Presse - Divers - 1841-1920
L"Espérance et, après
elle, le Journal de la Meurthe, ont inséré dans leurs
colonnes, une lettre datée de Blâmont, où l"on
s"affligeait du projet annoncé de remplacer la flèche de
l"église paroissiale de celle ville, par un humble toit
à deux pentes, qui ne ressemblerait pas mal à un
colombier huché sur une église gothique.
Nous avons, à ce propos, exprimé des regrets qui n"ont
pas dû paraître déplacés; mais voici qu"un des journaux
de Nancy publie une lettre qui proteste contre
l"élégance de la flèche en question et contre le
caractère gothique que nous lui aurions attribué; puis
l"on nous reproche d"avoir décoré un pauvre clocher
d"épithètes dont il n"était pas digne.
Nous n"avons pas, que nous sachions, manifesté la
prétention outrecuidante de connaître, de visu, le
clocher de Blâmont ; nous n"avons donc pu suivre que les
indications de notre correspondant, car nous aurions
beaucoup à faire, d"aller vérifier sur place, tous les
renseignements qui nous parviennent. Au surplus, des
personnes bien informées nous assurent encore à
l"instant même, que la tour de l"église, quoique non
gothique, se terminait par un toit pyramidal très-élevé,
d'un aspect aussi original que pittoresque.
L"on voudra bien convenir sans doute, que cette
construction en pointe avait quelque chose de plus
conforme à l"art religieux, que ces prosaïques toitures
à deux pans coupés, auxquelles M. le comte de
Montalembert fait si spirituellement la guerre.
L"occasion était convenable pour citer les réflexions de
cet écrivain, et nous ne nous sommes pas refusé le
plaisir de le faire, d"autant plus qu"elles ne
s"appliquent pas seulement aux flèches gothiques, mais
encore aux clochers en pointe, que trop souvent on a le
tort et le mauvais goût de supprimer.
J. G.
Le 6 mars, le nommé
Chachat, Edouard, âgé de 8 ans, de la commune de
Blâmont, s"est noyé accidentellement en se laissant
tomber dans un ruisseau.
Au commencement de ce
mois, a eu lieu à Blâmont le tirage d"une charmante
loterie, sous la présidence des autorités municipales et
au milieu d"une affluence que la solennité avait attirée
de toutes parts. Le nombre des billets placés dans la
localité, dans les environs, s"élevait à 1,100, tandis
qu"on ne comptait que 150 numéros avec bénéfice. M. le
maire a ouvert la séance par une courte allocution, qui
est une preuve des nobles sentiments et de la sagesse
des vues de ce magistrat. On comprend que dans cette
bonne œuvre, la place du clergé n"a pas été la dernière;
M. le curé de Blâmont a non-seulement pris des billets,
mais encore a voulu fournir plusieurs lots d"une valeur
assez grande pour contribuer au succès d"une entreprise
aussi louable. Il est doux d"avoir à signaler de pareils
actes de bienfaisance dans notre âge d"égoïsme. Honneur
à l"administration qui n"oublie pas les immenses besoins
des malheureux, et sait, en offrant aux classes plus
élevées de la société une occasion de goûter les
jouissances de la charité, verser, en même temps, dans
la main du pauvre, l"aumône qui peut lui rendre plus
supportables quelques-uns des maux de la vie. (Gazette
de Metz.)
Le 1er août,
l'Université catholique de Louvain a, pour la première
fois, conféré publiquement et après les épreuves
d"usage, le grade de docteur en philosophie et lettres à
l"un de ses élèves. Cette solennité a été honorée de la
présence de Mgr. Fornari, nonce apostolique et
archevêque de Nicée, ainsi que de celle des évêques de
Liège et de Namur.
Le récipiendaire, M. Charles Breton de Blâmont, diocèse
de Nancy, d"après les conseils de M. l"abbé Jeandel,
alors supérieur du petit séminaire de Pont-à-Mousson,
aujourd"hui sous-maître des novices au couvent
dominicain de Bosco, et sur la haute réputation de
l"Université catholique de Louvain, s"était décidé, il y
a 3 ans, à y aller faire ses études philosophiques. En
couronnant ses efforts d"un plein succès, la Providence
a dignement récompensé les sacrifices assez
considérables que sa bonne mère n"avait pas hésité de
s"imposer pour satisfaire au désir de son fils.
