On nous écrit de Blâmont, le
27 avril :
« Nous venons de conduire à sa dernière demeure notre bonne Sœur
Denise. Après 60 ans de vie religieuse, elle s'est endormie dans
le Seigneur, conservant jusqu'au dernier moment la plénitude de
ses facultés. C'est à elle que nous devons l'agrandissement de
notre hôpital ; elle a su dépenser tout son patrimoine pour les
pauvres et pour l'hospicë qu'elle a dirigé pendant 25 ans.
Soeur Denise est regrettée et pleurée par la ville tout entière,
et surtout par les pauvres. »
On nous annonce de Blâmont
qu'un incendie, attribué à l'imprudence d'un fumeur, a détruit
deux meules de gerbes d'avoine appartenant à M. François Masson,
fermier à la Haute Serolle, écart de Leintrey. Les pertes
évaluées à 3,800 fr. seront supportées en partie par
l'assurance.
On nous écrit de Blâmont, le
20 juillet :
* Vendredi soir, la foudre a mis le feu à deux maisons
contiguës, dans la partie basse du village de Halloville. Ces
maisons étaient habitées par les frères Marchai, cultivateurs,
et M. Martin, maire. Le village étant dépourvu de pompe, en
moins d'une heure, les deux maisons étaient devenues la proie
des flammes. Les pompiers de Harbouey, Nonhigny et Ancerviller
ont passé toute la nuit à protéger les voisins et à sauver
quelques épaves. »
On nous écrit de Blâmont, le
15 avril :
« Toute notre population vient d'être mise aujourd'hui en émoi
par les tambours, les clairons, les cris « au feu, » annonçant
qu'un incendie venait d'éclater en ville. Il était 3 heures et
demie du matin. Quelques minutes après, les pompes dirigées par
M. Mézière étaient sur le lieu du sinistre, et les chaînes se
formaient de presque tous les habitants accourus pour porter
secours.
» Le feu dévorait un hallier d'écorces appartenant à M. Marin
(Auguste), tanneur; la construction étant en bois, et les
matières qu'elle renfermait excessivement inflammables, rien n'a
pu être sauvé. Les efforts des pompiers se sont portés sur un
bâtiment contigu appartenant à M. Mézière, mais malheureusement
il n'a pu être préservé qu'en partie et ce qui en reste devra
être démoli. Jusqu'à présent on n'a pas pu expliquer les causes
de l'incendie ; tout ce que l'on sait c'est que lorsqu'il a été
signalé ce n'était plus qu'un brasier immense.
» Aucun accident de personnes n'est à déplorer, quelques
brûlures de vêtements seulement, causées par des étincelles qui
retombaient en pluie de feu sur toute la partie de la ville où
les dirigeait le vent.
« Les deux bâtiments incendiés étaient assurés, mais celui de M
Mézière servant de serre, renfermait de nombreuses plantes qui
sont entièrement perdues. Son jardin, ses couches et ses vitraux
ont été aussi très endommagés.
« A côté de l'effrayant tableau destructeur du feu, il est beau
de voir confondues toutes les classes de la société associant
leurs efforts pour combattre le fléau. Nos pompiers et leur
capitaine en tête ont une fois de plus donné de leur côté
l'exemple du plus courageux dévouement pour le circonscrire dans
d'étroites limites.
» Agréez, etc. »
On nous signale encore un
acte de probité que nous portons avec plaisir à la connaissance
de nos lecteurs :
Il y a quelques jours, le sieur Royer Remy, garde-champêtre à
Blâmont, ayant trouvé sur la route de Blâmont à Domèvre un
portefeuille contenant des effets de commerce et trois billets
de 20 francs, s'est empressé d'en rechercher le propriétaire et
de lui rapporter, sans vouloir accepter aucune récompense.
Un pareil fait peut se passer de commentaires.
On nous écrit de Blâmont, le
6 juillet :
« Ce matin, un incendie était signalé à Gogney ; mais grâce à la
bonne organisation et à la promptitude des secours, une seule
maison a été brûlée. Elle appartient à une pauvre famille, et
est assurée seulement pour 2,200 fr. Les pertes dépassent de
beaucoup ce chiffre.
» Les pompiers de Blâmont doivent être signalés, entre tous,
comme ayant bravement fait leur devoir. »
On nous écrit de Blàmont :
« L'Institution libre de notre ville vient d'obtenir des
résultats remarquables à la dernière session d'examen pour le
brevet de capacité ouverte à Nancy, le 27 mars dernier. Les
quatre élèves présentés et préparés par l'établissement ont été
admis. L'un d'eux, Michel Victor, élève-boursier du Comité
d'Alsace-Lorraine, a obtenu, seul de tous les candidats, la
série des langues anglaise et allemande. Ce beau succès est une
récompense bien méritée par l'honorable chef de l'Institution,
M. Gérardin, et par les maîtres dévoués et intelligents, qu'il a
associés à son œuvre.
Un commencement d'incendie
s'est déclaré, le 3 juillet, vers cinq heures du soir, à
Blâmont, au domicile de M. Nicolas, pâtissier et marchand de
jouets d'enfants.
Le feu a pris dans une chambre où se trouvaient entassés des
jouets d'enfants que deux employés, l'un de seize ans et l'autre
de quatorze, étaient occupés à ranger. Parmi les jouets se
trouvaient des chandelles romaines ; l'un des employés eut la
malencontreuse idée d'en allumer une qui dépassait les autres ;
en un clin-d'œil, le feu se communiqua aux papiers et aux
marchandises qui se trouvaient pêle-mêle dans la chambre. Les
deux employés ont failli être eux-mêmes victimes de leur
imprudence.
Des marchandises seules ont été brûlées; la perte est couverte
par l'assurance. (Meurthe.)
Un incendie a éclaté, chez le
sieur Cuny, maçon à Barbas. Il était absent ainsi que sa femme
et ses deux garçons. Il ne restait à la maison qu'un enfant de
deux ans.
Le garde champêtre ayant vu le feu, qui a pris dans un hallier,
a sauvé l'enfant qui se trouvait dans une chambre voisine et
appelé du secours.
Les dégâts sont évalués à 1,000 fr. ; la maison était assurée
pour 3,000. (Progrès.)
Pendant l'une des dernières nuits, on a coupé 281 pieds de
houblon dans une propriété appartenant à la veuve P..., de
Blâmont. Le coupable est inconnu.
Mercredi, à 6 heures du soir,
le tocsin mettait en émoi toute la population de Lunéville et
signalait un incendie dans le 2e quartier. Le ciel était
entièrement rouge derrière la caserne des Carmes et le bruit
s'était répandu un instant que cette caserne était en feu.
Heureusement, il n'en était rien; il s'agissait tout simplement
d'une loge en planches qui brûlait dans les vignes, derrière le
cimetière. A peine la foule rentrait-elle en ville que l'on
mettait la main sur les incendiaires, deux petits drôles de 12 à
16 ans, que la gendarmerie de Blâmont avait signalés comme ayant
déjà mis le feu à trois ou quatre endroits.
Nous ne pouvons que féliciter la gendarmerie et la police
d'avoir arrêté ces malfaiteurs aussi précoces. C'est tout ce que
nous pouvons dire, en attendant qu'ils comparaissent devant le
tribunal.
(Journal de Lunéville.)
M. Dedenon, juge de paix, à
Blâmont, possède hors ville un très-beau jardin. Les arbres
plantés par lui il y a une dizaine d'années y sont magnifiques
et promettaient une abondante récolte.
Une petite pièce d'eau toujours abondamment remplie de poissons
ajoutait encore aux charmes de cette propriété à laquelle M.
Dedenon donnait tous ses soins.
Une de ces dernières nuits on s'introduisit dans ce jardin ; la
plupart des arbres, espaliers et autres furent arrachés, cassés,
hachés, les poissons furent volés, les cloches à melon brisées
puis jetées dans la pièce d'eau; en un mot on a commis dans ce
jardin des actes de vandalisme que l'on ne peut guère attribuer
qu'à une vengeance qui s'est manifestée d'une façon aussi
sauvage que stupide.
La justice recherche le ou les coupables, il faut espérer
qu'elle les trouvera.
(Journal de Lunéville.)
Blâmont a été trois ou quatre
jours sans maire. A la suite de difficultés avec
l'administration, M. Brice a adressé sa démission au ministre ;
mais dimanche, après des démarches réitérées des membres du
Conseil, il a consenti à reprendre ses fonctions.
Le 29 janvier, à quatre
heures du matin, un incendie s'est déclaré à Blâmont dans une
maison située dans la Grande-Rue.
Cette maison a été brûlée, et les deux voisines légèrement
avariées. C'est grâce aux efforts des pompiers et de la
population que le sinistre a pu être circonscrit.
Les pompiers de Frémonville, Barbas, Gogney et Repaix sont
accourus avec leurs pompes, malgré la rigueur de la saison et il
faut louer leur bonne volonté.
