Surintendants de
Christine de Danemark
Voici les biographies de Claude de
Guérin, et de son successeur Michel Bouvet,
surintendants de Christine de Danemark (1521-1590) à
Blâmont.. Nous y avons ajouté des informations sur
Dominique Tabouret (ou Thabouret), gruyer en 1588, puis
Charles Tabouret qui, jusqu'en
1632, apparaît à Blâmont comme « Châtelain »
Dictionnaire
de la noblesse
La Chenaye-Desbois et Badier.
1866
GUÉRIN, Noble &
ancienne Famille de Lorraine, éteinte depuis plus d'un
siècle. Un Mémoire envoyé en remonte la filiation à
I. JEAN DE GUÉRIN, dit le vieux. Maître des Monnoies de
René, Roi de Sicile, Duc de Lorraine & de Bar. Il eut de
fa femme, Catherine de Nidal,
1. Jean, qui suit;
2. Et Isabellion, mariée à Didier d'Epinal, avec lequel
elle vivoit en 1460.
II. JEAN DE GUÉRIN, dit le jeune, Maître des Monnoies du
Roi de Sicile, épousa Alizon, fille de Michel de Geberry,
Sommelier de l'Artillerie de Lorraine, dont :
1. Claude, qui suit ;
2. Et Catherine, femme de Jean de Persenal, avec lequel
elle vivoit en 1492.
III. CLAUDE DE GUÉRIN fut l'un des Arbalétriers de la
Garde du Roi de Sicile, qui, par brevet du 20 Février
1504, lui conserva la survivance de Michel de Geberry,
son aïeul maternel, dans la charge de Sommelier de son
Artillerie. Il épousa 1° Idotte de Chalaine; & 2°
Arambourg de Janin. Du premier lit il eut:
Isabellion, mariée, en 1503, à Louis de Lescut, Seigneur
de Saint- Germain, Vice-Bailli de Nancy, mort le 8 Août
1555, & .elle le 3 Juin 1573.
Et du second lit vint:
Jacques, qui suit.
IV. JACQUES DE GUÉRIN, Sommelier de l'Artillerie de
Lorraine, par brevet du 20 Janvier 1545, épousa Jennon,
fille de Ferri de Maillet, & de Catherine Beget-des-Porcellets,
dont:
1. Claude, qui suit;
2. Isabellion, morte en 1588, femme de Cuny de
Boucher-de-Sorcy, Conseiller d'Etat ;
3. Et Arambourg, femme de Christophe de Mérigault.
V. CLAUDE DE GUÉRIN, Seigneur du Montet & d'Hermamesnil,
Ministre & Secrétaire d'Etat du Duc Charles III, par
Lettres Patentes du 15 Avril 1567, Surintendant de la
Reine Christine de DANEMARK, au Comté de Blamont &
Seigneurie de Neuvre, Président unique de la Chambre des
Comptes, Cour des Aides & Monnoies de Lorraine, par
Lettres Patentes du 7 Décembre 1595, testa à Nancy le 23
Mai 1596, & mourut l'année suivante. Il avoit épousé,
par contrat du 23 Février 1569, Claude de Fournier,
morte en 1622, fille de Quiriace de Fournier, Seigneur
de Fontenailles & de la Grande-Pailly dans l'Orléanois,
d'où il étoit venu, en Lorraine, où il fut Seigneur de
Saint-Epvre, Confeiller d'Etat & Trésorier Général des
Finances de Lorraine & de Barrois, & de Françoise de
Xaubourel, fille de Bertrand, Contrôleur Général de
Lorraine & de Barrois, & de Françoise Bertrand, des
Barons de Marimont. Claude de Guérin eut de son mariage,
pour fils unique,
VI. BALTHAZAR DE GUÉRIN, Seigneur du Montet & d'Hermamernil,
ConfeilIer d'Etat du Duc Charles III, & en sa Chambre
des Comptes de Lorraine, qui testa le 22 Avril 1612, &
mourut peu à près le dernier mâle de son nom. Il avoit
épousé, par contrat du 4 Octobre 1599, Marie de la
Ruelle, Dame d'Andilly en partie, fille de René de la
Ruelle, Seigneur d'Andilly, Ministre & Secrétaire d'Etat
du Duc
Charles III, & de sa seconde femme. Barbe de Pois, qui
de son premier mariage avec Jean, Seigneur de Pulnoy,
avoit eu Nicolas, Seigneur de Pulnoy, dont les filles
furent mariées dans les Maisons de Haraucourt, de
Glainville, de Bildestein, de la Vaux & de Moras. Marie
de la Ruelle se remaria, par
contrat du 25 Juin 1616, à Jean de la Moussaye.
