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Presse - Le Journal - 1897-1924


  • 13 novembre 1897

L'AFFAIRE DREYFUS.
UNE ENQUÊTE EN .ALSACE
En même temps qu'il acceptait, vendredi, l'article paru samedi matin ici même, sous la signature de M. Maurice Peyrot, notre directeur, M. Fernand Xau, me chargeait de me rendre en Alsace, de contrôler l'exactitude des allégations de M. Peyrot, relativement au rôle prêté par celui-ci à M. Scheurer-Kestner dans affaire Dreyfus, aux accointances allemandes qu'aurait eues, qu'aurait encore le vice-président du Sénat. L'Alsace et plus particulièrement Thann étant désignés comme le centre de l'agitation nouvelle, comme le centre de de l'enquête à laquelle s'était livré M. Scheurer-Kestner avant que d'en arriver aux conclusions que l'on sait, j'étais, en outre, prié de faire, en ces régions, à mon tour, une enquête sur le fond même de l'affaire Dreyfus.
On verra par ce qui va suivre que la bonne foi du Journal a été surprise en ce qui concerne certaines personnalités mises en cause par M. Peyrot. Il y aurait mauvaise grâce à ne le point reconnaître.
Ceci bien établi, arrivons au récit de mon excursion en Alsace.- J. R.

1
Samedi, quatre heures du matin. Nous sommes à Deutsch-Avricourt. Une belle heure d'arrêt et changement de train. Visite des bagages. Un sous-officier de police, à la face rougeaude et joufflue, se tient à l'entrée du buffet : «  Comment vous appelez-vous? Que faites-vous? Où êtes-vous né? Où allez-vous? » Quatre questions auxquelles il faut répondre ; puis, passage au buffet, où sont étalées toutes les contrefaçons possibles de nos produits français. Je note, par exemple, un champagne Roederer, fabrication de Metz. Afin de forcer la consommation, on a fermé les portes des salles d'attente, qui, d'ailleurs, ne sont ni chauffées, ni éclairées. Le procédé est simple et pratique. Avis aux buffets dans la détresse.
Sept heures. Arrivée à STRASBOURG [...]


  • 30 juillet 1914

A LA FRONTIÈRE
NANCY (par dépêche de notre envoyé spécial). - Jamais, depuis le commencement de la crise, la population n'avait été aussi nerveuse qu'aujourd'hui.
Depuis le matin, la foule fait queue à la porte des banques et de la caisse d'épargne ; on a dû établir des services d'ordre.
En ville, il est absolument impossible de trouver de la monnaie : la poste, les chemins de fer et les commerçants n'acceptent plus les billets de banque ; il faut aller les échanger à la Banque de France, d'où une énorme perturbation dans les affaires.
Depuis ce matin, une grande animation règne à la gare, par suite de la rentrée en masse des permissionnaires de moissons, qui ont été rappelés. Toute la journée, les trains en ont amené à Nancy et à Lunéville.

A Avricourt
J'ai été, cet après-midi, à Avricourt : on m'avait représenté le passage de la frontière comme devenu très difficile, en raison de la surveillance exercée par la police allemande. Or, j'ai passé la frontière, à pied d'abord, par la route, et j'ai fait un kilomètre en territoire allemand, après quoi je suis revenu par le train ; ni à l'aller ni au retour, personne ne m'a rien dit ni rien demandé. Il n'y a donc aucune surveillance, ni sur les routes ni sur les voies ferrées.

