6 janvier 1931
Une femme brûlée vive à Blâmont
Blâmont 5 janvier. - De notre correspondant particulier :
Un pénible accident causant la mort d'une jeune femme, s'est
produit samedi dernier, à la maison maternelle de Blâmont.
C'est bers midi que Mlle Curé Yvonne 23 ans, femme de service à
la maison maternelle, faisait fondre de la cire à l'aide d'un
fer chaud au-dessus d'un récipient contenant de l'essence,
lorsque, par une circonstance encore inconnue, l'essence prit
feu et se communiqua aux vêtements de la jeune femme qui,
suffoquée par les flammes, ne devait pouvoir demander du
secours. Elle tenta vainement de saisir un tapis de table pour
s'enrouler dedans, hélas ! le feu allait également dévorer le
tapis.
Ce pénible accident ne devait avoir aucun témoin, et au moment
où les secours arrivèrent; la malheureuse victime n'avait plus
que quelques lambeaux d'étoffe qui adhéraient à sa chair.
Transportée à l'hôpital de Nancy et, bien qu'ayant conservé
toute sa connaissance, Mlle Curé, malgré des soins empressés,
devait expirer dans la matinée du 4 janvier. 29 janvier 1931Un violent incendie cause un demi-million de dégâts
Blâmont, 28 décembre. - Hier, 27 janvier, vers 8 heures du
matin, par des circonstances encore inconnues, le feu a pris
naissance au premier étage des Grands Moulins de Blâmont, dont
M. René Scheffer est propriétaire.
En l'espace de quelques minutes, le feu trouvant un aliment
facile dans une quantité de sacs et de farine, s'est communiqué
rapidement à toutes les machines.
Malgré la rapidité des secours apportés par la compagnie de
sapeurs-pompiers, sous les ordres du capitaine Martin, des
lieutenants Moyen et Trabac, avec l'aide efficace de la
population et de la moto-pompe de la maison Bechmann l'intérieur
des moulins fut anéanti. Seuls les magasins de côté où se
trouvait enfermée une quantité importante de blé et de farine,
fut préservé du sinistre.
Les dégâts s'élèveraient à plus d'un demi-million. 6 mars 1931Une femme tuée dans un accident d'automobile
Blâmont, 5 mars. - De notre correspondant particulier :
Un pénible accident d'automobile s'est produit hier, vers 17
heures, à proximité du village de Gogney. Sur la demande d'un
ami, M. Béné Jules, charpentier à Bertrambois, décidait de se
rendre à Fromeréville. Dans la voiture qu'il conduisait, avait
pris place également sa dame, née Goublaire.
Arrivés à destination, ils résolurent de prolonger leur voyage,
jusqu'à St-Georges. Ils revenaient de cette localité, lorsqu'ils
croisèrent une automobile. A la suite d'une manoeuvre
involontaire de la personne assise à côté de lui, M. Béné bloqua
sur place sa voiture. Sous cet effort, Mme Béné, qui avait pris
place derrière eux, fut projetée en arrière et donna de la tête
violemment sur un montant du clapot.
On la transporta de suite, dans un état comateux, chez M. le
docteur Thomas, qui lui administra spontanément les premiers
soins, mais, malgré tout, elle expira presque aussitôt des
suites d'une fracture du crâne. Elle n'était âgée que de 50 ans
et avait contracté mariage le 14 février dernier. On devine la
douleur du mari.
28 mars 1931
Un cycliste se jette dans une automobile
Blâmont, 27 mars. - De notre correspondant particulier.
Cet après-midi, vers 16 heures, un grave accident s'est produit
à Domèvre.
Georges Thévenet, domestique de culture descendait à bicyclette
la rue d'Autrepierre, lorsqu'il se trouva soudain en présence de
l'automobile conduite par M. André Lanord, entrepreneur à Nancy.
Le cycliste ayant perdu son sang-froid ne songea pas à se servir
de ses freins, et, malgré les efforts faits par le conducteur de
la voiture, pour éviter l'accident, le malheureux Thévenet vint
se jeter en plein dans l'automobile.
Il fut relevé aussitôt et reçut les premiers soins du docteur
Collot, de Blâmont, qui le fit transporter à l'hôpital de
Lunéville. On craint qu'il n'ait une fracture du crâne. 12 avril 1931BLAMONT
Soirée théâtrale, - Nous apprenons avec plaisir qu'un groupe de
charmantes Jeunes filles, à la tête duquel se trouve la non
moins charmante reine de 1930, organise pour les samedi 18 et
dimanche 19 avril, dans la vaste salle de « Bon Accueil » deux
représentations théâtrales au profit des œuvres de bienfaisance
de la ville.
C'est une heureuse idée qu'ont eue ces gentilles demoiselles de
divertir pendant de bonnes heures la population blâmontaise et
des localités voisines. Les répétitions se font journellement en
vue de cette soirée. Nous pouvons dire que nos petites artistes
occasionnelles se révéleront de grand talent dans le rôle qui
est attribué à chacune d'entre elles.
Au programme, se trouvent notamment deux comédies : « L'Héritage
de Mme Palaiseau » et « Erreur fait compte », en 3 actes, qui
seront complétées par une série de monologues et de chants, avec
accompagnement au piano.
Nous donnerons d'ici quelques jours le programme définitif de
cette belle soirée qui ne manquera pas de faire plaisir aux
nombreux admirateurs de l'oeuvre si Intéressante de « Bon
Accueil ».
A « Bon Accueil ». - Le conseil d'administration de l'oeuvre de
« Bon Accueil » donnera une soirée très intéressante à suivre,
le dimanche 12 avril.
Dans le programme, nous relevons : « Eclair-Journal »,
actualités ; « Parce que je t'aime », grand film dramatique ; «
Zigouille maître d'hôtel », comique en deux parties. 14 juin 1931Une mystérieuse affaire d'empoisonnement à Blâmont
Crime ? Erreur ? On ne sait...
(De notre envoyé spécial)
Une affaire d'empoisonnement par des cachets antinévralgiques
passionna actuellement les habitants de Blâmont et de la région.
Elle a causé Une émotion d'autant plus vive qu'elle est bien
mystérieuse et paraît devoir le demeurer.
Voici, d'après les renseignements qu'une enquête personnelle
nous a permis de réunir, dans quelles troublantes circonstances
elle est née :
Les faits remontent à plusieurs mois.
M. Lahoussay, vétérinaire à Blâmont, où il est honorablement
connu et jouit de l'estime générale, employait régulièrement
comme femme de ménagé Mme Charles Gouget, née Odile Dubas, 32
ans, originaire de Parux, et mère de trois enfants,
respectivement âgés de 11, 7 et 3 ans,
Le 13 décembre dernier, vers 14 heures, comme elle revenait
d'acheter de la dentelle dans un bazar voisin, Mme Gouget se
plaignit d'une forte migraine.
M. Lahoussay avait chez lui des cachets antinévralgiques portant
le nom d'un docteur de Paris, il s'en trouvait encore deux au
fond de la boite en carton que lui avait délivrée le pharmacien
; dix avaient été utilisés, déjà. Sur l'invitation de M.
Lahoussay, Mme Gouget prit un des deux cachets restant, l'avala
et partit, Elle se rendit aussitôt chez un commerçant où elle
travaillait également.
Elle s'y trouvait depuis environ un quart d'heure lorsqu'elle
fut prise d'un malaise. Des soins lui furent donnés par une
religieuse de l'hospice, appelée, et on la reconduisit en auto à
son domicile, rue de Domèvre.
Elle devait y expirer à 17 h. 45 exactement, après d'atroces
souffrances.
Pendant ses derniers instants, elle avait parlé du cachet que
lui avait offert M. Lahoussay et déclaré que ce cachet-semblait
avoir provoqué ses souffrances. « Il ne passe pas ; il m'étouffe
», avait-elle dit. Mais ses proches et ses amis n'avaient pas
autrement attaché d'Importance à ses paroles.
On aurait toujours pensé sans doute que la mort de Mme Gouget
avait eu des causes naturelles si, trois semaines plus tard, un
fait troublant ne s'était produit.
C'était un dimanche, vers 19 heures, M. Lahoussay venait de
rentrer en auto de Nancy en compagnie de sa femme, de sa
belle-mère et de son petit-fils. Il avait mal à la tète. Mme
Lahoussay aussi, d'ailleurs. Tout naturellement, il songea à
user de son remède habituel, il prit le dernier cachet que
recélait la boîte. Mais, à peine l'avait-il absorbé qu'il
éprouva de violentes douleurs. Il perdit connaissance, comme sa
malheureuse femme de ménage, Un médecin fut immédiatement appelé
qui ordonna différents médicaments. C'est grâce à la prompte
intervention du praticien que le malade fut sauvé.
La nouvelle, bien vite connue, de ce second empoisonnement,
souleva, bien entendu, un certain trouble.
Ils décidèrent M. Gouget à adresser une plainte au Parquet de
Lunéville. Comme elle restait sans effets immédiats, elle fut
renouvelée. L'inspecteur Antoine, de la police mobile de Nancy,
vint alors effectuer une enquête minutieuse. Il saisit la boîte
en carton qui avait contenu les cachets suspects et d'autres
cachets, de même marque que les premiers, que M. et Mme
Lahoussay possédaient également. Et bientôt, l'exhumation de Mme
Gouget fût ordonnée,
Elle eut lieu, en avril, en présence notamment de MM. J. Colin,
maire de Blâmont; Grillot, juge d'instruction à Lunéville;
Douris, professeur de toxicologie a la Faculté de pharmacie de
Nancy. L'autopsie fut pratiquée sur place, sous une pluie
battante, et les viscères furent prélevés pour être examinés en
laboratoire.
Leur analyse vient de révéler, dit-on, que Mme Gouget a succombé
aux suites d'une intoxication par la strychnine. Aussi, plus que
jamais les commentaires sont nombreux à Blâmont.
Une bonne partie des habitants de la petite ville n'hésitent pas
à dire et à répéter qu'il s'agit d'un attentat. Une main
criminelle et experte aurait substitué à la poudre des deux
cachets antinévralgiques une poudre nocive, et Mme Gouget aurait
été, par un malheureux hasard, la victime de ce forfait.
Mais... que ne dit-on pas ?
D'autres personnes estiment qu'il ne peut être question que
d'une déplorable erreur, imputable sans doute à celui qui
fabriqua les cachets.
M. Lahoussay qui a bien voulu nous recevoir, hier après-midi, ne
sait, évidemment que penser.
Si comme on l'a affirmé à tort, de la strychnine adhérait aux
parois de la boité saisie par l'enquêteur, il est fort certain,
dit-il, que les cachets nocifs auraient été imprégnés eux aussi,
de la poudre redoutable. Dans ce cas, leur saveur amère - on
n'ignore point que la strychnine a un goût très désagréable -
aurait éveillé l'attention de Mme Gouget et de lui même surtout.
D'autre part, si les cachets n'avaient pas présenté tous les
signes de cachets normaux, M. Lahoussay les aurait assurément
détruits.
Quant à M. Gouget, que nous avons vu ensuite, il ne sait rien
d'autre que ce que l'on raconte. Jusqu'à présent, il n'a pas été
avisé du résultat de l'analyse, il attend... Il a sollicité le
bénéfice de l'assistance judiciaire. Les événements futurs lui
dicteront sa conduite.
Crime ? Erreur ? L'énigme reste entière...
Marcel LAURENT. 25 août 1931Un motocycliste se blesse grièvement
Blâmont, 24 août. - De notre correspondant particulier :
Dimanche dernier, vers 18 heures, alors qu'il venait de la fête
de Cirey à motocyclette, M. Cholet René, 24 ans, charron,
domicilié à Gogney, a été pour des causes inconnues, projeté
hors du siège de sa moto et traîné sur une distance de 30
mètres.
Trouvé à environ 50 mètres de la carrière de Frémonville, M.
Cholet, qui était couvert de sang et avait perdu connaissance, a
été transporté à l'hôpital de Blâmont où les premiers soins lui
furent donnés.
Son état s'étant aggravé, la victime qui semblait être dans le
coma fut dirigée sur l'hôpital de Lunéville pour une
intervention chirurgicale. On redoute une fracture du crâne. 9 octobre 1931COUR D'APPEL
C'est un récidiviste... - Le 21 septembre dernier, vers 1 heure
du matin, les gendarmes de Blâmont, en tournée, se trouvaient
près d'Herbéviller, lorsqu'ils aperçurent, sur le bord de ka
route, une motocyclette, un vélo et deux sacs de pommes de
terre. Ils s'approchèrent donc. A ce moment, ils virent deux
individus détaler à toutes jambes. Ils ne purent les rejoindre,
mais il leur fut assez facile de les identifier comme étant
Georges Etienne, 19 ans, manoeuvre, à Domèvre et René
Charpentier, 27 ans.
Appréhendés, Etienne et Charpentier reconnurent que, quand ils
avaient été surpris, ils étaient en train de voler des pommes de
terre. Etienne reconnut que la moto et le vélo avaient été
dérobés par lui à un garagiste d'Héming (Moselle). Pour les
prendre, il était entré dans le garage, après avoir cassé un
carreau. Il les avait sortis successivement, avait caché la moto
dans un petit bois et était rentré à Domèvre sur le vélo.
Charpentier fut condamné à trois mois de prison avec sursis.
Etienne, à huit mois ferme et à cinq ans d'interdiction de
séjour.
Appelant du jugement, Etienne n'y a pas gagné grand'chose. La
Cour a confirmé en effet, car c'est un récidiviste. 3 novembre 1931REPAIX
Accident. - Le 29 octobre dernier, vers 16 heures 30, en
traversant la rue devant la maison de leurs parents, pour se
rendre dans un parc chercher des poulains, l'un des enfants
Claude, le jeune Jean, âgé de 8 ans et demi, fut renversé par
une automobile conduite par M. René Isaac, 29 ans, négociant a
Dieuze (Moselle).
