4 janvier 1885 - n° 1 - p. 13
Nécrologies
[...] On nous annonce aussi la mort de M. l'abbé
Christophe ROBINET,
né à Cirey, le 29 novembre 1822, ordonné le 18 mars 1848, curé
de Bionville en mars 1848, curé de Leintrey, le 1 er octobre
1856, où il est pieusement décédé le 25 décembre 1884. Nous
reviendrons sur la vie de ce bon prêtre.
M. Robinet était membre de l'Association des prières.
11 janvier 1885 - n°
2 - p. 29
M. l'abbé Robinet.
On nous écrit de Neuf-Maisons :
« Lundi dernier, la paroisse de Leintrey célébrait, les yeux
pleins de larmes, les funérailles de son regretté pasteur, M.
l'abbé Christophe Robinet, que Dieu venait de rappeler à Lui,
après trois jours de maladie. Le lundi 22 décembre, les
premières attaques du mal le forçaient de s'aliter; le jour de
Noël, il recevait les derniers Sacrements, et dans la nuit il
expirait, comme le vaillant soldat, les armes à la main,
bénissant sa famille et ses paroissiens dans la personne de
ceux qui avaient pu assister à ses derniers moments. Plus de
quarante prêtres étaient accourus des diocèses de Nancy et de
Metz, apporter un dernier gage d'amitié à l'humble prêtre qui
avait été pendant les trente-six années de son ministère, un
modèle de travail et de piété, un ami sincère et dévoué, un
conseiller éclairé et sûr, et à qui on se plaisait de donner le
nom de Père. M. le Directeur de la doctrine chrétienne fit la
levée du corps. La messe fut chanté par M. Noël,
vicaire-général, archiprêtre de Lunéville, et le corps conduit à
sa dernière demeure par M. le Curé-Doyen de Cirey, assisté de
MM. les Archiprêtres de Dieuze et de Réchicourt.
« Je voudrais pouvoir redire à vos lecteurs, non pas les larmes
de toute une paroisse en deuil, ni la douleur profonde de cette
foule accourue des paroisses environnantes que l'église pouvait
à peine contenir, mais les accents émus de M. le Curé-Doyen de
Blâmont, quand il nous montra M. Robinet réalisant le portrait
que l'apôtre saint Paul fait du prêtre, l'homme du travail
assidu et de la charité franche et loyale. M. l'abbé Christophe
Robinet naquit à Cirey, en 1822, d'une famille de verriers. Dès
sa plus tendre enfance, son attention au catéchisme, ses succès
à l'école, sa piété à l'église annoncèrent ce qu'il serait un
jour. Un vénérable prêtre, dont la mémoire est encore en
bénédiction, prédit qu'il monterait un jour à l'autel et par une
sorte d'intuition prophétique désigna même la paroisse qu'il
serait chargé de fonder. Une mère chrétienne sema sans son coeur
les premiers germes de la vocation ecclésiastique. Nous sommes
pauvres, disait-elle à son curé qui hésitait alors sur la
décision à prendre, mais nous ne reculerons devant aucun
sacrifice. Après de brillantes études à Pont -à-Mousson et
Nancy, n'ayant pas encore l'âge exigé pour une consécration
sacerdotale, il fut envoyé comme professeur au collège de
Fenétrange. Le jeune séminariste fut chargé du cours de
mathématiques et la netteté, la précision de son enseignement
firent bientôt connaître cette intelligence qui plus tard devait
se montrer si vive et si brillante. Mais à son activité il
fallait un théâtre plus étendu que les murs d'une salle de
classe. A l'extrême frontière orientale du diocèse sur le flanc
d'une des plus belles vallées des Vosges, le voyageur aperçoit,
comme semées au hasard, une multitude de petites maisons de
bucherons. Tantôt groupées en petits hameaux, tantôt isolées, se
relient les unes aux autres par un sentier caché dans la
bruyère, ou par un chemin étroit bordé d'aubépines, elles
forment une paroisse longue de douze kilomètres, la paroisse de
Bionville. C'est là qu'il fut envoyé. Tout était à créer, ou à
refaire. Le presbytère, l'église, la paroisse. Comment instruire
les enfants qui ont une lieue et plus, pour se rendre au
catéchisme? Comment amener à la pratique des devoirs religieux
des paroissiens passant leur vie à la foret, partant le lundi
pour ne revenir bien souvent que le samedi, harassés de fatigue,
mal nourris, mal vêtus ? et cependant, ô père regretté, avec
quel bonheur ne receviez-vous pas vos enfants, les sabots pleins
de neige, les vêtements trempés par la pluie, inondant votre
presbytère, envahissant votre chambre, se chauffant à votre feu,
mangeant votre pain, absolument comme s'ils étaient dans leur
domaine ! Bientôt le presbytère fut construit, l'église acquit
des ornements, les autels se couvrirent de fleurs, et là où,
quelques années auparavant le temple demeurait vide, il n'y eut
plus assez de place ; les jeunes filles se groupèrent en
congrégation autour de la bannière de Marie, les sacrements
furent fréquentés, et, comme saint Grégoire de Nysse, vous pûtes
dire: J'avais trouvé en entrant cinq hommes faisant leur Pâques;
au moment où je quitte, il n'y en a que cinq qui ne les font
pas. Le professeur n'avait pas oublié ses premières fonctions.
