Presse -
L'Express de l'Est et des Vosges - 1923-1925
Effroyable accident.
- Le nommé Emile Volfart, âgé de 63 ans, berger à Repaix,
conversait avec plusieurs jeunes gens lorsque ceux-ci
lui firent remarquer qu'il n'était pas très en sûreté
seul dans les champs. Volfart répondit qu'il possédait
un revolver et entreprit d'en démontrer le mécanisme.
L'un des jeunes gens fit remarquer au berger qu'il s'y
prenait très mal et, saisissant l'arme, il retira cinq
cartouches du barillet et rendit l'arme à son
propriétaire.
Volfart fit alors fonctionner la détente et, à la
troisième reprise, une sixième cartouche, laissée dans
le revolver, partit et alla frapper au ventre le jeune
Armand Claudon, 13 ans, qui s'affaissa en criant : .« Je
vais mourir ».
Un docteur de Blâmont, mandé en toute hâte, ordonna le
transfert de l'enfant à l'hôpital civil de Nancy, mais
le pauvre petit mourut en y arrivant.
UN OFFICIER ALLEMAND
condamné à mort par contumace pour vandalisme pendant la
guerre
Nancy. - Pour la première fois, le conseil de guerre de
la région a jugé, aujourd'hui, les crimes commis par les
Allemands dans notre département. Le capitaine Kuntz, de
la 19° division Elsatz de réserve, est actuellement
maire de la petite ville de Zittau, en Saxe. Il était
poursuivi pour vols qualifiés, pillage en bande,
provocations de militaires au pillage et incendie
volontaire. C'est l'abbé Dupré, curé de Neuviller, qui
porta plainte contre l'officier allemand, qui sema la
terreur aux débuts de la guerre, à Blamont et à Harbouey,
dont l'église fut détruite par le feu. Le capitaine
Kuntz dépouilla de leurs économies les pauvres gens que
les Allemands dirigeaient dans leurs camps de
concentration ou vers la frontière suisse.
L'abbé Dupré fut volé ainsi que son sacristain, Koster.
et sa vieille servante, Mlle Gailllot. Une dame Barbier
et M. Martin, habitants de Blâmont, subirent le même
sort. Pour plusieurs milliers de francs des objets
furent profanés et brûlés avec l'église de Harbouey.
Tels sont les faits qui motivent l'inculpation du reitre
Kuntz. Celui-ci est condamné par contumace à la peine de
mort.
Lunéville
Un acte de sabotage sur la voie ferrée.
Un train de la compagnie Lunéville-Badonvillers-Blâmont
était parti de Lunéville vers 14 heures 30 dans la
direction de Blâmont lorsqu'arrivé au passage à niveau
de Marainviller le chauffeur remarqua que l'aiguille
était retournée . Le convoi ne marchant qu'à dix
kilomètres à l'heure, le mécanicien put l'arrêter à
temps, mais brisant néanmoins une barrière. Il n'y a pas
eu d'accident de personne.
L'auteur de cette tentative avait brisé à l'aide d'une
pierre le cadenas de l'aiguille. Une enquête est
ouverte.
Bizarre tentative
d'assassinat
Nancy, 15 février. - Hier, Mme Charles Michel,
cultivatrice à Herbéviller, en ouvrant sa porte, heurta
un fil de fer qu'elle n'avait pas aperçu et reçut au
même instant dans le bras droit, à hauteur des poumons,
une balle provenant d'un revolver fixé au montant de la
porte et que la traction opérée sur le fil de fer avait
fait détonner.
Mme Michel alla se faire panser à Lunéville, puis porta
plainte. Il résulte de ses déclarations que, dans la
journée de vendredi, elle avait reçu la visite d'un
Alsacien, ouvrier électricien, se disant chargé de la
vérification des appareils, à qui elle avait demandé de
déplacer son compteur.
Sur son refus, Mme Michel l'avait averti qu'elle
porterait plainte à son administration et l'ouvrier,
après l'avoir insultée grossièrement, lui répondit qu'il
se f... d'elle comme de son directeur et qu'elle aurait
de ses nouvelles dès le lendemain.
Grâce à un hasard des plus heureux, Mme Michel en sera
quitte pour une légère blessure, mais la balle aurait pu
faire une blessure mortelle en pénétrant dans le poumon.
La gendarmerie de Blâmont recherche activement
l'assassin qui a disparu sans laisser de traces. |