Six familles se trouvent sans abri et dans la misère. Nous les
recommandons à la charité publique.
Le propriétaire et deux locataires seulement étaient assurés aux
compagnies de L'Aigle, de la Générale et de la Nationale. Les
pertes sont évaluées à environ 17,000 francs, dont 15,000 à la
charge desdites compagnies. La rumeur publique prétend, ajoute
le Progrès, que la malveillance ne serait pas étrangère à ce
fatal événement ; mais on ne peut rien dire de positif à cet
égard.
Une meule de paille,
appartenant au sieur Boubel, fermier à Blâmont, est devenue la
proie des flammes. La perte est évaluée à 260 francs et sera
couverte par l'assurance.
On nous écrit de Blâmont, le
14 juillet :
« Monsieur le Rédacteur,
» Notre petite ville de Blâmont a eu dans la soirée du 14
juillet sa petite représentation radicale ; la retraite aux
flambeaux, exécutée par le corps des pompiers de la ville, était
accompagnée de cris ressemblant à des hurlements accentués par
les : A bas les Jésuites! qui se faisaient surtout entendre en
face des maisons habitées par des personnes peu favorables aux
proscriptions actuelles ; mais ce qui met le comble à ces scènes
de désordres et leur donne une couleur sinistre, c'est cette
devise inscrite en lettres de feu sur la façade de l'usine à gaz
de la ville : « L'union fait la force. - Expulsion des traîtres
a la patrie. »
» Agréez, etc. »
Tentative d'assassinat à
Saint-Martin. - Le 4 décembre, une journalière de Croismare,
nommée Marguerite Beau, âgée de vingt et un ans, se rendit à
Saint-Martin (canton de Blâmont), où elle avait une tante, la
veuve Voinot, brave femme de soixante-douze ans, qui
l'accueillit avec bienveillance.
Il était trois heures de l'après-midi quand elle arriva. Elle
dit à sa tante qu'elle avait l'intention d'aller jusqu'à
Avricourt où se trouvait une de ses amies qu'elle désirait voir.
Mais comme il était déjà tard, elle lui demanda de passer la
nuit dans sa maison. La veuve Voinot qui était pauvre et mal
logée accueillit cependant la demande de sa nièce et lui offrit
l'hospitalité. Elle prépara à souper; les deux parentes
causèrent de choses et d'autres et, le soir venu, elles allèrent
se coucher toutes les deux dans le même lit. Quelques heures
après, Marguerite Beau qui avait formé un projet sinistre se
leva sans bruit, chercha dans l'obscurité un fichu qu'elle avait
apporté avec elle et aussitôt qu'elle l'eut trouvé revint près
du lit où dormait sa vieille tante. Elle explora à tâtons le
chevet du lit, chercha la tête de la pauvre femme et essaya de
lui glisser autour du cou le fichu avec lequel elle voulait
l'étrangler.
La vieille femme, réveillée par ce mouvement, demanda à sa nièce
ce qu'elle avait. Celle-ci lui répondit avec un affreux cynisme
: « Je vais te mettre un médaillon au cou, » et, en même temps,
réunissant les deux extrémités du foulard, elle serra de toutes
ses forces pour étrangler la malheureuse. La vieille femme
poussa des gémissements et se débattit. Sa nièce, craignant que
le bruit ne fût entendu, tira sa victime avec violence, la jeta
hors du lit et la traîna par le cou, dans la chambre, en lui
frappant la tête sur le sol.
Elle l'emmena ainsi jusque dans la cuisine et là, voyant que la
malheureuse femme vivait encore et pensant qu'elle ne pourrait
l'étouffer assez vite au moyen du fichu, elle se mit à genoux
sur la poitrine de sa victime, et lui serra le cou avec ses
mains en disant : « Il faut que tu y passes et que je te tue
aujourd'hui. » La veuve Voinot, retrouvant des forces dans son
désespoir se débattit avec énergie contre son assassin et put se
dégager. L'obscurité était profonde, c'est à cette circonstance
qu'elle dut de pouvoir se sauver. Pendant que Marguerite Beau,
affolée par le crime et perdue dans les ténèbres, cherchait à
ressaisir la victime qui venait de lui échapper, celle-ci eut
assez de sang-froid pour se glisser sans bruit vers une porte
que sa nièce ne connaissait pas ; elle l'ouvrit et traversant
l'écurie, elle alla appeler du secours chez les voisins. Pendant
ce temps la fille Beau avait trouvé une allumette, l'avait
enflammée, et à sa lumière s'était rendu compte de l'endroit par
où sa tante s'était enfuie.
Elle s'élança vers l'écurie, pensant pouvoir rejoindre sa
victime, mais celle-ci était en sûreté ; les voisins qu'elle
avait appelés s'apprêtaient à sortir de leurs maisons. En
entendant ces bruits, la fille Beau songea à se cacher ; elle
monta dans un grenier, se dissimula sous un tas de regain, mais
ses précautions furent inutiles : quelques minutes après, les
voisins la découvrirent dans sa cachette et l'arrêtèrent.
Interrogée, elle a fait des aveux complets et a déclaré que,
soupçonnant sa tante d'avoir de l'argent caché, elle avait
résolu son crime pour s'en emparer. Elle a été conduite à la
maison d'arrêt de Lunéville. Mme Voinot, dont l'état est
très-grave, porte autour du cou de nombreuses meurtrissures et
des traces bleuâtres, indices de la strangulation; elle a aussi
plusieurs contusions à la figure et sur le crâne. (Progrès.)
Le 10 courant, vers une heure
de l'après-midi, les nommés Jules Wittmaye et Frédéric Weidig,
tous deux âgés de 20 ans et originaires de Francfort, soldat au
25e régiment d'infanterie prussienne à Strasbourg, se sont
présentés à la gendarmerie de Blâmont, déclarant qu'ils avaient
déserté le corps, le 8, à 3 heures et demie du matin. Ils ont
été mis en état d arrestation.
Blâmont en feu. - Un
audacieux filou comparaissait ces jours passés devant le
tribunal correctionnel de la Seine. Cet individu s'était mis à
la tête d'une souscription pour venir en aide aux victimes d'un
prétendu incendie qui avait détruit dans la ville de Blâmont, 18
maisons et laissé sans asile et sans ressources plus de quarante
familles.
Il montrait à l'appui de son dire, une lettre de M. Cosson,
maire de Blâmont (?), le remerciant lui, organisateur de la
souscription, de ses généreux efforts, ainsi que l'autorisation
donnée à cette souscription par la préfecture et signée :
Genest, secrétaire général.
Bref, cet individu parvint à extorquer des sommes importantes :
le Crédit foncier souscrivit pour 300 fr. ; plusieurs banquiers
pour 100 ou 200 fr.
Heureusement la mèche fut éventée, et cet aventurier vient
d'obtenir 13 mois de prison en récompense de ses efforts
d'imagination.
On écrit de Blâmont :
« Le 2 courant, vers 3 heures 3/4 du soir, la grêle a tombé
pendant environ dix minutes. Les grêlons étaient de la grosseur
d'un œuf de pigeon; quelques vitres ont été brisées. »
ANECDOTE SUR l'ABBÉ GRÉGOIRE.
Dans nos pays, Grégoire fait depuis quelque temps un bruit
considérable. Tantôt son panégyrique inspire le zèle de nos
conférenciers. Tantôt il est question de procéder à son
apothéose, ou de le hisser tout au moins sur un magnifique
piédestal, du haut duquel sa statue pourrait s'offrir à nos
hommages. C'est Lunéville qui, en ce moment, s'agite, se remue,
se cotise, et fait appel au patriotisme de la gent démocratique
pour élever un monument superbe à l'étonnant curé d'Emberménil,
devenu premièrement intrépide novateur révolutionnaire, et
finalement évêque constitutionnel de Loir-et-Cher (et sénateur
de l'empire.)
A ce propos, qu'il nous soit permis de rappeler une anecdote
que, sans doute peu de nos lecteurs connaissent. Grégoire, dans
son enfance, avait déjà l'ambition d'être un grand orateur.
Il avait à peine ses 10 ou 12 ans, que déjà il s'animait, se
complaisait et s'exerçait à l'éloquence. Voici comment il
imagina, dans sa tête d'enfant de Vého, le moyen de produire de
l'effet sur l'auditoire des petits paysans devant lesquels il
débitait ses conceptions improvisées, par imitation de ce que
l'on dit qu'avait fait avant lui Massillon tout enfant.
Ses humbles parents avaient une vigne, au beau milieu de
laquelle s'élevait un cerisier fort et haut de branchages. C'est
là que Grégoire menait ou entraînait ses jeunes admirateurs.
Arrivé au pied du cerisier, il grimpait sur l'arbre avec
l'adresse et l'agilité d'un écureuil. Puis, il ajustait à une
branche ce que les vignerons nomment une hotte, qu'il accrochait
fortement par ses bretelles d'osier, et qu'il fixait assez
solidement pour s'en faire une espèce de chaire à prêcher, comme
celle où montait dans l'église de Vého, chaque dimanche, le
vénérable curé de la paroisse.
