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Presse - L’Eclair de l’Est - 1931-1947


6 janvier 1931

Une femme brûlée vive à Blâmont
Blâmont 5 janvier. - De notre correspondant particulier :
Un pénible accident causant la mort d’une jeune femme, s’est produit samedi dernier, à la maison maternelle de Blâmont.
C’est bers midi que Mlle Curé Yvonne 23 ans, femme de service à la maison maternelle, faisait fondre de la cire à l’aide d’un fer chaud au-dessus d’un récipient contenant de l’essence, lorsque, par une circonstance encore inconnue, l'essence prit feu et se communiqua aux vêtements de la jeune femme qui, suffoquée par les flammes, ne devait pouvoir demander du secours. Elle tenta vainement de saisir un tapis de table pour s’enrouler dedans, hélas ! le feu allait également dévorer le tapis.
Ce pénible accident ne devait avoir aucun témoin, et au moment où les secours arrivèrent; la malheureuse victime n’avait plus que quelques lambeaux d’étoffe qui adhéraient à sa chair.
Transportée à l'hôpital de Nancy et, bien qu’ayant conservé toute sa connaissance, Mlle Curé, malgré des soins empressés, devait expirer dans la matinée du 4 janvier.


29 janvier 1931

Un violent incendie cause un demi-million de dégâts
Blâmont, 28 décembre. - Hier, 27 janvier, vers 8 heures du matin, par des circonstances encore inconnues, le feu a pris naissance au premier étage des Grands Moulins de Blâmont, dont M. René Scheffer est propriétaire.
En l’espace de quelques minutes, le feu trouvant un aliment facile dans une quantité de sacs et de farine, s’est communiqué rapidement à toutes les machines.
Malgré la rapidité des secours apportés par la compagnie de sapeurs-pompiers, sous les ordres du capitaine Martin, des lieutenants Moyen et Trabac, avec l’aide efficace de la population et de la moto-pompe de la maison Bechmann l’intérieur des moulins fut anéanti. Seuls les magasins de côté où se trouvait enfermée une quantité importante de blé et de farine, fut préservé du sinistre.
Les dégâts s'élèveraient à plus d’un demi-million.


6 mars 1931

Une femme tuée dans un accident d’automobile
Blâmont, 5 mars. - De notre correspondant particulier :
Un pénible accident d’automobile s’est produit hier, vers 17 heures, à proximité du village de Gogney. Sur la demande d’un ami, M. Béné Jules, charpentier à Bertrambois, décidait de se rendre à Fromeréville. Dans la voiture qu'il conduisait, avait pris place également sa dame, née Goublaire.
Arrivés à destination, ils résolurent de prolonger leur voyage, jusqu’à St-Georges. Ils revenaient de cette localité, lorsqu’ils croisèrent une automobile. A la suite d’une manoeuvre involontaire de la personne assise à côté de lui, M. Béné bloqua sur place sa voiture. Sous cet effort, Mme Béné, qui avait pris place derrière eux, fut projetée en arrière et donna de la tête violemment sur un montant du clapot.
On la transporta de suite, dans un état comateux, chez M. le docteur Thomas, qui lui administra spontanément les premiers soins, mais, malgré tout, elle expira presque aussitôt des suites d'une fracture du crâne. Elle n’était âgée que de 50 ans et avait contracté mariage le 14 février dernier. On devine la douleur du mari.
28 mars 1931
Un cycliste se jette dans une automobile
Blâmont, 27 mars. - De notre correspondant particulier.
Cet après-midi, vers 16 heures, un grave accident s'est produit à Domèvre.
Georges Thévenet, domestique de culture descendait à bicyclette la rue d'Autrepierre, lorsqu’il se trouva soudain en présence de l'automobile conduite par M. André Lanord, entrepreneur à Nancy.
Le cycliste ayant perdu son sang-froid ne songea pas à se servir de ses freins, et, malgré les efforts faits par le conducteur de la voiture, pour éviter l’accident, le malheureux Thévenet vint se jeter en plein dans l'automobile.
Il fut relevé aussitôt et reçut les premiers soins du docteur Collot, de Blâmont, qui le fit transporter à l’hôpital de Lunéville. On craint qu’il n’ait une fracture du crâne.


12 avril 1931

BLAMONT
Soirée théâtrale, - Nous apprenons avec plaisir qu'un groupe de charmantes Jeunes filles, à la tête duquel se trouve la non moins charmante reine de 1930, organise pour les samedi 18 et dimanche 19 avril, dans la vaste salle de «  Bon Accueil » deux représentations théâtrales au profit des œuvres de bienfaisance de la ville.
C’est une heureuse idée qu’ont eue ces gentilles demoiselles de divertir pendant de bonnes heures la population blâmontaise et des localités voisines. Les répétitions se font journellement en vue de cette soirée. Nous pouvons dire que nos petites artistes occasionnelles se révéleront de grand talent dans le rôle qui est attribué à chacune d’entre elles.
Au programme, se trouvent notamment deux comédies : «  L’Héritage de Mme Palaiseau » et «  Erreur fait compte », en 3 actes, qui seront complétées par une série de monologues et de chants, avec accompagnement au piano.
Nous donnerons d’ici quelques jours le programme définitif de cette belle soirée qui ne manquera pas de faire plaisir aux nombreux admirateurs de l'oeuvre si Intéressante de «  Bon Accueil ».
A «  Bon Accueil ». - Le conseil d’administration de l’oeuvre de «  Bon Accueil » donnera une soirée très intéressante à suivre, le dimanche 12 avril.
Dans le programme, nous relevons : «  Eclair-Journal », actualités ; «  Parce que je t’aime », grand film dramatique ; «  Zigouille maître d'hôtel », comique en deux parties.


14 juin 1931

Une mystérieuse affaire d’empoisonnement à Blâmont
Crime ? Erreur ? On ne sait...
(De notre envoyé spécial)
Une affaire d’empoisonnement par des cachets antinévralgiques passionna actuellement les habitants de Blâmont et de la région.
Elle a causé Une émotion d’autant plus vive qu’elle est bien mystérieuse et paraît devoir le demeurer.
Voici, d'après les renseignements qu’une enquête personnelle nous a permis de réunir, dans quelles troublantes circonstances elle est née :
Les faits remontent à plusieurs mois.
M. Lahoussay, vétérinaire à Blâmont, où il est honorablement connu et jouit de l’estime générale, employait régulièrement comme femme de ménagé Mme Charles Gouget, née Odile Dubas, 32 ans, originaire de Parux, et mère de trois enfants, respectivement âgés de 11, 7 et 3 ans,
Le 13 décembre dernier, vers 14 heures, comme elle revenait d'acheter de la dentelle dans un bazar voisin, Mme Gouget se plaignit d'une forte migraine.
M. Lahoussay avait chez lui des cachets antinévralgiques portant le nom d’un docteur de Paris, il s’en trouvait encore deux au fond de la boite en carton que lui avait délivrée le pharmacien ; dix avaient été utilisés, déjà. Sur l’invitation de M. Lahoussay, Mme Gouget prit un des deux cachets restant, l’avala et partit, Elle se rendit aussitôt chez un commerçant où elle travaillait également.
Elle s’y trouvait depuis environ un quart d’heure lorsqu'elle fut prise d’un malaise. Des soins lui furent donnés par une religieuse de l’hospice, appelée, et on la reconduisit en auto à son domicile, rue de Domèvre.
Elle devait y expirer à 17 h. 45 exactement, après d'atroces souffrances.
Pendant ses derniers instants, elle avait parlé du cachet que lui avait offert M. Lahoussay et déclaré que ce cachet-semblait avoir provoqué ses souffrances. «  Il ne passe pas ; il m'étouffe », avait-elle dit. Mais ses proches et ses amis n’avaient pas autrement attaché d'Importance à ses paroles.
On aurait toujours pensé sans doute que la mort de Mme Gouget avait eu des causes naturelles si, trois semaines plus tard, un fait troublant ne s'était produit.
C’était un dimanche, vers 19 heures, M. Lahoussay venait de rentrer en auto de Nancy en compagnie de sa femme, de sa belle-mère et de son petit-fils. Il avait mal à la tète. Mme Lahoussay aussi, d’ailleurs. Tout naturellement, il songea à user de son remède habituel, il prit le dernier cachet que recélait la boîte. Mais, à peine l’avait-il absorbé qu’il éprouva de violentes douleurs. Il perdit connaissance, comme sa malheureuse femme de ménage, Un médecin fut immédiatement appelé qui ordonna différents médicaments. C’est grâce à la prompte intervention du praticien que le malade fut sauvé.
La nouvelle, bien vite connue, de ce second empoisonnement, souleva, bien entendu, un certain trouble.
Ils décidèrent M. Gouget à adresser une plainte au Parquet de Lunéville. Comme elle restait sans effets immédiats, elle fut renouvelée. L’inspecteur Antoine, de la police mobile de Nancy, vint alors effectuer une enquête minutieuse. Il saisit la boîte en carton qui avait contenu les cachets suspects et d'autres cachets, de même marque que les premiers, que M. et Mme Lahoussay possédaient également. Et bientôt, l’exhumation de Mme Gouget fût ordonnée,
Elle eut lieu, en avril, en présence notamment de MM. J. Colin, maire de Blâmont; Grillot, juge d’instruction à Lunéville; Douris, professeur de toxicologie a la Faculté de pharmacie de Nancy. L’autopsie fut pratiquée sur place, sous une pluie battante, et les viscères furent prélevés pour être examinés en laboratoire.
Leur analyse vient de révéler, dit-on, que Mme Gouget a succombé aux suites d'une intoxication par la strychnine. Aussi, plus que jamais les commentaires sont nombreux à Blâmont.
Une bonne partie des habitants de la petite ville n’hésitent pas à dire et à répéter qu'il s'agit d'un attentat. Une main criminelle et experte aurait substitué à la poudre des deux cachets antinévralgiques une poudre nocive, et Mme Gouget aurait été, par un malheureux hasard, la victime de ce forfait.
Mais... que ne dit-on pas ?
D'autres personnes estiment qu'il ne peut être question que d'une déplorable erreur, imputable sans doute à celui qui fabriqua les cachets.
M. Lahoussay qui a bien voulu nous recevoir, hier après-midi, ne sait, évidemment que penser.
Si comme on l’a affirmé à tort, de la strychnine adhérait aux parois de la boité saisie par l’enquêteur, il est fort certain, dit-il, que les cachets nocifs auraient été imprégnés eux aussi, de la poudre redoutable. Dans ce cas, leur saveur amère - on n’ignore point que la strychnine a un goût très désagréable - aurait éveillé l'attention de Mme Gouget et de lui même surtout.
D'autre part, si les cachets n'avaient pas présenté tous les signes de cachets normaux, M. Lahoussay les aurait assurément détruits.
Quant à M. Gouget, que nous avons vu ensuite, il ne sait rien d'autre que ce que l'on raconte. Jusqu’à présent, il n’a pas été avisé du résultat de l’analyse, il attend... Il a sollicité le bénéfice de l'assistance judiciaire. Les événements futurs lui dicteront sa conduite.
Crime ? Erreur ? L’énigme reste entière...
Marcel LAURENT.


25 août 1931

Un motocycliste se blesse grièvement
Blâmont, 24 août. - De notre correspondant particulier :
Dimanche dernier, vers 18 heures, alors qu’il venait de la fête de Cirey à motocyclette, M. Cholet René, 24 ans, charron, domicilié à Gogney, a été pour des causes inconnues, projeté hors du siège de sa moto et traîné sur une distance de 30 mètres.
Trouvé à environ 50 mètres de la carrière de Frémonville, M. Cholet, qui était couvert de sang et avait perdu connaissance, a été transporté à l'hôpital de Blâmont où les premiers soins lui furent donnés.
Son état s’étant aggravé, la victime qui semblait être dans le coma fut dirigée sur l’hôpital de Lunéville pour une intervention chirurgicale. On redoute une fracture du crâne.


9 octobre 1931

COUR D’APPEL
C’est un récidiviste... - Le 21 septembre dernier, vers 1 heure du matin, les gendarmes de Blâmont, en tournée, se trouvaient près d’Herbéviller, lorsqu’ils aperçurent, sur le bord de ka route, une motocyclette, un vélo et deux sacs de pommes de terre. Ils s’approchèrent donc. A ce moment, ils virent deux individus détaler à toutes jambes. Ils ne purent les rejoindre, mais il leur fut assez facile de les identifier comme étant Georges Etienne, 19 ans, manoeuvre, à Domèvre et René Charpentier, 27 ans.
Appréhendés, Etienne et Charpentier reconnurent que, quand ils avaient été surpris, ils étaient en train de voler des pommes de terre. Etienne reconnut que la moto et le vélo avaient été dérobés par lui à un garagiste d’Héming (Moselle). Pour les prendre, il était entré dans le garage, après avoir cassé un carreau. Il les avait sortis successivement, avait caché la moto dans un petit bois et était rentré à Domèvre sur le vélo.
Charpentier fut condamné à trois mois de prison avec sursis. Etienne, à huit mois ferme et à cinq ans d’interdiction de séjour.
Appelant du jugement, Etienne n’y a pas gagné grand’chose. La Cour a confirmé en effet, car c’est un récidiviste.


3 novembre 1931

REPAIX
Accident. - Le 29 octobre dernier, vers 16 heures 30, en traversant la rue devant la maison de leurs parents, pour se rendre dans un parc chercher des poulains, l’un des enfants Claude, le jeune Jean, âgé de 8 ans et demi, fut renversé par une automobile conduite par M. René Isaac, 29 ans, négociant a Dieuze (Moselle).
La jeune victime fut ramassée par son père, témoin de l’accident et conduite à la maison où un docteur de Blâmont fut mandé d’urgence.
Heureusement, les blessures du jeune Claude ne sont pas graves.