La jeune victime fut ramassée par son père, témoin de l'accident
et conduite à la maison où un docteur de Blâmont fut mandé
d'urgence.
Heureusement, les blessures du jeune Claude ne sont pas graves. 5 décembre 1931Violent incendie
Lunéville. 4 décembre. - De notre correspondant particulier :
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incendie d'une extrême
violence s'est déclaré dans un immeuble appartenant à M. Lucien
Janin de Verdenal
Le feu, qui avait pris naissance dans un atelier de menuiserie,
fit bientôt de rapides progrès et gagna en peu de temps les
engrangements et le corps de logis.
Les pompiers de Verdenal, se rendant compte, par la rapide
extension prise par le feu, au danger couru par les immeubles
voisins et notamment par l'église, décidèrent de faire appel à
la compagnie de Blâmont et à celle de Chazelles.
Grâce à ces secours importants et à la mise en action de
plusieurs moto-pompes, toute propagation du sinistre fut
rapidement enrayée, mais, malgré les efforts des pompiers, tous
les bâtiments appartenant à M. Lucien Janin furent anéantis et
la toiture de la sacristie attenant à l'église fût sérieusement
détériorée.
Les dégâts, très importants, sont couverts par des assurances. 19 mai 1932AVRICOURT
Insultes. - Lemée François, manœuvre à Avricourt, injuriait sur
la voie publique M. Dutour Antoine, conducteur de travaux a
l'entreprise Rangeard.
Les gendarmes de passage lui dressèrent un procès-verbal, pour
tapage injurieux sur la voie publique.
DOMEVRE-SUR-VEZOUZE
Les autos. - Une collision s'est produite, route départementale
no 13, entre deux automobiles pilotées respectivement par MM.
Moitrieux Charles, négociant à Domèvre, et Cuny André,
industriel à Cornimont (Vosges).
Ce dernier, auteur de l'accident, et qui ne suivait pas la
droite de la chaussée, a fait l'objet d'un procès-verbal pour
infraction aux prescriptions du code de la route,
La voiture de M. Moitrieux a subi des dégâts évalués à 700 fr.
environ.
FRÉMONVILLE
Collision d'autos. - M. Charles Marchal, mécanicien à Petitmont,
circulait, le 16 courant, sur le chemin vicinal de Blâmont à
Cirey, avec sa voiture automobile. Dans son véhicule, avaient
pris place MM. Paul Lauber, employé de banque à Cirey, et Faltot
Lucien, boucher à Petitmont.
En arrivant dans la descente de Frémonville, M. Marchal vit
venir en sens inverse une autre automobile. Au moment où cette
dernière opérait le croisement, elle accrocha en passant,
l'avant gauche de la voiture de M. Marchal, lui occasionnant des
dégâts évalués à 1.500 francs.
L'auto tamponneuse a continué sa route en accélérant sa marche,
et le numéro ne put être relevé. Il n'y eut, heureusement, aucun
accident de personne.
Malgré d'actives recherches, le chauffeur fuyard n'a pas été
découvert jusqu'alors.
L'enquête se poursuit. 20 juin 1932Une auto se jette contre un arbre et fait une embardée
Un mort, trois blessés dont deux grièvement
Blâmont, 19 juin. - De notre correspondant particulier :
Un terrible accident d'automobile s'est produit, ce matin, à 8
heures, à 200 mètres du village de Gogney, sur la route
nationale de Blâmont à Strasbourg, causant la mort d'une
fillette de 3 ans et trois blessés, dont deux grièvement.
C'est vers 7 h. 30 que M. Poirson Laurent, agent général
d'assurances, quittant Sarrebourg, pilotant sa voiture, dans
laquelle avaient pris Place Mme Poirson, née Klein, 29 ans, son
épouse ; Jeannine Poirson, 3 ans, sa fille Mme Seneintz, 58 ans,
mère de Mme Poirson, pour se rendre à une fête sportive, qui
avait lieu à Lunéville
La voiture roulait à une allure modérée depuis une demi-heure,
lorsqu'arrivée à 200 mètres du village de Gogney, elle fit, à la
suite d'une rupture d'un essieu arrière, une violente embardée,
pour aller se lancer de coté contre un arbre.
Bien que resté maître de sa direction, malgré toutes ses
tentatives pour redresser, M. Poirson ne put éviter la violence
du choc sous lequel devait être tuée sa malheureuse petite
Jeannine.
Mme Poirson, qui tenait sa petite fille sur ses genoux, a été
immédiatement dirigée sur l'hôpital de Blâmont, en compagnie de
sa mère, Mme Seneintz.
A la suite des soins qui lui furent prodigués, on a constaté que
Mme Poirson porte une fracture à la base du crâne, ainsi que des
contusions multiples. Bien que son état soit grave on espère la
sauver.
Mme Seneintz, qui a repris connaissance, porté de nombreuses
contusions ; son état s'est amélioré et il n'y a plus rien à
redouter pour la suite.
Quant au malheureux conducteur, M. Poirson, qui eu le courage de
ramener sa fillette à la morgue, et de transporter les autres
membres de sa famille à l'hôpital, il ne porte heureusement que
de légères blessure à la tête. 29 juillet 1932BLAMONT
Concours et fête du comice agricole à Blâmont, - Nous informons
MM. les membres du comice agricole de Lunéville que, par
décision du bureau du comice, la date du concours et de la fête
organisés pour le 21 août à Blâmont, sera reportée au dimanche 4
septembre.
En effet, le 21 août, M. Albert Lebrun, président de la
République sera reçu officiellement par la ville de Longwy, à
l'occasion de l'inauguration du monument élevé à la mémoire de
ses morts de la grande guerre.
A cette cérémonie, seront invités, par M. le préfet de
Meurthe-et-Moselle, tous les membres du Parlement, tous les
hauts fonctionnaires, conseillers généraux et d'arrondissement,
ainsi que l'impose le protocole.
C'est en complet accord avec M. le maire de Blâmont qui fut
consulté le premier, que le comice aura le plaisir de recevoir
ses invités quinze jours plus tard.
Remarquons que, le 28 août, est retenu par le comice de Toul et
le concours ardennais de Vittel.
Légion d'honneur. - Nous apprenons avec plaisir par le « Journal
Officiel » du 24 juillet 1932, que la croix de chevalier de la
Légion d'honneur vient d'être décernée, par décret en date du 20
juillet, à notre sympathique et brave concitoyen M. Paul-Louis
Therret, caporal au centre de mobilisation n° 204 vingt-deux ans
de services, cinq campagnes:
Cette croix ne pouvait être mieux attribuée. M. Theret, qui est
titulaire de la médaille militaire, de la médaille de Rhénanie,
inscrit au livre d'or des soldats de "Verdun, a été blessé trois
fois :
Je 23 août 1914, à Badonviller ; le 27 novembre 1914 et le 26
mars 1916, â Verdun.
Appelé, dès le 2 août 1914, Paul Therret qui est titulaire de la
croix de guère avec palme et quatre étoiles, a fait toute la
guerre et a obtenu de nombreuses citations, parmi lesquelles
nous extrairons les passages suivants :
« Cité à l'ordre du C. A. le 25 août 1914 : S'est distingué au
combat de Saint-Laurent ; a fait preuve de courage et de
dévouement en se portant en avant, sous un feu violent de
mitrailleuses, pour enlever et rapporter le corps de son
commandant, mortellement blessé. »
« Cité le 23 août 1914, par ordre de la brigade : Est parti
volontairement en patrouille, pour reconnaître une lisière de
forêt occupée par l'ennemi. »
« Cité le 7 novembre 1914 à l'ordre du corps d'armée : Le
chasseur Therret a fait preuve de courage en restant au combat
de barricade pendant que son bataillon se retournait. »
« Cité le 13 novembre 1914 à l'ordre du bataillon : S'est
distingué en faisant un ravitaillement en munitions à sa
compagnie et en assurant la liaison au combat de Maison-Blanche.
»
« Cité à l'ordre de la division le 25 septembre 1915 à l'ordre
de la division: Participé au groupe franc de son unité, a cerné
un petit poste ennemi et a réussi à ramener deux prisonniers. »
« Cité le 23 avril 1918 à l'ordre du bataillon : A assuré comme
chef de pièce, le ravitaillement de cette dernière sous un feu
violent. Beaucoup de camarades hors de combat ; ne s'est replié
que sur l'ordre de son chef. »
Nous adressons à M. Therret nos félicitations bien vives. 23 octobre 1932BLAMONT
Avis d'enquête. - En exécution d'un arrêté de M, le préfet de
Meurthe-et-Moselle, en date du 14 octobre 1932, le maire de la
ville de Blâmont a l'honneur d'Informer ses administrés qu'il
sera procédé à une enquête de commodo et incommodo sur le projet
présenté par l'Etat français en vue d'installer sur le
territoire de la commune de Blâmont, sur un terrain situé entre
la route Nationale n° 4 et la limite d'emprise de la gare de
Blâmont (A. B. C.), une station de stockage double (360 tonnes)
et de réchauffage de goudron.
A cet effet, M. Adrien Laurent désigné comme commissaire
enquêter se rendra à la mairie de Blâmont les 24 et 30 octobre
1932, de 14 à 16 heures, et y recevra les déclarations des
habitants de la commune sur les avantages et les inconvénients
du projet dont il s'agit.
Le dossier de l'affaire est déposé à la mairie ou les intéressés
pourront en prendre connaissance tous les jours non fériés, de 8
à 12 heures.
Ecole d'Agriculture ambulante. - Le maire informe ses
administrés que l'Ecole d'agriculture ambulante de
l'arrondissement de Lunéville, qui a pour but de donner une
instruction professionnelle aux fils d'agriculteurs qui ne
peuvent passer deux ou trois ans dans une école pratique
d'agriculture, s'ouvrira, pour le canton de Blâmont, dans une
des salles de l'hôtel de ville, dans le courant de novembre.
La durée des études est de quatre mois. La session commence en
novembre et se termine en mars. Les cours qui auront lieu une
fois par semaine, seront entièrement gratuits.
L'enseignement comprend les matières ci-après ; Agriculture,
horticulture, arboriculture, zootechnie hygiène et extérieur du
bétail, économie rurale et droit rural, technologie agricole
arpentage, mécanique agricole et toutes matières intéressant
plus particulièrement les régions dans lesquelles l'Ecole est
appelée à fonctionner.
Des applications et exercices pratiques ont lieu pour diverses
matières.
Des visites dans les meilleures exploitations et industries
agricoles de la région, ainsi que des projections
cinématographiques complètent l'enseignement théorique.
Pour être admis, les élèves doivent être âgés d'au moins quinze
ans et avoir acquis une certaine pratique agricole. Il n'y a pas
d'âge maximum.
Les élève» qui désirent suivre les cours de l'Ecole doivent
adresser le plus rapidement possible leur demande d'inscription
soit à la direction des services agricoles de
Meurthe-et-Moselle, soit à M. le professeur d'agriculture, 9,
place Victor-Hugo, à Lunéville.
GOGNEY
Incendie d'une meule. - Une meule de paille de féveroles, située
dans un parc, sur le chemin de Foulcrey, a brûlé le 18 octobre,
vers midi. Cette meule appartient à M. Lavielle Jules,
cultivateur. Toute idée de malveillance doit être écartée. 2 décembre 1932BLAMONT
Conseil municipal. - Le conseil municipal s'est réuni, le 30
novembre, sous la présidence de M. J. Colin, maire pour
délibérer sur les questions ci-après :
M. le docteur Collot est désigné comme secrétaire et le
procès-verbal de la dernière séance est adopté sans aucune
observation.
Le conseil approuve un traité de gré à gré s'élevant à la somme
de 12.718 francs pour des travaux supplémentaires exécutés par
M. Alini, entrepreneur ;
- Demande l'exploitation d'une coupe extraordinaire de 200 m3
pour l'exercice 1933 ;
- Décide que le marché du vendredi sera ouvert, hiver comme été,
à 8 heures du matin, afin de permettre aux habitants des
localités environnantes d'arriver par les trains du matin ;
- Approuve les modifications apportées au tarif des droits de
place dans les foires et marchés et fixe uniformément à 0 fr. 80
par mètre occupé et 1 fr. 50 pour voiture sans déballage ;
- Décide de modifier l'éclairage à l'extrémité de là rue des
Capucins ;
- Vote un crédit de 780 francs pour l'installation de deux
nouvelles lampes électriques qui seront placées à l'angle de la
ruelle du Bouhot et à l'extrémité de la ruelle des Prés, sur le
pont face à la maison Petit ;
- Vote un crédit de 500 francs pour la distribution de jouets et
friandises aux enfants des écoles pour la Saint-Nicolas ;
- Autorise le maire à faire exécuter un devis en vue de l'étude
pour l'Installation d'une lampe pour l'éclairage public, face au
cimetière ;
- Désigne MM. Charton, A. Laurent et Lartisant comme membres
devant faire partie des commissions chargées de la révision de
la liste électorale ;
- Vote un crédit de 100 francs destiné au comité d'action chargé
d'élever un monument, à Aurillac, à la mémoire du président Paul
Doumer ;
- Fixe au 15 janvier, à 9 heures, le tirage des pâtis communaux
;
M. le maire donne connaissance d'une lettre par laquelle le
comité des « Amis des écoles » fait connaître qu'à la suite de
la liquidation générale des organismes des la Reconstitution
scolaire départementale, un actif se trouve disponible et qu'une
somme de 6.000 francs sera remise à la caisse des écoles. Le
conseil adresse ses félicitations et vifs remerciements au
comité des « Amis des écoles », et charge M. Charton, trésorier
de la caisse des écoles, d'encaisser cette somme.
L'ordre du jour des affaires ne devant être traitées en séance
publique, le conseil se réunit en comité secret, en vue de
délibérer sur différentes demandes d'assistance.