Du haut de cette rustique tribune aux harangues, Grégoire
pérorait, pérorait, pérorait. Cela n'allait pas sans gestes
virulents, sans action théâtrale, sans déclamations tonnantes ou
emportées.
Donc, un beau jour, le jeune orateur alla si loin dans ses
mouvements et ses emportements, que la hotte se détacha de
l'arbre, et que le pauvre Grégoire tomba par terre comme un
nouveau Michel Morin, dont la chute fut si lamentable. De
brancha in brancham degringolat atque facit... Pouff ! On devine
aisément le reste.
Telle est la véridique histoire que nous avons recueillie, en
1847, à Blâmont, de la bouche d'un digne ecclésiastique, M.
l'abbé Mangin, qui la tenait lui-même du vieux curé d'Ogéviller,
dont Grégoire enfant avait pris les leçons. Sera-ce, pour le
lecteur, assez de garanties ?
Puisqu'il est aujourd'hui question d'ériger une statue à
Grégoire, ne penserait-on point qu'il serait à propos de le
représenter huché dans sa hotte, ou tombant à l'improviste du
cerisier ? Ce tableau, ce semble, ferait très-bien pour
l'ornementation d'une place de Lunéville.
(Gazette de l'Est.)
Jeudi dernier, M. Duhaut,
cultivateur à Halloville, revenait en voiture de Frémonville. Le
cheval s'emporta. M. Duhaut voulut descendre pour arrêter
l'animal, mais il tomba si malheureusement que les deux roues de
droite du véhicule lui passèrent sur le corps. Il eut la cuisse
gauche cassée. On le reconduisit à son domicile où il reçut les
soins de M. le docteur Mayeur, de Blâmont.
On annonce de Blâmont au
Courrier qu'un ancien notaire du canton a quitté son domicile,
voilà déjà quelques semaines, en annonçant sa rentrée pour le
soir, sans qu'on l'ait revu depuis. Il avait continué à
s'occuper de placements de fonds pour les campagnards qui
commencent à s'inquiéter de cette trop longue absence.
Vendredi après-midi, M.
Dufour, cultivateur à Repaix, sortait de Blâmont, monté sur sa
voiture attelée d'un cheval. Il avait avec lui les enfants de M.
Nicolas, pâtissier à Blâmont. On ne sait par suite de quelle
circonstance, le cheval mal dirigé entraîna la voiture contre un
des arbres qui bordent la route. Dufour fut si violemment
projeté à terre qu'on le releva évanoui et la tête tout
ensanglantée ; les enfants de M. Nicolas avaient heureusement
été jetés dans un pré et n'ont aucunement été blessés.
M. Dufour a reçu les soins de M. le docteur Mayeux qui, malgré
la gravité de la blessure, est assuré de le-sauver.
Le nommé Joseph Boiteux,
journalier à Barbas, était occupé à refendre des planches pour
le compte de M. Bernard, lorsque tout à coup la scie circulaire
le saisit par la manche de sa blouse et entraîna la main droite,
qui fut coupée net à environ trois centimètres au-dessus du
poignet.
M. Mayeur, docteur en médecine à Blâmont, qui lui a donné les
premiers soins, a jugé nécessaire l'amputation de l'avant-bras.
Est-ce un communiste que
Jean-Baptiste Henriquel, cordonnier, demeurant à Blâmont ?
Toujours est-il qu'il veut avoir sa part du gibier que d'autres
paient à chers deniers. C'est pour cela que, sous prétexte de
promenades de santé, il se plaît à tendre des lacets à lièvres
dans la foret de Grandseille. Cela ne fait pas l'affaire du
garde particulier Toussaint, de Domêvre, ni du brigadier Cropsal,
de cette même commune. Ayant trouvé, dans un affreux engin, le
cadavre d'un pauvre lièvre, ne s'avisèrent-ils pas de faire
faction autour et de mettre la main sur le braconnier, qui
supputait déjà dans son esprit ce que lui rapporterait sa proie
! Sa prise lui a rapporté deux mois de prison et deux cents
francs d'amende. De leur côté, les agents de l'autorité ont reçu
50 fr. de la Société de répression du braconnage.
M. l'abbé Pescher, curé de
Vého, a été condamné par le juge de paix de Blâmont à sept jours
de prison pour mauvais traitements envers des enfants.
M. Pescher en appellera sans doute de ce jugement.
Un incendie a dévoré une
meule de paille appartenant à M. Frédéric Marchai, cultivateur à
Blâmont. Les pertes s'élèvent à 300 fr. Non assurées.
La cause en est due à un imprudent fumeur qui, voulant allumer
sa pipe, avait été se placer derrière la meule, pour se mettre à
l'abri du vent.
Vicinalité [...] Considérant
qu'il existe une inégalité évidente entre l'importance des
services des circonscriptions voisines de Blâmont et de Cirey
dont la première comprend 32 communes alors que la seconde n'en
compte que 7 ; qu'il importe de mettre un terme à cette
situation préjudiciable à la marche du service, les cinq
communes d'Ancerviller, Halloville, Harbouey, Montreux et
Nonhigny, sont, en ce qui concerne le service vicinal,
distraites de la circonscription de Blâmont et rattachées à
celle de Cirey.
Un tramway de Blâmont à
Lunéville. - On s'occupe beaucoup en ville, dit l'Eclaireur,
d'un projet de tramway de Blâmont, se dirigeant sur Lunéville.
La demande de concession doit être déposée au conseil général
par un ingénieur.
On pourra également, plus tard, faire traverser la ville à ce
tramway et le prolonger jusque Einville.
L'importance de ce projet ne peut échapper à personne.
A son audience du 7 mars, le
tribunal de Lunéville a rendu son jugement dans une affaire qui
dure depuis fort longtemps et a mis en émoi tout le canton de
Blâmont.
Le nommé Stingre, ancien notaire à Blâmont, a été condamné pour
abus de confiance à 2 ans de prison et 500 fr. d'amende.
Le délinquant se trouvant à l'étranger a été condamné par
défaut.
M. Wormser, marchand de
bestiaux à Blâmont, la victime de l'accident survenu à la gare
de Nancy il y a trois mois, a survécu à ses horribles blessures
; il a subi avec un plein succès l'amputation d'un bras et d'une
jambe, et une opération chirurgicale très douloureuse au pied
droit. C'est grâce aux bons soins de M. le docteur Bernheim, et
aussi à un tempérament robuste que M. Wormser
a guéri aussi rapidement. M. Wormser sortira prochainement de
l'hôpital civil ; pendant tout le temps qu'il y a passé, sa
famille ne l'a pas quitté. Jour et nuit, ses deux frères et sa
femme se relayaient à son chevet. L'infortuné mutilé ne s'est
pas trop affecté de sa situation et il s'estime encore heureux
d'avoir conservé la vie. (Impartial)
Malgré ses horribles mutilations, M. Wormser est maintenant en
parfaite santé ; il commence à marcher.
Pendant le traitement qu'il a subi, M. Wormser n'est pas resté
seul un instant ; tous les membres de sa famille, à tour de
rôle, se sont relayés à son chevet. C'est, sans aucun doute,
cette constance et sa robuste constitution qui l'ont sauvé.
Le grand air, la vie de famille et l'affection des siens feront
le reste.
M. Wormser est retourné à Blâmont où il jouit de l'estime
générale. (Impartial).
M. Wormser. - M. Wormser, la
victime de l'accident survenu le 27 décembre dernier à la gare
de Nancy, est sorti vendredi dernier de l'hôpital civil après
sept mois de traitement. M. Wormser a subi avec succès trois
amputations. Un seul bras lui reste entier ; la jambe gauche a
été amputée au-dessus du genou et le pied droit a été coupé en
partie.
Dans la nuit du 6 au 7
courant, des malfaiteurs inconnus ont mutilé treize arbres
fruitiers, estimés 600 fr., au préjudice du garde champêtre Remy
Royer, de Blâmont.
Querelles de femmes. - Dans
une querelle qui a eu lieu le 16 courant, entre les femmes
Houart
et Masson, toutes deux de Blâmont, la femme Houart a lancé un
arrosoir à son adversaire qui se trouvait dans sa cuisine ; elle
manqua son but mais atteignit le jeune Masson, âgé de 14 mois,
assis au milieu de la chambre.
M. le docteur Hanriot, qui a donné les premiers soins à
l'enfant, n'a pas encore pu se prononcer sur la gravité de la
blessure.
Chien enragé. - Le 20
novembre, le nommé Emile Boileau, garde-champêtre à Igney,
rencontra, à environ cent mètres dudit village, un chien qui
paraissait atteint d'hydrophobie ; il lui asséna aussitôt
quelques coups de bâton qui l'eurent bien vite tué, car il était
déjà à bout de forces.
M. Mangenot, vétérinaire à Blâmont, qui a fait l'autopsie de ce
chien, a déclaré qu'il était atteint de la rage.