Chevalier, Seigneur de Carcouët en Bretagne, Chambellan
du Duc Henri, dont Philippe, Marquis de la Moussaye,
Colonel d'Infanterie au service de France, mort de ses
blessures à la bataille de Rocroy, donnée en 1643. Elle
eut du premier lit:
1. Claude, qui s'est mariée à son cousin Balthazar,
Comte de Rennel, & du Saint-Empire, Seigneur de Jarville
;
2. Et Barbe, qui a épousé aussi son cousin, François de
Bermand, Seigneur de Pixérécourt.
Les armes :
d'azur, à la pointe d'or, chargée d'une croix
potencée d'azur, & accompagnée en chef de deux
autres croix potencées d'or. |
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Biographie
de la Chambre des comptes de Lorraine
Comte Antoine de Mahuet
Nancy, 1914
BOUVET (MICHEL),
fils de Michel, procureur général du bailliage de Bar,
et d'Anne Le Poignant, petit-fils de François, anobli le
18 novembre 1501 (1). Né à Bar, en 1544, reçut des
lettres de gentillesse le 1er mars 1610, où les services
considérables qu'il rendit à Charles III et à Henri II
sont rappelés, épousa, en 1568, Agnès de Beaufort, fille
de François, sgr de Gellenoncourt (2), grand veneur de
Lorraine, et de Gabrielle de Thuillières ; il mourut le
16 janvier 1613.
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ARMES : D'azur coupé
d'argent, en chef un corps de lion d'or tenant
une hache d'armes, et en pointe une trappe de
boeuf de gueules. |
Surintendant de
Christine de Danemark, conseiller et secrétaire
ordinaire, nommé conseiller et auditeur à la Chambre des
comptes, le 16 juin 1578 ; devient conseiller d'État, et
après vingt-huit ans de services, succède à Claude
Guérin, comme président de la Chambre des comptes, le 10
mai 1596. Le 11 juin suivant, il expose, qu'étant nommé
président, il désire disposer de son office d'auditeur
en faveur de son beau-fils Louis Henry, en versant le
quart de 2.000 francs, somme qu'il a payée pour
pouvoir « résigner en faveur de personne capable », ce
qui lui est accordé. Le duc de Lorraine, le 3 février
1596, en récompense de ses services, affranchit un
gagnage qu'il possédait à Ville-en-Vermois (3) ;
antérieurement Charles III lui avait donné, en 1591, la
terre d'Heillecourt (4), où il fonda une chapelle dans
l'église de ce lieu, le 16 avril 1604. Henri II lui
donna aussi la seigneurie de Laloeuf (5).
(1) Un de ses descendants, Charles
Bouvet, obtint, le 25 mars 1625, l'autorisation de
porter les armes de la famille de Bouvet d'Ast, en
Piémont, qui sont : D'azur au boeuf passant d'or,
surmonté en chef de trois étoiles de même.
(2) Gellenoncourt, canton de Saint-Nicolas
(Meurthe-et-Moselle).
(3) Ville-en-Vermois.
(4) Heillecourt, canton de Nancy-Ouest
(Meurthe-et-Moselle).
(5) Laloeuf, canton de Vézelise (Meurthe-et-Moselle).
Mémoires
de la socié́té́ d'archéologie lorraine et du Musée
historique lorrain
1889
L'Eglise de
Maxeville
Leon Germain
[...]
Noble Dominique Thabouret,
seigneur de Maxéville.
1612.
(H. : 2,22 ; L. : 1,10.)
Cette pierre tombale importante, jusqu'ici cachée par
les stalles et demeurée inconnue, se voit dans le choeur,
tout contre le mur du côté de l'évangile ; le milieu,
qui devait offrir des armoiries, ne porte plus aucune
trace de gravure ; l'épitaphe s'étend le long des quatre
bords ; plusieurs mots ont disparu, même les noms du
défunt, mais je crois pouvoir les rétablir de la manière
suivante :
CY GIST NOBLE HOMME MESSire Dominique
Thabouret Seignevr de Marcheville Povr La Moite
châtelain grvyer et recepvevr de (1) La Conte De
BLAMONT QUY DECEDA LE 15 IOVR DAOVST 1612 PRIEZ DIEV
POVR SON
AME.
L'inscription qui précède rappelle sans doute Dominique
Tabouret, anobli en 1584, dont nous avons rencontré plus
haut les ancêtres. Voici l'article de Dom Pelletier sur
cette famille ; je le reproduis à cause de son grand
intérêt pour l'histoire seigneuriale de Maxéville :
« TABOURET (Dominique), au service de la maison
du grand duc Charles, fut annobli, sans finances, par
lettres de S. A., données à Nancy le 23 avril 1584.