Admet deux demandes d'assistance aux vieillards, ainsi que
plusieurs demandes d'assistance aux femmes en couches. 2 mars 1933Etablissements dangereux insalubres ou incommodes
VILLE DE BLAMONT
Par arrêté de M. le Préfet de Meurthe-et-Moselle en date du 9
janvier 1933, M. Canel, ingénieur en chef des ponts et chaussées
de Meurthe-et-Moselle, demeurant à Nancy, 2, rue du Vieil-Aitre,
et représentant l'Etat français, a été autorisé à installer à
Blâmont, sur un terrain situé entre la route Nationale n° 4 et
la limite d'emprise du domaine de la gare de Blâmont, une
station double de stockage (360 tonnes) et de réchauffage de
goudron, sous les conditions suivantes :
Article premier. - M. CANEL, ingénieur en chef des ponts et
chaussées de Meurthe-et-Moselle, est autorisé aux fins de sa
demande susvisée, sous les conditions suivantes :
Pour atténuer les inconvénients provenant d'évacuations du
goudron réchauffé, le service devra prévoir une large
ventilation permanente des locaux.
Il faudra, en outre, éviter que les déchets de goudron résultant
des déversements accidentels sur le sol, au cours du chargement,
des camions, soient repris et chargés dans le foyer, ce qui est
la source de dégagements fuligineux et nauséabonds.
La station devra être munie de moyens de premier secours contre
l'incendie : extincteurs de bon modèle, dépôt de sable ou de
terre pulvérulente.
Article 2. - L'administration se réserve le droit de prescrire,
en tout temps, toutes autres mesures ou dispositions
additionnelles aux conditions ci-dessus énoncées, qui seraient
reconnues nécessaires à la protection de la santé publique. Elle
se réserve en outre le droit de révoquer la présente
autorisation dans le cas où elle présenterait de sérieuses
menaces de salubrité publique et ce sans que le titulaire puisse
prétendre de ce chef à aucune indemnité ou un dédommagement
quelconque. L'établissement demeurera d'ailleurs soumis à la
surveillance de la police locale.
Article 3. - Tout transfert de l'établissement autorisé sur un
autre emplacement, toute modification importante dans l'état des
lieux, dans la nature de l'outillage, toute extension de
l'exploitation fera l'objet d'une nouvelle demande
d'autorisation.
Article 4. - En cas de contraventions dûment constatées aux
dispositions qui précèdent, la présente autorisation pourra être
retirée, indépendamment des condamnations à prononcer par les
tribunaux compétents. Elle pourra être retirée si
l'exploitation, de la station était interrompue pendant deux
années, sauf, cas de force majeure.
Article 5. - Les droits des tiers sont et demeurent expressément
réservés, afin de faire valoir, devant les tribunaux compétents,
toute demande ou indemnité, en raison du dommage qu'ils
prétendraient leur être occasionné par l'établissement autorisé.
Article 6. - M. le Sous-Préfet de Lunéville, M. l'Inspecteur des
établissements classés dans la circonscription duquel se trouve
la station autorisée, et M. l'Inspecteur départemental des
services d'hygiène sont chargés d'assurer l'exécution du présent
arrêté, dont une ampliation avec le plan des lieux y annexé
devra demeurer dans les archives de la mairie de Blâmont pour y
être communiquée, sans déplacement, à toute personne qui en fera
la demande.
Une copie du présent arrêté sera délivrée sur timbre, au
pétitionnaire, aux frais de ce dernier.
Nancy, le 9janvier 1933.
Pour copie conforme :
Le Maire,
J. COLIN. 15 mars 1933Un motocycliste est grièvement blessé
Lunéville, 14 mars. - De notre correspondant particulier :
Le 11 mars, vers 17 heures, MM. Camille Weislinger et Arthur
Lehé, cultivateurs à Domèvre, conduisaient deux voitures
hippomobiles et se trouvaient à la sortie de Blâmont, à
proximité de la gare de L. B. B., quand ils entendirent une
motocyclette venant derrière eux à vive allure. Le motocycliste,
M. Lucien Bain, demeurant à Domèvre, était à peine à dix mètres
devant les charretiers, que sa machine alla se jeter contre un
arbre, puis se renverser dans le fossé à gauche de la route.
Le motocycliste fut relevé aussitôt et transporté à l'hôpital de
Blâmont, où l'on constata qu'il avait une grave blessure à
l'arcade sourcilière gauche, mais aucune fracture. 20 avril 1933BLAMONT
Vol. - Lazare Callière, commis chez M Lévy, marchand de
bestiaux, a omis de verser à son patron la somme de 57 francs,
produit de la vente du lait.
Il s'est sauvé avec l'automobile de M. Lévy et a été arrêté à
Nancy.
Bris de vitres. - Pierre Helluy, 24 ans, manoeuvre, demeurant à
Barbas, étant pris de boisson, a cassé un carreau dans un café,
le patron ayant refusé de lui servir à boire. 28 avril 1933Tribunal correctionnel [...]
Les mauvais employés. - Macaire au service d'un marchand de
bestiaux de Blâmont, Maurice Collière, 25 ans, a joué différents
tours à son patron.
Il s'est notamment servi de l'auto de ce dernier et a dissipé
une somme de 57 francs qui lui avait été confiée.
- J'espère que votre patron vous a congédié ? interroge le
président.
Collière répond par l'affirmative.
3 mois de prison. 1er septembre 1933Mort du contre-amiral Lafrogne.
Blâmont 31 août. - De notre correspondant particulier :
Le contre-amiral Lafrogne est mort le 31 août, en son domicile,
à Blâmont, à l'âge de 66 ans. Il était commandeur de la Légion
d'honneur, décoré de la croix de guerre américaine, ainsi que de
nombreux ordres étrangers. Souffrant depuis quelques mois, son
état de santé semblait s'améliorer depuis plusieurs jours,
lorsqu'une nouvelle crise survint, pour l'emporter rapidement.
Il était né à Blâmont, le 11 octobre 1867.
Après de brillantes études, tant au collège de Blâmont qu'à
Stanislas à Paris, Henry Lafrogne fut admis dans les cadres de
la marine. Ce fût un chef distingué et un savant. Nous nous
contenterons du reste, de la déclaration d'un spécialiste de
notre marine nationale;
Toute révérence gardée, écrit-il, le contre-amiral Lafrogne peut
être appelé l'homme-canon, ainsi disaient tous les marins, qui
ont servi sous ses ordres. Il est de ceux entre les spécialistes
contemporains français et étrangers, qui s'adonnèrent le plus
passionnément à la science de l'artillerie. S'il est devenu
marin, il est né artilleur ; c'est la définition même de son
existence, Toutes ses facultés ont toujours été tendues vers
l'amélioration du tir naval ; il ne parle que de balistique, et
s'il lui advint de commander des torpilleurs, ce furent là des
erreurs de jeunesse, au cours desquelles il chercha à démontrer
l'infériorité de l'engin sous-marin envers le canon.
La relation de cause à effet sera mise en évidence lorsqu'on
saura que le contre-amiral Lafrogne fut un mathématicien
remarquable. Séduit par les beautés de la théorie des
probabilités, il ne cessa de rechercher les secrets résidant en
l'utilisation des bouches à feu et à rendre connexes pour elles
les qualités de justesse et de précision. Il est des époques où
les idées, visant au progrès d'une science, sont débattues en
divers milieux et sur le point d'aboutir ; il appartient alors à
un savant de les fixer. Le lieutenant de vaisseau Lafrogne eut
ainsi le talent de créer une nouvelle méthode de tir. Le succès
de la méthode fut universel ; son Inventeur récompensé, fut
considéré comme l'émule et l'égal du commandant anglais, Percy
Scott.
Capitaine de frégate à 43 ans, en 1911, il fut nommé chef
d'état-major du contre-amiral Cauchet. Cette collaboration fut
fructueuse au point de vue de l'entraînement de l'armée navale ;
elle eut, à juste titre, une autre suite. L'amiral devint le
grand maître de l'artillerie ; sa renommée le désigna comme
futur amiralissime. Son autorité incontestée, devait, dès lors
servir à la fortune de son chef d'état-major. De fait, ce
dernier, promu capitaine de vaisseau en 1916, fut le capitaine
de pavillon du vice-amiral Gauchet, commandant la première
escadre, et il le suivit dans l'état-major de l'armée.
A l'armistice, l'amiralissime, voulant rétablir le mode
d'instruction du personnel dans le cadre d'avant-guerre,
reconstitua la division des écoles. Il ne pouvait en confier le
commandement qu'au chef qu'il jugeait le plus digne, le
commandant Lafrogne. Cette désignation était une évidente
indication, en vue de l'amiralat.
L'heure de la retraite ayant sonné pour cet officier général,
l'exécution de quelques propositions de son « testament » fut
ajournée. Les candidats qui servirent rue Royale, surent faire
valoir leurs titres ; certains qui avaient annoncé la promotion
du commandant Lafrogne, reçurent les étoiles avant lui. Un
palier survenait ainsi dans la courbe régulièrement ascendante
de sa fortune. Le commandant supporta avec grande sérénité ce
délai supplémentaire, qu'on jugea bon, en haut lieu, de lui
imposer, ainsi que cette autre épreuve qui lui valut de rentrer
dans le rang, en cédant la division à un contre-amiral.
La récompense lui fut décernée au moment même, ou prenait fin sa
période de commandement.
Les brillantes qualités des grands hommes ne vont, pas sans
quelques petits défauts.
Esprit fin, mais mordant le nouvel officier général ne montre
pas dans l'exercice de la parole une clarté, en rapport avec sa
lumineuse intelligence. On dit qu'il ne sait pas assez ménager
ceux qui ne partagent pas ses idées, n'usant point pour les
convaincre, de phrases soigneusement polies et apprêtées. A
considérer sa silhouette trapue, son air plein de bonhomie, sa
démarche calme, on dirait plutôt d'un savant voué aux travaux de
laboratoire, que d'un homme d'action. Les spécialistes lui
reprochèrent, paraît-il, de trop sacrifier au calcul, des
impondérables pour ne rien laisser au hasard dans le rendement
du tir, tandis qu'il reléguerait au second plan, l'art des
évolutions.
Quoi qu'il en soit, ses connaissances spéciales et son esprit
scientifique, ravalent maintenu au premier plan dans
l'organisation de la flotte.
Marcel Vallon, dans un de ses articles, disait de lui : « Dans
l'annuaire apparaît un astre auprès duquel bien des étoiles
pâliront ». Aucune épitaphe, ne saurait mieux convenir à ce
grand serviteur de notre marine.
Nous adressons à sa famille, nos condoléances émues. 10 septembre 1933BLAMONT
Conseil municipal. - Le conseil municipal s'est réuni vendredi
dernier, pour sa session d'août, sous la présidence de M. Colin,
maire.
M. Crouzier, désigné comme secrétaire, donne lecture du
procès-verbal de la dernière séance, qui est adopté.
M. le maire donne connaissance d'une lettre de M. le ministre de
l'éducation nationale en date du 7 août, l'avisant que le projet
d'agrandissement de l'école des garçons a été examiné et
approuvé par le comité des Constructions scolaires et que ce
projet sera subventionné avant le 31 décembre 1933 dans ta
limite des crédits accordés par le Parlement.
Le montant de la subvention évaluée d'après les pourcentages
fixés par les réglemente en vigueur ne pouvant être connu que
fin décembre, le conseil décide d'attendre à cette date pour
prendre les décisions nécessaires en vue des travaux à exécuter.
Le conseil :
Vote un crédit de 4.000 francs en vue de l'achat d'un treuil
supplémentaire à installer à l'abattoir, et autorise le maire à
traiter de gré à gré pour l'acquisition.
Décide de faire entreprendre les travaux nécessaires en vue du
pavage de la cour de l'abattoir, et vote a cet effet un crédit
de 4.500 francs.
Approuve les devis des travaux concernant les travaux de
peinturé à exécuter aux écoles et à l'abattoir, et la remise en
état de ta toiture de l'école des garçons, dont le montant total
s'élève à 9.600 francs.
Vote un crédit de 14.406 francs en vue d'effectuer les travaux
de charpente et de la remise en état de la toiture de l'école
des filles.
Décide de procéder à l'adjudication, le dimanche 10 septembre, à
14 heures, de la salle des fêtes de l'hôtel de ville, en vue de
l'organisation du bal de la fête patronale.
Vote un crédit de 3 500 francs pour les travaux de peinture
exécutés sur les ponts et passerelles.
Approuve différentes délibérations de la commission
administrative de l'hospice et du bureau de bienfaisance.
Vote un crédit de 2.500 francs pour frais d'hospitalisations.
M. le maire donne communication de l'acceptation de Mlle
Prud'homme, de Viterne, ancienne élève de la Maternité de Nancy,
de venir exercer ses fonctions de sage-femme en notre ville, à
partir du 1er octobre. 26 décembre 1933BLAMONT
Avis. - Le maire de Blâmont informe les jeunes gens nés du 1er
juin au 31 décembre 1913 et du 1er janvier au 31 mal 1914 qu'ils
sont invités à se présenter au secrétariat de la mairie dans le
plus bref délai possible, pour réclamer leur inscription sur les
tableaux de recensement et fournir les renseignements qui leur
seront demandés. Les jeunes gens devront se munir du livret de
famille des parents.
Recensement des chevaux. - Les propriétaires de chevaux et
mulets sont informés qu'ils doivent se présenter, à la mairie
avant le 15 janvier prochain, pour en faire la déclaration, sans
aucune distinction ni exclusion et en indiquer l'âge et le
signalement.
Recensement des véhicules automobiles. - Il est rappelé aux
propriétaires de voitures, camions automobiles et motocyclettes
que la déclaration de leurs véhicules doit être faite avant le
15 janvier prochain, au moyen de formules spéciales qui sont à
leur disposition en mairie.
Les véhicules pour lesquels aura été délivré un certificat
d'inaptitude ou d'exemption (tous ceux de couleur jaune), ne
feront pas l'objet d'une déclaration. 4 janvier 1934L'EPILOGUE
d'une mystérieuse affaire d'empoisonnement
La Cour des appels civils de Nancy vient d'étudier une affaire
qui passionna longuement les habitants de Blâmont et de la
région.
