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La Semaine Religieuse du Diocèse de Nancy & de Toul
Ed. Nancy

- 1910 -


15 janvier 1910 - n° 3 - p. 51
Fêtes en l'honneur de la bienheureuse Jeanne d'Arc
[...] Le 26 septembre, l'annexe d'Ogéviller, Buriville, eut également son tour. L'exiguïté du village et la modicité des ressources ne permirent pas de donner à la fête tout l'éclat qu'elle revêtit dans la paroisse mère. Pourtant, grâce à la bonne volonté de tous, notre Bienheureuse Jeanne fut dignement exaltée. Au témoignage général, jamais la petite église n'avait été témoin d'une pareille fête.
Le 24 octobre, à Amenoncourt, la fanfare paroissiale «  La Lorraine » unit les accents vibrants de ses trompettes aux joyeux carillons des cloches pour honorer «  l'humble et douce Guerrière », dont l'image gracieuse dominant le maître-autel, et les jeunes gens, avec enthousiasme, chantèrent l'hymne des Jeunes Lorrains.
Nous qui croyons en Dieu,
Croyons à la Patrie;
Songeons à nos aïeux,
Imitons leurs combats.
La foi garde au Français
Qui travaille et qui prie,
Le ciel là-haut
Et la France ici-bas.


29 janvier 1910 - n° 5 - p. 85
Calendrier de la Semaine
[...] Mercredi, PURIFICATION de la Ste Vierge. (Blanc). - Fréménil.
La solennité en est remise à dimanche.


5 mars 1910 - n° 10 - p. 194
Chronique des oeuvres d'Hommes et de Jeunes Gens
[...] Non moins que les Fraternités et les associations paroissiales d'Hommes, l'Union catholique du personnel des Chemins de Fer est l'objet de la sollicitude pastorale de Monseigneur l'Évêque.
Cette oeuvre corporative, fondée en juillet 1898, par M. l'abbé Reymann, vicaire à Saint-Ambroise, à Paris, groupe actuellement, en France, plus de quarante mille sociétaires.
Dans notre diocèse, elle compte déjà plusieurs centres. Celui de Nancy, le plus ancien et le plus important, a pour directeur M. l'abbé Henry, vicaire à Saint-Joseph. Le groupe Jeanne d'Arc, d'Avricourt, dirigé par M. le Curé, a eu, cet hiver, le visite du délégué général et du secrétaire général. Après s'être réuni quelques mois à la sacristie, il a reçu l'hospitalité dans la salle paroissiale que vient de construire M. l'abbé oertel, et voici en quels termes il manifeste son contentement dans le Bulletin de février ( 1).
«  Nous sommes enfin chez nous ! Oh ! ce qu'il fait bon pouvoir dire ce mot ! Que de choses dans ces deux mots si simples et si doux «  chez nous » ! Nous avons une belle salle, grande, haute, bien éclairée, enfin une vraie salle de réunion et de conférence ! Non pas que nous voulions conspirer plus à notre aise dans cette salle qu'à la Sacristie, comme certains le prétendent à tort, car notre salle reste ouverte à tous, pour venir y réapprendre le Pater oublié!
«  Et comment, me dira-t-on, après un si grand dénûment, êtes-vous tout à coup si riches ? En deux mots, la raison de notre richesse ! Notre Directeur qui, lui-même, n'est guère plus riche que nous, car fils de cheminot comme nous, je doute fort qu'il ait hérité de quelque million, notre Directeur, dis-je, n'écoutant que son zèle et son grand coeur, a fait sortir de terre par ses propres deniers, cette salle si magnifique, devant servir aux grands et aux petits ! Et voilà pourquoi cette réunion était pour nous si grande et si joyeuse, car ce jour-là, exactement à 8 h, 15 du soir, notre prêtre-directeur, en présence de 50 unionistes mettait généreusement et gracieusement cette salle à notre pleine et entière. disposition ! Je ne voudrais plus blesser sa modestie, car je crains d'être grondé encore une fois (je l'ai déjà été pour la fête Jeanne d'Arc), mais content ou pas content, notre Directeur ne m'empêchera pas de lui dire, au nom du groupe, du fond du coeur : Merci, »
(1) Bulletin de l'Union catholique du personnel des chemins de fer, mensuel, 83bis, bouleavard Richard-Lenoir, Paris, 3 francs par an.


26 mars 1910 - n° 13 - p. 249
[...] Samedi, de l'Octave. (Blanc). - Leintrey.
C'est en ce jour que les Catéchumènes, jadis, déposaient les blancs vêtements, symboles de la régénération baptismale qu'ils avaient reçue le samedi-Saint. - Mém. de S. FRANÇOIS-DE-PAULE, fondateur des Minimes, mort en 1507.


26 mars 1910 - n° 13 - p. 249
Chronique des missions paroissiales
[...] c'est également à l'Adoration perpétuelle que prépara la mission de Gogney. Dès le premier soir, toute la paroisse fut réunie au pied de la chaire; sauf huit personnes, presque toutes étrangères à la localité, tout le monde fit ses Pâques. Une Association de Mères chrétiennes fut établie; elle aura ses réunions le Premier dimanche du mois.


26 mars 1910 - n° 13 - p. 259
La spoliation
[...] Un décret du 24 février 1910 a attribué aux Bureaux de bienfaisance de: Barbonville, Bayon, Benney, Bezange-la-Grande, Blainville-sur-l'Eau, Bouxières-aux-Chênes, Brin, Champey, Chanteheux, Deneuvre, Einvaux, Emberménil, Essey-les-Nancy, Fléville, Frémonville, Froville, Gerbécourt-et-Haplemont, Gripport, Haraucourt, Hériménil, Juvrecourt, Laneuveville-aux-Bois, Laneuveville-devant-Bayon, Lemainville, Lenoncourt, Loromontzey, Marainviller, Marbache, Merviller, Montigny-sur-Chiers, Moriviller, Mouacourt, Moyen, Neuviller-sur-Moselle, Ormes et-Ville, Norroy, Pagny-sur-Moselle, Pont-Saint-Vincent, Sainte Geneviève, Serres, Sommerviller, Sornéville, Thiébauménil, Ugny, Vandières, Varangéville, Vého, Verdenal, Villacourt, Villers-les-Nancy, les biens ayant appartenu aux fabriques des églises de ces communes. [...]