Les mesures de surveillance
On m'a cependant assuré que, la nuit dernière, des patrouilles de uhlans et de chevau-légers s'étaient approchées jusqu'aux poteaux-frontière, dans la région d'Avricourt. D'ailleurs, des soldats en tenue de campagne occupent les positions très avancées, alors que leurs casernements se avancées, à 18 kilomètres en arrière, c'est à-dire à Dieuze et à Sarrebourg. Dans cette ville-là une grande activité règne. On transporte d'une façon générale beaucoup de matériel dans les casernes, ainsi que des approvisionnements de toute sorte.
Du côté de la France, les ouvrages d'art sur les voies ferrées sont gardés par des sentinelles.
A la dernière minute, on m'apprend que les troupes françaises vont, comme les troupes allemandes, garder la frontière. Des patrouilles de cavalerie de la garnison de Lunéville sont parties dans ce but.


  • 15 décembre 1914

A propos de la Woëvre
BULLETIN DES ARMÉES:
Voilà un nom qui revient constamment dans les communiqués. Comment doit-on le prononcer ? Voèvre ou Voivre ? Les gens du pays, les seuls qu'il convienne d'écouler, vous répondront que Woëvre se prononce Oivre, comme Wallon se prononce Ouallon, et Longwy Lon-ouy. Woëvre est un- nom de lieu d'origine celtique, non germanique. «  Essayez, écrit un Lorrain à M. Ardouin-Dumazet, essayez de le faire dire par un Boche, il n'y parviendra jamais : le son oi n'existe pas pour leur gosier. »
Ce même correspondant indique, à propos du signal de Xon, que, dans les noms lorrains, x avait coutume, il n'y a pas longtemps, de se prononcer ch. «  Nous disions : Chousse et non Xousse ; nous grimpions de Nancy au champ de tir de Lachou et non Laxou, et de là., nous descendions boire une choppe de Machéville (à Maxéville). De même, lorsque j'étudiais à Pont-à-Mousson, nos promenades nous conduisirent plus d'une fois jusqu'au belvédère du signal de Chon, d'où nous contemplions la silhouette bleue de Metz la regrettée, et écoutions tinter la Mutte, dont le son nous était un gIas-.
«  La Mutte sonnera bientôt la victoire ! »
Ajoutons, en quittant la Lorraine pour l'Argonne, que Sainte-Menehould, dont il a été question bien souvent aussi, se prononce d'une façon extrêmement simple. L'h, t, le d, tout cela disparaît, et il ne reste plus que Sainte-Menou.
Puisque nous y sommes et que nous faisons les pédants, signalons. en outre, que :
Vailly-sur-Aisne doit se prononcer : Vély, Ostel - Otel. Vregny - Vreugny, Braisne -
Braine, l'Aisne, rivière et département - l'Aine, la Vesle rivière - la Vêle, Laon, chef-lieu -
Lan, le Lannois ; Craonne Cranne, Craonnelle - Cranelle, Guise - Guhise, Montmirail, bourg
de la Marne limitrophe de l'Aisne - Montmirel.


  • 25 août 1915

Hommage aux morts et aux populations de Meurthe-et-Moselle
NANCY, 24 août (dép. part.). - A la séance d'ouverture du conseil général, présidée par l'ancien ministre des colonies, M. Lebrun, le préfet, M. Mirman, a rendu hommage aux maires de Meurthe-et-Moselle, dont le courage et le dévouement furent héroïques.
A son tour, M. Lebrun, dans un langage ému, a salué la mémoire de MM. Ferri de Ludre, député de Nancy, et de Klopstein, conseiller général de Blamont, ce dernier frappé à mort au cours d'un combat contre les Allemands, dans les rues de sa petite ville. Il a aussi rendu hommage à tous ceux qui sont tombés pour la défense du territoire et, en terminant, il a envoyé son salut aux femmes françaises qui accomplissent stoïquement leur devoir, ainsi qu'aux populations qui poursuivent leur labeur. quotidien jusque sur la ligne de bataille.


