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6 juin 192
4 - Inauguration du monument aux morts d'Avricourt

Voir aussi Avricourt - 6 juin 1926

(l'article contient quelques mots illisibles indiqués [...])


Est-Républicain
8 juin 1926

AVRICOURT
a commémoré ses grands Morts

Avricourt est, administrativement, la plus jeune commune de l'arrondissement de Lunéville. Ainsi que le rappelait, avant-hier, son excellent maire, M. Laffler : «  Avricourt a 28 ans d'existence... J'en ai 32 de plus qu'elle. »
C'est après, la guerre de 1870 qu'une agglomération se forma à cette endroit où, auparavant, l'on ne voyait que deux auberges. Le déplacement de la frontière entraînait à sa suite des modifications profondes et la création d'organismes spéciaux et de nouveaux services à ce point terminus du réseau de la Compagnie de l'Est. Avricourt connût aussitôt la prospérité. Une gare très importante, des casernes de douanes et de gendarmerie, maisons d'habitation, restaurants et cafés s'édifièrent de ce côté du passage à niveau qui marquait mieux que le poteau surmonté de l'aigle germanique, la cruelle ratification du traité de la défaite.
En 1888, Avricourt était érigée en commune. Une mairie, un groupe scolaire sortaient, du sol. Bientôt, le curé Blumstein, curieuse figure d'ermite et de voyageur, construisait une église. La petite cité vivait de sa vie propre.
En reculant, la frontière, le traité de Versailles devait porter à Avricourt un coup redoutable. Amputée de ses importants services, la commune végète, s'étiole. Fort heureusement, son maire, homme de volonté, et ses habitants, Lorrains tenaces que rien ne décourage, multiplient les efforts pour permettre à leur chère commune, victime momentanée de notre victoire, à marcher à nouveau vers son clair destin.

LA RÉCEPTION DES AUTORITÉS
Dimanche, Avricourt. rendait à ses glorieux enfants, morts pour la France, un solennel hommage de reconnaissance. La population avait édifié des arcs de triomphe et décoré les maisons. Aux fenêtres claquaient les drapeaux. Les rues retentissaient de l'éclat cuivré des fanfares. A la gare, M Loeffler, entouré des membres de la municipalité et du Comité du monument, attendait les personnalités invitées à la cérémonie.
A 10 heures, le train arrive. Un cortège se forme aussitôt et, précédé de l'Etoile de l'Indépendance, la fanfare d'Avricourt, (Moselle), se rend à la mairie où a lieu une réception cordiale.
Au nombre des personnalités présentes nous remarquons MM. Albert Lebrun, ancien ministre, Vice-président du Sénat ; Georges Mazerand. député ; Paul Bouët, sous-préfet ; fis Turckheim, conseiller général ; Loeffler, maire d'Avricourt : Haas, adjoint ; les membres du Conseil ; Marchal, Capitaine de gendarmerie ; Labourel, maire de Blâmont ; Adam, conseiller d'arrondissement ; Strubhardt, maire d'Avricourt (Moselle).; Georges, maire de Foulcrey ; Coulon, inspecteur primaire : Paul Bertrand, président du comité du monument ; Perret ; une délégation de l'A.M.C., de BIâmont avec MM. Fensel et Resnick ; Colère, auteur du monument ; Guittin et Mme Guittin, instituteur, etc.
M. le général de Brentes, qui vint remettre la Croix de Guerre à la vaillante commune, fait son entrée, salué par la Marseillaise exécutée par l'Industrielle des établissements Mazerand, groupée devant la mairie.
M. Loeffler souhaite à ses hôtes une cordiale bienvenus et de charmantes fillettes présentent aux parlementaires et au général de superbes gerbes de fleurs, qui seront déposées à 1 heure au pied du monument.