Il s'agit d'une singulière affaire d'empoisonnement - vieille de
plus de trois ans - par des cachets antinévralgiques, dans
laquelle une mort est à déplorer.
M. Lahoussay, vétérinaire à Blâmont, et ancien conseiller
d'arrondissement, honorablement connu, employait régulièrement,
comme femme de ménage, Mme Charles Gouget, née Odile Dubas, 32
ans, originaire de Parux, et mère de trois enfants,
respectivement âgés de 11, 7 et. 3 ans.
Le 13 décembre 1930, au début de l'après-midi, elle se plaint
d'une forte migraine. M Lahoussay a chez lui des cachets
antinévralgiques, portant le nom d'un docteur de Paris. Dix déjà
ont été utilisés, mais deux cachets sont encore dans la boîte en
carton, qu'a délivrée le pharmacien. Sur l'invitation de M.
Lahoussay, Mme Gouget prend l'un des derniers cachets, l'avale,
et s'en va pour se rendre chez un commerçant où elle travaille
également.
A peine s'y trouve-t-elle depuis un quart d'heure, qu'un malaise
la prend. Des religieuses de l'hospice sont alertées, elles lui
prodiguent leurs soins. La malheureuse regagne son foyer en
auto, pour y expirer, après d'atroces souffrances, à 17 h. 45
exactement.
Dans, ses, derniers moments, Mme Gouget avait, affirmé que le
cachet pris chez M. Lahoussay avait porté son mal à un point
extrême,
- Ce cachet ne passe pas, il m'étouffe, avait-elle gémi.
Pourtant ses proches et ses amis n'avaient pas attaché autrement
d'importance à ces paroles. Mais trois semaines, plus tard,
éclate un fait nouveau, un fait troublant.
Au retour d'une promenade en auto, M. Lahoussay a mal à la tête.
Tout naturellement il songe à user de son remède habituel et
prend le dernier cachet que recèle la boîte. A peine l'a-t-il
absorbé qu'il éprouve de violentes douleurs. II perd
connaissance. Seule la prompte et l'énergique intervention d'un
médecin lui sauve la vie.
A cette nouvelle, on se trouble ; la mort de Mme Gouget semble
due à des causes rien moins que, naturelles. M. Gouget adresse
une plainte au Parquet de Lunéville. La police mobile de Nancy
se livre à une enquête minutieuse. La boîte en carton, qui a
contenu les cachets, suspecté et d'autres de la même marque que
le premier, sont saisis chez M. Lahoussay. Et bientôt
l'exhumation de Mme Gouget est ordonnée.
Elle a lieu en avril, 1931, en présence de MM. J. Colin, maire
de Blâmont ; Grillot, juge d'instruction à Lunéville ; Douris,
professeur de toxicologie à la Faculté de pharmacie de Nancy.
L'autopsie est pratiquée sur place, sous une pluie battante ;
les viscères sont prélevées pour être examinées en laboratoire.
Leur analyse devait révéler que la femme de ménage avait
succombé aux suites d'une intoxication par la strychnine.
L'émotion à Blâmont, fut à son comble. On disait..., mais que ne
disait-on pas ? Quoi qu'il en soit, l'énigme reste entière,
puisque l'instruction se termina par un non-lieu.
Mais l'affaire se poursuivit sur le terrain civil. Le tribunal
de Lunéville retint la responsabilité civile de M. Lahoussay, et
le condamna à payer 15.0 francs de dommages-intérêts à M. Gouget,
et à servir une rente annuelle de 1.000 francs à chacun des
trois enfants jusqu'à leur dix-huitième année.
Appel fut rejeté de cette décision.
Après plaidoiries de Me Sadoul, qu'assistait Me Goubeaux, pour
la famille de la défunte, et de Me Boulay, assisté de Me
Thiébaut, pour M. Lahoussay, la Cour a maintenu les
dommages-intérêts accordés à M. Gouget, et a accordé 15.000
francs également à chacun des trois enfants. C'est donc la somme
de 60.000 francs que M. Lahoussay aura à débourser. 5 novembre 1934AVRICOURT
Une auto dans un arbre. - M. Humblot Gérard, hôtelier à
Badonviller, se rendait à Avricourt avec M. Schemelef Eugène,
cafetier à Blâmont, lorsqu'un pneu de la voiture éclata.
L'auto alla se jeter dans un arbre. M. Schemelef fut assez
sérieusement blessé au pied droit, et M. Humbert eut des
contusions multiples. La voiture a subi de sérieux dommages.
BLAMONT
Vol d'effets. - M. Stippel Aloïs avait accroché à un arbre un
porte-manteau sur lequel il avait posé ses vêtements. L'arbre
était à proximité de sa voiture. Il s'absenta pour déjeuner,
quand il revint, les vêtements avaient disparu.
Vol d'extincteur. - M. Vuillaume Marcel, garagiste, porte
plainte pour vol d'un extincteur dans son garage. Voleur
inconnu. 19 novembre 1934Incendie au Préventorium de Blâmont
Hier, vers 14 heures, un incendie a éclaté au Préventorium de
Blâmont, au clos Saint-Pierre, propriété de M. de Turckheim.
Aucun accident n'est à déplorer. Tous les enfants sont à la
Maison maternelle de Blâmont et tous sont en excellente santé. 20 novembre 1934L'incendie du Préventorium de Blâmont
Blâmont, 19 novembre. - De notre correspondant particulier :
Nous avons Indiqué hier, qu'un violent incendie s'était déclaré
dans le préventorium de Blâmont, propriété de M. A de Turckheim,
conseiller général.
Le vaste immeuble a été entièrement détruit.
Le feu, dû à un court-circuit, a trouvé un aliment facile dans
les boiseries et plafonds en pichepin verni.
Malgré les secours rapides de la compagnie de sapeurs-pompiers,
l'aile droite du bâtiment ne put être préservée, par suite du
manque d'eau. 1er janvier 1935BLAMONT
Nous apprenons avec plaisir par le « Journal officiel » du 30
décembre, que la croix de chevalier de la Légion d'honneur vient
d'être décernée à M. le docteur Marcel Collot, qui compte vingt
ans de services et quatre campagnes.
M. le docteur Collot, qui avait été blessé et cité, était
titulaire de la croix de guerre.
Nous lui adressons nos vives félicitations. 5 mai 1935BLAMONT
Arrestation. - Jean Dosch, 29 ans, condamné à huit jours, quinze
jours et un mois d'emprisonnement, par le tribunal de Nancy,
pour abandon de famille, a été arrêté pour être écroué à la
maison d'arrêt de Nancy. 24 mai 1935BLAMONT
Société de Tir. - En raison du concours départemental des S. A.
G., là séance de tir prévue pour dimanche prochain 26 mai, est
reportée au dimanche 2 juin.
Vol. - Deux couvertures en laine, placées sur le radiateur de
l'automotrice du chemin de fer départemental de L B. B., ont été
dérobées au garage de Blâmont.
M. François Barret, employé de la Compagnie, conducteur de
l'automotrice, qui s'est aperçu du vol, le 18 au matin, a déposé
une plainte contre inconnu pour un préjudice de 50 francs
environ. Enquête. 6 juillet 1935BLAMONT
Concours de tir scolaire. - Aujourd'hui a lieu au stand des
Marmottes le concours annuel de tir scolaire pour le canton de
Blâmont.
A 14 h. 30, les enfants des écoles du canton assisteront à Bon
Accueil à une séance de cinéma, qui leur sera offerte par la
ville de Blâmont.
23 février 1936A BADONVILLER
Une émouvante réplique à Georg Furst et au caporal Sanktus
Le 16 février, Badonviller s'est retrouvée, comme aux jours des
grandes manifestations patriotiques, entièrement groupée autour
de sa municipalité, dans un magnifique élan de solidarité, de
concorde et de souvenir, au pied de son monument aux morts.
La population, à laquelle s'étaient joints un grand nombre
d'habitants du canton et des villes voisines, était en effet
assemblée pour entendre et applaudir« La Blâmontaise », qui
allait donner la première audition publique de « La Revanche de
Badonviller », que M. André Veil. Ancien combattant, industriel
à Blâmont, a dédiée aux morts et martyrs de la cité.
Le compositeur et Mme André Veil avaient tenu à assister à cette
cérémonie grandiose dans sa simplicité. Ils étaient entourés de
M. Collot, conseiller d'arrondissement ; M. Campion, adjoint au
maire de Blâmont MM. Charton, Crouzier, Maubre, conseillers
municipaux, et une importante délégation des habitants de cette
ville.
Ce fut une minute bien impressionnante quand, après la «
Marseillaise », dans un silence religieux, la Blâmontaise
exécuta d'une façon parfaite ce beau morceau patriotique où
l'auteur a mis tout son coeur et où l'on sent, après la
douloureuse complainte des jours de deuil, les gais accents de
l'allégresse de la victoire, et qui se termine en une émouvante
sonnerie aux morts, clôturée par une finale particulièrement
réussie.
Cette nouvelle marche de Badonviller honore l'auteur et est
réellement digne du but qu'il s'est assigné.
Après cette exécution, une réception eut lieu à l'hôtel de
ville, où un vin d'honneur fut offert à M. Veil et aux
personnalités blâmontaises précitées, ainsi qu'aux musiciens.
Aux côtés de M. Fournier, maire, entouré de MM. Diedler et
Morel, adjoints, on notait MM. Chenu, Gouttin, Jacquot, Lemoine,
Magron Perrette, Friedel, Fulpin, Jacquemin et Pierron,
conseillers municipaux ; MM. Chiaravalli, président du comité
des fêtes ; Fort, commandant honoraire des sapeurs-pompiers ;
Godfroy, sous-chef de musique de « La Céramique » ; de Metz-Noblat,
curé doyen; Rangeard, receveur des postes ; Royer, directeur de
la faïencerie ; Saxe, directeur d'école, et Mme Saxe,
institutrice; Mlles Schaudel, directrice d'école et institutrice
; MM. Thomas, juge suppléant ; Vouaux, secrétaire de mairie ;
Guéry, officier de réserve ; Lacroix, président.. des S. O. R. ;
on remarquait aussi la présence de Mmes Veil, Collot, Crouzier
et Fournier ; M. et Mme Taillibert et M. Spire, de
Val-et-Châtillon ; M. et Mme Kahn, de Blâmont ; MM. Kahn, Stahl
et Villard, de Lunéville, et de nombreuses autres personnalités
de la région.
M. Fournier, maire, lut une lettre d'excuses de M. Fenal,
vice-président du conseil général empêché par une réunion de
famille ; il présenta aussi les excuses de M. Collotte, chef de
musique de « La Céramique », puis il prit la parole en ces
termes :
« Cher monsieur Veil, mes chers collègues, mesdames, messieurs,
« Le conseil municipal, au nom de toute la population, est
heureux de vous saluer ici.
« Vous représentez une accueillante petite ville au long passé
glorieux et historique comme la nôtre, où nous comptons de
nombreux et bons amis, parmi lesquels vous tenez la meilleure
place ; aussi laissez-moi, au nom de tous, vous souhaiter la
plus large, la plus cordiale des bienvenues en vous remerciant
de tout coeur de votre démarche.
« Tout à l'heure, devant le monument élevé par la piété de nos
compatriotes à la mémoire des grands morts et martyrs de
Badonviller, nous avons tous vibré d'émotion en écoutant les
fiers accents de cette belle marche qui porte le nom de
Badonviller et que, par un sentiment qui a touché le coeur de
tous mes concitoyens, vous avez voulu, monsieur Veil, dédier à
nos morts glorieux en témoignage d'admiration et en réplique aux
accents lourds et guerriers de « Badeinveiller marsch »,
composée le soir sanglant du 12 août 1914 par le chef de fanfare
Georg Rust, au milieu de nos ruines fumantes et près des
cadavres de nos compatriotes assassinés.
« Nous avons vibré d'émotion, certes, mais aussi de souvenir,
car, à cet instant, nous avons repassé en mémoire les heures
tragiques et de terreur de cette journée d'août 1914 qui parut
un siècle à ceux qui l'ont vécue et nous nous demandions en
nous-mêmes ce qui, dans l'horreur des fusillades, les sinistres
lueurs des incendies volontaires, le spectacle émouvant des
cadavres de femmes et d'enfants, la plainte des nombreux
blessés, la prière des fils et des mères, le pillage éhonté de
soldats ivres et en fureur, avait pu inspirer les nombreux
auteurs germains de musique et de poésie.
« Car, en effet, après Furst et sa célèbre marche « Préférée »
qui illustre toutes les manifestations guerrières de
l'Allemagne, après le capitaine von Dothmer qui, devant les
feux, du bivouac, ce même 12 août, écrivait une poésie, et nous
citait ; « Ville, belle, perle des « Vosges », le caporal
Sanktus n'a-t-il pas édité un poème que l' « Illustration » a
qualifié « d'échantillon édifiant « de lyrisme, cynique » et que
je ne puis m'empêcher de vous rappeler :
« Comme le ciel sombré s'illumine,
« Malheur à toi, joli Badonviller.
« La colère bavaroise t'a condamné
« Et t'a mué en une mer de flammes.
« Des coquines, chats-tigres féminins
« Se cachaient dans les maisons.
« Le lion bavarois, de sa patte puissante
« Sans pitié, les a jetées sur le sol.
« Vois-tu, là-bas, dans la nuit,
« On les conduit en troupeau, hommes et femmes,
« Hurlant comme des chiens.
« Tes habitants, ô Badonviller.
« Là-bas, les hommes sont collés au mur.
« Les femmes et les filles ont obtenu pardon,
« Comme elles se lamentent, comme elles implorent,
« Pour leurs pères et pour leurs fils.
« Feu ! Les femmes et les enfants crient
« Ceux qu'ils ont aimés ne sont plus,
« Par leur sang, les cadavres de nos braves sont vengés
« Malheur à toi, joli Badonviller.
