On écrit de Blâmont : Un événement affreux vient
d'avoir lieu dans notre pays. M. P***, l'un des riches
propriétaires des environs de Sarrebourg, vient de se suicider à
Barchain, petit village où son frère possède une campagne. Il
avait diné comme à l'ordinaire avec abandon et gaîté, lorsqu'au
sortir de table il s'arme de son fusil, descend au jardin
pendant qu'on causait au salon et se fait partir la balle dans
le cœur : comme on ne soupçonnait rien, on crut qu'il avait tiré
sur un oiseau ; le soir arrive cependant, on le cherche et après
bien des perquisitions on arrive au jardin où on le trouve mort
sur le coup. On ignore encore les motifs de cette tragique
détermination.
La communauté Israélite de Blâmont (Meurthe),
demande un MINISTRE OFFICIANT, connaissant le français, et qui
soit capable d'enseigner l'allemand et l'hébreu.-S'adresser au
commissaire de ladite communauté.
On nous écrit de Blâmont, 2 mai 1863 :
Mardi 19 mai, à 6 heures du soir, un orage mêlé de grêle a passé
sur Blâmont avec une violence incalculable. Les dégâts qu'il y a
occasionnés s'élevent à une somme très considérable ; la récolte
des vignes et des jardins a été complètement détruite, les
sainfoin trèfle et luzerne haché. On estime que l'on perdra le
quart de la récoltées blés. La commune de Montigny et d'autres,
situées au sud sud-ouest de Blâmont, ont été encore plus
endommagées. A Ibigny, à Richeval et partir de Foulcrey, tout a
été complètement anéanti ; on n'espère pas récolter un sac de
blé dans les deux premieres. L'orage n avait pas de direction
régulière: là il soufflait d'ouest, plus loin nord ouest,
nord-nord-ouest. Enfin, arriv » a environ 40 kilomètres de
Blâmont, il a tourne au nord-est, et est, dit-on, allé se perdre
a Sarreguemines, en causant partout sur son passage plus ou
moins de dégâts.
Quelques pertes seront couvertes par l'assurance, mais l'apathie
des campagnards pour les institutions nouvelles leur causera
sinon la ruine, au moins de grands dommages Iongs à réparer. Ils
sont en général si indifférents, que plutôt que de verser
quelques francs dans une caisse d'assurances, ils s'exposent aux
pertes les plus énormes. Ils renoncent du moins en partie à leur
libre arbitre pour s'en rapporter à l'administration à laquelle
ils auront soin de demander des secours, et en cela ils sont du
moins conséquents : l'administration règle tout, veille à tout.
Ne doit-elle pas, selon eux, pourvoir à tout ? - Cayet.
Déserteurs. - Mercredi matin, à la pointe du
jour, quatre déserteurs du 11e régiment de uhlans
brandebourgeois, en garnison à Sarrebourg (Lorraine), ont
franchi la frontière en uniforme, près de Blâmont, après avoir
erré toute la nuit dans la campagne pour ne pas être arrêtés par
les gendarmes et les douaniers.
L'un d'eux, le nommé Bettbaum, s'est présenté affamé et harassé
de fatigue, à la gendarmerie
de Blâmont où on l'a restauré et de là conduit devant le
commissaire spécial de la gare d'Igney-
Avricourt, à qui il a demandé à contracter un engagement de
trois ans dans la légion étrangère. Il a été dirigé sur Nancy.
Les trois autres se sont mis à la recherche de travail.
Blâmont. - M. Jacques, maréchal-ferrant,
revenait vers sept heures du soir de Blâmont. Il fit la
rencontre de deux individus, qui s'approchant de lui, lui
demandèrent : « La bourse ou la vie », puis le frappèrent de
nombreux coups de pied et le renversèrent sur le sol. M.
Jacques, qui était armé d'un bâton, se releva et se défendit
avec énergie. Il réussit à mettre ses agresseurs en fuite.
Blâmont. - Le 26 janvier, M. Reinstadler
pharmacien, allait dans son jardin et constatait à sa grande
stupéfaction, que la partie inférieure d'un corps humain
émergeait de la neige recouvrant encore le sol. Dans son respect
de l'autorité, il envoya prévenir M. le juge de paix. Ce dernier
se rendit immédiatement sur les lieux. De l'enquête faite par ce
magistrat, il résulte que la victime serait un nommé Béna, de
Lorquin, mort de congestion cérébrale ainsi que la constaté M.
le docteur Hanriot,
aussitôt appelé. On suppose qu'il s'est égaré et qu'il a cherché
à gagner les premières maisons de Blâmont. Mais, après avoir
traversé la rivière, il a été saisi par le froid. Ses forces
l'ont abandonné à l'endroit où son corps a été retrouvé.