Les courts instants que lui laissaient les occupations de son
ministère il les consacra à préparer des enfants au sacerdoce.
La suprême ambition du prêtre n'est-elle pas de laisser un
prêtre après lui pour continuer son esprit et ses oeuvres. De ses
nombreux élèves l'un est curé dans le diocèse, l'autre
Religieux franciscain. Plusieurs jeunes filles lui doivent aussi
l'honneur de servir Dieu dans les pauvres ou dans l'éducation
des enfants.
« Il y avait huit ans qu'il se dépensait ainsi, quand la voix de
son évêque exigea de son coeur un grand sacrifice en le nommant
curé de Leintrey. On dit que les hommes tiennent plus ou moins
de la nature du sol sur lequel ils sont nés, et qu'ils arrosent
de leurs sueurs. Le sol de la montagne est léger, facilement
perméable, mobile à la surface, mais au fond solide comme le
granit sur lequel il repose. Le montagnard est franc, ouvert,
impressionnable mais sa foi est inébranlable. Le sol de la
plaine est parfois dur, difficile à cultiver. Mais quand, à
force de sueurs, il a été remué jusque dans ses profondeurs, il
produit d'abondantes et luxuriantes moissons. Le nouveau curé se
mit an travail avec ardeur. Il féconda de ses prières et de sa
parole cette terre, parfois rebelle, sans jamais se laisser
décourager. De la patience, encore de la patience, se disait-il.
En effet, la moisson devenait chaque année plus belle et plus
riche. Le presbytère fut transformé : l'Eglise s'embellit,
autant du moins que le pouvait permettre sa construction
vicieuse et les ressources de la générosité des fidèles. Tant de
zèle prenait sa source dans un amour ardent pour le travail et
dans une fervente piété. Ses sermons, ses rapports de conférence
se faisaient remarquer par une connaissance approfondie de la
philosophie, une éducation plus qu'ordinaire dans la science et
l'Ecriture sainte et ce je ne sais quoi de personnel qui donnait
à son style cet enthousiasme et cette originalité qui trahissent
la lecture habituelle des grands maîtres. Il avait compris que
le grand devoir du prêtre à notre époque est l'instruction de
l'enfance et de la jeunesse. Aussi multipliait-il les
catéchismes. Ce n'était pas seulement les principes élémentaires
de la religion qui en étaient l'objet, mais l'histoire sainte,
l'évangile, l'histoire générale de l'Eglise, ses conciles, ses
docteurs, ses combats, ses triomphes. On l'a vu, profitant du
temps si limité accordé à l'instruction religieuse par les
nouveaux règlements, faire jusqu'à trois fois le catéchisme le
dimanche. Mais rien n'égalait sa charité pour les malades. Son
temps, sa bourse, son sommeil, ses connaissances en médecine,
tout leur était consacré. Il fut aidé et soutenu pendant de
longues année par Mlle Pauline Robinet, sa soeur, à qui la
paroisse de Leintrey a fait élever un monument, en
reconnaissance de son dévouement infatigable. Et maintenant tous
deux reposent à l'entrée de l'église, et pendant de longues
années ceux qu'ils ont aimés et secourus, ici-bas, viendront
verser une larme sur leur tombe, en se redisant : Il était un
saint prêtre. Elle était l'ange de la charité. » Un de vos
abonnés.