Deux chiens de la localité qui avaient été mordus par lui ont
été immédiatement abattus.
Expulsion. - La gendarmerie
de Blâmont a refoulé jusqu'à la frontière du département de
Meurthe-et-Moselle une bande de bohémiens qui stationnaient dans
la rue principale du village d'Ogéviller.
Dégâts causés par la grêle. -
Les dégâts causés par la grêle dans les différentes communes du
département commencent à être connus. Voici une liste de
plusieurs communes avec les chiffres des pertes supportées par
chacune d'elles : Blâmont, 31,400 fr.; Barbas, 67,710; Blémerey,
15,450 fr.; Ohazelles, 2,860 fr.; Saint-Martin, 33,570 fr.;
Verdenal, 9,700 fr.; Marainviller, 800 fr.; Thiébauménil, 6,584
fr.; Manonviller, 121,600 fr.; Bénaménil, 16,375 fr.; Seicheprey,
17,000 fr.
On écrit de Deutsch-Avricourt,
le 9 août, au Lorrain :
« La petite ville de Blâmont est en émoi, et à juste titre ; la
banque Mézières vient de fermer ce matin et a suspendu ses
paiements. Tout le monde est dans la consternation. On attend
des nouvelles à chaque instant. Les bruits les plus
contradictoires circulent en ville ; on dit que le directeur de
la Banque est allé déposer son bilan à Nancy, et se tenir à la
disposition du procureur de la République. On dit encore que
deux banques succursales de Blâmont, celles de D... et S..., ont
aussi suspendu leurs paiements. A bientôt, de plus amples
nouvelles.
» Au dernier moment, on appose les scellés. »
Le passif de la faillite Mézières est, dit-on, de 5 millions et
l'actif de 3 millions.
Sur le passif, il y aurait 3 millions de dépôts. Aussi la
consternation est grande à Blâmont et dans les environs.
M. Mézières s'est mis à la disposition de M. le procureur de la
République à Lunéville.
La place de Nancy n'est pas atteinte, paraît-il, par cette
catastrophe ; mais plusieurs établissements de petites villes en
souffriront.
Repaix. - Une rixe a eu lieu,
à la sortie du bal, au moment de la fête patronale, entre le
cultivateur Lidviller, 21 ans, et la demoiselle Boubel, 21 ans,
demeurant à la ferme Duchamp, écart de Blâmont. La lutte a été
rude, car les coups de pied et les coups de parapluie n'ont pas
été ménagés, dans cette esclandre scandaleuse.
Le notaire M. Thouvenel, de
Blâmont, a été arrêté lundi à Novéant et conduit à la prison
d'Ars-sur-Moselle. M. Thouvenel, une des victimes de la faillite
Mézière, avait disparu de Blâmont depuis quelque temps et se
tenait caché chez une vieille dame de connaissance à Gorcy. Il
fut reconnu, ces jours derniers, par un marchand de vin de
Dieuze, qui avait déposé chez lui une somme assez ronde. Le
marchand de vin, après s'être fait délivrer un mandat d'arrêt à
Metz, est venu faire procéder à l'arrestation du notaire au
moment où ce dernier revenait d'une petite 'excursion. Il était
temps, le lendemain, M. Thouvenel devait se mettre en route pour
l'Espagne en compagnie de la vieille dame.
(Lorrain.)
Blâmont. - D'après la rumeur
publique, une pauvre femme, âgée de 72 ans, la veuve Toubhans,
était séquestrée par son fils et sa belle-fille à Blâmont. La
gendarmerie s'est rendue au domicile de cette femme qu'elle a
trouvée dans une chambre n'ayant ni jour ni air, et qui était
fermée à clef. Cette clef était entre les mains du fils, qui,
sur l'injonction de la gendarmerie, a ouvert la porte. En voyant
les gendarmes, la recluse s'est élancée vers eux, en disant : «
Ah ! mes pauvres messieurs ! »
Des déclarations de la veuve Toubhans, il résulte que cette
femme est enfermée depuis près de six semaines, qu'elle n'a pour
nourriture qu'un peu de pain et d'eau, qu'on lui a retiré son
matelas de crin, qu'on a remplacé par des sacs en grosse toile.
Une enquête judiciaire est ouverte.
Blâmont. - Un incendie a
éclaté chez M. Schœb, aubergiste et boulanger. Aussitôt
combattu, le sinistre n'a causé que pour 100 fr. de dégâts, tant
au plancher qu'à la chaudière de la boulangerie.
Affaire Mézière. - Samedi, M.
Mézière, ancien banquier à Blâmont, a été extrait de la prison
de Lunéville et conduit, entre deux gendarmes, à la gare, pour
être dirigé sur Nancy.
Le parquet général interjette appel à minima du jugement
prononcé par le tribunal de Lunéville.
Blâmont. - Un incendie a éclaté dans un hangar de M. Marchai,
cultivateur, et a causé pour 730 fr.de dommages dans les
récoltes et dans l'immeuble. Ce hangar est à 600 mètres de
Blâmont, sur le chemin d'Autrepierre. La cause de ce sinistre
est inconnue.
Mme Aubry, décédée à Domêvre-sur-Vezouze
le 9 avril dernier, à légué par testament : 1° Au bureau de
bienfaisance de Blâmont, une propriété d'un revenu d'environ 300
fr. à distribuer aux nécessiteux ; 2° A la fabrique de l'église
de Blâmont, une autre propriété d'un revenu à peu près égal,
pour être employé à des services religieux, à entretenir son
monument funéraire au cimetière de Blâmont où elle est inhumée
et à d'autres bonnes œuvres.
Accident mortel. - Les suites
d'une chute malheureuse viennent de plonger dans la désolation
une honorable famille de Blâmont, Lejeune Emile Laurent, âgé de
24 ans, était allé, le 17 avril dernier, se promener avec
quelques camarades à Saint-Martin et à Herbéviller. A la sortie
de Domèvre, vers 9 heures du soir, les amis de Laurent le
laissèrent en arrière. Celui-ci, qui était à cheval, fit une
chute inexplicable et fut projeté sur la route où il resta une à
deux heures sans connaissance. Revenu à lui par suite de la
fraîcheur, il put remonter sur son cheval qui était resté sur
les lieux, et revint à Blâmont.
Une blessure qu'il avait à la tête ne lui paraissait pas grave,
mais dès le 19 une forte fièvre produisant le délire se déclara.
Après des alternatives de mieux, il expirait hier au grand
désespoir de ses parents.
(Meurthe).
Vého. - M. Clasquin, 70 ans,
propriétaire, a été trouvé mort dans les champs, à la suite
d'une attaque d'apoplexie.
Election de Blâmont
M. d'Hausen vient d'adresser aux électeurs du canton de Blâment
la lettre suivante :
« Messieurs les électeurs,
» Grâce à la pression administrative si puissante en notre
canton ; grâce aux calomnies et aux excitations d'une parole
d'autant plus coupable quelle est officielle, la passion
politique a fait taire, une fois de plus, dimanche 18 décembre,
la grande voix des intérêts méconnus.
» Toutefois, sur nos 32 communes, 14 ont gardé ou reconquis leur
majorité conservatrice, 6 l'ont presque atteinte.
» En seize mois, les conservateurs ont gagné encore près de 100
voix, tandis que leurs adversaires en perdent plus de 150.
» Les républicains ont présenté un candidat agricole et ils ont
dû compter sur l'appoint de la population non agricole du canton
pour le faire réussir. Leur majorité, naguère, encore de 800
voix, est aujourd'hui réduite à 240.
» Ouvriers de la bonne cause, nous pouvons constater avec
confiance, sinon sans tristesse, de pareils résultats : le bon
sens public, laissé libre, nous en eût donné dès maintenant de
plus décisifs. Tels qu'ils sont, ils ne sauraient justifier
aucun découragement ; car le nouveau progrès réalisé hier,
nous garantit pour demain le triomphe des idées que nous
défendons au nom de la justice et de la vérité.
» En terminant, je remercie cordialement mes amis de leur
concours actif et dévoué ; je leur exprime toute ma
reconnaissance pour leur appui chaleureux : il m'a été d'autant
plus précieux que la lutte fut plus déloyale.
« D'Hausen.
» Sainte-Marie-Blâmont, 19 décembre 1887. »
M. d'Hausen nous adresse la lettre suivante :
« Sainte-Marie-Blâmont, 26 décembre 1887.
» Monsieur le Rédacteur,
» Je vous serais obligé de vouloir bien, dans un prochain
numéro, rectifier les résultats suivants du scrutin du 18
décembre.
» Nonhigny m'a donné 56 voix contre 6, et Chazelles 22 voix
contre 6 à M. E. Cuny. De tels témoignages de confiance obtenus
malgré tout dans ces communes, comme dans toutes celles où l'on
me connaît plus particulièrement, me sont trop précieux pour que
je ne tienne pas à les mettre en lumière. Ils confondent, en
effet, les calomniateurs républicains que nous avons vus à
l'œuvre : la
sentence du tribunal, dont on pourrait sans doute rendre ceux-ci
justiciables, ne saurait les flétrir davantage.