« Comme je comprends, monsieur Veil vous qui êtes attaché à
Badonviller par les intérêts d'une industrie florissante et par
des sympathies dont nous honorons, connaissant d'une part les
épreuves subies et le sacrifice de nos morts et, d'autre part,
le lyrisme inspiré aux auteurs allemands par le spectacle d'une
ville livrée aux flammes, au massacré et au pillage, comme je
comprends, dis-je, que vous ayiez voulu utiliser vos sentiments
patriotiques d'ancien combattant et vos talents de musicien et
de compositeur pour répliquer paisiblement sans éclat, mais dans
un geste noble qui vous honore au caporal Sanktus et au
lieutenant Furst.
« Aussi laissez-moi vous féliciter sincèrement de la perfection
de votre oeuvre musicale et vous exprimer ma gratitude
personnelle, celle du conseil municipal, de tous mes
compatriotes, pour votre beau geste et pour la délicate audition
de « La Revanche de Badonviller » devant le monument qui porte,
gravé, le nom des victimes que vous avez voulu particulièrement
honorer.
« Je félicite aussi de la parfaite exécution du morceau votre
chef de musique et les exécutant de « La Blâmontaise ». Je les
remercie, ainsi que M. l'adjoint, représentant M. le maire de
Blâmont, mon collègue du conseil d'arrondissement et ami, M.
Collot, mon aimable confrère Jean Crouzier, tous nos collègues
du conseil municipal de Blâmont et les dames qui ont bien voulu
se joindre à l'hommage émouvant rendu à notre cité.
« Et en levant mon verre à la prospérité des deux villes soeurs
; Blâmont et Badonviller, je bois à la santé des dames
présentes, du sympathique auteur M. Veil, à vous tous,
messieurs, et à la République et à la France, toujours plus,
belle et plus unie dans ses enfants. »
Puis M. Veil, en termes élevés et émus, remercia la municipalité
de l'empressement de la population qui donnait son véritable
caractère à cette touchante manifestation. Il indiqua les motifs
qui avaient dicté son oeuvre musicale en témoignage de sympathie
pour la cité martyre et de souvenir pour ses morts glorieux, et
il but à Badonviller et à la France immortelle.
Un concert très applaudi fut ensuite donné par « La Blâmontaise
» et se termina par une nouvelle audition réclamée des
assistants de « La Revanche de Badonviller ».
9 juillet 1936BLAMONT
Police des moeurs. - M. Eugène Chmeleff, débitant, demeurant à
Blâmont, a fait l'objet d'un procès-verbal pour infraction à
l'arrêté préfectoral du 16 juin 1917 sur la police des moeurs. 5 novembre 1936Un cultivateur est tué par un taureau
Reillon, 4 novembre; - Un accident mortel s'est produit ce matin
à Reillon et a plongé la paisible population de cette localité
dans la consternation.
M. Albert Jacquot, ancien maire Reillon, bien connu dans le
canton de Blâmont, se trouvait dans l'écurie de son fils,
lorsqu'un taureau, subitement furieux, le terrassa. La lutte fut
courte ; aux premiers cris poussés par la victime, on accourut,
mais déjà il était trop tard. La bête, d'un coup de corne, avait
défoncé la poitrine du malheureux et la mort fut presque
instantanée.
Un homme est mortellement blessé par un taureau
Lunéville, 4 novembre. - De notre rédaction spéciale :
Nous apprenons le décès, de M. Jacquot, ancien maire de Reillon.
II est mort tragiquement hier matin, à 6 h 30, d'un coup de
corne de taureau, alors qu'il soignait le bétail dans la ferme
de son fils. Blessé au-dessus du sein gauche, une forte
hémorragie se produisit.
M. le docteur Collot, appelé immédiatement, ne put que constater
le décès.
M. Albert Jacquot s'était activement occupé de la reconstitution
de sa commune. Il était chevalier du Mérite agricole.
A Mme Jacquot, à ses enfants, nous adressons nos sincères
condoléances. 31 mars 1937Un grave incendie à Blâmont
Blâmont, 30 mars. - De notre correspondant particulier :
Un sinistré s'est déclaré dans la nuit de lundi à mardi à 21 h.
30 dans un garage des Etablissements de l'Agriculture Lorraine,
gérés par M. Zéliker.
Deux camions, ont été brûlés.
Les causes du sinistre sont inconnues. 15 avril 1937En correctionnelle un témoin meurt à la fin de sa déposition
Lunéville, 14 avril. - De notre correspondant particulier :
L'audience correctionnelle d'hier a dû être suspendue par suite
d'un incident douloureux.
Mme Goeury Jeanne, épouse Maranzano Antoine, sans profession,
âgée de 36 ans, demeurant à Blâmont, 26, rue Victor-Pierre,
était appelée comme témoin dans une affaire de violences et
coups volontaires entre Mme veuve Kech et son gendre M. Dosch.
Mme Maranzano vint à la barre souriante, mais au cours de sa
déposition elle s'arrêta s'excusa se disant émotionnée. Malgré
les prières de MM. le président et le procureur l'invitant au
calme et la priant de se reposer elle termina son exposé.
Soudain dans la salle, pendant les commentaires de M. le
président, une voix dans la salle s'écria « Elle tombe ». La
pauvre femme était étendue dans le prétoire. L'huissier de
service et un avoué la portèrent sur la banquette la plus
proche, et de là à la Chambre de conseil.
L'audience fut suspendue immédiatement. Le docteur Adrian appelé
ne put que constater le décès dû à une crise cardiaque. 15 mai 1937Disparition
Blâmont 14 mai. - De notre correspondant particulier ;
Le jeune Thiry-Vilhem (Marcel-Charles), 12 ans a disparu dans la
soirée du 12 courant, entre Verdenal et Domèvre. Il aurait été
aperçu dans la même journée, à deux reprises vers 15 et 20
heures, à Domèvre-sur-Vezouze. Depuis aucune nouvelle. Au moment
de sa disparition, le jeune Thiry était vêtu d'un tablier noir,
veste beige, culotte de velours et sandalettes en caoutchouc.
Les personnes pouvant fournir des renseignements sont priées
d'aviser soit sa mère, Mme Thiry-Vilhem a Blâmont, soit la
gendarmerie. 21 mai 1937TRIBUNAL CORRECTIONNEL
Fraudes alimentaires. - Idoux Jean, 23 ans, gérant d'épicerie à
Blâmont, a vendu de la crème contenant moins de 30 pourcent de
matières grasses.
Il affirme ne recevoir de la crème que d'une seule personne et
ne la vendre que pour rendre service à ses clients.
Le fournisseur Claudon Charles, 45 ans, cultivateur à Chazelles,
est poursuivi pour avoir livré de la crème ne contenant lors du
prélèvement de l'inspecteur des fraudes que 25 pour cent de
matières grasses.
Me Wibrotte plaide la bonne foi de Claudon dont tous les clients
sont déclare-t-il, très satisfaits.
Idoux est acquitté.
Claudon est condamné à 60 francs d'amende.
BLAMONT
Découverte d'une noyée. - Mlle Marie Haxaire, bonne chez Mme
veuve Toubhans épicière à Blâmont, qui avait commis plusieurs
larcins au préjudice de sa patronne et qui avait été congédiée
ces jours derniers, a mis fin à ses jours en se noyant dans le
canal de la « Forge » (écart de Blâmont). Le corps a été
découvert par un ouvrier employé au nettoyage du canal et ramené
sur la berge où la gendarmerie a fait les constatations d'usage.
Malgré les tractions artificielles pratiquées aussitôt la
malheureuse n'a pu être ramenée à la vie. M le docteur Thomas,
de Blâmont, qui a visité le cadavre, a conclu à la mort par
submersion et a délivré le permis d'inhumer.
La jeune fille se trouvant sans travail et devant subvenir aux
besoins d'un enfant placé en pension, se sera affolée et aura
pris cette funeste détermination. 28 mai 1937Après la découverte du cadavre du petit Wilhem
En attendant un nouveau débat sur la radiesthésie
Le fait extraordinaire - quasi miraculeux pourrait-on dire - qui
vient de se produire, à Blâmont a ramené le trouble dans maint
esprit naguère agité par les problèmes de la radiesthésie.
Si la radiesthésie a vraiment permis de retrouver le cadavre du
petit disparu, c'est qu'elle est une réalité ?
Et pourtant, diront les sceptiques...
Quelques détails sont nécessaires sur les circonstances de la
funèbre découverte. On sait que Marcel-Charles Wilhem disparut
le 12 mai, au cours d'une promenade scolaire. C'est le 19 mai,
qu'un Dijonnais, M. A. Doret, qui avait appris la disparition
par un journal, adressait à l'oncle de l'enfant - un boucher
lunévillois - une lettre dans laquelle il déclarait avoir
pénétré l'angoissant mystère.
« Faisant beaucoup de radiesthésie, c'est donc par le pendule
disait-il, que j'essaie de retrouver les personnes disparues ;
ceci à titre humanitaire et non pour obtenir la prime que vous
annoncez au cas où une indication vous permettrait de retrouver
votre cher disparu.
« Mon pendule m'indique que le petit est couché et décédé ;
qu'il se trouve dans la Vezouze, à environ 5 à 600 mètres au
nord du confluent du Vacon, près d'une grande boucle faite par
la Vezouze. A cet endroit, je trouve 2 m. 50 à 2 m. 80 d'eau et
que les bords de la rivière sont à pic dans le genre d'un bief
de moulin.
« Si mes recherches sont exactes, je trouve que le petit serait
tombé à l'eau vers 19 h. 15, le jour de sa disparition en allant
de Domèvre à Blâmont.
« Je souhaite de tout coeur me tromper pour le petit et toute
votre famille et que vous retrouviez vivant votre neveu ; mais,
au cas contraire, je vous demande simplement de bien vouloir me
faire connaître le résultat de vos recherches et l'issue fatale
de cette disparition, pour ma satisfaction et mon instruction
personnelles uniquement.
« Bien que je n'aie pas l'honneur de vous connaître, je serai
très heureux si j'ai pu vous être utile.
« Espérant vous lire bientôt, je vous prie de croire; cher
Monsieur, à l'expression de mes sentiments dévoués. »
Des recherches furent entreprises. Elles furent sans résultat.
Or peu après - le lendemain, croyons-nous - un garde des eaux et
forêts qui longeait une rive de la Vezouze, aperçut, émergeant
de la surface de la rivière, le corps d'un enfant. Le forestier
réussît à ramener sur la berge sa funèbre trouvaille. C'était le
cadavre du petit Marcel-Charles Wilhem.
Fait extrêmement troublant, le corps se trouvait au confluent de
la Vezouze et du Vacon, à l'endroit exactement indiqué par le
radiesthésiste de Dijon.
On pense qu'il était enfoncé dans la vase et que les opérations
effectuées dans ces parages avaient eu pour effet de le dégager.
D'un événement qui n'est peut-être qu'une coïncidence, ne tirons
pas de conclusions générales. Si nous avons tenu à apporter
quelques précisions sur ce cas curieux et malheureusement
douloureux, c'est à titre d'information. Mais nous comptons bien
entamer quelque jour, à la lumière de faits comme ceux-là, un
nouveau débat sur la radiesthésie et ses secrets, réels ou
prétendus. L'occasion ne manquera pas. - M. L. 25 juin 1937L'église de Blâmont est consacrée par Mgr Fleury
Son curé doyen fête en même temps ses noces d'or sacerdotales
La liturgie catholique veut que tout édifice servant au culte
soit au moins bénit et que l'autel contienne une relique de
saint. La plupart des églises sont d'ailleurs consacrées,
c'est-à-dire qu'une longue cérémonie leur a conféré un caractère
plus noble, plus élevé dans la hiérarchie cultuelle.
L'église de Blâmont, belle construction surmontée d'une statue
moderne de Saint Maurice, général et martyr, date de la seconde
partie du siècle dernier. Durant la dernière guerre, elle fut
sérieusement endommagée par les obus des deux partis et sa
réfection fut achevée quelques années après la tourmente.
Hier, donc, à Blâmont, l'évêque de Nancy consacrait, au milieu
d'une affluence de fidèles l'insigne église du petit pays
lorrain.
Mais ce qu'il est utile de signaler, car comme le faisait
remarquer Mgr Fleury, il est un exemple de désintéressement,
c'est la personnalité du curé-doyen de Blâmont M. le Chanoine
Barbier, ce prêtre éminent, qui joint à la modestie un caractère
éminemment sacerdotal, célébrait hier ses noces d'or de prêtre
et son vingt-cinquième anniversaire de sacerdoce à Blâmont.
Durant la guerre, il tint tête à plusieurs reprises aux
envahisseurs et après avoir vu mourir sa mère, il vint lui-même
à quelques pas du poteau d'exécution.
Sa plus belle récompense, hier, fut de voir sa chère église
couronnée du caractère sacré. D'ailleurs, les nombreux prêtres
qui assistaient à la cérémonie, lui ont témoigné magnifiquement
l'estime et le degré de respect dans lesquels Ils le tiennent.
LA CEREMONIE
Les fastes de la consécration d'une église sont d'un caractère
profondément symbolique, et d'ailleurs le cadre de notre compte
rendu ne nous permet pas de les évoquer pour nos lecteurs.
Signalons toutefois que le prélat consécrateur procède à
diverses cérémonies ; après avoir procédé à une triple
bénédiction de l'édifice sacré, il fait des onctions d'huile
sainte sur les portes. Une procession solennelle transporte
ensuite par les allées de l'église et extérieurement les
reliques des saints, vestiges qui seront enchâssés dans l'autel,
principal et dans les autels mineurs. Le rite de la cérémonie
prescrit de bénir douze croix représentées dans l'église et qui
symbolisent les apôtres. L'autel est enfin consacré dans un long
et majestueux exercice.
