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              | Presse - 
						L'Espérance, courrier de Nancy - 1851-1860
 
 
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              | 17 janvier 1851 Un sieur Thomas, âgé de 72 ans, demeurant à Frémonville, a 
				quitté Blâmont, le samedi 11 janvier, à cinq heures et demie du 
				soir, ivre et pouvant à peine se soutenir. Pour gagner du 
				chemin, au lieu de prendre la route, il suivit un sentier 
				très-resserré entre le canal du moulin de Blâmont et les murs 
				des jardins ; mais l'ivresse devait lui être fatale, car depuis 
				ce jour il ne reparut plus en son domicile, et son cadavre a été 
				retiré du canal mardi dernier.
 14 avril 1851
 On nous écrit de Blâmont, 6 avril : Hier, entre dix et onze 
				heures du soir, un incendie a éclaté à la Petite-Domêvre, canton 
				de Blâmont, et a réduit en cendres un petit groupe d'habitations 
				appartenant à huit propriétaires. Ce sinistre est désastreux, 
				parce qu'il frappe de malheureux ouvriers et les ruine. Trois 
				d'entre eux sont assurés. Le mobilier a été en grande partie 
				sauvé, mais détérioré. Une pauvre veuve sourde et infirme, 
				aurait été brûlée dans son lit sans l'assistance qui lui a été 
				donnée par ses voisins. Les secours organisés par le maire, 
				secondé par les habitants, ont préservé les maisons voisines. 
				Les pompiers de Verdenal se sont empressés de venir en aide à 
				leurs voisins ; ceux de Blâmont, selon leur habitude, sont aussi 
				accourus, mais à leur arrivée, on était maître du feu. Tout le 
				monde a fait son devoir, et aucun accident n'est venu se joindre 
				à ce sinistre dont les causes inconnues ne sont point attribuées 
				à la malveillance.
 15 avril 1851
 L'incendie qui a éclaté, comme on sait, le 5 avril, à la Petite-Domêvre, 
				écart de Domêvre, canton de Blâmont, a réduit en cendres 8 
				petites maisons dont deux seulement étaient assurées. Ce 
				sinistre auquel la malveillance est étrangère, a causé une perte 
				de 7,755 fr.
 29 mai 1851
 Vendredi soir, 22 de ce mois, Laurent Cerf, journalier à 
				Tanconville, était monté sur une voiture d'écorce, se rendant de 
				Blâmont à Frémonville ; un coup de vent emporta sa casquette, et 
				faisant un mouvement pour la saisir, il perdit l'équilibre et 
				tomba sur la tête. Transporté à l'hospice de Blâmont, il y 
				mourut dans la soirée. Cerf était marié et père de sept enfants.
 
 Dimanche dernier, Emélie Bastien, âgée de 5 ans était montée sur 
				un tas de planches placé dans une des rues de Blâmont. 
				Insouciante et sans crainte, elle courait d'une planche à 
				l'autre sans prévoir le danger, lorsque le tas s'écroule et 
				frappe à la tête la malheureuse enfant, qui mourut après 
				quelques minutes d'agonie.
 24 juin 1851
 Montreux, près Blâmont, 21 juin 1851.
 Monsieur le Rédacteur,
 La mort vient encore d'enlever un des vieux braves de la grande 
				armée, dont, chaque jour hélas ! les rangs s'éclaircis sent si 
				rapidement. Après quelques jours de maladie, notre digne 
				compatriote, M. Berce, ancien officier d'infanterie, s'est 
				endormi dans le Seigneur à l'âge de 74 ans. Sa mort a été digne 
				de sa vie, je veux dire des plus chrétiennes. Arrivé au moment 
				suprême, il a demandé et a reçu les secours de la religion avec 
				la plus touchante piété.
 Ses états de service sont des plus honorables. Entré au 42e de 
				ligne en 1800, Berce (Pierre) a suivi le glorieux itinéraire de 
				son régiment, qui porta successivement son drapeau sur les bords 
				du Rhin, en Helvétie, en Italie, etc. ; nommé sergent en 1808, 
				il passa en Espagne, où il reçut un coup de feu au bras gauche. 