  • 19 novembre 1918

Les Allemands pillent et incendient dans leur retraite
[DÉPÊCHE DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
CHATEAU-SALINS, 18 novembre. - On vous a déjà conté l'émouvante arrivée de la division marocaine à Château-Salins.
Nous avons rencontré là les premiers témoins qui aient été-en contact avec l'armée allemande et qui puissent nous renseigner.
Sans doute, on s'est peu battu dans cette région depuis 1914 ; mais les habitants ont vu les divisions au repos, à plusieurs reprises, en prévision d'une attaque française. Il y a eu des accumulations de troupes dans la région. Ces attaques n'ont pas eu lieu où les Allemands se préparaient à les recevoir, probablement, comme en 1914, sur les hauteurs de Morhange.
En tout cas, leur première position sur la Loutre noire n'était pas capable d'une résistance sérieuse aux procédés d'attaques modernes. Elle consiste en trois tranchées successives, taillées dans une argile qu'il a fallu consolider par des clayonnages. Les abris de mitrailleuses sont bétonnés et ressemblent à des dés enterrés dans la campagne. Les réseaux sont relativement minces. Tout cela n'eût certainement pas arrêté des chars d'assaut. Aussi, les Allemands avaient-ils renforcé la position par des champs de mines.
Tous les témoignages nous représentent les Allemands sûrs de la victoire, au printemps de 1918, quand ils ont commencé le gigantesque effort destiné à séparer les Français des Anglais. Les Lorrains n'ont aucun doute sur la réalité de ce plan, qui a été si discuté en France, et il est probable que les Allemands ne s'en cachaient pas.
Je demande à quel moment cet espoir s'est évanoui et quand de découragement a commencé. On nie répond que c'est au mois d'août. Il est probable qu'ils ont compris l'imminence du désastre après la bataille du 8 août, quand ils ont été rejetés sur la ligne Hindenburg. Depuis lors, ils ont été de déception en déception.
Le 2 septembre, la ligne Hindenburg était crevée à Quéant et Je 26 commençait la bataille générale qui a achevé la guerre.
Mais l'évolution n'a pas été aussi rapide qu'il semblerait par ces dates. En fait, dès la fin de 1916, leur moral déclinait. A la fin, ils manquaient réellement de tout.
Les habitants ont été stupéfaits de la bonne mine de nos soldats comparés aux troupes hâves et médiocrement vêtues dont ils avaient l'habitude.
Les Allemands ont d'ailleurs à leur ordinaire été odieux jusqu'au dernier moment.
Les habitants les accusent d'avoir fait massacrer systématiquement les Lorrains. Il y a des cas de pillage et de vol nettement constatés, qui sont justiciables des tribunaux. Quant aux vexations, elles sont abominables. Je ne citerai qu'un fait pour son raffinement.
Il y avait, à Blamont, une vieille femme qui se mourait. Elle demande un prêtre. Les Allemands lui amenèrent le curé de Château-Salins, la nuit, à cheval, et les yeux bandés. L'officier qui l'accompagnait exigea un texte pour suivre la messe des morts, afin de s'assurer que le prêtre ne changeait rien au texte, sans doute, et n'introduisait pas de renseignements militaires dans le Dies irae, ni des paroles séditieuses dans le De Profundis. Cela n'est que ridicule; ce qui est plus grave, c'est que, en se retirant, ils laissent des patrouilles, lesquelles fouillent le pays, brûlent les villages qu'elles trouvent pavoisés.
Ainsi, la race haïssable aura été digne d'elle-même jusqu'au bout.
HENRY BIDOU


