
Enfin, le 30 mars, ordre de relève. Le 31 mars, départ du
cantonnement de Chennevières pour Borville.
Le 4 avril, embarquement à la gare de Bayon.
Le 28 février, le capitaine LEMOINE avait pris le commandement
du P.A.D. 14.
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