5 décembre 1931

Violent incendie
Lunéville. 4 décembre. - De notre correspondant particulier :
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incendie d'une extrême violence s'est déclaré dans un immeuble appartenant à M. Lucien Janin de Verdenal
Le feu, qui avait pris naissance dans un atelier de menuiserie, fit bientôt de rapides progrès et gagna en peu de temps les engrangements et le corps de logis.
Les pompiers de Verdenal, se rendant compte, par la rapide extension prise par le feu, au danger couru par les immeubles voisins et notamment par l'église, décidèrent de faire appel à la compagnie de Blâmont et à celle de Chazelles.
Grâce à ces secours importants et à la mise en action de plusieurs moto-pompes, toute propagation du sinistre fut rapidement enrayée, mais, malgré les efforts des pompiers, tous les bâtiments appartenant à M. Lucien Janin furent anéantis et la toiture de la sacristie attenant à l’église fût sérieusement détériorée.
Les dégâts, très importants, sont couverts par des assurances.


19 mai 1932

AVRICOURT
Insultes. - Lemée François, manœuvre à Avricourt, injuriait sur la voie publique M. Dutour Antoine, conducteur de travaux a l’entreprise Rangeard.
Les gendarmes de passage lui dressèrent un procès-verbal, pour tapage injurieux sur la voie publique.
DOMEVRE-SUR-VEZOUZE
Les autos. - Une collision s’est produite, route départementale no 13, entre deux automobiles pilotées respectivement par MM. Moitrieux Charles, négociant à Domèvre, et Cuny André, industriel à Cornimont (Vosges).
Ce dernier, auteur de l’accident, et qui ne suivait pas la droite de la chaussée, a fait l'objet d’un procès-verbal pour infraction aux prescriptions du code de la route,
La voiture de M. Moitrieux a subi des dégâts évalués à 700 fr. environ.
FRÉMONVILLE
Collision d'autos. - M. Charles Marchal, mécanicien à Petitmont, circulait, le 16 courant, sur le chemin vicinal de Blâmont à Cirey, avec sa voiture automobile. Dans son véhicule, avaient pris place MM. Paul Lauber, employé de banque à Cirey, et Faltot Lucien, boucher à Petitmont.
En arrivant dans la descente de Frémonville, M. Marchal vit venir en sens inverse une autre automobile. Au moment où cette dernière opérait le croisement, elle accrocha en passant, l’avant gauche de la voiture de M. Marchal, lui occasionnant des dégâts évalués à 1.500 francs.
L’auto tamponneuse a continué sa route en accélérant sa marche, et le numéro ne put être relevé. Il n’y eut, heureusement, aucun accident de personne.
Malgré d’actives recherches, le chauffeur fuyard n’a pas été découvert jusqu’alors.
L’enquête se poursuit.


20 juin 1932

Une auto se jette contre un arbre et fait une embardée
Un mort, trois blessés dont deux grièvement
Blâmont, 19 juin. - De notre correspondant particulier :
Un terrible accident d’automobile s’est produit, ce matin, à 8 heures, à 200 mètres du village de Gogney, sur la route nationale de Blâmont à Strasbourg, causant la mort d'une fillette de 3 ans et trois blessés, dont deux grièvement.
C'est vers 7 h. 30 que M. Poirson Laurent, agent général d’assurances, quittant Sarrebourg, pilotant sa voiture, dans laquelle avaient pris Place Mme Poirson, née Klein, 29 ans, son épouse ; Jeannine Poirson, 3 ans, sa fille Mme Seneintz, 58 ans, mère de Mme Poirson, pour se rendre à une fête sportive, qui avait lieu à Lunéville
La voiture roulait à une allure modérée depuis une demi-heure, lorsqu’arrivée à 200 mètres du village de Gogney, elle fit, à la suite d’une rupture d’un essieu arrière, une violente embardée, pour aller se lancer de coté contre un arbre.
Bien que resté maître de sa direction, malgré toutes ses tentatives pour redresser, M. Poirson ne put éviter la violence du choc sous lequel devait être tuée sa malheureuse petite Jeannine.
Mme Poirson, qui tenait sa petite fille sur ses genoux, a été immédiatement dirigée sur l'hôpital de Blâmont, en compagnie de sa mère, Mme Seneintz.
A la suite des soins qui lui furent prodigués, on a constaté que Mme Poirson porte une fracture à la base du crâne, ainsi que des contusions multiples. Bien que son état soit grave on espère la sauver.
Mme Seneintz, qui a repris connaissance, porté de nombreuses contusions ; son état s’est amélioré et il n'y a plus rien à redouter pour la suite.
Quant au malheureux conducteur, M. Poirson, qui eu le courage de ramener sa fillette à la morgue, et de transporter les autres membres de sa famille à l’hôpital, il ne porte heureusement que de légères blessure à la tête.


29 juillet 1932

BLAMONT
Concours et fête du comice agricole à Blâmont, - Nous informons MM. les membres du comice agricole de Lunéville que, par décision du bureau du comice, la date du concours et de la fête organisés pour le 21 août à Blâmont, sera reportée au dimanche 4 septembre.
En effet, le 21 août, M. Albert Lebrun, président de la République sera reçu officiellement par la ville de Longwy, à l’occasion de l’inauguration du monument élevé à la mémoire de ses morts de la grande guerre.
A cette cérémonie, seront invités, par M. le préfet de Meurthe-et-Moselle, tous les membres du Parlement, tous les hauts fonctionnaires, conseillers généraux et d’arrondissement, ainsi que l’impose le protocole.
C’est en complet accord avec M. le maire de Blâmont qui fut consulté le premier, que le comice aura le plaisir de recevoir ses invités quinze jours plus tard.
Remarquons que, le 28 août, est retenu par le comice de Toul et le concours ardennais de Vittel.
Légion d’honneur. - Nous apprenons avec plaisir par le «  Journal Officiel » du 24 juillet 1932, que la croix de chevalier de la Légion d’honneur vient d’être décernée, par décret en date du 20 juillet, à notre sympathique et brave concitoyen M. Paul-Louis Therret, caporal au centre de mobilisation n° 204 vingt-deux ans de services, cinq campagnes:
Cette croix ne pouvait être mieux attribuée. M. Theret, qui est titulaire de la médaille militaire, de la médaille de Rhénanie, inscrit au livre d’or des soldats de "Verdun, a été blessé trois fois :
Je 23 août 1914, à Badonviller ; le 27 novembre 1914 et le 26 mars 1916, â Verdun.
Appelé, dès le 2 août 1914, Paul Therret qui est titulaire de la croix de guère avec palme et quatre étoiles, a fait toute la guerre et a obtenu de nombreuses citations, parmi lesquelles nous extrairons les passages suivants :
«  Cité à l’ordre du C. A. le 25 août 1914 : S’est distingué au combat de Saint-Laurent ; a fait preuve de courage et de dévouement en se portant en avant, sous un feu violent de mitrailleuses, pour enlever et rapporter le corps de son commandant, mortellement blessé. »
«  Cité le 23 août 1914, par ordre de la brigade : Est parti volontairement en patrouille, pour reconnaître une lisière de forêt occupée par l’ennemi. »
«  Cité le 7 novembre 1914 à l’ordre du corps d’armée : Le chasseur Therret a fait preuve de courage en restant au combat de barricade pendant que son bataillon se retournait. »
«  Cité le 13 novembre 1914 à l’ordre du bataillon : S’est distingué en faisant un ravitaillement en munitions à sa compagnie et en assurant la liaison au combat de Maison-Blanche. »
«  Cité à l’ordre de la division le 25 septembre 1915 à l'ordre de la division: Participé au groupe franc de son unité, a cerné un petit poste ennemi et a réussi à ramener deux prisonniers. »
«  Cité le 23 avril 1918 à l'ordre du bataillon : A assuré comme chef de pièce, le ravitaillement de cette dernière sous un feu violent. Beaucoup de camarades hors de combat ; ne s’est replié que sur l'ordre de son chef. »
Nous adressons à M. Therret nos félicitations bien vives.


23 octobre 1932

BLAMONT
Avis d'enquête. - En exécution d’un arrêté de M, le préfet de Meurthe-et-Moselle, en date du 14 octobre 1932, le maire de la ville de Blâmont a l’honneur d’Informer ses administrés qu’il sera procédé à une enquête de commodo et incommodo sur le projet présenté par l'Etat français en vue d’installer sur le territoire de la commune de Blâmont, sur un terrain situé entre la route Nationale n° 4 et la limite d’emprise de la gare de Blâmont (A. B. C.), une station de stockage double (360 tonnes) et de réchauffage de goudron.
A cet effet, M. Adrien Laurent désigné comme commissaire enquêter se rendra à la mairie de Blâmont les 24 et 30 octobre 1932, de 14 à 16 heures, et y recevra les déclarations des habitants de la commune sur les avantages et les inconvénients du projet dont il s’agit.
Le dossier de l'affaire est déposé à la mairie ou les intéressés pourront en prendre connaissance tous les jours non fériés, de 8 à 12 heures.
Ecole d’Agriculture ambulante. - Le maire informe ses administrés que l’Ecole d’agriculture ambulante de l’arrondissement de Lunéville, qui a pour but de donner une instruction professionnelle aux fils d’agriculteurs qui ne peuvent passer deux ou trois ans dans une école pratique d’agriculture, s’ouvrira, pour le canton de Blâmont, dans une des salles de l'hôtel de ville, dans le courant de novembre.
La durée des études est de quatre mois. La session commence en novembre et se termine en mars. Les cours qui auront lieu une fois par semaine, seront entièrement gratuits.
L'enseignement comprend les matières ci-après ; Agriculture, horticulture, arboriculture, zootechnie hygiène et extérieur du bétail, économie rurale et droit rural, technologie agricole arpentage, mécanique agricole et toutes matières intéressant plus particulièrement les régions dans lesquelles l’Ecole est appelée à fonctionner.
Des applications et exercices pratiques ont lieu pour diverses matières.
Des visites dans les meilleures exploitations et industries agricoles de la région, ainsi que des projections cinématographiques complètent l’enseignement théorique.
Pour être admis, les élèves doivent être âgés d'au moins quinze ans et avoir acquis une certaine pratique agricole. Il n’y a pas d'âge maximum.
Les élève» qui désirent suivre les cours de l’Ecole doivent adresser le plus rapidement possible leur demande d’inscription soit à la direction des services agricoles de Meurthe-et-Moselle, soit à M. le professeur d’agriculture, 9, place Victor-Hugo, à Lunéville.
GOGNEY
Incendie d’une meule. - Une meule de paille de féveroles, située dans un parc, sur le chemin de Foulcrey, a brûlé le 18 octobre, vers midi. Cette meule appartient à M. Lavielle Jules, cultivateur. Toute idée de malveillance doit être écartée.


2 décembre 1932

BLAMONT
Conseil municipal. - Le conseil municipal s’est réuni, le 30 novembre, sous la présidence de M. J. Colin, maire pour délibérer sur les questions ci-après :
M. le docteur Collot est désigné comme secrétaire et le procès-verbal de la dernière séance est adopté sans aucune observation.
Le conseil approuve un traité de gré à gré s’élevant à la somme de 12.718 francs pour des travaux supplémentaires exécutés par M. Alini, entrepreneur ;
- Demande l’exploitation d’une coupe extraordinaire de 200 m3 pour l’exercice 1933 ;
- Décide que le marché du vendredi sera ouvert, hiver comme été, à 8 heures du matin, afin de permettre aux habitants des localités environnantes d’arriver par les trains du matin ;
- Approuve les modifications apportées au tarif des droits de place dans les foires et marchés et fixe uniformément à 0 fr. 80 par mètre occupé et 1 fr. 50 pour voiture sans déballage ;
- Décide de modifier l’éclairage à l’extrémité de là rue des Capucins ;
- Vote un crédit de 780 francs pour l'installation de deux nouvelles lampes électriques qui seront placées à l’angle de la ruelle du Bouhot et à l'extrémité de la ruelle des Prés, sur le pont face à la maison Petit ;
- Vote un crédit de 500 francs pour la distribution de jouets et friandises aux enfants des écoles pour la Saint-Nicolas ;
- Autorise le maire à faire exécuter un devis en vue de l’étude pour l’Installation d’une lampe pour l’éclairage public, face au cimetière ;
- Désigne MM. Charton, A. Laurent et Lartisant comme membres devant faire partie des commissions chargées de la révision de la liste électorale ;
- Vote un crédit de 100 francs destiné au comité d’action chargé d’élever un monument, à Aurillac, à la mémoire du président Paul Doumer ;
- Fixe au 15 janvier, à 9 heures, le tirage des pâtis communaux ;
M. le maire donne connaissance d’une lettre par laquelle le comité des «  Amis des écoles » fait connaître qu’à la suite de la liquidation générale des organismes des la Reconstitution scolaire départementale, un actif se trouve disponible et qu’une somme de 6.000 francs sera remise à la caisse des écoles. Le conseil adresse ses félicitations et vifs remerciements au comité des «  Amis des écoles », et charge M. Charton, trésorier de la caisse des écoles, d’encaisser cette somme.
L’ordre du jour des affaires ne devant être traitées en séance publique, le conseil se réunit en comité secret, en vue de délibérer sur différentes demandes d’assistance.
Admet deux demandes d’assistance aux vieillards, ainsi que plusieurs demandes d’assistance aux femmes en couches.