  • 30 juin 1921

GRAVE COLLISION
de trains près de Lunéville
Trois soldats d'un convoi militaire sont tués; vingt-quatre blessés
NANCY, 29 juin. - Un très grave accident de chemin de fer s'est produit dans la matinée, à 8 h. 30, en gare de Marainviller.
La nouvelle fut transmise par dépêche à Nancy vers midi dans les termes suivants :
«  Ce matin, le train RY 3, transportant des militaires de la Classe 19, a été tamponné par le train de marchandises M 27, en gare de Marainviller. Jusqu'à présent on compte trois morts, et vingt-quatre blessés. »
Nous nous sommes immédiatement rendu sur les lieux et nous avons pu obtenir les précisions suivantes. Un train spécial, qui contenait environ un millier de soldats de la classe 19 appartenant à la treizième région et faisant partie des formations des 151e et 154e régiments d'infanterie, a été pris en écharpe par un train de marchandises qui faisait une manoeuvre de garage.
Ce train venait de Holigs, près de Dusseldorf, et était sur la ligne de Strasbourg à Nancy, entre Lunéville et Avricourt. Les militaires qui occupaient ce train rejoignaient le dépôt de leurs régiments pour être démobilisés.
Un témoin de l'accident a retracé en ces termes les causes de la catastrophe.
«  Le rapide de Strasbourg, qui doit arriver à Lunéville à 8 h. 15, venait de passer en gare de Marainviller quand, un peu plus tard, lui succédait un train spécial de soldats. A ce moment débouchait d'une voie transversale le train de marchandises. Les disques étaient restés ouverts et lorsque le mécanicien du train tamponneur s'aperçut de l'imminence du danger il était trop tard pour qu'il bloquât les freins. Dans un fracas terrible la locomotive du train spécial éventra un wagon du train de marchandises, qui, continuant sa marche, provoqua la rupture des attelages de sept ou huit autres wagons, qui sortirent des rails et tombèrent sur le talus.
» Après avoir parcouru une centaine de mètres, la locomotive s'arrêta et la première voiture du convoi se renversa sur la voie.
» Pendant un instant, il y eut un affolement indescriptible. De toutes les voitures intactes, les soldats du train spécial descendaient au secours de leurs camarades blessés. Mais déjà, on relevait des morts. En effet, sous les débris de la voiture on trouvait les cadavres horriblement mutilés de deux soldats. Quelques instants après, un sergent qui avait les deux jambes coupées et portait de très graves blessures au ventre était retiré des débris, mais lorsqu'il arriva à la salle d'attente de la gare, où on transportait les blessés, il expira. »
Vingt-quatre blessés furent retirés des décombres. Plusieurs d'entre eux sont en danger de mort.
Il parait résulter d'une première enquête que l'accident est dû à un oubli regrettable de l'aiguilleur Magnier, qui pendant le passage du rapide avait bien fermé la voie, mais aussitôt après son passage l'avait rendue libre, bien qu'il ait été prévenu par une note écrite du passage du train spécial qui le suivait. Cet employé. dont le désespoir est très grand, a jusqu'à présent été toujours bien noté par ses chefs.
A l'hôpital Saint-Jacques, à Lunéville, le docteur Bichat était occupé à procéder aux opérations. Il fit notamment une amputation d'un bras et d'une jambe.


  • 29 octobre 1921

DEPARTEMENTS. - Demain sera inauguré le village, totalement reconstruit, d'Ancerviller (Meurthe-et-Moselle; et la croix de guerre lui sera attribuée.


  • 21 novembre 1921

DEPARTEMENTS. - Mgr Cerretti, nonce apostolique, arrivé à Ancerviller, petite commune dont on célébrait la résurrection, a présidé à la consécration de la nouvelle église.


  • 3 août 1923

Condamnation à mort, par contumace, d'un officier allemand
20 NANCY, 2 août. - Le conseil de guerre de la 20e région avait à connaître aujourd'hui des crimes commis, en août 1914, par le capitaine Kunz, de la 19, division allemande de réserve.
Kunz est maire de Zittau, petite ville de Saxe.
On lui reproche d'avoir volé plusieurs milliers de francs au curé de Blamont, l'abbé Dupré, à sa servante, Mlle Gaillot, et au sacristain, M. Koster. Mlle Barbier et M. Martin, dans la même localité, furent dépouillés de tout leur avoir avant leur envoi dans un camp de concentration.
L'officier allemand est condamné par contumace à la peine de mort. - (Journal.)


