L'Union des
femmes de France
Bulletin officiel
Nov. - Déc.1906
XXe CORPS D'ARMÉE
Meurthe-et-Moselle (moins l'arrt de Briey), Aube,
Vosges.
M. le Dr Hanriot qui, depuis la première heure de la
fondation du comité de CIREY, s'est montré si dévoué à
notre œuvre, avait décidé le comité à faire une
exposition à l'occasion d'un concours de tir, présidé
par M. le médecin inspecteur général Bénech.
Une grande partie du matériel hospitalier du comité
avait été transporté à Blamont, ce qui fut un excellent
exercice de mobilisation.
Trois salles ont été établies ; avant d'y pénétrer, on
trouvait au bas de l'escalier deux brancards, une chaise
à porteur, une chaise longue garnie de coussins.
Au premier, la salle des malades contenait des lits avec
tous les accessoires nécessaires prêts à être employés.
Dans la seconde salle, réservée aux blessés, on voyait
les gouttières, appareil à fracture, objets de
pansements, pharmacie, etc.
Un formoloteur et un appareil à désinfection avec les
vêtements spéciaux à cet usage étaient exposés, afin de
démontrer aux visiteurs l'utilité de ces mesures
hygiéniques que les femmes de France de Cirey veulent
répandre dans le pays.
La troisième salle était réservée aux opérations et
avait reçu tout le matériel prescrit.
M. le Dr Bénech a minutieusement examiné l'exposition,
détaillant chaque chose aux médecins et aux pharmaciens
qui raccompagnaient. Il a adressé de grands éloges aux
membres du comité.
M. Bénech a pris la parole pour exposer les
améliorations à apporter à notre œuvre patriotique ; il
a surtout développé cette idée que tout est à préparer
en temps de paix comme si l'on était à la veille d'une
guerre ; que rien n'est à négliger, ni la chose qui
paraît en soi de minime importance, ni le concours qui
semble petit et insignifiant.
« Il faut, a-t-il dit, que les Femmes de France
s'adjoignent tous ceux qui ne doivent pas porter les
armes : les vétérans qui n'ont plus de service à faire,
les trop jeunes qui ne peuvent encore entrer dans
l'armée. Il y a place pour tous les dévouements et la
bonne volonté de tous, mais il faut se les assurer
d'avance et les réglementer. Il faut, dès maintenant,
que chaque fonction soit attribuée, que chacun sache ce
que, dès la première heure, il serait appelé à faire.
Egalement, tant pour éviter des frais d'acquisition et
d'entretien, il faut obtenir des promesses sérieuses,
bien en règle. De cette façon, on économisera l'argent
qui sera employé à soigner plus de malades et à les
mieux soigner, et on gagnera un temps précieux pour
l'organisation de l'hôpital. Or, ces premières heures
sont capitales, ce sont souvent des vies en péril
rachetées par des soins immédiats. »
Tout cela a été dit d'une parole chaude et vibrante qui
a ému et convaincu, et la personnalité si autorisée de
M. le médecin inspecteur Bénech leur donnait une valeur
toute spéciale.
Trente nouvelles adhésions ont été le résultat heureux
de celte conférence et de cette « leçon de choses », et
pour arriver plus vite au but par les moyens indiqués,
le comité de Cirey a décidé de former à Blamont un
sous-comité actif.
La ville de Saint-Mihiel a voté une subvention de 50
francs.
Nos plus sincères félicitations vont au comité de Cirey,
dont le zèle dévoué ne s'est jamais démenti. |