				En 1813, il fut nommé sous-lieutenant et lieutenant à quelques 
				jours d'intervalle. Il fit cette célèbre campagne sous les 
				ordres du général Oudinot : le 21 mai, à la bataille de Bautzen, 
				un nouveau coup de feu vint comme mettre le sceau au brevet de 
				notre nouvel officier. Bloqué enfin dans la place de Torgau et 
				prisonnier de guerre le 10 janvier 1814, il put revenir en 
				France le 15 août suivant.
 Rentré dans ses foyers en 1815, M. Berce y jouit, à juste titre, 
				de l'estime et de la confiance des habitants qui, après l'avoir 
				choisi pour chef de la garde nationale, le nommèrent 
				administrateur de la commune ; fonctions que cet homme de bien 
				et regretté de tous, a exercées à l'unanime satisfaction de la 
				commune, jusqu'au moment où son âge et ses infirmités 
				l'avertirent qu'il était temps de prendre quelque repos.
 Agréez, etc.
 Le maire de Montreux, N. Gigoux.
 12 juillet 1851
 Mlle Comte est décédée à Blâmont le 3 juillet. Par son testament 
				elle lègue : 1° à M. le curé, sa maison d'une valeur de 12,000 
				fr, pour prix en être employé à la reconstruction de l'église 
				qui menace de tomber en ruines ; 2° à l'hospice, une valeur 
				d'environ 70,000 fr., tant en meubles qu'en immeubles. Ce 
				dernier legs est d'une grande importance pour cet établissement, 
				dont le revenu jusqu'alors n'excédait pas 5,600 fr.
 Cet acte de bienfaisance a été accueilli avec reconnaissance par 
				la population, qui conservera la mémoire de cette bienfaitrice 
				et perpétuera son nom, je l'espère, par un signe extérieur.
 Mlle Comte fut généreuse, non point seulement en mourant, mais 
				aussi pendant toute sa vie : elle vivait de peu, tout son 
				surplus était destiné à des actes de piété et au soulagement des 
				pauvres. Cette belle âme trouvera sa récompense au ciel. 
				(Journal de la Meurthe.)
 18 juillet 1851
 On nous écrit de Blâmont, 14 juillet :
 Dans la nuit du 13 au 14, un étranger, habitant du duché Bade 
				mis en prison sous prévention de vol, s'est pendu dans son 
				cachot. Il attacha un petit cordeau au verrou de la porte et fut 
				obligé de se coucher sur le dos pour consommer le suicide.
 Ce voleur s'était introduit par escalade dans le domicile de M. 
				le curé de Gogney, pendant la messe du dimanche 13 courant. En 
				explorant les lieux pour faire main basse sur les objets qu'il 
				convoitait, il entra dans la chambre de la servante qui était au 
				lit et malade. Cette entrevue forcée fut pénible, et le lecteur 
				devinera facilement l'effroi de la pauvre malade: quant au 
				voleur, il s'esquiva et gagna la campagne. Mais cette fois 
				encore il joua de malheur, car il était à peine sorti de la 
				chambre que la malade surmontant sa crainte se traîna près de la 
				croisée qu'elle eut la force d'ouvrir, et d'une voix éteinte 
				cria au voleur. Une femme qui passait entendit ses cris et 
				s'empressa d'avertir les fidèles. Aussitôt l'église fut déserte 
				et une vingtaine d'hommes se mirent à la poursuite du voleur qui 
				fuyait à toutes jambes et pensa échapper en se blottissant dans 
				une haie très-épaisse. Mais il ne put tromper longtemps l'œil 
				vigilant des poursuivants qui se saisirent du fugitif et le 
				livrèrent à la gendarmerie qui le mit sous les verrous.
