Né à Rochefort-sur-Mer
(Charente-Maritime) le 29 novembre 1874, Ernest-Louis Lessieux
est le fils unique de Ernest-Louis Lessieux (1848-1925), peintre
paysagiste et aquarelliste, et de Victorine Virginie Boisramé.
Cette similitude de prénom (confirmée par l'acte de naissance)
ne facilite pas l'attribution des oeuvres, et il est d'usage
courant de désigner le père par le prénom « Ernest » et le fils
par « Louis », même si ce dernier signe le plus souvent ses
oeuvres « E.L Lessieux » ou « E. Louis Lessieux ». Et pourtant
on trouve encore de très nombreuses biographies indiquant les
dates 1874-1925, mélangeant ainsi la naissance du fils au décès
du père...
En 1890, Louis entre à l'École des arts décoratifs à Paris comme
élève de Luc-Olivier (il obtient à ce titre une subvention du
conseil général de la Charente-Maritime en 1892); à compter de cette période, il réside à
Paris, même s'il revient tous les étés au domaine du Colombier (Cotinière,
ile d'Oléron). Dès 1893, ses premières oeuvres sont reconnues et
il participe irrégulièrement à partir de 1898 au Salon de la
société des artistes français, dont il deviendra sociétaire en
1909.
Durant la guerre, Ernest-Louis Lessieux est sergent à la section
de camouflage (1er régiment du génie) créée par
Lucien-Victor Guirand de Scevola (voir notre article
« Berthe Theuret, dentelière de
Saint-Martin, et la première tenue léopard ») le 12 février
1915 (officiellement le 4 août 1915). Il obtient à ce
titre la croix de guerre et une citation :
Compte-rendu des travaux de la Société des artistes
français - Octobre 1919 à janvier 1920 - Ed. Paris |
A cette occasion, sans doute affecté aux ateliers de la
8ème armée (à partir de la route de Toul
à Nancy - voir les photographies
en bas de page), il participe à la
reconnaissance des terrains et ouvrages à camoufler du secteur
de Blemerey-Vého, et à la mise en place des éléments de
camouflage (filets pour pièces d'artillerie, etc...)
Forêt de Parroy. Camouflage d'une batterie - 25 avril
1917
Source: BDIC Valois
155/085 - X170 |
Forêt de Parroy. Camouflage d'une voie ferrée - 21 décembre 1916
Source: BDIC Valois 155/067 - BO151 |
Forêt de Parroy. Camouflage près d'une route pour garer les
autos - 21 décembre 1916
Source: BDIC Valois 155/066 - BO157 |
Veuf en première noce (Paris XIVème, 2 février 1905) de
Jeanne-Renée Albert, il rencontre sa deuxième épouse,
Marie-Louise Portmann, originaire de Nancy, alors qu'elle
travaille dans le bureau de ravitaillement d'une intendance. Ils
se marient à Paris (14ème) le 27 mai 1919.
Ernest-Louis Lessieux s'intéresse aussi à la photographie en
couleurs, et écrit en 1932-1933 plusieurs articles pour le
journal « Photo-Revue ».
Ernest-Louis Lessieux décède le 5 avril 1938 à Paris : mais son expérience de
la première guerre l'a sans doute fortement marqué, puisqu'on
lit dans « Le Temps » du 4 décembre 1938 :
« Un don au musée de la guerre
En exécution d'un désir exprimé de son vivant par le peintre
E.-Louis Lessieux, M. Georges Mouchon, artiste peintre, vient de
remettre au musée de la guerre les croquis et dessins exécutés à
Verdun, dans la Somme et en Lorraine par son ami.
Ce sont des notes, précieuses à la fois par, leur valeur
artistique et leur valeur documentaire, qui viennent enrichir
les collections du pavillon de la Reine à Vincennes. »
|