15 février 1925
Bizarre tentative d'assassinat
Lunéville, 14 février. - De notre correspondant particulier.
Ce matin, 14 courant Mme Charles Michel, cultivatrice à
Herbéviller, en ouvrant sa porte, heurta un fil de fer qu'elle
n'avait pas aperçu et reçut au même instant dans le bras droit,
à hauteur des poumons, une balle provenant d'un revolver fixé au
montant de la porte et que la traction opérée sur le fil de fer
avait fait détonner. Mme Michel se rendit aussitôt à Lunéville
où elle fut pansée provisoirement par M. le docteur Job, qui
remit l'extraction de la balle, restée dans la partie supérieure
du bras, à lundi prochain.
Il résulte des déclarations de la victime de cette tentative
d'assassinat que, dans la journée du 13 elle avait reçu la
visite d'un Alsacien ouvrier électricien, se disant chargé de la
vérification des appareils, à qui elle avait demandé de déplacer
son compteur. Sur son refus, Mme Michel l'avait averti qu'elle
porterait plainte à son administration et l'ouvrier, après
l'avoir insultée grossièrement, lui répondit qu'il se f...
d'elle comme de son directeur et qu'elle aurait de ses nouvelles
dès le lendemain.
Grâce à un hasard des plus heureux, Mme Michel en sera quitte
pour une légère blessure, mais la balle aurait pu faire une
blessure mortelle en pénétrant dans le poumon.
La gendarmerie de Blâmont recherche activement l'assassin qui a
disparu sans laisser de traces.
AVRICOURT-IGNEY
POLICE DES ETRANGERS. - Des procès-verbaux ont été dressés à
Klemezak Mathyson, 31 ans, et à Ackman Stanislas, 32 ans, tous
deux manoeuvres, pour défaut de visa à leurs cartes d'identité,
ainsi qu'à Rhinalda Emilie, 35 ans, tâcheron à Emberménil, pour
les avoir embauchés sans vérifier leurs pièces d'identité.
BLAMONT
ABUS DE CONFIANCE. - M. Louis Zéliker, 56 ans, marchand de
meubles à Blâmont, avait vendu un mobilier à tempérament au
sieur Paul Varin, demeurant à Val-et-Châtillon, qui emmena son
mobilier à Senones et disparut après l'avoir vendu à Robach à un
sieur Claude. M. Zeliker n'ayant pas été payé, a porté plainte
contre le vendeur et l'acheteur.
IGNEY-AVRICOURT
POLICE DES ETRANGERS. - Les frères Johann et Joseph Breuer, 16
et 21 ans, le premier garçon de culture, le second chauffeur à
Lunéville, ont été l'objet d'un procès-verbal pour défaut de
visa à leurs pièces d'identité. 7 mars 1925EMBERMENIL
DEFAUT DE VISA DE CARTE D'IDENTITE. - Le manoeuvre italien
Giovanni de Biesi, travaillant chez M. Laffont, entrepreneur de
récupération et de transports à Pont-à-Mousson, a eu un procès
pour défaut de visa de sa carte d'identité. M. Laffont, qui n'a
pas surveillé auprès de son subordonné l'exécution de cette
formalité légale, a récolté également une contravention.
REPAIX
CONFÉRENCE. - Une conférence sur les syndicats agricoles et la
mutualité sera faite par M. l'abbé Devaux, à Repaix, salle de la
mairie, demain dimanche 8 mars, à 14 heures, sous la présidence
de M. de Turckheim.
Y sont invités, non seulement les cultivateurs de Repaix, mais
aussi ceux des villages environnants. 15 avril 1925BLAMONT
AMBULANT EN DÉFAUT. - Maurice Roussel, 29 ans, bonnetier à
Blénod-les-Pont-à-Mousson, déballe ses marchandises sur la place
du Marché sans avoir ses pièces d'identité et de commerce en
règle. Il a un procès. 22 mai 1925BLAMONT
AVIS AUX PECHEURS, VENDEURS
DE POISSONS. - Lucien Jacquemin, 25 ans, cultivateur à Hablutz,
avait réalisé une fort jolie pêche dans l'étang des « Anciennes
Carrières ». Il se proposa d'aller la vendre à Blâmont.
Malheureusement, il ne possédait pas le certificat d'origine
nécessaire pour pouvoir transporter du poisson en temps de pêche
prohibée. Le gendarme qu'il rencontra lui dressa un procès. 11 juin 1925Un wattman est écrasé
Lunéville, 10 juin. - De notre correspondant particulier.
Avant-hier, Emile Grandclaude, conducteur de l'automotrice de
Blâmont à Badonviller, n'étant pas de service, était allé se
promener à Herbéviller. De là, il voulut se rendre à Domjevin et
prit le train de midi 45.
Monté, sur la plate-forme avant du fourgon, Grandclaude parlait
avec deux camarades, lorsque, pour une cause encore mal connue,
il tomba sur la voie.
Avant que le train ait pu être arrêté, le fourgon avait écrasé
la main du malheureux.
Transporté à l'hôpital de Lunéville, il a dû subir l'amputation
du bras droit. 26 juin 1925BLAMONT
DELIT DE PECHE. - Le journalier Bastien Paul, est matinal. Trop,
car il a été surpris pêchant dans la Vezouze avant le lever du
soleil. D'où procès-verbal.
GOGNEY
DEFAUT DE GUIDES. - Emile Vouaux, 17 ans, cultivateur, se laisse
conduire par son attelage au lieu de le guider ; même il n'a pas
de guides. Cela lui vaut un procès. 22 juillet 1925BLAMONT
VAGABOND ARRÊTÉ-. - La gendarmerie a arrêté au lieu dit « Bois
de Trion », le Polonais Joseph Janecki, 44 ans, sans domicile et
sans profession.
FREMÉNIL
CYCLISTE RENVERSE.- Le vannier Jean Bauer, 31 ans, rentrant à
bicyclette, prétendit avoir été renversé par la voiture du
cultivateur Pierre Châtel. En effet, celui-ci rencontra bien
Rauer près du pont de la Vezouze, entre la commune de Domjevin
et la gare. Le cycliste suivait la rivière à assez vive allure
et, à hauteur du sentier de Fréménil, il aurait traversé la
route, devant le cheval; mais, au passage d'un caniveau, il fut
jeté dans le fossé.
Blessé au visage, il fut ramené à Ogéviller chez le docteur
Humbert, par les soins de Pierre Châtel, vannier, qui le prit
dans sa voiture automobile. 24 juillet 1925Un incendie détruit trois maisons à Ogéviller
Blâmont, 23 juillet. - De notre correspondant particulier :
Un incendie s'est déclaré aujourd'hui dans une maison, à
Ogéviller, localité de 400 habitants, Située, à 11 kilomètres de
Blâmont. Le sinistre prit rapidement de grandes proportions et
bientôt deux immeubles voisins furent atteints par les flammes.
Malgré l'intervention rapide des pompiers de la localité,
auxquels s'étalent joints ceux des communes voisines, les trois
bâtiments furent entièrement détruits.
On ignore encore les causes du sinistre.
Les dégâts sont très élevés. 2 août 1925BLAMONT
ARRESTATION. - Joseph Eberhard, 20 ans, peintre, a été arrêté
pour vagabondage n'ayant ni travail ni domicile.
Il a eu en outre un procès pour n'avoir pas d'appareil
avertisseur à son vélo. 4 août 1925BLAMONT
VOYEZ LANTERNE ! - N. Léopold Duhamel, contremaitre, et M. Louis
Lachaise, manoeuvre à l'entreprise Thiebon, ont chacun un procès
pour défaut de lanterne à leurs vélos. 5 août 1925Ecoles de gardes puéricultrices
La Maison Maternelle de Blâmont ouvre le 1er septembre 1925.
Elle reçoit des nourrissons et des mères-nourrices avec leur
enfant et forme de plus des gardes-puéricultrices.
Règlement pour les élèves. - Les élèves apprennent les soins à
donner aux enfants par un enseignement théorique et pratique.
La demande d'admission se fait par présentation personnelle si
possible, sinon par écrit.
Les conditions d'admission sont les suivantes:
1° Age minimum : 18 ans.
2° Certificat médical de bonne santé.
3° Certificat de bonne vie et moeurs, légalisé par le maire.
4° Références.
La durée des études est d'un an, de six mois ou de trois mois au
moins. Les frais d'inscription, comprenant l'internat et les
études sont de 600 francs pour trois mois ; de 900 francs pour
six mois ; de 1.200 francs pour un an. Ces sommes sont payables
à l'avance et par trimestre.
Les élèves passent tour à tour dans tous les services :
biberonnerie, salles diverses de nourrissons de tous les âges,
etc..., elles travaillent dès le premier jour sous la direction
de cheftaines spécialisées.
Les cours théoriques se font sous la forme de cours donnés par
le médecin-chef de la maison et de répétitions données par la
directrice.
Les cours théoriques comprennent :
Des notions d'anatomie et de physiologie;
L'hygiène de l'enfance ;
Les maladies de l'enfance, leur thérapeutique ;
Quelques éléments de pansement et de petite chirurgie.
Après un an l'élève aura droit à un diplôme de
garde-puéricultrice. A la fin de l'année révolue un examen aura
lieu. Après six ou trois mois l'élève aura un certificat de
stage de la Maison Maternelle.
Les élèves devront se soumettre à la discipline de la maison.
Elles doivent porter l'uniforme qui leur est fourni par la
maison et se plier aux heures réglementaires de travail et de
repos. Elles auront une après-midi par semaine et un dimanche
par mois de congé.
Elles sont tenues de faire au moins une quinzaine de veilles de
nuit durant leur année de stage dans la maison.
Ces études sont faites dans un cadre superbe, dans une maison
entourée d'un par cet installée suivant les données les plus
récentes de la puériculture.
S'adresser à la directrice de la Maison Maternelle de Blâmont, à
Blâmont (Meurthe-et- Moselle).
BLAMONT
AUTOMOBILISTE PINCÉ. - Maxime Munier, 43 ans, a eu un procès
pour avoir circulé avec une auto ne possédant ni numéro
d'immatriculation, ni plaque d'identité.
DOMEVRE-SUR-VEZOUSE
INAUGURATION DU MONUMENT AUX MORTS. - La Compagnie du chemin de
fer de Lunéville à Blâmont a l'honneur d'informer le public qu'à
l'occasion de l'inauguration du monument aux enfants de Domèvre
morts pour la France et de la fête de la reconstitution, le
dimanche 9 août 1925, elle mettra en circulation, en dehors des
trains réguliers, les trains supplémentaires indiqués ci-dessous
:,
Blâmont à Domèvre. - Blâmont départ 14 h. 10 ; Verdenal 14 h. 16
; Domèvre arrivée 14 h. 23.
Blâmont à Domjevin. - Blâmont départ 21 h. 30 ; Verdenal 21 h.
36 ; Domèvre 21 h. 50
Herbéviiler 22 h. 01 ; Ogéviller 22 h. 08 ; Fréménil 22 h. 14 ;
Domjevin 22 h. 17.
Domèvre à Blâmont. - Domêvre départ, 14 h. 40 ; Verdenal 14 h.
47 ; Blâmont arrivée 14 h. 53.
Domjevin à Blâmont. - Domjevin 22 h. 25 ; Fréménil h. 29 ;
Ogéviller 22 h. 35 ; Herbéviller 22 h. 42 ; Domèvre 23 heures ;
Verdenal 23 h. 08 ; Blâmont arrivée 23 h. 19. 7 août 1925BLAMONT
COMMERÇANT EN DEFAUT. - Il ne suffit pas d'avoir une patente, il
faut la faire viser. Pour l'avoir oublié, Georges Guillemain,
marchand ambulant de Saint-Dié, de passage, à Blâmont, a eu un
procès. 10 août 1925Domèvre-Sur-Vezouze a célébré hier l'héroïsme des morts et le
labeur des vivants
Domèvre-sur-Vezouze, 9 août. - De notre envoyé spécial :
Dans la salle de mairie de la coquette bourgade est suspendu un
cadre dans lequel on peut voir des photographies présentant
quelques aspects du village, tel qu'il sortit, de la tourmente.
Les maisons sont presque: toutes rasées, les rues ont disparu,
sous un enchevêtrement de fils de fer et de boyaux, de trous
d'obus et de moellons amoncelés : en un mot, un champ de
désolation et de mort où l'herbe elle-même, n'ose plus paraître.
Six ans sont passés depuis la délivrance et Domèvre ressuscitée
par l'effort tenace de ses enfants, a repris sa vie toute de
calme labeur. Seuls les murs trop neufs surmontés de toits trop
rouges rappellent que l'incendie et la mort régnèrent en
maîtres, quatre années durant dans ce coin si charmant.
Et aussi le monument, blotti à l'ombre de l'église paroissiale;
sur lequel sont inscrits les noms des vingt-neuf braves, morts
pour le pays.
Quand nous arrivons, vers 9 heures, un clair soleil dore de ses
rayons déjà chauds la bourgade en fête. Les rues sont tendues de
guirlandes et de drapeaux, bordées de petits sapins et à
l'entrée du village un arc de triomphe de verdure est surmonté
d'une banderole sur laquelle se lit des mots de bienvenue.
LE SERVICE RELIGIEUX
Une foule nombreuse et recueillie se presse dans l'église toute
neuve, gracieusement parée de verdure et de drapeaux. Au centre
de la grande nef se dresse un catafalque recouvert des couleurs
nationales et portant, épinglées sur son drap; la médaille
militaire et la croix de guerre. A chaque coin les pompiers,
montent une garde d'honneur.
