Potage à la Dedriche - 1883
Dominique Dedriche, journalier né à
Rhodes le 7 octobre 1811, est domicilié à Blâmont lors
de son mariage le 23 novembre 1853 avec Marguerite
Monzein, journalière, née à Saint-Martin le 13 août
1821 : à cette occasion, les époux reconnaissent comme
légitime l'enfant né à Blâmont le 14 juin 1850, et
figurant sur le registre sous le nom de Charles Monzein,
enfant naturel non reconnu.
Dictionnaire
universel de cuisine
Joseph Favre
Ed. Paris - 1889-1891
[On peut signaler une réédition moderne sous le titre «
Dictionnaire universel de cuisine pratique » aux édition
Omnibus en 2006, préfacée par Jean-Pierre Coffe]
DEDRICHE (CHARLES),
dit Dietrich; né à Blamont (Meurthe-et-Moselle), le 14
juin 1850. Issu de parents pauvres, fut mis en
apprentissage à l'âge de douze ans dans une maison de
Nancy. Actif, intelligent, il s'instruisit lui-même et
sut tirer partie des conseils de ses maîtres. Vers la
fin de 1869, nous le trouvons comme aide au restaurant
Dubocq (carrefour Gaillon), à Paris, où il se fit
remarquer par les soins et le bon goût apportés à son
travail. Quand la guerre éclata, Dedriche fut ému et
enflammé à la lecture de la proclamation du général
Ducros et il s'engagea dans un des bataillons de mobiles
de la Seine; il assista à l'affaire du Bourget et eut le
bonheur de revenir sans blessure. La paix signée, il
reprit ses fonctions. Nous le voyons au café Riche,
passant comme aide dans toutes les parties. Les progrès
qu'il fit dans cette maison de premier ordre furent tels
qu'il y devint chef entremetier avant l'âge de 22 ans.
Dedriche réunissait à l'agilité l'esprit du beau et du
bon et une remarquable facilité de création; bon
administrateur et ne craignant pas les sacrifices du
voyage pour s'instruire, il était à cette époque le plus
remarqué et le plus en vue des cuisiniers de la nouvelle
école. Nous le retrouvons successivement au Splendide
Hôtel; au Schweizerhoff, à Lucerne; chez le ministre
d'Espagne, à Berne; au Grand-Hôtel, à Turin; et enfin à
l'Hôtel du Quirinal, à Rome.
Charles Dedriche fut l'un des plus actifs vulgarisateurs
de l'idée de l'union universelle des cuisiniers
français; membre correspondant de l'Académie de cuisine,
il est l'un des membres les plus studieux, le plus
instruits de l'école scientifique.
Potage à la Dedriche. - Formule 1453. - Prendre le rouge
d'une certaine quantité de bonnes carottes. Autant de
haricots verts bien frais. Autant de pâte à nouilles
abaissée bien mince. Tailler le tout séparément en
julienne très fine, d'une égale longueur. Faire revenir
les carottes au beurre en les assaisonnant de sel et de
sucre. Les mouiller à hauteur avec du consommé et faire
tomber à glace. Remouiller ensuite largement avec du
consommé et faire bouillir lentement sur le coin du
fourneau, jusqu'à cuisson des carottes, en dégraissant
souvent.
Il faut que le potage reste très limpide.
Au moment de servir, joindre au consommé les haricots
verts, blanchis à l'eau salée juste au point de cuisson,
ainsi que les nouilles, aussi blanchies et pochées à
part bien égouttées.
L'envoyer accompagné de croûtes au fromage gratinées au
moment. (Académie de cuisine, séance du 23 mars 1883.) |