Porte de gueules, au fleuve ondé d'argent et mis en
fasce, accompagné de trois têtes de lion arrachées d'or,
lampassées de gueules, allumées et armées d'argent, deux
en chef et une en pointe ; et pour cimier un lion d'or
assis entre un vol de l'écu, sortant d'un torti d'or et
de gueules, porté d'un armet couvert d'un lambrequin aux
métaux et couleur de l'écu, Fol. 118, régist. 1584. Les
lettres de S. A. portant mandement aux gens de ses
comptes de Lorraine de procéder à l'enregistrement
desdites lettres de noblesse, sont du 28 juin 1584.
Layette cottée annoblissemens, num. 211.
« Dominique Tabouret, fut dans la suite châtelain de
Blamont, et eut pour fils Dominique Tabouret de
Maxéville, châtelain, gruyer et receveur de ladite ville
(Blamont) qui épousa Marie Huguet, fille de Bertrand
Huguet, et d'Anne Bertrand, avec laquelle il vendit, en
1605, tout ce qu'ils avaient en la seigneurie de Brin,
provenant de la succession d'Anne Bertrand sa
belle-mère. Il eut, selon quelques-uns, de son mariage,
Charles Tabouret, seigneur de Maxéville, châtelain,
gruyer et receveur de Blâmont, vivant en 1632. D'autres
plus vraisemblablement le disent fils de Dominiq.
Tabouret de Maxéville, et d'Isabelle Baudouin, et
petit-fils de Dominique Tabouret, et de Marie Huguet ;
quoi qu'il en soit, Charles épousa Elisabeth Fournier de
Raon, fille aînée de François Fournier, seigneur des
bans d'Anould et de Provenchères, et d'Elisabeth
Chavenel, dont il eut ;
1° Dominique qui suit ; 2° Marguerite Tabouret, mariée :
1° à François Lescamoussier, adjudant général de Charles
IV; et 2°, le 22 février 1656, à Paul Dolmaire.
« Dominique Tabouret de Maxéville, épousa Barbe de
Vellis, de laquelle il eut Charles, qui suit.
« Charles Tabouret, II du nom, seigneur de Maxéville,
lieutenant-colonel pour le service de S. M. I, épousa N.
dont il eut N. Tabouret, élevé dans la compagnie des
cadets-gentilshommes de S. A. R., puis officier pour le
service de S. M. L, et marié en 1730. »
En 1619-1628. Charles Thabouret, châtelain et gruyer du
comté de Blâmont, possédait encore moitié de la
seigneurie basse et foncière de Maxéville (2).
Vers 1660, Dominique Tabouret (fils du précédent)
n'était plus seigneur de ce lieu que pour un quart, le
reste appartenant à la famille Fournier. C'est, du
moins, ce qui paraît résulter de cette mention de
l'Inventaire sommaire des Archives, par H. Lepage (E.
102) :
« 1659-1679. - Comptes rendus à Dominique Thabouret,
seigneur pour un quart en la seigneurie de Maxéville ; à
Claude Fournier, seigneur haut justicier sans part
d'autrui et foncier pour la moitié, et à Antoine-Aflrican
Fournier comme tuteur de Louis et
François, fils de Claude... »
Mais il semble que le second quart de la famille
Tabouret était échu à Marguerite, soeur de Dominique,
alors mariée à Paul Dolmaire, « Le 28 janvier 1664, dit
H. Lepage dans les Communes de la Meurthe (II, 16),
Gilles Macquart, au nom et comme fondé de procuration de
Dominique Tabouret et Paul Dolmaire, fait ses reprises
pour moitié de la seigneurie de Maxéville. (T. C.,
Nancy, 4.) »
La bibliothèque de la Société d'Archéologie lorraine
possède un « Extract (sic) des nobles de Lorraine »
manuscrit (3), dont l'auteur se désigne ainsi : « Coppié
par moy Dominique Thabouret baron de Macheuille en
Tannée 1687, le premier de Januier, à Heidelberg,
chambellant (sic) et capitaine lieutenant de la
compagnie des Dragons (4) de la garde de Son Altesse
Electorale pallatine Charle... »
Une autre famille du même nom fut anoblie en 1585 et en
1587 (5). Tabouret ou Thabouret vient de tabour, surnom
des batteurs de tambour ; l'm de ce mot ne se prononçait
pas (6).
(1) La place manquerait pour écrire ces
qualifications tout au long ainsi que je le fais ; on
avait sans doute omis les moins importantes, ou fait
emploi de nombreuses abréviations.
(2) H. Lepage, Invent, somm. des Archives, E. 100.
(3) V. J. Favier, Catal. des manuscrits, n° 203.
(4) Suivant l'usage de la fin du XVIIe siècle, l'auteur
de ce manuscrit faisait un abus étrange de l'apostrophe
; c'est ainsi qu'il écrit les « N'obles de L'orreinnes
», etc.
(5) Dom Pelletier, p. 763-764.
(6) V. L. Larchey, Dict. des noms ; sur l'omission, dans
la prononciation des consonnes placées à la fin des
syllabes, v. F. Génin, Variations du langage français. |