DEVANT LE MONUMENT
En cortège, les musiques ouvrant la marches et les enfants des écoles, bras chargés de fleurs, on arrive devant le monument que recouvre une toile grise. La Marseillaise vibre et le voile tombe. Le monument est fort beau. C'est une hauts stèle de granit, sobre en décoration, de proportions harmonieuses. Sur la face principale du monument, cette inscription : Avricourt à ses mort» et une croix de pierre ou bronze. Au dessous la liste des morts, sur le soubassement, un bas-relief de bronze représentant une phase de combat. L'oeuvre, émouvante et noble, est signé de M. Colère, de Nancy, un artiste au goût très sûr.
M, Guittin, le dévoué instituteur, fait l'appel des morts auquel les enfants répondent suivant la formule accoutumée.
Voici la liste glorieuse ;
Vogin Henri ; Orth Jean-Ernest : Pierre Auguste ; Loeffler Frédéric ; Davillé Félicien ; Roos Eugène ; Krebs Louis ; Schoenherr Henri ; Rondelle Henri ; Chambrey Hubert ; Aubert Félix ; Arborgast Théophile : Camaille Auguste ; Antoine Céiestin ; Baccard Raoul ; Faivre Henri ; Hiebel Edmond : Goubler Marcel ; Marchal René ; Massée Gaston ; Orth Emile ; Quertal .Jules ; Louis Marcel ; Jacquiet Ferdinand,

LES DISCOURS
Le président du Comité
Il nous est impossible de reproduire intégralement les discours prononcés au cours de la cérémonie et nous nous en excusons, C'est M. Paul Bertrand, président, du comité du monument, qui commence en évoquant, avec une communicative émotion, le souvenir de ses anciens camarades.
Il remercie ensuite les personnalités présentes et toutes les personnes dont la participation généreuse contribua à la manifestation d'aujourd'hui. Levant les yeux vers la funèbre liste inscrite au fronton de la stèle, M. Bertrand conclut ;
«  ces nom» désormais immortels, écrits sur cette pierre, élevée au sein même du village, marquent, un peu comme le retour des chefs disparus au terroir. Qu'elle soit honorée, vénérée de tou s, cette pierre du souvenir, dans cette intention que, nous membres du comité, vous la confions, Monsieur le Maire et à vous tous mes chers concitoyens. »

M. le Maire
M. le Maire répond au président, accepte la garde du monument qui sera de la part de la municipalité l'objet de soins pieux et constants.
Depuis 50 ans qu'Avricourt existe, une population flottante, douaniers, agents de la compagnie s'est souvent renouvelée. Aussi, combien de noms ne faudrait-il pas ajouter aux tablettes glorieuses, si, de tous les enfants nés à Avricourt, l'on n'avait perdu la trace de beaucoup !
M. Loeffler évoque, avec une émotion difficilement contenue, le souvenir de tous ces enfants qu'il connut. Il rappelle ensuite les journées douloureuses vécues par Avricourt au cours de la guerre et termine par des paroles de patriotique espérance, en acclamant la France et la République
La foule a applaudit et les enfants des écoles interprètent, remarquablement, une cantate.

M. de Turckheim
Le conseiller général de Blâmont rappelant les mois glorieux et joyeux de novembre 1918. constate avec regret que les espérances sont loin d'une France relevée par les paiements des pays vaincus...
«  Il faut, dit-il, que notre moral, notre union patriotique nous aide comme a la Marne, à nous redresser... »
Ayant fait appel à l'union, l'honorable conseiller général, déclare que l'union française demande un chef
«  Il faut un chef pour sauver la France. » C'est évidemment une opinion. Mais cette opinion, publiquement exprimée dans une cérémonie de commémoration, semble beaucoup inopportune. Il en résulte un certain malaise.

