Lunéville, 10 août. - M.
Mézières, banquier à Blamont (Meurthe-et-Moselle), vient d être
déclaré en faillite par le tribunal de Lunéville, M. Mezières
laisserait un passif de 5 millions.
11 août 1914
COMMUNICATIONS du Ministère de la Guerre
NOS TROUPES RESTENT MAITRESSES DE LA HAUTE-ALSACE
[...] De nombreux mouvements de troupes vers Morhange. Dans la
région de Blamont, une tentative a été faite sur Rogerwillers et
Hablinville ; grâce à l'appui du canon de Manonvillers, cette
tentative a complètement échoué.
Communiqués : 23 h. 30
NOUVEAU SUCCES FRANÇAIS
Officiel. - Une affaire importante a été engagée dans la région
de Blamont, Cirey, Avricourt, où nos troupes avaient devant
elles un des corps d'armée bavarois.
Les villages de Blamont, Cirey et les hauteurs au delà ont été
brillamment enlevés.
Actuellement les colonnes allemandes se replient laissant des
morts, des blessés et des prisonniers.
LE SUCCES DE BLAMONT-CIREY
Officiel. - L'affaire de Blamont-Cirey, signalée dans les
renseignements généraux, a été particulièrement brillante. C'est
vendredi soir qu'une de nos divisions a commencé l'attaqué.
L'ennemi était fortement retranché par des ouvrages de campagne
en avant de Blamont.
Ses avant-postes ont été refoulés et l'attaque s'est arrêtée
jusqu'à la pointe du jour.
A l'aube, nous avons repris l'offensive ; une action
d'infanterie soutenue par l'artillerie, a enlevé dans la matinée
Blamont et Cirey.
Les forces allemandes, évaluées à un corps d'armée bavarois, ont
alors occupé les hauteurs qui dominent au Nord ces deux
localités. Mais les forces françaises ont dessiné un double
mouvement débordant qui a déterminé le corps bavarois à ramener
ses colonnes en arrière dans la direction de Sarrebourg.
L'affaire a été chaude et bien conduite.
Les Allemands ont subi des pertes sérieuses aussi bien dans la
défense de Blamont et de Cirey que dans la défense des hauteurs.
Le moral de nos troupes est excellent. On signale spécialement
l'énergie et la confiance de nos blessés.
NOUVEAU SUCCES EN AVANT DE CIREY
Officiel. - Par un nouveau bond, nos troupes ont fait reculer le
corps bavarois qui déjà hier s'était retiré devant elles. Les
positions que nous occupons sont en avant de la frontière.
(Officiel). - Signalons de
nouveaux actes de sauvagerie commis par les troupes allemandes.
A Blamont, ce village dont les Allemands, viennent d'être
chassés par nos troupes, ils ont sans aucune raison et sans
avoir été provoqués, mis à mort trois personnes, dont une jeune
fille et un vieillard de 86 ans, M. Barthélémy, ancien maire de
Blamont.
[Publications d'éléments
du rapport Mirman]
A BLAMONT
Nancy, 23 août.
Les procès-verbaux dressés par le préfet de Meurthe-et-Moselle
donnent de nouveaux détails sur les actes de sauvagerie commis
par tes troupes allemandes, lors de leur incursion dans la
région de Blamont.
A Blamont, les soldats allemands ont assassiné plusieurs
personnes, pillé et saccagé de nombreuses maisons, entre autre
une grande chocolaterie appartenant à M. Burrus, sujet suisse.
Quand ils durent quitter Blamont et se replier, ils emmenèrent
douze otages, dont le curé et le buraliste.
Ils les conduisirent auparavant à la place où un habitant, M.
Louis Foëll, venait d'être fusillé et, leur montrant la cervelle
épandue sur les pavés sanglants, les menacèrent du même sort.
UN VRAI LIEUTENANT ALLEMAND
A Blamont (Meurthe-et-Moselle), les soldats allemands après
avoir fusillé plusieurs personnes, pillé et saccagé diverses
maisons, emmenèrent en se retirant douze otages.
L'un d'eux, M. Colin, professeur de sciences au lycée Louis-le-Graad
à Paris, qui se trouvait en villégiature dans la localité avec
sa famille, fut emmené en chemise, pieds nus.