A l"occasion de sa promotion et pour se conformer aux
exigences académiques, M. Breton avait à l"avance publié
sur la difficile et importante question de l"origine des
idées une dissertation qui se distingue tout à la fois
par l"étendue de la science, la solidité de la logique
et la noblesse du style. Il avait aussi à soutenir
publiquement dix-sept thèses sur diverses questions de
littérature, d"histoire et de philosophie.
M. Breton donne des espérances d"autant plus belles que
c"est à l"âge de 20 ans à peine qu"il a subi si
honorablement une épreuve dont le résultat a été le
titre de docteur en philosophie et lettres d"une des
premières universités de l"Europe.
En annonçant cette nouvelle, nous croyons causer un
véritable plaisir à ses anciens condisciples qui, du
reste, n"en seront pas étonnés; car ils ont été comme
nous témoins de ses brillants succès sur les bancs du
petit séminaire de Pont-à-Mousson, et, comme nous, ils
ont pu apprécier ses vertus et ses belles qualités.
Chronique locale.
Témoin des funérailles de M. le docteur Lahalle, de
Blâmont dont nous avons annoncé la mort avant-hier, un
vieil ami de cet honorable médecin nous a témoigné
combien il avait été touché du solennel hommage payé à
sa mémoire par la douleur et les sympathies publiques.
L"église suffisait à peine à l"empressement de la
multitude. S"associant aux touchants adieux que
déposèrent tour à tour sur la tombe du défunt l"ancien
maire de Blâmont, M. Gérard, et M. Vaulthier, juge de
paix actuel, M. Marchal, docteur en médecine à Lorquin,
a esquissé, dans un discours plein de convenance et de
sentiments élevés, la biographie de son vertueux et
savant ami, qui, par un dévouement égal à la profondeur
de sa science, avait si largement payé sa dette à
l"humanité.
Quelques jours ayant d"expirer, M. Lahalle avait
demandé, par l"entremise de sa famille, les secours de
la Religion, qu"il reçut en parfaite connaissance, avec
une foi et une piété vraiment édifiantes. C"était
couronner dignement une longue et laborieuse carrière
entièrement consacrée au soulagement de ses semblables.
Voulant en quelque sorte se survivre à lui-même en
continuant après sa mort le bien qu"il pratiquait si
généreusement pendant sa vie, ce charitable médecin a,
dit-on, par une clause expresse de son testament, légué
à l"hospice de Blâmont une somme de six mille francs,
pour subvenir aux frais que nécessiteraient des
opérations chirurgicales extraordinaires. Ce dernier
acte résume admirablement toute une existence remplie de
bonnes œuvres. Honneur donc à la mémoire de M. le
docteur Lahalle ! Vivant, il recueillait partout sur ses
pas les bénédictions des pauvres; mort, il sentira
devant Dieu l"efficacité de leurs prières.
A VENDRE,
Pour cause de retraite,
LES TUILERIES DE FREMONVILLE,
Canton de Blâmont, à neuf kil. de la station d"Avricourt
(Meurthe)
Celte propriété se compose :
1° D"une grande et vaste maison d"habitation, à
proximité des tuileries, et appropriée avec ses
engrangements à tous les besoins de l"exploitation ; à
la maison sont attenants trois jardins
d"une grande contenance ;
2° De deux tuileries avec leurs dépendances, dont l"une
à un four et l"autre, une, des plus belles et des plus
grandes de tout le pays, possède deux fours et comprend
encore une petite maison pour le chaufournier et sa
famille.
On y fabrique, outre toutes les tuiles et briques
ordinaires, des tuiles mécaniques suivant le
type de Deyvillers et des tuyaux de drainage, par des
procédés mécaniques.
Cet important établissement, situé non loin des Vosges,
qui offre à ses produits un débouché continuel, a
surtout l"avantage d"être rapproché de 5 kilomètres de
la grande manufacture de glaces de Cirey, et de se
trouver sur la limite de deux arrondissements dans
lesquels sa réputation n"a cessé de se répandre pendant
vingt-trois années de succès.