M, Georges Mazerand
Fort heureusement, la cérémonie se poursuit et les jeunes filles de la chorale des établissements Mazerand, accompagnés par l'Industrielle exécutent à leur tour une cantate Puis M. Georges Mazerand prend la parole. Ayant félicité la commune de le pieuse pensée de rendre à sas morts un hommage mérite, le dévoué député de Meurthe-et-Moselle donne d'intéressants détails sur le long martyr d'Igney-Avrienurt et c'est une émouvante page d'histoire locale.
«  Après la guerre de 1870-1871, Ignev avait failli devenir allemand.
«  Ainsi que naquit la Meurthe et Moselle du morcellement de la Meurthe et de la Moselle, Igney-Avricourt fut formé des parcelles de territoire agglomérées autour de la gare dite d'Igney-Avicourt, à quelque 300 mètres de Deutsch-Avricourt, élevé par nos vainqueurs ! Cependant la vitalité d'Igney-Avricourt fut telle que la population atteignait, en moins de 20 ans, un millier d'habitants.
«  En 1898, Avricourt fut séparé d'Igney et devint bientôt la deuxième commune du canton de Blâmont.
«  La guerre allait lui causer de mortelles alarmes : Dès le 27 juillet 1914, l'Avricourt de Lorrains annexée était occupé par les ulans. Le 31 juillet la gare d'Igney-Avricourt était évacuée, et le 1er août, au moment de la mobilisation générale, votre maire dirigeait vers l'intérieur, 48 heures avant le délai normal, les chevaux et tout ce qui pouvait être réquisitionne par une armée.
«  Le 3 août, une patrouille de ulans remontait vers le bois d'Igney, et des douaniers commettaient l'imprudence de tirer, bien vainement, un coup de revolver dans leur direction ! La commune aurait pu être ravagée par représailles : Il n'en fut rien, mais le maire d'Igney, M. Gadel fut fait prisonnier.
«  Le 5 août, ce fut, l'occupation par différents corps bavarois, insolents et remplis d'exigences.
«  Cependant, par un hasard miraculeux de graves incidents furent toujours évités : les passages de troupes se succédaient sans discontinuer jusqu'au 15 août ; Ce jour-là, vous aviez l'immense bonheur de revoir les nôtres. Hélas ! ce ne fut qu'un court répit et l'occupation allemande allait réapparaitre jusqu'à la fin des hostilités.
«  Une évacuation presque totale des habitants eut lieu par la Suisse le 15 avril 1915 ; le 19 mars 1918 les derniers, - une quarantaine - s'acheminent à leur tour vers l'exil.
«  Au lendemain de l'armistice votre maire reprenait sa place dès le 18 novembre et, en
réorganisant en hâté les principaux services, accélérait, singulièrement le retour des habitants disséminés. Les mesures prises pour le ravitaillement immédiat ont beaucoup contribué à amener ce résultat.
Dès lors, l'activité de tous, décuplée par l'orgueil de la victoire et la joie de voir reporter bien loin à l'arriéré le poteau frontière a permis qu'Avricourt reprit bien vite sa prospérité et son développement ;
«  Les conséquences du nouvel état des choses n'ont cependant pas toujours été favorables à vos intérêts particuliers, et cependant vous on avez pris votre parti, pour l'instant, ne voyant avant tout que l'intérêt supérieur de la patrie victorieuse : c'est un sentiment d'abnégation qui vous a toujours guidé et a maintenu vos âmes à la hauteur des circonstances, bonnes ou mauvaises, que vous avez traversées. »
«  C'est ce sentiment que le gouvernement a voulu récompenser, en vous attribuant la croix de guerre.
«  Et en ce jour de deuil et de gloire, permettez-moi, avant de terminer, d'associer le souvenir de ceux que nous célébrons, à l'oeuvre de relèvement financier actuellement entreprise, d'un seul coeur, par tout le pays et à laquelle coopèrent si heureusement l'esprit traditionnel et le foi patriotique de nos compatriotes, en vue d'assurer les destinées prospères et pacifiques de la patrie ! » (Applaudissements)

