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16ème régiment de chasseurs à cheval - Août/septembre 1914
 


Historique du 16e régiment de chasseurs pendant la campagne contre l'Allemagne (1914-1918)
Éd. H. Charles-Lavauzelle (Paris) - 1920

SARREBOURG - LA MORTAGNE (10 août 1914 au 14 septembre 1914.)
Embarqué le 5 août à Beaune, le 16e régiment de chasseurs débarque à Châtel-sur-Moselle (Vosges) et va cantonner à Gerbevillers pour couvrir le débarquement et la concentration du 8e C. A. (1re armée) en défendant les passages de la Meurthe et de la Mortagne.
En attendant l'arrivée des 5e et 6e escadrons, le 2e escadron est mis comme cavalerie divisionnaire à la disposition des 15e et 16e D. I.
Le 10 août, la concentration du 8e C. A. étant terminée, le régiment reçoit la mission de l'éclairer sur l'axe de marche Domèvre, Blâmont, Saint-Georges, Sarrebourg, et d'assurer sa liaison avec les corps voisins.
Parmi les nombreuses reconnaissances et patrouilles chargées de ce service, deux sont à signaler particulièrement, le même jour : 11 août.
L'une (lieutenant Humbert) aborde avec un cran magnifique le bois des Hailleux, où elle tombe malheureusement sur une embuscade. Le trompette Millet est tué, le brigadier Diot, les cavaliers Pesenti et Massat sont blessés. Un hussard bavarois est fait prisonnier.
La deuxième reconnaissance, commandée par le sous-lieutenant Feutren-Courtès, et comprenant le brigadier Durost et sept cavaliers seulement, est envoyée de Migneville sur Montigny-en-Domèvre.
En arrivant à la cote 321. l'officier aperçoit une reconnaissance de dix-huit cavaliers ennemis qui s'avancent en fourrageurs.
Bien que très inférieurs en nombre, le sous-lieutenant Courtès n'hésite pas; sa troupe masquée derrière une crête, il attend le moment favorable, puis fonce sur les cavaliers ennemis qui, surpris par la soudaineté de l'attaque, font demi tour et prennent Ia fuite. Le sous-lieutenant Courtès et le brigadier Durost parviennent à réjoindre le sous-officier commandant la patrouille, le blessent et le désarçonnent. Le brigadier Durost est lui-même blessé de trois coups de lance.
Dans la nuit du 14 au 15 août, deux pelotons du 2e escadron coopèrent à l'attaque de Blâmont, exécutée par la 16e D. I.
Le 15 août, vers 15 h. 30, le régiment passe la frontière sur la route de Blâmont à Saint-Georges.

Le 16 août, le lieutenant Richard, du 3e escadron, rencontre, à la sortie nord de Saint-Georges, un peloton de cavalerie allemande qu'il charge à l'arme blanche. Le peloton ennemi prend la fuite sans attendre l'abordage.
Partout nos cavaliers, grâce à leur mordant, ont l'ascendant sur la cavalerie ennemie qui, toujours, se dérobe et manifestement ne veut pas attendre le choc.
Le 17 août, le 1er escadron éclaire vers Gosselmingen et Dolvingen, tandis que le 2e demi-régiment marche sur Sarrebourg, où le peloton Richard pénètre le premier le 18 août.
Pendant la bataille de Sarrebourg, le régiment est réuni à Haut-Clocher avec mission de protéger le flanc gauche du 8e C. A. Il s'y maintient malgré un bombardement violent.
Mais les attaques du 8e C. A. ont échoué, et, dans la nuit du 20 au 21 août, il repasse le canal de la Marne au Rhin. Le régiment protège la retraite, sans que, d'ailleurs, la cavalerie allemande essaye d'exploiter l'occasion et ose même se montrer.
Le 23 août, la retraite n'ayant pas été inquiétée, le 8e C. A. fait front de nouveau et prend position à l'ouest de la Mortagne. Le 24 août, les reconnaissances des lieutenants Humbert et Lacombe prennent contact avec l'ennemi qu'elles signalent passant la Mortagne et arrivant à Clézentaine.
Les infanteries adverses étant dès lors au contact, le régiment ne fournit plus, pendant la bataille de la Mortagne (24 août-13 septembre), qu'un service de liaison, le gros du régiment se tenant prêt à toute éventualité.
Au plus fort de la bataille, le lieutenant Michon, avec un brigadier et quatre hommes du 6e escadron, réussit, pendant trois jours et trois nuits, à assurer la liaison téléphonique dans le village de Clézentaine, malgré un bombardement violent et continuel.
Restés seuls dans le village, le lieutenant Michon et ses hommes ne quittent leur poste que sur un ordre formel du général commandant la D.I.
Dans la nuit du 12 au 13 septembre, l'ennemi se replie; le régiment est lancé à sa poursuite, précédé de deux reconnaissances (lieutenants Ricklin et Nourissat) chargées de reprendre le contact.
Mais, dès le 14 septembre, en exécution d'un nouvel ordre du haut commandement, le régiment est retiré et va s'embarquer à Châtel à destination de la région de Saint-Mihiel, laissant sur la Meurthe les 5e et 6e escadrons avec quelques éléments d'infanterie du 8e C. A. pour reprendre le contact de l'ennemi qui s'est retiré jusqu'à la frontière.

 

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