S"adresser au propriétaire, M. Kientzl, maître tuilier à
Frémonville.
- Le Journal de la
Meurthe donne des renseignements sur l"un des chemins de
fer d"intérêt local projeté dans le département de la
Meurthe; celui destiné à rattacher Cirev à la grande
ligne de Nancy à Strasbourg Ce chemin n"aurait que
48,250 mètres, et il aurait le double avantage de
desservir Blâmont, l"un des importants chefs-lieux de
canton du département de la Meurthe.
Ce chemin se détacherait de la ligne de Nancy à
Strasbourg, un peu au delà de la station d"Avricourt, et
un peu en deçà du point de jonction du chemin d"Avricourt
à Dieuze.
La dépense serait de 4,421,000 fr.; on évalue la recette
kilométrique à 6,800 fr., les frais d'exploitation à
5,000 fr.; ainsi le chemin d"Avricourt à Cirey
couvrirait, et au delà, les frais d"exploitation.
Blâmont compte 2,298 habitants, et se trouve être le
centre d"un grand mouvement commercial. Un des
établissements les plus importants et les plus
intéressants que nous ayons en France, la manufacture de
glaces de Cirey, donne lieu à un transport annuel de 20
mille tonnes. Le chemin de fer projeté la mettrait en
rapport à la fois avec la ligne de Paris à Strasbourg,
et, en empruntant quelques kilomètres au chemin d"Avricourt
à Dieuze, avec le canal de la Marne-au-Rhin. La
population de Cirey n"est pas inférieure à celle de
Blâmont. Et 40.000 hectares de forêts qui entourent
Cirey fourniraient au chemin de fer un aliment
extrêmement considérable, qui compenserait largement
l"infériorité qu"il peut présenter sous le rapport des
voyageurs.
Le bruit s"est
répandu hier, que dans la nuit de dimanche à lundi, la
caserne de gendarmerie et le collège de Blâmont avaient
été la proie des flammes.
Les journaux de Nancy ont aussi publié cette nouvelle.
Nous apprenons que rien n"était fondé dans cette rumeur.
Blâmont
Terrible mort. - M. Isidore Meyer, 63 ans, manœuvre à
Blâmont, se trouvant dans la campagne au lieu dit «
Trion » vit venir vers lui, dans un galop furieux, un
cheval monté par un cavalier faisant des efforts
désespérés pour arrêter sa monture. Arrivé non loin de
Meyer, le cheval fit une forte ruade qui désarçonna le
cavalier. Ce lui-ci accroché par un pied au harnachement
fut traîné sur environ 150 mètres, la tête frappant le
sol. Lorsqu"il fut détaché, il avait cessé de vivre, sa
tête ne formait qu"une plaie sanglante.
Tué par son fils à la
chasse aux sangliers
Un terrible accident de chasse s"est produit à
Saint-Martin, petite commune du canton de Blâmont, dans
la nuit du 2 au 3 juillet. M. Edouard Pierron,
cultivateur, maire de Saint-Martin, était parti vers 9
heures du soir, à l"affût aux sangliers qui dévastaient
ses propriétés, emmenant avec lui son fils Georges, âgé
de 16 ans.
Les deux chasseurs se postèrent dans une friche, à
proximité de la forêt Vannequel, près de Chazelles. Ils
étaient peut-être à 50 mètres l"un de l"autre.
Vers 11 heures, ils aperçurent un énorme sanglier, mais
ne purent le tirer.
Après -minuit, Georges Pierron aperçut une masse noire
qui se dirigeait vers lui. Croyant à un retour offensif
du sanglier, il épaula et tira. Ayant perçu la chute
d"un corps, il cria, tout joyeux :
« - Papa, il y on a un en bas ! » Puis il s"approcha, se
baissa, palpa- sa victime et soudain, se releva en
-poussant un cri d"horreur : il venait de toucher le
cadavre de son père.
L'infortuné maire de Saint-Martin avait été tué raide.
Le projectile lui avait traversé la gorge, après lui
avoir fait sauter le menton. |