M. le sous-préfet
«  II faut évoquer, dit M. Paul Bouët . ici plus peut-être que partout ailleurs les journées angoissantes de cette fin juillet 1914.
Tandis que la nature, indifférente aux querelles d'ici-bas répandait les trésors magnifiques d'un radieux été, les poitrines humaines étaient haletantes, oppressées : Etait-ce donc la guerre que présageaient ces nouvelles sinistres et troubles venant de l'Europe orientale ? Quoi : des causes si lointaines, si étrangères à la plupart d'entre nous, pourraient déchaîner la catastrophe ? Mais, un matin, ceux qui croyaient encore à la paix quand même furent éclairés : les uhlans patrouillaient de notre côté, comme on disait alors, et tout [...] : bientôt ils furent remplacés par la [...] infanterie casquée qui alignait ses [...]eaux sur la conventionnelle frontière : la volonté belliqueuse de l'Empire était affirmée.
Messieurs, à cette époque, c'est, à peine [...] quelques semaines s'étaient écoulées depuis que les Français avaient, dans leurs [...]ices, exprimé leur tendances politiques; mais sitôt la menace de guerre était-elle [...]revue que toutes les divergences d'idées philosophiques, de doctrines sociales, étaient refoulées au plus profond de chacun !
Oui, les discussions des citoyens font partie du grand murmure sonore de la patrie, mais qu'elle soit en danger, cette patrie adorée de tous, il ne s'élève plus du tumulte de la vie nationale que des voix harmoniques qui lancent à travers le monde l'immortelle proclamation de la solidarité française !
Et pendant ces heures où les bruits pa-[..]ques du travail étaient peu à peu assourdis sous le fracas des armes [...]éparées, le traité de Francfort s'imposait à tous les esprits ! Ah ! comme il avait [...]né ceux qui, généreusement, dans notre pays cherchaient avec peine les formules de paix définitive ! Oui, cette charte empoisonnée avait été, pendant près d'un demi-siècle, le tourment de la conscience humaine ! Aussi à ces heures de fièvre, nous pensions : si on allait pouvoir l'effacer ! Dans notre deuil persistant, nous avions gardé de silencieuses espérances et voici qu'elles de dégageaient comme un merveilleux essaim d'abeilles dorées s'élançant dans les feux du soleil de Messidor !
Les Français de l'un et l'autre côté, survivants de la Terrible Année et enfants élevés dans le culte de la patrie unique, songeant que l'heure annoncée par les représentants de l'Alsace et de la Lorraine au Corps législatif allait peut-être sonner :
- Nous proclamons, avaient-ils dit, nous proclamons à jamais inviolable le droit des Alsaciens et des Lorrains de rester membres de la nation française. Nous attendrons avec une confiance entière dans l'avenir que la France régénérée reprenne le cours de sa grande destinée. »
L'épreuve fut dure; il nous fallut vivre des moments terribles où le destin, semblait hésiter, mais enfin il se décida en faveur du Droit... le traité de douleur fut déchiré et les frères retrouvés purent envoyer à leur Parlement de France des représentants successeurs de ces aînés qui, les larmes aux yeux, avaient du quitter l'Assemblée Nationale. »
La chaîne des temps était resserrée, et le sous-préfet souligne que c'est à ces morts qu'il faut en rendre hommage et, au nom du gouvernement de la république, il s'inclina devant les familles inconsolées.
Pour terminer, il montre la nécessité de travailler dans l'union pour tirer tout le profit possible de la victoire. Malgré certaines apparences temporaires, qu'il est préférable de ne pas [...]oquer dans une manifestation de solidarité nationale comme celle de ce jour, la France est forte, riche, prospère. L'avenir lui appartient. (Appt.)

M. ALBERT LEBRUN
C'est M. Albert Lebrun, ancien ministre, vice-président du Sénat, qui termine la série des discours par une allocution magnifique qui produit dans l'assistance une impression profonde. De cette improvisation enflammée, où la richesse du verbe le dispute à l'élévation de la pensée, à la noblesse des sentiments, nous ne pouvons dans un résumé que donner un pâle reflet.
«  Nous sommes venus ici pour accomplir un double devoir : apporter l'hommage de notre reconnaissance aux morts, déposer aux pieds des familles l'expression renouvelée de nos condoléances. Nous voulons aussi méditer, sur les grands intérêts de la patrie et rechercher entre nous, tous les moyens de remplir notre devoir envers elle.
Auparavant, M. Lebrun brosse un saisissant tableau des heures heureuses d'avant-guerre. Puis c'est la catastrophe avec son interminable cortège de souffrances, de misères, de revers et de victoires.
L'orateur insiste sur le caractère de la victoire obtenue par les soldats de France. Grâce à leur sacrifice, la France vit. Sans eux, notre pays eût connu la plus lamentable des destinées. Nous sommes libres, nous sommes restés Français; cette frontière qui se trouve à cent mètres d'ici a disparu.
Mais nous, ne sommes pas quittes envers nos morts par ce geste qui immortalise leur mémoire à travers les âges. Le devoir que nous dicte leur sacrifice est de rester profondément unis dans les principes d'ordre et de discipline sociale qui inspirent les lois de la Réplique.
II faut que la France conserve sa grande figure dans le monde; il faut que nous puissions résoudre les problèmes de l'heure présente. Pour cela, il est indispensable que les citoyens fassent tout leur devoir, travaillent avec acharnement, consentent à tous les sacrifices, si durs qu'ils soient, réclamés par le pays, sachant subordonner constamment les intérêts privés aux intérêts supérieurs de la patrie.
«  Pendant la guerre, aux heures les plus noires, j'ai vu venir à moi beaucoup de nos malheureux compatriotes réfugiés. Ils me demandaient quand viendrait le terme de leurs, souffrances, quand ils pourraient regagner leur village délivré ? Je leur disais toujours : patience, courage, confiance !
«  C'est, aujourd'hui encore, le viatique que je vous apporte. Patience et courage. Confiance dans les destinées éternelles de la France républicaine. »
Une ovation enthousiaste est faite à notre éminent compatriote.