Le service funèbre est célébré par M. l'abbé Renauld, curé de
Saint-Pierre et ancien curé de Domèvre, assisté de M. l'abbé
Munier, curé actuel de la paroisse.
Au cours de la cérémonie, la musique l'« Industrielle de Cirey »
exécute plusieurs morceaux religieux, et à l'offertoire la
fanfare de Blâmont sonne « A l'étendard ».
Avant, l'absoute, M. l'abbé Renauld monte en chaire et en
quelques paroles émues tire la grande leçon d'héroïque
abnégation, de grandeur d'âme qui découlé du sacrifice des
morts. Il dit le devoir de gratitude et de souvenir qui s'impose
à tous les survivants.
Après l'absoute, le clergé se rend au monument qui est béni par
M. l'abbé Renauld.
Puis a lieu à la mairie la réception des autorités.
LA RECEPTION DES AUTORITES
MM. Carau, vice-président du, conseil de préfecture,
représentant M. André Magre, préfet de Meurthe-et-Moselle,
empêché ; M. Mazerand, député ; le baron de Turckheim,
conseiller général, arrivent à 10 h. 15, en automobile. Ils sont
reçus à la mairie par M. Voizement, maire de Domèvre, entouré de
son conseil municipal. M. Voizement remercie M. le préfet de
Meurthe-et-Moselle d'avoir délégué un représentant pour présider
à cette fête. Il dit l'effort soutenu depuis la guerre pour
aboutir à faire revivre le village de ses ruines et invite ses
hôtes à comparer le paysage de désolation de 1918 avec celui
qu'ils peuvent admirer aujourd'hui.
En quelques mots, M. Carau remercie, et le cortège se forme pour
se rendre au monument.
L'INAUGURATION DU MONUMENT
Tout d'abord s'avancent les trompettes et des gymnastes de la «
Sportive Lorquinoise », la musique « L'Industrielle de Cirey »,
la fanfare de Blâmont, la Chorale des jeunes filles des
Etablissements Mazerand, une délégation des médaillés militaires
de Lunéville avec le drapeau de la section porté par M. Pajot,
les enfants des écoles portant des bouquets de fleurs précèdent
immédiatement les- autorités que suivent la population et les
amis venus des villages environnants.
Grandiose dans sa simplicité, le monument se dresse à droite de
l'église. C'est une large table de grès rose au somment de
laquelle ressortent les armes de Domèvre où figure la croix de
guerre ; scellée en plein centre, une plaque de bronze porte les
noms des morts.
MM. Carau et Mazerand viennent s'incliner devant le monument et
y déposer une gerbe de fleurs. Puis la cérémonie commence par
l'appel des morts.
L'APPEL DES MORTS
Vingt-neuf héros : vingt-cinq militaires, quatre civils dont un
enfant qui avait commis le crime de jouer au soldat a la barbe
des brutes germaniques, composent cette glorieuse phalange. M.
Piot, instituteur, procède à l'appel, et à chaque nom, les
enfants des écoles répondent : « Mort pour la France ! »
Voici la liste glorieuse :
Agelot Aimé, Bain Auguste, Bajolet Alexandre. Colin Chartes,
Colin Léopold, Comminotti Ernest, Cotelle Pierre, Courtois Léon,
Devot Jean, Dubas Joseph, Dubois Gaston, Fourmann Armand,
Fourmann Henri, Fresse Auguste, Galland Auguste, Houviaux
Lucien, Jacquot Georges, Janin Jules, Marchal Lucien, Mathieu
Justin, Milot Jules, Pagny Joseph, Receveur Louis, Thomas
Camille, Thomas Louis.
Victimes civiles : Claude- Adolphe, Claude Auguste, Claude
Maurice, Dubas Paul.
Les trompettes sonnent ». A l'Etendard » puis M. le maire ouvre
la série des discours.
DISCOURS DE M. VOIZEMENT
Maire de Domèvre.
Il commence par rendre hommage aux morts qui ont tout sacrifié
pour que la France vive à leurs familles éplorées.
Il dit ensuite que le monument sera pour les générations futures
le symbole du sacrifice et de l'héroïsme. Il recommande aux
enfants, des écoles de ne pas oublier, en allant en classe, de
s'incliner respectueusement devant le monument élevé à la gloire
de leurs aînés.
Il termine en saluant les familles des victimes civiles et
militaires de Domèvre et en s'inclinant respectueusement devant
les morts.
DISCOURS DE M. DE TURCKHEIM
Conseiller général
« La population de Domèvre, dit M. de Turckheim, a vaillamment
supporté les souffrances terribles de la guerre. Depuis
l'armistice, elle a tendu tous ses efforts vers la
reconstruction. En agissant ainsi, elle a bien interprété la
volonté des morts qui ne comprendraient pas que les luttes de
partis passent avant le devoir national et la reconstitution.
Il faut, dit-il en manière de conclusion, l'union dans la paix.
»
DISCOURS DE M. MAZERAND
Député de Meurthe-et-Moselle
Le député de Meurthe-et-Moselle félicite la municipalité de
Domèvre et le comité d'organisation d'avoir eu l'idée de faire
coïncider l'inauguration du monument aux morts avec celle du
village, associant ainsi le culte des disparus aux fêtes de la
reconstitution.
Il trace ensuite un saisissant tableau des événements dont
Domèvre fut le théâtre entre le 9 août 1914 (il y a 11 ans jour
pour jour) et l'armistice.
Après avoir constaté que les résultats de la paix n'ont pas
entièrement répondu aux légitimes espérances des combattants, il
conclut en disant qu'il ne suffit pas à la France de montrer un
visage pacifique, mais qu'elle doits aussi savoir se montrer
vigilante.
DISCOURS DE M. GARAU
Vice-président du conseil de préfecture
Représentant, M. le préfet empêché au dernier moment, il apporte
aux morts de Domèvre l'hommage du gouvernement.
Puis à son tour il retrace les événements qui se sont déroulés
depuis 1914 : l'agression allemande, les horreurs de l'invasion,
la victoire puis le bel effort de résurrection de ces dernières
années. ;
Ayant également constaté la mauvaise volonté insigne apportée
par les vaincus dans l'exécution du traité. - mauvaise volonté
trop souvent favorisée par nos alliés - il dit que pour imposer
cette exécution, la France doit surtout compter sur elle-même.
Il rend hommage aux morts, artisans de la victoire libératrice,
aux mutilés, à tous les anciens combattants, aux civils, martyrs
de la barbarie allemande, et termine en adressant un souvenir
ému à ceux qui, sur la terre d'Afrique, luttent encore pour
l'honneur de la patrie.
Au cours de la cérémonie, plusieurs sonneries furent exécutées
par les fanfares et un choeur brillamment enlevé par la chorale
des jeunes filles, accompagnée par l'Industrielle de Cirey.
Le service d'ordre était assuré de façon parfaite par la
subdivision des pompiers sous le commandement du lieutenant
Baptiste.
L'INAUGURATION DU VILLAGE
Au son d'entraînants pas redoublés exécutés successivement par
les trois sociétés, le cortège se reforme et traverse toutes les
rues du village, brillamment pavoisées et ornées avec un goût
parfait.
La foule se presse derrière les autorités qui visitent
successivement l'église, la mairie et les constructions
particulières.
L'impression qui se dégage de cette visite express, c'est que
Domèvre a magnifiquement fait les choses : maisons claires,
commode et saines, rues larges et bien entretenues, belles
places, fontaines, monuments publics d'un goût parfait - une
réserve cependant pour le portail de la mairie - rien ne manque
de ce qui peut faire la beauté d'un village.
A midi, les diverses cérémonies sont terminées et l'on se rend
dans la salle des fêtes de la mairie pour
LE BANQUET
Une centaine de convives sont au large dans la vaste salle.
A la table d'honneur, que préside M. Carau, nous remarquons, à
sa droite, MM Voizement, maire ; Mazerand, député ; Adam,
conseiller d'arrondissement ; Pécheur, secrétaire général de la
sous-préfecture ; Labourel, maire de Blâmont ; le maire de
Lorquin, M. l'abbé Munier, curé de Domèvre ; à sa gauche, MM. le
baron de Turckheim, conseiller général ; Liengey, conseiller d
arrondissement ; Auclair, abbé Renauld, Albert Colin, Welsinger,
ancien maire ; Villermont, Michel Malherbe, statuaire, etc.,
etc.
Un menu exquis, servi par l'excellent cuisinier qu'est M.
Godard, hôtelier à Lunéville, recueille les suffrages unanimes
des convives.
Au cours du repas, l'Industrielle de Cirey, la chorale des
jeunes filles et la fanfare de la Sportive Lorquinoise
interprétèrent quelques morceaux fort applaudis.
Au champagne, des toasts furent portés par MM. le maire de
Domèvre, de Turckheim, Mazerand, l'abbé Renauld, Lafontaine et
enfin par M. Carau qui, suivant la tradition, porta la santé du
président du conseil et du président de la République.
Belle journée, en résumé, qui prouve une fois de plus le courage
et le patriotisme de nos populations lorraines : indomptables
dans les épreuves de la guerre et victorieuses, des difficultés
du temps de paix.
Domèvre a repris maintenant sa vie calme et laborieuse qui
jamais plus, nous voulons l'espérer, ne sera troublée par le
bruit du canon.
Y.L.
AVRICOURT
ENQUETE. - L'administration a ouvert une enquête commodo et
incommodo pour la construction de quatre voies stratégiques
latérales au chemin de fer de Blainville à Sarrebourg.
Plan et devis sont déposés à la préfecture de Metz pour le
tronçon alsacien-lorrain d'Avricourt à Sarrebourg.
Nous avons déjà annoncé ce projet, il y a quelques mois,
notamment pour la construction d'un pont ou d'un passage
souterrain à la gare d'Igney-Avricourt, pour relier la route
départementale Avricourt-Blâmont. 19 août 1925AVRICOURT
LES ÉTRANGERS. - Adam Lippert, 33 ans, manoeuvre a Moussey, a eu
un procès pour défaut d'extrait d'immatriculation, ainsi que
Joseph Barani, maçon, 24 ans pour défaut de carte d'identité.
BLAMONT
LES CYCLISTES. - Walter Wuthieh, 21 ans, chauffeur à Domèvre, a
eu un procès pour rouler à bicyclette la nuit sans lumière.
OGÉVILLER
ET LA LANTERNE - Pour n'avoir pas de lumière à leur vélo,
Charles Mangin, charron à Herbéviller, 22 ans, Louis Noël, 27
ans, cultivateur et Victor Branann, 23 ans boucher, ont eu des
procès-verbaux. 20 août 1925BLAMONT
GRANDE KERMESSE AU PROFIT DE LA POUPONNIERE. - Dimanche
prochain, 23 août, de 14 à 19 heures, dans le parc du château de
Blâmont, grande kermesse au profit de l'oeuvre de la Pouponnière
de Blâmont, sous le patronage de l'Union des Femmes de France.
Fête foraine, loteries, tombola, tirs, comptoirs de vente,
attractions diverses, grand bal de jour et de nuit. Orchestre de
cinquante musiciens. La fête commencera à 14 heures précises.
Le comité d'organisation acceptera jusqu'au dernier moment tous
les lots qui lui seront adressés. D'avance il en exprime sa
reconnaissance aux généreux donateurs.
DOMJEVIN
CYCLISTE EN DEFAUT. - Le manoeuvre Gabriel Berce, 19 ans, a eu
un procès-verbal pouf absence de plaque de contrôle à sa
machine.
MONTREUX
UNE BICYCLETTE RETROUVEE. - M. Remillon, de Repaix, avait
signalé la disparition de sa bicyclette qui venait de lui être
volée par un inconnu. Faisant une ronde nocturne dans les
environs de Badonviller les gendarmes entendirent venir un
cycliste monté sur un vélo sans lumière. Ils lui intimèrent
l'ordre de s'arrêter. Celui-ci obtempéra mais aussitôt le pied à
terre, il abandonna la machine dans les pieds de l'autorité,
tandis que lui déguerpissait au plus vite dans les bois et
vergers environnants. Il ne put être retrouvé. Quant à la
bicyclette, c'était celle de M. Remillon : elle lui fut aussitôt
restituée.
Le mystérieux cycliste est recherché. 27 août 1925BLAMONT
LA CHASSE AUX VOLEURS DE FRUITS. - En allant dans son verger
situé au lieudit « La Corvée Senaltes » sur le territoire de
Barbas, M. Paul Dubois constata que ses mirabelliers et ses
quetschiers avaient déjà été dévalisés. Une cinquantaine de
kilos paraissaient lui avoir été dérobés. Il porta plainte
aussitôt à la gendarmerie. Celle-ci, au cours de son enquête,
fut amenée à interroger deux ménagères : les femmes Duhaut, 69
ans, et Defay, 40 ans, qui reconnurent être allées dans le
verger de M. Dubois, mais pour y cueillir de l'herbe et y
ramasser du bois. Elles trouvèrent des mirabelles à terre et en
cueillirent après des rejets d'arbre ; elles soutinrent qu'elles
pensaient que ces fruits n'appartenaient à personne.
Procès-verbal a néanmoins été dressé. 9 septembre 1925BLAMONT
IVRESSE PUBLIQUE. - Edmond Colin, cantonnier au chemin de fer
L.-B.-B., a eu un procès-verbal, pour ivresse. Monté sur son
vélo, la route était vraiment trop étroite pour lui. Sa marche
incertaine attira l'attention de la maréchaussée.