 1er septembre 1851
 M. l'abbé Bongard, ancien vicaire de Blâmont, est décédé à Saint 
				Firmin, à l'âge de 28 ans, le 28 août dernier.
 28 octobre 1851
 On écrit de Blâmont, le 17, à l'Impartial :
 Hier a éclaté à Autrepierre un terrible incendie, qui a dévoré 
				trois maisons appartenant aux sieurs Vincent, Joseph et Collot. 
				Le dévoüment des pompiers de Blâmont et des communes voisines, 
				accourus sur les lieux avec le plus louable empressement, est 
				digne des plus grands éloges. La perte totale est évaluée a 
				environ 8,000 fr., qui sera couverte par la compagnie 
				d'assurance l'Aigle.
 31 octobre 1851
 Blâmont, le 28 octobre 1851.
 Monsieur le Rédacteur,
 A deux kilométrés de Domjevin, dans un lieu appelé la 
				Bonne-Fontaine, où de temps immémorial la sainte Vierge est 
				invoquée, les bons habitants de ce village viennent d'ériger en 
				l'honneur de l'auguste Mère de Dieu, une élégante chapelle dans 
				le style ogival. Il serait difficile de décrire le zèle et 
				l'empressement qu'ils ont apportés à la construction de ce 
				charmant petit édifice, dont les grâces font honneur à l'habile 
				ouvrier qui en a conçu et exécuté le plan. Quatre vitraux sortis 
				des ateliers de M. Rive, peintre sur verre à Nancy contribuent 
				puissamment à en rehausser l'élégance.
 Aujourd'hui, 28 octobre, par le temps le plus et le plus 
				inespéré, M. Delalle, vicaire-général en a fait la bénédiction 
				sous le vocable de Notre-Dame de la Croix. Qu'il était beau de 
				voir le monde accourir de toutes les paroisses environnantes et 
				même de localités assez éloignées ! Quelle était imposante cette 
				procession, dont le silence religieux n'était interrompu que par 
				des cantiques à Marie dont l'étendue représentait si bien ces 
				grandes et belles processions inspirées par l'antique foi du 
				moyen âge. Il y avait environ quatre mille personnes, groupées 
				autour de la chapelle. M. le vicaire général, avant de célébrer 
				l'office divin dans ce nouvel oratoire qu'il venait de bénir, a 
				adressé à son nombreux auditoire une éloquente et pathétique 
				allocution qui a attendri bien des cœurs.
 Tous les prêtres, qui assistaient à cette pieuse et touchante 
				cérémonie, ont vu dans ce concours extraordinaire un témoignage 
				bien consolant de l'esprit de foi qui règne encore chez les bons 
				habitants des campagnes. Recevez, etc. Un de vos abonnés.
 26 janvier 1852
 Un incendie a éclaté à Amenoncourt, canton de Blâmont, dans la 
				maison d'un cultivateur, qui a été entièrement consumée. Une 
				partie du mobilier et les bestiaux furent sauvés. La cause de 
				cet incendie est inconnue, mais ne paraît pas devoir être 
				attribuer à la malveillance. Les pertes seront couvertes par la 
				compagnie d'assurance.
 5 juin 1852
 On nous écrit de Vic : Dimanche 30 mai, jour de la fête de la 
				Pentecôte, une messe en musique, composée par M. Charles 
				Marteau, de Vic, aujourd'hui professeur de musique au collège de 
				Blâmont, a été exécutée dans l'église de Vie, sous la direction 
				de M. l'abbé Ferry, par plus de 40 chanteurs, chanteuses et 
				instrumentistes, qui tous ont fait preuve de talent. Nous nous 
				sommes cru transportés à l'une de ces belles solennités qui se 
				célèbrent dans nos cathédrales. Tout en rendant hommage à M. 