2 mars 1933

Etablissements dangereux insalubres ou incommodes
VILLE DE BLAMONT
Par arrêté de M. le Préfet de Meurthe-et-Moselle en date du 9 janvier 1933, M. Canel, ingénieur en chef des ponts et chaussées de Meurthe-et-Moselle, demeurant à Nancy, 2, rue du Vieil-Aitre, et représentant l'Etat français, a été autorisé à installer à Blâmont, sur un terrain situé entre la route Nationale n° 4 et la limite d’emprise du domaine de la gare de Blâmont, une station double de stockage (360 tonnes) et de réchauffage de goudron, sous les conditions suivantes :
Article premier. - M. CANEL, ingénieur en chef des ponts et chaussées de Meurthe-et-Moselle, est autorisé aux fins de sa demande susvisée, sous les conditions suivantes :
Pour atténuer les inconvénients provenant d’évacuations du goudron réchauffé, le service devra prévoir une large ventilation permanente des locaux.
Il faudra, en outre, éviter que les déchets de goudron résultant des déversements accidentels sur le sol, au cours du chargement, des camions, soient repris et chargés dans le foyer, ce qui est la source de dégagements fuligineux et nauséabonds.
La station devra être munie de moyens de premier secours contre l’incendie : extincteurs de bon modèle, dépôt de sable ou de terre pulvérulente.
Article 2. - L’administration se réserve le droit de prescrire, en tout temps, toutes autres mesures ou dispositions additionnelles aux conditions ci-dessus énoncées, qui seraient reconnues nécessaires à la protection de la santé publique. Elle se réserve en outre le droit de révoquer la présente autorisation dans le cas où elle présenterait de sérieuses menaces de salubrité publique et ce sans que le titulaire puisse prétendre de ce chef à aucune indemnité ou un dédommagement quelconque. L’établissement demeurera d’ailleurs soumis à la surveillance de la police locale.
Article 3. - Tout transfert de l’établissement autorisé sur un autre emplacement, toute modification importante dans l’état des lieux, dans la nature de l’outillage, toute extension de l’exploitation fera l’objet d’une nouvelle demande d’autorisation.
Article 4. - En cas de contraventions dûment constatées aux dispositions qui précèdent, la présente autorisation pourra être retirée, indépendamment des condamnations à prononcer par les tribunaux compétents. Elle pourra être retirée si l’exploitation, de la station était interrompue pendant deux années, sauf, cas de force majeure.
Article 5. - Les droits des tiers sont et demeurent expressément réservés, afin de faire valoir, devant les tribunaux compétents, toute demande ou indemnité, en raison du dommage qu’ils prétendraient leur être occasionné par l’établissement autorisé.
Article 6. - M. le Sous-Préfet de Lunéville, M. l’Inspecteur des établissements classés dans la circonscription duquel se trouve la station autorisée, et M. l’Inspecteur départemental des services d’hygiène sont chargés d’assurer l’exécution du présent arrêté, dont une ampliation avec le plan des lieux y annexé devra demeurer dans les archives de la mairie de Blâmont pour y être communiquée, sans déplacement, à toute personne qui en fera la demande.
Une copie du présent arrêté sera délivrée sur timbre, au pétitionnaire, aux frais de ce dernier.
Nancy, le 9janvier 1933.
Pour copie conforme :
Le Maire,
J. COLIN.


15 mars 1933

Un motocycliste est grièvement blessé
Lunéville, 14 mars. - De notre correspondant particulier :
Le 11 mars, vers 17 heures, MM. Camille Weislinger et Arthur Lehé, cultivateurs à Domèvre, conduisaient deux voitures hippomobiles et se trouvaient à la sortie de Blâmont, à proximité de la gare de L. B. B., quand ils entendirent une motocyclette venant derrière eux à vive allure. Le motocycliste, M. Lucien Bain, demeurant à Domèvre, était à peine à dix mètres devant les charretiers, que sa machine alla se jeter contre un arbre, puis se renverser dans le fossé à gauche de la route.
Le motocycliste fut relevé aussitôt et transporté à l'hôpital de Blâmont, où l’on constata qu’il avait une grave blessure à l’arcade sourcilière gauche, mais aucune fracture.


20 avril 1933

BLAMONT
Vol. - Lazare Callière, commis chez M Lévy, marchand de bestiaux, a omis de verser à son patron la somme de 57 francs, produit de la vente du lait.
Il s’est sauvé avec l’automobile de M. Lévy et a été arrêté à Nancy.
Bris de vitres. - Pierre Helluy, 24 ans, manoeuvre, demeurant à Barbas, étant pris de boisson, a cassé un carreau dans un café, le patron ayant refusé de lui servir à boire.


28 avril 1933

Tribunal correctionnel [...]
Les mauvais employés. - Macaire au service d’un marchand de bestiaux de Blâmont, Maurice Collière, 25 ans, a joué différents tours à son patron.
Il s’est notamment servi de l’auto de ce dernier et a dissipé une somme de 57 francs qui lui avait été confiée.
- J’espère que votre patron vous a congédié ? interroge le président.
Collière répond par l’affirmative.
3 mois de prison.


1er septembre 1933

Mort du contre-amiral Lafrogne.
Blâmont 31 août. - De notre correspondant particulier :
Le contre-amiral Lafrogne est mort le 31 août, en son domicile, à Blâmont, à l’âge de 66 ans. Il était commandeur de la Légion d’honneur, décoré de la croix de guerre américaine, ainsi que de nombreux ordres étrangers. Souffrant depuis quelques mois, son état de santé semblait s’améliorer depuis plusieurs jours, lorsqu’une nouvelle crise survint, pour l’emporter rapidement. Il était né à Blâmont, le 11 octobre 1867.
Après de brillantes études, tant au collège de Blâmont qu’à Stanislas à Paris, Henry Lafrogne fut admis dans les cadres de la marine. Ce fût un chef distingué et un savant. Nous nous contenterons du reste, de la déclaration d’un spécialiste de notre marine nationale;
Toute révérence gardée, écrit-il, le contre-amiral Lafrogne peut être appelé l’homme-canon, ainsi disaient tous les marins, qui ont servi sous ses ordres. Il est de ceux entre les spécialistes contemporains français et étrangers, qui s’adonnèrent le plus passionnément à la science de l’artillerie. S'il est devenu marin, il est né artilleur ; c'est la définition même de son existence, Toutes ses facultés ont toujours été tendues vers l’amélioration du tir naval ; il ne parle que de balistique, et s’il lui advint de commander des torpilleurs, ce furent là des erreurs de jeunesse, au cours desquelles il chercha à démontrer l’infériorité de l'engin sous-marin envers le canon.
La relation de cause à effet sera mise en évidence lorsqu'on saura que le contre-amiral Lafrogne fut un mathématicien remarquable. Séduit par les beautés de la théorie des probabilités, il ne cessa de rechercher les secrets résidant en l’utilisation des bouches à feu et à rendre connexes pour elles les qualités de justesse et de précision. Il est des époques où les idées, visant au progrès d'une science, sont débattues en divers milieux et sur le point d’aboutir ; il appartient alors à un savant de les fixer. Le lieutenant de vaisseau Lafrogne eut ainsi le talent de créer une nouvelle méthode de tir. Le succès de la méthode fut universel ; son Inventeur récompensé, fut considéré comme l’émule et l’égal du commandant anglais, Percy Scott.
Capitaine de frégate à 43 ans, en 1911, il fut nommé chef d’état-major du contre-amiral Cauchet. Cette collaboration fut fructueuse au point de vue de l’entraînement de l’armée navale ; elle eut, à juste titre, une autre suite. L'amiral devint le grand maître de l’artillerie ; sa renommée le désigna comme futur amiralissime. Son autorité incontestée, devait, dès lors servir à la fortune de son chef d’état-major. De fait, ce dernier, promu capitaine de vaisseau en 1916, fut le capitaine de pavillon du vice-amiral Gauchet, commandant la première escadre, et il le suivit dans l’état-major de l'armée.
A l’armistice, l’amiralissime, voulant rétablir le mode d’instruction du personnel dans le cadre d’avant-guerre, reconstitua la division des écoles. Il ne pouvait en confier le commandement qu’au chef qu'il jugeait le plus digne, le commandant Lafrogne. Cette désignation était une évidente indication, en vue de l’amiralat.
L'heure de la retraite ayant sonné pour cet officier général, l'exécution de quelques propositions de son «  testament » fut ajournée. Les candidats qui servirent rue Royale, surent faire valoir leurs titres ; certains qui avaient annoncé la promotion du commandant Lafrogne, reçurent les étoiles avant lui. Un palier survenait ainsi dans la courbe régulièrement ascendante de sa fortune. Le commandant supporta avec grande sérénité ce délai supplémentaire, qu’on jugea bon, en haut lieu, de lui imposer, ainsi que cette autre épreuve qui lui valut de rentrer dans le rang, en cédant la division à un contre-amiral.
La récompense lui fut décernée au moment même, ou prenait fin sa période de commandement.
Les brillantes qualités des grands hommes ne vont, pas sans quelques petits défauts.
Esprit fin, mais mordant le nouvel officier général ne montre pas dans l’exercice de la parole une clarté, en rapport avec sa lumineuse intelligence. On dit qu’il ne sait pas assez ménager ceux qui ne partagent pas ses idées, n’usant point pour les convaincre, de phrases soigneusement polies et apprêtées. A considérer sa silhouette trapue, son air plein de bonhomie, sa démarche calme, on dirait plutôt d’un savant voué aux travaux de laboratoire, que d’un homme d’action. Les spécialistes lui reprochèrent, paraît-il, de trop sacrifier au calcul, des impondérables pour ne rien laisser au hasard dans le rendement du tir, tandis qu’il reléguerait au second plan, l’art des évolutions.
Quoi qu'il en soit, ses connaissances spéciales et son esprit scientifique, ravalent maintenu au premier plan dans l'organisation de la flotte.
Marcel Vallon, dans un de ses articles, disait de lui : «  Dans l’annuaire apparaît un astre auprès duquel bien des étoiles pâliront ». Aucune épitaphe, ne saurait mieux convenir à ce grand serviteur de notre marine.
Nous adressons à sa famille, nos condoléances émues.


10 septembre 1933

BLAMONT
Conseil municipal. - Le conseil municipal s’est réuni vendredi dernier, pour sa session d’août, sous la présidence de M. Colin, maire.
M. Crouzier, désigné comme secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, qui est adopté.
M. le maire donne connaissance d’une lettre de M. le ministre de l’éducation nationale en date du 7 août, l’avisant que le projet d’agrandissement de l’école des garçons a été examiné et approuvé par le comité des Constructions scolaires et que ce projet sera subventionné avant le 31 décembre 1933 dans ta limite des crédits accordés par le Parlement.
Le montant de la subvention évaluée d'après les pourcentages fixés par les réglemente en vigueur ne pouvant être connu que fin décembre, le conseil décide d’attendre à cette date pour prendre les décisions nécessaires en vue des travaux à exécuter.
Le conseil :
Vote un crédit de 4.000 francs en vue de l’achat d’un treuil supplémentaire à installer à l’abattoir, et autorise le maire à traiter de gré à gré pour l’acquisition.
Décide de faire entreprendre les travaux nécessaires en vue du pavage de la cour de l’abattoir, et vote a cet effet un crédit de 4.500 francs.
Approuve les devis des travaux concernant les travaux de peinturé à exécuter aux écoles et à l’abattoir, et la remise en état de ta toiture de l’école des garçons, dont le montant total s’élève à 9.600 francs.
Vote un crédit de 14.406 francs en vue d’effectuer les travaux de charpente et de la remise en état de la toiture de l'école des filles.
Décide de procéder à l’adjudication, le dimanche 10 septembre, à 14 heures, de la salle des fêtes de l'hôtel de ville, en vue de l’organisation du bal de la fête patronale.
Vote un crédit de 3 500 francs pour les travaux de peinture exécutés sur les ponts et passerelles.
Approuve différentes délibérations de la commission administrative de l’hospice et du bureau de bienfaisance.
Vote un crédit de 2.500 francs pour frais d'hospitalisations.
M. le maire donne communication de l’acceptation de Mlle Prud'homme, de Viterne, ancienne élève de la Maternité de Nancy, de venir exercer ses fonctions de sage-femme en notre ville, à partir du 1er octobre.


26 décembre 1933

BLAMONT
Avis. - Le maire de Blâmont informe les jeunes gens nés du 1er juin au 31 décembre 1913 et du 1er janvier au 31 mal 1914 qu’ils sont invités à se présenter au secrétariat de la mairie dans le plus bref délai possible, pour réclamer leur inscription sur les tableaux de recensement et fournir les renseignements qui leur seront demandés. Les jeunes gens devront se munir du livret de famille des parents.
Recensement des chevaux. - Les propriétaires de chevaux et mulets sont informés qu’ils doivent se présenter, à la mairie avant le 15 janvier prochain, pour en faire la déclaration, sans aucune distinction ni exclusion et en indiquer l’âge et le signalement.
Recensement des véhicules automobiles. - Il est rappelé aux propriétaires de voitures, camions automobiles et motocyclettes que la déclaration de leurs véhicules doit être faite avant le 15 janvier prochain, au moyen de formules spéciales qui sont à leur disposition en mairie.
Les véhicules pour lesquels aura été délivré un certificat d’inaptitude ou d’exemption (tous ceux de couleur jaune), ne feront pas l’objet d’une déclaration.