  • 29 septembre 1923

Un prêtre assassiné dans le train de Gérardmer
ON ARRÊTE LE MEURTRIER
SAINT-DIÉ, 28 septembre. - Un drame sanglant s'est déroulé ce matin dans le train allant de Gérardmer à Saint-Dié.
Dans un compartiment du train 1818, de Gérardmer, qui arrive à Saint-Dié à 6 h. 40, on trouva dans un compartiment de troisième classe le cadavre d'un prêtre.
L'enquête, rapidement menée, ne tarda pas à établir qu'il s'agissait d'un crime et que la victime était l'abbé Hans, curé de Repaix, près de Blamont (Meurthe-et-Moselle). L'abbé Hans, né en 1871 à Wolxheim, dans le Bas-Rhin, était curé de Repaix depuis 1896. Il avait été mobilisé et avait fait la guerre.
L'abbé Hans revenait de Gérardmer où il était allé passer plusieurs jours chez son frère, industriel dans cette dernière ville. Il avait été tué d'une balle à la tête qui avait traversé la région frontale de part en part.
Aussitôt, la nouvelle se répandait à Saint-Dié comme une traînée de poudre.
On apprenait, par des voyageurs, qu'entre Saulcy-sur-Meurthe et Saint-Léonard, on avait vu un jeune homme sauter du train en marche et s'élancer dans les champs.
On suivit cette piste imprécise et on ne tardait pas à arrêter un jeune homme dont les vêtements tachés de sang avaient attiré sur lui l'attention. C'est un nommé Jules Demangel, fils d'une honorable famille de Saint-Dié. Il a fait l'objet d'un interrogatoire très serré. Niant tout d'abord, il finit par entrer dans la voie des aveux.

L'assassin
Demangel, qui est né le 5 mai 1904 à Vagney, avait passé la veille le conseil de révision à Saint-Dié. L'après-midi, il fêtait cet événement avec ses camarades. L'un de ceux-ci lui vendit un, revolver qui fut chargé de balles de 8 millimètres. Demangel prit alors le train et passa la nuit à Epinal.
Ce matin, sans s'être couché, Demangel prenait place dans le train d'Epinal à Saint-Dié. Jusqu'à Laveline-devant-Bruyères, il voyagea seul. Près de Gérardmer, le prêtre monta dans le train. Que se passa-t-il dans le voyage ? Suivant quelques vagues renseignements recueillis parmi les employés de la Compagnie, ceux-ci entendirent, entre Saulcy-sur-Meurthe et Saint-Léonard, un bruit qu'ils prirent pour celui de la fermeture violente de portières et qui était probablement celui des détonations.
Un cultivateur de Saulcy, M. Mougeot, déclara qu'après le départ du train de Saint-Dié il vit venir vers lui un jeune homme, les yeux hagards, couvert de sang, qui, en passant près de lui dit : «  Je viens de prendre une sacrée bûche. »
A Sainte-Marguerite, Jules Demangel a été arrêté par deux gendarmes qui l'ont ramené à Saint-Dié où, après avoir été confronté avec le cadavre de sa victime, il avoua son crime et déclara qu'à la suite d'une discussion il avait tué le prêtre en lui tirant trois coups de feu et avait ensuite sauté du train en marche.
Cependant, on incline à croire que le vol serait le mobile du crime. - (Journal.)


  • 5 octobre 1923

M. et Mme François Hans, à Gérardmer, M. Charles Hans, à Verdun, la famille Hans, le clergé du diocèse de Nancy, dans l'impossibilité de répondre à toutes les personnes leur ayant témoigné de la sympathie à l'occasion du décès tragique de M. l'abbé Auguste Hans, curé de Repaix et Igney-Avricourt, leur frère, beau-frère et ami, les prient d'accepter leurs remerciements émus et sincères.