7 mai 1910 - n° 19 - p. 380
Nécrologie.
Nous recommandons aux prières de nos lecteurs l'âme de M. l'abbé Gridel, décédé à Baccarat le 28 avril 1910.
Né à Brouville le 19juin 1858, ordonné prêtre le 2 juillet 1893, M. l'abbé Alphonse-Jean-Baptiste Gridel avait été successivement vicaire à Arnaville (1893), à Einville (1895), économe de l'institution Saint-Pierre-Fourier (1895), euro de Hénaménil (1896) et de Nonhigny (1903). Il était retiré du saint ministère, depuis le 30 novembre 1906.
M. l'abbé Gridel était membre de l'association de prières.


14 mai 1910 - n° 20 - p. 389
Calendrier de la Semaine.
[...] Adoration perpétuelle: à Norroy-le-Sec et à Ogéviller.


14 mai 1910 - n° 20 - p. 397
M. l'abbé Gridel.
Le samedi 30 avril, la paroisse de Brouville rendait les derniers devoirs à l'un de ses enfants, M. l'abbé Alphonse Gridel. Si cette humble localité honore ses prêtres, on peut dire que ceux-ci la paient de retour en lui créant une auréole d'honneur et que leur souvenir pieusement conservé la maintiennent dans la fidelité aux pratiques religieuses qui en font une des meilleures paroisses du doyenné de Baccarat.
Si vous visitez son église, vous verrez à l'entrée un monument érigé à l'abbé Litaize «  Confesseur de la Foi durant la Grande Révolution». A l'intérieur, vous verrez incrusté dans la muraille à droite un beau médaillon en bronze rappelant le souvenir de l'abbé Gridel, vicaire général de Nancy, illustre par sa science et ses écrits.
M. Alphonse Gridel, son arrière-neveu, n'a pas sans doute illustré son pays en subissant la persécution violente, ni en publiant de savants livres; mais il a embaumé de la bonne odeur de Jésus-Christ par l'aménité et la franchise de son caracctère, la sûreté de ses relations, la solide piété de son coeur et la fermeté de ses principes de foi, tous les lieux par lesquels il a passé.
Garçon boulanger jusqu'à l'âge de 28 ans, il se sent pressé par l'appel d'En Haut de pétrir et de distribuer aux âmes le pain nécessaire aujourd'hui plus que jamais, de la doctrine et de la grâce de Jésus-Christ. Il apprend auprès de M. l'abbé Chanel les éléments du latin. Il passe les cinq années de Grand Séminaire en contribuant à l'édification commune par sa piété, son application sérieuse à l'étude des sciences sacrées, et son obéissance scrupuleuse au règlement. Sa mémoire rouillée par le manque d'exercice, son intelligence rebelle aux spéculations philosophiques et théologiques lui rendaient cuisants ses nouveaux labeurs et doux par comparaison les durs pétrissages d'autrefois. Mais il entrevoyait le saint autel ! Sa volonté s'y élançait par ses ascensions réitérées. Aussi, quel beau triomphe fut celui de cette première messe qu'il chanta dans cette chère église de Brouville au commencement de juillet 1893, entouré de tous ses compatriotes et d'une nombreuse couronne de prêtres.
Bien qu'il eût alors 35 ans, solidement taillé comme il l'était, il semblait devoir fournir une aussi longue carrière que la plupart des nouveaux prêtres. Pourquoi faut-il qu'après 13 ans seulement d'un ministère fécond à Arnaville, à Einville, au collège Saint-Pierre Fourier, à Hénaménil et à Nonhigny, il lui ait fallu accepter, la tristesse au coeur, une retraite qui devait mettre un dernier trait de perfection à sa vertu ? Dieu voulut-il montrer que l'Eglise n'a pas seulement besoin de science et d'apostolat, mais aussi d'âmes crucifiées qui achèvent en elles-mêmes ce qui manque à la Passion de Jésus-Christ ?
Depuis 8 mois, en particulier, la paralysie et la souffrance ne lui permettaient plus de dire la Sainte Messe ni même le Saint Office. «  Que vous êtes heureux de pouvoir monter tous les jours à l'autel », disait-il dernièrement M. le doyen de Baccarat.
Néanmoins, avec cette volonté énergique qui l'animait, il voulut encore le 24 avril remplir son devoir électoral. Ce seul moyen à sa disposition de défendre activement la religion, il n'eut garde de le manquer. Il se fit conduire en voiture à la mairie de Baccarat, se fit porter à la salle de vote et déposa son bulletin, cette arme dont trop de catholiques de nos jours, traitres à leur baptême, se servent pour frapper leur Mère la Sainte Eglise. - Il paya cher cette audace de dévouement à la cause de Dieu, car en descendant de la mairie, il tombait d'une dernière attaque ; mais il était heureux d'avoir au prix de sa vie, satisfait sa conscience et accompli ce suprême devoir. Jusqu'au Jeudi, il ne fit qu'agoniser, reconnaissant toutefois ses visiteurs, et les saluant d'un sourire malgré ses douleurs.
Environ 40 prêtres accompagnèrent sa dépouille mortelle soit à l'église de Baccarat où fut célébré un premier service funèbre, soit à Brouville où se terminèrent les funérailles. M. l'abbé Clanché, curé de Dieulouard, chanta la messe, M. le chanoine Lacombe, Supérieur de l'Institution Saint-Pierre Fourier fit l'absoute. M. le Doyen de Baccarat prononça une courte, mais très appréciée Oraison funèbre, rappelant délicatement les vertus du défunt, les voies merveilleuses de sa vocation, le dévouement de cette parente qui, durant de longues armés, fut pour lui une vraie soeur de charité, et les religieuses sympathies des paroissiens de Brouville.
Cher abbé Gridel, si, comme nous osons l'espérer, vos souffrances si saintement supportées ont complètement purifié votre âme, souvenez-vous de nous dans ce royaume de Jésus-Christ dont vous fûtes le si fidèle ministre !
A. G.


2 juillet 1910 - n° 27 - p. 529
Calendrier de la semaine
[...] Lundi, S. ULRICH (Blanc). - Reillon.
Evêque d'Augsbourg au Xe siècle, il est honoré dans notre diocèse à cause d'une chapelle qui fut élevée en son honneur près de Sarrebourg, qui appartint de 1802 à 1874 au diocèse de Nancy et qui est devenu le but de pieux pèlerinages.