4 janvier 1934

L’EPILOGUE
d’une mystérieuse affaire d’empoisonnement
La Cour des appels civils de Nancy vient d’étudier une affaire qui passionna longuement les habitants de Blâmont et de la région.
Il s’agit d’une singulière affaire d’empoisonnement - vieille de plus de trois ans - par des cachets antinévralgiques, dans laquelle une mort est à déplorer.
M. Lahoussay, vétérinaire à Blâmont, et ancien conseiller d’arrondissement, honorablement connu, employait régulièrement, comme femme de ménage, Mme Charles Gouget, née Odile Dubas, 32 ans, originaire de Parux, et mère de trois enfants, respectivement âgés de 11, 7 et. 3 ans.
Le 13 décembre 1930, au début de l'après-midi, elle se plaint d'une forte migraine. M Lahoussay a chez lui des cachets antinévralgiques, portant le nom d’un docteur de Paris. Dix déjà ont été utilisés, mais deux cachets sont encore dans la boîte en carton, qu’a délivrée le pharmacien. Sur l'invitation de M. Lahoussay, Mme Gouget prend l’un des derniers cachets, l'avale, et s’en va pour se rendre chez un commerçant où elle travaille également.
A peine s’y trouve-t-elle depuis un quart d’heure, qu'un malaise la prend. Des religieuses de l’hospice sont alertées, elles lui prodiguent leurs soins. La malheureuse regagne son foyer en auto, pour y expirer, après d’atroces souffrances, à 17 h. 45 exactement.
Dans, ses, derniers moments, Mme Gouget avait, affirmé que le cachet pris chez M. Lahoussay avait porté son mal à un point extrême,
- Ce cachet ne passe pas, il m’étouffe, avait-elle gémi.
Pourtant ses proches et ses amis n'avaient pas attaché autrement d’importance à ces paroles. Mais trois semaines, plus tard, éclate un fait nouveau, un fait troublant.
Au retour d’une promenade en auto, M. Lahoussay a mal à la tête. Tout naturellement il songe à user de son remède habituel et prend le dernier cachet que recèle la boîte. A peine l’a-t-il absorbé qu’il éprouve de violentes douleurs. II perd connaissance. Seule la prompte et l’énergique intervention d’un médecin lui sauve la vie.
A cette nouvelle, on se trouble ; la mort de Mme Gouget semble due à des causes rien moins que, naturelles. M. Gouget adresse une plainte au Parquet de Lunéville. La police mobile de Nancy se livre à une enquête minutieuse. La boîte en carton, qui a contenu les cachets, suspecté et d'autres de la même marque que le premier, sont saisis chez M. Lahoussay. Et bientôt l’exhumation de Mme Gouget est ordonnée.
Elle a lieu en avril, 1931, en présence de MM. J. Colin, maire de Blâmont ; Grillot, juge d’instruction à Lunéville ; Douris, professeur de toxicologie à la Faculté de pharmacie de Nancy.
L’autopsie est pratiquée sur place, sous une pluie battante ; les viscères sont prélevées pour être examinées en laboratoire. Leur analyse devait révéler que la femme de ménage avait succombé aux suites d’une intoxication par la strychnine.
L’émotion à Blâmont, fut à son comble. On disait..., mais que ne disait-on pas ? Quoi qu’il en soit, l’énigme reste entière, puisque l’instruction se termina par un non-lieu.
Mais l’affaire se poursuivit sur le terrain civil. Le tribunal de Lunéville retint la responsabilité civile de M. Lahoussay, et le condamna à payer 15.0 francs de dommages-intérêts à M. Gouget, et à servir une rente annuelle de 1.000 francs à chacun des trois enfants jusqu'à leur dix-huitième année.
Appel fut rejeté de cette décision.
Après plaidoiries de Me Sadoul, qu’assistait Me Goubeaux, pour la famille de la défunte, et de Me Boulay, assisté de Me Thiébaut, pour M. Lahoussay, la Cour a maintenu les dommages-intérêts accordés à M. Gouget, et a accordé 15.000 francs également à chacun des trois enfants. C’est donc la somme de 60.000 francs que M. Lahoussay aura à débourser.


5 novembre 1934

AVRICOURT
Une auto dans un arbre. - M. Humblot Gérard, hôtelier à Badonviller, se rendait à Avricourt avec M. Schemelef Eugène, cafetier à Blâmont, lorsqu'un pneu de la voiture éclata.
L'auto alla se jeter dans un arbre. M. Schemelef fut assez sérieusement blessé au pied droit, et M. Humbert eut des contusions multiples. La voiture a subi de sérieux dommages.
BLAMONT
Vol d’effets. - M. Stippel Aloïs avait accroché à un arbre un porte-manteau sur lequel il avait posé ses vêtements. L’arbre était à proximité de sa voiture. Il s’absenta pour déjeuner, quand il revint, les vêtements avaient disparu.
Vol d’extincteur. - M. Vuillaume Marcel, garagiste, porte plainte pour vol d'un extincteur dans son garage. Voleur inconnu.


19 novembre 1934

Incendie au Préventorium de Blâmont
Hier, vers 14 heures, un incendie a éclaté au Préventorium de Blâmont, au clos Saint-Pierre, propriété de M. de Turckheim.
Aucun accident n’est à déplorer. Tous les enfants sont à la Maison maternelle de Blâmont et tous sont en excellente santé.


20 novembre 1934

L’incendie du Préventorium de Blâmont
Blâmont, 19 novembre. - De notre correspondant particulier :
Nous avons Indiqué hier, qu’un violent incendie s’était déclaré dans le préventorium de Blâmont, propriété de M. A de Turckheim, conseiller général.
Le vaste immeuble a été entièrement détruit.
Le feu, dû à un court-circuit, a trouvé un aliment facile dans les boiseries et plafonds en pichepin verni.
Malgré les secours rapides de la compagnie de sapeurs-pompiers, l’aile droite du bâtiment ne put être préservée, par suite du manque d’eau.


1er janvier 1935

BLAMONT
Nous apprenons avec plaisir par le «  Journal officiel » du 30 décembre, que la croix de chevalier de la Légion d’honneur vient d’être décernée à M. le docteur Marcel Collot, qui compte vingt ans de services et quatre campagnes.
M. le docteur Collot, qui avait été blessé et cité, était titulaire de la croix de guerre.
Nous lui adressons nos vives félicitations.


5 mai 1935

BLAMONT
Arrestation. - Jean Dosch, 29 ans, condamné à huit jours, quinze jours et un mois d’emprisonnement, par le tribunal de Nancy, pour abandon de famille, a été arrêté pour être écroué à la maison d’arrêt de Nancy.


24 mai 1935

BLAMONT
Société de Tir. - En raison du concours départemental des S. A. G., là séance de tir prévue pour dimanche prochain 26 mai, est reportée au dimanche 2 juin.
Vol. - Deux couvertures en laine, placées sur le radiateur de l’automotrice du chemin de fer départemental de L B. B., ont été dérobées au garage de Blâmont.
M. François Barret, employé de la Compagnie, conducteur de l’automotrice, qui s’est aperçu du vol, le 18 au matin, a déposé une plainte contre inconnu pour un préjudice de 50 francs environ. Enquête.


6 juillet 1935

BLAMONT
Concours de tir scolaire. - Aujourd’hui a lieu au stand des Marmottes le concours annuel de tir scolaire pour le canton de Blâmont.
A 14 h. 30, les enfants des écoles du canton assisteront à Bon Accueil à une séance de cinéma, qui leur sera offerte par la ville de Blâmont.


23 février 1936

A BADONVILLER
Une émouvante réplique à Georg Furst et au caporal Sanktus
Le 16 février, Badonviller s’est retrouvée, comme aux jours des grandes manifestations patriotiques, entièrement groupée autour de sa municipalité, dans un magnifique élan de solidarité, de concorde et de souvenir, au pied de son monument aux morts.
La population, à laquelle s'étaient joints un grand nombre d’habitants du canton et des villes voisines, était en effet assemblée pour entendre et applaudir«  La Blâmontaise », qui allait donner la première audition publique de «  La Revanche de Badonviller », que M. André Veil. Ancien combattant, industriel à Blâmont, a dédiée aux morts et martyrs de la cité.
Le compositeur et Mme André Veil avaient tenu à assister à cette cérémonie grandiose dans sa simplicité. Ils étaient entourés de M. Collot, conseiller d’arrondissement ; M. Campion, adjoint au maire de Blâmont MM. Charton, Crouzier, Maubre, conseillers municipaux, et une importante délégation des habitants de cette ville.
Ce fut une minute bien impressionnante quand, après la «  Marseillaise », dans un silence religieux, la Blâmontaise exécuta d’une façon parfaite ce beau morceau patriotique où l’auteur a mis tout son coeur et où l’on sent, après la douloureuse complainte des jours de deuil, les gais accents de l’allégresse de la victoire, et qui se termine en une émouvante sonnerie aux morts, clôturée par une finale particulièrement réussie.
Cette nouvelle marche de Badonviller honore l'auteur et est réellement digne du but qu’il s’est assigné.
Après cette exécution, une réception eut lieu à l’hôtel de ville, où un vin d’honneur fut offert à M. Veil et aux personnalités blâmontaises précitées, ainsi qu’aux musiciens.
Aux côtés de M. Fournier, maire, entouré de MM. Diedler et Morel, adjoints, on notait MM. Chenu, Gouttin, Jacquot, Lemoine, Magron Perrette, Friedel, Fulpin, Jacquemin et Pierron, conseillers municipaux ; MM. Chiaravalli, président du comité des fêtes ; Fort, commandant honoraire des sapeurs-pompiers ; Godfroy, sous-chef de musique de «  La Céramique » ; de Metz-Noblat, curé doyen; Rangeard, receveur des postes ; Royer, directeur de la faïencerie ; Saxe, directeur d’école, et Mme Saxe, institutrice; Mlles Schaudel, directrice d’école et institutrice ; MM. Thomas, juge suppléant ; Vouaux, secrétaire de mairie ; Guéry, officier de réserve ; Lacroix, président.. des S. O. R. ; on remarquait aussi la présence de Mmes Veil, Collot, Crouzier et Fournier ; M. et Mme Taillibert et M. Spire, de Val-et-Châtillon ; M. et Mme Kahn, de Blâmont ; MM. Kahn, Stahl et Villard, de Lunéville, et de nombreuses autres personnalités de la région.
M. Fournier, maire, lut une lettre d’excuses de M. Fenal, vice-président du conseil général empêché par une réunion de famille ; il présenta aussi les excuses de M. Collotte, chef de musique de «  La Céramique », puis il prit la parole en ces termes :
«  Cher monsieur Veil, mes chers collègues, mesdames, messieurs,
«  Le conseil municipal, au nom de toute la population, est heureux de vous saluer ici.
«  Vous représentez une accueillante petite ville au long passé glorieux et historique comme la nôtre, où nous comptons de nombreux et bons amis, parmi lesquels vous tenez la meilleure place ; aussi laissez-moi, au nom de tous, vous souhaiter la plus large, la plus cordiale des bienvenues en vous remerciant de tout coeur de votre démarche.
«  Tout à l’heure, devant le monument élevé par la piété de nos compatriotes à la mémoire des grands morts et martyrs de Badonviller, nous avons tous vibré d’émotion en écoutant les fiers accents de cette belle marche qui porte le nom de Badonviller et que, par un sentiment qui a touché le coeur de tous mes concitoyens, vous avez voulu, monsieur Veil, dédier à nos morts glorieux en témoignage d'admiration et en réplique aux accents lourds et guerriers de «  Badeinveiller marsch », composée le soir sanglant du 12 août 1914 par le chef de fanfare Georg Rust, au milieu de nos ruines fumantes et près des cadavres de nos compatriotes assassinés.
«  Nous avons vibré d’émotion, certes, mais aussi de souvenir, car, à cet instant, nous avons repassé en mémoire les heures tragiques et de terreur de cette journée d’août 1914 qui parut un siècle à ceux qui l’ont vécue et nous nous demandions en nous-mêmes ce qui, dans l’horreur des fusillades, les sinistres lueurs des incendies volontaires, le spectacle émouvant des cadavres de femmes et d’enfants, la plainte des nombreux blessés, la prière des fils et des mères, le pillage éhonté de soldats ivres et en fureur, avait pu inspirer les nombreux auteurs germains de musique et de poésie.
«  Car, en effet, après Furst et sa célèbre marche «  Préférée » qui illustre toutes les manifestations guerrières de l’Allemagne, après le capitaine von Dothmer qui, devant les feux, du bivouac, ce même 12 août, écrivait une poésie, et nous citait ; «  Ville, belle, perle des «  Vosges », le caporal Sanktus n’a-t-il pas édité un poème que l’ «  Illustration » a qualifié «  d’échantillon édifiant «  de lyrisme, cynique » et que je ne puis m’empêcher de vous rappeler :
«  Comme le ciel sombré s’illumine,
«  Malheur à toi, joli Badonviller.
«  La colère bavaroise t’a condamné
«  Et t’a mué en une mer de flammes.
«  Des coquines, chats-tigres féminins
«  Se cachaient dans les maisons.
«  Le lion bavarois, de sa patte puissante
«  Sans pitié, les a jetées sur le sol.
«  Vois-tu, là-bas, dans la nuit,
«  On les conduit en troupeau, hommes et femmes,
«  Hurlant comme des chiens.
«  Tes habitants, ô Badonviller.
«  Là-bas, les hommes sont collés au mur.
«  Les femmes et les filles ont obtenu pardon,
«  Comme elles se lamentent, comme elles implorent,
«  Pour leurs pères et pour leurs fils.
«  Feu ! Les femmes et les enfants crient
«  Ceux qu’ils ont aimés ne sont plus,
«  Par leur sang, les cadavres de nos braves sont vengés
«  Malheur à toi, joli Badonviller.
«  Comme je comprends, monsieur Veil vous qui êtes attaché à Badonviller par les intérêts d’une industrie florissante et par des sympathies dont nous honorons, connaissant d’une part les épreuves subies et le sacrifice de nos morts et, d’autre part, le lyrisme inspiré aux auteurs allemands par le spectacle d’une ville livrée aux flammes, au massacré et au pillage, comme je comprends, dis-je, que vous ayiez voulu utiliser vos sentiments patriotiques d’ancien combattant et vos talents de musicien et de compositeur pour répliquer paisiblement sans éclat, mais dans un geste noble qui vous honore au caporal Sanktus et au lieutenant Furst.
«  Aussi laissez-moi vous féliciter sincèrement de la perfection de votre oeuvre musicale et vous exprimer ma gratitude personnelle, celle du conseil municipal, de tous mes compatriotes, pour votre beau geste et pour la délicate audition de «  La Revanche de Badonviller » devant le monument qui porte, gravé, le nom des victimes que vous avez voulu particulièrement honorer.
«  Je félicite aussi de la parfaite exécution du morceau votre chef de musique et les exécutant de «  La Blâmontaise ». Je les remercie, ainsi que M. l’adjoint, représentant M. le maire de Blâmont, mon collègue du conseil d’arrondissement et ami, M. Collot, mon aimable confrère Jean Crouzier, tous nos collègues du conseil municipal de Blâmont et les dames qui ont bien voulu se joindre à l’hommage émouvant rendu à notre cité.
«  Et en levant mon verre à la prospérité des deux villes soeurs ; Blâmont et Badonviller, je bois à la santé des dames présentes, du sympathique auteur M. Veil, à vous tous, messieurs, et à la République et à la France, toujours plus, belle et plus unie dans ses enfants. »
Puis M. Veil, en termes élevés et émus, remercia la municipalité de l'empressement de la population qui donnait son véritable caractère à cette touchante manifestation. Il indiqua les motifs qui avaient dicté son oeuvre musicale en témoignage de sympathie pour la cité martyre et de souvenir pour ses morts glorieux, et il but à Badonviller et à la France immortelle.
Un concert très applaudi fut ensuite donné par «  La Blâmontaise » et se termina par une nouvelle audition réclamée des assistants de «  La Revanche de Badonviller ».