LA CLOCHE DE BOIS. - Le cafetier Louis Geyer, 46 ans, a porté
plainte contre un de ses pensionnaires, Lucien G..., 23 ans,
parti une belle nuit, sans tambour ni trompette, en emportant
une cantine ne lui appartenant pas et devant encore à M. Geyer
42 francs de frais de pension et une avance de 25 francs.
DOMJEVIN
CONTRAVENTION. - Edouard V..., cultivateur, 44 ans, a eu un
procès pour conduire sa voiture sans tenir les guides de ses
chevaux.
IGNEY
POLICE DES CHEMINS DE FER. - Pierre Graff, 42 ans, chauffeur à
la glacerie de Nancy, a eu un procès-verbal pour circulation sur
la voie ferrée. 10 septembre 1925BLAMONT
MOTOCYCLISTE EN DEFAUT. - Le peintre en bâtiment Napoléon F...,
habitant Ancerviller, a eu un procès pour n'avoir ni plaque
d'identité à sa machine ni permis de conduire. 11 décembre 1925Cour d'Appel de Nancy
Audience du 10 décembre 1925
La Cour se déclarant incompétente l'appelant ira en cour
d'assises
Si Eugène Lorentz, 26 ans, garçon de culture, avait eu la
téméraire espérance, en faisant appel, d'obtenir une diminution
de la peine de 2 ans de prison prononcée contre lui par le
tribunal de Lunéville, pour vol, il doit à l'heure actuelle
regretter amèrement son initiative.
La cour, en effet, en présence du vol commis avec effraction par
l'appelant, s'est déclarée incompétente. Lorentz comparaîtra en
conséquence devait le jury de Meurthe-et-Moselle, peu tendre aux
voleurs, comme on sait.
Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1925, la porte de la maison
de M. Gabriel Duchamp, propriétaire d'une ferme, aux environs de
Blâmont, était fracturée. Le cultivateur n'entendit aucun bruit
suspect et constata le matin, en même temps que l'effraction de
la porte, la disparition d'une somme de 520 francs, d'un fusil
de chasse, de cartouches, d'un pardessus et d'une pipe.
Il porta plainte, n'ayant alors aucun soupçon sur l'identité de
son voleur.
Or, le chauffeur du maire de Blâmont lui dit avoir aperçu, dans
les environs, un nommé Lorentz, qui à deux reprises avait
travaillé à la ferme et avait été congédié définitivement à la
fin du mois de septembre 1924.
M. Duchamp se souvint que son ancien domestique, avait eu une
vilaine histoire avec un garagiste au sujet d'une bicyclette
empruntée et non rendue. Les soupçons se précisèrent et la
gendarmerie qui en eut connaissance se mit à la recherche de
Lorentz.
On le retrouva non loin de Saverne. Il déclara être sorti le 30
avril 1925 de la maison de force de Phalsbourg, avoir touché sur
son pécule 175 fr. 80 et avoir pris le train aussitôt pour
Nouvel-Avricourt.
Il nia formellement être l'auteur du vol, fournissant de
l'emploi de son temps un détail très précis.
L'enquête continua. L'on sut que Lorentz avait emprunté 400
francs, au nom de ses parents, à une firme commerciale de
Saverne ; cette indélicatesse quoique antérieure au vol, jetait
un jour singulier sur la mentalité du domestique.
On apprit qu'à l'auberge Weckmann, à Saverne. Lorentz avait
montré un fusil de chasse qu'il prétendait avoir acheté 300 fr.
à Lunéville.
Une perquisition chez les parents du voleur amena la trouvaille
du fusil et du pardessus, remis spontanément par la mère de
l'inculpé.
Mis en présence de ces preuves, Lorentz se décida à avouer.
Il dit que le jour même de sa libération il avait acheté à
Sarrebourg un ciseau et une lime. Il prit le train pour gagner
Blâmont et se rendit à la ferme de M. Duchamp où il opéra entre
minuit et une heure du matin.
Il gagna ensuite Réchicourt à pied et y prit le train pour
Steinbourg.
Lorentz déclara avoir envoyé un mandat-poste de 50 francs à un
nommé Lantz, un de ses compagnons de détention. Il devait venir
le rejoindre, sitôt libéré, et ils auraient alors, convient le
cynique malfaiteur, commis d'autres vols ensemble. 18 décembre 1925BLAMONT
POLICE DES GARNIS. - Un procès-verbal a été dressé contre le
nommé Geyer Louis, 46 ans, débitant rue du Château, pour
registre de logeur mal tenu. 30 décembre 1925BLAMONT
AUTO NON ECLAIREE. - Le nommé Louis Jourde, 43 ans, agent
d'assurance à Sarrebourg (Moselle) a récolté un procès-verbal
pour avoir circulé avec une automobile non éclairée. 13 janvier 1926AVRICOURT
LA PLAQUE D'IDENTITE. - Un procès-verbal a été dressé contre le
nommé André Morgenthaler, 24 ans, loueur de voitures, 30, place
du Marché, à Sarrebourg, qui avait omis de doter son automobile
d'une plaque d'identité
BLAMONT
PAS DE CHANCE. - Le nommé Albert René, 22 ans, blanchisseur à
Sarrebourg, ayant une course à faire à Gerbéviller, résolut de
faire le trajet à bicyclette. Arrivé à proximité de Blâmont, il
cassa son pédalier. S'étant arrêté pour essayer de le réparer,
il eut la désagréable surprise de voir survenir les gendarmes
qui s'apercevant que la bicyclette n'était pas munie de plaque
de contrôle ni de plaque d'identité dressèrent à Albert une
double contravention.
LEINTREY
POLICE DES CHEMINS DE FER. - L'italien Stivanin Pietro, 20 ans,
manœuvre avait, pour raccourcir le chemin de retour à son
domicile, emprunté la voie du chemin de fer. Les gendarmes
l'ayant vu lui dressèrent procès-verbal. 15 février 1926BLAMONT
LIBERALITE. - A l'occasion du mariage de son fils, Mme Léon
Bechmann a fait don, au bureau de bienfaisance, d'une somme de
200 francs. Remerciements. 17 février 1926BLAMONT
COLLISION D'AUTO. - M. Joseph Beckrich, boucher, 77, rue du
Pont, revenait de faire des livraisons à Domèvre, lorsque arrivé
au lieu dit « La Côte de Barbezieux », il vit venir à sa
rencontre un camion éclairé par deux lanternes et un phare
acétylène. Il fit au conducteur du camion des appels de lumière
pour qu'il réduise son éclairage, mais ce fut en vain. C'est
alors qu'aveuglé par la lumière du-phare, il ne put se garer et
fut tamponné par l'arrière du camion.
Il n'y eut heureusement aucun accident de personne, mais la
camionnette de M. Beckrich fut sérieusement endommagée.
Le camion tamponneur, appartenant à la brasserie de
Champigneulles, était conduit par le chauffeur Hess Alexandre,
qui reconnut devant témoin n'avoir pu réduire la lumière de son
phare. 14 mars 1926BLAMONT
VAGABOND. - Les gendarmes ont arrêté, rue Traversière, en
flagrant délit de vagabondage, l'italien D'Arma Guiseppe, 4ans,
terrassier. 28 avril 1926IGNEY
POLICE DES ETRANGERS. - François Peruchetti, 24 ans, plâtrier ;
Attilio Violini, 37 ans, plâtrier, tous deux habitant 32, rue de
l'Eglise, à Guebwiller (Haut-Rhin), ont récolté un procès-verbal
pour défaut de visa de carte d'identité.
Jean Mlodriankoncky, 42 ans, domestique de culture à Moussey
(Moselle), s'est vu dresser procès-verbal pour défaut de carte
d'identité.
LEINTREY
JAMAIS DEUX SANS TROIS. - Paul Kuczynsky, 26 ans, manoeuvre,
occupé à la récupération pour le compte de l'entreprise Oréfice,
a récolté trois procès-verbaux, 1° défaut de carte d'identité ;
2° défaut d'extrait d'immatriculation ; 3° défaut de
carte-permis de récupération.
PAUVRES POULES. - M. Jules Gérardin, propriétaire, ne vit pas en
bonne intelligence avec son voisin M. Charles Jeanpierre. La
cour est mitoyenne, et les poules de M. Gérardin vont sur le
fumier-de M.
Jeanpierre. Celui-ci a décidé de leur faire la chasse. Le 18,
une poule était blessée et périssait, le 22 avril, c'était au
tour de cinq autres de subir le même sort.
M. Jeanpierre reconnaît avoir frappé les poules avec un fouet,
mais dit qu'il avait averti M. Gérardin de ne pas laisser ses
poules aller sur sa propriété.
COUP DOUBLE - De patrouille à Leintrey, les gendarmes
constatèrent que le café tenu par Mme Joséphine Breton, femme
Gaultet, était ouvert après l'heure réglementaire. Etant entrés
pour signifier à la débitante qu'ils lui dressaient
procès-verbal pour fermeture tardive, ils virent que des
consommateurs buvaient de l'alcool. La débitante n'ayant qu'une
licence pour boissons hygiénique, récolta un deuxième
procès-verbal.
VERDENAL
ACCIDENT - M. Henri Guenot, en permission libérable était allé à
bicyclette le 22 avril, à Baccarat. A son retour il était arrivé
à environ un kilomètres de Pettonville, lorsqu'il voulût croiser
une voiture : ayant dérapé il tomba si malencontreusement que la
roue arrière lui passa sur la jambe droite et sur une partie du
corps.
M. Jules George, cultivateur qui conduisait la voiture,
transporta Guenot chez lui. M. le docteur Thomas de Blâmont a
déclaré que n'ayant pas de fracture, l'incapacité de travail
sera d'environ quatre semaines. 15 mai 1926LEINTREY
LA RECUPERATION. - Le Polonais Waclaw. Wegner, 40 ans,
manoeuvre, travaillait à la récupération de matériaux, mais il
n'était pas détenteur d'une carte-permis, ce qui lui a valu un
procès-verbal. 24 mai 1926BLAMONT
ENTRE VOISINS. - Mlle Augustine Mangin, 50 uns, repasseuse, vit
en mauvaise intelligence avec sa voisine, Mme Céleste Bridey, 34
ans ; le 20 mai, vers 9 heures du matin, elles se rencontrèrent
dans l'escalier mitoyen et se disputèrent ; Mlle Mangin dit
avoir été menacée et frappée par Mme Bridey qui nie et dit avoir
été frappée au ventre avec une pelle à main et un balai.
EMBERMENIL
CHIEN DANGEREUX. - Le 19 mai, ses moutons étant parqués,
Geoffroy Kuerner, berger au service de M. Hamm, propriétaire à
Printzheim (Bas-Rhin), était parti déjeuner au village. A son
retour, il eut la surprise de constater qu'un chien appartenant
à M. Desboeuf (Emile), 45 ans, s'était rué sur le troupeau et
avait mordu cruellement 5 agneaux et 3 brebis, dont certains
sont si gravement blessés qu'il faudra les abattre.
M. Hamm estime le préjudice causé à 1.000 francs. 19 juin 1926BLAMONT
LE CHIEN N'EST PAS GENTIL
Le 16 juin, vers 12 h 45, les trois enfants de M. Hanaux,
marchand ambulant, rue Victor-Pierre, se rendaient à l'école,
lorsque, passant à proximité de la maison de M. Dietrich, le
chien de ce dernier se jeta sur l'un des enfants et mordit le
jeune Lucien âgé de 8 ans.
M. Dietrich a promis de prendre les frais à sa charge. 7 juillet 1926GOGNEY
ACCIDENT. - Le 1er juillet vers 8 heures, M. Jules Louviot, 77
ans, travaillant chez M. Busselot, cultivateur, était monté sur
une voiture de foin pour la décharger. Il venait d'enlever la
perche retenant le foin, lorsque perdant l'équilibre, il tomba
la tête la première sur l'aire de la grange. Relevé aussitôt, il
reçut les premiers soins du docteur Thomas qui constata une
fracture à la base du crâne.
Il fut transporté d'urgence à l'hôpital de Lunéville. 21 juillet 1926Cour d'Assises de Meurthe-et-Moselle
Audience du 20 juillet (matin)
Vol qualifié
M. Barbey, avocat général occupe le siège du ministère public.
L'accusé est un nommé Lorentz Eugène, âgé de 26 ans, garçon de
culture, sans domicile fixe. Né en Lorraine autrefois annexée,
il ne parle pas français et l'on doit avoir recours à un
interprète assermenté M. Muhr.
Les renseignements fournis sur Lorentz sont mauvais. Ceux qui
l'ont connu le déclarent capable de tous les méfaits, Il fut à
deux reprises différentes, au service de M. Duchamp, à la ferme
Saint-Paul, dans la région de Blâmont. Il fut renvoyé
définitivement parce qu'il s'enivrait. Son patron n'était pas
mécontent de son travail ; mais il reconnaît qu'il était brutal
avec les animaux.
Plusieurs fois condamné, Lorentz, se trouvait à la prison de
Phalsbourg lorsqu'un co-détenu nommé Lotz lui conseilla de
cambrioler son ex-patron et lui apprit même le maniement de la
pince-monseigneur.