29 mars 1885 - n° 13
- p. 246
DIOCÈSE
ACTES OFFICIELS.
Nominations.
Par décision de Mgr l'Evêque, ont été nommés :
Curé de Vallois, M. l'abbé
GÉRARD, vicaire à
Blâmont;
Vicaire à Blâmont, M. l'abbé
DUVAL, vicaire
à Blénod-lès-Toul.
12 avril 1885 - n°
15 - p 289
M. le chanoine Gridel.
Lundi, à deux heures du matin, est pieusement décédé, à la
Maison des Jeunes-Aveugles, à l'âge de 84 ans, M. le chanoine
Gridel.
Il n'est pas possible, dans une simple notice nécrologique, de
dire les travaux, les luttes, les oeuvres et la vie de cet homme
d'une activité prodigieuse, d'une énergie incroyable, d'une
santé de fer; de ce prêtre qui fut successivement vicaire, curé,
professeur, vicaire-général du diocèse, supérieur général de la
Congrégation des Frères de Vézelise, archiprêtre de la
Cathédrale, chanoine-directeur de la Maison des Aveugles,
missionnaire apostolique, et qui, avec les labeurs de ce
ministère varié et fécond, sut encore trouver le temps de
composer d'importants ouvrages d'apologétique chrétienne. Cette
vie, nous l'espérons, sera un jour racontée, avec la
bienveillance que dicte l'amitié, avec la sincérité et la
loyauté que réclame l'histoire. Ici nous essayons d'en
reproduire seulement les grands traits. Et sans méconnaître, que
les imperfections aussi bien que les qualités des hommes peuvent
servir de leçons à la postérité, et que les ombres font
ressortir la lumière dans un tableau, nous ne ferons entrevoir
de la vie de M. Gridel, que le côté digne d'une admiration
entière, d'une approbation sans réserve.
Nicolas Gridel est né à Brouville, le 12 mai 1801. Il fut
ordonné prêtre en 1830 seulement. Il commença ses études très
tard après avoir passé sa jeunesse à la campagne. Il aimait à
rappeler ces années d'un dur travail auquel il devait sans doute
une vigueur et une santé que n'ont point ordinairement ceux qui,
dès leur plus tendre enfance, s'immobilisent sur les bancs d'une
école, s'enferment dans une salle de classe. Il parlait
volontiers dans ses discours des occupations de la vie des
champs, peu propres, disait-il un jour, à former la main à tenir
la plume, quoi qu'il ait prouvé le contraire, mais où l'on
s'habitue à la fatigue, aux privations, aux sacrifices, à une
vie qui, sous des dehors peut-être un peu rudes, cache des
ressorts d'une puissance et d'une force supérieures. On le vit
bien quand le jeune Gridel quitta la charrue pour s'initier la
science et se préparer au sacerdoce. En quelques années, il fit
ses humanités, et dans ses études ecclésiastiques il obtint tant
de succès qu'il fut nommé professeur au Grand-Séminaire aussitôt
après son ordination. Il n'y resta pas longtemps. Comprenant
peut-être pour bien enseigner, il est parfois utile de pratiquer
les hommes et d'étudier sur le terrain même les besoins des âmes
et les moyens de les éclairer, il prit du ministère et devint
vicaire à Saint Nicolas-de-port. Un an après, il était curé d'Ogéviller.
En 1837, M. Gridel rentra au Grand-Séminaire, comme professeur
de théologie. Il y fit très bonne figure au milieu des hommes
éminents qui, alors, avec un éclat et un talent qui ne sont
point encore oubliés, enseignaient les différentes parties de la
science sacrée. La profondeur des idées, la solidité des
preuves, la lucidité de l'exposition, telles étaient les
qualités dominantes du jeune théologien. Ses élèves, qu'il
savait entraîner, rendaient tous hommage à sa science; et s'ils
ont eu parfois à regretter son ton un peu sec et cassant, ils
lui ont toujours pardonné : ils n'ignoraient pas que leur maître
était encore plus sévère pour lui que pour eux.