9 juillet 1936

BLAMONT
Police des moeurs. - M. Eugène Chmeleff, débitant, demeurant à Blâmont, a fait l’objet d’un procès-verbal pour infraction à l’arrêté préfectoral du 16 juin 1917 sur la police des moeurs.


5 novembre 1936

Un cultivateur est tué par un taureau
Reillon, 4 novembre; - Un accident mortel s’est produit ce matin à Reillon et a plongé la paisible population de cette localité dans la consternation.
M. Albert Jacquot, ancien maire Reillon, bien connu dans le canton de Blâmont, se trouvait dans l’écurie de son fils, lorsqu’un taureau, subitement furieux, le terrassa. La lutte fut courte ; aux premiers cris poussés par la victime, on accourut, mais déjà il était trop tard. La bête, d’un coup de corne, avait défoncé la poitrine du malheureux et la mort fut presque instantanée.

Un homme est mortellement blessé par un taureau
Lunéville, 4 novembre. - De notre rédaction spéciale :
Nous apprenons le décès, de M. Jacquot, ancien maire de Reillon.
II est mort tragiquement hier matin, à 6 h 30, d’un coup de corne de taureau, alors qu’il soignait le bétail dans la ferme de son fils. Blessé au-dessus du sein gauche, une forte hémorragie se produisit.
M. le docteur Collot, appelé immédiatement, ne put que constater le décès.
M. Albert Jacquot s’était activement occupé de la reconstitution de sa commune. Il était chevalier du Mérite agricole.
A Mme Jacquot, à ses enfants, nous adressons nos sincères condoléances.


31 mars 1937

Un grave incendie à Blâmont
Blâmont, 30 mars. - De notre correspondant particulier :
Un sinistré s’est déclaré dans la nuit de lundi à mardi à 21 h. 30 dans un garage des Etablissements de l’Agriculture Lorraine, gérés par M. Zéliker.
Deux camions, ont été brûlés.
Les causes du sinistre sont inconnues.


15 avril 1937

En correctionnelle un témoin meurt à la fin de sa déposition
Lunéville, 14 avril. - De notre correspondant particulier :
L'audience correctionnelle d’hier a dû être suspendue par suite d’un incident douloureux.
Mme Goeury Jeanne, épouse Maranzano Antoine, sans profession, âgée de 36 ans, demeurant à Blâmont, 26, rue Victor-Pierre, était appelée comme témoin dans une affaire de violences et coups volontaires entre Mme veuve Kech et son gendre M. Dosch.
Mme Maranzano vint à la barre souriante, mais au cours de sa déposition elle s’arrêta s’excusa se disant émotionnée. Malgré les prières de MM. le président et le procureur l’invitant au calme et la priant de se reposer elle termina son exposé.
Soudain dans la salle, pendant les commentaires de M. le président, une voix dans la salle s’écria «  Elle tombe ». La pauvre femme était étendue dans le prétoire. L'huissier de service et un avoué la portèrent sur la banquette la plus proche, et de là à la Chambre de conseil.
L’audience fut suspendue immédiatement. Le docteur Adrian appelé ne put que constater le décès dû à une crise cardiaque.


15 mai 1937

Disparition
Blâmont 14 mai. - De notre correspondant particulier ;
Le jeune Thiry-Vilhem (Marcel-Charles), 12 ans a disparu dans la soirée du 12 courant, entre Verdenal et Domèvre. Il aurait été aperçu dans la même journée, à deux reprises vers 15 et 20 heures, à Domèvre-sur-Vezouze. Depuis aucune nouvelle. Au moment de sa disparition, le jeune Thiry était vêtu d’un tablier noir, veste beige, culotte de velours et sandalettes en caoutchouc.
Les personnes pouvant fournir des renseignements sont priées d’aviser soit sa mère, Mme Thiry-Vilhem a Blâmont, soit la gendarmerie.


21 mai 1937

TRIBUNAL CORRECTIONNEL
Fraudes alimentaires. - Idoux Jean, 23 ans, gérant d’épicerie à Blâmont, a vendu de la crème contenant moins de 30 pourcent de matières grasses.
Il affirme ne recevoir de la crème que d’une seule personne et ne la vendre que pour rendre service à ses clients.
Le fournisseur Claudon Charles, 45 ans, cultivateur à Chazelles, est poursuivi pour avoir livré de la crème ne contenant lors du prélèvement de l'inspecteur des fraudes que 25 pour cent de matières grasses.
Me Wibrotte plaide la bonne foi de Claudon dont tous les clients sont déclare-t-il, très satisfaits.
Idoux est acquitté.
Claudon est condamné à 60 francs d’amende.
BLAMONT
Découverte d’une noyée. - Mlle Marie Haxaire, bonne chez Mme veuve Toubhans épicière à Blâmont, qui avait commis plusieurs larcins au préjudice de sa patronne et qui avait été congédiée ces jours derniers, a mis fin à ses jours en se noyant dans le canal de la «  Forge » (écart de Blâmont). Le corps a été découvert par un ouvrier employé au nettoyage du canal et ramené sur la berge où la gendarmerie a fait les constatations d’usage. Malgré les tractions artificielles pratiquées aussitôt la malheureuse n’a pu être ramenée à la vie. M le docteur Thomas, de Blâmont, qui a visité le cadavre, a conclu à la mort par submersion et a délivré le permis d’inhumer.
La jeune fille se trouvant sans travail et devant subvenir aux besoins d’un enfant placé en pension, se sera affolée et aura pris cette funeste détermination.


28 mai 1937

Après la découverte du cadavre du petit Wilhem
En attendant un nouveau débat sur la radiesthésie
Le fait extraordinaire - quasi miraculeux pourrait-on dire - qui vient de se produire, à Blâmont a ramené le trouble dans maint esprit naguère agité par les problèmes de la radiesthésie.
Si la radiesthésie a vraiment permis de retrouver le cadavre du petit disparu, c’est qu’elle est une réalité ?
Et pourtant, diront les sceptiques...
Quelques détails sont nécessaires sur les circonstances de la funèbre découverte. On sait que Marcel-Charles Wilhem disparut le 12 mai, au cours d’une promenade scolaire. C’est le 19 mai, qu’un Dijonnais, M. A. Doret, qui avait appris la disparition par un journal, adressait à l’oncle de l’enfant - un boucher lunévillois - une lettre dans laquelle il déclarait avoir pénétré l’angoissant mystère.
«  Faisant beaucoup de radiesthésie, c’est donc par le pendule disait-il, que j’essaie de retrouver les personnes disparues ; ceci à titre humanitaire et non pour obtenir la prime que vous annoncez au cas où une indication vous permettrait de retrouver votre cher disparu.
«  Mon pendule m’indique que le petit est couché et décédé ; qu’il se trouve dans la Vezouze, à environ 5 à 600 mètres au nord du confluent du Vacon, près d’une grande boucle faite par la Vezouze. A cet endroit, je trouve 2 m. 50 à 2 m. 80 d’eau et que les bords de la rivière sont à pic dans le genre d’un bief de moulin.
«  Si mes recherches sont exactes, je trouve que le petit serait tombé à l’eau vers 19 h. 15, le jour de sa disparition en allant de Domèvre à Blâmont.
«  Je souhaite de tout coeur me tromper pour le petit et toute votre famille et que vous retrouviez vivant votre neveu ; mais, au cas contraire, je vous demande simplement de bien vouloir me faire connaître le résultat de vos recherches et l’issue fatale de cette disparition, pour ma satisfaction et mon instruction personnelles uniquement.
«  Bien que je n’aie pas l’honneur de vous connaître, je serai très heureux si j’ai pu vous être utile.
«  Espérant vous lire bientôt, je vous prie de croire; cher Monsieur, à l’expression de mes sentiments dévoués. »
Des recherches furent entreprises. Elles furent sans résultat. Or peu après - le lendemain, croyons-nous - un garde des eaux et forêts qui longeait une rive de la Vezouze, aperçut, émergeant de la surface de la rivière, le corps d’un enfant. Le forestier réussît à ramener sur la berge sa funèbre trouvaille. C’était le cadavre du petit Marcel-Charles Wilhem.
Fait extrêmement troublant, le corps se trouvait au confluent de la Vezouze et du Vacon, à l’endroit exactement indiqué par le radiesthésiste de Dijon.
On pense qu’il était enfoncé dans la vase et que les opérations effectuées dans ces parages avaient eu pour effet de le dégager.
D’un événement qui n'est peut-être qu'une coïncidence, ne tirons pas de conclusions générales. Si nous avons tenu à apporter quelques précisions sur ce cas curieux et malheureusement douloureux, c'est à titre d’information. Mais nous comptons bien entamer quelque jour, à la lumière de faits comme ceux-là, un nouveau débat sur la radiesthésie et ses secrets, réels ou prétendus. L’occasion ne manquera pas. - M. L.