Le 30 avril 1925, Lorentz sort de la prison de Phalsbourg,
résolu à voler le soir même M. Duchamp. Il achète à Sarrebourg
un ciseau à froid et une lime pour commettre les effractions
nécessaires. Arrivé vers minuit, il fracture la porte de la
laiterie et accède à la salle à manger où il fouille tous les
meubles, Il s'empare de 520 francs environ, d'un fusil de chasse
Hammerless évalué 500 fr., de quelques cartouches, d'un
pardessus usagé, de provisions de bouche et s'éloigne sans être
inquiété.
Interrogé par le président, et grâce à l'intermédiaire de
l'interprète, l'accusé reconnaît les faits, mais prétend ne plus
se rappeler certains détails. Il prit la précaution, en quittant
la ferme, de couper les fils du téléphone pour que son patron ne
puisse prévenir La gendarmerie, aussitôt le vol découvert. Il
monta dans le train à Réchicourt après avoir envoyé un
mandat-poste de 50 francs à Lotz, toujours détenu à Phalsbourg
et qui devait sortir quelques jours après. Il se réfugia ensuite
à Waldomisheim, chez ses parents.
Les soupçons se portèrent sur lui presque aussitôt, parce que M.
Georges, garde du baron de Turckheim, l'avait rencontré le matin
sur la route de Cirey à Blâmont, porteur du fameux fusil de
chasse Hammerless et l'avait signalé à la gendarmerie qui ne
tarda pas à l'arrêter.
Les témoins entendus : M. Duchamp, qui évalue à 1.300 francs son
préjudice total, le gendarme Didier et le brigadier Arnoux
confirment les faits.
Lorentz, dît M. l'avocat général dans son réquisitoire, est très
mal considéré jusque dans sa famille qui ne veut plus le voir et
au préjudice de laquelle il a commis un abus de confiance de
1.000 francs.
Il a déjà subi plusieurs condamnations. C'est un solide
gaillard, un sportif, sans aucune tare, ni physique ni mentale.
Ce malfaiteur professionnel a complété son éducation à la prison
de Phalsbourg où Lotz et lui avaient projeté toute une série de
cambriolages dans les villas des environs de Metz.
Les circonstances dans lesquelles furent accomplis les actes
reprochés à Lorentz permettent de les qualifier crimes.
Le tribunal de Lunéville ne l'avait, il est vrai, condamné qu'à
2 ans de prison. Mais le ministère public fit appel. La Cour se
déclarant incompétente, la chambre des misés en accusation a
renvoyé Lorentz devant le jury. C'est un verdict affirmatif sans
circonstances atténuantes, que demande à ce dernier l'honorable
organe du ministère public.
Me Badier, le jeune défenseur de Lorentz fait, observer que tous
les objets dérobés ont été restitués au plaignant, à 20 francs
près. Il ne reste plus rien du préjudice causé. Un vol de ce
genre est qualifié crime parce qu'il y a présomption qu'un
individu s'introduisant de nuit pour l'effectuer, est capable de
tuer qui le surprendrait. En l'espèce, Lorentz ne portait aucune
arme.
Ce n'est qu'après la guerre (qu'il fit comme pionnier dans
l'armée allemande) que Lorentz, alors âgé de 24 ans, commença à
commettre des vols. Or il fut affreusement blessé par une
grenade française qui l'atteignit à la base du cervelet. On peut
donc douter qu'il -soit entièrement responsable. Finalement
l'avocat demande que son client bénéficie de circonstances
atténuantes assez larges pour que lui soient évités les travaux
forcés.
Les débats étant clos, le jury se retire pour délibérer. Il
rapporte un verdict affirmatif, mitigé par les ci constances
atténuantes. En conséquence la Cour condamne Lorentz à 5 ans
d'emprisonnement et 10 ans d'interdiction de séjour. 22 août 1926BLAMONT
LE VISA. - Procès-verbal a été dressé contre Albert Pislor, 22
ans, maçon, en pension au café Bain, Grande-Rue, pour défaut de
visa d'extrait d'immatriculation. 26 août 1926ANCERVILLER
PLAINTE. - M. Hubert Mabs, cultivateur, a porté plainte contre
MM. Pierre Colin. 50 ans, Paul Munier, 34 ans, cultivateurs,
qui, pour rentrer leur moisson, avaient traversé avec leurs
voitures le pré de M. Mabs.
MM. Colin et Munier ont promis de réparer les dégâts causés.
AVRICOURT
CHAUFFEUR INDELICAT. - M. Fernand Ruyer, fromager, s'apercevant
que des vols de lait, bois, charbon, etc., se commettait depuis
quelque temps à son préjudice, prévint la gendarmerie. Une
active surveillance fut établie, ce qui permit d'arrêter Marcel
Liotté, 22 ans, chauffeur au service de M. Ruyer, au moment où
il entrait chez lui avec deux litres de lait qu'il venait de
dérober.
L'HEURE REGLEMENTAIRE. - Procès-verbal a été dressé contre Jean
Bai, 30 ans, cafetier à Igney-Avricourt, pour fermeture tardive
de son établissement, et contre Auguste Lhôte, 25 ans,
domestique de culture, qui y consommait.
BLAMONT
ABUS DE CONFIANCE. - Mme Marie-Louise Gabin, pour éviter les
mauvais traitements de son mari, dut se réfugier, en janvier,
chez Mme Marie Renard, 33 ans, rue des Chapeliers ; elle. y
emménagea avec tout son linge de ménage, puis se plaça comme
bonne le 16 août dernier ; voulant repartir chez ses parents en
Moselle, elle se présenta chez Mme Renard, mais elle ne put
avoir qu'une partie de ce qui lui appartenait, Mme Renard se
refusant à lui donner le reste de son linge, ainsi que ses
bijoux et même une somme de 400 fr. 3 septembre 1926BLAMONT
VOL. - M. Louis Zeliker, commerçant, emploie depuis mai le jeune
Joseph Rollin, dit Blum, 16 ans, manoeuvre, demeurant aux
Harcholins, écart de Bertrambois. Celui-ci aurait dérobé le 26
août une pompe à vélo à M. Walh, garagiste à qui il livrait de
l'essence ; de plus ses camarades de travail trouvèrent un jour
ses poches remplies de sucre en morceaux. 7 septembre 1926AVRICOURT
VIOLENCES ET INSULTES - Le 31 août, vers 15 heures, Robert Boul,
23 ans, employé de chemin de fer, se présenta, en compagnie de
sa femme, à l'épicerie Datry. Ils étaient en possession d'un
carnet de timbres-primes et réclamèrent la prime à laquelle leur
donnait droit leur carnet. Mais Mme Datry leur déclara qu'ils
n'auraient de prime qu'autant qu'ils payeraient un arriéré-de
compte s'élevant 403 fr. 50. C'est alors que furieux Boul
bouscula violemment Mme Datry et l'insulta.
BLAMONT
COUP DOUBLE, - Circulant en motocyclette, Georges Morel, 22 ans,
instituteur à Langatte (Moselle), récolta deux procès-verbaux
pour défaut de permis de circulation, défaut de permis de
conduire et de carte grise. 14 septembre 1926BLAMONT
GRAVE ACCIDENT. - Le 8 septembre, après avoir monté un gazogène
au charbon de bois sur un camion, Henri Kallembrun, 18 ans, et
son père, mécanicien garagiste, rue Victor-Pierre, partirent
pour essayer le bon fonctionnement du gazogène. Suivant la route
nationale, ils étaient arrivés à hauteur du croisement de la
route de Barbas, lorsque, contents de l'essai fait, ils
résolurent de rentrer. Ils ralentirent pour faire demi -tour,
mais le moteur s'arrêta.
Les deux hommes descendirent.
Après avoir ouvert le capot, le père mit le moteur en route avec
la manivelle, le robinet étant sur le gaz d'essence, c'est alors
que le fils se dirigea pour mettre sur robinet à gaz de charbon
de bois, mais glissant sur l'herbe, il tomba en avant,
allongeant les bras d'un geste instinctif, le bras gauche manqua
le pare-brise et le bras droit s'engagea dans le volant du
moteur qui tournait à environ 1400 tours à la minute.
Avant même que son père intervienne, par un acte de courage et
de sang froid merveilleux, le malheureux Henri Kallembrun retira
par un terrible effort ce qui restait de son bras. Il se releva
ensuite, montra à son pauvre père un moignon ; la main droit
avait été complètement arrachée et déchiquetée, et chaque tour
de moteur, en lançait en l'air et sur la routé les débris.
Après, lui avoir fait un pansement sommaire, son père le
conduisit chez le docteur Thomas qui lui prodigua ses soins et
le fit partir d'urgence à l'hôpital de Rancy, où le malheureux
jeune homme fut amputé au tiers inférieur de l'avant-bras droit. 8 décembre 1926AVRICOURT
POLICE DES ETRANGERS. - Pierre Chudeck, 30 ans, manoeuvre, 3,
rue Traversière, à Lunéville, a récolté deux procès-verbaux pour
défaut de visa de carte d'identité ; de son extrait
d'immatriculation.
BLAMONT
UN JOLI BAL EN PERSPECTIVE. - Comme suite à notre dernière
information (un clou chasse L'autre) nous pouvons annoncer
aujourd'hui que c'est chose faite et que le nouveau comité de
l'Union Sportive Blamontaise a décidé d'offrir à tous ses
membres honoraires et actifs un bal à grand orchestre dans les
jolis salons de l'hôtel de ville, le 1er janvier 1927.
Tous les détails concernant cette soirée sont à l'étude
actuellement, le comité de l'U.S.B. désirant surtout donner à
cette fête le même éclat que les années précédentes, si ce n'est
mieux Aussi, nous pouvons assurer dès à présent que ce premier
bal de la nouvelle année sera éblouissant et sortira de
l'ordinaire. Nous engageons donc nos jeunes gens à s'y préparer,
et leur donnons rendez-vous pour la soirée du 1er janvier.
LEINTREY
LES FAGOTS DISPARAISSENT - M. Arsène Jacquot possède au lieu dit
Bois de Saulxures, un bois qu'il exploite ; s'étant rendu dans
sa propriété il s'aperçut qu'environ 35 fagots avaient été pris
sur plusieurs tas et qu'une masse avaient disparue.
Ce bois donne en bordure de la voie ferrée, sur laquelle une
nombreuse équipe d'ouvriers effectue des travaux. M. Delarue,
qui habite au passage à niveau ayant vu la masse de M. Jacquot
aux mains des ouvriers, la leur reprit et la remit à son
propriétaire, d'autre part, il a déclaré que les ouvriers
brûlèrent des fagots pour se chauffer. 10 janvier 1927Importante arrestation
Un escroc se dit agent de renseignements du gouvernement italien
Bar-le-Duc, 9 janvier. - De notre rédaction meusienne :
La gendarmerie de notre ville vient de mettre la main sur un
escroc dont les exploits ne seront connus qu'à la suite de
l'enquête qui ne manquera pas d'être faite à son sujet.
Samedi matin, la gendarmerie recevait un coup de téléphone de la
brigade de Blâmont (Meurthe-et-Moselle), qui l'avertissait qu'un
individu, nommé François-René-Serge-Jean de Rondi, 33 ans,
ingénieur, domicilié au café Muller à Ogéviller, avait commis
une escroquerie au préjudice de M. Rouy, mécanicien dans cette
commune.
Voici dans quelles circonstances De Rondi, qui est de
nationalité italienne et se dit ingénieur, avait promis à M.
Rouy d'obtenir, par ses relations, un brevet d'inventeur pour
une machine à peler l'osier imaginée par M. Rouy. Grâce à cette
promesse, De Rondi avait reçu pour ses démarches une somme de
400 francs et était parti, nanti de cette somme et d'une
bicyclette prêtée par M. Rouy.
Vendredi, M. Rouy recevait de Bar-le-Duc un télégramme de
l'ingénieur italien qui réclamait l'envoi d'un mandât
télégraphique de 300 francs, pour lui permettre de faire un
voyage à Villefranche-sur-Saône, où il devait rejoindre la
personne qui ferait obtenir le brevet. M. Rouy flaira
l'escroquerie, prévint la gendarmerie de Blâmont et c'est ainsi
que nos gendarmes furent avertis.
On surveilla, la poste où de Rondi ne devait pas manquer de
venir chercher le mandat télégraphique réclamé. Et de fait,
l'escroc fut arrêté sur la place Reggio.
Il reconnut es faits et donna toutes sortes de détails sur sa
personnalité.
Il serait, d'après ses dires, fils d'un colonel italien ; il
aurait fait ses études à l'Ecole polytechnique italienne, serait
pourvu du diplôme d'ingénieur et serait capitaine du
génie-aviation de réserve.
Il ferait en outre partie du service de renseignements du
gouvernement italien.
Arrivé en France, depuis quelques mois, sans passeport, il a
travaillé dans divers endroits et en particulier à Nancy, comme
peintre-décorateur. Il a séjourné quelque temps à Lunéville où
il a paraît-il, négligé de régler sa pension.
Il a été écroué. 15 janvier 1927Vols. - Jules Deschamps, 30 ans, et René Houbin, 28 ans, tous
deux manoeuvres, à Blamont ont été condamnés à 25 francs
d'amende chacun pour vol de bois au préjudice de la brasserie de
Tantonville.
- 25 francs également au nommé Maurice Gonand, 18 ans,
quincaillier à Blâmont, qui vola une lanterne à bicyclette à M.
