Lunéville, le 20 janvier
1872.
Monsieur le Rédacteur,
Vous avez cité l'incendie qui a détruit, il y a huit jours, une
vaste maison à Emberménil ; ce que vous n'avez pu dire c'est le
cortège de misères que ce sinistre amène à sa suite.
De braves douaniers fuyant la Prusse, venaient à peine de
s'installer à grands frais. Il y avait quatre ménages. Que les
veillées étaient tristes ! ils quittaient Strasbourg leur pays,
après l'avoir vu saccager ; eux-mêmes ils avaient tout perdu
dans le bombardement, jusqu'à l'espoir d'une compensation, dans
une part de l'indemnité réservée aux seuls habitants qui restent
en Alsace. Bien plus, pour avoir défendu les frontières, ils
avaient été jetés prisonniers à Rastadt ; le souvenir des quatre
mois pénibles qu'ils y ont passé ne les quittera plus ; et c'est
au retour qu'il leur a fallu dire adieu au sol natal, fuir leur
foyer détruit et partir avec leurs familles ruinées !
Après tant de désastres, ils avaient droit au repos : déjà ils
reprenaient courage, mais voilà que par cet hiver rigoureux, ils
sont de nouveau frappés, brûlés une seconde fois, sans meubles,
sans lits, sans vêtements !
Ce sont des frères exilés : et tant de misères si noblement
supportées, sans murmures, appellent de notre part un effort
généreux. Sans doute la charité est partout sollicitée, mais
elle sait se multiplier, et nul n'est plus digne de toute notre
sympathie que ces victimes discrètes ; les négliger serait aussi
cruel qu'anti-patriotique ! Appelez sur eux, je vous prie,
l'attention de tous les cœurs généreux et français. Strasbourg a
pensé à ses fils désolés ! la société de saint Vincent de Paul
si éprouvée leur a envoyé 100 fr. qu'elle a remis à M. Thomas,
receveur principal des douanes à Lunéville. Suivons celte voie.
J'adresse à M. Thomas dix francs en mon nom avec l'espoir que
cet appel sera entendu, et que les secours lui arriveront en
suffisance pour adoucir un peu les premières douleurs, et dire à
nos frères séparés qu'ils ne cesseront jamais d'être avec nous
par le cœur.
Samedi dernier, 17 courant, à
dix heures et demie du soir, un violent incendie s'est manifesté
dans la commune de Barbas, En quelques heures, les maisons de
MM. Sébastien Gondrexon, cultivateurs, et Godot, propriétaire,
sont devenues la proie des flammes. Sans les pompes de Barbas,
Harbouey et Blâmont, deux autres maisons auraient été détruites.
La maison Godot et le contenu seront couverts par la Compagnie
générale.
Rien n'était assuré chez Gondrexon. Ses pertes sont évaluées de
8 à 9,000 fr.
On nous écrit de Blâmont :
« C'est à n'y pas croire
» Lundi 18, nous étions en battue dans la foret d'Ancerviller.
Une troupe de sangliers est levée; un seul chasseur tire et
roule un ragot du premier coup et en blesse un du second. La
troupe affolée quitte le bois, se dirige en droite ligne sur le
village de Saint Maurice, à 4 ou 500 mètres de la lisière, et
renverse la clôture d'un jardinet. Le hallier est en contre-bas
du terrain ; mes sangliers s'emballent sur le toit, l'effondrent
: quatre tombent dans le hallier, les deux autres en brisant les
tuiles parviennent à retrouver la terre ferme, et s'enfuient à
travers le village. On pénètre dans le hallier : un des
sangliers peut s'échapper ; mais on le poursuit et il entre
affolé dans une maison en brisant la fenêtre donnant sur la rue.
La ménagère pétrissait son pain ; elle se sauve en criant,
pendant que d'un bond la bête se jette sur le lit. (Sic.) On
accourt avec des fourches pour faire déloger ce malade
incommode. En voulant fuir, il culbute le fourneau, le pétrin,
les pots de beurre, de crème, brise les pots et se réfugie de
nouveau sur le lit où il laboure plumons et couvertures en
recevant le coup de grâce,
» Ce ménage a dû trouver la viande du sanglier très-salée. Quant
aux trois autres restés dans le hallier, ils ont été tués à
coups de fourche. A 6 heures du soir les 4 bêtes étaient
partagées entre ces nouveaux Nemrods. »
On écrit de Blâmont à
l'Impartial :
« Le 27 mars dernier, vers 9 heures et demie du soir, une
buanderie appartenant à la dame Simonin Spire, rentière à
Blâmont, est devenue la proie des flammes. La promptitude des
secours apportés par les pompiers ainsi que bon nombre
d'habitants de cette commune, ont permis, en moins d'une demi
heure, de concentrer le feu dans son foyer et protéger
l'habitation qui n'était séparée que de deux mètres de la
buanderie. Les pertes sont peu importantes et seront couvertes
par l'assurance. D'après les on dit, la malveillance ne serait
pas étrangère à ce sinistre. La justice de Lunéville a procédé
aux premières informations. »
Par arrêté préfectoral,
seront fermés pendant deux mois, les débits de boissons des
sieurs Jean-Pierre Cajelot, à Saint-Martin, Joseph Gérardin, à
Domjevin et Marie Masson, veuve Gérardin, à Vého.
On signale d'Emberménil, à la date du 2 courant, un accident qui
a causé la mort d'un jeune homme âgé de dix huit ans, le nommé
Sylvain Mangin, ouvrier auxiliaire employé aux travaux de la
voie du chemin de fer et demeurant chez ses parents à Leintrey.
Il avait eu la malheureuse idée de se coucher sur la voie de
garage longeant le côté ouest de la gare des marchandises. Il
fut surpris pendant son sommeil par un wagon, attelé d'un cheval
; l'une des roues lui passa sur la tête et la lui broya. Sa mort
a été instantanée.
On lit dans le Journal de
Lunéville :
« Le nommé L., ex-cabaretier à Nonhigny, a dernièrement été
condamné en un mois de prison, 100 fr. d amende, pour avoir
continué à débiter, au mépris d'un arrêté préfectoral du mois de
juin 1872, qui avait ordonné la fermeture de son établissement.
« Les débats de cette affaire qui ont eu lieu devant le tribunal
correctionnel de notre chef-lieu
d'arrondissement, ont révélé des actes d'anarchie administrative
des plus regrettables.
« Le garde-champêtre, entendu comme témoin en même temps que le
maire, a hautement déposé que celui ci lui avait défendu de
surveiller la conduite du nommé L., et ce fonctionnaire n'a osé
le contredire. Il parait au surplus que cela lui était sans
doute assez difficile, car le brigadier de gendarmerie qui a
constaté la contravention imputée au nommé L., a de son côté
fait connaître que le maire lui avait à ce sujet refusé son
concours.
« II a été en outre établi que le nommé L., se croyant plus
puissant que cet agent de l'ordre public, n'avait pas craint
d'adresser au parquet du procureur de la République une plainte
des plus virulentes contre lui. »
Un an de prison, 2,200 fr.
d'amende non compris le double décime, un an de contrainte par
corps, ont été infligés au nommé Paquotte, journalier à Moussey,
pour avoir dirigé la bande que nos douaniers ont dispersée près
de Xousse, dans la nuit du 14 au 15 de ce mois, et à laquelle
ils ont pris 800 kilogr. de tabac.
L'abaissement du prix du
tabac sur la zone frontière n'a point ralenti les efforts de la
contrebande : une nouvelle saisie de 200 kilog. de tabac a été
faite mardi par les préposés de la douane d'Igney sur une bande
de fraudeurs qui a pu prendre la fuite sans laisser aucun des
siens dans les mains des agents de la force publique. Les
sévères et justes condamnations qui frappent les contrebandiers
arrêtés, condamnations que nous avons le soin de mentionner,
devraient être un frein pour cette race de mauvais ouvriers ou
d'ivrognes qui cherche dans la fraude des gains faciles et
doublement coupables aujourd'hui.
(Journal de Lunéville)
Mercredi, entre 8 et 9 heures
du soir, le sieur Chamagne fils, de Dombasle, a été frappé chez
lui par des contrebandiers. Il est mort à 3 heures du matin, à
la suite de ses blessures.
Deux des assassins ont été arrêtés à Herbéviller par la
gendarmerie de Saint-Nicolas. (Meurthe)
Les travaux préliminaires
pour la reconstruction de la gare d'Avricourt avancent
rapidement.
On lit dans la Semaine
religieuse :
« Par décision de Monseigneur l'Evêque, M. l'abbé Joseph Masson,
curé d'Autrepierre, vient d'être nommé à la Collégiale de Notre
Dame de Bon Secours. »
Le 25 avril, les chasseurs de
Blâmont ont tué une grande louve dans les bois de Domèvre-sur-Vezouze.
Depuis quelques mois, une bande de loups était signalée à
demeure dans les forêts de Domèvre, Ancerviller et Verdenal. Ces
bêtes dangereuses circulent en plein jour dans les campagnes.
C'est le quatrième loup détruit depuis la saison.
On nous écrit d'Emberménil, à la date du 29
juin, que le chef de train Schwartz, originaire de Strasbourg,
qui était depuis trente ans au service de la compagnie de l'Est,
avait obtenu une permission pour aller voir sa famille. Il se
trouvait à Lutzelbourg dans le train allemand, correspondant au
train français n° 53, et était occupé, pour rendre service à
l'employé allemand, à relever le coude de communication avec la
machine, lorsqu'il fut atteint au passage par le train n° 42, et
jeté sous l'une des roues du tender qui lui broya les jambes. La
mort a été presque instantanée.
(Impartial.)
Samedi dernier, vers sept heures du soir, la veuve Roch
(Antoine), habitant la commune d'Igney, a trouvé sur la route
départementale, entre cette dernière commune et la gare d'Avricourt,
un carnet de notes renfermant aussi des billets de banque d'une
valeur de cent soixante francs qu'elle a apporté immédiatement à
la mairie d'Igney, où ils sont à la disposition du propriétaire.
Ce trait est d'autant plus honorable que cette veuve n'a que son
travail pour élever sa nombreuse famille.
On lit dans la Semaine religieuse :
« Par décision de Monseigneur, M. l'abbé Babon, curé de Lindre-Basse,
a été nommé curé de Autrepierre. »
On nous écrit de Blâmont, le 20 juillet :
« Vendredi soir, la foudre a mis le feu à deux maisons
contiguës, dans la partie basse du village de Halloville. Ces
maisons étaient habitées par les frères Marchal, cultivateurs,
et M. Martin, maire.
Le village étant dépourvu de pompe, en moins d'une heure, les
deux maisons étaient devenues la proie des flammes. Les pompiers
de Harbouey, Nonhigny et Ancerviller ont passé toute la nuit à
protéger les voisins et à sauver quelques épaves. »
Le
sieur Jules Bergé, de Leintrey, vient de succomber des suites
d'une blessure à la tête qu'il avait reçue le 24 août dernier à
la suite d'une querelle à la sortie du cabaret. Le parquet a
fait samedi l'instruction de cette triste affaire.