C'est à cette époque qu'il livra à la publicité, sous forme
d'entretiens entre des jeunes gens du monde, ses remarquables
études sur l'Ordre surnaturel et divin, dont Mgr Mermillod a dit
: c'est un des livres que j'ai lus avec le plus de fruit, et
dans lequel toutes les questions sur la grâce sont présentées
sous le jour le plus brillant. Cet ouvrage et l'enseignement de
l'infatigable professeur attirèrent sur lui l'attention de Mgr
Menjaud qui lui témoigna sa satisfaction et son estime en le
nommant chanoine honoraire de la Cathédrale.
Un mois après, Sa Grandeur appelait M. Gridel à partager avec
Elle les soucis de l'administration du diocèse et le désignait
pour son vicaire-général.
M. Gridel se mit tout entier à ces nouvelles fonctions. Il
travailla à la préparation des Statuts qui en 1857 devaient être
définitivement donnés au clergé par le Synode réuni au
Grand-Séminaire. C'est dans ce temps qu'il recueillit des mains
de ses fondateurs, malheureusement séparés de leur Mère la
sainte Eglise, la Congrégation des Frères de Vézelise. Il la
dirigea comme Supérieur Général, l'aida à sortir d'une crise où
elle pouvait périr, et la mit en état de rendre les services les
plus considérables dans l'instruction et l'éducation des
enfants. Si, dans ces circonstances et dans son administration,
il eut des sévérités qui firent des mécontents, assez de justice
et de dévouement pour mériter de sérieux éloges, nous n'avons
pas à le répéter. Ce dont nous nous souvenons, c'est d'avoir vu,
alors, dans les tournées de confirmation, cet intrépide et
vaillant vicaire-général, à la physionomie austère, aux traits
fortement accentués, à la voix vibrante, à la parole incisive,
et nous n'avons jamais oublié comme tout cela faisait
admirablement ressortir la douce figure, la voix agréable, la
parole gracieuse, les manières majestueuses, simples et
distinguées du vénérable Monseigneur Menjaud.
A la mort de M. Poirot, en 1853, M. Gridel passa de l'Évêché à
la Cathédrale. C'est là surtout qu'il donna la mesure de son
talent et de son zèle. On se souvient aujourd'hui encore de
l'impulsion qu'il imprima à toutes les oeuvres de piété et de
charité de la paroisse. On se souvient de celles qu'il a
établies et que ses successeurs ont rendues si florissantes et
si prospères. On se souvient de ces splendides offices de
l'Archiconfrérie, auxquels on accourait de toutes les parties de
la ville ; de ces magnifiques mois de Marie, où les fidèles
remplissaient la Cathédrale, comme aux plus grands jours de
fêtes. C'est lui qui multiplia aux messes du dimanche les
instructions qui se font actuellement encore pour le plus grand
avantage des fidèles ; il se dépensait entièrement et demandait
de nos vicaires tout ce qu'ils pouvaient donner, et qu'ils
donnaient volontiers, animés par l'exemple, encouragés par les
succès de leur infatigable curé. On sait le soin qu'il mit à
catéchiser les enfants; à visiter les malades; à porter partout
les secours de la charité, les consolations de la religion. Il
devint très populaire et ne tarda pas à exercer une influence
des plus salutaire. Mais, le mal fut-il jaloux de tant de
succès? le zèle a-t-il parfois des ardeurs trop précipitées? la
nature avec les défauts de ses qualités a-t-elle, à certains
moments, des entraînements que la réflexion, désavoue ? toujours
est-il que le pasteur dut être enlevé à son troupeau; M. Gridel
échangea son titre d'archiprêtre pour celui de chanoine
titulaire de la Cathédrale.
Comment va-t-il employer ses loisirs ? La Providence semble lui
avoir réservé une oeuvre qui restera sa gloire la plus pure et la
plus incontestée.
La Société de patronage fondée à Nancy par des hommes dévoués et
intelligents que M. le curé de la Cathédrale avait lui-même
encouragés, ayant été frappée de l'abandon dans lequel vivaient
une multitude de pauvres aveugles, avait établi une maison où on
recevait ces malheureux pour les instruire et les moraliser.
