1853 - Capsule
temporelle de l'église
Voir aussi
Notice historique de
l'église
On appelle capsule
temporelle tout objet (plaque, boîte...) placé
généralement dans ou sous un monument, afin de laisser
un témoignage aux générations futures.
Pour la cérémonie de pose de la première pierre de
l'église du 16 octobre 1853, l'article de presse
ci-dessous nous apprend qu'une une inscription gravée
sur acier a été scellée dans la pierre angulaire avec
des pièces de monnaie de l'année.
19
octobre 1853 - L'Espérance, courrier de Nancy
Blâmont, le 17 octobre
1853.
Monsieur le Rédacteur,
Je vous prie d'insérer dans un prochain numéro
de votre aimable journal les quelques lignes
suivantes : Dimanche dernier, 16 octobre, la
ville de Blâmont était en réjouissance, à
l'occasion de la bénédiction de la première
pierre de sa nouvelle église. M. l'abbé Mengin,
chanoine honoraire, curé de la paroisse, assisté
d'un nombreux clergé, a fait cette bénédiction
au milieu d'un grand concours de fidèles.
Précédées de la musique de la ville qui faisait
retentir de joyeuses fanfares, les autorités
locales l'ont accompagné professionnellement.
M. Mathis de Grandseille, chevalier de la
Légion-d'Honneur, maire de la ville, a lu
publiquement une inscription gravée sur acier et
destinée à être scellée dans la pierre angulaire
avec des pièces de monnaie de l'année, afin de
rappeler à la postérité la date de la nouvelle
église, érigée à la gloire de Dieu sous le
vocable de saint Maurice et servir de notice
historique à l'ancienne, bâtie en 1382 par Henri
III, comte de Blâmont, et Valburge de
Fénétrange, son épouse. Cette vieille église,
dévastée par les Suédois, était restée 30 ans
découverte; et durant ce long espace le culte se
célébrait dans une autre église, ruinée depuis
par la révolution. Elle fut enfin restaurée ;
mais elle ne put se relever complètement de la
ruine, qu'un coup de foudre, éclaté en 1843,
rendit encore plus imminente. De notables
ravages, opérés depuis lors dans le corps de
l'édifice, en ont déterminé l'interdit en 1851.
Les plans d'une nouvelle église ont été confiés
à MM. Vautrin et Laurent, architectes à Nancy,
et MM. Pierre et Jacob Meusburger,
entrepreneurs, en ont commencé l'exécution.
Les noms des bienfaiteurs et des souscripteurs
en faveur de ce nouvel édifice ont été
honorablement rappelés dans une pièce de vers et
dans un discours plein de nobles et pieux
sentiments, prononcé par M. le curé.
Toutes les autorités religieuses et civiles ont
été successivement admises à donner le coup de
truelle et de marteau, en usage dans ces
cérémonies. La nouvelle église, grâce à l'ordre
et à l'activité des entrepreneurs, devra être
terminée dans moins de deux ans, à la
satisfaction des vifs désirs de la population.
J'ai l'honneur d'être, Monsieur le Rédacteur,
avec respect et reconnaissance, votre tout
dévoué serviteur.
Un de vos abonnés,
Marsal, chan.-hon., principal à Blâmont. |
On retrouve dans les archives communales, un
premier projet de texte manuscrit et raturé, dont le texte est
reproduit ci-dessous. Ce texte a sans doute été modifié
par la suite, puisque la bénédiction de la première
pierre est intervenue le 16 octobre 1853 seulement, et
ce texte est particulièrement long pour une gravure sur
acier.
Placé sous la première
pierre au dessous des fondations à gauche en
faisant face à l'église.
Sous l'empire de Napoléon III, sous le
Pontificat de Pie IX, sous la prélature d'Alexis
Basile Menjaud Evêque de Nancy et de Toul
La ville de Blâmont à l'aide des fonds
communaux, d'un concours de 10.000 f. par
l'Etat, d'un legs de 10.000 f. par Delle
Marie Conte généreuse bienfaitrice de l'hospice,
et surtout des offrandes de la population
catholique (2400 âmes) montant à la somme de
35.000 f, a érigé à la gloire de Dieu, sous le
vocable de St Maurice, cette nouvelle église sur
l'emplacement de l'ancienne bâtie en 1382 par
Henri III, comte de Blâmont et Valburge de
Fénétrange, son épouse.
Les plans de cet édifice sont dûs à l'habile
crayon de M.M. Vautrin-Laurent architectes à
Nancy, l'exécution en a été confiée à l'active
intelligence de M.M. Pierre et Jacob Meusburger
tyroliens d'origine.
Le 2 octobre 1853, en présence de M.
Marie-Joseph-Emile Mathis de Grandseille maire
assisté de ses adjoints, du conseil municipal,
de la fabrique, des membres de la commission
chargée de recueillir les offrandes, des
notabilités et au milieu d'un grand concours de
fidèles, la première pierre a été bénite par M.
Jean-Joseph Mengin, curé de la paroisse, assisté
de son clergé.
Tous ont signé, avec les membres de la
commission de l'église, dont les noms, titres et
qualités suivent.
Honneur et reconnaissance aux généreux habitants
de Blâmont. |
On trouve cependant dans les mêmes
archives une version allégée :
Le 2 8bre
1853, Blâmont m'éleva à la gloire de Dieu, sous
le vocable de S. Mauroce, en présence de M.M.
J.E. Mathis de Granseille, maire assisté des
adjoints et du conseil municipal et de la
fabrique, de la commission chargée de recueillir
les offrandes . Ma première pierre a été bénie
par M. J.J. Mengin chanoine hon. de Nancy, curé
de la paroisse assisté de son clergé.
Architectes : M.M. Vautrin & Laurent
Entrepreneurs : M.M. Pierre & Jacob Meusburger.
Honneur et reconnaissance aux généreux habitants
de Blâmont. |
Il est donc difficile de
déterminer exactement de quoi est constituée la capsule
temporelle de l'église de Blâmont. Un jour sans doute,
d'autres que nous le découvriront...
|