2 juillet 1910 - n° 27 - p. 543
[...] M. le Vicaire général BARBIER donne alors la Statistique des oeuvres de Jeunesse du Diocèse, d'après les renseignements recueillis par l'enquête sur l'action des Comités catholiques. Sur 466 paroisses pourvues de curé, on compte 208 paroisses ainsi repartis:
[...] Archiprêtré de Lunéville, 46 ; dont pour les doyennés de [...] Blâmont, 5; de Cirey, 4.


16 juillet 1910 - n° 29 - p. 573
Calendrier de la semaine
[...] Jeudi, S. Victor (Rouge) - Repaix. l
Soldat de la Légion Hébéenne, martyr (290).- Mém. de Ste Praxède, vierge (164).


23 juillet 1910 - n° 47 - p. 696
Concours sportif de Blâmont.
Une lettre nous annonçait un compte rendu de cc concours de gymnastique et de musique qui groupa, dimanche, à Blâmont, plus de huit cents jeunes gens de nos Patronages, sous la présidence de M. le Vicaire général Barbier.
A l'instant où nous mettons sous presse, nous ne l'avons pas encore reçu ; nous pensons pouvoir le publier dans notre prochain numéro.


30 juillet 1910 - n° 31 - 621
Concours sportif de Blâmont.
Des circonstances indépendantes de notre volonté nous ont empêché d'envoyer plus tôt à la Semaine Religieuse le compte rendu de la fête sportive qui eut lieu à Blamont, le dimanche 17 juillet. Il n'est jamais trop tard pour se féliciter d'un succès, et pour en féliciter les auteurs.
Car ce fut un succès, du matin au soir : succès d'abord sur le temps qui, durant toute la fête, a tenu ses nuages en laisse. Succès sur mille difficultés, inhérentes en grande partie à lu situation politique de Blâmont. Il suffit, pour en donner une idée, de rappeler ce geste qui déjà s'est attiré un si bel accueil d'hilarité : le geste magnanime du maire, proposant un sou de subvention à la fête (à comparer avec l'amabilité et la courtoisie des protestants de Colmar). Succès surtout dans la teneur même de la fête : 22 sociétés présentes, savez-vous que c'est coquet pour une ville aussi lointaine ? Et parmi ces 22 sociétés, trois de Nancy, et la Laurentin, de Benfeld, voilà qui relevait singulièrement le contingent. L'excellente musique de la Cotonnière Lorraine (Val-et-Châtillon) répandit, au cours de la journée, une harmonie plus fournie encore que les éclats de nos cuivres, clairons et trompettes, et tout le monde l'a fêtée.
L'on a bien fêté aussi tous ces gymnastes aux fiers costumes. Et malgré les allégations de journaux mal intentionnés, il faut bien dire que leur tenue était de nature à faire sur les spectateurs une excellente impression. Le public n'était point admis au concours du matin ; mais quand arriva l'heure de la «  Messe militaire » célébrée sur le terrain par M. le Curé de Blâmont, les tribunes étaient bondées, M. le Vicaire Barbier, à l'Evangile, adressa la parole aux gymnastes, pour leur transmettre les bénédictions de leur évêque. « Vous êtes, leur dit-il en substance, vous êtes pour les catholiques, pour nous prêtres, un charme, un réconfort, un espoir. Il les engagea, dans une péroraison qu'on ne put s'empêcher d'applaudir, à donner un vigoureux appel qui tire toute la vallée de la torpeur, et qui soit entendu jusqu'à Dieu, tel l'appel de Roland qui parvint de Roncevaux jusqu'à l'armée de Charlemagne. » Le chant du Credo, puis celui des Jeunes Lorrains furent enlevés par toutes ces voix jeunes et vibrantes.
A midi moins 1/4, chaque société regagnait ses cantonnements pour le déjeuner. A une heure, elles étaient de retour dans l'église; elles sont un bon quart d'heure à entrer, tant, au dehors, la foule est compacte : elles emplissent bientôt jusqu'aux moindres recoins de la nef coquette et claire. Quelques morceaux de musique, pour mettre un peu de calme dans cette ruche en effervescence, impatiente de l'office, de vêpres militaires, c'est-à-dire courtes et vigoureusement enlevées - et .... en route pour la fête. Les colonnes se forment, et défilent au pas. Le monde se presse sur leur parcours, se presse et s'écrase sur le stand - où l'on compte plus de 4,000 entrées. Après le salut aux drapeaux et l'exécution de la Marseillaise par la musique de la Cotonnière, la série des numéros athlétiques et sportifs se déroule sans interruption deux heures durant : boxe, canne, massues, appareils, pyramides hardies à faire haleter d'effroi, ballets réglés avec un art qui arrache les applaudissements : bravo pour les désopilants chinois de Nomexy, pour les jardiniers de l'Amicale Saint-Nicolas, aux gracieuses évolutions. Bravo aussi aux excellentes trompettes de la Jeanne d'Arc et de Vého. Puis, couronnement de la fête : les ensembles.
Enfin, sonne l'heure des récompenses. M. le Curé de Blâmont sait trouver le mot qu'il faut pour chaque société. Et à chacune, en un geste élégant et discret, il fait remettre par de jeunes Blâmontaises une magnifique gerbe de fleurs. Puis, c'est la dislocation, les derniers adieux, les dernières sonneries, les derniers coups de sifflets des trains emportant de çà et de là héros et spectateurs d'une fête qu'on n'oubliera pas.
Un Témoin.