Baptiste Joseph de Domèvre. 18 août 1927BLAMONT
AMATEURS DE POMMES DE TERRE. - Le 12 courant, vers 13 heures,
Mme E. Gérard s'aperçut en arrivant dans son jardin, que pendant
la nuit précédente, des voleurs avaient arraché 75 pieds de
pommes de terre et que la récolte avait été enlevée. Mais les
voleurs avaient laissé les empreintes de leurs chaussures, ce
qui permit aux gendarmes d'interroger et d'obtenir les aveux de
Louis Frey, manoeuvre, cités de la Valence, et son ami et
cohabitant Georges Marchal, 26 ans, chauffeur, qui déclarèrent
avoir arraché lés tubercules sans outils, avec leurs mains, et
en avoir emporté deux musettes.
INCENDIE. - Le 15 courant, vers 1 heure, Mlle Noiraut,
directrice du Foyer des institutrices, était réveillée par des
crépitements. Un incendie venait de se déclarer dans les
dépendances d'une propriété voisine, sise 96, rue des Capucins,
appartenant à M. Emile Rudeau, boulanger, et habitée par deux
locataires.
Aussitôt l'alarme donnée, les sapeurs-pompiers arrivèrent sur le
lieu du sinistre et réussirent à localiser l'incendie,
préservant les bâtiments voisins.
Seul un petit bâtiment en planches est complètement détruit.
Les causes du sinistre sont inconnues. 27 août 1927BLAMONT
LES FRUITS - Plainte contre inconnu a été portée par Mme veuve
Paulus, qui, le 23 courant, au matin, s'étant rendue dans son
jardin, clos de murs, et situé sur la route de Frémonville,
s'aperçut qu'on lui avait dérobé environ 35 kilos de prunes.
HARBOUEY
VOL D'ARGENT. - Le 23 courant, vers 17 heures, Mme veuve Onion
s'aperçut en entrant dans sa chambre sur cour au 1er étage,
qu'un panier qui était rangé dans son armoire se trouvait sur
une chaise. Prise de doute, elle ouvrit son armoire, dans
laquelle régnait le plus grand désordre, montrant qu'elle avait
été visitée.
Mme veuve Onion constata la disparition d'une somme d'environ
1.500 francs placée dans deux enveloppes dissimulées dans une
pile de linge, d'une alliance en or et deux pièces de 20 francs
ont aussi disparu.
IGNEY
LA PLAQUE DE CONTROLE. - Procès-verbal a été dressé contre
Alfred Casier, 18 ans, marinier à bord « Birame » actuellement
au port de Moussey (Moselle), pour défaut de plaque de contrôle
à sa bicyclette. 3 septembre 1927BLAMONT
ETRANGER. - Procès-verbal a été dressé contre Naftali Mass, 33
ans, masseur, 27, rue Traversière, à Lunéville, pour défaut
d'extrait d'immatriculation, défaut de carte d'identité, défaut
de plaque d'identité à sa bicyclette. 25 septembre 1927BLAMONT
VOL D'HABITS. - Le 21 courant, vers 7 h. 30, Mme G. Barthélémy,
dont le mari est greffier à la mairie, eut la surprise de
constater la disparition d'habits qu'elle aurait mis à sécher
sur des fils de fer. 28 septembre 1927La commission départementale des sites et monuments pittoresques
de Meurthe-et-Moselle s'est réunie à la préfecture mardi matin,
sous la présidence de M. Charles, délégué par M. le préfet.
[...] Le secrétaire, M. Badel, a donné lecture d'une longue liste
de sites pittoresques à classer dans le département, suivant une
récente circulaire du ministre de l'intérieur. Ce rapport a été
adopté à l'unanimité. M. de Turckheim a fait ajouter les ruines
de l'ancien château de Blâmont, qui sont devenues sa propriété. 1er octobre 1927Une plaque à la mémoire du duc de Massa à Blâmont
Le 25 août, sur l'initiative de MM. le duc de Massa et Paul
Delaval, descendants du grand juge Regnier, une plaque rappelant
le souvenir de celui-ci, a été placée au cimetière de Blâmont.
Elle porte l'inscription suivante :
« À la mémoire de Ambroise Regnier (1720-1806), Marie-Françoise
Thiry, son épouse (1721-1785), dont les restes ont été
transférés dans ce cimetière en 1845, et de leur fils
Claude-Ambroise, comte Regnier, duc de Massa, grand-juge,
ministre de la justice, né à Blâmont le 5 novembre 1746, décédé
à Paris le 25 juin 1814, inhumé au Panthéon. R. I. P. »
(Le père du grand-juge était venu de Saint-Dié à Blâmont,
épouser en 1745 la fille du procureur du roi en l'hôtel de ville
de Blâmont.)
Il serait à désirer que toutes nos localités lorraines prennent
le soin de rappeler, comme à Blâmont, le souvenir de leurs
enfants illustres. 14 octobre 1927Obsèques de M. Pierre Colin maire d'Ancerviller
Hier jeudi, à 10 heures, au milieu de la consternation générale,
les obsèques de M. Colin, maire d'Ancerviller, décédé
inopinément, des suites d'une chute, ont pris le caractère d'un
deuil public. A l'estime générale dont jouissait le regretté
défunt, s'ajoutait une émotion intense en face du cercueil d'un
père de famille de huit enfants, dont le dernier a moins de deux
ans.
L'assistance, que ne parvint pas à contenir l'église, malgré ses
vastes dimensions, comprenait de nombreuses personnalités, parmi
lesquelles nous avons remarqué M. Mazerand, député, M. de
Turckheim, conseiller général, M. le vicaire général Thouvenin,
M. Labourel, maire de Blâmont, la plupart des maires de la
région, M. le chanoine Fiel, M. l'abbé Renault, curé doyen de
Saint-Pierre de Nancy, MM. Adam. Fournier, Lieugey, conseillers
d'arrondissement, M. le chanoine Marchal, directeur du collège
Saint-Pierre-Fourier, etc.
Le char funèbre précédé des enfants des écoles conduits par leur
maître et maîtresse, était entouré des membres du conseil
municipal.
M. Colin, voyant venir la mort, qu'il accueillit avec la
sérénité du juste, avait demandé formellement qu'aucun discours
ne soit prononcé sur sa tombe. En faisant part de cette volonté
doublement sacrée par la mort, M. le chanoine Fiel déclara
qu'elle serait respectée par tous ceux qui se disposaient à
rendre un suprême hommage à M. Colin, mais qu'il tenait
cependant à lui dire un profond merci au nom de toute la
population, pour tous les services qu'il a rendus à la commune
et pour le noble exemple que, dans ses fonctions publiques aussi
bien que dans sa vie privée et familiale il a donné à ses
concitoyens.
M. Pierre Colin disparaît au moment même où, dans un sentiment
de satisfaction légitime, il pouvait admirer le couronnement
d'une oeuvre magnifique de reconstitution et d'amélioration du
patrimoine communal, ainsi que de précieux apports de confort et
d'hygiène. Les fêtes commémoratives du 18 septembre dernier, au
cours desquelles. M. Magre, préfet de Meurthe-et-Moselle, et MM.
Louis Michelet Mazerand louèrent l'administration dévouée et
éclairée de M. Colin, auront été pour lui l'apothéose dans
laquelle apparaîtra désormais aux habitants d'Ancerviller, la
mémoire de leur maire regretté.
BLAMONT
COUP DOUBLE. - Ch. S... 44 ans, chiffonnier en gros, 24, rue du
Général-Mangin, à Sarrebourg (Moselle), a récolté deux
procès-verbaux pour défaut de permis de circulation et défaut
d'inscription des poids vides et à charge sur sa camionnette. 18 octobre 1927Hallovile honore à la fois ses vaillants morts et ses victimes
civiles de la guerre
Halloville 16 octobre. De notre envoyé spécial :
A peu de distance de Blamont, Halloville, commune rurale d'une
centaine d'habitants, détruite en grande partie par la guerre,
reconstruite à quelque distance de son emplacement primitif,
inaugurait, dimanche, son monument aux morts. Lourd, en effet,
a, été le tribut payé par elle à la mort. En plus de ses héros
militaires, Halloville honorait aussi ses victimes civiles -
douloureux souvenirs des angoisses et des souffrances endurées
dans les geôles allemandes.
La première partie de la matinée s'était passée dans la brume,
mais, vers 10 heures, le soleil se montra et ce fut une radieuse
journée d'automne qui servit de cadre à l'émouvante cérémonie.
Des drapeaux flottent joyeusement aux fenêtres des maisons
réédifiées.
LE SERVICE FUNEBRE
L'église de Halloville, au clocher élégant, est entièrement
neuve. D'harmonieux vitraux modernes sortis, croyons-nous, des
ateliers d'art Ziel, l'éclairent. Le monument, d'un gothique
approprié au confort de nos jours, fait honneur au goût de
l'architecte, M Deville.
L'église de Halloville est remplie d'une assistance nombreuse et
recueillie. Devant le choeur, un catafalque se dresse, drapé
dans les trois couleurs françaises
Au maître-autel, le service funèbre est célébré par M. l'abbé
Rouyer, curé de Nonhigny, et desservant de l'annexe de
Halloville. Dans le choeur, ont pris place M. le chanoine Fiel,
originaire de la région, et qui prit une part si active dans la
reconstruction de ces communes-frontières, et M. l'abbé
Gérardin, ancien curé de Laneuveville-devant-Nancy, aumônier de
l'hôpital Saint-Julien, lequel a bien voulu, pour la
circonstance, tenir l'harmonium.
Avant le chant du Libéra, M. le chanoine Fiel s'approche de la
grille de communion et sait trouver des paroles qui touchent
profondément l'assistance. L'éloquent orateur sacré a dit
notamment :
« Comme toutes les familles, comme tous les groupements, la
paroisse de Halloville a payé un large tribut à l'holocauste
qui, pendant 52 mois, a ensanglanté l'autel de la Patrie, et le
livre d'or de votre commune est aussi douloureux que glorieux,
surtout si comme cela s'impose à votre fidélité, vous y ajoutez
les noms de ceux qui, dans la population civile, succombèrent
aux souffrances de l'exil et de la captivité. »
M. le chanoine Fiel, en présence de l'hécatombe terrible que fut
la guerre, en tire cette leçon que le souvenir est nécessaire à
la vie morale de l'humanité et il conclut en ces termes : « Du
ciel, vos morts vous sourient, vous encouragent et vous
bénissent. »
L'INAUGURATION DU MONUMENT
Après ces paroles pleines de coeur, on se rend en cortège auprès
du monument aux morts. Il est situé en face de l'église, devant
la jolie mairie dont les fenêtres sont encadrées de grès
Vosgien.
Au bord de la route, une fontaine laisse tomber, par un large
goulot, son eau vive dans une vasque de pierre.
Le monument, en granit gris de Raon, est entouré de sapins et
porte à son sommet une croix de guerre dorée, qui surmonte une
croix de Lorraine sculptée en relief, avec l'inscription : « La
commune de Halloville à ses enfants morts pour la France,
1914-1918.»
Une estrade s'élève en face de la pyramide. Y prennent place MM.
Georges Mazerand, député ; Adrien de Turckheim, conseiller
général ; Gustave Martin, maire de Halloville ; le chanoine
Fiel, l'abbé Rouyer, curé de Nonhigny et de Halloville ; Désiré
Gérard, adjoint au maire de Halloville ; les conseillers
municipaux Alain, Demange, Masson, Hollard, Marchal, Mouzein,
Duhant, Charpentier ; Barmer, agent-Voyer, Pierron, adjoint au
maire d'Ancerviller ; Didierlaurent, percepteur ; Le Bourgeois,
architecte de la reconstruction.
M. le maire, G. Martin, prend, le premier la parole. Nous sommes
heureux de reproduire in extenso le texte de son allocution :
DISCOURS DE M. GUSTAVE MARTIN
Maire de Halloville
L'hommage public que la commune de Halloville rend aujourd'hui à
ses enfants morts pour la France, ne fait que consacrer le culte
intime et les sentiments de piété dont chacun de nous entoure
leur mémoire. Dans un instant, par un appel suprême, nous les
rendrons présents au milieu de nous et nous revivrons avec eux
les jours douloureux et angoissés de 1914.
Quel sinistre souvenir que le tocsin d'alarme parvenant aux
moissonneurs au milieu de la campagne ! Les hommes s'en vont,
suivi du regard par les êtres tendrement aimés qu'ils laissaient
au foyer et que huit ne devaient plus revoir. Courageusement,
les femmes, les vieillards et les enfants refoulent des larmes
qui pourraient décourager ceux qui partent ; on se recueille, on
souffre en silence, et pendant que les bras continuent la
moisson, le coeur est avec les absents que l'on sait en danger.
Même quand l'épreuve et l'insécurité furent aussi grandes pour
la population restée au village, c'est encore la pensée des
mobilisés qui domina tous tes soucis ; on était fier de leurs
exploits ; on était heureux des bonnes nouvelles; on tremblait
quand le communiqué citait leur secteur ; avec eux on espérait ;
d'après eux, on fixait la fin de la tournée.
Hélas ! le jour où le clairon de l'armistice fit taire, le
sinistre grondement du canon, le jour où, pauvres réfugiés
dépouillés de tout, nous sommes venus au milieu de nos ruines,
huit d'entre nous manquaient a l'appel, et pas une famille du
village qui ne fut atteinte. A l'honneur de nos compatriotes
attentifs, je tiens à rappeler de quels soins attentifs, de
quelle affectueuse compassion, de quelle précieuse sympathie ont
été entourés les veuves, les orphelin, les parents dont le foyer
restait vide. Au nom de la commune, je m'incline devant leur
douleur et je fais un serment de fidélité à nos glorieux morts.
