Il semble que la barrière
douanière de l'Allemagne, qui pratique depuis la guerre de 1870
(et surtout la longue dépression économique qui sévit depuis
1873), un protectionnisme par des tarifs douaniers en
croissance, se soit encore accrue en 1895. Ainsi, on voit dans
l'article ci-dessous l'Allemagne établir une taxe douanière
remboursable sur les cyclistes pénétrant sur son territoire,
sans doute pour s'assurer qu'il ne s'agit pas d'importation
dissimulée.
Mais il est vrai qu'à cette époque le revenu des douanes est
pour l'Allemagne une part très importante du revenu total de son
gouvernement (plus de 50 % selon les chiffres données sans l'
Histoire Mondiale de la Douane et des Tarifs Douaniers de
Hironori Asakura - Organisation mondiale des douanes - 2003)
Union
vélocipédique de France : bulletin officiel
5 novembre 1895
A LA FRONTIÈRE ALLEMANDE
Nous avons dit dans le
Bulletin du 20 septembre dernier que les machines étaient
exemples de toute taxe à l'entrée en Allemagne,
Or, il parait que cette information, exacte en 1894, ne l'est
plus en 1895.
Un Unioniste qui vient de faire un voyage en Allemagne, M. Adam,
de Paris, nous signale qu'en sortant de France pour entrer en
Alsace par le bureau de Blamont, il a eu à verser une somme de 3
marks 10 (4 fr. environ) pour une machine de 15 kilogr. environ
; et n'étant pas rentré en France par le même bureau, il a dû
renoncer au remboursement.
Voilà donc les cyclistes avertis ; nous les engageons à tenir
compte de cet avis, car en passant sans s'arrêter devant les
bureaux de douane allemands, ils risqueraient de recevoir un
coup de fusil ou de se voir arrêter par la gendarmerie prévenue
téléphoniquement.
Il nous resté à remercier M. Adam en notre nom et en celui des
Unionistes. C'est une mission trop agréable pour que nous ne
nous en acquittions pas avec le plus grand empressement.
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