Né le 17 janvier 1784 à
Blâmont, Marie Joseph Leclerc (voir note
sur son nom ci-dessous) est le fils de Pierre Leclerc, écuyer
receveur des fermes du roi (fils de Michel Le Clerc, avocat à la
cour, conseiller et garde des sceaux à la chambre établie près
la cour et le parlement de Metz), et de Barbe Elisabeth Lachasse.
Il épouse Pauline Brackenhoffer (1794-1866) à Strasbourg le 25
juin 1817, dont il aura 6 enfants.
Il décède le 28 juillet 1861 à Saverne (domicilié à Strasbourg)
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Entré en service en 1801,
élève à l'école Polytechnique (il en est détaché en 1802
pour être employé aux constructions navales, et dirige les
travaux du Haut-Rhin).
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Elève sous-lieutenant à
l'Ecole d'application de l'artillerie à Metz en 1803.
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Lieutenant en second au
7ème régiment d'artillerie à pied en 1805, en premier en
1806.
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Capitaine en second en
1809 dans l'artillerie à pied de la Garde.
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Chevalier de la Légion
d'Honneur le 6 juillet 1809.
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Capitaine en premier,
chef de bataillon en 1812, à la 4ème compagnie à Pied de la
Jeune Garde.
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Officier de la Légion
d'Honneur le 16 mai 1813.
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Lieutenant-colonel en
1814 .
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Chevalier de l'Ordre de
Saint-Louis le 9 août 1814.
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Commandeur de l'ordre
Royal de la Légion d'Honneur le 28 août 1814.
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Commande l'artillerie
dans le département des Vosges en 1815.
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Adjoint au Général
commandant l'école de Strasbourg en 1816.
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Colonel commandant le 1er
régiment d'artillerie à cheval en 1820.
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Maréchal de camp le 31
décembre 1835 (l'appellation Marechal de camp désigne
jusqu'en 1848 un rang obtenu à l'ancienneté après le grade
de colonel, et avant celui de lieutenant-général).
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Commandant à l'école de
Strasbourg en 1837.
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Général de brigade.
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Grand Officier de
Saint-Stanislas de Russie.
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Commandeur de la Couronne
de Roumanie.
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Chevalier du Medjidie de
Turquie.
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Valeur militaire d'Italie.
La longue carrière militaire
de Marie-Joseph Le Clerc s'est déroulée dans l'artillerie. Si,
selon le Moniteur de l'Armée,
ses états militaires
durant les cent jours ont apparemment été limités (vu le grade de commandeur de la légion
d'honneur et l'ordre de Saint-Louis décerné par Louis XVIII en
1814, avec serment de fidélité), il avait préalablement
participé à toutes les campagnes militaires de l'Empire : 1804,
1805, 1806, 1807, 1808, 1809 aux armées d'Allemagne, de Prusse,
de Pologne 1812 en Russie 1813, en Allemagne en 1814, et enfin
la campagne de France.
Note sur
le nom de Leclerc ou Le Clerc :
Marie-Joseph Le Clerc est désigné officiellement sous le nom de
Leclerc (sous lequel il signe d'ailleurs) jusqu'à un procès
verbal d'individualité, notarié le 5 septembre 1816 comme acte
de notoriété, où est évoqué le nom de son grand père (Le Clerc)
en précisant « le nom de ce dernier s'est toujours écrit Le
Clerc, avec un C. capital, depuis l'obtention de la Retenue
ci-devant énoncée, et que ce ne peut être que par erreur, que
depuis, on l'a écrit avec un petit C. »
Dès le 13 septembre 1816, Marie Joseph Le Clerc signe
ainsi à nouveau la formule du serment et le procès-verbal d'individualité
de la légion d'honneur sous « Le Clerc » pour légaliser sa
signature.
Le moniteur de l'armée.
11 août 1861
Nécrologie.
L'artillerie vient de perdre un officier des plus distingués.
Le général LE CLERC (Marie-Joseph ) est mort le 28 juillet
dernier à Saverne, département du Bas Rhin.
Né à Blamont (Meurthe) le 17 janvier 1784, il était entré à
l'Ecole polytechnique en 1801, à dix sept ans ; il en fut
bientôt détaché pour être employé aux travaux maritimes du
Haut-Rhin, jusqu'en 1803, époque à laquelle il passa comme
sous-lieutenant à l'Ecole d'application de Metz. Lieutenant en
2e en 1803 au 7e régiment d'artillerie à pied, puis lieutenant
en 1er un 1806, il prit part aux batailles d'Austerlitz, d'Iéna,
d'Heilsberg et de Friedland. La distinction de ses services
l'appela, en 1809, dans l'artillerie de la jeune garde, où il se
signala, sous les ordres de Drouot, à la journée de Wagram. Il y
gagna la croix de chevalier de la Légion d'Honneur sur le champ
de bataille.
Capitaine en 2e la même année, il fut attaché avec son grade à
la vieille garde, avec laquelle il fit l'expédition de Russie.
Nommé capitaine en 1er au mois d'octobre 1812, il déploya la
plus rare bravoure à Krasnoë. Ses qualités militaires ne se
démentirent pas dans la campagne de Saxe, qui lui valut la
décoration d'officier de la Légion d'Honneur le 16 mai 1813. En
Allemagne, à Lutzen, Bautzen, Dresde, Leipzig, Hanau, sa
conduite ne fut pas moins digne d'éloges qu'en France, à
Bar-sur-Aube et à Craone.
Le 1er juin 1814, le commandant Le Clerc fut nommé
sous-lieutenant (rang de colonel) de la compagnie écossaise des
gardes du corps du roi. Quelques jours après, il recevait la
croix de chevalier de Saint-Louis, celle de commandeur de la
Légion d'Honneur et obtenait le grade de colonel. Dans les
Cent-Jours, l'artillerie de la vieille garde le revit dans ses
rangs ; il fut chef d'état-major de cette arme au corps
d'observation rassemblé à Mézières.
Successivement commandant de l'artillerie dans les Vosges en
1815, employé à Strasbourg en 1816, colonel du 1er régiment
d'artillerie à cheval en 1820, directeur d'artillerie à Besançon
en 1823, il fut promu au grade de maréchal de camp le 31
décembre 1835, et désigné, le 3 novembre 1836, pour prendre le
commandement de l'École d'artillerie de Strasbourg. Admis dans
la réserve en 1846 et à la retraite en 1848, il appartenait de
nouveau au cadre de réserve, au moment où la mort est venue le
ravir à l'arme qui était fière de le compter parmi ses plus
nobles représentants. |