				Ferry pour la bonne direction qu'il a su donner à cette 
				charmante composition, ainsi qu'à ses coexécutants pour leur 
				parfaite exécution, nous avons pu éprouver la plus agréable 
				sensation en jouissant du beau talent de notre jeune 
				compatriote, élève des premiers professeurs du Conservatoire, 
				talent d'autant plus appréciable que notre jeu d'orgue est en ce 
				moment dans le plus piteux état qu'il soit possible ; aussi 
				nombre d'assistants ont cru ce jour là à sa restauration, tandis 
				qu'elle n'est encore que projetée. Honneur donc et courage à ce 
				jeune virtuose devant lequel s'ouvre une belle carrière. Agréez, 
				etc.
 1er octobre 1853
 Le 28, un incendie terrible a éclaté à Chazelles, canton de 
				Blâmont ; trois maisons et sept ménages ont été la proie des 
				flammes. Les efforts courageux des pompiers, qui desservaient 
				sept pompes venues des environs, ont arrêté les désastres autant 
				qu'il a été possible.
 19 octobre 1853
 Blâmont, le 17 octobre 1853.
 Monsieur le Rédacteur,
 Je vous prie d'insérer dans un prochain numéro de votre aimable 
				journal les quelques lignes suivantes : Dimanche dernier, 16 
				octobre, la ville de Blâmont était en réjouissance, à l'occasion 
				de la bénédiction de la première pierre de sa nouvelle église. 
				M. l'abbé Mengin, chanoine honoraire, curé de la paroisse, 
				assisté d'un nombreux clergé, a fait cette bénédiction au milieu 
				d'un grand concours de fidèles. Précédées de la musique de la 
				ville qui faisait retentir de joyeuses fanfares, les autorités 
				locales l'ont accompagné professionnellement.
 M. Mathis de Grandseille, chevalier de la Légion-d'Honneur, 
				maire de la ville, a lu publiquement une inscription gravée sur 
				acier et destinée à être scellée dans la pierre angulaire avec 
				des pièces de monnaie de l'année, afin de rappeler à la 
				postérité la date de la nouvelle église, érigée à la gloire de 
				Dieu sous le vocable de saint Maurice et servir de notice 
				historique à l'ancienne, bâtie en 1382 par Henri III, comte de 
				Blâmont, et Valburge de Fénétrange, son épouse. Cette vieille 
				église, dévastée par les Suédois, était restée 30 ans 
				découverte; et durant ce long espace le culte se célébrait dans 
				une autre église, ruinée depuis par la révolution. Elle fut 
				enfin restaurée ; mais elle ne put se relever complètement de la 
				ruine, qu'un coup de foudre, éclaté en 1843, rendit encore plus 
				imminente. De notables ravages, opérés depuis lors dans le corps 
				de l'édifice, en ont déterminé l'interdit en 1851.
 Les plans d'une nouvelle église ont été confiés à MM. Vautrin et 
				Laurent, architectes à Nancy, et MM. Pierre et Jacob Mensburger, 
				entrepreneurs, en ont commencé l'exécution.
 Les noms des bienfaiteurs et des souscripteurs en faveur de ce 
				nouvel édifice ont été honorablement rappelés dans une pièce de 
				vers et dans un discours plein de nobles et pieux sentiments, 
				prononcé par M. le curé.
 Toutes les autorités religieuses et civiles ont été 
				successivement admises à donner le coup de truelle et de 
				marteau, en usage dans ces cérémonies. La nouvelle église, grâce 
				à l'ordre et à l'activité des entrepreneurs, devra être terminée 
				dans moins de deux ans, à la satisfaction des vifs désirs de la 
				population.
 J'ai l'honneur d'être, Monsieur le Rédacteur, avec respect et 
				reconnaissance, votre tout dévoué serviteur.
 Un de vos abonnés,
 Marsal, chan.-hon., principal à Blâmont.
 24 février 1854
 Le 18, les gendarmes de la brigade de Blâmont, ayant été 
				informés qu'un homme gisait sur le chemin d'Autrepierre, y 
				accoururent en toute hâte, et trouvèrent dans la neige un 
				malheureux qui donnait à peine, quelques signes de vie. C'était 
				un nommé Chatel, âgé de 77 ans, manœuvre à Vého. Les gendarmes 
				le firent immédiatement transporter à son domicile, où il expira 
				au bout d'une demi-heure.
