Histoire de la Congrégation des Soeurs de Charité de Saint-Charles de Nancy
Tome V - Chap. XIV - 1952
Blâmont
Blâmont est très loin d'être exempt d'angoisses en 1944 !
A partir du 8 septembre, un quartier de l'hospice est réquisitionné par les Allemands comme ambulance provisoire. Chaque jour, arrivée et départ de blessés.
Vers la fin du mois, toutes les nuits : bombardements. Trois bombes atteignent le clocher de l'établissement, la toiture s'effondre dans un fracas épouvantable. La chapelle hors de service, le R. P.
Schauffler S. J., aumônier provisoire, transporte le Saint Sacrement à la cave où la messe sera dite chaque matin. Le danger est tel que personne ne sort des abris, sauf la cuisinière et la Soeur des malades qui, sous les obus, porte secours aux nombreuses victimes.
Le 15 novembre, On entend dans la rue des appels déchirants : c'est un blessé qui s'échappe d'un abri où sept personnes, dont sa femme, viennent d'être tuées et ensevelies sous les décombres.
Quelques jours plus tard une bombe éclate à l'entrée de la cave où sont réfugiés tous les vieillards. Grâce à Dieu, aucun d'eux n'est touché.
Enfin, le 18 novembre...
Le tir cesse, les Américains sont là ! Les bâtiments de l'hôpital rendus inhabitables par les trente-trois obus reçus, il faut envisager le transfert des vieillards. le Maire s'y emploie immédiatement: l'hospice Saint-Mathieu accueille les dames, et les Petites Soeurs des Pauvres de Nancy, les messieurs.
La Supérieure et trois Soeurs seulement restent à l'hospice, dans les ruines, avec quelques vieillards valides pour vaquer aux travaux de la ferme.
Cet état de chose se prolongeant, les Soeurs seront rappelées à la Maison-Mère en janvier 1949. |