Les
journaux allemands publient le texte d'une convention arrêtée
par la commission de délimitation des frontières, pour fixer la
démarcation du territoire français et du territoire allemand
dans la commune d'Avricourt. Cette convention a été ratifiée, et
les ratifications ont été échangées.
Jusqu'à l'achèvement de la nouvelle gare que la France doit
construire sur le territoire allemand, l'Allemagne se réserve
l'usage gratuit de la gare actuelle d'Avricourt, sise sur le
territoire resté français, ainsi que tous les droits de
souveraineté territoriale sur la gare, en ce qui concerne le
service de la douane. Les crimes, délits ou infractions commis
en gare seront jugés suivant la loi de l'Allemagne et par les
autorités allemandes.
La
police spéciale du chemin de fer à Emberménil vient encore
d'arrêter et de mettre à la disposition de la justice, un
individu qui allait passer à l'étranger avec une somme de 3,700
fr. volés la veille à Paris. Elle a saisi sur le voleur près de
2 500 fr provenant du vol.
On
nous signale de Blâmont une tentative d'incendie au domicile du
sieur Emile Hennequin, négociant, dans les circonstances
suivantes :
« Le 6 décembre courant, vers 8 heures du matin, le sieur
Hennequin, allant à son entrepôt d'épicerie derrière la maison,
le trouvait rempli de fumée et remarquait une tonne qui se
consumait.
» Après avoir éteint lui même le feu, il étudia la cause de cet
événement, il reconnut des empreintes de pas dans le jardin
attenant au magasin.
L'incendiaire présumé a dû ouvrir les volets de la fenêtre en
introduisant son bras par l'œil de bœuf pratiqué à chaque volet,
puis jeter des matières inflammables par un carreau cassé. On
croit qu'il a escaladé ensuite le mur du jardin. Le malfaiteur
n'a pu être découvert malgré les recherches faites jusqu'à
présent. Les dégâts sont heureusement insignifiants. (Meurthe.)
Un
incendie dont les causes sont présumées être accidentelles a
éclaté dernièrement à Autrepierre, chez les sieurs Jeanjean et
Contal, et a occasionné des dégâts s'élevant à 7850 fr., dont
7,600 au compte de l'assurance.
Un
secours de 7,500 fr. a été accordé à Igney-Avricourt pour aider
cette commune dans les dépenses d'installation d'un groupe
scolaire.
Les
pluies abondantes qui n'ont cessé de tomber depuis quelques
semaines, ont amené jeudi un grand débordement de la Meurthe et
de la Vezouze. La crue s'est produite subitement et a dépassé
les plus fortes de l'hiver. Depuis Saint-Clément sur la Meurthe
et depuis Blâmont sur la Vezouze les prairies étaient couvertes
d'une immense nappe d'eau entraînant des arbres entiers et
quantité d'objets de toutes sortes.
Les eaux décroissent d'une manière sensible, mais nos deux
rivières ne sont pas encore rentrées dans leur lit.
On écrit
de Blâmont qu'un chien, appartenant à un négociant de cette
ville, a été reconnu atteint d'hydrophobie et immédiatement
abattu. Un chat qui avait été mordu par lui a également été tué.
Le 10 mars, à 2 heures de l'après-midi, dit le Progrès, un
cheval attelé à un cabriolet dans le quel se trouvait M. Protsch,
de Blâmont, et sa belle-sœur, s'est emporté dans la descente de
la côte d'Igney ; après avoir brisé harnais et véhicule, il
allait se jeter dans le village de Deutsch-Avricourt et y causer
des malheurs, quand le brigadier de douanes Michel, qui se
trouvait de service près de la barrière du chemin de fer, se
précipita à sa rencontre, le saisit à la bride et parvint
heureusement à le maîtriser, non sans avoir couru de sérieux
dangers.
Par un hasard étonnant, il en a été quitte pour quelques
contusions sans gravité.
Une médaille
d'argent vient d'être accordée à M. Michel, brigadier des
douanes à Igney-Avricourt ; a couru de sérieux dangers, - le 10
janvier dernier, et reçu plusieurs contusions en arrêtant un
cheval emporté.
Ou
écrit d'Amenoncourt que le sieur Théodore Chareton, cultivateur
audit lieu, est tombé du haut de sa grange d'une hauteur
d'environ huit mètres, et dans sa chute a eu de fortes
contusions à la tête et aux reins. Son état donne de sérieuses
inquiétudes.
Le
préfet ayant désigné M. Mathis de Grandseille, président de la
délégation cantonale de l'instruction primaire, pour présider la
distribution des prix des écoles de la ville de Blâmont, M.
Brice a imité son collègue de Lunéville, et décidé que la
distribution solennelle n'aurait pas lieu. De même que Louis XIV
avait dit : « l'Etat, c'est moi, » MM. Brice et Cosson disent :
« Les écoles communales, c'est nous. » (Journal de Lunéville.)
A la
suite d'une discussion, J. D..., journalier à Blâmont, a reçu
dans, la région épigastrique un coup de couteau qui lui a été
porté par un garçon épicier de cette commune. D'après M. le
docteur Spire, la blessure pourrait entraîner des conséquences
graves.
Le 13 de ce mois, vers 11 heures du matin, le sieur Georges
Schérer, âgé de 30 ans, préposé des douanes à Amenoncourt, a été
blessé accidentellement à l'épaule droite par un coup de
revolver qu'un de ses collègues fit partir en voulant
l'examiner.
M. le docteur Mayer, de Blâmont, a pu extraire la balle. L'état
du blessé, quoique assez grave, n'inspire cependant aucun
danger.
On
écrit d'Igney au Moniteur, que la dame Benoît, d'Avricourt, a
failli être victime d'un grave accident. Voici dans quelles
circonstances :
La dame Benoît conduisait une voiture attelée d'un cheval,
lorsqu'arrivée près d'Igney, l'animal s'emporta et sans le
dévouement du brigadier de gendarmerie Hallard, qui s'est jeté
résolument à la tête du cheval et est parvenu à l'arrêter après
avoir été traîné pendant quelques mètres, on ne peut prévoir ce
qui serait advenu.
Le brigadier a été fortement contusionné à la tête et au côté
droit ; il a reçu les premiers soins de M. le docteur Virlet, de
Blâmont.
On
nous signale de Blâmont le suicide par strangulation du nommé
Jean Chalier, âgé de 40 ans, journalier en cette ville.
C'est, dit-on, l'inconduite qui l'aurait poussé à ce funeste
dessein. (Moniteur.)
Mardi
dernier, un incendie, dont les causes sont inconnues, a éclaté à
Vaucourt, à 9 heures du matin, au domicile du sieur François
Jocquel. Le ménage a pu être sauvé.
Les dégâts sont évalués à 8,500 francs, qui seront couverts par
l'assurance.
Le 3,
vers 4 heures de l'après-midi, les époux Houbert, de Blâmont,
traversaient le chemin conduisant au moulin de Barbezieux, écart
de Domèvre, lorsque la femme s'écria qu'elle était blessée; elle
venait de recevoir au côté droit du ventre un coup de fusil tiré
par Valentin Rohr, domestique, qui, trompé par l'obscurité, crut
avoir affaire à une bête malfaisante.
Le médecin qui a donné les premiers soins à la blessée, a
déclaré qu'elle ne pourrait reprendre son travail que dans une
quinzaine de jours.
La famille Rohr s est empressée de déclarer qu'elle
indemniserait la femme Houbert de ce que pourrait lui coûter son
état de maladie.
A
l'audience du 12 avril le tribunal correctionnel de Lunéville a
condamné :
L'Huillier (Jules-Jean-Baptiste), manœuvre à Leintrey, à un mois
de prison, 50 fr. d'amende, pour chasse avec lacets et détention
d'engins de chasse prohibés
On rapporte
que le 15 courant, vers 4 heures du soir, un orage a éclaté sur
le territoire de la commune d'Igney (Meurthe-et-Moselle), et y a
causé beaucoup de dégâts ; presque toutes les récoltes ont été
détruites par la grêle qui est tombée pendant plus d'un quart
d'heure.
Les grêlons étaient de la grosseur d'une noix.
Les dégâts occasionnés par cet ouragan s'élèvent à environ
25,000 fr.
COUR
d'assises DE MEURTHE ET MOSELLE.
Audience du 5 août. [...]
4 e Affaire. - Infanticide. - Marie-Rose Galet, âgée de 18 ans,
journalière à Domèvre-sur-Vezouze, est accusée d'infanticide. Sa
mère, la femme Galet, comparaît sous l'inculpation de complicité
du même crime. Celle-ci est âgée de 42 ans.
La fille avoue son crime, mais déclare avoir agi à l'instigation
de sa mère.
Celle-ci nie toute participation dans le crime.
La mère est condamnée à 15 ans de travaux forcés, la fille à 5
ans. - Le jury a signé un recours en grâce en faveur de
celle-ci.
Ministère public : M. Villard, avocat général. - Défenseurs :
MMes de Nicéville et Goudchaux-Picard.
A la suite
de pluies torrentielles, la Vezouze est débordée. La ligne d'Avricourt
à Cirey a été coupée par les eaux.
96
concurrents se sont présentés, à Paris, pour les bourses que la
Compagnie des chemins de fer de l'Est met à la disposition des
fils de ses employés. Dognon (Emile), de Cirey, a été reçu le 4'
; Condamy (Charles), d'Avricourt, le second, à l'examen écrit,
et le 5e à l'oral. Ils sont élèves du Collège de Blâmont.
Un
incendie dont la cause est inconnue vient de détruire deux
maisons ainsi que le mobilier et les récoltes qu'elles
contenaient appartenant au sieur Jeanjean, aubergiste, et
Breton, cultivateur à Chazelles, canton de Blâmont.
Les dégâts dépassent 44,000 francs et sont couverts en partie
par l'assurance.
Lundi
dernier a eu lieu, à Blâmont, au milieu d'un très-grand
concours, les autorités en tête, l'enterrement de M. l'abbé
Marsal, chanoine honoraire, ancien curé de Blâmont, décédé le 24
janvier chez son neveu, M. Helluy, curé d'Emberménil.
M. l'abbé Marsal a dirigé avec succès et, on peut le dire,
relevé le Collège de Blâmont. C'est lui aussi qui, en qualité
d'administrateur de la paroisse, a beaucoup contribué, avec le
vénérable curé, son prédécesseur, à la construction de la
nouvelle église.
Nommé curé de Blâmont, M. l'abbé Marsal s'est activement mêlé à
toutes les œuvres de charité, et les regrets qui l'ont
accompagné à sa dernière de meure prouvent que son souvenir est
toujours vivant parmi ses anciens paroissiens.
Ces regrets ont trouvé deux éloquents interprètes en M. l'abbé
Didierjean, curé actuel de Blâmont, et M. Mezière, président du
Conseil de Fabrique. M. le curé a fait, avec beaucoup de
distinction, de tact et de cœur, l'éloge du vénérable défunt à
l'église; et M. Mézière a rappelé sur la tombe, avec une émotion
communicative, les vertus et les services du prêtre que tout le
monde regrettait et pleurait.