 5 juillet 1855
 On nous écrit de Blâmont, le 3 juillet ;
 Dimanche 1er juillet, à cinq heures du soir, la ville de Blâmont 
				a inauguré la statue colossale de saint Maurice, son patron, 
				placé comme protecteur sur le pignon entre les deux tours de la 
				nouvelle église, qui s'achève avec des proportions et sous des 
				formes très-élégantes.
 Cette statue, due à l'habile ciseau de M. Giorné Viard, est 
				riche d'expression et présente une attitude très-majestueuse: 
				l'artiste a parfaitement rendu cette circonstance, où le chef de 
				la légion thébaine dépose sa lance pour faire à Dieu le 
				sacrifice de sa vie, plutôt que de sacrifier aux idoles. M. 
				l'abbé Mengin, curé de la paroisse, a commencé la cérémonie par 
				une allocution courte mais appropriée a la solennité ; puis, en 
				présence de tous les habitants et de nombreux étrangers accourus 
				sur la place de l'Eglise, il bénit cette énorme statue, haute de 
				3 mètres 15 centimètres, sculptée d'un seul bloc, et pesant plus 
				de 5,000 kilogrammes.
 La belle compagnie de pompiers était sous les armes. La musique 
				a exécuté des jolies fanfares, pendant que la statue s'élevait. 
				Aussitôt qu'elle est arrivée, à plus de vingt mètres, sur son 
				piédestal, orné des armoiries des comtes de Blâmont, la grosse 
				cloche, baptisée du nom de Maurice, a salué son patron, en 
				faisant entendre seule son bourdon, jusqu'à ce que les deux 
				autres y sont venues mêler leur harmonie. Une charmante couronne 
				a été suspendue au dessus de la tête du saint ; et une 
				illumination, en forme d'auréole, a très-heureusement terminé la 
				fête. Une quête a été faite en faveur des ouvriers, qui a 
				produit 124 fr. 80 c.
 11 juillet 1855
 Un médecin s'il vous plaît. Sous ce titre on nous écrit de 
				Blâmont :
 Vous avez bien voulu insérer dernièrement une note au sujet de 
				la nécessité d'un second docteur en médecine pour notre canton : 
				permettez-moi d'insister sur quelques détails. Pour la seule 
				commune de Blâmont, il y a une liste officielle de deux cent 
				quatre-vingt-huit ménages ayant droit à la visite gratuite des 
				médecins cantonaux. Jugez de la possibilité de faire administrer 
				les secours nécessaires dans un moment d'épidémie ou d'influence 
				épidémique, à un canton composé de trente et une communes, par 
				un seul docteur en médecine, auquel est ajouté comme deuxième 
				médecin cantonal un officier de santé. Or, on sait qu'un 
				officier de santé ne peut seul agir comme un médecin complet ; 
				quand il aurait le même talent, il n'a pas le même droit.
 L'unique docteur en médecine de notre canton appartenant à la 
				religion juive a contre lui, malgré son zèle égal pour tous, les 
				préventions de certaines personnes ; on ne peut pas plus nier 
				cela ni l'empêcher qu'on n'empêcherait certains juifs d'être en 
				méfiance contre les catholiques. D'autres ne se soucient que 
				tout juste-de confier leur vie à un officier de santé, quoiqu'un 
				bon officier de santé vaille souvent autant et plus qu'un 
				médecin en titre. Enfin il est certain qu'il y a un vide a 
				combler, vide considérable, et voici un fait à l'appui de mon 
				assertion : depuis trois mois ont été appelés à Blâmont trois 
				médecins de Lunéville et un de Nancy : de plus, on a fait 
				plusieurs fois le voyage de Strasbourg pour consulter entre 
				autres M. Aronsohn. Et s'il ne nous arrive prochainement quelque 
				homme expérimenté, la place, trop bonne pour être longtemps 
				vacante, sera prise par des jeunes gens. Avis au lecteur.