6 août 1910 - n° 32
Calendrier de la Semaine.
Dimanche 7 août (12e après la Pentecôte), S. GAETAN (Blanc). - Blâmont, Paroisse.
Voici, à la méme époque que S. Ignace, pour combattre les mêmes erreurs et lutter contre la même corruption des idées et des moeurs: voici, au XVIe siècle, sur un autre terrain, un autre fondateur de prêtres missionnaires-prédicateurs, les Clers-réguliers appelés plus tard Théatins. C'est un jeune Italien, de la plus haute noblesse vicentine, de la famille quasi-royale des Thieni, Mais, pour réussir dans ses desseins, il commence par renoncer à ses titres et à ses richesses: il s'appuie sur la base solide de l'humilité et ne veut compter que sur la divine Providence, à tel point que, prié d'accepter avec une vaste maison à Naples, les revenus nécessaires à son entretien et au besoin de ses frères, il refuse, et, quand on insiste, il aime mieux quitter cette résidence, se retirer dans une humble demeure et y vivre pauvre, que de s'embarrasser de biens temporels. Il veut avant tout compter sur Dieu et se conformer à la parole du divin Maitre qui envoie ses disciples à la conquête des âmes, sans avoir de quoi se nourrir ni changer de vêtements. Voilà ce qui est rappelé dans l'Oraison et l'Évangile de la Messe, les deux seules parties propres à cette fête, le reste étant pris au commun d'un confesseur. L'Oraison fait tout l'éloge de notre Saint, en disant que Dieu lui a fait la grâce d'imiter le genre de vie des Apôtres apostolicam vivendi formam imitari ; aussi, admirant cette conduite, sans pouvoir l'imiter en tout, nous demandons au moins, par l'intercession de notre Saint, d'avoir en Dieu une confiance inébranlable, in te semper confidere, et de rechercher de préférence les biens du ciel, sola coelestia desiderare. Et, pour nous affermir dans ces dispositions, l'Evangile nous fait relire ce passage admirable du Sermon sur la Montagne où Notre-Seigneur nous montre par de poétiques comparaisons comment nous devons nous fier à Dieu et compter sur la bonne Providence, nous rappelant que Chrétiens nous ne devons pas agir comme les païens, nous exhortant à chercher d'abord le royaume de Dieu et sa justice, et nous assurant que le reste nous sera donné par surcroît. C'est cette maxime évangélique si vraie, si juste, qui est rappelée comme conclusion à l'Antienne de Magnificat. - Du dimanche, on fait mémoire, et, à la fin de la Messe, on lit l'Évangile (Parabole du bon Samaritain) ; mémoire aussi de S. DONAT, Évêque, martyrisé en 362.


20 août 1910 - n° 34 - p. 666
ACTES OFFICIELS
Nominations.
Par décision de Monseigneur l'Evêque, ont été nommés: [...]
Professeurs au Petit Séminaire, M. l'Abbé Charles Bastien, précédemment curé de Domèvre-sur-Vezouse ; M. l'Abbé Georges Reibel, précedemment vicaire à St-Léon ;
Curé de Domêvre sur-Vezouse, M. l'Abbé Renault, précédemment économe des Séminaires ; [...]


20 août 1910 - n° 34 - p. 674
M. l'abbé Gom, curé de Parroy.
Charles-Camille Gom était né à Bréménil le 28 mai 1845, au sein d'une famille profondémen t chrétienne. Dans un foyer chaud et pur, éclairé par une piété solide, les vocations religieuses et sacerdotales éclosent toutes seules, dit Monseigneur Bougaud. C'était absolument le cas. Tandis qu'une de ses soeurs se vouait à Dieu dans la Congrégation de la Doctrine chrétienne, Camille, dont les attraits avaient été délicatement secondés par le curé de la paroisse, M. l'abbé Mienville, entrait en troisième au Petit-Seminaire de Pont-à-Mousson, après deux années passées au Collège ecclésiastique de Blâmont. .
Le jeune humaniste, au témoignage de ses condisciples, ne possédait pas et ne poursuivit jamais ces facultés parfois périlleuses d'une imagination vive et d'une sensibilité ardente; il se contentait d'être plein de bon sens, élève très attentif et studieux. Ces qualités sérieuses jointe à à la piété et à la régularité furent appréciées plus tard au Grand Séminaire de Nancy, Toute sa vie en portera le reflet.
Ordonné prêtre le 18 septembre 1869, il fut successivement vicaire à Saint-Pierre et à Gerbeviller; puis, en 1872, il était nommé curé à Lafrimbole, petit village qui, à la suite de l'annexion, a été rattaché au diocèse de Metz. Il ne put rester que deux ans dans cette chrétienne paroisse dont il garda toujours le plus affectueux souvenir. Et ceci est tout à l'éloge de son patriotisme: malgré les avantages séduisants qui lui étaient offerts, il préféra quitter Lafrimbole pour rester curé français. En janvier 1875, il était envoyé par l'administration diocésaine dans la paroisse de Germonville, avec Bralleville pour annexe.
C'est sur cet humble terrain, cultivé avec une patience persévérante pendant vingt années, que nous l'avons vu à l'oeuvre. Sa modestie eut été bien alarmée, et il m'aurait grondé - avec quelque humeur peut-être - si j'eusse révélé de son vivant l'estime et l'amour que ses paroissiens lui avaient voués. Mais comment n'aurait-on pas vu sans une grande édification l'exactitude exemplaire du bon curé à remplir ses devoirs religieux, sa ponctualité presque scrupuleuse dans la récitation du bréviaire, toujours dit à l'heure fixée, avant toute autre occupation; comment ne pas apprécier ses relations douces et faciles avec les paroissiens, son hospitalité bienveillante, empreinte d'une si charmante simplicité ; comment surtout ne pas admirer cette charité discrète pour les pauvres à laquelle s'associaient avec tant d'amabilité sa pieuse mère et la soeur dévouée qui lui survit ? Pendant près de deux ans, un jeune enfant qu'il avait pris chez lui pour lui donner des leçons de latin, fut l'intermédiaire de ces aumônes; il ne se passa presque pas un jour où il ne portât un bouillon réconfortant ou quelques autres douceurs à des malades sans ressources. Et - Dieu pardonne au petit espiègle ! - il se rendit compte une fois, une seule ! que le presbytère n'envoyait pas aux pauvres ce qu'il avait de moins bon.
La maison de Dieu fut avec le soin des âmes sa principale préoccupation : ses deux églises furent dotées de belles cloches. et celle de Germonville lui doit en plus son pavé carrelé et ses vitraux. Il fut largement aidé en ceci par la générosité d'une famille riche qui l'estimait beaucoup.
Le ministère de l'abbé Gom fut marqué en cette petite localité d'une consolation spéciale ; le bon curé put y encourager une vocation sacerdotale. Malgré plusieurs essais dans son ministère de 40 ans, il n'a formé qu'un prêtre ; mais, du moins, il en a formé un, et ce fut une des plus pures joies de sa vie : il ne sut Jamais cacher longtemps à de nouveaux confrères combien il était heureux de cette oeuvre.
Au mois de mai 1895, fatigué d'un binage qui durait depuis 20 ans, M. l'abbé Gom accepta la paroisse de Parroy qui la mort de M. Robin venait de laisser vacante. Sur ce nouveau champ de bataille, il n'eut pas à modifier sa tactique pour gagner les coeurs. La charité et la bienveillance sont partout conquérantes. Mais qui peut se flatter de les gagner tous, même avec le plus pur dévouement ? Et quel est aujourd'hui le pasteur qui ne gémisse de la diminution de l'esprit chrétien dans sa paroisse ? Cette peine, l'abbé Gom la connut comme tant d'autres et la ressentit vivement. On allait voir pourtant bientôt quel trésor de sympathies latentes s'accumule dans le coeur d'une paroisse. Le vendredi 5 août, après deux jours de douleurs assez vives qui paraissaient n'avoir rien d'inquiétant, l'abbé Gom était foudroyé en moins d'une minute par une congestion pulmonaire. Ce fut dans tout le village un long cri de stupeur et de regret, Pendant près de trois jours, une procession touchante se déroula dans les salles du vieux château qui sert de presbytère: chacun voulut revoir encore et pleurer celui qui venait de consumer sa vie au service de tous.
La paroisse entière fit de touchantes funérailles au pasteur qui, par un sincère témoignage d'affection, avait résolu de dormir son dernier sommeil au milieu de ses enfants. Près de quarante prêtres, dont plusieurs du diocèse de Metz, vinrent offrir le suprême hommage de leurs prières au cher confrère qu'ils estimaient. Malgré la distance et la fatigue d'un long voyage, son vénérable ami, M. l'abbé Poussardin, curé au diocèse d'Orléans, accourut à Parroy et chanta la messe solennelle. M. le Curé-doyen d'Arracourt qui présidait aux obsèques, fit avec une vive émotion l'éloge funèbre du regretté défunt, insistant avec beaucoup d'à-propos sur cette carrière sacerdotale si brusquement terminée, qui doit rester une source d'édification pour ceux qui en furent les témoins.
Les paroissiens de M. l'abbé Gom conserveront toujours le souvenir reconnaissant de ses bienfaits et de son dévouement. Puissent ils faire mieux encore ! combler ses voeux en se montrant fidèles aux devoirs de chrétiens qu'il leur a énergiquement et si souvent prêchés !
E. B.