« Veuillez, Monsieur, agréer l'expression de mes sentiments très
distingués,
» D'Hausen. »
Arrestation. - Le 11 janvier
courant, les douaniers de Repaix et de Blâmont, sous la conduite
de leur capitaine, M. Paillousse, ont poursuivi 4 fraudeurs dans
la plaine, près de Blâmont, par un temps affreux. Leurs peines
ont été couronnées de succès par l'arrestation d'un
contrebandier et la saisie d'environ 150 kilog. de tabac.
Nous avons aussi le regret
d'apprendre la mort de M. et Mme Collesson, des Sallières, près
Blâmont. Mme Collesson est décédée, il y a quelques jours, à
l'âge de 81 ans, et son mari, souffrant depuis longtemps, âgé de
84 ans, l'a suivie dans la tombe quatre jours plus tard.
Nos plus sympathiques condoléances à la famille qui est
doublement éprouvée.
Nonhigny. - Un chien inconnu,
suspect d'hydrophobie, vient d'être tué à coups de bâton, par le
sieur Guérin, berger, qui voyait le dangereux animal rôder à
l'entour de son troupeau. Le vétérinaire de Blâmont, M. Mangenot,
a constaté la rage dans ce chien mort.
Blâmont. - En traversant la
rue de Gogney, M. Chopard, receveur des postes à Igney-Avricourt,
a glissé sur le pavé du caniveau, et dans sa chute il s'est
fracturé la jambe droite. Il a reçu les soins de M. le docteur
Zimmerman.
Domêvre-sur-Vezouze. - M.
Tannette, entrepreneur à Lunéville, est accidentellement tombé
du haut du clocher de l'église, en voulant redresser la croix
qui est au sommet. Dans cette chute, il s'est fracturé plusieurs
côtes, et il a reçu de graves lésions internes. Il a reçu les
soins de M. le docteur Hanriot, de Blâmont. ,
Outrage à la gendarmerie. - Le sieur François Marchand, âgé de
45 ans, né à Verdenal, aubergiste, a été arrêté par les
gendarmes de la brigade de Blâmont pour outrages envers la
gendarmerie dans l'exercice de ses fonctions. Marchand devait
être interrogé par les gendarmes sur un coup de poing porté à M
Gustave Houillon, cultivateur à Verdenal, et à propos de quoi
une enquête avait été ordonnée. M. Marchand s'était refusé à
donner des renseignements sur les faits signalés et il a outragé
les gendarmes qui l'avaient fait venir à la caserne pour
l'interroger plus facilement. Il a été mis à la disposition de
M. le procureur de la République qui l'a fait écrouer à la
maison d'arrêt de Lunéville.
Encore les passeports.
On nous écrit de Blâmont, 12 juin :
« Monsieur le Directeur,
» Je prends la liberté de recourir à votre obligeance bien
connue, pour obtenir par la voie de l'Espérance de nouveaux
renseignements sur la question des passeports, laquelle n'est
pas suffisamment élucidée, au moins pour les habitants des
petites villes.
Précisons : 1° Moi, habitant Blâmont, et Français par option, je
veux faire un voyage en Alsace; à qui dois-je m'adresser pour
l'obtention du passeport ? Si c'est à la Préfecture de Nancy,
dois-je m'y rendre en personne, ou suffit-il d'adresser ma
demande par écrit ? Et dans l'un ou l'autre cas, quelles sont
les pièces à fournir à l'appui ? Dois-je désigner l'endroit ou
les endroits où je compte me rendre ? Ou bien le passeport me
donne-t-il droit de parcours dans tout l'empire allemand ?
» Ma femme se proposant à son tour un voyage en Allemagne,
puis-je prendre un seul passeport, servant à tour de rôle pour
la femme et pour le mari ?
» 3° L'administration française n'a-t-elle pas encore consenti à
délivrer gratuitement ses passeports ?
» Je vous serais extrêmement obligé, Monsieur le Directeur, de
vouloir répondre à ces questions, dans vos colonnes, le plus tôt
possible ; cela rendra service à beaucoup de personnes, car
toutes ces questions sont autant de problèmes que chacun
s'adresse et que nul ici ne sait résoudre.
» Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, etc., etc. »
Réponses - 1° Il faut s'adresser à la Préfecture.
2° Il n'est pas nécessaire de se présenter soi-même. Il suffit
d'accompagner la demande écrite, ou faite verbalement par une
autre personne, d'un certificat du maire donnant le signalement
du demandeur, et son certificat d'option pour les optants. Pour
les autres Français, un document officiel constatant leur
nationalité.
3° Quant aux endroits qu'on veut visiter, il sera bon de les
désigner dans la Note qu'on enverra à l'ambassade d'Allemagne
avec le passeport français. On y ajoutera des explications sur
le motif du voyage.
4° Le passeport n'est exigé que pour l'Alsace-Lorraine. Un
Français peut aller à Cologne et même à Berlin, sans être muni
de ce papier.
5° Si la femme voyage avec le mari, un seul passeport suffit,
mais à condition d'y mentionner les deux voyageurs. La femme
voyageant seule a besoin d'un passeport spécial, et, pour
l'obtenir à la Préfecture, de l'autorisation du mari.
6° La gratuité du passeport - côté des Français, - est promise,
et- vient d'être votée.
Sapeurs-pompiers. - Par
décret en date du 5 juillet 1888, ont été nommés :
1° Dans la compagnie de sapeurs-pompiers de Blâmont, MM.
Delablaye, capitaine ; Pierson, lieutenant ; Moîtrier,
sous-lieutenant.
[...]
La gendarmerie de Blâmont a
dressé procès-verbal contre M. Dieudonné, propriétaire à Barbas,
dont le chien a été surpris chassant un lièvre dans la plaine.
M. Dieudonné n'a pas de permis de chasse. Ni, sans doute, son
chien non plus.
Blâmont. - Des escroqueries
pour la somme de 161 fr. 50 ont été commises, au préjudice des
époux Pérouff, facteur-chargeur à la gare, par deux alsaciennes,
vraies ou fausses, l'une se disant la veuve Wachtel, l'autre la
dame Kohler, qui ont séjourné un mois à Blâmont. Ce sont la mère
et la fille. Celle- ci est partie pour Paris, sans acquitter ses
dettes. La mère, retenue en gage à Blâmont, a dit : « J'ai une
pension de deux mille francs, que mon beau-frère me fait. Il
habite Berlin, et il est très ami avec M. de Bismarck. » Quel
fonds de vérité y a-t-il dans ces paroles si singulières ? »
Nécrologies. - Nous avons le
regret d'apprendre la mort de M. Mathis de Grandseille, ancien
capitaine d'artillerie, ancien maire de Blâmont, ancien
conseiller général, chevalier de la Légion-d'Honneur, décédé à
Blâmont dans sa 85e année.
M. Mathis de Grandseille était un homme loyal, charitable, qui a
rendu de grands services au canton et à la ville de Blâmont.
Nous prions la famille d'agréer nos respectueuses condoléances.
M. Mathis de Grandseille.
Voici les belles et touchantes paroles qui ont été prononcées,
vendredi, par M. P. Michaut. sur la tombe de M. Mathis de
Grandseille :
« Messieurs,
L'homme de bien qui vient de terminer sa longue carrière, a tenu
parmi vous une trop grande place pour qu'une voix amie ne
s'élève pas, en ce moment suprême, interprète des sentiments
d'une population qui perd, à la fois, le citoyen le plus
éminent, le bienfaiteur le plus infatigable, le guide et le
conseil le plus éclairé et le plus bienveillant.
Né dans cette petite ville de Blâmont, il y fit ses premières
études et ne la quitta que pour recueillir des succès qui lui
ouvraient à 18 ans les portes de l'Ecole polytechnique.
Le jeune officier d'artillerie avait devant lui une belle, noble
et séduisante carrière. Compagnon d'armes et ami des Lamoricière
et des Bosquet, il recevait la croix des braves dans un temps où
on ne la prodiguait pas.
Mais le devoir parla plus haut que l'ambition légitime du
soldat, et il comprit, après avoir perdu son père, que sa place
était ici.
C'est ainsi que, depuis près d'un demi-siècle, il est rentré au
berceau de tous les siens pour y vivre modeste, utile, aimé de
tous, faisant revivre ces souvenirs d'un temps lointain, où
l'héritage des vertus des ancêtres se transmettait d'âge en âge
et dans le même lieu, sans qu'aucune souillure vînt jamais
ternir l'honneur d'un nom respecté.
Qui de vous n'a connu cet homme excellent qui, jusqu'à sa fin,
demeura jeune, malgré son grand âge, et chez qui l'on ne vit
faiblir ni la bienveillance, ni la sérénité, ni cet abord
encourageant pour les humbles et pour les timides, ni la sûreté
de son jugement et de ses conseils.