 J. Régnier.
 6 mars 1857
 On nous écrit de Blâmont, le 2 février :
 Dimanche dernier, immédiatement après la grand'messe exécutée en 
				musique par un chœur d'amateurs, a eu lieu l'inauguration d'un 
				fort bel orgue, sorti des ateliers de MM. Verschneider, de 
				Puttelange. Il est composé de 24 jeux parfaitement harmonisés 
				entr'eux et en rapport de puissance avec l'édifice religieux 
				auquel il est destiné. Seulement l'on a cru devoir conserver le 
				buffet de l'ancien orgue, à cause de ses magnifiques sculptures, 
				qui, sans être du style ogival comme l'église, concordent si 
				bien avec celles de la chaire et des confessionnaux, précieux 
				objets d'art dus à l'inspiration et au ciseau de ces artistes 
				religieux qui ont laissé dans nos basiliques et les monastères 
				que le marteau révolutionnaire a respectés, de si merveilleux 
				monuments de leur talent.
 Dès la veille, la tribune et le buffet de l'orgue avaient été 
				artistement décorés de guirlandes en draperie, retombant en 
				festons parsemés de fleurs artificielles. M. l'abbé Mengin, curé 
				de la paroisse, a commencé la cérémonie par une éloquente 
				allocution, tout-à-fait de circonstance. Puis, pendant le chant 
				du Laudate Dominum in sanctis ejus, qui rappelle les instruments 
				dont le roi-prophète accompagnait ses psaumes, alterné par les 
				couplets d'un cantique composé par M. le curé et mis en musique 
				par M. Haumesser, organiste de la paroisse, s'est organisée, 
				dans l'intérieur de l'église, une procession composée de trente 
				jeunes filles, habillées de blanc, portant les unes des bouquets 
				et des couronnes, et les autres des lyres, des guitares et des 
				harpes ; de vingt-quatre enfants de chœur, élégamment costumés, 
				tenant aussi dans les mains des insignes appropriés à l'objet de 
				la cérémonie ; et des nombreux ecclésiastiques de la paroisse, 
				revêtus des plus riches ornements. Arrivées devant l'instrument 
				religieux, trois jeunes filles se sont retournées vers le 
				célébrant et lui ont présenté à bénir, l'une un énorme bouquet 
				et les deux autres chacune une couronne pour être, le bouquet 
				placé en avant du positif, et les deux couronnes suspendues aux 
				instruments des deux anges musiciens qui couronnent le buffet. 
				La cérémonie, s'est terminée par la bénédiction du 
				Saint-Sacrement, pendant laquelle l'organiste, jeune artiste 
				habile et distingué, a fait ressortir avec talent toute la 
				puissance et toute l'harmonie de son nouvel instrument.
 La quête au profit de l'orgue a été faite par Mme Gorius-Mézière, 
				conduite par M. Mathis de Grandseille, maire de la ville, et a 
				produit 282 fr. 40 c.
 Déjà quelques semaines auparavant, un concert organisé et dirigé 
				par l'excellent organiste de la paroisse, secondé par quelques 
				artistes de Baccarat et de Réchicourt-le-Château, et beaucoup 
				d'amateurs de la localité, avait réalisé au profit de la même 
				œuvre une somme de 345 fr. Par ce moyen et par le zèle de 
				quelques demoiselles dévouées qui ont spontanément établi une 
				œuvre de l'harmonie, les dépenses de l'orgue, qui se montent à 
				6,800 fr., sans le buffet, sont à moitié couvertes. Pour 
				compléter l'ameublement rigoureusement nécessaire de la belle 
				église de Blâmont, il ne manque plus qu'un maître autel 
				gothique. Nul doute que quelques personnes, désireuses de 
				procurer la gloire du Seigneur, n'avisent à un si agréable 
				sacrifice.