Cet établissement vivait péniblement ; il allait peut-être
tomber. M. Gridel en fit son oeuvre. Il fallait, pour lui rendre
la vie et la prospérité, des ressources considérables. Le
Chanoine se mit en mesure de les trouver. Il se fit mendiant,
missionnaire, et bientôt il eut de quoi payer les dettes et
construire un superbe palais pour ses chers aveugles. C'est au
milieu d'eux qu'il a passé les dernières années de sa vie, les
entourant de toute sa sollicitude et parvenant par ses démarches
à faire de leur établissement, une institution modèle, reconnue
d'utilité publique et assurée pour l'avenir .
S'il s'éloignait un instant de ceux qu'il appelait ses enfants,
c'était pour aller évangéliser les populations ci donner des
missions dans le diocèse et dans les diocèses étrangers. Ses
prédications tout apostoliques furent souvent couronnées des
plus consolants succès. C'est, ainsi qu'à Voiron, ville
industrielle et ouvrière du département de l'Isère, il groupa
autour de la chaire de vérité et amena à la Table sainte des
centaines d'hommes jusqu'alors indifférents ou hostiles. Nous ne
pouvons pas ici redire tous les fruits obtenus dans ce genre de
ministère pour lequel il était parfaitement doué. Il parlait
avec une grande facilité; il savait intéresser son auditoire par
des traits et des exemples saisissants; il rendait sensibles ses
enseignements par des comparaisons originales ; ses discours
étaient nourris de textes nombreux de la Sainte Ecriture, des
Pères et des Docteurs de l'Eglise.
Toutes ces qualités d'une parole vive, nette, incisive, parfois
un peu rude, se retrouvent dans des ouvrages qui ont rendu de
grands services au clergé et à la religion. La plupart ont été
traduits en italien et en allemand. Tous ont eu l'honneur de
plusieurs éditions. Dans son Cours d'instruction religieuse il
expose brièvement en la raisonnant la doctrine chrétienne.
Partout ce livre a servi de lecture du soir en Carême et tous
les dimanches de l'année. Ses Instructions sur les Sacrements
sont solides, présentées d'une manière originale et suivies d'un
trait historique bien choisi qui imprime la conviction dans
l'esprit par la force de l'exemple. Ses Instructions sur les
vertus chrétiennes et sur les péchés capitaux renferment ce que
les auteurs les plus autorisés ont publié sur ces sujets, mais
présenté sous un jour nouveau et approprié aux besoins du temps.
Les Soirées chrétiennes mettent à la portée des plus simples
intelligences les plus hautes vérités de la religion par un
grand nombre de comparaisons frappantes: elles rendent la
religion aimable et en font ressortir les précieux avantages sur
les individus la famille et la société.
Dernièrement encore il publiait un petit opuscule approuvé par
Mgr Turinaz où il expose une méthode pratique pour enseigner le
catéchisme.
A-t-il édité d'autres ouvrages? nous le croyons, mais ne les
connaissant pas, nous ne pouvons pas les apprécier.
Il n'a pas toujours su arrêter à temps sa plume vive et acerbe
et il n'est pas possible de ne pas le regretter; nous savons
cependant, qu'il l'a fait une fois, cédant aux observations
d'une autorité pleine d'une bienveillante sollicitude et d'une
paternelle charité, et, nous le publions, à son éloge.
Malgré son grand âge et ses occupations incessantes, M. Gridel
avait conservé une rare vigueur d'esprit et une santé robuste.
Il y a quelques jours seulement, il chantait d'une voix sonore
et retentissante la messe de saint Joseph, et prêchait chez les
Frères de la Doctrine dont il était le directeur depuis deux
ans. Quelques jours après, dans une réunion d'amis au milieu
desquels il se plaisait, il faisait encore les frais d'une
conversation pleine d'entrain, pleine d'intérêt, charmante de
gaieté, d'érudition, et de science solide. Puisque nous parlons
de ses amis, disons qu'il était profondément dévoué à ceux dont
il s'était entouré : avec eux il était hospitalier, serviable:
tous garderont longtemps le souvenir des nombreuses qualités de
son esprit et de son coeur.