Où est-il celui qui eut jamais à souffrir ou à se plaindre de
lui ? Il était l'ami de ceux qui souffrent et il faisait le bien
simplement et sans ostentation
Qui ne se rappelle ce dévouement à son pays, à la cité dont il
était le chef, dans les temps douloureux où l'ennemi dictait ses
exigences, et où, refoulant et comprimant les sentiments qui
s'agitaient dans son cœur de vieux soldat, il sut garder son
calme et sa dignité, inspirant le respect au vainqueur ?
Blâmont, cette avant-garde de la France, exposé à toutes les
charges, à toutes les misères de l'invasion, lui dut de
traverser cette terrible crise sans y succomber.
Je ne rappellerai pas les services rendus à son pays dans toutes
les questions intéressant son développement et sa prospérité,
soit comme fondateur de la Compagnie du chemin de fer de Cirey
dont il devint le président, soit comme conseiller général. Je
m'arrête, ce n'est ni le lieu, ni l'heure de se souvenir qu'il y
a chez les peuples des crises où l'homme le plus digne subit la
loi commune de l'ingratitude.
Mais j'ai le droit de dire que, s'il fut un jour méconnu par le
courant aveugle de la politique, il ne cessa jamais d'être aimé
de tous pour sa charité, estimé pour son patriotisme et la
fermeté de ses convictions, comme pour sa fidélité aux nobles
traditions de sa famille.
Il s'est endormi dans le Seigneur, léguât aux siens une mémoire
immaculée, des exemples à suivre, des devoirs à remplir ; ils
n'y failliront pas.
Qu'il repose en paix ! »
Libéralité. - A l'occasion de
la mort de M. Mathis de Grandseille, ancien maire de Blâmont,
ancien conseiller général, sa veuve a fait don au bureau de
bienfaisance de 500 francs comme dernier témoignage de son
dévouement pour la ville de Blâmont.
Don. - Mme veuve Mathis de
Grandseille qui a déjà fait don au bureau de bienfaisance de
Blâmont de la somme de 500 fr., à l'occasion de la mort de son
mari, vient encore de remettre entre les mains du maire une
somme de mille francs qui devront être versés à la caisse de
l'hospice de cette ville en souvenir du vif intérêt que M.
Mathis de Grandseille prenait à la prospérité de cet
établissement hospitalier.
Victime. - Le nommé L'Huillier,
Adolphe, manœuvre à Blâmont, était occupé samedi matin, 20
avril, à conduire un cheval attelé à un tombereau au bord de la
Vezouze, quand en reculant le cheval et le tombereau sont tombés
accidentellement dans la rivière qui était très profonde à cet
endroit.
L'Huilier n'écoutant que son courage s'est jeté a l'eau pour
porter secours au cheval, quand subitement pris d'une congestion
(il venait de déjeuner), il n'a plus reparu à la surface.
Son fils qui travaillait près de lui a appelé au secours, et le
cadavre du pauvre malheureux n'a pu être retiré qu'après une
demi-heure de recherches. Le cheval plus heureux que le
conducteur est sain et sauf. Tous les efforts faits pour
rappeler L'Huillier à la vie ont été infructueux et le docteur
Hanriot arrivé sur les lieux une demi-heure après l'accident n'a
pu que constater le décès.
L'Huillier avait 52 ans. Ii était estimé à Blâmont.
Acte de probité. - Le jeune
Victor Thirion, âgé de 6 ans, domicilié à Blâmont, venu à Nancy
avec ses parents pour les fêtes de Pentecôte, a trouvé, rue des
Quatre-Eglises, un porte-monnaie contenant 23 fr. 50, qu'il a
remis entre les mains de la police où il est à la disposition du
propriétaire. Cet acte de probité de la part d'un enfant de cet
âge fait grand honneur à lui et à ses parents.
Tentative de suicide. - La
nommée Marguerite Barot, femme Méon, âgée de 52 ans, domiciliée
à Blâmont, a cherché à mettre fin à ses jours en se pendant à
une poutre du plafond de sa cuisine. Son fils, Charles Méon, âgé
de 20 ans, tailleur d'habits, pénétra à ce moment dans
l'habitation. En apercevant sa mère pendue, il appela à l'aide
un voisin, M. Dubois, qui accourut et coupa la corde.
L'asphyxie n'était pas complète et M. Zimmermann, docteur en
médecine, put la rappeler à la vie.
La femme Méon était en état d'ébriété au moment où elle résolut
de se tuer. On ignore les causes de cette détermination.
Suicide en prison. - Le nommé
Brachmann, 43 ans, originaire de Niederbronn, domestique, s'est
pendu dans la prison de Blâmont, où il avait été provisoirement
enfermé pour vol de deux foulards.
Double tentative de suicide.
- Mme Poirot, ménagère, domiciliée à Blâmont, rentrait à son
domicile, vers onze heures du matin, lorsqu'elle vit que le feu
venait de se déclarer dans le plafond de sa cuisine. Elle monta
aussitôt au premier étage et, aidée par quelques voisines,
parvint à ouvrir la porte du logement des époux Portier. Ceux-ci
étaient couchés chacun dans un lit. Ils paraissaient ivres et,
au milieu de la chambre, achevait de se consumer du charbon de
bois placé dans une marmite. C'était ce récipient qui avait mis
le feu au plancher.
Quelques seaux d'eau eurent raison du commencement d'incendie,
et l'air, en pénétrant dans la chambre, eut bien vite ranimé les
époux Portier.
Jules Portier, manœuvre, est âgé de 50 ans; sa femme, née
Victorine Renard, est âgée de 48 ans. Ils ont déclaré tous deux
qu'ils étaient résolus à mettre fin à leurs jours, pour échapper
à d'odieuses poursuites d'un parent par alliance.
Tous deux avaient bu de l'eau-de-vie, avaient allumé le réchaud
et s'étaient couchés.
La personne désignée par les époux Portier a déclaré à la
gendarmerie que les accusations portées contre elle étaient
inexactes.
Nécrologies. - Mme Batelot
est décédée à Blâmont le 8 mai dans sa 90e année. Mme Batelot
était fille de M. Dufays, qui a longtemps administré
l'arrondissement de Château-Salins. Elle mettait libéralement sa
grande fortune au service de toutes les bonnes œuvres qui
recouraient à sa générosité.
Blâmont. - Un inconnu a
mutilé 14 cerisiers sur le chemin de Harbouey, ce qui occasionne
à la ville un préjudice de 35 fr.
Blâmont. - M. Bellot,
journalier, a porté plainte contre un couvreur, qui aurait jeté
des excréments sur la tête de son jeune fils, âgé de 13 ans, qui
passait dans la rue, et qui aurait eu toute la figure
indignement barbouillée de cette matière infecte.
C'est par suite de discussions, que l'inculpé aurait exercé
cette misérable vengeance.
Blâmont. - Le 27 août, un
terrible orage a passé sur Blâmont. Il s'est déchaîné un furieux
ouragan, qui a renversé des cheminées, cassé ou déraciné des
arbres, culbuté des hangars, enlevé les carreaux à des fenêtres
et les tuiles à plusieurs toits de maisons. On n'osait plus
sortir des logis, car la circulation aurait été dangerereuse
pendant cette tempête redoutable. On évalue à 35,000 fr. les
dégâts occasionnés dans la ville. Il n'y a eu, fort
heureusement, aucun accident de personnes.
Blâmont. - Dans la nuit du 28
au 29 octobre, plusieurs malfaiteurs se sont introduits dans les
tanneries de MM. Hertz, à Blâmont; ils commençaient à y dérober
du cuir quand le garde de nuit Martin, s'étant aperçu de quelque
chose, s'empressa d'aller prévenir ses patrons.
Ceux-ci accoururent à leurs magasins, armés chacun d'un fusil.
Ils parvinrent à saisir un de ces voleurs qui est, dit-on de
Richeval.
On ne désespère pas toutefois, de mettre la main sur le reste de
la bande.
Distraction. - Ces jours
derniers, une brave femme d'Embermenil, accompagnée de deux
bonnes commères de Vého, se rendait à Blâmont par le chemin de
fer. Vous pensez bien que dans le compartiment les langues
allaient leur train. Le trajet n'était pas très long et l'on
avait beaucoup d'histoires à raconter. On arrive à Avricourt ;
on descend, on attend le train pour Blâmont ; les langues
tournent et tournent ; on monte dans le premier convoi venu, et
la conversation continue.
Tout à coup, on entend crier : Emberménil ! Nos trois commères
interrompent leur conversation, stupéfaites, et n'en pouvant
croire leurs yeux. Elles s'étaient trompées de train, et étaient
revenues sur leurs pas, croyant aller à Blâmont. L'une d'elles,
qui était citée en justice de paix, a été condamnée à 16 fr.
d'amende par défaut.
