Historique
du 120e régiment d'infanterie pendant la
guerre 1914-1918
Ed. Watelet (Paris) - 1932
[...] 27° : Dans la
forêt de Parroy.
Le 17 octobre, le Régiment est appelé à participer à la
garde de la forêt de Parroy (sous-secteur de
Froidefontaine), secteur relativement calme, mais fort
étendu; les abris y sont précaires.
Les trois bataillons sont en ligne.
Peu d'incidents.
Dans la nuit du 29 au 30, le 3e bataillon
exécute une reconnaissance offensive sur la lisière du
bois Blamont, mais l'ennemi ne réagit guère et abandonne
ses lignes pour éviter le contact.
Le 5 novembre, le Régiment a ses deux derniers blessés
de la guerre (l'Adjudant JACQUOT et le Soldat SÉCHAU DE
KERSALIEC).
Le 9 novembre, encore un coup de main, du 1er bataillon
cette fois, contre le bois Blamont : nous pénétrons
encore dans les organisations ennemies d'où l'adversaire
s'est une fois de plus retiré à notre approche.
Le 11 novembre, nous arrive la nouvelle de la signature
de l'Armistice, alors que l'armée de Lorraine (24
divisions), dont fait partie notre Régiment, allait
s'élancer, dans une vigoureuse offensive, contre
l'ennemi manifestement désemparé (il ne pourrait nous
opposer que quatre divisions fatiguées).
28° : Marche vers le Rhin.
Conformément aux stipulations de l'Armistice, nous
.demeurons en place pendant cinq jours.
Le 17, le Régiment, quittant, l'arme sur l'épaule, la
forêt de Parroy, gagne, pour la dernière fois, les
organisations défensives ennemies.
A un kilomètre de Xures, le poteau-frontière est
franchi. Le drapeau est déployé, le Régiment traverse,
musique en tête, les villages de Lagarde (inoccupé),
puis de la Bourdonnaye, dont toutes les maisons sont
pavoisées de drapeaux français, et dont les habitants
accueillent nos soldats avec un vif enthousiasme.
La marche glorieuse continuera les jours suivants : nous
traverserons ainsi Sarrebourg, Reichshoffen,
Wissembourg, reçus partout en libérateurs, pour aboutir
enfin au Rhin ! Souvenir impérissable ! Récompense
suprême bien due aux vaillants du Régiment! |