Journal de la Société
d'archéologie et du Comité du Musée lorrain
1873
NÉCROLOGIE.
M. L'ABBÉ MASSON.
La Société d'Archéologie lorraine vient encore de perdre un de ses plus anciens
collaborateurs, M. l'abbé Joseph Masson, vicaire de Dieuze, puis curé d'Autrepierre.
Il venait d'être nommé à la collégiale de Bon-Secours, lorsque la maladie qui le
minait depuis longtemps l'enleva brusquement le 18 avril 1873.
Né à Amenoncourt en 1806, ordonné prêtre en 1833, M. l'abbé Masson fut un des
fondateurs de la Société scientifique et littéraire de Dieuze, créée le 10 août
1845, approuvée et autorisée le 23 mars suivant. Elle avait pour but de
recueillir, dans un même local, toutes les antiquités que l'on trouverait aux
environs, dans cette mine inépuisable que l'on nomme Tarquimpol. Le premier
compte-rendu parut à la fin de 1847; il était dû à la plume savante de l'abbé
Masson. Déjà la Société avait recueilli quelques monnaies, des débris
gallo-romains de sculpture, des poteries, etc., lorsque les événements
politiques qui survinrent l'arrêtèrent dans son essor.
M. l'abbé Masson apporta à la Société d'Archéologie lorraine, dont il était
membre depuis 1849, le résultat de ses investigations. Il fit paraître dans les
deux premiers volumes du Journal des notes : 1° sur une ancienne cloche de
l'abbaye de Vergavile, qui se trouvait alors dans l'église de Gelucourt et qui
aujourd'hui a été fondue (tome 11, p. 49); 2° sur un bénitier gallo-romain, que
l'on voit dans l'église de Linetre-Haute (avec planche, tome I, p. 98); 3° sur
une inscription de la même époque, trouvée à Tarquimpol (id. id p. 93). Enfin,
une étude remarquable sur le Bon-Pasteur, au point de vue de l'art symbolique
chrétien, fut insérée dans le tome III des Bulletins (p. 361-372).
Le mauvais état de sa santé empêcha, depuis, ce respectable prêtre de s'occuper
d'éludes archéologiques; mais, le peu qu'il a laissé sera toujours consulté avec
fruit par les nombreux amateurs qui s'occupent de l'histoire de la vallée de la
Haute-Seille.
ARTHUR BENOIT. |