C'est leur œuvre que nous avons continuée en reconstituant le
village ; c'est leur pensée que nous avons suivie et adoptant
tous les progrès du confort et de l'hygiène ; c'est leur
sentiment d'attachement au devoir sous toutes les formes qui
nous a guidés dans la fidélité aux belles traditions d'honneur,
de travail, de religion et de patriotisme de nos ancêtres. Nous
sommes fiers de nos morts, et s'ils revenaient, je crois qu'ils
ne rougiraient pas de nous.
Jeunes gens, sur qui repose l'avenir de la commune, ne passez
pas devant ce monument sans adresser une pensée à vos aînés.
Dieu seul connaît l'avenir. J'ignore si des peuples avides
viendront encore provoquer la France pacifique, mais ce que je
sais, c'est que vous serez dignes d'elle si vous vous inspirez
des exemples de vos glorieux aînés.
L'APPEL DES MORTS
La fanfare d'Ancerviller, dirigée par M. Brichler, ouvre le ban,
et c'est l'émouvant appel des morts, devant le monument où sont
gravés les noms des soldats : Gérard Adrien, Barbier Ferdinand,
Jollain Paul, Boudot Léon, Boudot Georges, Noël Adien, Mouzieu
Georges, Mouzieu Paul, ainsi que les noms des victimes civiles :
Duhaut Joséphine et Jollain Edouard.
La fanfare ferme le ban et exécute une vibrante « Marseillaise
». C'est au tour de M. Adrien de Turckeim, l'actif conseiller
général du canton de Blâmont, d'honorer les morts de Halloville.
DISCOURS DE M. DE TURCKHEIM
Une fois de plus, nous nous retrouvons devant un monument, élevé
en souvenir et à la gloire de nos morts. Les mêmes sentiments
nous animent toujours à ces heures-là; sentiments de tristesse
en pensant à nos chers disparus; mais aussi sentiments de joie
et de fierté en voyant que leur sacrifice n'a pas été vain; car
le souvenir de notre glorieuse, victoire et des journées
inoubliables, vécues ensuite et toujours présent à notre
mémoire.
Et nous retrouvons aujourd'hui ce petit village d'Halloville,
que nous avions vu détruit, reconstitué, et plus riant qu'il
n'avait jamais été.
Neuf années déjà se sont écoulées depuis l'armistice; dix ans et
plus qu'ils sont tombés, les héros, dont les noms sont gravés
sur ce granit. Et cependant, leur souvenir, est toujours aussi
vivace dans nos coeurs reconnaissants, car ce n'est pas
seulement l'époux, le père, le fils disparu que nous revoyons à
cet instant, mais plus généralement tous ces braves, que nous ne
connaissons pas, qui ont donné leur vie pour sauver leur pays.
Cette vision-là, doit être impérissable, elle fait partie du
glorieux patrimoine de notre belle histoire de France. Aussi
est-il salutaire, malgré les années écoulées, de célébrer encore
ces fêtes du souvenir et il faut qu'à l'avenir, on vienne
d'année en année, dans chaque commune, apporter à nos chers
morts notre grande pitié et notre profonde reconnaissance.
Qui de nous ne se souvient de ces heures tragiques qui ont suivi
l'invasion, des massacres et des incendies qui accompagnaient
lugubrement la marche des hordes ennemies, qui foulaient notre
sol, si riche cette année-là de récoltes et de fruits, dans ce
beau mois d'août ensoleillé. Qui ne se souvient de l'effroyable
choc à soutenir, quand il fallait, remédier à l'absence du
matériel de guerre nécessaire, par la poitrine de nos enfants.
Les canons ennemis tiraient alors à des distances que les nôtres
n'atteignaient pas, et c'est pourquoi tant des nôtres tombaient.
Combien y en avait-il, couchés dans les champs comme des gerbes
de blé oubliées, qui n'avait jamais vu l'ennemi.
Il faut que ces souvenirs de mort soient toujours vivaces dans
nos coeurs de patriotes, pour rappeler à ceux qui paraissent
l'oublier, que le danger est toujours là. L'ennemi abattu se
redresse rapidement, il étouffe dans les limites étroites qu'on
lui a concédées; un jour ou l'autre, il cherchera à en sortir;
sera-ce vers l'Est ou vers l'Ouest qu'il s'élancera pour
retrouver des provinces perdues, nous ne le savons pas. Mais
nous n'oublions pas le tocsin que nous entendions il y a 13 ans.
Il peut retentir encore; venons souvent près de nos morts;
écoutons leurs voix nous dire : Veillez, veillez toujours sur
notre chère Lorraine, sur notre glorieuse France, si belle, si
convoitée.
Ce monument qui a été confié à la commune, est en bonnes mains
II n'a pas à craindre de voir ici, comme à Paris, les gestes
sacrilèges qui ont sali la tombe du soldat inconnu, reposant
sous l'Arc de Triomphe. Ces bandes de métèques et de mauvais
Français ne s'aventureront pas dans nos communes de l'Est,
sachant trop bien l'accueil qui leur serait réservé.
La Lorraine, laborieuse et patriote, sait ce qu'elle a souffert
; elle comprend qu'un pacifisme affaiblissant peut ramener la
terrible invasion, et elle veut que la France reste prête et
forte pour qu'un nouveau et mortel choc lui soit évité. Aussi se
tourne-t-elle souvent vers ses morts. Comme disait le maréchal
Lyautey, nos morts gardent le terrain ! Le souvenir est donc un
devoir sacré.
Le monument est là, au milieu du joli village reconstruit, et
chaque fois que les cloches sonnent, elles semblent nous faire
entendre la voix de nos morts nous murmurer : « Souvenez-vous !
Souvenez-vous ! » Plus loin, près de Verdun, dominant toutes les
cloches de France, le bourdon de Douaumont sonne aussi. Après un
voyage triomphal à travers la France de l'Est, il a été élevé
là, au-dessus de l'ossuaire où reposent 400 000 enfants de
France et de ses colonies.
Il sonnera le glas, matin et soir, en souvenir des effroyables
hécatombes. Il sonnera pour que les ondes de son glas, se
répercutant à travers la France, émeuvent les coeurs des
patriotes. Que ce glas soit entendu de tous ! Que notre glorieux
pays se raidisse contre les forces dissolvantes qui, à
l'étranger et même en France, hélas ! essaient de faire oublier
la miraculeuse victoire de nos drapeaux. Ces forces mauvaises
trouveront en face d'elles des Français qui veulent que la
France reste grande et forte, comme la victoire de nos enfants
l'a faite ; des hommes, qui ont entendu, il y a peu de temps,
Hindenburg dire : « Qui a la force a le droit » ; des hommes
qui, dans la paix tant désirée, sauront rester toujours
vigilants. Ils seront toujours prêts à faire leur devoir quel
qu'il soit, pour combattre tout ce qui n'est pas national.
C'est auprès de nos monuments de morts qu'ils viendront se
fortifier, pour combattre le bon combat; pour défendre tout ce
qui a toujours fait la force de ce pays, pour brûler tout ce qui
est pourri, et libérer tout ce qui étouffe pour faire renaître
les traditions d'ordre et d'autorité qui ont fait de la France
une nation puissante et respectée.
Ceux-là seuls qui agiront ainsi pourront s'approcher de nos
monuments de morts la tête haute ; ils pourront leur dire : vous
avez fait votre devoir, nous avons fait le nôtre ; la patrie que
vous nous avez confiée puissante et glorieuse restera digne de
vous. Votre sacrifice n'aura pas été vain ! Nous nous
souviendrons ! Dormez en paix !
DISCOURS DE M. MAZERAND
La minute de recueillement précède la « Marche funèbre » de
Chopin jouée par la fanfare.
Enfin, M. Mazerand, député de Meurthe-et-Moselle, qui préside la
cérémonie prend le dernier la parole :
« Halloville, dit il, compte parmi les villages du canton de
Blâmont qui ont subi les pires misères pendant la guerre. Plus
qu'Ancerviller peut-être, avec lequel il a partagé les honneurs
d'une citation élogieuse à l'ordre de l'armée dès le 13 octobre
1921, il a souffert des atteintes de l'ennemi, en raison de sa
situation géographique et c'est à une destruction à peu près
complète de leurs foyers qu'assistèrent impuissants, les
survivants de la tourmente... Aujourd'hui Halloville s'est
relevé et présente un aspect plus riant que naguère ; la
prospérité y est revenue, grâce au courage de la population
agricole qui s'est remise au travail dans des conditions
désastreuses, dès l'armistice. Cependant, vous n'auriez pas
considéré comme achevée l'oeuvre de reconstitution si vous
n'aviez consacré à vos morts le monument dû à leur héroïsme et à
leur malheur... »
M. Mazerand fait l'historique de la commune, du 8 août 1914 au
11 novembre 1918 ; il dit ses angoisses, ses souffrances :
« Les rares habitants demeurés à leurs foyers se trouvaient
entre deux feux. Le ravitaillement était difficile. Aucune
nouvelle ne parvenait plus et à ces souffrances physiques et
morales allaient s'ajouter les affres des bombardements de jour
et de nuit. »
Il termine son discours par la lecture de cette belle citation :
« Halloville a vaillamment supporté à deux reprises, en 1914,
les souffrances de l'occupation allemande. A payé de sa
destruction l'honneur d'avoir été, pendant quatre années, sur la
ligne de feu.
« Par les deuils et les dommages qu'il a subis, a droit à la
reconnaissance du pays. »
LE BANQUET
Comme le village lui-même, la salle d'honneur de la mairie où
est servi un banquet de 60 couverts est extrêmement plaisante et
riante.
M Cuny, hôtelier à Blâmont, avait composé un menu lorrain à la
fois solide et délicat, qui fut très goûté des convives.
M. le chanoine Fiel, encore sous le coup de l'émotion que lui
causa la mort récente de M. Colin, maire d'Ancerviller, s'est
excusé de ne pouvoir assister au banquet. S'est excusé également
M. le sous-préfet de Lunéville.
Au dessert, M, Gustave Martin, maire de Halloville, salue les
personnalités présentes et notamment M. l'abbé Rouyer, curé de
Nonhigny, qui connut, en Allemagne, la souffrance de l'exil et
de la captivité, il remercie M. Gérard, président du comité
d'érection du monument, la fanfare d'Ancerviller qui prête son
concours à la cérémonie, la presse et ses représentants et donne
un souvenir ému à M. Colin, le regretté maire d'Ancerviller.
M de Turckheim, très applaudi, insiste sur la nécessité du
groupement des syndicats de producteurs agricoles et se fait
avec chaleur l'apôtre de la natalité et du retour à la terre.
M; Mazerand félicite M. le maire de Halloville et son conseil
municipal du succès de la fête d'aujourd'hui.
...Au dehors le soleil luit, la fontaine chante, les musiciens
de la fanfare d'Ancerviller s'apprêtent à jouer un de leurs airs
tes plus entraînants...
Ainsi se poursuivit, dans la paix d'un magnifique dimanche
d'octobre, cette belle fête du souvenir dont l'organisation
était due en grande partie à M. Joseph Monzein et qui fut à la
fois si cordiale, si digne, si profondément lorraine et
française.
R. D'A. 19 octobre 1927BLAMONT
TROP ET PAS ASSEZ. - Procès-verbal a été dressé contre Joseph
Loth, 23 ans, chauffeur, 17, rue des Bonnes-Gens, à Strasbourg,
pour feux aveuglants à son auto ; Jean-Joseph Chanot, 56 ans,
entrepreneur de travaux, publics à Badonviller, dont l'auto,
était insuffisamment éclairée. 23 octobre 1927Arrestation de l'auteur du sabotage de la voie du chemin de fer
L. B. B.
Le service de la police mobile de Nancy avait été avisé que
plusieurs actes de sabotage avaient été commis sur la voie
ferrée, dans le but de faire dérailler les trains de voyageurs.
Au cours d'une minutieuse enquête le commissaire de police Adoul
et l'inspecteur Entzinger réussirent à identifier l'auteur de
ces méfaits, qui n'est autre qu'un mécanicien de cette
Compagnie, le nommé Rouillon Henri, 46 ans, demeurant à
Chanteheux, au lieudit les « Mossus ».
Comme motif de ces actes qui n'ont heureusement fait que des
dégâts matériels, cet individu prétend avoir agi par vengeance,
dans le but d'ennuyer des camarades.
Au cours de son interrogatoire, Rouillon a reconnu également
être l'auteur de plusieurs vols de lapins, notamment chez le
chef de gare de Blâmont.
Déféré au parquet de Nancy, Rouillon a été écroué à la maison
d'arrêt. 12 novembre 1927La Lorraine Agricole de Blâmont.
- Sous cette dénomination se constitue actuellement sous la
forme anonyme une société au capital de 1.500.000 fr. divisé en
3.000 actions de 500 fr., dont 1.050 actions serviront à
rémunérer les apports et 1.950 actions de numéraire sont
offertes au public (à libérer, entièrement à la souscription).
Cette société prendra la suite de la Maison fondée à Blâmont
(M.-et-M.), il y a plus de trente ans, par M. Louis Zeliker, son
propriétaire actuel, qui en conservera la direction.
L'objet social est l'exploitation d'un fonds de commerce de vins
et épicerie, matériaux de constructions, meubles; quincaillerie,
articles de ménage et tous produits nécessaires à l'agriculture,
ainsi que toutes entreprises de transports particulièrement des
grains, et fourrages.
