Par décret du 5 février 1810,
l'Empire restreint l'accès au métier d'imprimeur typographe par
l'obligation de l'obtention d'un brevet, et le prestation d'un
serment au régime.
Lors de la première restauration, la loi du 21 octobre 1814
confirme ces obligations (et oblige les précédents brevetés à un
nouveau serment au nouveau régime).
Ces obligations sont étendues par l'article 1er de
l'ordonnance du 8 octobre 1817 aux imprimeurs lithographes, et
elles ne disparaîtront qu'avec la déclaration de la liberté de
la librairie et de l'imprimerie établie par le décret du 10
septembre 1870.
Sur les quelques 4000 brevets attribués durant cette période, à
peine plus de 200 ont été attribués à des femmes : et ce sont
très majoritairement des cas liés à des transferts de brevets
familiaux, et notamment de veuves.
C'est ainsi qu'on retrouve à Paris l'attribution d'un brevet du
2 septembre 1857 au 27 juillet 1858, au nom d'une native de
Blâmont, Sophie Aimée Ferry.
Sophie Aimée Ferry est née le 30 janvier 1835 à Blamont fille de
Jean Valbers Ferry, jardinier, et Marguerite Gremillot. Elle
arrive à Paris en 1852, où elle travaille dans un magasin de
chocolat, avant d'être employée chez l'imprimeur lithographe
Jean Louis Cordier, 61 rue de la Verrerie à Paris 4ème.
Jean Louis Cordier, breveté du 20 novembre 1833, est de
quasiment 30 ans son aîné (il né le 7 septembre 1806). A
l'époque de leur rencontre, il est veuf avec un enfant, et finit
par épouser Sophie.
C'est pourquoi, à son décès (22 mai 1857 ?), Sophie Ferry,
prolonge son brevet d'imprimeur lithographe en tant que Veuve
Cordier. |