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Histoires criminelles du Blâmontois (8)
Meurtre à la Pouponnière de Blâmont - 1938

Voir aussi Histoires criminelles


L'Humanité
30 novembre 1938

PRES DE LUNEVILLE
DE TROIS COUPS DE REVOLVER UNE MERE TUE SA FILLETTE

Nancy, 30 novembre. Près de Lunéville, à la maison maternelle de Blamont, s'est déroulé un drame effroyable.
Une mère indigne a, dans un geste incompréhensible, tué sa fillette âgée de quatre ans.
La mère, Vera Morgun, âgée de 32 ans, née à Yokohama, avait confié sa fillette, la petite Béatrice, dès sa naissance, à la maison maternelle.
L'enfant, reconnue par son père, portait le nom de Hagelstein.
L'autre soir la mère arriva à Blamont, et dans l'après-midi du lendemain se, rendit à la maison maternelle et demanda à voir son enfant.
Connue des infirmières, elle se dirigea, sans être inquiétée, vers l'endroit où elle savait trouver sa petite fille.
L'enfant s'amusait toute seule dans le dortoir. Froidement, sans dire un mot, Vera Morgun sortit un revolver de son sac et tira par trois fois sur son enfant.
On accourut aussitôt, et l'on trouva la mère meurtrière, l'arme encore à la main, hébétée, devant le corps ensanglanté du pauvre petit être.
Une balle avait pénétré dans le poumon gauche, une autre avait fait éclater le foie. La malheureuse petite Béatrice avait été tuée sur le coup.
Aussitôt arrêtée, la meurtrière n'opposa aucune résistance.
On trouva sur elle plusieurs lettres qui pourront sans doute dévoiler les mobiles de son horrible geste.
Elle a été écrouée à la prison de Nancy.


Est-Républicain
29 novembre 1938

UN HORRIBLE DRAME
A la Maison Maternelle de Blâmont,
une femme, de nationalité yougoslave, tue sa fillette à coups de revolver

Lunéville, 28 novembre. - Dimanche, à 15 heures, un drame effroyable s'est déroulé à l'Intérieur de la Maison Maternelle de Blâmont, si paisible dans son cadre charmant et habituellement bruissante de cris, joyeux.
Une fille-mère, Vera Morgin, âgée de 32 ans, née à Yokohama, mais de nationalité yougoslave, sans profession, demeurant à Toul, a tué à coups de revolver, sa fillette, Béatrice, âgée de 4 ans.
Placée depuis sa naissance à la Maison Maternelle, l'enfant avait été reconnue et portait le nom de son père : Hagelstein.
Vera Morgin était arrivée à Blâmont le samedi soir. Assez. jolie, vêtue non sans élégance; s'exprimant correctement en français, elle était descendue à l'hôtel. Son court séjour ne devait donner lieu à aucune remarque susceptible d'éclairer la justice sur son acte criminel.
A 15 heures, elle se rendait à la Maison Maternelle. Elle demanda à voir sa fillette et, comme les aitres de la pouponnière lui étaient, familiers, elle se rendit seule au dortoir de l'enfant. Le dortoir est séparé du corridor par de grandes baies vitrées. De l'extérieur, elle aperçut donc sa fillette jouant au milieu de la salle, dans laquelle, à ce moment précis, ne se trouvait aucune infirmière. La porte était entr'ouverte, Vera Morgin entra.
Le drame devait se produire sans témoin. Trois coups de revolver claquèrent soudain. On accourut et l'on aperçut, devant le corps saignant de la malheureuse enfant, étendue sur le plancher, une femme hébétée, tenant encore à la main l'arme du crime.
Le docteur Thomas, immédiatement appelé, vint prodiguer ses soins à la petite Béatrice qui, frappée à bout portant par deux projectiles, rendait le dernier soupir trois quarts d'heure après. Une balle l'avait atteinte à l'épaule gauche, pénétrant vraisemblablement dans le poumon. L'autre balle avait, pénétré dans le ventre et fait éclater le foie.
La mère criminelle fut arrêtée par les gendarmes de Blâmont, auxquels elle n'opposa aucune résistance.
Ce matin, le parquet de Lunéville arrivait à Blâmont. M. le professeur Hertzog et M. le juge d'instruction Binguet commencèrent immédiatement leur enquête, tandis que le docteur Paul Kahn, médecin-légiste, procédait à l'autopsie du corps de la victime.
Il y a tout lieu de penser que Vera Morgin avait l'intention de se suicider après avoir tué son enfant. Elle n'en eut pas le temps, ou peut-être le courage. Trois balles étaient restées dans le barillet du revolver.
En procédant à la fouille, les gendarmes ont trouvé trois lettres sur la femme Morgin, l'une adressée au commissaire de police, la deuxième au consul de Yougoslavie à Metz, la troisième au père, de l'enfant, M. Hagelstein.
L'examen de ces lettres éclairera sans doute ia justice et lui permettra de déterminer les mobiles encore obscurs de ce drame navrant.
La petite Béatrice était une blondinette ravissante, dont la grâce espiègle faisait la joie du personnel de la Maison Maternelle.
Après un premier interrogatoire, Vera Morgin, placée sous mandat de dépôt, a été emmenée et écrouée.


