Blamont, 15 avril. Un
militaire qui rejoignait son régiment se trouvant en retard de
quelques jours, et craignant pour lui de fâcheuses conséquences,
a mis fin à son existence en se noyant dans la Vezouze, près de
Domèvre.
On nous écrit du département
de la Meurthe :
« L'élection de M. Boulay, à Lunéville, est due en partie aux
louables efforts des électeurs de la ville de Blâmont : dix-neuf
d'entre eux, sur vingt-cinq, ont voté pour le candidat
indépendant. Mais c'est surtout aux électeurs qui professent le
culte Israélite que nous devons savoir gré de leur persévérance
et du zèle qu'ils ont déployé dans cette circonstance : ils
avaient mis cinq voitures à la disposition de leurs concitoyens.
Nous ne devons pas oublier les jeunes gens non électeurs: ils
n'ont cessé de travailler cette élection, et se sont montrés
dignes d'exercer les droits électoraux que leur refuse une loi
faite au profit d'un petit nombre de privilégiés. La nomination
de M. Boulay doit être appréciée en ce sens, qu'elle a abattu
une coterie qui depuis long-temps, avait le monopole des
élections dans cet arrondissement. »
[Metz] Un homme, originaire
de Blamont (Vosges) sorti depuis peu du service militaire dans
le 5e régiment d'artillerie, s'est brûlé la cervelle, avant-hier soir, dans la rue d'Alger. Il a été porté à cette fatale
résolution par la préférence qu'accordait à un de ses rivaux une
fille de cette rue.
On nous écrit de Blâmont
(Meurthe) :
« Le 14, un sinistre affreux a eu lieu dans la commune de
Foulcrey (arrondissement de Sarrebourg). Le feu a pris, par
imprudence, dans l'habitation d'une femme qui allait cuire du
pain. Il était cinq heures du soir, et à neuf heures, 39
maisons, 46 ménages presque tous de cultivateurs étaient brûlés
ainsi que l'église. Tout ce que les bâtiments renfermaient est
incendié : ce sont les plus grosses maisons du village.
Heureusement que la plupart d'entr'elles et l'église étaient
assurées par la Compagnie générale : mais peu de mobiliers et de
récoltes se trouvaient dans le même cas. Ce sera donc, en fin de
compte, une perte immense pour la malheureuse population de
Foulcrey.
FAITS DIVERS,
Un jour de cette semaine, dans un village du canton de Blâmont
(Meurthe), le fossoyeur, ayant à préparer une fosse dans le
cimetière, trouva un squelette parfaitement conservé. Il
remarqua avec surprise qu'il avait encore toutes ses dents. À
l'instant, le village en est instruit, et tous les souffreteux
de chaque sexe d'accourir; on prie le fossoyeur de briser les
maxillaires pour en extraire les dents, parce qu'on croit, dans
ce pays, que le plus sûr talisman pour se préserver ou se guérir
des maux de dents, c'est de porter sur soi une dent d'un mort
dont la denture a été parfaite. Ce fut bientôt avec fureur qu'on
se disputa les dépouilles du cher défunt. On a vu des personnes
d'une certaine instruction conserver deux dents avec une
étreinte obstinée, et refusant de les partager avec ceux qui
arrivaient trop tard.
Le fossoyeur a manqué d'esprit, sans quoi ils les aurait mises à
l'enchère; peut-être en aura-t-il l'idée une autre fois. Le
remède carminatif est distribué entre bien des personnes qui ne
doutent pas de son efficacité.
O superstition ! quand disparaitras-tu des campagnes?
(Impartial.)
Dans la nuit de dimanche a
lundi dernier, rapporte L'Eclaireur, de Lunéville, d'audacieux
voleurs se sont introduits dans la remise et l'écurie de M.
Gaureigt, rue d'Alsace, et ont emmené deux chevaux et une
voiture avec une certaine quantité de marchandises, après avoir
vidé quelques bouteilles de sirop. Un voisin a entendu atteler
et sortir la voiture, mais il a pensé que c'étaient les garçons
de la maison qui partaient un peu plus tôt que d'habitude.
La voiture et les chevaux ont été retrouves à Blâmont où ils
avaient été ramenés, après avoir franchi la frontière
prussienne. Les voleurs, se doutant qu'on les poursuivait,
avaient, paraît-il, été obligés d'abandonner sur la route les
chevaux qui, fatigués de la veille, surmenés et déferrés, ne
pouvaient aller plus loin.
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