Depuis quelques jours, M. Gridel souffrait d'une violente
bronchite, mais qui d'abord ne parut pas mettre ses jours en
danger. On espérait que son tempérament robuste triompherait de
la maladie. Mais le jour de Pâques le mal fit de rapides
progrès, On prévint Mgr Turinaz qui après les vêpres de la
Cathédrale s'empressa de visiter le malade qui ne soupçonnait
pas la gravité de son mal. Sa Grandeur l'ayant délicatement
averti, il consentit à recevoir les derniers sacrements. Il
était en pleine connaissance. Quelques instants après, il
entrait en agonie, et à deux heures du matin il rendait son âme
à Dieu.
Sos obsèques ont eu lieu mercredi, à dix heures, à la chapelle
même de la Maison des Aveugles ; Monseigneur les présida entouré
du vénérable Chapitre de la Cathédrale, d'un clergé nombreux, de
la Commission d'Administration de l'Institution des Aveugles, et
au milieu des parents et d'une foule d'amis que ne put contenir
la chapelle trop petite pour une pareille circonstance. De là sa
dépouille mortelle a été transportée à Préville où M. de Gail,
président de la commission d'administration de l'Institution des
Jeunes-Aveugles, a dit en termes émus, et à la satisfaction de
l'assistance, un dernier adieu au regretté défunt.
M. Gridel faisait partie de l'Association de prières.
26 avril 1885 - n°
17 - p. 325
DIOCÈSE
ACTES OFFICIELS.
Nominations.
Par décision de Monseigneur l'Evêque, ont été nommés:
Directeur de l'Institution des Jeunes-Aveugles : L. l'abbé
Augustin BLONDOT, précédemment sous-directeur de cet
établissement, en remplacement de M. le
chanoine Gridel,
décédé.
Directeur de l'lnstitution des Sourds-Muets: M. l'abbé
Augustin
ZINSMEISTER, précédemment curé de Domêvre-sur-Vezouze.
[...]
Curé de Domèvre-sur-Vezouze : M. l'abbé
LEGRAS, curé d'Aboncourt-en-Vosges.
15 août 1885 - n° 33
- p. 645
DIOCÈSE
ACTES OFFICIELS.
Nominations.
Par décision de Monseigneur l'Evêque, ont été nommés:
Curé de Clayeures, M. l'abbé CHOUX, précédemment curé de
Laneuveville-aux-Bois;
Curé de Magnières, M. l'abbé
ROYER, précédemment curé d'Ogéviller ;
Curé d'Ogéviller, M. l'abbé
CHANEL, professeur à l'école Saint-Sigisbert;
3 octobre 1885 - n°
40 - p 789
Nous recommandons aux prières de nos lecteurs l'âme de M. l'abbé
D.N. COLIN,
décédé le 25 septembre, à Bertrambois où il vivait retiré depuis
le 1er octobre 1879. Né à Bertrambois en 1810, ordonné prêtre en
1840, M. Colin, exerça ce saint ministère dans les paroisses de
Bonviller, Parux et Veho.
Il était membre de l'association de prières.
17 octobre 1885 - n°
42 - p. 825
DIOCESE
ACTES OFFICIELS.
[ ...]
Curé de Leintrey, M. l'abbé
BLUMSTEIN, précédemment curé de Chazelles.
24 octobre 1885 - n°
43 - p. 847
DIOCESE ACTES OFFICIELS.
Par décrets en date des 5 et 16 octobre a été agréée la
nomination faite par Monseigneur l'Evêque de M. l'abbé
DIDIERJEAN, curé-doyen de Blâmont, au canonicat et à la cure
de la Cathédrale de Nancy, vacants par suite de la mort de M.
l'abbé CLAUDE.
Par décret en date du 16 octobre a été également agréée la
nomination de M. l'abbé ELOY, aumônier de l'Hospice de Toul, à
la cure de Blâmont, en remplacement de M. l'abbé DIDIERJEAN,
nommé curé de la Cathédrale de Nancy.
31 octobre 1885 - n°
44 - p.866
DIOCESE NOUVELLES RELIGIEUSES.
Offices pontificaux.
Dimanche, fête de la Toussaint, Sa Grandeur officiera
pontificalement à la Cathédrale, à la Grand'Messe et aux Vêpres.
Pendant le chant de Tierce, aura lieu l'installation de
M. DIDIERJEAN,
comme Chanoine et comme Curé de la Cathédrale.
7 novembre 1885 - n°
45 - p. 884
DIOCESE
ACTES OFFICIELS.