  • 26 novembre 1923

UNE AUTO CAPOTE
NANCY, 25 novembre. - Une automobile venant de Saverne et transportant son propriétaire, un négociant de Saint-Quentin, M. Paul Dubois, et son chauffeur, Rollung, jeune Alsacien, âgé de 18 ans, a capoté à un tournant brusque de la route, non loin de Blamont. La voiture a été projetée sur un talus. Le chauffeur a été tué net ; M. Paul Dubois a eu le bras cassé et a reçu des contusions diverses.


  • 17 mars 1924

100,000 FRANCS D'ESCROQUERIES
à l'aide de chèques falsifiés
La police recherche actuellement un individu qui, à l'aidé de chèques falsifiés, vient de commettre pour 100,000 francs d'escroqueries au préjudice -d'un grand établissement de crédit de la région de l'Est.
Il y a une quinzaine de jours, le directeur de la succursale de Lagny (Seine-et-Marne) de l'établissement en question, recevait la visite d'un individu disant s'appeler Victor Meillasoux, teinturier apprêteur a Roubaix, et qui lui fit part de son projet d'achat d'usines dans la région, notamment de l'usine Combes, actuellement-fermée. S'exprimant avec une certaine éloquence, Meillasoux manifesta le désir de traiter à l'avenir avec cette banque et il sollicita une lettre d'introduction auprès des directeurs des agences de la Région de l'Est, où il déclara se rendre en Voyages d'études.
Le directeur acquiesça au désir de son futur client qui pour inspirer confiance versa immédiatement un dépôt de 2,000 francs pour ouverture de comptes.
Muni de la lettre d'introduction, d'un reçu de dépôt- et d'un carnet de chèques, Meillasoux arriva ces jours derniers- à Metz, à Dieuze, à Château-Salins, à Blamont,. et il se présenta aux directeurs des succursales de cette banque et il réussit, à se faire remettre, sur des chèques tirés sur la succursale de Lagny, diverses sommes dont le montant total atteint 100,000 francs environ.
Transmis à Lagny pour-régularisation, on s'aperçut que les chèques avaient été falsifiés et qu'ils portaient des sommes bien supérieures au dépôt réellement effectué.
Une enquête fut immédiatement ouverte au cours de laquelle on acquit la certitude que la lettre d'introduction présentée par le soi-disant Meillasoux avait été rendue apocryphe et que le reçu du dépôt avait été truqué -habilement.