Le
sieur Charles Cosserat, âgé de 54 ans, sous-chef d'équipe à
Emberménil, voulant monter à Igney dans un train en marche, a
butté et est tombé sur la voie entre deux wagons. La mort a été
instantanée.
Nous
apprenons que M. E. Maire, de Blâmont, chef d'escadrons au 8e
hussards, vient d'être appelé à l'état-major général du ministre
de la guerre.
On écrit de Verdenal, qu'un incendie dont la cause est restée
inconnue vient de détruire en partie la ferme de Grand-Seille,
exploitée par le sieur Sylvestre Barbier.
Les dégâts sont évalués à la somme de 7,300 fr. et seront
supportés par l'assurance.
Par
décret de M. le Président de la République en date du 18 mars
1880, M. Jules Crépin a été nommé notaire à la résidence de
Blâmont, en remplacement de Me Stingre, démissionnaire.
On lit dans
le Journal de Lunéville :
« Dans son numéro du 28 juillet, l'Eclaireur appelle toutes les
foudres de l'autorité sur M. le curé d'Ancerviller qui aurait,
assure t-il, critiqué en chaire les actes du gouvernement. Mais
il se garde bien de souffler mot d un fait bien autre ment grave
qui se serait passé dans une commune du canton de Badonviller.
» Est-il vrai que le 14 juillet, à Pierre-Percée, dans
l'après-midi, on a pu voir le joli spectacle
que voici :
» M. l'adjoint, accompagné d'un conseiller municipal porteur
d'un drapeau rouge, aurait fait le tour du village avec deux
musiciens jouant la Marseillaise. Ils étaient accompagnés d'une
demi-douzaine d'hommes fusil sur l'épaule, criant et chantant.
En passant devant la maison du curé, ils auraient crié: « Vive
la Commune, nous sommes des Communards. »
» Le soir, vers neuf heures, un groupe d'enfants hurlant la
Marseillaise, aurait fait le tour des rues ; et en passant
devant la maison de cure, ils changeaient le vers qui termine
par « ces féroces soldats, » par « ces féroces curés. »
» Si ces faits sont vrais, comme on nous l'assure, on ne peut
que s'étonner qu'ils n'aient pu jusqu'à présent été l'objet
d'aucune enquête ? S'ils sont faux, nous sommes tout disposés à
les démentir ? »
LA FIN D'UN
COLLÈGE LAÏQUE.
On lit dans le Journal de Lunéville :
« Blâmont possédait un collège qui, pendant 30 ans, sous la
direction du regretté M. l'abbé Marsal, remporta de nombreux et
légitimes succès, et s'était acquis une réputation bien méritée.
» Après les évènements de 1870, cet établissement se trouvant
libre, passa sous la direction d'un laïque, M. Gérardin, qui
tenait une sorte d'école professionnelle en pays annexé. Nous ne
croyons pas nous tromper en disant que tout marcha bien pendant
les premiers temps, mais depuis quelques années, les choses
changèrent d'aspect et, comme résultat, dans la nuit de jeudi de
la semaine dernière, M. Gérardin prenait la fuite. Le samedi, M.
Barthélemy, adjoint, recevait une lettre dont voici le résumé:
« Je pars pour Paris avec 100 francs, j'ai lutté tant que j'ai
pu, mais il m'est impossible de continuer. »
» On comprend l'émotion qui, à la suite de cette nouvelle se
répandit dans la ville, d'autant plus que si l'on en croit le
bruit qui court, M. Gérardin devrait plus de 12,000 fr. rien
qu'à ses fournisseurs de Blâmont.
» Les frères et amis l'ont donc bien mal soutenu ?
» Ce qu'on trouve de singulier dans cette fuite, c'est que M.
Gérardin ne l'ait pas effectuée pendant les vacances de Pâques,
mais qu'il ait attendu la rentrée, moment auquel il est d'usage
de payer d'avance un trimestre de la pension. S'il y a eu de
l'argent touché, qu'est-il devenu ?
» Les élèves ont dû regagner leurs familles et se disperser dans
d'autres établissements.
» On dit que M. Gérardin ne sera pas remplacé et que
l'administration veut faire des démarches pour obtenir une
petite garnison.... »
Il sera désormais procédé à la visite du bétail importé par le
bureau de douane d'Igney-Avricourt (voie de terre), tous les
jours de semaine de 8 à 11 heures du matin et de 2 à 4 heures du
soir.
M. Dedenon, cultivateur à Autrepierre, passait à Cirey
conduisant une voiture chargée de planches; il voulut monter sur
un des chevaux attelés à la voiture, mais, dit le Progrès, ayant
mal calculé son élan, il tomba à terre, et la voiture lui passa
sur les jambes. Il fut immédiatement transporté dans un hôtel
voisin où M. le docteur Mayeur de Blâmont, et M. Martin, médecin
à Cirey, lui donnèrent les premiers soins. Les blessures de M.
Dedenon sont assez graves : il a la jambe droite fracturée et la
main droite fortement contusionnée.
Un
accident du même genre est arrivé entre Marainviller et
Emberménil. Un jeune homme de
20 ans, nommé Masson, avait pris le train 46 partant d'Avricourt
à 10 h. 25, arrivant à Nancy à minuit 22. Comme ce train ne
s'arrête pas à Emberménil, le malheureux, pour ne pas aller
jusqu'à Lunéville, a sauté sur la voie entre cette station et
celle de Marainviller, à la hauteur de La Chapelle-aux-Bois,
commune où il est domicilié.
On a trouvé son cadavre au kilomètre 396.
Jeudi
vers 4 h. du matin, un incendie s'est déclaré dans la buanderie
d'une maison occupée par le café du Commerce, à Blâmont.
Ce n'est que vers 6 h. 1/2 que les pompiers furent complètement
maîtres du feu. Les dégâts relativement considérables sont
couverts par l'assurance.
Conseil départemental. - Dans sa séance du mardi 13 septembre,
le Conseil départemental de l'instruction publique a approuvé
l'opposition faite par le maire de Blâmont à l'ouverture d'une
salle d'asile libre dans cette ville.
COMICE AGRICOLE DE LUNÉVILLE.
Concours du 11 septembre à Blâmont.
Le Comice agricole de Lunéville célébrait dimanche dernier sa
fête annuelle à Blâmont. Blâmont avait voulu fêter ses invités,
et malgré une forte pluie qui n'a pas cessé un seul instant, la
population a suivi avec intérêt, durant toute la journée, les
différentes phases du concours.
Le concours de labourage avait été installé hors ville, sur
l'ancienne route de Strasbourg. Là aussi se trouvait
l'exposition des animaux, exposition vraiment remarquable et
qui, malgré le mauvais temps, a reçu un grand nombre de
visiteurs. Les chevaux surtout ont été fort admirés.
Sur la place, devant l'Hôtel-de-Ville, on avait installé les
machines et les produits de l'agriculture et du jardinage.
Citons l'exposition vraiment remarquable des légumes et fruits
de M. Collesson, de Sallières ; les fleurs et fruits de M.
Condebat, jardinier chez M. Guérin à Lunéville ; les fruits
splendides de M. Oury, d'Igney ; un chou de 13 kil de M. Perrin,
jardinier, etc., etc.
A dix heures, les diverses commissions se réunissaient dans une
des salles de la mairie pour faire leur rapport, et à 11 heures
1/2 la grande majorité des membres du Comice se rendait à
l'église où les conduisait la bonne pensée de demander à Dieu de
vouloir bien répandre ses bénédictions sur l'agriculture.
Dans-une charmante allocution, M. le curé de Blâmont a félicité
le vénérable doyen du Comice ainsi que tous ses collègues,
d'avoir songé à rattacher la religion à la fête du travail. -
C'est un compliment qu'on ne peut plus guère adresser aux autres
Comices pour lesquels Dieu est devenu un étranger.
En quelques paroles bien senties et très-heureuses, M l'abbé
Didierjean a dit combien l'agriculture avait toujours été en
honneur dans tous les temps et dans tous les pays, et il a
rappelé cet empereur d'un puissant empire qui tous les ans,
entouré des officiers de sa cour et d'une foule nombreuse, se
faisait une gloire de conduire lui-même la charrue et de tracer
le premier sillon.
Après la messe a eu lieu la distribution des récompenses dont
nous publions la liste plus loin.
M. Noël, de Sommerviller, président du Comice a ouvert la séance
par un discours qui sera inséré dans le Journal du Comice. Tous
les ans on retrouve le vénérable président aussi jeune, aussi
alerte, aussi courageux. Les années semblent passer sur lui sans
l'atteindre et sans oser toucher à aucune de ses facultés. C'est
toujours d'une voix émue qu'il parle à ses chers cultivateurs, à
ses chers amis du Comice.
Après le discours du vénérable président, vivement applaudi, les
membres du jury des divers concours n'ayant pas terminé leurs
travaux, cet heureux retard a valu à la réunion une excellente
improvisation de M. Genay, l'intelligent secrétaire du Comice.
En voici le résumé d'après L'Impartial :
M. Genay qui faisait partie de la commission de visite des
fermes du canton de Blâmont dit que la première impression de la
commission a été une impression pénible. Nous avons vu là la
crise agricole supportée comme un fléau passager par les
cultivateurs qui ne se rendent pas compte de l'état nouveau de
notre agriculture. Nous les avons trouvés travaillant sans
relâche et remuant la terre comme autrefois, continuant à ne
produire que du blé et basant leur exploitation sur cette
culture peu rémunératrice.
M. Genay rappelle les mots tracés sur la maison de Jeanne-d'Arc
: Vive l'ardeur ! Eh bien, cultivateurs du canton de Blâmont,
vous pouvez tous inscrire sur toutes vos maisons : Vive l'ardeur
! oui, vous travaillez sans relâche, vous cultivez les terres
louées 15 fr. l'hectare comme les terres qui en valent 80. Nous
avons trouvé des cultivateurs qui se donnent un mal énorme pour
cultiver des tas de pierres ; quand vous aurez remué 2 ou 3 fois
un tas de pierres, que viendra-t-il dessous ? Rien, n'est-ce pas
?
[...] M. Genay dit que lorsque l'on parle aux agriculteurs de ne
plus tourner dans le même cercle, ils vous répondent qu'il leur
faudrait des chemins, etc. C'est incontestablement vrai, mais
prenons la ferme isolée qui n'a pas ces inconvénients, et nous
voyons qu'on n'y change rien au système de culture. M. Genay
constate que le bétail devient rare, que les moutons ont disparu
pour plus de la moitié dans tout le canton. Là où il n'y a pas
de culture d'osier et où il n'y a pas d'industrie, le pays se
dépeuple. Il cite un village où trois maisons sont inhabitées et
où, depuis quatre ans, il n'y a eu qu'une seule naissance. Par
contre, nous avons été assez privilégiés pour trouver un homme
heureux, père de dix-sept enfants, et cet homme heureux avait
une chemise. Il nous disait qu'il lui avait fallu souvent un sac
de blé par semaine pour fournir du pain à toute sa famille.