27 août 1910 - n° 35 - p. 681
Calendrier de la semaine
Lundi, MARTYRE DE SAINT JEAN-BAPTISTE (Rouge). - Blâmont, hospice.
Les mères liront avec profit dans l'Evangile le récit de ce dégoûtant forfait, qui est bien le plus grand crime commis après le crucifiement du Sauveur. Profitant de cette terrible leçon, elles verront qu'il a été demandé par une jeune fille légère et perpétré à l'instigation d'une mère sans moeurs. Car, enfin, dit Saint Ambroise, la tête du prophète fut la récompense de la danseuse, qui n'a pu recevoir d'une mère adultère que des leçons d'impudeur. Que de mères dont les encouragements et les exemples poussent leurs jeunes filles au plaisir plus qu'au devoir et leur enseignent mieux la danse que la vertu - En faisant mémoire de Sainte SABINE, illustre dame romaine, nous avons l'exemple bien différent d'une femme qui affirme sa foi devant son juge inique et subit courageusement le martyre en 119.


3 septembre 1910 - n° 36 - p. 698
ACTES OFFICIELS
Nomination.
Par décision de Monseigneur l'Evêque, a été nommé curé de Gemonville, M. l'abbé Grosse, précédemment vicaire Blâmont.


10 septembre 1910 - n° 37 - p. 718
ACTES OFFICIELS
Nomination.
Par décision de Monseigneur l'Evêque, a été nommé vicaire à Blâmont, M. l'Abbé Royer, précédemment vicaire à Homécourt.


1er octobre 1910 - n° 40 - p. 793
Nécrologie
Nous recommandons aux prières de nos lecteurs l'âme de M. l'abbé Martin, chanoine honoraire, curé de Pagny-sur-Moselle, décédé le 24 septembre f910.
Né à Haraucourt le 11 avril1821, ordonné-prêtre le 17 juin 1848, M. l'abbé Nicolas-Auguste Martin avait été successivement vicaire à Gerbéviller ( 1848) ; curé de Blémerey ( 1853).
Il était curé de Pagny-sur-Moselle depuis 1856 et avait été nommé chanoine honoraire le 4 novembre 1886.
M. l'abbé Martin était membre de l'Association de prières.


8 octobre 1910 - n° 41 - p. 803
L'Union catholique du personnel des chemins de fer à Avricourt.
Dimanche prochain 16 octobre, le Groupe Est-Jeanne-d'Arc, d'AVRICOURT, célébrera la fête solennelle de la Bénédiction de son drapeau.
Monseigneur l'Evèque, à peine rentré de la réunion de Besançon, se fera un plaisir de montrer aux dévoués employés des chemins de fer de l'Est toute sa sympathie, et il ira bénir le drapeau de ce nouveau groupe; M. le Vicaire général Ruch assistera Monseigneur pendant cette cérémonie.
La journée du reste promet d'être intéressante, si nous en jugeons par le programme :
A 5 h. 3/4, Messe de communion.
A 9 h., Séance d'Etudes, salle Jeanne d'Arc, sous la présidence de M. l'abbé Heymann, directeur général de l'Union catholique des chemins de fer, et de M. Abrial, délégué général.
A 10 h., Messe corporative avec chants. Sermon par M. l'abbé REYMANN. Bénédiction solennelle du drapeau par Monseigneur TURINAZ, évêque de Nancy.
A midi, Banquet fraternel, hôtel de l'Est, sous la présidence de Monseigneur.
A 3 h., Vêpres solennelles. Allocution de Monseigneur.
Bénédiction du Très Saint-Sacrement. Consécration du groupe au Sacré-Coeur.
L'Avant-Garde à Avricourt et les Sociétés de Lunéville prêteront leur concours pour rehausser l'éclat de la fête. Les nombreux employés de l'importante gare d'Avricourt et les employés des autres groupes de l'Est seront reconnaissants au curé d'Avricourt, M. l'abbé Oertel, fils d'un de leurs anciens camarades, de leur préparer une aussi belle journée.


29 octobre 1910 - n° 44 - p. 857
Samedi, de l'Octave (Blanc) - Vého.