25 juin 1937

L’église de Blâmont est consacrée par Mgr Fleury
Son curé doyen fête en même temps ses noces d’or sacerdotales
La liturgie catholique veut que tout édifice servant au culte soit au moins bénit et que l’autel contienne une relique de saint. La plupart des églises sont d’ailleurs consacrées, c’est-à-dire qu’une longue cérémonie leur a conféré un caractère plus noble, plus élevé dans la hiérarchie cultuelle.
L’église de Blâmont, belle construction surmontée d’une statue moderne de Saint Maurice, général et martyr, date de la seconde partie du siècle dernier. Durant la dernière guerre, elle fut sérieusement endommagée par les obus des deux partis et sa réfection fut achevée quelques années après la tourmente.
Hier, donc, à Blâmont, l’évêque de Nancy consacrait, au milieu d’une affluence de fidèles l’insigne église du petit pays lorrain.
Mais ce qu'il est utile de signaler, car comme le faisait remarquer Mgr Fleury, il est un exemple de désintéressement, c’est la personnalité du curé-doyen de Blâmont M. le Chanoine Barbier, ce prêtre éminent, qui joint à la modestie un caractère éminemment sacerdotal, célébrait hier ses noces d’or de prêtre et son vingt-cinquième anniversaire de sacerdoce à Blâmont.
Durant la guerre, il tint tête à plusieurs reprises aux envahisseurs et après avoir vu mourir sa mère, il vint lui-même à quelques pas du poteau d’exécution.
Sa plus belle récompense, hier, fut de voir sa chère église couronnée du caractère sacré. D’ailleurs, les nombreux prêtres qui assistaient à la cérémonie, lui ont témoigné magnifiquement l’estime et le degré de respect dans lesquels Ils le tiennent.
LA CEREMONIE
Les fastes de la consécration d’une église sont d'un caractère profondément symbolique, et d’ailleurs le cadre de notre compte rendu ne nous permet pas de les évoquer pour nos lecteurs. Signalons toutefois que le prélat consécrateur procède à diverses cérémonies ; après avoir procédé à une triple bénédiction de l’édifice sacré, il fait des onctions d’huile sainte sur les portes. Une procession solennelle transporte ensuite par les allées de l’église et extérieurement les reliques des saints, vestiges qui seront enchâssés dans l’autel, principal et dans les autels mineurs. Le rite de la cérémonie prescrit de bénir douze croix représentées dans l’église et qui symbolisent les apôtres. L'autel est enfin consacré dans un long et majestueux exercice.
Mgr Fleury, évêque de Nancy et de Toul officia durant toute la cérémonie, assisté de MM. le chanoine Gélinet, chancelier de l’évêché et de M. l’abbé Denis, professeur au grand Séminaire.
Autour de M. le chanoine Barbier, curé-doyen de Blâmont, nous avons noté ; Mgr Prévôt, vicaire général ; MM. les chanoines Hubert de Saint-Vincent, maître de cérémonies; Fiel, aumônier de l'Ecole professionnelle ; Benoit, aumônier de la Doctrine ; Girard, supérieur du Petit Séminaire ; Kaltnecker, maître de chapelle du Petit Séminaire ; Renaud, curé de Saint-Pierre; Marchal, curé de Saint-Léon; Vincent, curé de Baccarat ; Margot, directeur des groupements féminins ; l’abbé Mansuy, curé de Saint-Joseph; l’abbé Nicolas, secrétaire de l'évêché, et un nombre important de prêtres du diocèse.
Après l’évolution rituelle de la cérémonie, une messe fût célébrée avec assistance au trône, par M. le curé de Blâmont assisté de ses confrères de Domjevin et d’Ogéviller.
Après l’Evangile, le vénérable curé monta en chaire, et avec une émotion bien compréhensible, il évoqua les jours fastes et néfastes de son activité sacerdotale. Je dis «  son activité », alors que le prône porta plutôt sur les faits et gestes de la paroisse. Avec toute son âme de prêtre et de vieillard, ennobli par la douleur, il sut tirer des larmes aux plus sceptiques de ses paroissiens.
Il convient de signaler que tous les habitants du petit bourg bâti sur la Vezouze, avaient tenu à témoigner a leur curé leur sympathie et qu'à leur tête, le conseil municipal en entier occupait le banc d’oeuvres, conduit par l’adjoint, M. Campion (M. le Maire, souffrant, s’était excusé).
Après la messe, Mgr Fleury monta à son tour en chaire et sut trouver les mots justes pour vanter les mérites du sympathique curé, Après avoir donné sa bénédiction, le prélat regagna la cure en procession, donnant à tous, petits et grands, son anneau à baiser.
J’allais oublier de signaler que la chorale du Grand Séminaire exécuta tous les chants liturgiques.
LE BANQUET
Autour de tables abondamment fleuries, les invités de M. le Curé de Blâmont firent un bel accueil à un excellent, repas. Au dessert, M. le Curé, ne voulant pas faire de toast, ne voulut pas néanmoins ne pas remercier tous ceux qui l'avaient assuré de leur sympathie à l’occasion de cette cérémonie.
Puis, continuant, le digne prêtre dit : «  Aux prières de tous, je dois recommander et mes vieux ans et ma chère paroisse. »
Mgr Fleury relève, comme conclusion, l’esprit d’humilité et de désintéressement de son curé-doyen. Puis il termine en souhaitant que souvent se fassent de semblables réunions de prêtres, gages et exemples de l’entr’aide sacerdotale.
J. G.


9 juillet 1937

TRIBUNAL CORRECTIONNEL
Audience du 7 juillet 1937
Vols. - La dame Nigeli, épouse Gardoni, âgée de 27 ans, ménagère, demeurant à Blâmont, a dérobé à une de ses voisines, âgée de 81 ans, la somme de 1.340 francs. Elle les a dépensés en achetant bijoux et chaussures pour elle et des effets pour ses cinq enfants. Quand elle a été arrêtée, il lui restait 18 fr. 50. Elle avoue. - Dix mois d’emprisonnement.


6 août 1937

BLAMONT
Un camion dans le fossé. - Pour éviter une collision avec un train de marchandises venant de Cirey, un gros camion Saurer conduit par son propriétaire, M. Joseph Quirin, entrepreneur de transports publics à Saint-Quirin, s'est jeté dans le fossé de la route conduisant au passage à niveau non gardé situé à la sortie Est de Blâmont.
Un poteau télégraphique et un peuplier furent sectionnés, un autre poteau en ciment armé, portant une glace réfléchissante fut mis hors d’usage. Dégâts légers au camion et pas d'accident de personne.
Deux procès-verbaux au conducteur, un pour freins insuffisants et un pour absence de marques distinctives.


24 août 1937

Mort de M. Joseph Colin maire de Blâmont
M. Joseph Colin, maire de Blâmont, est décédé hier, lundi, dans la soirée.
Souffrant depuis plusieurs mois, son état s'était sérieusement aggravé ces jours derniers.
Chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'Instruction publique, le défunt était professeur honoraire du Lycée Louis-le-Grand. Il avait débuté comme professeur de physique et de chimie au lycée de Montpellier et avait également professé pendant cinq ans au lycée d’Alger.
Admis à la retraite en 1930, il revint à Blâmont, sa ville natale, et succéda comme maire à M. le docteur Hanriot.
Nous présentons à sa famille nos sincères condoléances.


28 août 1937

AVRICOURT
Vagabondage. - Auguste Hauffmann, sans profession et sans domicile fixé, a été pris en flagrant délit. Il a été arrêté et conduit à la maison d’arrêt.
BLAMONT
Obsèques de M. J. Colin, maire de Blâmont. - Jeudi dernier ont eu lieu les émouvantes obsèques de M. Joseph Colin, maire de Blâmont, professeur honoraire du lycée Louis-le-Grand, chevalier de la Légion d'honneur et Officier de l’Instruction publique, au milieu d’une affluence considérable.
Un long cortège, composé de la majeure partie de la population et de notabilités parmi lesquelles on remarquait : MM. Pierre Brisset, sous-préfet de Lunéville; Mazerand, député de Meurthe-et-Moselle; de Turckheim, conseiller général; Adam, Collot, Fournier, conseillers d'arrondissement: les maires, instituteurs, institutrices du canton, accompagna sa dépouille mortelle, auprès une messe dite à l’église Saint-Maurice par M le chanoine Barbier, assisté du clergé du canton.
Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Thomas, conservateur des hypothèques; Riemann, professeur de mathématiques au Lycée Louis-le-Grand; Campion, maire-adjoint; Adrien Laurent et Lucien Labourel, membres du Conseil municipal; Constant Job, pharmacien. Les membres du Conseil municipal venaient en groupe immédiatement après le deuil conduit par les gendres du défunt : MM. Guézille, Chevalier de la Légion d'honneur, chef de service à la Préfecture de police ; Gilgenkrantz, pharmacien; P. Toussaint, notaire; et les membres de la famille.
Suivant l'ultime désir si souvent exprimé par le défunt, aucun discours ne fut prononcé.
Avec M. Colin une des plus belles figures Blâmontaises disparaît. Aussi, sa vile natale a-t-elle manifesté avec recueillement la peine profonde que lui a causé la mort d'un de ses fils les plus éminent qui eut une vie exemplaire et qui ne laisse que regrets et sympathies.
Puissent les témoignages d’affectueuses sympathies dont Madame Colin et ses enfanta ont été l'objet, adoucir leur peine cruelle.
Nous prions sa courageuse et digne épouse et ses enfants d’agréer l’expression de nos condoléances attristées.


31 août 1937

Avis aux artisans du bâtiment
La Chambre syndicale des maîtres artisans du Bâtiment de Meurthe-et-Moselle informe les artisans que sur son intervention une grande partie des travaux pour la construction de la gendarmerie de Blâmont leur sera réservée à égalité de prix, sur appel d’offre, pour, les lots suivants : plâtrerie, plomberie, électricité, serrurerie, menuiserie, peinture.
Les artisans, qui seraient intéressés par ces travaux devront se mettre en rapport avec le président de la chambre syndicale, avant le 4 septembre, qui leur donnera tous renseignements et mettra son bureau d’étude à leur disposition.
Ecrire (en joignant un timbre pour la réponse) au président : M. Lambert, serrurier, 33, rue des Carmes, à Nancy (téléphone 86-73).


30 septembre 1937

BLAMONT
Election du maire. - Samedi dernier la réunion du conseil municipal en vue de l’élection d’un maire, en remplacement de M. J. Colin, décédé. Les résultats ont été les suivants : M. Jean Crouzier, notaire, 12 voix, élu; M. le docteur Collot, 4 voix.


3 octobre 1937

BLAMONT
Obsèques de M. Valentin, percepteur de Blâmont. - Vendredi ont eu lieu les obsèques de M. Louis Valentin, percepteur de Blâmont, receveur municipal de cette ville, grand mutilé de guerre, titulaire de la médaille militaire, de la croix de guerre et de la médaille militaire italienne.
Une foule nombreuse avait tenu à rendre un dernier hommage à M. Valentin, qui avait su mériter l’estime et la considération de tous ses concitoyens.
Les cordons du poêle étaient tenus par des anciens, combattants parmi lesquels Me Malo, huissier, et M. Wahl, garagiste.
A l’issue de la cérémonie religieuse, deux discours furent prononcés, l’un par M. le receveur des finances de Lunéville, au nom de l’administration des finances, et l’autre par M. Jean-Crouzier, maire de Blâmont, au nom de la municipalité.
Le corps fut ensuite dirigé sur Plombières, où eut lieu l’inhumation.
Nous prions Mme Valentin, ses enfants et toute la famille de vouloir bien agréer l’expression de nos respectueuses condoléances.
Préparation militaire. - Les cours de préparation militaire reprendront dès la semaine prochaine tous les mercredis et jeudis, à 19 h. 45, à Bon-Accueil, sous la direction d’instructeurs militaires.
Les jeunes gens désireux de profiter de cette instruction, à la fois théorique et pratique, sont invités à se faire inscrire directement auprès des instructeurs, aux jours et heures ci-dessus.


4 novembre 1937

LA MARQUISE DE MASSA
Le 29 octobre est décédée à Paris la marquise de Massa, née Coppens, dont le mari, Philippe Regnier, marquis de Massa - décédé lui-même il y a vingt-sept ans - eut son heure de célébrité dès la fin du second empire.
Officier aux guides, puis écuyer de l’empereur Napoléon III, le marquis de Massa s’était fait un nom comme vaudevilliste, auteur de nombreuses revues et de romans, ainsi que de mémoires.
Né en 1831, il était le fils du pair de France et le petit-fils de Claude-Ambroise Régnier, duc de Massa, grand juge et ministre de la justice sous le premier empire, et, à ce titre, il se rattache à la Lorraine, car le grand juge, né à Blâmont, avait exercé a Nancy la profession d’avocat au Parlement, avant d’aller représenter les électeurs de la Meurthe aux Etats Généraux, puis au Conseil des Anciens.
Ajoutons que la marquise de Massa, qui ne laisse qu’un fils, Jean Regnier, quatrième duc de Massa, marié à Mlle de Boutray, avait eu son plus jeune fils, Jacques de Massa, capitaine de cavalerie, tué en 1918, en Belgique. Elle était la cousine germaine des deux généraux barons Thiry - morts de nos jours - dont le nom a été donné à la caserne de la rue Sainte-Catherine, à Nancy.


26 janvier 1939

Un audacieux cambriolage à Blâmont
Blâmont, 25 janvier. - De notre correspondant particulier :
Un vol important a été commis dimanche entre 17 h. 30 et 20 heures, au domicile de Mlle Marie Lhote, brodeuse.
Une somme de 15.000 francs en numéraire et des titres d’une valeur de 3 à 400.000 francs ont été dérobés dans une valise placée à l’intérieur d’une armoire, non fermée
C’est pendant l’absence de la propriétaire, partie en voyage pour deux jours, que le ou les malfaiteurs ont opéré à l’aide d’une clé plate qui leur permit d’ouvrir un volet de fer, et de pénétrer à l'intérieur après avoir brisé un carreau de la fenêtre pour faire jouer l'espagnolette. Une fois dans la place, les malfaiteurs purent agir en toute tranquillité et avec une sûreté remarquable.
On avait supposé un instant que le vol avait été commis par un individu connaissant les lieux et aisances de la propriété. Mais les témoignages recueillis au cours de l'enquête démontrent au contraire qu’on se trouve en présence d'une bande fort bien organisée qui opère dans les Vosges depuis plus d'un mois avec une rare audace. On a en effet remarqué, pendant que s’opérait ce cambriolage, la navette d’une automobile et d’une motocyclette dont les conducteurs avaient auparavant lancé des petits cailloux aux persiennes de l’immeuble afin de savoir s’il se trouvait quelqu’un à l'intérieur.


28 janvier 1939

Vera Morgin qui tua sa fillette est reconnue folles et est internée
La Maison maternelle de Blâmont était, il y a deux mois, le théâtre d’un, effroyable drame.
Vera Morgin, âgés de 32 ans, de nationalité yougoslave, tuait à cours de revolver sa fillette, Béatrice, âgée de 4 ans, qui avait été confiée à la Pouponnière.
Arrivée le samedi à Blâmont, la mère se rendait à la Maison maternelle et demandait à voir sa fillette. Connaissant bien l’établissement, elle, se rendit au dortoir d’enfants, sans être accompagnée. Or, à ce moment précis, aucune infirmière ne se trouvait dans la salle.
Vera Morgin se dirigea vers sa fille qui jouait au milieu de la pièce, et tira trois coups de revolver sur l’enfant, qui avait été frappée à bout portant.
La mère criminelle, trouvée dans un état d’hébétude devant le petit cadavre, a été conduite à la maison d’arrêt.
Me Kalis, chargé de la défense de Vera Morgin, à la suite de l’instruction menée par M. Pinguet, remarqua l’attitude bizarre de sa cliente.
L’avocat ayant demandé une expertise médicale celle-ci fut confiée à M. le docteur Aubry, médecin aliéniste.
Le praticien vient de déposer son rapport, concluant à l’irresponsabilité totale.
Une ordonnance de non-lieu a été prononcée à l’égard, de Vera Morgin, qui a été transférée de la prison départementale à l’asile de Maréville.
L’information ouverte, pour meurtre, est close.