M. Genay a terminé en montrant que les comices agricoles rendent
au pays des services patriotiques en s'efforçant d'empêcher la
désertion des campagnes. De vifs applaudissements ont accueilli
le discours du dévoué secrétaire du comice.
Il n'y a point de concours sans banquet ; celui de Blâmont
comptait 120 personnes; ni de banquet sans discours. M. Brice a
bu à M. Grévy ; M. Noël, à l'agriculture et à la municipalité de
Blâmont ; M. Genay, aux lauréats ; M. Viox, à M. Noël, « le
superbe et jeune vieillard qui préside ; » M. Viox a promis, en
outre, de soutenir la cause de l'agriculture ; - M. Aubry a bu
au comice de Lunéville et au modèle des présidents; M. Loué, à
la presse toute entière, sans distinction d'opinion ; M. Isay,
de Blâmont, à M. Viox.
La série des toasts s'est terminée par quelques paroles de M.
Pâté, qui ont été accueillies par un rire général.
« Savez-vous, a-t-il dit, pourquoi les cultivateurs n'ont pas
voté pour un conservateur, c'est parce qu'ils n'auront bientôt
plus rien à conserver. Ils ont dit : peut-être quelqu'un
pourrait nous rendre ce que nous avons perdu, ils ont pensé à M.
Viox et voté pour M. Viox. »
Voici la liste des récompenses qui ont été distribuées :
Récompense hors concours (buste de Mathieu de Dombasle), M.
Collesson, de Sallières.
Prix d'honneur (objet d'art), M. Boileau, d'Igney.
Médaille de vermeil, M. Collin, de Barbas.
Grande médaille d'argent, MM. Marchal, de Domêvre; Cuny, d'Igney
; Claude, d'Herbéviller ; Dumas, de Buriville.
Médailles d'argent : MM. Lidviller, de Repaix ; Rousselot, de
Blâmont; Baudoin, de Fricourt (Remiremont) ; Sommer, d'Herbéviller;
J. Jolain, de Gondrescon ; Claude, de Domêvre.
Médailles de bronze : MM. Henry, de Blémerey ; Malgras, de la
Rappe ; A. Rédenger, de Leintrey ; I. Petit, de Verdenal ; A.
Houillon de Verdenal ; Boubel, de Blâmont ; Jeanjean, de
Chazelles ; Emile Enel, d'Ancerviller.
Mention très-honorable. M. da Dumast, de Fricourt.
Mentions honorables : MM. Clausse, de Remoncourt ; Meurlot, de
Remoncourt ; Barbier, de Grandseille.
Enseignement agricole. - Prix Relier, M. G. Guittin, instituteur
à Bertrambois.
Rappel de médaille d'or, M. Leelairc, instituteur à Harbouey.
Médaille d'argent, M. Vouaux, instituteur à Barbas.
Aides ruraux. - Prix : MM. J. Genin, jardinier aux Sallières
(médaille d'argent et 100 fr.) ; Fourmann, de Bertrambois ; Mlle
Melnotte, de Fréménil ; Mlle Receveur, de Blêmerey ; Hachon, de
Nonhigny ; Joublin, de Reillon ; Mlle Gœury, de Vého ; Diendonné,
de Frémonville ; Kempf, d'Ogéville.
Abornements et création de chemins. - Prix de 100 fr.. la
commune de Barbas.
Médailles d'argent : la commune de Chazelles ; M. Vouaux,
instituteur à Barbas.
Etalons. - 1er prix, M. Boileau, d'Igney.
Poulains de trois ans. - Vigneron, de Montigny.
Pouliches de trois ans.- Hors concours, M. Balland, de Mattexey
; 1er prix, M. Petit, de Verdenal.
Poulains de deux à trois ans. - 1er prix, M. Hannezo, de Xousse.
Pouliches de deux à trois ans. - M. Calais, de Saint-Maurice.
Espèce bovines. - Taureaux, M. Boileau, d'Igney.
Vaches. M. Chaton, de Frémonville.
Génisses. M. Boileau, d'Igney.
Espèce ovine. - Prix d'ensemble, M. Volfard, de Chazelles.
Espèce porcine. - M. Jacques, de Nonhigny.
Charrues. - 1er prix, M. Legrand, de Frémonville ; 2e p., M.
Mosiman, de Repaix.
Produits agricoles. - Médaille de vermeil, Génin, de Sallières ;
2e p., Condebas; de Lunéville.
Primes agricoles. -Médaille de vermeil, M. Guittin, instituteur
à Bertrambois.
Instruments agricoles. -Médailles d'argent, MM. O. Seliquer, de
Blâmont ; Thiriot, Jacquot.
Concours
de pompes à Blâmont. - La fête favorisée par le beau temps a
pleinement réussi, grâce à la bonne volonté des communes
environnantes et au zèle déployé par M. Mézière, capitaine de la
compagnie de Blâmont, et par M. Delahaye, sous-lieutenant. Le
concours consistait en trois épreuves :
1° Mise en batterie des pompes, attaque du feu et sauvetage des
personnes ;
2° Bon entretien et perfectionnement du matériel ;
3° Stratégie sur les premiers devoirs dans un incendie.
Voici la liste des récompenses :
1re Division. Manœuvre. 1er prix d'honneur, offert par M.
Mèziere, capitaine, Cirey. 2e prix d'honneur, offert par M.
Delahaye, lieutenant, Baccarat.
2e Division. Manœuvre. 1er prix, offert par le conseil
d'administration, Ancerviller. 2e prix, offert par la compagnie
de Blâmont, Montigny.
Ire Division. Manœuvre, 1er prix, offert par M. Delarue,
sergent-major à Blâmont, Herbéviller. 2e prix, offert par
l'Union, Harbouey. 3e prix, Gogney. 4e prix, Frémonville.
2e Division. Manœuvre. 1er prix, offert par la compagnie de
Blâmont, Ogéviller. 2e prix, Tanconville. 3e prix, Autrepierre.
1re Division. Tenue. 1er prix, offert par MM. les sous-officiers
de Blâmont, Verdenal. 2e prix, Frémonville. 3e prix,
Badonviller.
1re Division. Matériel. 1er prix, Chazelles. 2e prix,
Autrepierre. 3e prix, Tanconville.
1re Division. Stratégie. 1er prix, Badonviller. 2e prix, Gogney.
Arrestation. - L'auteur du vol commis dans l'église de Repaix a
été arrêté dans la commune de Parux par la gendarmerie. C'est un
nommé Victor Jacquot, âgé de 16 ans, originaire de cette
commune.
Jacquot, après avoir avoué être l'auteur de ce vol, a été écroué
à Lunéville.
Le
Mémorial annonce que la fièvre aphteuse s'est déclarée dans la
commune de Blemerey, où la grande majorité des animaux de
l'espèce bovine sont atteints. Les habitants des communes
voisines feront bien de prendre les précautions nécessaires pour
empêcher que leurs bestiaux ne se trouvent en contact avec ceux
de Blemerey. Il est fort à craindre que cette maladie
contagieuse ne vienne à se propager dans le pays.
Vol
dans une gare. - M. Auguste Valentin, maréchal-ferrant à
Emberménil, devant prendre le train, s'était rendu à la gare,
avec un sac rempli de boulons et de diverses pièces de fer. Puis
voyant qu'il avait une demi-heure devant lui, il déposa ce
volumineux paquet dans un coin de la salle d'attente, et
s'absenta quelques instants. A son retour, il fut très-étonné en
constatant que son colis avait disparu. Personne n'a pu lui
donner des renseignements sur le voleur.
On écrit de Blâmont à la Meurthe :
« Un crime affreux vient d'être commis à Barbas, sur la personne
de Mme veuve Nicolas Hachair, rentière audit lieu.
» M. le juge de paix, M. le docteur Zimmermann, de Blâmont, le
capitaine de gendarmerie de Lunéville et les gendarmes de
Blâmont sont en ce moment à Barbas, occupés à faire une enquête.
On ignore encore ici le nom de l'assassin. »
Dans son numéro de jeudi, la Meurthe ajoute :
« L'assassinat de la veuve Hachair, âgée de 66 ans, rentière à
Barbas, dont nous avons parlé dans notre numéro d'hier, aurait
été commis par son fils Auguste, qui vivait en mauvaise
intelligence avec sa mère.
» Hachair a été gardé à vue jusqu'à l'arrivée du procureur de la
République de Lunéville, qui s'est transporté sur les lieux pour
continuer l'enquête.
» M. Mayeur, médecin à Blâmont, qui a visité le corps, a
constaté une plaie profonde à l'intérieur de la mâchoire
inférieure, de nombreuses excoriations autour de la bouche, des
ecchymoses au front et au poignet.
» L'enquête continue. »
Un
porte-monnaie contenant 53 francs, a été volé le 31 janvier, à
M. Emile Breneur, ferblantier à Neufchâteau, qui était venu à
Blâmont pour tirer au sort.
Incendie. -
Un incendie, que l'on attribue à un vice de construction de
cheminée, s'est déclaré dans la maison de M. Nicolas Petit,
cultivateur à Nonhigny. Les récoltes et presque tout le mobilier
ont été la proie des flammes. Les pompiers et les habitants de
Nonhigny, Halloville, Harbourg et Barbas ont attaqué
vigoureusement le feu qui, par suite de l'intensité du vent,
prenait de grandes proportions et menaçait les maisons voisines,
que l'on a pu préserver.
Au bout de deux heures, le feu était maîtrisé. Il n'y a pas eu
d'accident de personne. Une chèvre oubliée dans l'écurie a été
brûlée. Les pertes s'élèvent à 8,000 fr. environ. Il y a
assurance.
La grêle.
- Un orage, mêlé de grêle, s'est abattu sur une partie du
territoire de la commune de Leintrey, et y a causé pour plus de
11,000 fr. de dégâts, dont une très petite partie est couverte
par l'assurance.
La vigne, les avoines et les pommes de terre ont surtout
souffert.
Une
maison située à Bénaménil, appartenant à M. Lazare, garde
forestier à Autrepierre et occupée par M. Brancard, boulanger, a
été détruite par un incendie, le 27 du mois dernier. Les pertes,
couvertes par l'assurance, sont évaluées à 5,500 fr. environ.
M.
Grévy vient d'arracher une tête de plus à l'échafaud. Hachaire,
le parricide de Barbas, ne sera pas exécuté. La peine de mort
est commuée en celle de la détention à perpétuité.
Après tout, il a simplement étranglé sa mère!!!
Les orages. - Nous avons encore de nouvelles pertes à
enregistrer :
L'orage qui a éclaté le 7 juillet sur la commune de Saint-Martin
a occasionné des dégâts évalués à 57,500 fr.
Dans les communes de Bonviller, Bionville, Jolivet et Sionviller,
les pertes s'élèvent à 21,765 fr. assurées pour 5,000 fr.
seulement.