  • 25 mars 1924

L'assassin de l'abbé Hans devant le jury des Vosges
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
EPINAL, 24 mars. - A dix-neuf ans, Jules Démangel, qui appartient à une excellente famille de Saint-Dié, va défendre sa tête devant le jury des Vosges.
Demangel se trouvait, le 28 septembre dernier, dans le train d'Epinal à Saint-Dié. Il revenait de célébrer avec quelque munificence cet important événement qu'est dans la vie d'un jeune homme le conseil de révision. Seul dans son compartiment de troisième classe, il songeait mélancoliquement qu'il en coûte fort cher de faire la fête, même à Epinal. Il compta l'argent qui lui restait : 1,300 francs environ. C'est encore un joli denier pour un conscrit, mais c'était trop peu pour que Démangel renonçât au crime.
A la station de Laveline-devant-Bruyère un prêtre monta dans le compartiment. C'était un géant (il mesurait 1 m. 96), à la carrure d'athlète, portant en bandoulière une de ces sacoches dont les ecclésiastiques se servent volontiers en voyage.
La vue de cette sacoche affole littéralement Demangel. Il songe qu'un trésor est peut-être caché dedans. Il songe aussi qu'il a, dans sa poche, un revolver bien pratique, acheté la veille à un camarade de la «  classe ». Tandis que l'idée du crime naît et mûrit ainsi dans la cervelle du misérable, le prêtre (c'est l'abhé Hans, vénéré curé de Repaix), s'absorbe sans méfiance dans la lecture du Journal, tapotant machinalement sa sacoche, qui contient non point une fortune mais une bouteille d'excellent vin blanc et du linge de rechange.
Sournoisement Demangel l'épie. Le train file. Voici Corcieux.... Saint-Léonard... Tout à coup Demangel bondit. Il a tiré son arme : il fait feu. Mortellement atteint, l'abbé Hans a pourtant la force de se dresser, de saisir son agresseur à la gorge. Mais l'assassin fait feu une deuxième fois, puis une troisième. Alors l'abbé Hans s'écroule, dans une mare de sang. Des parcelles de matière cérébrale se répandent sur les banquettes.
Les détails de ce drame rapide et effrayant c'est Demangel lui-même qui les a contés. Son arrestation fut opérée une heure et demie après la découverte du cadavre de la victime, faite à l'arrivée du train en gare de Saint-Dié. Sa trace avait été retrouvée facilement car des cultivateurs travaillant à proximité de la voie ferrée l'avaient vu sauter du train en marché Mais la confession du criminel ne fut obtenue qu'à grand'peine. Tour à tour il nia, mentit, ergota. Les supplications d'un parent, auxiliaire de la justice par profession, qui se mit à genoux pour l'adjurer de dire la vérité, ne parvinrent pas à ébranler sa volonté de dénégation. Ce n'est qu'au bout de quatre jours d'un interrogatoire serré qu'il se résigna à l'aveu.
Les débats, qui auront lieu jeudi, seront présidés par M. Bour. conseiller à la cour d'appel de Nancy. M. Sadoul, procureur de la République, occupera le siège du ministère public. Me Dussaux défendra Demangel. Enfin, Me Saby se portera partie civile au nom de la famille du prêtre assassiné.
Geo London.