Blâmont. - Un incendie a
éclaté, par l'appareil à gaz, dans la taillanderie appartenant à
M. le baron d'Hausen. On a pu l'arrêter promptement, mais il y a
eu des dégâts pour 1,200 fr.
La gendarmerie de Blâmont a ouvert une enquête sur différents
vols d'argent, commis au préjudice de M. Chatel, vannier à Vého,
à qui l'on a volé une somme de 190 fr. qui était placée dans une
armoire, et de M. Chaton à qui on a dérobé une pièce de 10 fr.
qui était placée dans un porte-monnaie.
UN HOMME BRULÉ VIF.
Un cadavre recouvert d'effets presque complètement brûlés, et
ayant un trou au-dessus de l'œil gauche, a été trouvé dans un
fossé bordant le chemin d'intérêt commun entre Vého et Domjevin.
Il était couché sur le dos et sur la glace. Il était
complètement rôti, et il ne restait que les souliers.
Sur la glace de ce fossé, large de quatre-vingts centimètres
environ et sur une longueur de huit mètres, on a remarqué, en
plusieurs endroits, des cendres provenant des vêtements brûlés
et une assez grande quantité de gouttes de sang.
Sur la berge et à neuf mètres du cadavre, on a trouvé un
mouchoir de poche brûlé en plusieurs endroits, une blague à
tabac et une pipe.
M. le maire de Domjevin, qui accompagnait la gendarmerie de
Blâmont dans ses constatations, a déclaré qu'à vingt mètres
environ en suivant le chemin vers Vého, on avait trouvé uue
casquette en drap et un sac en cuir, dans lequel il y avait un
porte-monnaie contenant 8 fr. 20, et qu'on lui avait remis ces
objets, lesquels ont été reconnus pour appartenir à un sieur
François Alison, maçon à Pettonville.
Le fils et le gendre de ce dernier, prévenus aussitôt, se sont
rendus sur les lieux et ont déclaré que le cadavre carbonisé
était bien celui du sieur François Alison, âgé de 64 ans, parti
le 13 décembre courant de son domicile, à 7 h. 1/2 du matin;
pour aller à Vého chercher du travail.
M. le docteur Henriot, ayant visité le cadavre, a constaté qu'il
portait un trou au-dessus de l'œil gauche, provenant très
probablement d'une chute, d'où le sang a coulé, et c'est ce qui
explique les gouttes qui se trouvaient sur la glace. Ou suppose
qu'Alison, quelque peu pris de boisson, a mis le feu à ses
vêtements en voulant allumer sa pipe et que, raidi par le froid,
il n'a pu parvenir à l'éteindre. II est alors tombé sur la
glace, où il est mort asphyxié.
Des renseignements recueillis près de la demoiselle Marie Cuny,
âgée de 18 ans, couturière à Vého, il résulte que, lorsqu'elle a
passé sur ce chemin, le 13 du courant, vers 5 heures du soir,
elle a aperçu Alison sur la berge, qui tournait la main autour
de la poche droite de son pantalon, d'où sortaient des
flammèches rouges et de la fumée. Effrayée, elle s'était
éloignée, et après un parcours de 80 mètres, elle s'était
retournée et avait vu cet homme entouré de flammes ; mais, se
croyant en présence d'un acrobate, qui avait joué quelques jours
auparavant à Domjevin, elle avait supposé que celui-ci faisait
des tours pour lui faire peur.
M. Charlier, mécanicien à la
taillanderie de Blâmont, a eu, accidentellement, le doigt majeur
de la main droite saisi et brisé dans un engrenage de la machine
à vapeur.
Harbouey. - On écrit à l'Est
républicain :
« Hier, 6 mars, dans la matinée, un chien de chasse portant un
collier sans plaque, s'est introduit dans cette commune après
avoir roulé, paraît-il, déjà plusieurs de ses congénères, et est
entré dans la maison de M. Zabé, maire de la localité, qui le
chassa. Le chien est rentré et a mordu la petite Aline Zabé ; le
père, aux cris poussés par son enfant, est accouru de suite, et
a emmené celle-ci immédiatement à Blâmont au docteur Hanriot,
qui lui a donné les soins nécessaires.
« Aussitôt après l'accident, on a fait abattre le chien, dont
l'autopsie a été faite par M. Mangenot, médecin-vétérinaire, qui
lui a reconnu des symptômes de rage. Je crois qu'il serait
prudent de faire enfermer les chiens pendant un mois. »
Blâmont. - Il a été volé à
Mme veuve Oharton, négociante, un grand nombre de marchandises
de bazar, estimées 109 fr.
Ce vol est imputé à une ménagère, habitant la commune de Repaix.
Acte de probité. - On écrit
de Blâmont à la Dépêche :
« Vendredi dernier 17 courant, un jeune clerc de notaire de
Blâmont était chargé par son patron de déposer une somme d'une
certaine importance au bureau de l'enregistrement. Arrivé chez
M. le receveur, notre futur tabellion s'aperçut qu'il avait
perdu un billet de 1,000 fr.
» En toute hâte, il revint sur ses pas, en proie à une grande
émotion. Fort heureusement, M. Dupays, facteur de ville, en
faisant sa tournée vit le précieux papier qui s'étalait au
milieu de la rue et s'empressa de le remettre à son légitime
propriétaire.
Rendons hommage à la probité de notre facteur, qui n'en est pas
à son premier acte.
Une trombe. - On écrit de
Cirey au Progrès que la trombe d'eau qui s'est abattue dimanche
dernier sur Blâmont, Cirey et les localités voisines, de 7 à 11
heures du soir, a été d'une violence extrême.
Un mur de soutènement du chemin de grande communication n° 21, à
la Vendée, s'est écroulé ; les chaussées des rues sont
désagrégées et les égouts de la ville presque complètement
obstruées. Les caves de certaines maisons ainsi que des rez de
chaussée ont été inondées.
L'orage a également sévi à Blâmont. La pluie tombait par
paquets. Un mur de soutènement, entre Barbas et Blâmont, a été
renversé.
A la suite des pluies torrentielles tombées pendant l'orage, la
Vezouze a débordé.
Mort subite. - M. Pierre
Poucher, âgé de 55 ans, militaire en retraite à Blâmont, était
allé chercher du bouillon chez M. Bellot, lorsque tout à coup il
s'affaissa. On releva le malade et on le transporta à son
domicile où il mourut en arrivant. Le décès est attribué à la
rupture d'un anévrisme.
Voleur arrêté. - Mardi
dernier, deux individus de passage à Blâmont, un étameur
ambulant et le domestique d'une dentiste, entraient chez la dame
Catherine Denis, femme Perouff, aubergiste, et se faisaient
servir successivement quatre petits verres d'eau de vie.
Pendant une absence que fut obligée de faire la femme Perouff,
tous deux quittèrent l'auberge, l'étameur sortit le dernier.
A son retour, Mme Perouff s'aperçut qu'une mesure en étain,
qu'elle avait à sa cuisine, avait disparu, ainsi qu'un
porte-monnaie contenant 33 fr. et un petit sac en toile bleue,
dans lequel se trouvait une somme de 11 fr. 40 en monnaie
blanche et en monnaie de billon.
Les gendarmes, prévenus, finirent par trouver l'étameur
ambulant, couché sur l'herbe, à quelque distance de la ville.
Interroge, il déclara se nommer Jean Menaux, mais nia le vol ;
malheureusement pour lui, quand on le fouilla, on trouva sur lui
tous les objets dérobés.
Actuellement, il attend à Lunéville le verdict de la justice.
Herbéviller. - M. Cherrier,
vannier, en revenant de Blâmont est tombé de voiture, et les
roues du véhicule lui ont passé sur le corps, en lui fracturant
quatre côtes du côté gauche.
On l'a transporté à l'hôpital de Blâmont, où M. le docteur
Zimmermann lui a donné ses soins.
Il est à craindre que le blessé n'ait aussi quelques lésions
intestinales.
Domjevin. - MM. Marange et
Moser, journaliers, ont porté plainte contre un coquetier, qui
aurait enlevé de leur maison 2 portes, 2 volets et une fenêtre,
le tout estimé 50 fr., et qui leur aurait dérobé aussi la somme
de 50 fr.
Cette plainte est contredite par l'inculpé, qui nie le vol
d'argent, et qui explique par ces raisons valables l'enlèvement
des portes et fenêtres de la maison qu'il a vendue aux
plaignants, par contrat fait chez M e Crépin, notaire à Blâmont.
Leintrey. - M. Jacques,
maréchal-ferrant, revenait vers sept heures du soir, de Blâmont.
A environ un kilomètre de Leintrey, il fit la rencontre de deux
individus qui s'approchèrent de lui, lui demandèrent: « La
bourse ou la vie », puis le frappèrent de nombreux coups de
pieds et le renversèrent sur le sol. M. Jacques, qui était armé
d'un bâton, se releva et se défendit avec énergie. Il réussit à
mettre ses agresseurs en fuite.
La gendarmerie d'Igney Avricourt a ouvert une enquête.