REMISE DE LA GROIX DE GUERRE
M. le sous-préfet remet alors à M. Haas adjoint an maire d'Avricourt, la croix de chevalier du Mérite agricole et à M. Loeffler, maire, les palmes académiques.
Très droit, étonnamment jeune, le général de Brantes apporte le salut de l'armée à la population d'Avricourt et commande ; «  Ouvrez le ban! » Les clairons sonnent. Le général donne lecture de la citation de la commune à l'ordre de l'armée et épingle la croix de guerre sur un coussin de satin blanc rehaussé de broderies d'or
La foule applaudit. La cérémonie est terminée.

LE BANQUET
Un banquet, présidé par M Lebrun, réunissait à midi, au restaurant Knaebel, 70 convives. Déjeuner excellent, joliment servi.
Au champagne, M. le maire, dans une allocution familière, remercia tous ses hôtes et, faisant appel aux souvenirs qui peuplent sa mémoire fidèle, retraça par le menu les vicissitudes que connut Avricourt au cours de sa brève existence, son développement administratif, sa prospérité commerciale, brusquement interrompue par la guerre. Il exprime le voeu que la compagnie des chemins de fer de l'Est consente à établir les raccordements qui faciliteront l'établissement d'industries futures.
«  Avricourt ne doit pas tomber ; Avricourt ne tombera pas. »
Le sympathique maire lève son verre à la France et à la République,
M. de Turckheim, qui lui succède, porte la santé des cheminots et retraités du chemin de fer, nombreux à Avricourt.
M. Coulon, inspecteur primaire, dans une allocution de belle venue, tire de la cérémonie d'aujourd'hui une haute leçon de morale, d'instruction civique et aussi, après avoir entendu le discours de M. le maire, une leçon d'histoire.
«  Avec Lebrun, dit-il, la population a entendu la voix même de la France ».
M. Georges Mazerand félicite la municipalité et les organisateurs de la cérémonie et salue les anciens combattants.. Depuis la guerre, des progrès ont été réalisé à Avricourt L'électricité est installée partout. La commune va avoir de l'eau. Ce qu'il importe, maintenant, et en ceci notre dévoué député est absolument d'accord avec le maire, c'est que des industries viennent s'installer à Avricourt. Pour cela, il faut que le compagnie de l'Est leur facilite cet établissement si désirable à tous égards. Il demande aussi que la compagnie rende plus faciles à la population des communications avec Lunéville et avec Nancv.
Très acclamé, M.. Georges Mazerand boit, à la prospérité retrouvée d'Avricourt.
M. le sous-préfet rend un chaleureux hommage à M. Loeffler qui a tant fait pour son excellente commune. Il porte le toast loyal au président de la République
Avec une infinie délicatesse de touche, M. Lebrun termine la série des toasts. Il parle, non sans mélancolie, de la victoire qui domine et conditionne notre avenir. Sans doute, elle n'a pas donné tout ce que l'on en attendait. Mais nous devons ignorer le découragement,
M. Lebrun déclare que, tout de même, il semble, grâce à la Société des Nations, qu'une grande idée de justice et de droit s'élève aujourd'hui au-dessus de la violence et de la barbarie.
Il conclut en buvant à Avricourt et à la France.
Sur les places, des concerts donnés par «  L'Industrielle », la chorale des établissements Mazerand et la musique d'Avricourt attirent une foule considérable.
Bientôt, les personnalités officielles sortent de la salle du banquet et, musique en tête, vont faire une visite au sympathique maire d'Avricourt reconquis.
Puis c'est l'heure du retour et les vivats à l'adresse de nos parlementaires redoublent au départ du train, tandis que, sur le quai, planent au-dessus du gai tumulte les accents d'une dernière «  Marseillaise ».
Fernand ROUSSELOT.

 

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