19 novembre 1910 - n° 47 - p. 926
Fête de l'Union catholique du Personnel des Chemins de Fer à Avricourt.
LA MATINÉE,
Chose à noter en cette pluvieuse année, ce fut par un radieux soleil d'«  été de la Saint-Martin » que s'ouvrit cette journée où le Groupe Jeanne d'Arc, d'Avricourt, allait goûter la joie de recevoir la visite du premier Pasteur du diocèse, d'accueillir de nombreux représentants des groupes de l'Union catholique du personnel des chemins de fer et de présenter son drapeau à la bénédiction de son Evêque.
Comme toutes les fêtes de l'Union, ce dimanche 13 novembre devait être marqué d'une note profondément chrétienne. Dès le matin, quatre-vingts «  Unionistes » et jeunes gens d'Avricourt s'approchèrent du Banquet des Forts et les larmes qui coulaient silencieuses sur certains visages, témoignaient avec quelle foi et quelle piété ce grand acte était accompli. Ces hommes, on le sentait et on devait s'en convaincre durant toute la journée, «  vivaient » vraiment. le refrain de leur cantate :
Coeur de Jésus sous ta bannière
Nous voulons vivre et, fiers de Toi,
Chanter jusqu'à l'heure dernière :
«  Nous avons conservé la Foi ! »
A 9 heures, une séance de travail réunit, à la salle paroissiale, sous la présidence de M. l'abbé De Clercq, sous-directeur de l'Union catholique du personnel des chemins de fer français, les membres du groupe d'Avricourt que leur service ne retenait pas et les délégués des groupes de Paris-Saint-Georges ; Paris-Saint François de Sales : Paris-Est Jeanne d'Arc; Paris-Métropolitain; Aillevillers; Amagne-Lucquy; ; Bar-le-Duc; Belfort; Blainville ; Calais; Chaumont; Epernay; Epinal; Jarny; Longuyon; Lunéville; Lure; Nancy; Pagny-sur-Moselle ; Pantin ; Reims ; Remiremont; Troyes; Varangéville; Vitry-le-Françoiss ; en tout, de 120 à à 130 «  Unionistes.»
M. l'abbé De Clercq y précisa le but de l'oeuvre. Elle n'est pas un groupement politique : les questions politiques sont rigoureusement exclues de son programme et de ses réunions. Elle n'est pas un syndicat, une mutualité : elle abandonne les soucis matériels ou professionnels à d'autres groupements. Quoique visant uniquement un but spirituel, elle ne constitue pas une confrérie, à proprement parler, car elle n'a point d'offices religieux périodiques, et ne peut en avoir. Elle est une association de Chrétiens qui, par des réunions d'études, sous la direction de prêtres, veulent apprendre à mieux connaître l'Evangile et leur Religion : conserver, éclairer et fortifier leur foi ; vivre sans peur et sans reproche, conformément à leur croyance, et contribuer, selon la mesure de leurs forces et dans le cercle de leurs relations, à la réalisation du programme de Pie X : «  Instaurare omnia in Christo ; renouveler tout par le Christ. » (1)
On examina ensuite la situation de L'Union dans la région; on constata qu'elle se présentait fort encourageante et l'on étudia les moyens de développer les groupes existants et de fonder de nouveaux groupes.
Cependant, Monseigneur l'Evêque était arrivé en automobile, accompagné de M. le Vicaire général Ruch et de M. le Chanoine Martin. L'Avant-Garde, d'Avricourt, en tenue sportive - bérets rouges, maillots blancs, ceintures et sautoirs bleus, couleurs du drapeau national, comme il sied à une section de l'extrême frontière - vint saluer Sa Grandeur de ses joyeuses sonneries, lui offrir une gerbe de fleurs, gracieux symbole fourni par les parterres de la paroisse et lui présenter son bel étendard qui devait être béni l'après-midi.
Puis, elle alla chercher les «  Unionistes » et le défilé - non la procession, car, à Avricourt, les manifestations extérieures du Culte sont interdites - s'organisa pour la Messe. Et le coup d'oeil était très pittoresque, de ces gymnastes, vrais drapeaux vivants, dont les cuivres étincelaient au soleil, pendant que tous les échos vibraient de leurs mâles accents ; et de ces seize étendards des groupes, de toute forme et de toute couleur, où brillait, à côté de la croix ou l'image d'un saint, une locomotive, avec la devise de l'Union : «  Fidem servavi ! » (2)
Monseigneur suivait, entouré de M. le Vicaire général, de M. l'abbé De Clercq, de M. le Curé d'Avricourt, de M. le Chanoine Martin, de plusieurs directeurs de groupes, venus avec leurs «  hommes » : M. le doyen de Longuyon, M. l'abbé Frizenhausen, d'Epinal, MM. les curés de Damelevières, de Jarny et de Varangéville, un vicaire de Bar-le-Duc, M. l'abbé Collin, vicaire à Saint-Jacques de Lunéville .... Près de l'église, M. le Curé de l'ancien Avricourt, aujourd'hui annexé, - le Curé d'«  en bas », comme l'on dit - vint se joindre au cortège, heureux d'apporter à son confrère d'«  en haut » ses félicitations et ses voeux et à l'Evèque de Nancy l'hommage respectueux du clergé messin.