L'extension continue réalisée ces dernières années et les
nouvelles extensions en perspective sont les raisons de la
transformation de d'affaire en société anonyme. 24 novembre 1927Mme Sautet est reçue à Blâmont
Mme Sautet la marraine des chasseurs, a été reçue, le 20
novembre, à Blâmont. A 11 heures, elle a été accueillie à
l'Hôtel de ville par MM. Labourel, maire, de Turckheim,
conseiller général, et Collette président de la Sidi-Brahim,
entouré des sociétaires. Puis, après un vin d'honneur offert
dans une des salles de La mairie, elle se rendit au monument aux
morts, place Carnot, où elle déposa le bouquet qui lui avait été
offert à son arrives par M. Collette.
A 12 heures, un banquet réunissait à « Bon-Accueil » les
personnalités citées ainsi que MM. Mazerand, député de
Meurthe-et-Moselle, Caen, président de l'A.M.C. et un certain
nombre d'anciens chasseurs de Blâmont et des environs. Notons
aussi la présence de deux grands mutilés de la guerre : MM.
Jacques et Messe, de Blâmont.
Au moment des toasts, M. le docteur Hanriot, président du
conseil d'administration de Bon-Accueil souhaita la bienvenue à
Mme Sautet, puis se dit heureux de recevoir dans la maison celle
qui honore aujourd'hui la France entière.
M. Collette exprima ensuite ses remerciements à Mme Sautet et
lui apporta l'affectueuse reconnaissance des chasseurs à qui
elle a donné « le meilleur de son coeur ».
M. de Turckheim s'adressant à Mme Sautet lui dit : « Vous avez
aidé à la victoire, vous avez contribué à maintenir la gaîté
française par l'envoi de nombreux colis, par votre générosité
sans bornes », et, dans un toast émouvant, l'actif conseiller
général lui déclara l'admiration que tous ont pour elle.
Enfin M. Mazerand rendit hommage à la vertu guerrière des
chasseurs à pied dont Mme Sautet est la marraine. « La
récompense que vous a décernée le gouvernement, dit-il, en
s'adressant à cette dernière, vous l'avez bien méritée. »
(Applaudissements.) Il termina en félicitant les organisateurs
de la fête, et but à la Santé de la bonne marraine et de ses
filleuls.
Le banquet prit fin après un triple ban exécuté en l'honneur de
Mme Sautet. 16 décembre 1927BLAMONT
ETRANGER. - Deux procès-verbaux ont été dressés contre Stanislas
Kisiclinski, 32 ans, domestique de culture, pour défaut
d'extrait d'immatriculation et de carte d'identité. 24 décembre 1927Accident mortel d'automobile
LE VERGLAS MEURTRIER
Blâmont, 23 décembre. - De notre correspondant particulier :
Mercredi dernier, dans l'après-midi, M. René Colas, négociant à
Cornimont, se rendait en camionnette Ford à Cirey, pour
s'installer le jeudi comme d'habitude, sur la place du Marché.
Vers 17 heures, il prenait le premier tournant après le point
culminant de la route no 4, où aboutit l'ancienne route de
Blâmont à Domèvre-sur-Vezouse, il allait à une allure modérée,
mais le verglas fit déraper la voiture qui glissa le long du
talus et culbuta du côté droit, au moment où Mme Colas, née
Jeanne Muller, 31 ans, descendait de la voiture. L'infortunée
dame fut tuée sur le coup et le corps déposé à l'hôpital de
Blâmont.
Mme Colas était la fille de M. Muller qui fut longtemps boucher
à Nancy.
On juge du désespoir du pauvre M. Colas qui, lui heureusement
fut indemne.
Nous adressons à M. René Colas et à sa jeune fille, nos sincères
condoléances. 24 février 1928BLAMONT
LE PIEGE A RENARD. - M. Paul Dubois, 64 ans, cultivateur, 53,
rue de Barbas, avait tendu des pièges à renard dans un clos lui
appartenant, le 21 courant, vers 8 heures il constata la
disparition d'un piège d'une valeur de 50 francs.
Ayant été à la gendarmerie porter plainte pour vol, M. Dubois
récolta un procès-verbal pour avoir tendu des pièges sans faire
de déclaration en mairie. 5 avril 1928BLAMONT
EN LIBERTÉ. - Pour avoir ouvert son colombier et donné la
liberté à ses pigeons, malgré l'arrêté municipal, procès-verbal
a été dressé contre Gustave Jardin, 60 ans, cultivateur. 5 octobre 1928René Thiry, 25 ans, manoeuvre, rue de Gogney, à Blâmont, est
poursuivi sous l'inculpation de délit de fuite pour ne pas
s'être arrêté après avoir, avec sa voiture hippomobile, accroché
et abîmé le garde-boue d'une camionnette.
Le propriétaire de la camionnette n'est pas très catégorique à
la barre. Il ne peut préciser si vraisemblablement Thiry a pu
entendre ses appels.
- Il fallait courir après Thiry, l'appeler de nouveau, déclare
au plaignant M. le président. Vous étiez assuré, au moins ?
- Oui !
- Ah ! bien alors ! je comprends votre peu d'empressement.
M. le bâtonnier Boulay n'a pas besoin de plaider pour prouver
que Thiry n'a pas commis de délit. Son client est acquitté
aussitôt. 4 août 1929BLAMONT
On arrête deux audacieux voleurs.
- Vendredi 2 août, vers 9 heures du matin, deux individus se
présentaient dans l'établissement tenu par Mme veuve Bain,
débitante à Domèvre-sur-Vezouse, pour se faire servir
différentes consommations. Ayant passé pour quelques minutes à
sa cuisine - le temps de préparer un café - la tenancière fut
bien surprise de constater, en rentrant dans sa salle de débit,
que les deux consommateurs occasionnels avaient pris le large,
laissant leur note pour compte. La main experte l'un des deux
filous avait également pénétré dans le tiroir caisse qui fut
vidé de son contenu.
Avisée téléphoniquement, la brigade le Blâmont se rendit sur les
lieux. Après une rapide et sérieuse enquête, elle réussissait à
arrêter les inconnus qui se cachaient derrière le mur d'une
maison. Invité à donner des détails sur leur présence en ces
lieux, les deux étrangers se troublèrent. Ce sont les nommés
Somogyi Zoltan et Lengyel Zoltan, de nationalité hongroise, qui,
malgré leurs protestations énergiques, furent ramenés dans les
locaux de la brigade de gendarmerie. Après maintes recherches et
une sérieuse fouille en règle on découvrait la somme volée en
billets de banque dans la doublure du col de la veste de
Somogyi. Devant la réalité des faits, ce dernier finit par
avouer le vol.
Tous deux étaient recherchés pour désertion par le dépôt de la
Légion étrangère de Toul ; ils ont été écroués et transférés au
Parquet de Nancy.
Carnet blanc. - Nous apprenons avec plaisir que le mariage de
Mlle Frémy Marguerite, institutrice, fille du sympathique M.
Frémy, boulanger, avec M. Georges Mourot, employé du P. O.,
vient d'avoir lieu.
Une quête faite au cours de la cérémonie, en faveur de la caisse
des écoles, a produit la somme de 38 francs.
Nos compliments à M. Frémy et aux jeunes époux nos meilleurs
voeux de bonheur.
DOMJEVIN
Desserte postale. - La commune de Domjevin est rattachée
postalement au bureau d'Ogéviller et non plus à celui de
Bénaménil.
En conséquence, les correspondances à destination de Domjevin
devront être adressées dorénavant comme suit : M. X..., à
Domjevin, par Ogéviller (M.-et-M.). 13 août 1929BLAMONT
Insultes. - Mme veuve Depoutot, habitant 45, Grande-Rue, a porté
plainte contre son voisin, M. Léon Margo, 70 ans, gendarme en
retraite, qui le 6 courant, vers 21 heures, l'aurait insultée. 2 mars 1930Le maintien de la gare d'Igney-Avricourt
Un voeu de la Chambre de Commerce de Nancy
En décembre dernier, les conseils municipaux d'Igney et
d'Avricourt prenaient des délibérations demandant le maintien de
la gare d'Igney-Avricourt. On sait que les garés d'Igney et de
Nouvel-Avricourt sont éloignées tout juste de 1.500 mètres.
L'une des deux est évidemment de trop.
Saisi des délibérations des deux conseils municipaux, M. Adrien
de Turckheim, conseiller général, s'en occupa aussitôt très
activement.
Il soumit notamment l'affaire à la Chambre de commerce de Nancy,
qui a examiné l'affaire dans sa dernière séance.
Du très intéressant exposé qui y fut fait, nous détachons les
passages suivants :
« En 1852, lors de la construction da la ligne de
Paris-Strasbourg, la gare d'Igney-Avricourt fut installée à son
emplacement actuel, et c'est de cette gare que partait
l'embranchement desservant Dieuze.
« Après la guerre franco-allemande de 1870, là frontière étant
ramenée à la gare même d'Igney-Avricourt, les Allemands
créèrent, en 1871, la gare de Deutsch-Avricourt, à 1.400 mètres
de la gare d'Igney-Avricourt, et l'origine de la ligne de Dieuze
fut reportée à Deutsch-Avricourt.
« Après la grande guerre de 1914-1918, lorsque, les Chemins de
fer d'Alsace et de Lorraine furent constitués en réseau d'Etat,
celui-ci engloba les voies ferrées des pays désannexés,
comprenant, par conséquent, l'ancienne gare de-
Deutsch-Avricourt qui fut débaptisée et dénommée
Nouvel-Avricourt ; c'est, ainsi que furent maintenues, après
l'Armistice, les deux gares voisines d'Igney-Avricourt sur l'Est
et de Nouvel-Avricourt sur le réseau d'Alsace et de Lorraine.
« Ce ne sont donc pas des nécessités économiques qui ont
entraîné la construction de ces deux gares voisines, et la
coexistence n'a été que le maintien d'une situation antérieure
que rien ne peut justifier à l'heure actuelle.
« Il apparaît qu'une seule des deux gares suffirait à assurer le
trafic des localités desservies ; or, le simple examen d'une
carte montre que la gare, de Deutsch-Avricourt - aujourd'hui
Nouvel-Avricourt - n'a été créée que pour des besoins
administratifs temporaires résultant de l'existence de la
frontière provisoire entre les deux gares ; cette gare de
Nouvel-Avricourt ne dessert, en effet, aucune commune ; elle
n'offre d'intérêt que pour le hameau dénommé la Colonie,
comptant environ 300 habitants, composés pour la plus grande
partie d'employés de chemins de fer.
II s'ensuit que si on supprimait la gare de Nouvel-Avricourt, on
supprimerait du même coup une bonne partie de sa clientèle et
qu'on ne porterait préjudice à personne de ce fait.
« Par contre, la gare d'Igney-Avricourt dessert les villages de
Repaix, Amenoncourt, Moussey, Leintrey, Veho, Vaucourt, Xousse,
Remoncourt, toutes communes situées dans le département de
Meurthe-et-Moselle ; c'est d'ailleurs pour cette raison que son
emplacement actuel avait été choisi lors de la construction de
la ligne Paris-Strasbourg.
« Il faudrait toutefois ramener à Igney-Avricourt l'origine de
la ligne de Dieuze et rétablir la situation antérieure à 1871 ;
c'est un travail de faible importance.
« Il faciliterait aussi les relations des lignes de Cirey et de
Dieuze qui se trouveraient alors en contact direct à Igney ; on
éviterait ainsi la répétition des arrêts des trains de voyageurs
à deux gares très proches l'une de l'autre.
« On peut d'ailleurs remarquer qu'actuellement l'industrie
régionale utilise la gare d'Igney-Avricourt, et non, celle de
Nouvel-Avricourt, parce que l'accès de la première de ces gares
est beaucoup plus commode et qu'elle est d'ailleurs orientée au
côté du trafic des localités qu'elle dessert ; c'est le cas des
fours à chaux des usines de La Ceresite, des industries de
Blâmont, de Cirey, ainsi que des centres agricoles importants de
la région.
« Les installations actuelles de l'A.L. à Nouvel-Avricourt
trouveraient d'ailleurs une utilisation intéressante immédiate
dans le service intérieur du réseau d'Alsace et de Lorraine. »
Comme conclusion à cet exposé, la Chambre de Commerce de Nancy a
adopté le voeu suivant, qui appuie complètement les demandes
formulées par l'intermédiaire de M. de Turckheim :
« La Chambre de Commerce de Nancy,
« Considérant que la coexistence des deux gares
d'Igney-Avricourt et de Nouvel-Avricourt, distantes seulement de
1.400 mètres, ne saurait se justifier par des intérêts
économiques ; qu'elle est une gêne pour l'exploitation de la
ligne de Paris-Strasbourg ; qu'elle constitue un obstacle aux
relations entre les lignes de Cirey et de Dieuze.
« Considérant, en outre, que la gare de Nouvel-Avricourt ne
dessert aucune commune, alors que la garé d'Igney-Avricourt
dessert les communes de : Igney, Repaix, Amenoncourt, Moussey,
Leintrey, Vého, Vaucourt, Xousse, Remoncourt ;
« Considérant, enfin, que la création de la gare de
Nouvel-Avricourt n'a été que la résultante d'une situation
provisoire heureusement abolie,
« Emet le voeu :
« Que la gare de Nouvel-Avricourt soit supprimée et que
l'origine de la ligne de Dieuze soit reportée à Igney-Avricourt.
