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Statistique administrative et historique du département de la Meurthe
A Nancy, chez l'auteur, MICHEL,
sous-chef à la Préfecture
1822
BLAMONT, petite ville de l'ancienne province de Lorraine, sur la Vezouse, route de Lunéville à Sarrebourg. Chef-lieu d'une justice de paix, composée de 31 mairies; à 30 kilom. È. de Lunéville, chef-lieu de l'arrond., à 60 S. E. E. de Nancy, et à 470 E. de Paris; longit. 24 degrés 20 min., latitude 48 degrés 35 min. Chef-lieu de paroisse : 19 succursales et 11 annexes en dépendent ; collège, hospices, sous-inspection forestière, bureau d'enregistrement et des domaines, brigade de gendarmerie à cheval, gîte militaire, boîte aux lettres et relai de poste. - 1980 individus, 455 feux (50 Israélites) et 326 habitations.
Anc. géner, de Nancy, anc. cout. et anc. chef-lieu de district et de baill. qui ressortissait au présidial de Nancy. Surface territ., 1049 hect., cadas. ; en terres labour. 520, en bois 351, en prés 91, en jardins 38, en vignes 25 et en pâtis 24. Ecarts : St.-Jean ; deux moulins à grains, un à écorces, une mécanique pour filer la laine, une carrière de terre à faïence; un pont de 3 arches sur la Vezouse. Foires : à la St.-Martin, à la St.-Jean, à la St.-Michel et le mercredi d'après pâques. Mesures de contenance : le resal = 120 lit. 60 c. Pour les autres mesures, voy. Nancy.
Blâmont, est une très ancienne ville, fortifiée en 1361, et avait autrefois le titre de comté. On y voit encore les débris et les ruines d'un château fort et de ses tours. Le Blâmontois ou pays de Blâmont faisait autrefois partie du Chaumontois ; il s'étendait autour de la ville dans un rayon dont on ne peut trop déterminer la longueur, mais qui se prolongeait du côté de Badonviller, Turquestein et Salm. Il est fait mention de Blâmont dans le titre de dotation de l'abbaye de Senones, par Childeric II, roi d'Austrasie, de l'an 661, sous le nom d'Albensis Pagus : il est nommé Albechova en 870, dans le partage entre les rois Charles et Louis-le-Germanique. Les Seigneurs de Blâmont n'ont pas toujours pris le titre de comte, souvent il se contentaient de la qualité de seigneurs ou sire de Blâmont : le plus ancien, dont le nom nous soit parvenu, est Oliard, lequel a souscrit en 962 un titre entre Frédéric, duc de Lorraine, et l'évêque de Metz La terre de Blâmont fut possédée par des seigneurs particuliers jusqu'au 12. siècle; depuis, elle fut réunie à la maison de Salm et donnée en 1499, aux ducs de Lorraine.
Blâmont fut attaquée en 1587, par l'armée des Reïtes protestans d'Allemagne, sous la conduite du duc de Bouillon : Mathias Klopstein, capitaine du duc Charles III, se jeta dans la place et la défendit vaillamment. En 1636, le neveu du précédent, gouverneur de Blâmont, mit le feu à la ville à l'approche de l'armée de Suède commandée
par le duc de Weimar, et se retira dans le château : il y soutint deux assauts; les assiégeans, irrités de sa résistance, firent passer la garnison au fil de l'épée ; et attachèrent inhumainement le brave Klopstein à la porte du château. Cette forteresse fut brûlée en 1638 par le marquis de Feuquière, et ne fut pas reconstruite.
La guerre avait moissonné un grand nombre des habitans de Blâmont, la famine et la peste détruisirent le reste. Cette ville fut depuis rebâtie sans fortifications : on y remarque deux places assez spacieuses; plusieurs belles rues et quatre fontaines publiques.
- Homme marquant : Régnier, duc de Massa, ministre, grand juge, pair de France, décédé en 1814.
Surface territ. du canton, 23454 hect., cadas. ; hameaux 4, censes ou mais. de camp. 17, habitations 2208, feux 3117, individus 12713.
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