 6 décembre 1858
 M. Charles Marteaux, de Vic, précédemment maître de musique au 
				collège de Blâmont, puis au collège de Vic, et en dernier lieu à 
				l'Institution des Jeunes-Aveugles, de Nancy, vient d'être nommé, 
				au concours, organiste de la paroisse Saint-Louis-d'Antin, à 
				Paris.
 27 avril 1859
 Sur la demande de Monseigneur l'Evêque de Nancy et de Toul, S. 
				M. l'Impératrice a bien voulu accorder à l'église de Blâmont une 
				fort belle chappe en drap d'or, relevée par une élégante 
				broderie.
 26 juin 1859
 M. le maire de Xousse nous prie d'insérer la note suivante : 
				Catherine-Agnès Didier, aliénée, fille de Laurent Didier, 
				cultivateur à Vaucourt, canton de Blâmont (Meurthe), a quitté le 
				domicile paternel le 5 de ce mois. Toutes les recherches faites 
				jusqu'alors pour la découvrir ont été infructueuses.
 Signalement : Agée de 43 ans, taille moyenne, ayant une épaule 
				plus haute que l'autre, cheveux châtains. Vêlements : Cornette 
				blanche brodée, mouchoir de cou de perse, camisole d'indienne, 
				fond blanc parsemé de Heurs grisâtres, jupon en laine et colon, 
				rayé rouge et bleu, tablier de tisserand, bleu et demi-bleu. 
				Prière aux personnes qui la rencontreront, d'en donner avis à 
				ses parents.
 19 août 1860
 La distribution des prix du collège de Blâmont a eu lieu, jeudi 
				dernier, sous la présidence de M. l'abbe Gérard, vicaire-général 
				du diocèse. Les autorités de la ville, un nombreux concours 
				d'ecclésiastiques témoignaient de leur sympathie pour ce nouvel 
				établissement diocésain appelé à recueillir les heureux fruits 
				du zèle et du désintéressement de l'honorable M. Marsal. Le 
				digne supérieur a ouvert la solennité par un discours sur 
				l'éducation.
 Il a montré la nécessité et les avantages de l'éducation au 
				triple point de vue du corps, de l'intelligence et du cœur ; il 
				a fait comprendre combien il importe a l'élève d'apporter dans 
				son éducation classique une correspondance active et généreuse 
				au travail dévoué et affectueux de son maître, il a montré qu'au 
				sortir du collège, il y a encore pour l'humanité une éducation 
				dernière et sans terme : la grande école de la vie. C'est cette 
				éducation qui donne une trempe décisive à l'esprit et au cœur, 
				et qui mesure la force de résistance et de conquête de toute 
				nature d'homme.
 Après ce discours, vivement applaudi, les élèves ont 
				parfaitement exécuté une des belles et joyeuses cantates de M. 
				l'abbé Ferry ; l'habile artiste avait bien voulu diriger 
				lui-même l'exécution de cette cantate, qui a été suivie des plus 
				chaleureux applaudissements.
 Pendant la distribution des prix, la musique du collège a fait 
				entendre de joyeuses harmonies exécutées par les élèves eux 
				mêmes.
 En priant Monseigneur de vouloir bien accepter la haute 
				direction de son établissement, la municipalité de la ville de 
				Blâmont a fait un acte de cœur et de haute intelligence ; aussi 
				le collège Saint-Louis de Gonzague est il devenu trop étroit 
				pour recevoir les nombreux élèves qui se sont présentés de 
				toutes parts.
 C'est que sous l'habile direction du digne supérieur et de ses 
				dévoués collaborateurs, l'esprit de famille a poussé de 
				profondes racines au collège de Blâmont. L'élève retrouve dans 
				ses maîtres l'autorité du père et l'affection de la mère ; aussi 
				les larmes provoquées par la séparation de la famille se 
				sèchent-elles bientôt, et l'enfant se met au travail avec 
				courage et bonheur.
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