Mgr Fleury, évêque de Nancy et de Toul officia durant toute la
cérémonie, assisté de MM. le chanoine Gélinet, chancelier de
l'évêché et de M. l'abbé Denis, professeur au grand Séminaire.
Autour de M. le chanoine Barbier, curé-doyen de Blâmont, nous
avons noté ; Mgr Prévôt, vicaire général ; MM. les chanoines
Hubert de Saint-Vincent, maître de cérémonies; Fiel, aumônier de
l'Ecole professionnelle ; Benoit, aumônier de la Doctrine ;
Girard, supérieur du Petit Séminaire ; Kaltnecker, maître de
chapelle du Petit Séminaire ; Renaud, curé de Saint-Pierre;
Marchal, curé de Saint-Léon; Vincent, curé de Baccarat ; Margot,
directeur des groupements féminins ; l'abbé Mansuy, curé de
Saint-Joseph; l'abbé Nicolas, secrétaire de l'évêché, et un
nombre important de prêtres du diocèse.
Après l'évolution rituelle de la cérémonie, une messe fût
célébrée avec assistance au trône, par M. le curé de Blâmont
assisté de ses confrères de Domjevin et d'Ogéviller.
Après l'Evangile, le vénérable curé monta en chaire, et avec une
émotion bien compréhensible, il évoqua les jours fastes et
néfastes de son activité sacerdotale. Je dis « son activité »,
alors que le prône porta plutôt sur les faits et gestes de la
paroisse. Avec toute son âme de prêtre et de vieillard, ennobli
par la douleur, il sut tirer des larmes aux plus sceptiques de
ses paroissiens.
Il convient de signaler que tous les habitants du petit bourg
bâti sur la Vezouze, avaient tenu à témoigner a leur curé leur
sympathie et qu'à leur tête, le conseil municipal en entier
occupait le banc d'oeuvres, conduit par l'adjoint, M. Campion
(M. le Maire, souffrant, s'était excusé).
Après la messe, Mgr Fleury monta à son tour en chaire et sut
trouver les mots justes pour vanter les mérites du sympathique
curé, Après avoir donné sa bénédiction, le prélat regagna la
cure en procession, donnant à tous, petits et grands, son anneau
à baiser.
J'allais oublier de signaler que la chorale du Grand Séminaire
exécuta tous les chants liturgiques.
LE BANQUET
Autour de tables abondamment fleuries, les invités de M. le Curé
de Blâmont firent un bel accueil à un excellent, repas. Au
dessert, M. le Curé, ne voulant pas faire de toast, ne voulut
pas néanmoins ne pas remercier tous ceux qui l'avaient assuré de
leur sympathie à l'occasion de cette cérémonie.
Puis, continuant, le digne prêtre dit : « Aux prières de tous,
je dois recommander et mes vieux ans et ma chère paroisse. »
Mgr Fleury relève, comme conclusion, l'esprit d'humilité et de
désintéressement de son curé-doyen. Puis il termine en
souhaitant que souvent se fassent de semblables réunions de
prêtres, gages et exemples de l'entr'aide sacerdotale.
J. G. 9 juillet 1937TRIBUNAL CORRECTIONNEL
Audience du 7 juillet 1937
Vols. - La dame Nigeli, épouse Gardoni, âgée de 27 ans,
ménagère, demeurant à Blâmont, a dérobé à une de ses voisines,
âgée de 81 ans, la somme de 1.340 francs. Elle les a dépensés en
achetant bijoux et chaussures pour elle et des effets pour ses
cinq enfants. Quand elle a été arrêtée, il lui restait 18 fr.
50. Elle avoue. - Dix mois d'emprisonnement. 6 août 1937BLAMONT
Un camion dans le fossé. - Pour éviter une collision avec un
train de marchandises venant de Cirey, un gros camion Saurer
conduit par son propriétaire, M. Joseph Quirin, entrepreneur de
transports publics à Saint-Quirin, s'est jeté dans le fossé de
la route conduisant au passage à niveau non gardé situé à la
sortie Est de Blâmont.
Un poteau télégraphique et un peuplier furent sectionnés, un
autre poteau en ciment armé, portant une glace réfléchissante
fut mis hors d'usage. Dégâts légers au camion et pas d'accident
de personne.
Deux procès-verbaux au conducteur, un pour freins insuffisants
et un pour absence de marques distinctives. 24 août 1937Mort de M. Joseph Colin maire de Blâmont
M. Joseph Colin, maire de Blâmont, est décédé hier, lundi, dans
la soirée.
Souffrant depuis plusieurs mois, son état s'était sérieusement
aggravé ces jours derniers.
Chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'Instruction
publique, le défunt était professeur honoraire du Lycée
Louis-le-Grand. Il avait débuté comme professeur de physique et
de chimie au lycée de Montpellier et avait également professé
pendant cinq ans au lycée d'Alger.
Admis à la retraite en 1930, il revint à Blâmont, sa ville
natale, et succéda comme maire à M. le docteur Hanriot.
Nous présentons à sa famille nos sincères condoléances. 28 août 1937AVRICOURT
Vagabondage. - Auguste Hauffmann, sans profession et sans
domicile fixé, a été pris en flagrant délit. Il a été arrêté et
conduit à la maison d'arrêt.
BLAMONT
Obsèques de M. J. Colin, maire de Blâmont. - Jeudi dernier ont
eu lieu les émouvantes obsèques de M. Joseph Colin, maire de
Blâmont, professeur honoraire du lycée Louis-le-Grand, chevalier
de la Légion d'honneur et Officier de l'Instruction publique, au
milieu d'une affluence considérable.
Un long cortège, composé de la majeure partie de la population
et de notabilités parmi lesquelles on remarquait : MM. Pierre
Brisset, sous-préfet de Lunéville; Mazerand, député de
Meurthe-et-Moselle; de Turckheim, conseiller général; Adam,
Collot, Fournier, conseillers d'arrondissement: les maires,
instituteurs, institutrices du canton, accompagna sa dépouille
mortelle, auprès une messe dite à l'église Saint-Maurice par M
le chanoine Barbier, assisté du clergé du canton.
Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Thomas, conservateur
des hypothèques; Riemann, professeur de mathématiques au Lycée
Louis-le-Grand; Campion, maire-adjoint; Adrien Laurent et Lucien
Labourel, membres du Conseil municipal; Constant Job,
pharmacien. Les membres du Conseil municipal venaient en groupe
immédiatement après le deuil conduit par les gendres du défunt :
MM. Guézille, Chevalier de la Légion d'honneur, chef de service
à la Préfecture de police ; Gilgenkrantz, pharmacien; P.
Toussaint, notaire; et les membres de la famille.
Suivant l'ultime désir si souvent exprimé par le défunt, aucun
discours ne fut prononcé.
Avec M. Colin une des plus belles figures Blâmontaises
disparaît. Aussi, sa vile natale a-t-elle manifesté avec
recueillement la peine profonde que lui a causé la mort d'un de
ses fils les plus éminent qui eut une vie exemplaire et qui ne
laisse que regrets et sympathies.
Puissent les témoignages d'affectueuses sympathies dont Madame
Colin et ses enfanta ont été l'objet, adoucir leur peine
cruelle.
Nous prions sa courageuse et digne épouse et ses enfants
d'agréer l'expression de nos condoléances attristées. 31 août 1937Avis aux artisans du bâtiment
La Chambre syndicale des maîtres artisans du Bâtiment de
Meurthe-et-Moselle informe les artisans que sur son intervention
une grande partie des travaux pour la construction de la
gendarmerie de Blâmont leur sera réservée à égalité de prix, sur
appel d'offre, pour, les lots suivants : plâtrerie, plomberie,
électricité, serrurerie, menuiserie, peinture.
Les artisans, qui seraient intéressés par ces travaux devront se
mettre en rapport avec le président de la chambre syndicale,
avant le 4 septembre, qui leur donnera tous renseignements et
mettra son bureau d'étude à leur disposition.
Ecrire (en joignant un timbre pour la réponse) au président : M.
Lambert, serrurier, 33, rue des Carmes, à Nancy (téléphone
86-73). 30 septembre 1937BLAMONT
Election du maire. - Samedi dernier la réunion du conseil
municipal en vue de l'élection d'un maire, en remplacement de M.
J. Colin, décédé. Les résultats ont été les suivants : M. Jean
Crouzier, notaire, 12 voix, élu; M. le docteur Collot, 4 voix. 3 octobre 1937BLAMONT
Obsèques de M. Valentin, percepteur de Blâmont. - Vendredi ont
eu lieu les obsèques de M. Louis Valentin, percepteur de
Blâmont, receveur municipal de cette ville, grand mutilé de
guerre, titulaire de la médaille militaire, de la croix de
guerre et de la médaille militaire italienne.
Une foule nombreuse avait tenu à rendre un dernier hommage à M.
Valentin, qui avait su mériter l'estime et la considération de
tous ses concitoyens.
Les cordons du poêle étaient tenus par des anciens, combattants
parmi lesquels Me Malo, huissier, et M. Wahl, garagiste.
A l'issue de la cérémonie religieuse, deux discours furent
prononcés, l'un par M. le receveur des finances de Lunéville, au
nom de l'administration des finances, et l'autre par M. Jean-Crouzier,
maire de Blâmont, au nom de la municipalité.
Le corps fut ensuite dirigé sur Plombières, où eut lieu
l'inhumation.
Nous prions Mme Valentin, ses enfants et toute la famille de
vouloir bien agréer l'expression de nos respectueuses
condoléances.
Préparation militaire. - Les cours de préparation militaire
reprendront dès la semaine prochaine tous les mercredis et
jeudis, à 19 h. 45, à Bon-Accueil, sous la direction
d'instructeurs militaires.
Les jeunes gens désireux de profiter de cette instruction, à la
fois théorique et pratique, sont invités à se faire inscrire
directement auprès des instructeurs, aux jours et heures
ci-dessus. 4 novembre 1937LA MARQUISE DE MASSA
Le 29 octobre est décédée à Paris la marquise de Massa, née
Coppens, dont le mari, Philippe Regnier, marquis de Massa -
décédé lui-même il y a vingt-sept ans - eut son heure de
célébrité dès la fin du second empire.
Officier aux guides, puis écuyer de l'empereur Napoléon III, le
marquis de Massa s'était fait un nom comme vaudevilliste, auteur
de nombreuses revues et de romans, ainsi que de mémoires.
Né en 1831, il était le fils du pair de France et le petit-fils
de Claude-Ambroise Régnier, duc de Massa, grand juge et ministre
de la justice sous le premier empire, et, à ce titre, il se
rattache à la Lorraine, car le grand juge, né à Blâmont, avait
exercé a Nancy la profession d'avocat au Parlement, avant
d'aller représenter les électeurs de la Meurthe aux Etats
Généraux, puis au Conseil des Anciens.
Ajoutons que la marquise de Massa, qui ne laisse qu'un fils,
Jean Regnier, quatrième duc de Massa, marié à Mlle de Boutray,
avait eu son plus jeune fils, Jacques de Massa, capitaine de
cavalerie, tué en 1918, en Belgique. Elle était la cousine
germaine des deux généraux barons Thiry - morts de nos jours -
dont le nom a été donné à la caserne de la rue Sainte-Catherine,
à Nancy. 26 janvier 1939Un audacieux cambriolage à Blâmont
Blâmont, 25 janvier. - De notre correspondant particulier :
Un vol important a été commis dimanche entre 17 h. 30 et 20
heures, au domicile de Mlle Marie Lhote, brodeuse.
Une somme de 15.000 francs en numéraire et des titres d'une
valeur de 3 à 400.000 francs ont été dérobés dans une valise
placée à l'intérieur d'une armoire, non fermée
C'est pendant l'absence de la propriétaire, partie en voyage
pour deux jours, que le ou les malfaiteurs ont opéré à l'aide
d'une clé plate qui leur permit d'ouvrir un volet de fer, et de
pénétrer à l'intérieur après avoir brisé un carreau de la
fenêtre pour faire jouer l'espagnolette. Une fois dans la place,
les malfaiteurs purent agir en toute tranquillité et avec une
sûreté remarquable.
On avait supposé un instant que le vol avait été commis par un
individu connaissant les lieux et aisances de la propriété. Mais
les témoignages recueillis au cours de l'enquête démontrent au
contraire qu'on se trouve en présence d'une bande fort bien
organisée qui opère dans les Vosges depuis plus d'un mois avec
une rare audace. On a en effet remarqué, pendant que s'opérait
ce cambriolage, la navette d'une automobile et d'une
motocyclette dont les conducteurs avaient auparavant lancé des
petits cailloux aux persiennes de l'immeuble afin de savoir s'il
se trouvait quelqu'un à l'intérieur. 28 janvier 1939Vera Morgin qui tua sa fillette est reconnue folles et est
internée
La Maison maternelle de Blâmont était, il y a deux mois, le
théâtre d'un, effroyable drame.
Vera Morgin, âgés de 32 ans, de nationalité yougoslave, tuait à
cours de revolver sa fillette, Béatrice, âgée de 4 ans, qui
avait été confiée à la Pouponnière.
Arrivée le samedi à Blâmont, la mère se rendait à la Maison
maternelle et demandait à voir sa fillette. Connaissant bien
l'établissement, elle, se rendit au dortoir d'enfants, sans être
accompagnée. Or, à ce moment précis, aucune infirmière ne se
trouvait dans la salle.
Vera Morgin se dirigea vers sa fille qui jouait au milieu de la
pièce, et tira trois coups de revolver sur l'enfant, qui avait
été frappée à bout portant.
La mère criminelle, trouvée dans un état d'hébétude devant le
petit cadavre, a été conduite à la maison d'arrêt.
Me Kalis, chargé de la défense de Vera Morgin, à la suite de
l'instruction menée par M. Pinguet, remarqua l'attitude bizarre
de sa cliente.
L'avocat ayant demandé une expertise médicale celle-ci fut
confiée à M. le docteur Aubry, médecin aliéniste.
