Nous connaissons
Henry-Auguste Varroy comme l'ingénieur des ponts-et-chaussées
ayant mis en oeuvre la construction du chemin de fer d'intérêt
local d'Avricourt à Blâmont et à Cirey (ABC), avec un premier
rapport en 1866 sur l'organisation de
la ligne et l'établissement du
cahier des charges en 1868. Après la mise en service de la
ligne en avril 1870, Henry-Auguste Varroy rédigera le
« Compte-rendu statistique de L'ABC »
en 1874.
On peut ajouter que précédemment, lorsque le décret du 13 août
1864 le nomme Chevalier de la Légion d'honneur, c'est en tant
qu'ingénieur ordinaire des ponts et chaussées de 1ère
classe, demeurant à Nancy, ayant réalisé la construction du
chemin de fer de Lunéville à Saint-Dié.
Mais ce qui frappe chez Henry-Auguste Varroy, c'est son parcours
politique après la guerre de 1870 : député de la Meurthe, de la
Meurthe-et-Moselle, puis sénateur et ministre.
Les biographies ci-dessous évoquent ce parcours, les
première et troisième de son vivant, la seconde (largement inspirée par la
première) après son décès.
Dictionnaire
universel des contemporains : contenant toutes les personnes
notables de la France et des pays étrangers
G. Vapereau
Éd. L. Hachette (Paris) - 1880
VARROY (Henry-Auguste),
ingénieur français, sénateur et ministre, né à Vittel (Vosges),
le 25 mars 1826, sortit le premier de l'Ecole polytechnique en
1846, le premier de l'Ecole des ponts et chaussées en 1849 et
fut attaché, comme ingénieur ordinaire, aux travaux de
navigation du Rhin, de 1849 à l860. Chargé de la construction du
chemin de fer de Lunéville à Saint Dié, de 1860 à 1863 puis du
contrôle de l'exploitation des chemins de fer de l'Est, à la
résidence de Nancy, Il contribua à la création d'un réseau
important de chemins de fer d'intérêt local et fut nommé
ingénieur en chef des ponts et chaussées le 14 mars 1870. Le 8
février 1871, il fut élu représentant de la Meurthe à
l'Assemblée nationale, le premier sur sept, par 64 357 voix, fit
partie du groupe de la gauche républicaine, vota avec la
minorité de l'Assemblée, repoussa les préliminaires de paix et
adopta l'amendement Wallon et l'ensemble des lois
constitutionnelles.
Elu sénateur de Meurthe-et Moselle, le 30 janvier 1876, le
premier sur deux, par 389 voix sur 666 votants et réélu, le 5
janvier 1879, également le premier, par 546 voix sur 657
votants, M. Varroy se montra l'un des membres les plus actifs de
la Chambre haute. Rapporteur de la commission du budget à
plusieurs reprises, il fut membre ou rapporteur de diverses
commissions spéciales de travaux publics et de projets de loi
sur les chemins de fer, présentés par M de Freycinet. Aussi
fut-il appelé au ministère des travaux publics, le 27 décembre
1879, lorsque M. de Freycinet prit la présidence du conseil.
Membre et président du Conseil général, il a été décoré de la
Légion d'honneur. On cite de M. Varroy : Chemin de fer d'intérêt
local, Avricourt-Blamont-Cirey (1875, petit in-folio).