Blâmont. - On écrit à l'Est
républicain :
« Le 26 janvier, M. Reinstadler, pharmacien, allait dans son
jardin et constatait à sa grande stupéfaction, que la partie
inférieure d'un corps humain émergeait de la neige recouvrant
encore le sol.
» Dans son respect de l'autorité, il envoya prévenir M. le juge
de paix. Ce dernier se rendit immédiatement sur les lieux.
» De l'enquête faite par ce magistrat, il résulte que la victime
serait un nommé Béna, mort de congestion cérébrale, ainsi que
l'a constaté M. le docteur Hanriot, aussitôt appelé.
» On suppose qu'il s'est égaré et qu'il a cherché à gagner les
premières maisons de Blâmont. Mais, après avoir traversé la
rivière, il a été saisi par le froid. Ses forces l'ont abandonné
à l'endroit où son corps a été retrouvé. »
Nécrologie. - On annonce de
Blâmont, que M. Vanier, notaire en cette ville, et suppléant du
juge de paix, est mort subitement jeudi, vers huit heure» du
matin.
Accident. - M. Colin,
voiturier à Blâmont, traversait cette localité, conduisant une
voiture, lorsqu'un jeune enfant, âgé de 2 ans, Camille Aubry
qu'il venait de dépasser, tomba sur la chaussée et roula sous
les roues de la voiture.
Aux cris poussés par l'enfant, M. Colin arrêta sa voiture, mais
le jeune Aubry avait été atteint par une roue et avait le bras
droit fracturé.
- On écrit de Blâmont :
« Mercredi dernier, à 6 h. du soir, un violent orage s'est
abattu sur notre ville, la grêle a dévasté la moitié des
récoltes, les vignes, qui promettaient une belle vendange, ont
été fortement endommagées, les houblonnières aussi ; mais sur
les territoires de Verdenal, Chazelles, Autrepierre et Gondrexon,
cela a été pour ainsi dire entièrement saccagé ; la population
des campagnes est dans la désolation la plus complète, ayant
fait une maigre récolte de fourrages, elle comptait se rattraper
sur les grains, mais l'espérance cette fois, était encore vaine.
»
Tentative de vol dans deux
églises. - Le 16 courant, vers cinq heures du matin, le sieur
François Lartisant, maréchal ferrant et sonneur de cloches à
Gondrexon, étant allé sonner l'Angélus, remarqua que quatre
carreaux d'un vitrail peint avaient été brisés.
Supposant que des voleurs avaient pénétré dans l'église, il
regarda dans l'armoire où sont renfermés les vases sacrés et
constata que rien n'avait été dérobé. Le ou les voleurs, qui en
voulaient probablement aux troncs, n'en ayant pas trouvé dans
l'église, se sont retirés sans rien emporter.
La même nuit, c'est-à-dire la nuit de dimanche à lundi, une
tentative semblable a été faite à l'église de Chazel. Trois
carreaux d'un vitrail ont été brisés; le grillage en fil de fer
servant à protéger ce vitrail, a été arraché; mais rien n'a été
dérobé dans l'église.
La gendarmerie de Blâmont, prévenue, a ouvert une enquête ;
mais, malgré les recherches les plus actives, elle n'a pu
jusqu'ici découvrir les auteurs de ces tentatives criminelles.
Blâmont. -M. Malgras, garçon
brasseur chez M. Baumgarten, eu faisant sa tournée dans les
communes, a eu sa voiture projetée sur le sol, à l'entrée du
village de Montreux. Il a reçu deux plaies au côté gauche et de
fortes contusions.
Blâmont. - Il paraît, dit un
de nos confrères, que la taillanderie connue sous la raison
sociale : Les fils de Mme Batelot, va cesser tout travail à
brève échéance. Les propriétaires, dont M. d'Hausen, ont décidé
qu'en l'état actuel, à moins de transformation de l'outillage,
les bénéfices seraient trop minimes.
Les ouvriers seront donc congédiés les uns après les autres.
Une bande de bohémiens. - Le
25 avril, raconte l'Eclaireur, M. Charlier, garde-champêtre à
Hudiviller, recevait, à une heure de l'après-midi, sur la route
nationale, près du village, trois voitures de nomades dont les
trois chevaux dételés pâturaient les talus de la voie. Comme
cette pâture est louée, M. Charlier fit des observations et
demanda quel était le propriétaire des chevaux. A quoi un des
lascars répondit : « Va-t-en ! évadé de cimetière. »
Le garde-champêtre retourna au village chercher M. Bézagué,
adjudicataire de la pâture; et comme il revenait avec lui, les
nomades avaient rattelé et se disposaient à partir. Charlier
saisit par la bride le dernier cheval et, exhibant sa plaque,
enjoignit au conducteur de s'arrêter. Alors, un garçon d'une
quinzaine d'années lança une pierre au garde-champêtre qui fut
blessé à la lèvre.
Toute la bande s'en mêla, hommes et femmes, à coups de pierres
et de fouet, on lâcha les chiens aux jambes du garde qui fut
mordu. Il dut faire le coup de poing et se dégagea avec l'aide
de M. Bézagué. Les agresseurs prirent la fuite du côté de
Xermaménil.
M. Charlier alla de suite prévenir la gendarmerie de Lunéville
qui se mit à la chasse des bohémiens. Ils furent rejoints à 6
heures du soir à Fraimbois et quatre d'entre eux furent mis en
état d'arrestation. Ce sont les nommés Victor Belinsky, 37 ans,
demeurant à Blâmont ; son fils, âgé de 15 ans ; Melchior Naniot,
39 ans, sujet belge ; Aimé Bilz, 24 ans, né à Remiremont.
Belinsky, dont le cheval avait été saisi à la bride par le
garde, a soutenu qu'il ne connaissait pas le caractère officiel
du garde et qu'il avait pris sa plaque pour un porte-monnaie.
Blâmont. - Un petit hangar en
bois, estimé 100 fr., et appartenant â M. Dubois, charretier, a
été détruit par un incendie. Ce hangar était situé dans le
jardin du propriétaire.
On impute le sinistre à la malveillance d'une personne suspecte
qu'un garçon épicier a vu rôder autour de l'habitation.
Blâmont. - M. Pierreville,
âgé de 18 ans, apprenti menuisier, s'était rendu à la frontière
avec plusieurs de ses camarades. A son retour il fit la
rencontre de Jacob Metzger, domestique à Gogney, qui, étant
légèrement pris de boisson, leur offrit des cigares. Un des
camarades de Pierreville lui prit le paquet de cigares et se
sauva. Metzger ayant couru à la poursuite de ce jeune homme, M.
Bertrand, âgé de 18 ans, soldat au 1er zouaves, en congé chez
ses parents, le poussa et le fit tomber au bas du talus. M.
Pierreville, pour s'amuser, tira plusieurs coups de revolver La
gendarmerie a dressé procès-verbal à M. Pierreville, pour port
d'armes prohibé, et à M. Bertrand, pour violences.
Découverte d'un squelette. -
On a trouvé, dans un verger appartenant à M. Duhaut, habitant
Harbouey, un squelette humain enterré à une profondeur de 40
centimètres.
On soupçonne que ce squelette est celui d'un soldat russe inhumé
en 1815.
Le docteur Hanrion, de Blâmont, estime, en effet, que
l'inhumation doit remonter à une époque difficile à déterminer,
mais déjà ancienne.
Blâmont. - On vient d'arrêter
en flagrant délit de vol Juliette Laval, 15 ans, qui a dérobé
aux époux Fongond, capitaine en retraite, 3 paires de
chaussures, valant 16 fr.
Blâmont. - Un vol d'une somme
de 358 francs a été commis aux domicile et préjudice de la veuve
Vouaux, aubergiste à Gogney, cette somme était renfermée dans un
porte-monnaie placé dans le tiroir de la table de nuit de la
chambre à coucher. La veuve Vouaux a constaté à 4 heures 1/2 du
soir la disparition de cette somme qui s'y trouvait encore à 11
heures du matin.
On ignore l'auteur de ce vol audacieux.
Blâmont. - La Vezouze est
montée lundi, en six heures, de 0 m. 22. Elle atteignait mardi
matin, à 7 h. 1/2, 1 m. 82, La hausse continue. La pluie a
cessé. Le vent tourne au Nord-Est.
Legs de bienfaisance. - Mme
veuve Lambert, née Anne-Joséphine Gœury, en son vivant rentière
à Lunéville, a fait notamment les dispositions suivante» :
« Je donne 3 000 fr. à l'hospice de Blâmont, pour la rente être
employée à l'entretien de ma chapelle du cimetière. Je prie les
religieuses de la tenir propre et d'y mettre quelques fleurs.
» Je donne 1,000 fr. aux pauvres de Blâmont; je charge les
religieuses de l'hôpital de les leur distribuer.
» Je donne 1,000 fr. pour habiller les enfants pauvres de
l'hospice. Cette somme sera remise à la sœur qui les soigne. »
|