L'orage a occasionné, sur le territoire de Barbas, des pertes
que l'on évalue à douze mille francs, couvertes en partie par
l'assurance.
Le 8
du courant, un incendie s'est déclaré au Grand-Retour, écart de
Val-et-Châtillon, dans une maison appartenant à M. Mathis, de
Grandseille, propriétaire à Blâmont. Les pertes évaluées à
10,000 francs environ, sont en partie couvertes par l'assurance.
M.
Gérardin, marchand de vin à Ancerviller, canton de Blâmont,
revenait dernièrement (1er novembre) de voyage, lorsqu'arrivé
près dudit village d'Ancerviller, ses chevaux s'emportèrent.
Ayant voulu descendre de voiture, M. Gérardin fut pris dans les
guides et tomba sous les roues de sa voiture.
C'est en vain, ajoute la Dépêche, que les premiers secours lui
furent donnés : la colonne vertébrale était cassée et quelques
heures après il expirait chez lui dans d'atroces souffrances.
Dépenses scolaires. - On écrit d'Avricourt à la Meurthe :
« Monsieur le Rédacteur,
» L'information que j'ai l'honneur de vous communiquer mérite,
je crois, l'honneur de la publicité.
» Le croirait-on ?
» On vient de dépenser soixante mille francs pour la
construction d'un groupe scolaire à la gare d'Igney-Avricourt ;
et lorsqu'il s'est agi d'installer les directrices de l'école de
filles et de l'école enfantine, on a été obligé de louer un
appartement en dehors des bâtiments scolaires pour loger cette
dernière.
» Ne devrait-on pas décerner les palmes académiques à
l'architecte qui, avec soixante mille francs, ne trouve pas le
moyen de loger trois ménages, tandis que, pour trente mille
francs, le département a fait construire vis-à-vis une caserne
de gendarmerie dans laquelle cinq gendarmes mariés se trouvent
convenablement logés ?
» Un conseiller municipal d'Igney, J. P. »
Procès
Mézière. - Les débats du procès de M. Mézière, ancien banquier à
Blâmont, se sont ouverts mercredi devant le tribunal
correctionnel de Lunéville, en présence d'une affluence
considérable.
Me Lallement, avocat à Nancy, est assis au banc de la défense.
M. Michel, substitut, occupe le siège du ministère public ;
après avoir déposé ses conclusions, tendant à la condamnation de
Mézière pour s'être livré à des dépenses exagérées, étant en
état de faillite, et avoir établi des inventaires fictifs,
l'organe du ministère public requiert l'audition de M. Bloch,
syndic de la faillite.
M. Bloch donne des explications, desquelles il résulte qu'il lui
a été impossible de se rendre compte de la situation personnelle
de Mézière, parce qu'il n'a trouvé aucune indication sur ses
livres de comptabilité, contrairement aux exigences de la loi.
Le tribunal a condamné M. Mézière à trois mois de prison.
Il a écarté le chef de dépenses personnelles excessives, mais
retenu celui de dépenses de maison excessives, et
d'irrégularités dans la tenue des livres.
Blâmont. - Un sieur Kleine, actuellement détenu à Lunéville, est
inculpé d'avoir volé un gilet de 5 fr. au maçon Lhote, et
d'avoir fait chez M. Gonand, aubergiste, une dépense de 24 fr.
qu'il n'a pu payer.
Vérification d'écritures. - Les clients de Me Thouvenel,
ex-notaire à Blâmont, sont très contrariés de la lenteur avec
laquelle il est procédé à la vérification des écritures.
Les livres sont sous clef, le fondé de pouvoirs de Me Thouvenel
ne peut donner de renseignements complets aux créanciers ou aux
débiteurs sur leur situation respective.
Ils regrettent de voir confié à la même personne un trop grand
nombre d'affaires, ce qui l'empêche de donner à chacune le temps
nécessaire pour la mener le plus promptement possible à bonne
fin. Depuis plus de 4 mois que Me Thouvenel est parti, il y a à
peine le quart des comptes vérifiés, voilà près de vingt jours
qu'on n'y a pas travaillé.
Ils sont déjà assez éprouvés pour que l'administration ou son
agent, mette un peu plus d'empressement à les aider à sortir
d'une situation pénible. (Meurthe)
Emberménil.
- Le sieur Suffa, 36 ans, saxon, employé comme ouvrier en
poupées chez M. Moïse Weisbach, est reparti soudainement pour
l'Allemagne, en emportant pour 53 fr. de marchandises à son
patron, et en lui faisant banqueroute d'une somme de 120 francs
touchée en avances.
Verdenal. - Le sieur Marchal, 60 ans, mendiant infirme,
domicilié à Richeval, est mort subitement près d'une haie, le
long du chemin de Verdenal à Blâmont.
Par
ordonnance de Monsieur le Juge-Commissaire, la vente des
immeubles dépendant de la faillite Edouard-Gorius Mézière, ex
banquier à Blâmont, annoncée pour le vendredi 8 avril, est
reportée au 29, même mois, neuf heures du matin.
Igney-Avricourt.
- Le sieur Thomas, de Waldowisheim près Saverne, s'est suicidé
en se pendant à un peuplier de la route, à 500 mètres de la gare
d'Igney. La corde s'étant rompue, il est tombé, et s'est enfoncé
plusieurs côtes. Il est mort le lendemain, à 2 heures du matin.
Le défunt ne jouissait plus de ses facultés mentales. Il
appartient à une honorable famille. L'un de ses frères est
inspecteur de police à la gare de l'Est, à Paris. L'autre est
Frère Mariste à Saint-Remy (Haute-Saône).
Blâmont. - Le sieur Humbert, 67 ans, de Remoncourt, s'est pendu
à une poutre de sa chambre à coucher, chez M. Malo, aubergiste.
Il avait furtivement quitté sa famille, depuis quatre jours. On
a trouvé sur lui la somme de 2,346 fr. Il s'adonnait depuis
plusieurs mois à la boisson, et il nourrissait depuis quelque
temps des idées noires. A Blâmont, il avait vendu son bien à M.
Vormus.
Il appartient à une très bonne famille de Remoncourt, et son
suicide provient d'un dérangement du cerveau.
Déserteur allemand. - Samedi, est arrivé à Nancy, par le train
d'Avricourt, un déserteur allemand en grande tenue appartenant
au 136e régiment prussien. Il a été suivi de la gare au bureau
central par une foule de curieux, et il a manifesté l'intention
de contracter un engagement dans la légion étrangère.
Des vêtements civils lui ont été donnés, et il a été mis en
subsistance dans un régiment de la garnison de Nancy, en
attendant qu'il soit dirigé sur l'Algérie.
Blâmont. - M. Moitrier, cafetier, est accidentellement tombé
dans sa cave, et s'est fracturé une côte.
Blâmont. - La dame Louviot a été blessée par son mari qui l'a
frappée à coup de couteau, dans un bal de fête, à Verdenal. Le
maire de Verdenal a informé la gendarmerie de cette agression,
La
maison du Printemps, de Paris, possède à Igney-Avricourt un
comptoir tenu par M. Remlinger, représentant chargé des
expéditions et opérations de douane pour l'Allemagne.
Les employés portaient, depuis la fondation de ce comptoir,
l'indication Printemps sur leurs casquettes et sur les boutons
de métal de leurs vestons.
Il vient de leur être défendu de porter cette coiffure et ce
vêtement lorsqu'ils auraient à se rendre pour leurs affaires à
la gare allemande, ou même au village annexé.
Domèvre-sur-Vezouze.
- Mort de M. Tanette. - On écrit le 25 avril, à l'Express :
« Le malheureux M. Tanette, ferblantier à Lunéville, qui est
tombé du haut du clocher de Domèvre, a succombé mardi après
avoir enduré les plus horribles souffrances.
» Tous les efforts faits par les médecins appelés en
consultation pour le sauver n'ont abouti à aucun résultat. M.
Tanette lui-même n'espérait pas survivre à ses blessures.
» On a transféré son cadavre à Lunéville aujourd'hui dans la
journée. Les habitants de Domèvre se sont fait un devoir de
l'accompagner jusqu'au-delà du village. On conservera longtemps
encore le souvenir de ce pénible accident, et hardi sera celui
qui osera tenter l'ascension du clocher. »
Ecrasé
par un train. - On écrit de Blâmont à l'Express :
« Le nommé X..., âgé d'environ 60 ans, originaire de Reillon et
pensionnaire à l'hospice de Blâmont, a tenté d'en finir avec la
vie dont il semblait las, en se jetant résolument sur la voie du
chemin de fer de Cirey au moment du passage du train, à quelques
centaines de mètres de la gare de Blâmont, près de la ferme
appartenant à M. du Champ, au château de Blâmont.
» X... a eu le bras et la jambe brisés ; il a été aussitôt
transporté à l'hospice. Ce pauvre malheureux ne jouissait pas de
toutes ses facultés mentales.
La
gendarmerie de Blâmont a arrêté, à Repaix, la nommée Marie
Brénot, auteur du vol d'habillement et d'argent commis au
préjudice de la bonne de M. le curé de Pexonne.
Un
déserteur français. - Vendredi dernier, à 9 heures du matin,
écrit-on à la Post, de Strasbourg, un déserteur français
(cuirassier) de la garnison de Lunéville, en uniforme, est venu
se présenter à Avricourt. Après avoir reçu du maire des
vêtements civils, il a été remis en liberté.
Assassinat. - On écrit de Barbas, le 24 novembre, à l'Express :
« Le village de Barbas vient d'être mis en émoi cet après-midi.
Le sieur Angel, berger à Ancerviller, vieillard à barbe blanche,
a roué sa femme de coups de bâton, et après l'avoir assommée,
l'a piétinée. Dès les premiers coups qu'elle a reçus sur la
tète, la malheureuse femme a perdu connaissance ; puis, s'étant
peu à peu ranimée après le départ de son mari, elle s'est
traînée chez les époux Hupon pour demander aide et assistance.
Pendant ce temps, Angel se dirigeait à grands pas vers Blâmont,
et allait se constituer prisonnier à la gendarmerie. Le juge de
paix, accompagné de M. le docteur Hanriot, commis à cet effet,
s'est transporté immédiatement sur les lieux. Le médecin a
constaté de nombreuses plaies à la tête et aux mains ; il a
déclaré de plus que, vu la quantité des plaies et leurs
dimensions, la femme Angel était en danger de mort. Le parquet a
été aussitôt prévenu par dépêche.
- Angel avait l'habitude de battre sa femme à tout propos, c'est
pourquoi cette dernière l'avait abandonné depuis quelque temps
pour venir vivre près de ses enfants à Barbas. Cette malheureuse
est âgée de 62 ans. »
Repaix.
- Des malfaiteurs inconnus ont volé pour 100 fr. d'effets
d'habillement à M. Godard, propriétaire, qui habite seul une
maison isolée à 300 m. du village.
Blâmont.
- Un incendie s'est produit dans un hangar de la gare et a causé
pour 200 fr. de pertes.