  • 28 mars 1924

L'ASSASSIN DE L'ABBE HANS
est condamné au bagne à perpétuité
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
EPINAL, 27 mars. - Derrière le gendarme qui le guide, le conscrit Jules Demangel, qui assassina l'abbé Hans, dans le train Epinal-Saint-Dié, s'avance tête basse. Pour atteindre le banc des accusée, il lui faut traverser la salle dans toute sa largeur. Un peu effarées à cette apparition, quelques dames élégantes, qu'on a galamment et confortablement installées dans le prétoire, se lèvent en hâte pour lui livrer passage et cent ménagères d'Epinal, entassées dans la galerie supérieure, poussent un : «  ah ! » de curiosité enfin satisfaite.
Mais Demangel n'a point de regard pour l'assistance. Il s'assied, hébété, derrière son défenseur, Me Dussaux, pétrissant et, parfois même, tordant entre ses mains son chapeau de feutre. S'il n'a point l'expression cruelle de l'assassin, ses yeux durs, sombres, qui semblent se dissimuler sous la voûte profonde de l'arcade sourcilière, ne laissent pas d'être inquiétants. Le reste de la physionomie est plutôt .plaisant, et si l'on voyait passer dans la rue le jeune Demangel, avec ses cheveux drus, bien peignés, et sa courte moustache, on le prendrait pour un jeune homme bien sage.
Au cours de l'interrogatoire, auquel le conseiller Bour, qui préside les débats, procède avec soin, deux choses frappent : la froideur vraiment stupéfiante de l'assassin et la lassitude polie avec laquelle il acquiesce à peu près à tout ce que l'accusation a établi.
Le Journal a conté dans quelles circonstances Demangel après avoir fait la fête à Epinal, à l'occasion de son conseil de révision, abattit, à coups de revolver, dans un wagon de 3e classe, l'abbé Hans, curé de Repaix, dont il projetait de voler la sacoche. On sait aussi comment, aperçu par les paysans au moment où il sautait sur la voie, Demangel fut bientôt rejoint et dut avouer son crime.
Ces aveux, il .les renouvelle ici, après que le président a résumé l'enfance banale, paresseuse et un peu maladive de cet assassin de vingt ans.
Le président. - Vous avez acheté votre revolver à un camarade conscrit, qui avait tiré une salve en l'honneur du conseil de révision ?
Demangel. - J'ai acheté ce revolver comme j'aurais acheté n'importe quel autre objet.
Ainsi Demangel voudrait faire croire que l'idée de son crime germa subitement dans son cerveau, épaissi par trois jours de bombance. Pour le démontrer, il murmure, à plusieurs reprises, sans trop de conviction : «  J'étais saoul ! J'étais saoul ! »
Le président. - Votre victime était un véritable colosse, doué d'une force herculéenne. Pendant la guerre, l'abbé Hans portait facilement deux blessés sur son dos. C'est traîtreusement que vous l'avez assailli. D'un coup de pouce, il vous aurait foudroyé !
Demangel. - Ah ! oui.
C'est tout. Pas un mot de regret. Et le président souligne cette indifférence.
Le président. - Pourquoi avez-vous rechargé votre revolver après le crime ?
Demangel. - Pour me suicider.
Le président est sceptique et il le dit. Et Demangel n'insiste pas.
Le. président. - Vous n'en vouliez pas aux curés, en général ?
Demangel. - Oh ! non. J'appartenais même au patronage catholique de Saint-Dié.
Les témoins n'ajoutent rien à ce que nous savons de ce crime aussi clair qu'horrible.
Un conscrit, le jeune Berbeley, très lié avec Demangel, peint très naïvement mais très justement l'accusé, en déclarant :
Il n'était pas causeur et il regardait en bas.
Après le conscrit, il en vient d'autres qui participèrent à la fête où l'honnêteté de Demangel sombra dans le vin mousseux et dans l'alcool ; puis les tenanciers des nombreux cabarets visités par cette joyeuse et bruyante jeunesse.
Enfin, c'est l'émouvante apparition à la barre de la mère de l'accusé, une rude paysanne, nette dans sa pauvre toilette noire. Son langage est à l'image de sa personne : précis et fruste.
Mme Demangel. - Je ne sais pas quoi vous dire. Je ne peux rien lui reprocher. Il travaillait, même quand il était malade. Toutes les semaines, je lui donnais dix francs pour qu'il les mette à la Caisse d'épargne. Je ne sais pas quoi vous dire. Son revolver, je ne l'ai point vu. Sans ça, je l'aurais battu, car il a beau avoir vingt ans, quand il avait fauté, je le battais comme quand il était petit.
D'un revers de main, la pauvre femme essuie les larmes qui inondent son visage. Un silence angoissé plane sur l'auditoire, mais Demangel contemple sa vieille maman d'un air parfaitement détaché, tandis que celle-ci, d'une voix aigre, où percent des sanglots, répète inlassablement : «  Je ne sais pas quoi vous dire, je ne sais pas quoi vous dire ! »
Après Me Saby, pour la partie civile, le procureur de la République, Sadoul, prononce un réquisitoire inexorable.
Enfin, le défenseur de Demangel, Me Dussaux supplie les jurés de ne pas chasser de leur esprit toute pensée miséricordieuse. Cette exhortation n'est pas vaine, puisque le jury admet les circonstances atténuantes. Sauvé de l'échafaud, Jules Demangel s'entend condamner à la peine des travaux forcés à perpétuité.
Geo London.


  • 18 juin 1924

Tortionnaire allemand condamné à mort
NANCY, 17 juin.- Le conseil de guerre a condamné à la peine de mort le commandant von Vallade, du 48 régiment de landvehr bavaroise. Il fut l'ordonnateur de fusillades contre les habitants d'Embermenil, notamment d'une femme Husson, âgée de 28 ans, qui était enceinte, et d'un réformé, Louis Dime. Après l'exécution de ces civils von Vallade ordonna d'incendier les habitations appartenant aux parents des victimes. - (Journal.)

 

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