Nominations.
Par décision de Monseigneur l'Evêque, ont été nommés :
[...]
Curé de Haraucourt, M. l'abbé
ZlNSMEISTER, ancien curé de Domèvre-sur- Vezouze ;
[...]
p. 886
Fête de la Toussaint.
En cette belle fête, comme les années précédentes, nos églises
étaient trop étroites pour le nombre des fidèles qui se
pressaient au pied des autels, et nos cimetières ont vu une
foule non moins compacte et non moins recueillie s'agenouiller
et pleurer sur les tombes de ceux qui ne sont plus.
Aux messes du matin, les communions ont été nombreuses et
édifiantes. A tous les Offices du jour les assistants ont rempli
les édifices sacrés.
A la Cathédrale, Monseigneur a officié pontificalement. Comme
nous l'avons annoncé, avant la Grand'Messe, a eu lieu
l'installation de M. l'abbé
Didierjean comme curé et comme chanoine. C'est M. Jambois
qui a conduit le nouveau pasteur dans sa stalle, dans la chaire,
au confessionnal et aux fonts baptismaux.
Après l'évangile, M. le curé a prononcé une touchante allocution
qui a été religieusement écoutée et qui a produit une impression
heureuse: voici le résumé qu'en donne l'Espérance:
« C'est un véritable déchirement pour le prêtre quand la voix de
ses supérieurs lui commande de sortir de son pays et d'aller
dans un autre lieu. Il avait promis de vivre et de mourir dans
sa paroisse; mais l'obéissance est un devoir, et il obéit sans
murmure et sans révolte.
« Le fardeau qu'on lui impose est lourd pourtant, et la
responsabilité terrible. Elle effraie encore plus le nouveau
venu, s'il compare sa faiblesse et son inexpérience aux
éminentes qualités et aux hautes vertus de ses prédécesseurs.
Ici, M. le curé a rappelé ses six derniers prédécesseurs. MM.
Michel, Poirot, Gridel, Simonin, Bastien et Claude, et a eu pour
chacun un mot juste et heureux.
« Il imitera ces modèles dans la mesure de ses forces, et se
dévouera, comme eux, aux fidèles qui lui sont confiés, à tous,
aux petits et aux grands, aux riches et aux pauvres, « aux
pauvres surtout qui sont la portion la plus nombreuse du
troupeau de Jésus-Christ. »
« Il envoie à la paroisse de Blâmont, qu'il quitte, l'expression
de ses regrets et l'assurance d'un impérissable souvenir, mais
c'est fini entre elle et lui, et c'est à sa paroisse nouvelle
qu'il consacrera ses jours et ses veilles.
« Malgré sa faiblesse, les motifs de confiance ne lui manquent
pas. Il compte sur la bienveillance et les conseils de son
Evêque, sur le concours des vénérables chanoines, sur la
fraternelle collaboration de ses vicaires. La paroisse de la
Cathédrale n'est-elle pas, du reste, un sol fertile, sur lequel
germent de nombreuses oeuvres religieuses et charitables dont M.
le curé fait l'énumération et l'éloge.
« Il compte, surtout, sur les prières de tous, qu'il réclame au
profit de son ministère, et termine en se mettant lui et sa
paroisse, sous la protection de Marie-Immaculée dont la statue
couronne le sanctuaire de la Cathédrale.
« Les prières de ses paroissiens ne lui manqueront pas, non plus
que leur dévouement pour ses pauvres.
« Il a été longtemps désiré, et il est le bienvenu parmi nous l
»
« Nous pouvons assurer, ajoute de son côté le Journal de la
Meurthe, que les paroles sincères et émues qu'a prononcées M.
Didierjean, lui ont gagné les coeurs de tous ceux qui l'ont
entendu et qui seront heureux de reporter sur lui l'affection
dont ils avaient entouré M. l'abbé Claude. »
[...]
21 novembre 1885 -
n° 47 - n° 929
Prédicateur des Sermons de l'Avent fondés par M. Michel.
[...]
3e Dimanche, fête de l' Immaculée-Conception :
M. LEGRAS,
curé de Domèvre sur- Vesouze.
Bronze de L'abbé
Gridel - Signé Jiorné Viard 1862.
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