Le praticien vient de déposer son rapport, concluant à
l'irresponsabilité totale.
Une ordonnance de non-lieu a été prononcée à l'égard, de Vera
Morgin, qui a été transférée de la prison départementale à
l'asile de Maréville.
L'information ouverte, pour meurtre, est close. 21 avril 1939Tribunal correctionnel
Avec le rasoir; - Une discussion s'étant élevée contre eux à
propos d'un accordéon, deux commerçants ambulants de passage à
Lunéville, Henri Scheffer, 37 ans, d'Agondange, et Louis Kennel,
26 ans, de Blâmont, sortirent l'un et l'autre de leur poche leur
rasoir pour se frapper réciproquement et parvinrent à se blesser
aux mains. Puis Kennel plus leste sans doute (il est plus jeune
!) réussit à désarmer son adversaire, auquel il infligea une
raclée à l'aide d'un bâton.
Les deux antagonistes sont aujourd'hui d'accord ; ils
l'affirment.
Un mois de prison à chacun. 11 juin 1939BLAMONT
Conseil municipal, - Le conseil s'est réuni le 9 juin, sous la
présidence de M. Jean Crouzier, maire.
M. Labourel donne lecture du procès-verbal de la dernière séance
qui est adopté.
Après avoir donné connaissance des remerciements que lui a fait
parvenir M. le Président de la République, à la suite de
l'adresse de félicitations qu'il lui avait adressée au nom de la
municipalité pour sa réélection, M, le maire adresse les vives
félicitations de l'assemblée à M. Paul Welker, pour la médaille
militaire que le ministère de la guerre vient de lui accorder
pour sa brillante conduite pendant la guerre.
Il signale en outre que l'A.C.L. vient de lui faire parvenir
gratuitement une trentaine de panneaux destinés à la
signalisation dans la ville et adresse à cette association ses
vifs remerciements.
Le conseil passe ensuite à l'ordre du jour :
Il accorde les subventions ci-après :
1° 50 francs au comité chargé de l'érection d'un monument à la
mémoire de Moselly ; 2° une subvention de 100 fr. au comité
local de l'Union des Femmes de France
Approuve le programme du 14 juillet et décide de supprimer par
mesure d'économie, le feu d'artifice habituel. Cette attraction
sera remplacée par des innovations moins onéreuses, notamment un
grand concours local de pêche à la ligne et un concert.
Approuve les comptes administratifs et de gestion de l'Hôpital
pour l'exercice 1938, en recettes à 342.141 fr. 95, en dépenses
à a 321.015 fr 39, soit un excédent de 21.169 fr. 56 ; et le
budget additionnel du même établissement, en recettes à 47.681
fr. et en dépenses à 47.126 fr
Approuve les comptes administratifs et de gestion du bureau de
bienfaisance pour l'exercice 1938, savoir : Recettes, 13.212.09,
dépenses 11.648,60, soit un excédent de 1.743.49 : et le budget
additionnel de l'exercice 1939 du même établissement qui s'élève
en recettes à 2 743 fr. et en dépenses à 2.450 fr.
Emet un avis favorable à une demande présentée par l'A.L. de
Blâmont qui sollicite l'autorisation d'adjoindre un réservoir de
25.000 litres de gas oil au dépôt d'essence actuellement
existant.
En présentant le compte administratif de l'exercice 1938 M. le
maire signale que le crédit relatif à l'assistance médicale
gratuite est passé de 11.000 francs en 1937 à 40.000 francs en
1938 et que pour 8 articles du budget, on obtient une
augmentation de dépenses imposées à la ville par
l'administration de 55.000 francs alors qu'en contre-partie les
recettes ont diminué. Ces dépenses imprévisibles pour la plupart
n'ont pu être compensées que par des économies massives et
l'arrêt de tous travaux non absolument indispensables.
Le maire ajoute que la situation financière de la ville est très
saine, mais que les mesures énergiques prises en 1939 étalent
indispensables pour assurer dans les années à venir l'équilibre
du budget. Le conseil approuve ledit compte en recettes à 368
128 fr. 09 et en dépenses à 319.268 fr. 20, soit un excédent de
recettes de 48.859 fr. 89, excédent des exercices antérieurs
compris.
Le budget additionnel de l'exercice 1939 est ensuite voté en
recettes à 77.590 francs et en dépenses à 76.764 fr.
En comité secret, le conseil émet un avis favorable à 5 demandes
d'assistance aux vieillards et à différentes demandes
d'allocation militaire.
Société des Pêcheurs, - L'assemblée générale de la Société des
Pêcheurs à la ligne aura lieu aujourd'hui à 14 h. 30, à
l'Hôtel-de-Ville, salle de la Justice de Paix, en vue de
discuter l'ordre du jour suivant : compte rendu général de
l'activité de la Société pendant l'année écoulée ; compte moral
et financier ; Remplacement des membres du bureau; Organisation
d'une fête de la Société et d'un grand concours local de pêche à
la ligne, sous les auspices de la Municipalité blâmontaise, doté
de nombreux prix en argent et en nature, le 14 juillet ;
construction de barrages à Val-et-Chatillon ; Affaires diverses. 27 juin 1939Une belle fondation de M. le chanoine Théodore Barbier
Dans le compte rendu de la séance publique annuelle de
l'Académie de Stanislas, nous n'avons pu que mentionner un legs
de M. le chanoine Barbier. En raison de sa haute portée morale,
on nous demande et il nous plaît d'en préciser les termes et les
conditions ; nous lés trouvons dans le discours de M. le
chanoine Fiel, rapporteur de l'Académie de Stanislas :
« Dans l'attribution des prix de vertu que votre Compagnie a
décernés en décembre dernier, vous avez tenu grand compte,
chaque fois que les intentions du fondateur le permettaient, du
danger de la désertion et de la dépopulation des campagnes. Un
précieux encouragement dans cette voie vous a été donné par M.
le chanoine Théodore Barbier, curé-doyen de Blâmont, décédé le 9
juillet dernier. Vous lui deviez déjà le prix Virginie Jacquot,
en faveur de Glonville, son pays natal. Il vous a légué deux
prix de 450 francs chacun, l'un pour une famille nombreuse de
Blâmont, l'autre aux mêmes intentions pour une famille de
Saint-Firmin les deux paroisses qui ont bénéficié de son
activité pastorale. Puissent de nombreuses générosités,
semblables à celle-là vous permettre de travailler à la solution
d'un grave problème qui intéresse au plus haut degré l'avenir du
pays »
Ajoutons que, de même que pour le prix Virginie Jacquot, en
faveur de Glonville, si aucune famille de Blâmont ou de
Saint-Firmin ne remplit les conditions voulues (quatre enfants),
le concours sera étendu, pour le prix de Blâmont, au canton de
Baccarat, pour le prix de Saint-Firmin, au canton de Haroué. 20 juillet 1939Tribunal correctionnel
Le lapin au lit. - L'histoire est savoureuse de ce lapin volé
que les gendarmes découvrirent, dépouillé, dans le lit de son
voleur. S'étant vu refusé une consommation que d'ailleurs il
voulait gratuite, Charles Coster, 44 ans, manœuvre à Blâmont,
avait quitté le débit de Mme Yenn, à Merviller, en claquant la
porte et en jurant de se venger. Peu de temps après, la
débitante constatait qu'un des lapins qui faisaient l'orgueil de
son clapier avait disparu. Elle fit part de ses soupçons aux
gendarmes qui, de fil en aiguille, arrivèrent au domicile de
Coster, rentré en hâte chez lui. A la vue des gendarmes, le
manoeuvre fut troublé. Ce n'était pas sans raison ! Il se jurait
innocent. Or bientôt le lapin volé était trouvé, nu, sous la
couverture du lit de Coster ; sa peau séchait au grenier.
Pourquoi Coster a-t-il volé ? Il ne le sait guère.
- Une idée qui m'a pris comme ça dans la tête, déclare-t-il.
J'avais bu trois verres de vin bouché ; il ne m'en faut pas
plus.
- Buvez de l'eau de Vittel ! lui conseille M. le président
Lemasson.
15 jours de prison. 21 juillet 1939Le feu ravage une maison de culture dans le canton de Blâmont
Lunéville, 20 juillet. - De notre rédaction :
Aujourd'hui à midi, un Incendie s'est déclaré dans une maison de
culture de Saint-Martin (canton de Blâmont), laquelle appartient
à M. Emile Carrier, cultivateur, et est sise en bordure de la
route de Blémerey. Il fut combattu avec énergie. Les pompiers de
Blâmont et de Gerbéviller furent appelés. Mais il fallut se
borner à protéger les maisons voisines. L'immeuble est
totalement détruit. Le bétail et une partie du mobilier ont pu
être sauvés. 30 juillet 1939TRIBUNAL CORRECTIONNEL
Le « Réveil Ouvrier » condamné
Le « Réveil Ouvrier » est une fois de plus poursuivi en la
personne de son gérant, Alfred Klein.
Le 22 juillet, dans un entrefilet. M. André Weill, ingénieur des
mines, à Blâmont, était pris à partie en des termes qu'il jugea
nettement injurieux.
Par défaut, Klein est condamné à 100 francs d'amende et à 2.000
francs de dommages-intérêts envers la partie civile, représentée
par Me Lorrain. 5 décembre 1944BLAMONT
Les suites d'une permission. - Bénéficiaire d'une permission,
C... M..., 16 ans, du centre d'internement d'Ecrouves, avait
entraîné un camarade, R... R..., 17 ans. Tous deux projetaient
de s'engager dans l'armée. Comme C... allait faire viser sa
permission, les gendarmes demandèrent à R... qui l'accompagnait,
ses papiers. Là-dessus, R..., fut prié d'indiquer l'origine
d'une somme de 700 francs qu'il détenait. Désastre : les 700 fr.
provenaient d'un partage effectué par C... qui avait conservé un
portefeuille tombé d'une voiture américaine. La justice a été
saisie. 8 décembre 1944L'incendie de la pouponnière de Blâmont
Les origines de Blâmont, petit bourg paisible sur la Vezouze,
remontent très loin.
Et, comme toutes les villes de notre province, elle fut très
souvent et depuis fort longtemps balayée par les guerres.
- Les Reitres mirent le siège en septembre 1587 devant Blâmont.
Un jeune gentilhomme lorrain, Mathias Klopstein, la défendit si
bien qu'il les obligea à lever le siège. Ils incendièrent la
ville en se retirant.
Un autre Klopstein l'incendia de nouveau, en 1636, à l'approche
des troupes du duc de Saxe-Weimar, ce qui ne l'empêcha pas
d'être pendu à la poterne du château où il comptait résister.
Plus près de nous, les Allemands pillèrent et incendièrent
Blâmont dans les premiers jours d'août 1914.
Depuis, le début d'octobre dernier, alors que l'offensive alliée
était provisoirement venue mourir à ses portes, quelques obus
isolés tombaient sur la ville.
La directrice de la magnifique Pouponnière qui faisait, depuis
vingt ans, l'orgueil de Blâmont, décida d'installer dans les
sous-sols les 106 enfants de deux mois à deux ans dont elle
avait la garde délicate, ainsi que tout le personnel, 62 adultes
au total, et 16 réfugiés qui étaient hébergés, par la maison.
Les enfants furent couchés sur des matelas, par terre, dans des
conditions de salubrité et d'hygiène assez défectueuses. Si les
sous-sols étaient chauffés, l'air et la lumière faisaient
défaut.
Pendant tout ce temps, et jusqu'à là libération, la Pouponnière
vécut sur ses grosses réserves alimentaires. Seul, le lait
devait venir de l'extérieur.
Nous tenons, à ce sujet, à rendre hommage au dévouement
admirable de M. Hurth, chauffeur de la maison, qui, durant toute
cette période critique, risquant sa vie à chaque moment, partit
collecter journellement le lait dans les villages voisins avec
une bicyclette et une remorque, et assura ainsi la nourriture
indispensable des nouveau-nés.
Dans la nuit du 12 au 13 août, un obus mit le feu à l'une des
tourelles du château.
Malgré tous les efforts, le feu gagna peu à peu. Si bien que
vers minuits il devint nécessaire de transférer les enfants dans
un pavillon heureusement relié au château par un couloir
souterrain. On fut cependant obligé de faire passer les enfants
par les soupiraux des caves.
Pendant quelques heures, l'on put croire que le feu allait être
circonscrit. Mais bientôt celui-ci gagna tout le-château.
A 2 heures du matin, Mlle Plat, directrice, en accord avec M.
Crouzier, maire de Blâmont, et son adjoint M. Labourelle, qui
s'étaient rendus sur les lieux depuis le début du sinistre,
décida d'évacuer tout le monde vers les différents abris de la
ville, sous un bombardement incessant.
Opération combien délicate et dangereuse, qui s'est cependant
effectuée avec calme, méthode, et qui fut menée à bien dans un
laps de temps très court et sans accident.
Les enfants furent reçus par la population dans les neuf abris,
cependant combles; avec une bonté touchante.
Cette situation précaire se prolongea pendant une interminable
semaine, dans les conditions les plus mauvaises, sans air, sans
lumière, sans eau, avec des enfants évidemment sous-alimentés.
Et, Ô miracle, pas une victime à déplorer, pas même un blessé,
pas même un malade sérieux.
Mais ce miracle a une cause. Elle réside dans l'attitude
magnifique de tout le personnel de l'établissement.
Si Mlle Plat, directrice de la Pouponnière depuis sa fondation,
a refusé catégoriquement de nous dire quoi que ce soit de son
action personnelle, que nous savons toute de dévouement, de
sacrifice, d'autorité et d'allant, elle tient à ce que nous
rendions un hommage public à tous ceux qui étaient sous sa
direction : infirmières, stagiaires de l'Ecole de Puériculture,
personnel administratif et subalterne, dont la pensée fut
toujours et tout entière concentrée sur les 106 enfants qu'ils
devaient sauver.
L'attitude de la population de Blâmont fût également en tous
points dignes des plus grands éloges.