21 avril 1939

Tribunal correctionnel
Avec le rasoir; - Une discussion s’étant élevée contre eux à propos d'un accordéon, deux commerçants ambulants de passage à Lunéville, Henri Scheffer, 37 ans, d'Agondange, et Louis Kennel, 26 ans, de Blâmont, sortirent l’un et l’autre de leur poche leur rasoir pour se frapper réciproquement et parvinrent à se blesser aux mains. Puis Kennel plus leste sans doute (il est plus jeune !) réussit à désarmer son adversaire, auquel il infligea une raclée à l’aide d’un bâton.
Les deux antagonistes sont aujourd’hui d’accord ; ils l’affirment.
Un mois de prison à chacun.


11 juin 1939

BLAMONT
Conseil municipal, - Le conseil s’est réuni le 9 juin, sous la présidence de M. Jean Crouzier, maire.
M. Labourel donne lecture du procès-verbal de la dernière séance qui est adopté.
Après avoir donné connaissance des remerciements que lui a fait parvenir M. le Président de la République, à la suite de l’adresse de félicitations qu’il lui avait adressée au nom de la municipalité pour sa réélection, M, le maire adresse les vives félicitations de l’assemblée à M. Paul Welker, pour la médaille militaire que le ministère de la guerre vient de lui accorder pour sa brillante conduite pendant la guerre.
Il signale en outre que l’A.C.L. vient de lui faire parvenir gratuitement une trentaine de panneaux destinés à la signalisation dans la ville et adresse à cette association ses vifs remerciements.
Le conseil passe ensuite à l’ordre du jour :
Il accorde les subventions ci-après :
1° 50 francs au comité chargé de l’érection d’un monument à la mémoire de Moselly ; 2° une subvention de 100 fr. au comité local de l’Union des Femmes de France
Approuve le programme du 14 juillet et décide de supprimer par mesure d'économie, le feu d’artifice habituel. Cette attraction sera remplacée par des innovations moins onéreuses, notamment un grand concours local de pêche à la ligne et un concert.
Approuve les comptes administratifs et de gestion de l’Hôpital pour l’exercice 1938, en recettes à 342.141 fr. 95, en dépenses à a 321.015 fr 39, soit un excédent de 21.169 fr. 56 ; et le budget additionnel du même établissement, en recettes à 47.681 fr. et en dépenses à 47.126 fr
Approuve les comptes administratifs et de gestion du bureau de bienfaisance pour l’exercice 1938, savoir : Recettes, 13.212.09, dépenses 11.648,60, soit un excédent de 1.743.49 : et le budget additionnel de l’exercice 1939 du même établissement qui s'élève en recettes à 2 743 fr. et en dépenses à 2.450 fr.
Emet un avis favorable à une demande présentée par l’A.L. de Blâmont qui sollicite l’autorisation d’adjoindre un réservoir de 25.000 litres de gas oil au dépôt d’essence actuellement existant.
En présentant le compte administratif de l’exercice 1938 M. le maire signale que le crédit relatif à l’assistance médicale gratuite est passé de 11.000 francs en 1937 à 40.000 francs en 1938 et que pour 8 articles du budget, on obtient une augmentation de dépenses imposées à la ville par l'administration de 55.000 francs alors qu'en contre-partie les recettes ont diminué. Ces dépenses imprévisibles pour la plupart n’ont pu être compensées que par des économies massives et l’arrêt de tous travaux non absolument indispensables.
Le maire ajoute que la situation financière de la ville est très saine, mais que les mesures énergiques prises en 1939 étalent indispensables pour assurer dans les années à venir l’équilibre du budget. Le conseil approuve ledit compte en recettes à 368 128 fr. 09 et en dépenses à 319.268 fr. 20, soit un excédent de recettes de 48.859 fr. 89, excédent des exercices antérieurs compris.
Le budget additionnel de l’exercice 1939 est ensuite voté en recettes à 77.590 francs et en dépenses à 76.764 fr.
En comité secret, le conseil émet un avis favorable à 5 demandes d’assistance aux vieillards et à différentes demandes d’allocation militaire.
Société des Pêcheurs, - L’assemblée générale de la Société des Pêcheurs à la ligne aura lieu aujourd’hui à 14 h. 30, à l’Hôtel-de-Ville, salle de la Justice de Paix, en vue de discuter l’ordre du jour suivant : compte rendu général de l'activité de la Société pendant l’année écoulée ; compte moral et financier ; Remplacement des membres du bureau; Organisation d’une fête de la Société et d’un grand concours local de pêche à la ligne, sous les auspices de la Municipalité blâmontaise, doté de nombreux prix en argent et en nature, le 14 juillet ; construction de barrages à Val-et-Chatillon ; Affaires diverses.


27 juin 1939

Une belle fondation de M. le chanoine Théodore Barbier
Dans le compte rendu de la séance publique annuelle de l’Académie de Stanislas, nous n’avons pu que mentionner un legs de M. le chanoine Barbier. En raison de sa haute portée morale, on nous demande et il nous plaît d’en préciser les termes et les conditions ; nous lés trouvons dans le discours de M. le chanoine Fiel, rapporteur de l’Académie de Stanislas :
«  Dans l’attribution des prix de vertu que votre Compagnie a décernés en décembre dernier, vous avez tenu grand compte, chaque fois que les intentions du fondateur le permettaient, du danger de la désertion et de la dépopulation des campagnes. Un précieux encouragement dans cette voie vous a été donné par M. le chanoine Théodore Barbier, curé-doyen de Blâmont, décédé le 9 juillet dernier. Vous lui deviez déjà le prix Virginie Jacquot, en faveur de Glonville, son pays natal. Il vous a légué deux prix de 450 francs chacun, l’un pour une famille nombreuse de Blâmont, l’autre aux mêmes intentions pour une famille de Saint-Firmin les deux paroisses qui ont bénéficié de son activité pastorale. Puissent de nombreuses générosités, semblables à celle-là vous permettre de travailler à la solution d’un grave problème qui intéresse au plus haut degré l’avenir du pays »
Ajoutons que, de même que pour le prix Virginie Jacquot, en faveur de Glonville, si aucune famille de Blâmont ou de Saint-Firmin ne remplit les conditions voulues (quatre enfants), le concours sera étendu, pour le prix de Blâmont, au canton de Baccarat, pour le prix de Saint-Firmin, au canton de Haroué.


20 juillet 1939

Tribunal correctionnel
Le lapin au lit. - L’histoire est savoureuse de ce lapin volé que les gendarmes découvrirent, dépouillé, dans le lit de son voleur. S’étant vu refusé une consommation que d’ailleurs il voulait gratuite, Charles Coster, 44 ans, manœuvre à Blâmont, avait quitté le débit de Mme Yenn, à Merviller, en claquant la porte et en jurant de se venger. Peu de temps après, la débitante constatait qu’un des lapins qui faisaient l’orgueil de son clapier avait disparu. Elle fit part de ses soupçons aux gendarmes qui, de fil en aiguille, arrivèrent au domicile de Coster, rentré en hâte chez lui. A la vue des gendarmes, le manoeuvre fut troublé. Ce n’était pas sans raison ! Il se jurait innocent. Or bientôt le lapin volé était trouvé, nu, sous la couverture du lit de Coster ; sa peau séchait au grenier.
Pourquoi Coster a-t-il volé ? Il ne le sait guère.
- Une idée qui m'a pris comme ça dans la tête, déclare-t-il. J’avais bu trois verres de vin bouché ; il ne m’en faut pas plus.
- Buvez de l'eau de Vittel ! lui conseille M. le président Lemasson.
15 jours de prison.


21 juillet 1939

Le feu ravage une maison de culture dans le canton de Blâmont
Lunéville, 20 juillet. - De notre rédaction :
Aujourd’hui à midi, un Incendie s'est déclaré dans une maison de culture de Saint-Martin (canton de Blâmont), laquelle appartient à M. Emile Carrier, cultivateur, et est sise en bordure de la route de Blémerey. Il fut combattu avec énergie. Les pompiers de Blâmont et de Gerbéviller furent appelés. Mais il fallut se borner à protéger les maisons voisines. L'immeuble est totalement détruit. Le bétail et une partie du mobilier ont pu être sauvés.


30 juillet 1939

TRIBUNAL CORRECTIONNEL
Le «  Réveil Ouvrier » condamné
Le «  Réveil Ouvrier » est une fois de plus poursuivi en la personne de son gérant, Alfred Klein.
Le 22 juillet, dans un entrefilet. M. André Weill, ingénieur des mines, à Blâmont, était pris à partie en des termes qu’il jugea nettement injurieux.
Par défaut, Klein est condamné à 100 francs d’amende et à 2.000 francs de dommages-intérêts envers la partie civile, représentée par Me Lorrain.


5 décembre 1944

BLAMONT
Les suites d’une permission. - Bénéficiaire d'une permission, C... M..., 16 ans, du centre d’internement d’Ecrouves, avait entraîné un camarade, R... R..., 17 ans. Tous deux projetaient de s’engager dans l’armée. Comme C... allait faire viser sa permission, les gendarmes demandèrent à R... qui l’accompagnait, ses papiers. Là-dessus, R..., fut prié d’indiquer l’origine d’une somme de 700 francs qu’il détenait. Désastre : les 700 fr. provenaient d’un partage effectué par C... qui avait conservé un portefeuille tombé d’une voiture américaine. La justice a été saisie.


8 décembre 1944

L’incendie de la pouponnière de Blâmont
Les origines de Blâmont, petit bourg paisible sur la Vezouze, remontent très loin.
Et, comme toutes les villes de notre province, elle fut très souvent et depuis fort longtemps balayée par les guerres.
- Les Reitres mirent le siège en septembre 1587 devant Blâmont. Un jeune gentilhomme lorrain, Mathias Klopstein, la défendit si bien qu’il les obligea à lever le siège. Ils incendièrent la ville en se retirant.
Un autre Klopstein l’incendia de nouveau, en 1636, à l’approche des troupes du duc de Saxe-Weimar, ce qui ne l'empêcha pas d’être pendu à la poterne du château où il comptait résister.
Plus près de nous, les Allemands pillèrent et incendièrent Blâmont dans les premiers jours d’août 1914.
Depuis, le début d’octobre dernier, alors que l’offensive alliée était provisoirement venue mourir à ses portes, quelques obus isolés tombaient sur la ville.
La directrice de la magnifique Pouponnière qui faisait, depuis vingt ans, l’orgueil de Blâmont, décida d’installer dans les sous-sols les 106 enfants de deux mois à deux ans dont elle avait la garde délicate, ainsi que tout le personnel, 62 adultes au total, et 16 réfugiés qui étaient hébergés, par la maison.
Les enfants furent couchés sur des matelas, par terre, dans des conditions de salubrité et d’hygiène assez défectueuses. Si les sous-sols étaient chauffés, l’air et la lumière faisaient défaut.
Pendant tout ce temps, et jusqu’à là libération, la Pouponnière vécut sur ses grosses réserves alimentaires. Seul, le lait devait venir de l’extérieur.
Nous tenons, à ce sujet, à rendre hommage au dévouement admirable de M. Hurth, chauffeur de la maison, qui, durant toute cette période critique, risquant sa vie à chaque moment, partit collecter journellement le lait dans les villages voisins avec une bicyclette et une remorque, et assura ainsi la nourriture indispensable des nouveau-nés.
Dans la nuit du 12 au 13 août, un obus mit le feu à l’une des tourelles du château.
Malgré tous les efforts, le feu gagna peu à peu. Si bien que vers minuits il devint nécessaire de transférer les enfants dans un pavillon heureusement relié au château par un couloir souterrain. On fut cependant obligé de faire passer les enfants par les soupiraux des caves.
Pendant quelques heures, l’on put croire que le feu allait être circonscrit. Mais bientôt celui-ci gagna tout le-château.
A 2 heures du matin, Mlle Plat, directrice, en accord avec M. Crouzier, maire de Blâmont, et son adjoint M. Labourelle, qui s’étaient rendus sur les lieux depuis le début du sinistre, décida d'évacuer tout le monde vers les différents abris de la ville, sous un bombardement incessant.
Opération combien délicate et dangereuse, qui s’est cependant effectuée avec calme, méthode, et qui fut menée à bien dans un laps de temps très court et sans accident.
Les enfants furent reçus par la population dans les neuf abris, cependant combles; avec une bonté touchante.
Cette situation précaire se prolongea pendant une interminable semaine, dans les conditions les plus mauvaises, sans air, sans lumière, sans eau, avec des enfants évidemment sous-alimentés.
Et, Ô miracle, pas une victime à déplorer, pas même un blessé, pas même un malade sérieux.
Mais ce miracle a une cause. Elle réside dans l’attitude magnifique de tout le personnel de l’établissement.
Si Mlle Plat, directrice de la Pouponnière depuis sa fondation, a refusé catégoriquement de nous dire quoi que ce soit de son action personnelle, que nous savons toute de dévouement, de sacrifice, d’autorité et d’allant, elle tient à ce que nous rendions un hommage public à tous ceux qui étaient sous sa direction : infirmières, stagiaires de l’Ecole de Puériculture, personnel administratif et subalterne, dont la pensée fut toujours et tout entière concentrée sur les 106 enfants qu’ils devaient sauver.
L’attitude de la population de Blâmont fût également en tous points dignes des plus grands éloges.
Blâmont fut libérée le 19 novembre à midi. Le 21, grâce à la Croix-Rouge Américaine, les enfants et le personnel fuirent évacués sur la Maternité et sur l’Hospice Saint-Jean-Baptiste, où tout est mis en oeuvre pour leur assurer le repos et le calme après une période aussi pénible.
La Pouponnière de Blâmont n’est plus. Seul un bâtiment sur quatre a un peu moins souffert.
Souhaitons que des initiatives publiques ou privées se manifestent bientôt et que cette magnifique institution renaisse rapidement de ses cendres.
G. DIRAND