Blâmont. -
Procès-verbal pour outrages à un prêtre a été dressé contre
plusieurs individus habitant Gogney.
Un
déserteur. - Un jeune soldat du 25e d'artillerie, Auguste Baret,
était venu en permission chez ses parents, à Leintrey, à
l'occasion du 1er janvier. Son congé fini, Baret, au lieu de se
rendre au corps, vint dans la nuit du 3 au 4 janvier chez la
veuve Rouvenach, y resta quelque temps, puis, quittant son
uniforme, il se revêtit d'habits civils qu'il avait pris à son
frère et partit, en disant qu'il ne pouvait rester au régiment,
où il était trop maltraité.
On croit qu'il s'est rendu à Moussey, commune annexée.
La gendarmerie d'Igney-Avricourt a dressé procès-verbal contre
la veuve Rouvenach et contre son fils, pour avoir favorisé la
désertion de Baret.
Les
prévisions du berger. - La froidure excessive par laquelle a
débuté le mois de mars, qui nous a ramené les gelées, après la
température si douce du mois de février donne raison à ce
proverbe qu'ont mis en cours les Savoisiens :
Si février ne fevrotte,
Mars marmotte.
C'est à dire que mars est froid, quand février n'a pas fait
grelotter. Nous en faisons, cette année, l'expérience bien
convaincante.
Mais on se rappelle que nous avons fait connaître, dès le 21
janvier, ces grands froids de mars, d'après les pronostics du
berger lorrain qui habite la région d'Ogéviller, et qui observe
depuis 40 ans la bruyère, son régulateur habituel pour la
précision de la température hivernale.
Sur la foi de sa règle constante, il prévoyait du froid pour
février, qui a présenté effectivement quelques jours assez
froids, mais surtout pour mars, qui nous a ramenés pendant plus
de 8 jours à la température glaciale.
La théorie du berger se trouve ainsi justifiée. Il parait
qu'elle est en usage ailleurs encore qu'au pays de Blâmont On
nous assure qu'elle n'est pas inconnue dans les cantons lorrains
de Delme, Vic et Château-Salins.
Toujours est-il que nos villageois n'ont pas tort de conserver
soigneusement leurs vieilles traditions, le plus souvent fondées
sur des observations judicieuses, et dont il est sage de se
faire une règle de conduite, alors même que cette règle ne
serait pas toujours absolument infaillible.
On écrit de
Blâmont, le 1er août, à la Meurthe :
« Hier, à 3 heures de l'après-midi, un orage épouvantable a
éclaté sur Harbouey. La grêle est tombée pendant près de vingt
minutes et a détruit la moitié environ des blés qui restaient à
couper, ainsi que toutes les avoines, les pommes de terre, les
orges et les légumes. Les arbres ont aussi beaucoup souffert.
» Ce même orage aurait aussi éclaté sur les territoires de
Bréménil et de Parux. La foudre serait tombée sur le clocher de
l'église de Parux et y aurait causé des dégâts assez importants.
»
Verdenal .- Ces jours derniers, le sieur H... a tenté à
plusieurs reprises de se donner la mort en se pendant à un arbre
dans la forêt communale. On ignore les causes de ces tentatives.
Acte
de probité. - L'élève Gérardin, de l'école de Vého, âgé de 11
ans, a trouvé, dans la campagne, une montre qu'il a remise
aussitôt à son instituteur.
La montre avait été perdue par un sous-officier de cuirassiers
de Lunéville, qui a envoyé, à titre de récompense, une pièce de
5fr. destinée à être placée à la caisse d'épargne au nom de
l'enfant ; ce dernier appartient à une famille indigente.
Acte de
courage. - M. le sous-préfet de Lunéville a fait ouvrir une
enquête au sujet d'un acte de courage accompli par le sieur
Georges Wesbecker, âgé de 32 ans, préposé des douanes à Repaix,
qui, dans un incendie ayant éclaté dans cette localité, s'est
particulièrement distingué par son courage et son activité
pendant toute la durée du sinistre.
Notariat. - M. Charles Gance a été nommé notaire à Blâmont, où
il succède à Me Crépin, et a prêté serment le 1er février.
Elle [la
commission départementale] a accordé un secours de 400 fr. à la
commune d'Amenoncourt pour la réparation de son église.
Emberménil. - Adolphe Dime, âgé de 39 ans, cultivateur, s'était
absenté de son domicile pour aller conduire une voiture de
paille à Lunéville.
Avant de partir, il avait recommandé à son domestique, le jeune
Hubert Wingerter, âgé de 14 ans, de prendre soin de ses deux
petits enfants, Marie et Paul, respectivement âgés de 2 ans 1/2
et 10 mois.
Le soir venu, Wingerter, ne voyant rien d'anormal chez son
maître, se coucha. Il dormait depuis une heure environ, quand
tout à coup il fut réveillé par le frère de M. Dime, qui venait
lui demander un service.
A ce moment, une odeur de paille brûlée le prit à la gorge. Il
se précipita dans la cuisine, où couchaient les deux enfants. La
salle était remplie d'une épaisse fumée. Quant aux petits, ils
étaient étendus couchés sur le plancher, sans connaissance.
Voici ce qui s'était passé : une paillasse laissée imprudemment
par le domestique à côté du fourneau s'était allumée, et les
enfants étaient morts asphyxiés.
Le désespoir du père, à son retour de Lunéville, est absolument
navrant.
Blâmont.
- L'homme trouvé avec une jambe coupée sur la ligne d'Avricourt
à Cirey est un nommé Joseph Chalier, âgé de soixante ans,
journalier à Blâmont. L'accident est arrivé lundi à 10 h. 30 du
matin.
Chalier voulait traverser la voie. Il a succombé à sa blessure.
Xousse. - M. Jacquemin, manœuvre, qui passait devant le domicile
du sieur Friat, âgé de 61 ans, maçon, aperçut ce dernier acharné
à coups de pincettes, sur sa sœur, âgée de 57 ans. Jacquemin
voulut intervenir et réussit à arracher son arme à ce brutal.
Mal lui en prit car Friat, furieux, rentra à l'intérieur de la
maison et, s'emparant de son fusil, en déchargea un coup, sans
même épauler, sur Jacquemin, qui fut atteint dans le dos.
Quelques instants après, Friat était arrêté et remis entre les
mains de la gendarmerie d'Avricourt qui l'a conduit à Lunéville
où il a été écroué.
Domèvre-sur-Vezouze. - Mme Mathilde Bailly, femme Antoine, âgée
de 29 ans, a été trouvée morte dons son lit par un de ses
voisins, M. Courtois, vannier. Le même jour, vers quatre heures
du matin, le mari de la défunte était entré chez M. Courtois et
lui avait demandé des allumettes. A es moment, il tremblait de
tous ses membres, et son voisin lui en fit l'observation.
Depuis, Antoine a disparu de son domicile. C'est une heure
après, que M. Courtois, étant entré dans le logement d'Antoine,
trouva sa femme étendue sans vie sur le lit. A côté, dans un
berceau, son enfant pleurait.
La rumeur publique accusait Antoine d'être l'auteur de la mort
de sa femme La gendarmerie de Blâmont a ouvert une enquête, mais
aucune trace de violences n'a été relevée sur le corps et M. la
docteur Zimmermann a conclu à une mort naturelle.
Antoine, qui s'adonnait à la boisson, ne jouit pas de la
plénitude de ses facultés mentales.
Verdenal. - Le sieur Joseph Mangin, âgé de 34 ans, cordonnier, a
disparu de son domicile depuis le 21 mars dernier. Mangin, qui
s'était rendu à Blâmont pour faire des achats a quitté cette
ville à 10 h. du soir, légèrement pris de boisson. Une casquette
lui appartenant a été retrouvée sur le bord du ruisseau de
Gogney.
Avricourt. - Un homme ayant la jambe droite coupée a été trouvé
sur la ligne d'Avricourt à Cirey.
Igney-Avricourt. - Un commencement d'incendie s'est déclaré au
domicile do M. Jacquier, facteur-basculeur à la gare d'Igney.
L'enfant des époux Jacquier, qui était couché, a pu saisir des
allumettes et a mis le feu à son lit.
Aux cris de l'enfant, les parents sont accourus et ont éteint
les flammes qui avaient déjà embrasé les rideaux et le lit.
L'enfant a été grièvement blessé aux cuisses et à la tête.
Xousse. - Un habitant de Xousse, canton de Blâmont, a été arrêté
pour avoir tiré un coup de fusil sur un autre habitant de la
commune.
Jeudi
matin, à l'arrivée à Igney-Avricourt du train express venant
d'Allemagne, M. Nay, commissaire de police adjoint, a reconnu
parmi les voyageurs un anarchiste des plus dangereux, nommé
Borgetti, Italien expulsé d'Allemagne et de la Suisse. Il l'a
arrêté immédiatement et fait déposer à la chambre de sûreté de
la gendarmerie d'Igney.
Cet individu a été conduit à la prison de Lunéville, en
attendant qu'il soit statué à son égard.
Borgetti a avoué qu'il se rendait à Paris ; il n'avait que fort
peu d'argent à sa disposition.
Union des
sapeurs-pompiers. - Dans sa séance du 26 mai, le président de
l'Union fédérale des officiers de sapeurs-pompiers de
Meurthe-et-Moselle a proposé que le concours, qui a eu lieu
cette année à Blâmont, soit fait à Pont-à-Mousson en 1896. Cette
proposition a été approuvée par tous les membres présents.
Reillon. -
M. Christophe Coleur, sujet allemand, avait été engagé comme
domestique par M. Adolphe Bonhomme, aubergiste à Reillon. Coleur,
qui se trouvait à Lunéville, était sans le sou : « Qu'à cela ne
tienne, lui dit M. Bonhomme (de fait et de nom). Voici cinq
francs ; prenez votre billet, et venez avec moi. » Le soir, à
Reillon, le nouveau domestique dîna avec son patron, puis alla
se coucher. Le lendemain matin, M. Bonhomme, de très bonne
heure, alla réveiller son domestique : « Allons, paresseux, au
travail ! »
Coleur était plus matinal que ne le croyait son maître : il
avait déjà filé. Qu'on le rattrape !
Blâmont. - M. Gondrexon, agent de police, avait dressé
procès-verbal contre Gustave Baudot, 27 ans, voiturier, parce
que ce dernier maltraitait ses chevaux. Quelques jours après, il
se rendit à son domicile pour lui remettre une citation à
comparaître prochainement devant M. le juge de paix. Baudot
accueillit fort mal l'agent et essaya de le terrasser. Le plus
curieux, c'est que Baudot prétend que c'est, au contraire,
l'agent de police qui l'a terrassé et roué de coups avec une
canne.
Buriville. - Ces jours derniers, M. Nicolas Brailly, cultivateur
à Buriville, était parti pour la campagne avec son fils, à 4
heures du matin, laissant seul à la maison son domestique, le
jeune Frédéric Hetzel, âgé de 14 ans, à qui il avait recommandé
de bien soigner le bétail.