LA MESSE.
L'humble église ne se reconnaissait plus sous sa parure de fête: à l'entrée du choeur, sur un transparent, se détachait l'image de la bienheureuse Jeanne d'Arc, accompagnée d'un faisceau de drapeaux tricolores et d'une locomotive, insignes de l'Union : le long des tribunes, flottaient des drapeaux et des oriflammes et couraient de gracieuses guirlandes ; le sanctuaire était tapissé de verdure et de fleurs, avec un goût parfait ..... Mais le plus bel ornement était ce groupe compact d'hommes dont l'attitude recueillie rendait témoignage au Dieu de l'Eucharistie, et le cercle des étendards qui montait autour de l'autel une garde d'honneur.
Pendant la Messe, servie par deux gymnastes, en costume, les chants, le Credo surtout, furent enlevés avec beaucoup d'ensemble, par toute l'assistance, et les chanteuses, qui forment le lutrin ordinaire de la paroisse, exécutèrent avec art un très beau motet : filles ou soeurs d'«  Unionistes », elles devaient être de cette fête de famille.
Avant que Monseigneur bénisse le drapeau du Groupe Jeanne d'Arc d'Avricourt, M. le Vicaire général Ruch expliqua la portée de la belle devise de l'Union : «  Fidem servavi », en prenant avec un à propos très apprécié ses comparaisons au langage technique des Chemins de fer.
Puis, le drapeau s'avança, portant sur les couleurs lorraines l'image de la «  Sainte de la Patrie » ; il était présenté par M. Veillon, maire de Val-et-Châtillon, et par Mademoiselle d'Hausen, de Blâmont, ses parrain et marraine. Sa Grandeur le bénit, demandant, par l'intercession de la Bienheureuse Jeanne d'Arc, selon la formule du Rituel romain (3), que «  tous ceux qui serviraient sous ses plis le Seigneur, Dieu des Armées, surmontent, en cette vie, tous leurs ennemis, visibles et invisibles, et méritent, après leur mort, de triompher dans les Cieux ».
La cérémonie s'acheva par le Chant de l'Union catholique du personnel des chemins de fer :
Jadis, sans chefs, sans freins et sans consigne,
Des grands devoirs nous étions oublieux ;
Mais aujourd'hui nous connaissons la ligne
Et nous mettons l'aiguille sur les cieux.
Nous ayons pris pour guide l'Evangile,
Le Christ, pour chef, et pour amis, les siens.
Et maintenant nous sommes trente mille,
Qui voulons être et paraître chrétiens.
L'OEUVRE du jeudi, récemment organisée par les soins de dames dévouées, attendait Monseigneur dans la salle paroissiale. Sa Grandeur remercia les directrices, exhorta les fillettes à bien profiter des leçons qu'elles reçoivent et émit l'espoir que de cette oeuvre, surgira bientôt un patronage de plein exercice : les patronages de jeunes filles, en effet, sont l'un des meilleurs moyens de préparer l'avenir religieux d'une paroisse : ne forment ils pas les futures épouses, les mères de famille de demain ?

LE BANQUET.
A midi, un banquet de 140 couverts réunit les «  Unionistes » et leurs invités. Monseigneur le présida, et la plus franche, la plus cordiale gaieté montra que l'on s'y trouvait en famille. Des toasts furent portés, tous profondément pénétrés d'esprit chrétien. M. Karrnann, président du groupe d'Avricourt, remercia Sa Grandeur de cette visite paternelle et souhaita la bienvenue à tous. M. Stainmesse, délégué du Comité central, compara fort justement l'Union à un arbre devenu gigantesque, dont les racines profondes vont chercher leur sève au Sacré-Coeur de Montmartre, dont les rameaux couvrent la France ... et dépassent même les frontières, jetant dans les autres pays des semences fécondes qui commencent à lever. M. Veillon dit pourquoi il avait accepté avec joie d'être parrain du drapeau du Groupe Jeanne d'Arc, drapeau qu'il savait être celui de bons Catholiques et de bons Français. M. l'abbé De Clercq fit acclamer notre Saint Père le Pape Pie X, N .N. S.S. les Evêques de France, Monseigneur l'Evèque de Nancy ; il dit les regrets de M. l'abbé Heymann, le bien-aimé fondateur et directeur général de l'Union, retenu à Paris pour la réunion du Comité général, et insista derechef sur l'esprit surnaturel qui anime et qui doit animer les membres de l'Union.
Le toast de Monseigneur remercia tous les promoteurs et organisateurs de cette belle fête ; il dit son admiration, sa sympathie, son dévouement pour l'oeuvre: «  Depuis de longues années, ajouta-t-il, nous, les Evêques de France, travaillons à former un convoi qui ramène notre pays vers ses traditions ; désormais, avec l'aide des cheminots catholiques, notre train ne connaîtra ni obstacles, ni barrières, et il conduira la France à sa grande et providentielle mission ! »