Blâmont fut libérée le 19 novembre à midi. Le 21, grâce à la
Croix-Rouge Américaine, les enfants et le personnel fuirent
évacués sur la Maternité et sur l'Hospice Saint-Jean-Baptiste,
où tout est mis en oeuvre pour leur assurer le repos et le calme
après une période aussi pénible.
La Pouponnière de Blâmont n'est plus. Seul un bâtiment sur
quatre a un peu moins souffert.
Souhaitons que des initiatives publiques ou privées se
manifestent bientôt et que cette magnifique institution renaisse
rapidement de ses cendres.
G. DIRAND 22 décembre 1944L'adoption de Blâmont
127 communes de l'arrondissement de Lunéville sont Sinistrées
Des communes de l'arrondissement de Lunéville frappées par la
guerre, Blâmont fut l'une des plus éprouvées. 60 pour cent de
ses maisons ont été détruites et 35 pour cent des autres sont
inhabitables.
Dans le but de lui assurer un « parrainage » et pour apporter à
ses habitants une aide immédiate, une réunion s'est tenue le 16
à la mairie de Vézelise; sous l'impulsion de M. Rousselet,
délégué à la Famille.
Le maire de Vézelise était assisté de M. Mancel, sous-préfet de
Lunéville ; M. Crouzier, maire de Blâmont; M. le curé de
Vézelise; et M. Rousselet.
Dans l'assistance se trouvaient les maires de treize communes
voisines qui avaient tenu à s'unir avec leur chef-lieu de
canton.
Après un exposé de M. Crouzier et un chaleureux appel de M.
Rousselet, le sous-préfet de Lunéville donna des précisions sur
importance des dégâts subis par les 127 communes sinistrées de
son arrondissement. Il souligna la détresse des personnes
sinistrées auxquelles il manque tout pour réparer, tout pour se
réinstaller, tout pour faire repartir la vie économique,
tout-enfin pour vivre. Tout ceci en plus des fusillades et
déportations d'innocents. M. Mancel suggéra que les cultivateurs
non sinistrés se groupent pour revendre au taux normal des
vaches laitières, des chevaux, des porcs, des volailles et des
lapins en faveur des communes où tout est à reconstituer.
M. le maire de Vézelise promit de mettre tout en oeuvre pour que
l'entr'aide soit efficace et immédiatement se réunit la
commission constituée pour collecter souscriptions et dons.
Bel exempte à suivre. 2 janvier 1945Vézelise a adopté Blâmont
La ville de Vézelise et les localités environnantes ont adopté
la ville de Blâmont.
Cette malheureuse cité est presque entièrement détruite.
L'appel adressé à notre région n'a pas été vain et le comité
chargé de l'organisation du secours est heureux d'adresser les
résultats de la collecte.
Vézelise : une somme de 144.000 fr. dont un chèque de 50.000 fr.
de la Brasserie
2 camions complets de vêtements, couvertures et matelas.
4 camions de mobilier et articles de ménage.
Hammeville : une somme de 4.160 fr.
Vitrey : une somme de 11.130 fr.
Goviller : une somme de 5.585 fr.
Ognéville : une somme de 3.700 fr.
Vroncourt : une somme de 15.000 fr
Laloeuf : une somme de 7.845 fr.
Etreval : une somme de 5 000 fr.
Chaouilley : une somme de 7.500 fr.
Saxon-Sion : une somme de 5.000 fr.
Thorey-Lyautey : une somme de 4.850 fr.
Prave-sons-Vaudémont : une somme de 11,800 fr.
Forges-St-Gorgon : une somme de 17.050 fr
Quevilloncourt : une somme de 3,500 fr.
De plus, chacune de ces communes a fourni également un
contingent de meubles, literie, vêtements et articles de ménage,
soit au total pour l'ensemble Vézelise et ses environs la somme
de 216.720 fr. en espèces et 10 camions de matériel de ménage et
d'ameublement.
En plus des collectes, la plupart des municipalités ont voté ou
voteront une subvention en faveur de Blâmont, et le comité
espère de ce fait que la somme de 300.000 francs sera largement
atteinte.
En général, tout le monde a donné avec beaucoup de coeur:
certains ont été très généreux: d'autres l'ont été un peu moins,
mats le résultat d'ensemble semble être très satisfaisant.
Beaucoup de dévouements se sont manifestés pour le ramassage,
triage, classement et changement des camions ; toutes ces
opérations ont été très rapidement menées. Les dames sont
particulièrement à féliciter.
La veille de Noël. M. Paul Florentin maire de Vézelise,
accompagné de MM. Robert Géant et Arnold ont apporté 500
brioches aux enfants de la ville sinistrée ainsi qu'une
soixantaine de colis familiaux de ravitaillement offerts par des
habitants de Vézelise aux familles les plus éprouvées.
L'accueil chaleureux et émouvant qu'ils reçurent de la part de
M. le maire et des autorités de Blâmont leur montra à quel point
l'oeuvre entreprise avait été appréciée.
Pour Blâmont, merci a tous. 19 novembre 1945Blâmont a fêté l'anniversaire de sa libération
Hier, les habitants de cette coquette cité, cruellement éprouvée
par la guerre, ont fêté le premier anniversaire de leur
libération.
Parmi les personnalités qui assistaient aux différentes
cérémonies, nous avons noté : MM Blache, préfet de
Meurthe-et-Moselle; Second, sous-préfet de Lunéville ; Crouzier,
maire et conseiller municipal de Blâmont : Fournier, de Lambilly,
conseillers généraux; le colonel Démangeat, représentant le
général Gilliot. 7 mars 1947Nos poètes lorrains
André SPIRE
Créateur de la “poésie mélodique
« Que le poète laisse le ses de son poème lui indiquer les
montées et les descentes des sons qu'il utilisera »
Il est né le 21 juillet 1868 à Nancy. Fils aîné d'une famille
établie depuis fort longtemps en Lorraine, son père était
Edouard Spire, qui créa en 1834 une importante fabrique de
chaussures dans notre ville.
André Spire est bien connu aux Etats-Unis et le poète Stanley
Burnsham lui consacrait en 1933 un livre biographique et
anthologique fort complet. C'est, sans nul doute. le meilleur
ouvrage consacré à l'homme et à l'oeuvre.
1868... Cette année-la naquirent aussi Paul Claudel et Francis
James. C'est dire que Spire est de la génération des Romain
Rolland, Charles Maurras, André Gide, Paul Valéry et Marcel
Proust. De par sa formation il devrait appartenir au XIXe
siècle, mais son œuvre à lui, à André Spire, est essentiellement
moderne. Pourquoi ?
Tout d'abord, en en quelques mots, je vous dirai ce qu'est son
tempérament. Très jeune, alors qu'autour de lui ses compagnons
restaient dans leur famille, douillettement blottis, lui était
un « sportif » avant le mot.
Il fut un élève joueur, indiscipliné, incapable de demeurer en
place, turbulent comme cent diables. Mauvaises dispositions pour
la poésie n'est-ce pas ? Et pourtant... Il fait de la natation,
de l'aviron, voire de la bicyclette, alors à ses tout premiers
débuts, tel fut le jeune homme.
L'homme adulte suivit de très près tous les événements
politiques de l'époque : Boulangisme, Panama, attentats
anarchistes, bombes tous les matins aux quatre coins de Paris,
fermeture de la Bourse du Travail, le quartier latin bouleversé
par des émeutes, l'affaire Dreyfus, et enfin la première
Révolution russe.
Il joua un rôle très actif au sein des Universités populaires,
aux côtés de Daniel Halévy, puis, plein d'amertume, le coeur
blessé, il abandonne la lutte dès qu'il s'aperçoit que son
travail si éminemment social tombe entre les mains des hommes de
parti. C'est de cette déception qu'est né ce premier recueil de
poèmes : « Et vous. Riez ».
« Non, je ne chanterai plus pour toi, peuple.
Grand peuple dépouillé, grand peuple malheureux,
Nous n'irons plus troubler ta torpeur résignée,
Sans remords de nous être arrachés de toi-même,
Nous irons loin de toi mener nos fortes vies. »
Dans le domaine strictement littéraire, André Spire entra en
lutte contre le traditionalisme. Il suivit hardiment les
symbolistes comme Gustave Kahn, Albert Mockel ou Paul Fort, il
étudia sérieusement la phonétique expérimentale et il rencontra
deux hommes qui, comme lui, se sentaient attirés par la musique
de notre langue, Romain Rolland et Charles Péguy. Tous trois
constataient finalement avec d'éminents savante comme le Père
Marcel Jousse, l'abbé Rousselot et Georges Lote qu'il est faux
de vouloir expliquer le rythme de la mélodie poétique par le
nombre de syllabes. Ils concluaient que le rythme est purement
fonction du sens « Que le poète laisse le sens de son poème lui
indiquer les montée et les descentes des sons qu'il utilisera »,
écrivait André Spire.
Un mot enfin de ce poète en fonction du régionalisme. Il ne fût
jamais un chantre régionaliste dans l'acception étroite du mot.
Il serait pourtant injuste de ne pas publier ici un de ces
tableaux lorrains qui, parmi les multiples paysages qu'il a
chantés, paraissent rendre le son intime de son lyrisme et qui
appartient à la région la plus sensible de son coeur.
M. CAJELOT.
BLAMONT
Quand j'allais en vacances
A Blamont en Lorraine
Le coq me réveillait,
Le coq dans le soleil,
Les poules dans les corbeilles
Du jardin de ma grand'mère
Où y avait-t-un lilas, un figuier et un tuya.
Quand le troupeau rentrait
Agneaux suivant leurs mères,
Je pensais à la laine où mes deux mains plongeaient
Aux matelas douillets,
Du pays de ma grand' mère
Où y avait-t-un lilas, un figuier et un tuya.
Quant j'allais à l'étable
Où le veau roux tétait,
Je pensais aux prairies
Où bientôt il brouterait,
Aux seaux blancs et au lait
Du pays de ma grand'mère
Où y avait-t-un lilas, un figuier et un tuya.
...
Le pays est là-bas,
Le pays est par terre,
Les laboureurs tués;
J'essaye de chanter
Chanter comme naguère;
Mais je ne peux penser
Qu'au couteau, qu'au boucher;
Je ne peux plus penser
Qu'aux couteaux du boucher
A son tablier rouge
Aux moutons égorgés
Aux croque-morts, au cimetière
Du pays de ma grand'mère.
Où y avait-t-un lilas, un figuier et un tuya.
20 août 1918 9 mai 1947LA KERMESSE de la Pouponnière de Blâmont
Blâmont, cette petite cité lorraine si éprouvée par la guerre,
relève ses ruines et la pouponnière, sauvegarde des tout-petits,
doit aussi revivre. Pour aider à sa renaissance, elle organise
une kermesse les 15 et 18 mal ; quelques exemplaires des
nombreux objets que vous y trouverez sont exposés aux Magasins
Réunis (côté de la place Thiers). Allez donc à Blâmont, les 15
et 18 mai, en même temps que vous ferez une charmante excursion
dans un site lorrain pittoresque, vous contribuerez à une oeuvre
éminemment sociale. 3 juin 1947Des cultivateurs privés de farine bloquent le moulin de Blâmont
Sur les 154 communes que compte l'arrondissement de Lunéville,
92 ne reçoivent pas d'attribution de farine. Pour le canton de
Blâmont, 26 sur 34 sont dans ce cas.
L'effervescence des cultivateurs durait depuis plusieurs jours
et, hier, 200 d'entre eux se sont rendus devant le moulin de
Blamont, appartenant à a Coopérative de vente de Lunéville. Des
piquets de cultivateurs empêchent toute sortie de farine.
M. Second, sous-préfet de Lunéville, s'est rendu sur place,
ainsi que le lieutenant de gendarmerie Ravey et ses hommes pour
parlementer, sans succès.
La situation en était là dans la soirée et des gardes mobiles
sont venus de Nancy. Il n'y a pas d'incidents. 4 juin 1947LES REPERCUSSIONS DE LA CRISE DU BLÉ
Les incidents de Blâmont se sont terminés de façon heureuse
Dans notre édition d'hier, nous avions relaté les incidents qui
se sont produits, à Blâmont, dans la journée de lundi, à la
suite de la décision prise envers les cultivateurs des communes
rurales. Deux cents d'entre eux occupaient Blâmont et
empêchaient toute sortie de farine du moulin dont l'accès était
gardé par un cordon de gendarmes.
M. Second, sous-préfet de Lunéville, se rendit sur les lieux et
à la suite de sa visite, une entrevue se déroula à la
sous-préfecture en présence de M. Samama, préfet de
Meurthe-et-Moselle, assisté de M. Tampon Lajariette, son chef de
cabinet. Une délégation, composée de MM. Houillon, Verdenal,
Gadel, Villemont, Monzein, Zabel, accompagnée de MM. Crouzier,
député, et Delatte, président de la C.G.A., fut reçue et les
conversations qui s'en suivirent eurent le plus heureux résultat
puisque l'entente se réalisa à la satisfaction de tous.
Après quoi les cultivateurs qui occupaient Blâmont se sont
retirés et la ville a repris sa quiétude habituelle.
Par ailleurs, la préfecture nous prie d'indiquer que les
communes rurales privées de pain, ne le sont pas par sanctions,
mais par nécessité. 22 juillet 1947L'auteur de la tentative d'assassinat de Blâmont est arrêté
Lunéville. - De notre correspondant :
Dans notre édition de dimanche, nous avons relaté la tentative
d'assassinat de Mme Solange Néraud, 29 ans, divorcée, par son
ex-époux, Jean Lecomte, 33 ans. Les gendarmes ont mis la main
sur le violent époux, qui circulait sur la route de Gogney. II
avait essayé de mettre fin à ses jours en se pendant, mais le
fil de fer s'étant rompu, son funeste projet était resté vain.
Il a menacé de se jeter sous un camion. En attendant, il a été
écroué.
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