Indigné pair les brutalités qu'il voyait commettre sur des
enfants, - sa propre fille reçut un coup de crosse en pleine
figure, - M. Colin, s'adressant à un jeune lieutenant, lui
cria :
« Mais vous n'avez donc pas de mère ! ».
Et l'officier de répondre textuellement ces paroles :
« Ma mère n'a pas fait de cochons comme toi ! »
Quand ils sauront...
Un chasseur à pied écrit à sa famille, à Sainte-Savine, près de
Troyes :
« Etant de patrouille le 16 octobre, à 8 heures du soir, nous
étions commandés, trois hommes et un caporal, pour la très
délicate mission de fouiller les maisons du petit village de B.,
près Blamont. Dans une des maisons, nous avons surpris un petit
poste composé de douze hommes, dont un sergent, tous de la
landwher. Un seul de la bande écorchait notre langue. Ils nous
ont déclaré qu'ils crevaient de faim et qu'ils étaient décidés
depuis longtemps à se rendre.
« Mais ce qui les a le plus mis en colère contre leur empereur
et leurs chefs, c'est lorsque nous leur avons dit que ce n'était
pas nous qui leur avions déclaré la guerre, et que la Belgique,
la Russie, l'Angleterre, la Serbie et le Japon étaient avec nous
contre l'Allemagne et l'Autriche qui seules, à elles deux,
avaient déclaré la guerre à toutes les puissances. Leur fureur
n'a plus connu de bornes et ils nous ont déclaré que si tous les
Allemands savaient ce qui se passe, ils se rendraient en grand
nombre.
« Nous avons ramené nos prisonniers à notre cantonnement et
lorsque nous leur avons donné de la soupe, ils se sont
précipités dessus comme des loups affamés ».
342e JOUR DE LA GUERRE
Sur tous les fronts
COMMUNIQUES OFFICIELS
15 HEURES
[...]
En Lorraine, l'ennemi a attaqué, avec un bataillon, nos
positions près de Leintrey ; il a été repoussé (Leintrey, à
trois kilomètres et demi de la frontière, se trouve à quelques
centaines de mètres au sud de la ligne d'Avricourt, à huit
kilomètres et demi au nord-ouest de Blamont.)
Quelques contacts de
patrouilles à l'est de Reillon.
(Reillon (Meurthe-et-Moselle) est à 8 kilomètres à l'ouest de
Blamont.)
En Lorraine, nos tirs
d'artillerie ont provoqué plusieurs incendies dans les Remabois
(à l'ouest de Leintrey), dans la région d'Ancerviller (au sud de
Blamont).
Une reconnaissance ennemie qui tentait d'aborder nos positions a
été repoussée par notre fusillade. Près de Moyen, un avion
allemand est tombé dans nos lignes : les aviateurs ont été faits
prisonniers.
Communiqué officiel français
15 HEURES
[...] En Lorraine, après une vive préparation d'artillerie, les
Allemands ont attaqué un saillant de notre ligne à l'est de
Reillon et ont réussi à pénétrer dans nos éléments de première
ligne sur un front de deux cents mètres environ.
Au nord-est de Veho, à la faveur de quatre explosions de mines,
l'ennemi a essayé d'enlever une de nos tranchées. Arrêté par
notre fusillade, il a dû se replier, laissant sur le terrain des
morts et des blessés. Nous avons occupé les entonnoirs des mines
allemandes.
(Veho (Meurthe-et-Moselle) est situé entre Lunéville et Blamont,
un peu au sud de la ligne de Lunéville à Avricourt. Il se trouve
à seize kilomètres à l'est de Lunéville et à dix kilomètres à
l'ouest de Blamont.)
COMMUNIQUES OFFICIELS
15 HEURES
[...] Au nord ouest de Saint-Mihiel et en Lorraine, près de Vého,
des patrouilles allemandes ont été accueillies par notre
fusillade et se sont dispersées laissant des morts sur le
terrain
(Vého (Meurthe-et-Moselle) est à 10 kilomètres à l'ouest de
Blamont, un peu au sud de la ligne ferrée de Lunéville à
Avricourt.) |