A son retour, M. Brailly, ne retrouva plus le petit domestique,
Celui-ci, au lieu d'aller à l'écurie, s'était amusé à fouiller
dans les armoires et y avait dérobé une somme de 60 francs qui
s'y trouvait, puis il avait pris la fuite.
Rejoint quelques heures après par le fils de M. Brailly qui
s'était mis à sa poursuite, ce jeune voleur a été mis à la
disposition de M. le procureur de la République de Lunéville.
Blâmont. -
Un commencement d'incendie s'est déclaré dans la maison de Mme
veuve Fiel, ouvrière en velours à Blâmont. Le feu, qui a pu être
rapidement éteint, a occasionné des dégâts évalués à environ 500
fr. Il y a assurance.
Domèvre-sur Vezouze. - M. Cotel, journalier, étant monté sur son
grenier, vers minuit, avec une lampe allumée, vint à trébucher.
Il tomba, abandonnant sa lampe, qui communiqua le feu à un tas
de paille. En peu d'instants les flammes envahirent toute la
maison, qui a été complètement détruite.
Secours
à une veuve d'instituteur. - Sur la demande de M. Lemoine,
conseiller d'arrondissement du canton de Blâmont, un secours de
150 fr. a été accordé à Mme Perrin, habitant Verdenal, veuve de
l'ancien instituteur de Saint-Martin.
Blâmont. - Marie Dedenon, 20 ans, native de Lunéville,
domestique chez M Cuny, cafetier et hôtelier, vient d'être
arrêtée en flagrant délit de vol.
Blâmont. - Mlle Haas, 27 ans, native de Bettenhoffen
(Alsace-Lorraine), domestique au service de M. Ferry, notaire, a
été arrêtée en flagrant délit de vol chez son patron, à qui elle
est inculpée d'avoir dérobé divers objets valant 180 fr.
Blâmont. - M. Louviot, 42 ans, velouteur, a porté plainte contre
des bohémiens qui sont venus camper au lieudit les Pâtis, et qui
lui ont volé son chat pour le faire dévorer par leurs chiens.
Lesdits bohémiens sont repartis le lendemain dans la direction
des pays annexés.
Ancerviller. - Un malfaiteur, encore inconnu, a coupé des osiers
sur une surface d'environ 3 ares, dans une oseraie appartenant à
M. Charpentier, vannier.
Herbéviller. - Une maison d'habitation, appartenant à M. Claude,
marchand de veaux a été détruite par un incendie dont les causes
sont présumées accidentelles. Les pertes, évaluées à environ
3,500 fr., sont couvertes par l'assurance.
Blâmont. - La compagnie des sapeurs-pompiers et la musique
municipale se sont réunis, le 22 décembre, pour y célébrer la
sainte Barbe et la sainte Cécile.
1° Messe en musique à onze heures du matin ; toute la compagnie
en grande tenue, la municipalité et une grande partie de la
population y assistaient.
2° Banquet très bien servi à trois heures du soir au café du
Centre, tenu par M. Moitrier, sous-lieutenant de la compagnie.
Au dessert s'était rendu M. Barthélémy, maire et conseiller
général, ainsi que quelques membres du conseil municipal.
On a rappelé avec plaisir le concours de pompes à incendie qui a
eu lieu cette année organisé par M. le capitaine Delabbeye et
qui a si bien réussi.
Blâmont. - La population de Blâmont conduisait, il y a quelques
jour», à sa dernière demeure, Mme veuve Houillon, née Madeleine
Lambert, pensionnaire à l'hospice depuis de longues années,
enlevée trop tôt à l'affection d'une nièce qui subvenait à ses
besoins.
Veuve d'un officier du premier empire, décédé à Fontainebleau.
Mme Houillon s'est éteinte dans sa 96e année, emportant l'estime
et les regrets de nombreuses personnes qui l'ont connue, Malgré
son grand âge, elle avait conservé toute sa lucidité d'esprit; à
une mémoire prodigieuse elle joignait, un caractère jovial. Sans
une chute qu'elle fît ces derniers temps, elle eût vécu
plusieurs années encore à l'hospice de Blâmont, où les soins les
plus affectueux lui étaient prodigué».
Verdenal. - Aux environs du 15 août dernier, la grosse cloche de
Verdenal s'est trouvée fêlée. Le conseil municipal, appelé à
statuer, a décidé de remplacer les trois cloches par trois
nouvelles. Celles-ci ont été fondues par M. F. Farnier, fondeur
à Robécourt (Vosges).
Lé baptême de ces cloches a eu lieu jeudi 16 janvier. La
cérémonie religieuse â été ce qu'elle est toujours en pareil
cas.
Assises
de Meurthe-et-Moselle - Voici le rôle des affaires qui seront
jugées par la cour d'assises dans la session qui s'ouvrira le
lundi 3 février prochain :
Mercredi 5.- Armand Heutsch, 41 ans, maçon à Leintrey.-
Tentative de meurtre (6 témoins). - Ministère public, M.
Villard; défenseur, Me Blum.
Bréménil. - M. Payeur, 45 ans, cultivateur à Bréménil, quittait
Harbouey, il y a quelques jours, avec une voiture chargée de
foin, vers 3 heures du soir. Comme il voulait attacher la chaîne
du limon à la cravate d'un des bœufs attelés au véhicule,
l'animal lui aurait donné un coup de tête qui l'aurait fait
tomber si malheureusement que les roues de la voiture lui
auraient passé suie le corps. Le docteur Hanrion, de Blâmont,
appelé en toute hâte, a constaté de graves blessures auxquelles
il ne survivrait pas. En effet, M. Payeur a expiré, vers 10
heures du soir.
Verdenal. - Sur la proposition de M. Bichat, doyen de la Faculté
des sciences, président du comité pour l'érection d'un monument
à Paris en l'honneur de Pasteur, M. Guittin, instituteur à
Verdenal, a ouvert une souscription dans sa commune, et les
élèves Célestin Démangé et René Berger, chargés de recueillir
les souscriptions à domicile ont réuni la somme de 12 fr. 90.
Les élèves de l'école de garçons ont, en outre, souscrit une
somme de 1 fr. 10, et les élèves de l'école des filles ont
fourni la même somme.
Blâmont. -
Depuis quelque temps, M. Vouaux, 62 ans, demeurant à Réclonville,
avait manifesté l'intention de se suicider. Le 26 juillet, il a
mis son fatal projet à exécution ; on l'a trouvé pendu à un
arbre, à 6 h. du matin.
Incendie à Charmois. - Une partie de l'importante ferme de
Charmois, appartenant à M. d'Hausen (château Sainte-Marie,
commune de Blâmont) et dirigée par M. Derbanne, vient d'être la
proie des flammes.
Mardi, vers deux heures et demie de l'après-midi, le régisseur,
souffrant depuis quelques jours, reposait dans une chambre avec
son plus jeune fils, après avoir, à une heure, donné ses ordres
et envoyé son nombreux personnel à divers travaux hors de la
ferme, lorsque les cris des servantes, qui lavaient dans la
cour, lui firent craindre un malheur.
Il courut aux écuries et ne vit rien ; de là, à la grange
voisine, où tout flambait.
M. Derbanne courut aux quatre chevaux qui restaient, et les fit
sortir à grand'peine de l'écurie, où ils seraient rentrés sans
le concours des premières personnes accourues.
Moins de dix minutes après, la toiture s'effondrait. Le bâtiment
incendié contenait plus de 17,000 gerbes de blé, 35,000 kilogr.
de foin, de 6 à 8,000 kilogr. de paille bottelée et deux
voitures d'avoine engrangée.
Les pompes de Damelevières, Blainville et celle de la filature
arrivèrent bientôt. Malgré le manque d'eau, on parvint à sauver
partiellement le bâtiment d'habitation, et à préserver les
maisons voisines. Une partie des murs se sont écroulés ;
d'autres encore menacent ruine.
Les pertes en immeubles, qui sont assurés, sont estimées à
27,000 fr.; celles des récoltes et du matériel, également
assurés, s'élèvent à 17,450 fr.
La municipalité fera bien de profiter de cette dure leçon pour
ne plus laisser l'égayoir (seul réservoir d'eau que la commune
possède, en dehors de ses puits et de sa fontaine) à sec pendant
près de deux mois. Si l'incendie eût éclaté la nuit et par un
vent violent, ce manque d'eau eût été cause d'un véritable
désastre.
Emberménil. - Mardi dernier, on a trouvé couché dans sa
charrette stationnée dans les champs à proximité d'un parc à
moutons, Charles Marchal, 40 ans, berger à Emberménil. Marchal
avait cessé de vivre. On suppose que cet homme, qui s'adonnait à
la boisson, aura succombé à une congestion. II laisse une veuve
avec six enfants, la plupart en bas-âge.
Avricourt. - M. Schoumacher, ouvrier au chemin de fer, a été
écrasé pendant une manœuvre à la gare de Deutsch-Avricourt. Il
se tenait prêt à accrocher un wagon, quand, par suite de quelque
faux mouvement, il fut tamponné en pleine poitrine et tué sur le
coup.
M. Schoumacher était un ouvrier rangé et généralement estimé. Il
laisse une veuve et sept enfants dont un infirme et 3 au-dessous
de 12 ans.
Mort
subite. - Le 7 décembre, à 4 heures du soir, Pierre Roger, 71
ans, marcaire, natif de Hermelange et venant de Vaucourt, est
mort subitement chez M. Motte, débitant, faubourg de Nancy, qui
logeait ce vieillard gratis, depuis la veille.
Le défunt n'ayant aucun parent à Lunéville, on a conduit sou
corps à l'hôpital. Il parait que cette mort a pour cause l'âge
et surtout l'épuisement du malheureux vieillard.
Chazelles.
- Un incendie, supposé accidentel, s'est déclaré au domicile de
M. Mussor, manœuvre. Les pertes, couvertes par une assurance,
s'élèvent à 800 fr. environ.
Militaire
noyé à Toul. - A peine la température a-t-elle permis
l'organisation des bains de rivière, qu'on signale déjà de Toul
un accident mortel arrivé à un militaire se baignant dans la
Moselle.
Mardi soir, quatre militaires du 6e bataillon du 1er régiment du
génie se baignaient sur le territoire de Gondreville, près de la
redoute, lorsque l'un d'eux, cependant excellent nageur, le
sieur Henri-Justin Klein, âgé de 22 ans, perdit pied et glissa
au fond de la rivière, profonde de quatre mètres en cet endroit.
Malgré les efforts de ses camarades, ce malheureux n'a pu être
retiré.
Le lendemain matin, des recherches furent faites pour retrouver
le corps, qui fut enfin découvert vers deux heures de
l'après-midi.
Klein, dessinateur industriel, était originaire de Blâmont; ses
parents habitent Reims ; ils ont- été prévenus du malheur qui
les frappe.
On attribue la mort à une congestion cérébrale causée par ce
fait que cet imprudent avait mangé moins de deux heures avant
d'entrer dans l'eau.
COUR D
ASSISES DE MEURTHE-ET MOSELLE.