L'APRÈS-MIDI.
Le drapeau de l'Avant-Garde, d'Avricourt, devait être béni a l'office de l'après-midi : la Légion Saint-Maurice, de Blâmont, vint assister à la fête, conduite par M. le Doyen. Elle prit part au défilé, avec son drapeau et ses clairons ... et, dans les rues, une foule se pressait, accourue des villages voisins, et l'on y reconnaissait un certain nombre d'Allemands, employés de Deutsch-Avricourt.
Après le Magnificat, Monseigneur bénit le drapeau de l'Avant-Garde ; puis, montant sur les degrés de l'autel, devant celle assistance que l'église ne pouvait contenir, il remercia avec effusion les «  Unionistes » de l'exemple qu'ils donnaient, sans forfanterie, comme sans respect humain, à cette frontière extrême et, de la joie comme des espérances, qu'ils mettaient en son coeur pastoral; il les félicita de l'esprit surnaturel qui anime leurs groupements ; ils les engagea à le maintenir soigneusement, à le garder de route influence mauvaise et à le développer sans relâche ; il leur montra combien leur Union les aide à conserver, à pratiquer et à propager leur foi, et ii leur fit un chaleureux appel à l'apostolat «  pour Dieu, pour l'Eglise et pour la France ! »
La consécration que prononça, avant la bénédiction du Très Saint-Sacrement, le président du groupe Jeanne d'Arc, fut la digne réponse à cette vibrante allocution :
«  Divin Sauveur, dit-il, suivant l'exemple que vous leur avez donné à l'atelier de Nazareth, les membres de l'Union catholique du personnel des chemins de fer ont travaillé, jusqu'à ce jour, sous la protection de la Bienheureuse Jeanne d'Arc, leur vénérée patronne.
«  Faisant en ce moment leur entrée dans la vie publique, ils viennent, humblement prosternés au pied de votre autel, se consacrer entièrement à votre Sacré-Coeur.
«  Unis à vous par la sainte Communion qu'ils ont faite ce matin, les membres du groupe Jeanne d'Arc, d'Avricourt, et ceux des nombreux groupes qui entourent en ce moment leur étendard, vous jurent fidélité et s'engagent à vous servir jusqu'à la mort.
«  Faites, Seigneur, que leur bouche ne profère jamais aucun blasphème. Inspirez-leur une ardente charité pour leurs frères du travail qui n'ont pas le bonheur de vous connaître ou qui, vous connaissant, vous abandonnent et vous outragent.
«  Vous avez, Seigneur, visiblement béni les efforts des «  Unionistes » ; ils vous en remercient du fond du coeur et ils vous demandent Instamment de leur continuer votre protection.
«  Cette protection, ils vous la demandent, Seigneur, pour leur chère Patrie, et c'est comme Français qu'ils se consacrent en ce moment a votre Coeur adorable.
«  Si de malheureux insensés ont l'audace de supprimer les honneurs publics qu'un peuple civilisé doit à son Créateur, les membres de l'Union catholique du personnel des chemins de fer tiennent à vous dire publiquement qu'ils sont tous fermement résolus à vous faire régner sur eux et sur leurs familles.
«  Ils feront plus, Divin Sauveur, car ils s'efforceront de vous faire aimer et servir par tous ceux: qui les entourent, voulant ainsi aider de toutes leurs forces à la restauration de ln France chrétienne.
« Pour arriver à cette fin, les membres de l'Union catholique du personnel des chemins de fer s'engagent formellement à suivre les enseignements du Souverain Pontife, des Evêques et de leurs Prêtres directeurs, avec lesquels ils se diront toujours les enfants soumis de l'Eglise.
«  Recevez enfin, Seigneur, les vifs sentiments de foi, d'espérance et de charité des «  Unionistes » et daignez, après les épreuves de cette vie, les admettre tous un jour à l'honneur de chanter vos louanges en compagnie des Anges et des Saints et redisant à jamais: Gloire, honneur, louanges et bénédictions au Père, au Fils et au Saint-Esprit. - Ainsi soit-il. »
Et tous, ratifiant cette consécration, entonnèrent ce couplet de leur cantate.
Coeur de Jésus voilà donc le partage,
Qu'à l'ouvrier réserve ton amour.
Nous le jurons, nous aurons du courage,
Pour te servir et pour te voir un jour.
Nous le jurons, nous serons tes apôtres,
Tes chevaliers et tes adorateurs,
Nous te voulons faire aimer par les autres,
Et proclamer tes droits sur tous les coeurs.
M. l'abbé Huriet était arrivé dans l'après-midi. Monseigneur l'Evêque le présenta aux groupes de son diocèse, comme son représentant auprès d'eux, et M. l'abbé De Clercq, l'investissant, au nom du Comité central, lui épingla sur la poitrine l'insigne de l'Union.
Une plus ample connaissance devait se faire, dans une réunion intime, le soir, entre les représentants des groupes et l'apôtre zélé que notre premier Pasteur a chargé de visiter et d'encourager en son nom, les oeuvres de jeunes gens et d'hommes de son diocèse; bien des idées fécondes furent alors échangées, qui s'épanouiront, tout permet de l'espérer, en consolantes réalisations.
Monseigneur l'Evêque emporta de cette fête un souvenir impérissable. Cette foi, cet esprit surnaturel, cette docilité aux directions du Pape, des évêques et des prêtres, ce désir de mieux connaître l'Evangile, ce courage et cette ardeur apostolique qui sont la note si bien marquée de l'Union catholique du personnel des chemins de fer, lui semblent un modèle à proposer à tous nos groupements catholiques d'hommes et de jeunes gens. Son voeu est que cette union se développe dans son diocèse et que des groupements professionnels analogues se fondent pour d'autres corporations ... et son désir est que, dans la Journée des Hommes, au mois de janvier prochain, une section soit spécialement affectée à l'Union catholique du personnel des chemins de fer, à laquelle il garde une profonde reconnaissance de l'édification qu'elle lui a donnée et des espérances qu'elle lui fait concevoir.

La première journée des «  Cheminots» lorrains méritait bien cette notice un peu longue. Puisse cet esprit de foi et d'apostolat gagner tous les fidèles de notre bien-aimé diocèse !
Coeur de Jésus, sous ta bannière
Nous voulons vivre et, fiers de toi,
Chanter jusqu'à l'heure dernière :
«  Nous avons conservé la foi, »
une foi agissante et conquérante ! - Ainsi soit-il !
E. M.

(1) L'Union catholique du personnel des chemins de fer français, fondée à Montmartre en 1898 par M. l'abbé Reymann, vicaire à Saint-Ambroise de Paris, a pris de l'extension depuis 1905. Grace au zèle de ses membres, elle compte aujourd'hui trente-cinq mille membres et s'accroit tous les jours. Les administrateurs des Compagnies s'accordent pour lui rendre ce témoignage que dans les centres où les groupes sont importants, le mouvement révolutionnaire dernier a pu être conjuré.
(2) «  J'ai conservé la foi. » (II Tim., IV, 7).
(3) Benedictio Vexilli processionalis.


26 novembre 1910 - n° 48 - p. 941
Bulletin trimestriel des Comités catholiques.
Dans le numéro d'Octobre, dont la Semaine Religieuse de samedi dernier annonça l'envoi aux Comités, nous relevons ces innovations dont nos lecteurs apprécieront toute la portée.
Les réunions générales des Comités catholiques auront lieu, cette année, non pas au chef-lieu de chaque doyenné, mais dans neuf centres principaux : Nancy, Lunéville, Toul, Briey, Baccarat, Blâmont, Saint-Nicolas-du-Port, Longuyon et Vézelise, sous la présidence de Monseigneur l'Évêque.
A ces réunions assisteront, le matin, dans des salles à elles réservées, les dames et les jeunes filles qui s'occupent d'oeuvres dans la ville choisie pour lieu de réunion, et les directrices d'oeuvres des paroisses convoquées.
L'après-midi, aura lieu la réunion des hommes.


3 décembre 1910 - n° 49 - p. 961
Calendrier de la semaine
[...] Mardi, S. NICOLAS (Blanc). - Nonhigny.


17 décembre 1910 - n° 51 - p. 1012
Nécrologie.
Nous recommandons aux prières de nos lecteurs l'âme de M. l'abbé Déviot, curé de Val-et-Châtillon, décédé le 10 décembre 1910.
Né à Harbouey le 30 avril 1849, ordonné prêtre le 29 juin 1873, M. l'abbé Charles-Joseph-Justin Déviot avait été successivement sous-directeur à la Maison des Apprentis ( 1873), curé d'Anthelupt (1874), curé de Chenevières (1887). Il était curé de Val-et-Châtillon depuis le 13juin 1896.
M. l'abbé Déviot faisait partie de l'Association de prières.


24 décembre 1910 - n° 52 - p. 1021
Calendrier de la semaine
[...] Mardi, S. JEAN (Blanc). - Autrepierre.
C'est la principale fête de l'Apôtre-Évangéliste, qui fut le Disciple bien-aimé ; la fête de son martyre est le 6 mai.


31 décembre 1910 - n° 53 - p. 1041
Calendrier de la semaine
[...] Mercredi, OCTAVE DES SS. INNOCENTS (Rouge). - Barbas.
 

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