22 décembre 1944

L’adoption de Blâmont
127 communes de l'arrondissement de Lunéville sont Sinistrées
Des communes de l’arrondissement de Lunéville frappées par la guerre, Blâmont fut l'une des plus éprouvées. 60 pour cent de ses maisons ont été détruites et 35 pour cent des autres sont inhabitables.
Dans le but de lui assurer un «  parrainage » et pour apporter à ses habitants une aide immédiate, une réunion s’est tenue le 16 à la mairie de Vézelise; sous l’impulsion de M. Rousselet, délégué à la Famille.
Le maire de Vézelise était assisté de M. Mancel, sous-préfet de Lunéville ; M. Crouzier, maire de Blâmont; M. le curé de Vézelise; et M. Rousselet.
Dans l'assistance se trouvaient les maires de treize communes voisines qui avaient tenu à s'unir avec leur chef-lieu de canton.
Après un exposé de M. Crouzier et un chaleureux appel de M. Rousselet, le sous-préfet de Lunéville donna des précisions sur importance des dégâts subis par les 127 communes sinistrées de son arrondissement. Il souligna la détresse des personnes sinistrées auxquelles il manque tout pour réparer, tout pour se réinstaller, tout pour faire repartir la vie économique, tout-enfin pour vivre. Tout ceci en plus des fusillades et déportations d'innocents. M. Mancel suggéra que les cultivateurs non sinistrés se groupent pour revendre au taux normal des vaches laitières, des chevaux, des porcs, des volailles et des lapins en faveur des communes où tout est à reconstituer.
M. le maire de Vézelise promit de mettre tout en oeuvre pour que l’entr’aide soit efficace et immédiatement se réunit la commission constituée pour collecter souscriptions et dons.
Bel exempte à suivre.


2 janvier 1945

Vézelise a adopté Blâmont
La ville de Vézelise et les localités environnantes ont adopté la ville de Blâmont.
Cette malheureuse cité est presque entièrement détruite.
L’appel adressé à notre région n’a pas été vain et le comité chargé de l'organisation du secours est heureux d'adresser les résultats de la collecte.
Vézelise : une somme de 144.000 fr. dont un chèque de 50.000 fr. de la Brasserie
2 camions complets de vêtements, couvertures et matelas.
4 camions de mobilier et articles de ménage.
Hammeville : une somme de 4.160 fr.
Vitrey : une somme de 11.130 fr.
Goviller : une somme de 5.585 fr.
Ognéville : une somme de 3.700 fr.
Vroncourt : une somme de 15.000 fr
Laloeuf : une somme de 7.845 fr.
Etreval : une somme de 5 000 fr.
Chaouilley : une somme de 7.500 fr.
Saxon-Sion : une somme de 5.000 fr.
Thorey-Lyautey : une somme de 4.850 fr.
Prave-sons-Vaudémont : une somme de 11,800 fr.
Forges-St-Gorgon : une somme de 17.050 fr
Quevilloncourt : une somme de 3,500 fr.
De plus, chacune de ces communes a fourni également un contingent de meubles, literie, vêtements et articles de ménage, soit au total pour l’ensemble Vézelise et ses environs la somme de 216.720 fr. en espèces et 10 camions de matériel de ménage et d’ameublement.
En plus des collectes, la plupart des municipalités ont voté ou voteront une subvention en faveur de Blâmont, et le comité espère de ce fait que la somme de 300.000 francs sera largement atteinte.
En général, tout le monde a donné avec beaucoup de coeur: certains ont été très généreux: d’autres l’ont été un peu moins, mats le résultat d’ensemble semble être très satisfaisant.
Beaucoup de dévouements se sont manifestés pour le ramassage, triage, classement et changement des camions ; toutes ces opérations ont été très rapidement menées. Les dames sont particulièrement à féliciter.
La veille de Noël. M. Paul Florentin maire de Vézelise, accompagné de MM. Robert Géant et Arnold ont apporté 500 brioches aux enfants de la ville sinistrée ainsi qu’une soixantaine de colis familiaux de ravitaillement offerts par des habitants de Vézelise aux familles les plus éprouvées.
L’accueil chaleureux et émouvant qu'ils reçurent de la part de M. le maire et des autorités de Blâmont leur montra à quel point l’oeuvre entreprise avait été appréciée.
Pour Blâmont, merci a tous.


19 novembre 1945

Blâmont a fêté l’anniversaire de sa libération
Hier, les habitants de cette coquette cité, cruellement éprouvée par la guerre, ont fêté le premier anniversaire de leur libération.
Parmi les personnalités qui assistaient aux différentes cérémonies, nous avons noté : MM Blache, préfet de Meurthe-et-Moselle; Second, sous-préfet de Lunéville ; Crouzier, maire et conseiller municipal de Blâmont : Fournier, de Lambilly, conseillers généraux; le colonel Démangeat, représentant le général Gilliot.


7 mars 1947

Nos poètes lorrains
André SPIRE
Créateur de la “poésie mélodique
«  Que le poète laisse le ses de son poème lui indiquer les montées et les descentes des sons qu'il utilisera »
Il est né le 21 juillet 1868 à Nancy. Fils aîné d’une famille établie depuis fort longtemps en Lorraine, son père était Edouard Spire, qui créa en 1834 une importante fabrique de chaussures dans notre ville.
André Spire est bien connu aux Etats-Unis et le poète Stanley Burnsham lui consacrait en 1933 un livre biographique et anthologique fort complet. C’est, sans nul doute. le meilleur ouvrage consacré à l’homme et à l’oeuvre.
1868... Cette année-la naquirent aussi Paul Claudel et Francis James. C’est dire que Spire est de la génération des Romain Rolland, Charles Maurras, André Gide, Paul Valéry et Marcel Proust. De par sa formation il devrait appartenir au XIXe siècle, mais son œuvre à lui, à André Spire, est essentiellement moderne. Pourquoi ?
Tout d’abord, en en quelques mots, je vous dirai ce qu’est son tempérament. Très jeune, alors qu'autour de lui ses compagnons restaient dans leur famille, douillettement blottis, lui était un «  sportif » avant le mot.
Il fut un élève joueur, indiscipliné, incapable de demeurer en place, turbulent comme cent diables. Mauvaises dispositions pour la poésie n’est-ce pas ? Et pourtant... Il fait de la natation, de l'aviron, voire de la bicyclette, alors à ses tout premiers débuts, tel fut le jeune homme.
L'homme adulte suivit de très près tous les événements politiques de l’époque : Boulangisme, Panama, attentats anarchistes, bombes tous les matins aux quatre coins de Paris, fermeture de la Bourse du Travail, le quartier latin bouleversé par des émeutes, l'affaire Dreyfus, et enfin la première Révolution russe.
Il joua un rôle très actif au sein des Universités populaires, aux côtés de Daniel Halévy, puis, plein d’amertume, le coeur blessé, il abandonne la lutte dès qu’il s’aperçoit que son travail si éminemment social tombe entre les mains des hommes de parti. C’est de cette déception qu’est né ce premier recueil de poèmes : «  Et vous. Riez ».
«  Non, je ne chanterai plus pour toi, peuple.
Grand peuple dépouillé, grand peuple malheureux,
Nous n'irons plus troubler ta torpeur résignée,
Sans remords de nous être arrachés de toi-même,
Nous irons loin de toi mener nos fortes vies. »
Dans le domaine strictement littéraire, André Spire entra en lutte contre le traditionalisme. Il suivit hardiment les symbolistes comme Gustave Kahn, Albert Mockel ou Paul Fort, il étudia sérieusement la phonétique expérimentale et il rencontra deux hommes qui, comme lui, se sentaient attirés par la musique de notre langue, Romain Rolland et Charles Péguy. Tous trois constataient finalement avec d’éminents savante comme le Père Marcel Jousse, l’abbé Rousselot et Georges Lote qu’il est faux de vouloir expliquer le rythme de la mélodie poétique par le nombre de syllabes. Ils concluaient que le rythme est purement fonction du sens «  Que le poète laisse le sens de son poème lui indiquer les montée et les descentes des sons qu’il utilisera », écrivait André Spire.
Un mot enfin de ce poète en fonction du régionalisme. Il ne fût jamais un chantre régionaliste dans l’acception étroite du mot. Il serait pourtant injuste de ne pas publier ici un de ces tableaux lorrains qui, parmi les multiples paysages qu’il a chantés, paraissent rendre le son intime de son lyrisme et qui appartient à la région la plus sensible de son coeur.
M. CAJELOT.
BLAMONT
Quand j'allais en vacances
A Blamont en Lorraine
Le coq me réveillait,
Le coq dans le soleil,
Les poules dans les corbeilles
Du jardin de ma grand'mère
Où y avait-t-un lilas, un figuier et un tuya.

Quand le troupeau rentrait
Agneaux suivant leurs mères,
Je pensais à la laine où mes deux mains plongeaient
Aux matelas douillets,
Du pays de ma grand' mère
Où y avait-t-un lilas, un figuier et un tuya.

Quant j'allais à l'étable
Où le veau roux tétait,
Je pensais aux prairies
Où bientôt il brouterait,
Aux seaux blancs et au lait
Du pays de ma grand'mère
Où y avait-t-un lilas, un figuier et un tuya.
...
Le pays est là-bas,
Le pays est par terre,
Les laboureurs tués;
J'essaye de chanter
Chanter comme naguère;
Mais je ne peux penser
Qu'au couteau, qu'au boucher;

Je ne peux plus penser
Qu'aux couteaux du boucher
A son tablier rouge
Aux moutons égorgés
Aux croque-morts, au cimetière
Du pays de ma grand'mère.
Où y avait-t-un lilas, un figuier et un tuya.
20 août 1918


9 mai 1947

LA KERMESSE de la Pouponnière de Blâmont
Blâmont, cette petite cité lorraine si éprouvée par la guerre, relève ses ruines et la pouponnière, sauvegarde des tout-petits, doit aussi revivre. Pour aider à sa renaissance, elle organise une kermesse les 15 et 18 mal ; quelques exemplaires des nombreux objets que vous y trouverez sont exposés aux Magasins Réunis (côté de la place Thiers). Allez donc à Blâmont, les 15 et 18 mai, en même temps que vous ferez une charmante excursion dans un site lorrain pittoresque, vous contribuerez à une oeuvre éminemment sociale.


3 juin 1947

Des cultivateurs privés de farine bloquent le moulin de Blâmont
Sur les 154 communes que compte l’arrondissement de Lunéville, 92 ne reçoivent pas d’attribution de farine. Pour le canton de Blâmont, 26 sur 34 sont dans ce cas.
L’effervescence des cultivateurs durait depuis plusieurs jours et, hier, 200 d’entre eux se sont rendus devant le moulin de Blamont, appartenant à a Coopérative de vente de Lunéville. Des piquets de cultivateurs empêchent toute sortie de farine.
M. Second, sous-préfet de Lunéville, s'est rendu sur place, ainsi que le lieutenant de gendarmerie Ravey et ses hommes pour parlementer, sans succès.
La situation en était là dans la soirée et des gardes mobiles sont venus de Nancy. Il n’y a pas d'incidents.


4 juin 1947

LES REPERCUSSIONS DE LA CRISE DU BLÉ
Les incidents de Blâmont se sont terminés de façon heureuse
Dans notre édition d’hier, nous avions relaté les incidents qui se sont produits, à Blâmont, dans la journée de lundi, à la suite de la décision prise envers les cultivateurs des communes rurales. Deux cents d’entre eux occupaient Blâmont et empêchaient toute sortie de farine du moulin dont l’accès était gardé par un cordon de gendarmes.
M. Second, sous-préfet de Lunéville, se rendit sur les lieux et à la suite de sa visite, une entrevue se déroula à la sous-préfecture en présence de M. Samama, préfet de Meurthe-et-Moselle, assisté de M. Tampon Lajariette, son chef de cabinet. Une délégation, composée de MM. Houillon, Verdenal, Gadel, Villemont, Monzein, Zabel, accompagnée de MM. Crouzier, député, et Delatte, président de la C.G.A., fut reçue et les conversations qui s’en suivirent eurent le plus heureux résultat puisque l’entente se réalisa à la satisfaction de tous.
Après quoi les cultivateurs qui occupaient Blâmont se sont retirés et la ville a repris sa quiétude habituelle.
Par ailleurs, la préfecture nous prie d’indiquer que les communes rurales privées de pain, ne le sont pas par sanctions, mais par nécessité.


22 juillet 1947

L’auteur de la tentative d’assassinat de Blâmont est arrêté
Lunéville. - De notre correspondant :
Dans notre édition de dimanche, nous avons relaté la tentative d’assassinat de Mme Solange Néraud, 29 ans, divorcée, par son ex-époux, Jean Lecomte, 33 ans. Les gendarmes ont mis la main sur le violent époux, qui circulait sur la route de Gogney. II avait essayé de mettre fin à ses jours en se pendant, mais le fil de fer s’étant rompu, son funeste projet était resté vain. Il a menacé de se jeter sous un camion. En attendant, il a été écroué.

 

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