Est-Républicain
3 décembre 1938

Le drame de la Maison Maternelle de Blâmont

Lunéville, 2 décembre. - (De notre rédaction)
Voici quelques détails complémentaires sur le drame affreux dont la Maison Maternelle de Blâmont a été le théâtre.
La femme Vera Morgin, qui tua froidement sa fille de 4 ans, la petite Béatrice, habitait Toul, rue Gengoult.
Elle était, comme nous l'avons indiqué, âgée de-32 ans et n'exerçait aucune profession. C'est le père de l'enfant, lieutenant dans un régiment en garnison dans le département de la Moselle, qui, vraisemblablement, subvenait, à ses besoins,
L'arme .saisie avec laquelle, la mère criminelle tua son ènfant est un pistolet automatique neuf du calibre de 6 mm 35. On a retrouvé une cartouche dans le magasin et une autre dans le canon.
Comme nous l'avons dit également, le drame a eu heu sans témoin. C'est Mlle Benoist-Janin, infirmière, qui la première entra dans le dortoir où le corps sanglant de la fillette était étendu.
Là mère, hébétée par la monstruosité de son crime, était à genoux devant sa victime. Elle n'opposa aucune résistance aux infirmières accourues, qui la gardèrent dans une pièce voisine, en attendant l'arrivée des gendarmes.
L'enfant, reconnue par son père, avait été placée à la Maison Maternelle quelques semaines après sa naissance. Le prix de la pension était régulièrement acquitté. Toutefois, la direction de l'établissement ayant jugé que la fillette se trouvait en âge d'être retirée, en avait informé le père. Celui-ci, qui désirait confier la petite Béatrice à une de ses parentes, demeurant à Metz, avait demandé un délai et ce délai lui avait été accordé.
Le Parquet recherche toujours les causes obscures du drame, les lettres saisies sur Vera Morgin ne donnant que des indications fort vagues.


Est-Républicain
27 janvier 1939

Le drame de la Pouponnière de Blâmont
Reconnue folle, Vera MORGIN, qui tua son enfant à coups de revolver, vient d'être internée à Maréville
Lunéville, le 26 Janvier. - II y a deux mois exactement, un dimanche àpres-midi. un drame effroyable se déroulait à l'intérieur de le Maison Maternelle de Blâmont, si paisible dans son cadre charmant et. habituellement bruissante de cris joyeux.
Une fille-mère, Vera Morgin, Agée de 32 ans, née à Yokohama, mais de nationalité yougoslave, sans profession, demeurant à Toul, tuait à coups de revolver, sa fillette Béatrice, âgée de 4 ans
Placée depuis sa naissance à la Maison Maternelle, l'enfant avait été reconnue et portait le nom de son père : Hagelstein,
Rappelons que Vera Morgin était arrivée le samedi soir à Blâmont. Assez jolie, vêtue non sans élégance. S'expriment correctement en français, elle était descendue a l'hôtel. Son court séjour ne devait donner lieu à aucune remarque susceptible d'éclairer la justice sur les mobiles de son acte criminel.
Le lendemain, à 15 heures, elle se rendait à la Maison Maternelle. Elle demanda à voir sa fillette et, comme les aitres de la pouponnière lui étaient familières, elle se rendit seule au dortoir de l'enfant.
Le dortoir étant séparé du corridor par une grande baie vitrée, de l'extérieur elle aperçut la petite Béatrice jouant au milieu de la salle dans laquelle, à ce moment précis, ne se trouvait aucune infirmière. La porte était entr'ouverte, Vera Morgin entra.
Le drame devait se produire sans témoin. Trois coups de revolver claquèrent soudain. On accourut et l'on aperçut, devant le corps étendu et saignant de la malheureuse enfant, une femme hébétée, tenant encore dans sa main l'arme du crime.
Le docteur Thomas, immédiatement appelé, vint prodiguer ses soins à la petite Béatrice qui, frappée a bout portant par deux projectiles, rendait le dernier soupir trois quarts d'heure après Une balle l'avait atteinte à l'épaule gauche, pénétrant dans le poumon.
L'autre balle l'avait frappée au ventre et fait éclater le foie.
La mère criminelle fut arrêtée par les gendarmes de Blâmont auxquels elle n'opposa aucune résistance, et écrouée à la maison d'arrêt de Nancy. M. Pinguet, juge d'instruction, fut chargé d'instruire l'affaire,
Vera Morgin avait chargé de sa défense Me Robert Kalis. À plusieurs reprises, le sympathique avocat se rendit à Lunéville pour l'assister à l'instruction. Il constata l'attitude extrêmement bizarre de sa cliente. Vera Morgin, sans aucun doute possible, ne jouissait pas de la plénitude de ses facilités.
Me Robert Kalis, en conséquence, demanda une expertise mentale. Cette expertise fut confiée à M, le docteur Aubry, médecin aliéniste. Le docteur Aubry vient de déposer son rapport concluant à l'irresponsabilité totale. Dans ces conditions, le juge d'instruction ne pouvait que rendre une ordonnance de non-lieu.
Vera Morgin a été aussitôt transférée de la prison départementale à l'asile de Maréville.
L'information, ouverte pour meurtre est close.

 

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