3e Affaire. - Incendie volontaire et tentative d'incendie. -
L'accusé est Léon-Gustave Liotté 35 ans, cultivateur à Vého. Il
n'a jamais subi de condamnation ; mais les renseignements de
probité et de moralité fournis sur son compte sont des plus
mauvais.
Le 23 mars, il mit le feu dans un hangar attenant à la maison de
M. Friot. Le 26, il incendia sa propre maison, et le sinistre
causa pour 15,200 fr. de dégâts.
Poursuivi pour ces deux faits criminels, il a pour défenseur Me
Schneider.
Les débats se prolongent jusqu'à 10 h. 1/2 du soir, en présence
d'un nombreux public.
Le jury rend un verdict affirmatif, avec circonstances
atténuantes. La Cour condamne Liotté à 5 années de travaux
forcés et à 10 ans d'interdiction de séjour.
Un
chasseur du 20e bataillon est rentré aussi à Baccarat, blessé
assez sérieusement en tombant d'une hauteur de plusieurs mètres,
à Herbéviller.
Mignéville. - M. J. Louis, vannier à Mignéville, passant près du
canal d'un moulin de la localité, a aperçu, flottant sur l'eau,
un cadavre qu'il s'est empressé de retirer, et qu'il a reconnu
pour être celui de M. Jean-Joseph Blaise, 67 ans, domicilié dans
la commune, où il était employé comme manœuvre.
La mort doit être attribuée à un suicide ; M. Blaise avait perdu
sa femme, décédée il y a quelques jours, et désespérant de la
vie où il devait rester seul, avait déjà manifesté à plusieurs
personnes, notamment à M. le maire, son intention d'en finir
avec la vie.
Election au Conseil général
DU 18 DÉCEMBRE 1887.
Voici la Proclamation que M. d'Hausen, candidat au conseil
général, vient d'adresser aux électeurs du canton de Blâmont :
« Messieurs et chers Concitoyens,
» Je me rends à l'appel du Comité Conservateur de notre Canton
en me présentant de nouveau à vos suffrages.
» Il y a seize mois, je vous dénonçais les maux que nous a
infligés la République.
» Depuis lors, ils n'ont fait qu'empirer, et des faits
tristement éloquents ont mis en évidence le but que bien des
républicains ne craignent pas de poursuivre au pouvoir :
s'enrichir au détriment de la fortune publique et de l'honneur
national.
» De perpétuels changements de ministères, ou le remplacement
d'un Président sans dignité par un Président sans prestige, ne
peuvent suffire à améliorer cette situation.
» Il appartient aux Electeurs, en votant contre les partisans de
ce régime d'abus, de reconstituer un gouvernement de probité,
d'ordre et d'économies, digne du respect et de la confiance de
tous.
» Je crois que là est le devoir, pour tous ceux qui ont au cœur
le culte de la Patrie et le mépris des faiblesses ou des calculs
qui la perdent.
» En acceptant la candidature au Conseil général, je n'ai
d'autre ambition que de travailler, dans la mesure de mes forces
et suivant ma conscience, à votre bien et à celui du pays.
» Si vous pensez que mes études préalables nos intérêts, la
connaissance que j'ai de notre canton et ma résidence à son
chef-lieu me mettent en mesure de vous représenter avec fruit,
vous pouvez me donner vos voix en toute sécurité : en ma
personne, vous enverriez au Conseil général un homme
indépendant, ennemi de toute violence, incapable de vous
tromper, désireux de vous être utile et de faire œuvre de bon
citoyen.
» F. d'Hausen,
» Ingénieur, propriétaire à Blâmont.
» Blâmont, le 6 décembre 1887 »
Ceux mêmes qui sont décidés à ne pas voter pour M. d'Hausen
diront que c'est là le langage d'un homme loyal. Elu conseiller
général, notre candidat agira comme il vient de parler. Ayant
l'estime de tous, il est digne de la confiance de l'immense
majorité, et nous espérons qu'il l'obtiendra.
En votant, dimanche prochain, pour M. d'Hausen, comme ils y
paraissent disposés en majorité, les électeurs du canton de
Blâmont réaliseront plusieurs choses avantageuses.
Ils donneront à leur canton un conseiller général intelligent,
dévoué, connaissant les affaires, soucieux des intérêts
généraux, et très capable de les défendre.
Les adversaires mêmes de M. d'Hausen ne lui contestent
sérieusement aucune de ces qualités, et s'il voulait changer de
cocarde et d'opinion, ils le préféreraient cent fois à M. Emile
Cuny, le cultivateur d'Igney.
La seule chose qu'ils lui reprochent, c'est de n'être pas
républicain. Ce défaut, M. d'Hausen le partage avec beaucoup
d'électeurs du canton, comme on le verra dimanche.
Dans tous les cas, pour n'être pas républicain, on peut, quand
même, faire un excellent conseiller général. MM. Michaut, de
Bouvier, de Klopstein, d'autres encore de leurs amis, qui sont
royalistes comme M. d'Hausen, valent bien, je crois, leurs
collègues républicains pour l'intelligence, le zèle et le
dévouement.
On sent si bien qu'il n'y a pas autre chose à reprocher à notre
candidat, que le Progrès se bat journellement les flancs et bat
les buissons, pour alimenter la polémique. Se borner à détailler
les hauts mérites de M. E. Cuny, ce serait trop tôt fini ;
accumuler contre M. d'Hausen d'autres griefs que ses opinions
politiques, c'est impossible. Aussi le journal opportuniste,
n'ayant rien de sérieux à dire, dit à ses lecteurs ce que
pensent de la république M. de Cassagnac, le Journal d'Alençon,
et d'autres organes conservateurs.
En quoi cela intéresse-t-il les électeurs du canton de Blâmont?
et en quoi M. d'Hausen est-il responsable des lubies de M. de
Cassagnac ?
Celui-ci voudrait voir exécuter un coup d'Etat. M. le Comte de
Paris, le chef des royalistes, a vingt fois répété qu'il ne veut
revenir que par la voie légale : la parole est à la France !
Et quand la France aura parlé, il reviendra sans secousse, à
moins que les républicains ne se mentent à eux-mêmes, en
refusant de se soumettre au suffrage universel.
Ce que veut M. le comte de Paris, M. d'Hausen le veut aussi.
Point de violence, point de surprise. La légalité et le droit,
toujours et en tout.
Ainsi disparaît l'épouvantail que le Progrès ne cesse d'agiter
devant les électeurs.
Ceux-ci, pour se décider, n'ont qu'à comparer les mérites et les
talents des deux concurrents.
Lequel est le plus apte à servir le canton ?
Dira-t-on que, n'étant pas républicain, M. d'Hausen n'obtiendra
rien de l'administration?
Ce serait faire à celle-ci la plus cruelle injure, car se serait
la supposer capable de répondre à une demande faite par un
conseiller conservateur:
Votre demande est juste, mais comme vous êtes réactionnaire, il
n'y sera jamais fait droit!
M. Schnerb serait-il bien flatté d'être ainsi jugé?
Autre avantage de notre candidat sur son rival: M. d'Hausen
demeure à Blâmont même, au chef-lieu de canton, où les électeurs
sont incessamment amenés, par et pour leurs affaires. Ils
n'auront pas à entreprendre le voyage d'Igney, le jour où ils
voudront s'entretenir avec le conseiller général.
Mais tout en nommant M. d'Hausen, ils rendront aussi un signalé
service à M. E. Cuny. Ce cultivateur du Progrès possède encore,
dit-on, quelques hectares qui sont en friche. Eh bien ! il les
mettra en valeur, au lieu de venir deux fois par an assister,
ennuyé et muet, aux séances du conseil général. Ne sera-ce pas
du temps mieux employé ?
Enfin, pour envisager les choses de plus haut, il faut élire M.
d'Hausen, pour donner une leçon aux républicains qui ruinent la
France, oppriment les consciences, et suppriment les droits des
familles et des communes.
N'êtes-vous pas indignés, électeurs de la campagne, de ce qui se
passe, depuis dix ans, dans vos localités et vos écoles?
Est-ce avec votre consentement qu'on a expulsé des classes le
catéchisme, la prière et le Crucifix ? est-ce de votre gré qu'on
a fait de vos enfants la Propriété de l'Etat ? L'occasion se
présente de
Protester et de faire connaître vos véritables sentiments. Le
nom de M. d'Hausen servira de protestation et dira que vous
voulez un régime de vraie liberté, d'honnêteté et d'économie -
un gouvernement national, en un mot, et non un gouvernement de
gaspillages, de secte et de coterie.
Mignéville. - Samedi dernier, toute la population accompagnait
le convoi funèbre de M. Masson, maire de l'endroit depuis 35
ans. Elle rendait hommage à cet homme de bien, en partageant la
douleur de son fils M. l'abbé Masson, curé d'Emberménil.
Malgré les rafales affreuses de la journée, les amis du défunt
étaient venus nombreux de tous côtés. Rarement, il est donné de
voir funérailles plus dignes et touchantes.
Des prêtres nombreux offraient sans interruption le
Saint-Sacrifice aux divers autels.
M. l'abbé Messin, supérieur du Collège Saint-Pierre Fourier à
Lunéville, donna l'absoute et fit la conduite au cimetière.
La commune de Mignéville perd en M. Masson un administrateur
intègre et dévoué et la paroisse perd, du même coup, l'ami
fidèle, l'auxiliaire précieux de son cher et zélé curé.
Emberménil. - Dans la nuit du 9 au 10 du courant, un individu
qu'on présume être M. François, boulanger à Sommerviller, a été
écrasé au passage à niveau d'Emberménil, par l'express Orient,
qui passe à une heure quinze du matin.
Cet accident serait dû à une imprudence.
Repaix. - Dimanche, Joseph Charron, domicilié à Autrepierre,
s'est introduit chez son père, domicilié à Repaix, lui déclarant
qu'il « allait y passer » ; il s'élança sur lui et le terrassa,
en lui serrant la gorge. Grâce au secours apporté par le
domestique de la victime, le fils dût lâcher prise. En se
relevant, le père saisit une vieille bêche sur laquelle il était
tombé, et en porta un coup à son fils.
Le maire et le garde champêtre ayant été requis, purent, après
bien des efforts, faire sortir Joseph Charron.
Frémonville. - Par son testament public, en date du 18 mars
1895, déposé au rang des minutes de Me Wecker, notaire à
Blâmont, Mme Colin, née Adèle Jacquot, en son vivant demeurant à
Frémonville, où elle est décédée le 22 mars 1897, a légué à la
fabrique de l'église de cette dernière commune une somme de
1,000 fr., à la charge de fondation de messes.
Verdenal. - Depuis plusieurs mois, les habitants se plaignaient
des dégâts que les sangliers faisaient dans leur terrain. Le 4
janvier courant, des chasseurs de Blâmont, ont tué sur la
propriété de Grandseille, territoire de Verdenal, deux de ces
animaux dévastateurs, l'un de 70 et l'autre de 40 kg. à la
grande satisfaction de le population.
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