» 28 mars 1930Une fillette de 4 ans se noie accidentellement
Blâmont, 27 mars. - De notre correspondant particulier :
Un pénible accident a jeté hier, mercredi 26 mars, dans la
matinée, la consternation dans la laborieuse population
d'Ogéviller.
Vers 11 h. 80, Mme Kine, demeurant à Ogéviller, appelait sa
petite fille Micheline, âgé de 4 ans, qui jouait sur le terrain
situé derrière son habitation, et à proximité du ruisseau « La
Verdurette ». N'obtenant aucune réponse, la maman se mit à sa
recherche vers le ruisseau, où un témoin l'aurait vue tomber
dans le cours d'eau.
Prévenu, M. Kine Robert, contremaître des Etablissements
Bechmann, s'empressa d'ouvrir les vannes de retenue et eut,
quelques minutes après, la douloureuse surprise de voir le corps
de sa petite Micheline arriver au fil de l'eau.
Retirée immédiatement, la malheureuse petite victime serrait
encore bien fort, dans ses petites mains, un petit pain qui
venait de lui être donné. On suppose que l'enfant voulant se
cacher derrière les saules situés sur le bord du ruisseau, aura,
à la suite d'un faux-pas, glissé à la rivière.
Malgré les soins empressés - qui ne durèrent pas moins d'une
heure - de M. le docteur Thomas, de Blâmont, arrivé quelques
minutes après sur le lieu de l'accident, la petite Micheline,
qui semble avoir succombé à une congestion foudroyante, ne put
être rappelée à la vie.
On deviné la douleur inconcevable des malheureux parents. 1er mai 1930Une voiture automobile se broie sur un arbre
TROIS BLESSES
Blâmont, 30 avril. - De notre correspondant particulier :
Un accident d'automobile qui aurait pu avoir des conséquences
très graves, s'est produit aujourd'hui au tournant de la route
de Cirey à Frémonville, lieudit « Château des Vignes ».
C'est vers 15 h. 15 que la voiture conduite par M. Raymond
André, chauffeur de la maison Bechmann, contenant quatre
personnes, est allée, dans des circonstances difficiles à
déterminer, se jeter sur un arbre en bordure de la route.
Sous la violence du choc, le côté gauche de la voiture fut
littéralement broyé et les vitres volèrent en éclats.
Immédiatement, les blessés furent tirés de leur fâcheuse
position.
Mme Colnot, née Marthe Dumont, 41 ans, sans profession, qui a
une fracture de la clavicule gauche, ainsi que de nombreuses
contusions sur tout le corps a été admise à l'hôpital de Blâmont
avec son mari, M. Colnot Camille, 51 ans, ouvrier d'usine,
domiciliés à Dinozé (Vosges), qui se plaint de contusions
internes et, porte une large plaie à la main.
M. Robert Xavier, 54 ans, qui avait quitté son travail par suite
d'un malaise et devait regagner son domicile par le train, mais
préféra monter dans la voiture du chauffeur André, a plusieurs
fractures de côtes, ainsi que plusieurs contusions.
Fort heureusement, le petit Colnot Georges, 3 ans, qui se
trouvait aux côtés de sa maman au moment de l'accident, sort
indemne, ainsi que le chauffeur, M André.
On suppose que le chauffeur voulant prendre son virage, la
voiture, par suite du mauvais état de la route, aura fait une
embardée pour venir se broyer sur un arbre. 13 juin 1930Un automobiliste écrase un piéton et s'enfuit
Domèvre-sur-Vezouze, 12 juin. - De notre correspondant
particulier :
Le 9 courant, vers 23 h. 30, M. J. Baptiste, adjoint au maire,
fut réveillé par un automobiliste, M. Louis Boineau, rue
Gambetta, à Nancy, qui lui annonça qu'il venait de découvrir au
milieu de la route nationale n° 4, un homme gisant inanimé dans
une mare de sang, qui fut reconnu pour être Joseph-Auguste
Mangin, 32 ans, ouvrier agricole. A quelques mètres plus loin du
corps, on découvrit un lambeau de sa chemise et un peu plus en
avant, sa canne et son chapeau.
Pendant que l'on s'empressait auprès du malheureux, un cycliste,
M. Lucien Bain, qui arrivait, déclara avoir vu, à environ 2
kilomètres en direction de Lunéville, une auto qui paraissait
abandonnée, phares en veilleuse.
M. Boineau partit avec M. Baptiste pour reconnaître la voiture,
mais à leur approche, elle s'enfuit. Lui donnant la chasse, M.
Boineau put rapprocher suffisamment pour relever le n° 2090 K U
1, et reconnaître la voiture comme étant celle qui l'avait
doublé à la sortie de Sarrebourg et qui depuis l'avait toujours
précédé sur route nationale n° 4.
La gendarmerie de Blâmont alertée, se rendit sur les lieux de
l'accident, avec M. le docteur Thomas, qui releva sur le blessé,
une fracture maxillaire, une fracture de côtes, côté droit,
fracture de la cuisse droite. Jugeant l'état du malheureux, il
le fit transporter d'urgence à l'hôpital de Lunéville, où il est
mort des suites de ses blessures.
La victime de cet accident était considérée comme un très bon
ouvrier, sobre et sérieux. 27 août 1930Maison maternelle de Blâmont
La Maison Maternelle de Blâmont, en raison de l'épidémie de
poliomyélite qui sévit dans l'Est, se voit obligée de renoncer à
la kermesse annuelle qu'elle devait organiser le 31 août.
Elle remercie de leur aide bienveillante et généreuse les
nombreux amis qui auraient contribué au succès de sa réunion et
les informe qu'elle se permet d'attribuer les dons déjà reçus à
la fête de Noël des enfants. 30 octobre 1930A. DEDENON
Histoire du Blamontois dans les temps modernes
A la mort de Louis, dernier comte de Blâmont, tout son apanage
échut à son oncle, un vieillard, Olry II, évêque de Toul,
lequel, de son vivant en fit cession à René II avec réserve
d'usufruit.
Cette cession devint définitive, le 6 mai 1506, à la mort du
prélat. C'est à partir de cette époque que M l'abbé A. Dedenon
(1) étudie l'histoire instructive du Blamontois.
Le comté comprenait outre Blamont, les villages d'Amenoncourt,
Autrepierre, Barbas, Blémerey, Chazelles, Domèvre, Domjevin,
Frémonville, Gondrexon, Halloville, Igney, Leintrey, Reillon,
Remoncourt, Repaix, plus, nous dit l'auteur « des portions
diverses sur Avricourt, Emberménil, Gogney, Saint-Georges,
Laneuveville-aux-Bois, Mignéville, Saint-Martin, Verdenal et
Xousse.
Les ducs de Lorraine eurent, pour administrer le comté : les
gouverneurs dont le rôle était presque entièrement représentatif
; les prévôts, au rôle plus actif, cumulant la direction des
finances et de la justice, les gruyers ou grands maîtres des
eaux et forêts qui s'occupaient de l'industrie du bois et de
l'importante question annexe du flottage.
Les tabellions ou notaires avaient la garde du sceau, enfermé
dans un coffret de la collégiale. Ils étaient au nombre de
trois. Il n'y a que peu de temps que ce chiffre a été ramené à
deux pour les études notariales actuelles.
René II avait juré de garder au comté ses institutions et
coutumes, réglant particulièrement la situation des biens, la
tutelle des enfants, la succession en ligne collatérale,
l'indivision dans les héritages.
M. l'abbé Dedenon fait cette remarque intéressante qu' « on ne
voit aucune trace, en Lorraine, du droit d'aînesse, admis, en
France. De là. conclut-il, vient sans doute le goût de nos pères
pour l'égalité. »
Le Blâmontois, plus peut-être encore que d'autres parties de la
Lorraine, eut à souffrir des invasions, portant la ruine, le
meurtre et le pillage dans nos campagnes.
Les « Rustauds » d'Alsace y commirent force méfaits que réprime
avec une juste mais sanglante rigueur, le duc Antoine.
Cependant, sévissait aussi à la même, époque une épidémie de
peste orientale.
Elle eut une période de recrudescence pendant les 363 jours de
règne du duc François. Mais à sa mort parut s'ouvrit pour le
comte une ère brillante : celle de la régence de Christine de
Danemark. Cependant, lorsque cette régence fut enlevée à la
grande et magnifique souveraine, celle-ci se retira dans son
douaire et choisit pour résidence Blâmont, ou elle resta peu de
temps avant de gagner les Flandres.
Mais le mariage de son fils Charles avec Claude de France
rendant possible son retour en Lorraine, Christine quitta Nancy
le 18 mai 1562, alors que Charles III allait effectivement
régner et s'installa au château de Blâmont.
Tout le comté eut, dès lors, à se louer de sa bienfaisance et de
son active administration; Des fêtes merveilleuses eurent lieu
dans la petite capitale.
« Comment, écrit M. Dedenon, refuser son admiration à l'oeuvre
entière de cette grande princesse et notamment à
l'embellissement de son château, poursuivi avec tant de méthode
et de bon goût ?... Dans la cour intérieure se trouvait une
fontaine jaillissante dont les eaux étaient amenées de la forêt
de Frémonville par des tuyaux en bois d'un coûteux entretien. Un
parc magnifique s étendait jusqu'à la rue des Chapeliers,
renfermant des cerfs et autres bêtes sauvages sous les taillis
ombreux. Tout, autour s'étageaient des pavillons coquets où se
trouvaient logés les serviteurs... Tout annonce un train de vie
princier qu'on aurait grand tort de reprocher à qui savait si
bien l'ordonner. »
Toutefois, bien que fortement attachée à Blâmont, Christine de
Danemark comme on sait n'y finit pas ses jours. Elle mourut à
Tortone, petite ville du duché de Milan. Son corps, ramené par
Saint-Dié jusqu'à Deneuvre fut finalement descendu à Nancy, sans
grande pompe, dans un caveau de la collégiale Saint-Georges.
Son historien nous dit que, dans un acte de 1587, Christine
était qualifiée Reyne de Danemark et de Norvège, des Goths et
Vandales, duchesse de Golsmich, Holstein, Stronay, Dietmarck.
Lorraine et Bar et Milan, marquise de Deuthornay, comtesse
d'Oldembourg, Dielmrnhorst, Blâmont, et dame de Deneuvre. »
Nous nous sommes étendus plus particulièrement sur ce chapitre
de l'ouvrage de M. l'abbé Dedenon, parce qu'il a trait à une
période de l'histoire du Blâmontois particulièrement brillante
et intéressante.
Nous regrettons de ne pouvoir faute de place, nous étendre
autant sur les chapitres suivants ; mais peut-être aurons-nous
donné au lecteur la curiosité de les lire.
Ils ont trait aux inquiétudes incessantes et menaces de guerre
qui marquèrent les règnes des ducs Charles III et Henri II, aux
années plus heureuses, où Marguerite de Gonzague répandit ses
bienfaits dans son douaire, puis aux terribles jours de la
guerre de Trente Ans amenant sous le règne de Charles IV, les
Suédois, leurs ravages et leurs cruautés ; enfin à l'avènement
du duc Léopold, autorisé par l'empereur d'Autriche à porter le
titre d'Altesse royale. La paix, la prospérité, les
divertissements fastueux revenaient à Blâmont. Mais c'en était
fait des franchises accordées au comté.
Ici se termine la première partie du livre. La deuxième nous
mène avec prévôté et baillage, à la perte de l'indépendance
lorraine, au seuil de la Révolution et consigne un passage à
Blâmont de Marie-Antoinette.
La troisième note les troubles du régime de la Terreur :
tracasseries infligées au clergé paroissial, dispersion des
ordres religieux, vexations odieuses...
La quatrième et dernière partie est un reflet, vu du Blâmontois,
de l'histoire générale de France. Comme Marie-Antoinette,
Marie-Louise passe à Blâmont. La région connaît, sous
Louis-Philippe et le Second Empire, une ère de prospérité.
L'histoire est faite de recommencements. La peste au temps du
duc Antoine avait éprouvé le comté. Le choléra de 1854 fut à son
tour meurtrier, mais les soeurs de Saint-Charles le combattirent
avec un dévouement héroïque. La guerre de Trente Ans avait amené
l'invasion des Suédois ; celle de 1870 vit là retraite pénible
de nos troupes et la ruée d'outre-Rhin en Lorraine...
L'auteur arrête la sa promenade déjà longue, à travers les
siècles, non sans avoir rappelé comment, sur les plans de
l'architecte Vautrin fut élevée de 1852 à 1856, la coquette
église moderne de Blâmont, érigée dans le style gothique.
Le livre de M. l'abbé Dedenon, contient d'assez nombreuses
gravures, des plans et des cartes. C'est une monographie bien
faite et complète, qui ajoute aux histoires générales de la
Lorraine, un petit coin plus particulièrement étudié, plus «
poussé » comme disent les peintres.
Et des peintres aussi, M. l'abbé Dedenon semble avoir quelque
peu le don descriptif et évocateur. On a pu s'en rendre compte
par les citations que nous avons faites du chapitre consacré à
Christine de Danemark. Le style a sa saveur qui n'est pas sans
rappeler quelquefois Lionnois.
Souhaitons à Blâmont de ne plus connaître les horreurs de la
peste - ce qui est assez probable - ni celles des invasions, ce
que l'on peut toujours espérer, sans que la chose soit hélas !
aussi certaine,
R. d'A.
(1) Histoire du Blâmontois dans les temps modernes. Nancy,
Vagner 1930.
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