Dictionnaire des
Parlementaires français
MM. Adolphe Robert, Edgard Bourluton et Gaston Cougny
Ed. 1889
VARROY (HENRY-AUGUSTE),
représentant en 1871, sénateur de 1876 à 1883, ministre, né à
Vittel (Vosges) le 25 mars 1826, mort à Lacomarelle (Vosges) le
23 mars 1883, entra à l'Ecole polytechnique en 1843, devint «
major de tête » avec le n° 1, en sortit le premier en 1846, et
passa à l'Ecole des ponts et chaussées où il fut aussi, à sa
sortie, en 1849, le premier de la promotion. Nommé ingénieur
ordinaire le 29 octobre 1849, il fut attaché aux travaux de la
régularisation du Rhin jusqu'en 1860, construisit (1860-1866) le
chemin de fer de Lunéville à Saint-Dié et des lignes d'intérêt
local dans la Meurthe et devint, en 1869, ingénieur en chef des
ponts et chaussées à Nancy. Il était déjà connu comme
républicain, lorsqu'il fut élu, le 8 février 1871, représentant
de la Meurthe à l'Assemblée nationale, le 1er sur 8, par 64,745
voix, sur 83,223 votants et 120,231 inscrits. Il prit place à
gauche, donna sa démission le 1er mars, après le vote des
préliminaires de paix, la retira le 20 mars, sur une décision
conforme de l'Assemblée, parla sur le conseil supérieur de
l'instruction publique, sur l'impôt du sol, sur les chemins de
fer, contre le septennat, contre l'admission à titre définitif
des princes d'Orléans dans l'armée, et vota contre la paix,
contre l'abrogation des lois d'exil, contre la pétition des
évêques, contre le pouvoir constituant de l'Assemblée, contre la
démission de Thiers, contre le septennat, contre le ministère de
Broglie, pour le service de trois ans, pour l'amendement Wallon,
pour les lois constitutionnelles. Conseiller général du canton
est de Nancy, le 8 octobre 1871, puis président de ce conseil,
il fut élu, le 30 janvier 1876, sénateur de ce département par
396 voix sur 667 votants il fut plusieurs fois rapporteur du
budget, membre et rapporteur de la plupart des commissions de
travaux publics, et fut réélu sénateur, au renouvellement
triennal du 5 janvier 1879, par 546 voix sur 657 votants. Appelé
au ministère des Travaux publics dans le nouveau cabinet
Freycinet, le 24 décembre 1879, il tomba avec ce ministère, le
22 septembre 1880, et reprit le portefeuille des Travaux publics
dans le second cabinet Freycinet, du 30 janvier au 6 août 1882.
Il mourut six mois après. Chevalier de la Légion d'honneur
(1864). On a de lui: Chemin de fer d'intérêt local, Avricourt-Blamont-Cirey
(1875).
Le Voleur illustré
: cabinet de lecture universel
9 janvier 1880
M. VARROY Ministre des
travaux publics.
Ne en 1826, dans les Vosges, à Vittel. Entré à l'Ecole
polytechnique, il en sortit le premier en 1846 et entra à
l'Ecole des ponts et chaussées, En qualité d'ingénieur, il fut
d'abord délégué il la direction des travaux du Rhin, puis il
devint bientôt ingénieur du contrôle au chemin de fer de l'Est.
Au 8 février 1871, M. Varroy fut élu député de la Meurthe sur la
liste républicaine; puis il devint député de Meurthe-et-Moselle
lorsque ce département fut formé - après la signature du traité
de paix - des débris de la Lorraine que nous laissait
l'annexion.
Au 30 janvier 1876, il fut élu l'un des deux sénateurs
républicains de Meurthe-et-Moselle, avec près de 200 voix de
majorité sur son concurrent. Soumis au renouvellement partiel du
5 janvier 1879, M. Varroy a été réélu sénateur à l'unanimité des
votants et sans concurrent.
Au Sénat, comme à l'Assemblée nationale, M. Varroy n'a cessé de
siéger dans les rangs de la gauche républicaine, Depuis deux
ans, il fait partie de la commission des finances qui est, comme
on le sait, la commission sénatoriale du budget. Il a été chaque
fois, à raison de sa compétence, nommé rapporteur général et
s'est acquitté de cette tache avec habileté et compétence.
M. Varroy a été au Sénat l'un des plus chauds défenseurs du
système des grands travaux publics de M. de Freycinet, qu'il est
appelé à remplacer aujourd'hui.
La macabétise :
fantasie médicale
M. A Bracpasniais
Ed. 1892, Paris, A. Dumont
LES CHAFFOUINS AUX MINISTÈRES
Le père Tourtel tint parole et Varroy fut Ministre des
Travaux-Publics. Sa grande réputation d'ingénieur étant connue,
même de Leroy-Beaulieu du collège de France. On appréciait les
difficultés de sa ligne de St-Dié construite en plaine, la
hardiesse de sa courbe de Blâmont, où en pleine gare, les
voyageurs inclinés à n+1 degrés s'étonnent de ne point ressentir
les effets de la force centrifuge, puis mettent la tête hors de
la portière, pour voir le fameux tunnel, que Bibi a
fallacieusement transformé en tranchée, pour avoir la coupe
certaine du Muschelkalk supérieur ; on savait que les maléfices
du curé de Faulx avaient fait foirer les remblais de la ligne de
Nomeny, construite pour le bon plaisir des Juifs de Pompey,
etc., etc. Quel grand homme que le petit Varroy ! |