Blâmont. - On écrit à la Gazette de Sarrebourg :
On signale de l'autre côté de la frontière un nouveau krach
financier : le notaire Vanier de Blâmont, mort il y a quinze
jours, laisserait un déficit considérable, un million, ce qui
est un joli chiffre. Les victimes sont d'autant plus nombreuses
qu'elles se recrutent parmi les petits rentiers et les ouvriers
agricoles et industriels. Le remous passe la frontière et
atteindrait, paraît-il, quelques habitants de nos villages
limitrophes.
Vanier est un nom à ajouter à la série noire, qui compte, à
Blâmont seulement, et depuis moins de vingt ans, les Mézière,
les Stengre, les Thouvenel, d'illustre et néfaste mémoire !
Si ce nouveau désastre nous guérissait de cette tendance aveugle
de jeter à l'étranger, dans les châteaux en Espagne ou dans les
mers du Panama, les économies amassées péniblement, ce serait
pour le bien général du pays, un regain de vitalité, notamment
pour la valeur de la propriété foncière. Voyez Gondrexange et
Foulcrey. Les populations laborieuses et économes de ces deux
localités, instruites par l'expérience, consacrent à l'achat des
terrains, dont les prix atteignent et dépassent aujourd'hui les
plus beaux jours d'autrefois, les capitaux, qu'elles portaient
naguère aux banquiers véreux ou aux notaires banqueroutiers.
En attendant, c'est un malheur irréparable pour plus d'un. Qui
n'a été témoin du désespoir inénarrable d'un de ces petits
rentiers, autrefois brave et intelligent ouvrier, honnête
commerçant, ayant peiné et sué toute une vie de labeur et
d'économie, pour ramasser une poire pour la soif, quelques jours
de repos et de bien-être dans sa vieillesse, et qui tombe tout
d'un coup par la faillite d'un autre dans le dénuement le plus
complet? Et cette vieille demoiselle ou veuve, dont quelques
maigres rentes, restes d'un patrimoine conservé religieusement,
sont l'unique ressource. Son existence est un mystère pour
beaucoup, car c'est un miracle de calcul et d'économie pour
arriver, comme on dit communément, à mettre les deux bouts
ensemble, tout en conservant les dehors d'une aisance relative,
parfois d'un confortable enviable. Et ce miracle, elle le
renouvelle chaque jour, grâce à ses chétifs revenus.
Qui peindra son saisissement et sa douleur, lorsqu'un matin, un
voisin charitable lui apprend l'effondrement de sa petite
fortune. Elle doute d'abord ; elle espère ensuite, ne fût-ce
qu'un tant pour cent de la liquidation, qui dure de longs mois.
Quelles nuits d angoisses, suivies de journées fiévreuses,
jusqu'à la certitude complète de son malheur ! Et après?
La folie, la mort, n'est-ce pas ; et ceux-là et ceux-ci sont
moins à plaindre que ceux qui restent, traînant une vie affreuse
de vieux mendiants chez dos parents hargneux ou rancuniers.
Je me rappelle une bonne vieille, qui fut servante toute sa vie,
c'est-à-dire près de trois quarts de siècle et qui avait servi
bien des années chez le notaire St. de B. Elle lui avait laissé
en prêt ses gages et lui avait ensuite porté régulièrement ceux
qu'elle gagnait chez son dernier maître, où je l'ai connue. Ce
n'était pas beaucoup, c'est vrai, elle gagnait 100 fr. par an,
mais elle était parvenue au chiffre de 10,080 fr.
Un statisticien pourrait nous calculer combien cela représente
d'années de domesticité, en tenant compte des quelques sous,
nécessaires pour une toilette plus que médiocre, et des intérêts
simples ou composés. Bref, lors de la faillite St. de B., il y a
onze ans environ, elle vint me trouver, m'apportant son compte
final, arrêté par son ancien patron l'année précédente et
l'adresse du fils du dit patron E. St Ecrivez à Edmond, me
dit-elle, on m'a dit qu'il était riche ; dites-lui que je ne
suis pas
une créancière comme les autres. J'ai travaillé tant d'années
chez son père sans recevoir un sou. Lui, le fils, je l'ai élevé,
je l'ai vu grandir, je l'ai choyé comme une mère ; il était bon
pour moi. Dites-lui que je n'ai plus rien et qu'à mon âge, je ne
peux plus rien faire. Il m'enverra, je suis sûre, de quoi payer
ma dernière bouchée de pain.
Un an après, je la revis, vieillie de cent ans, toute décrépie,
pliée en deux, la tête branlante, paralysée d'un bras. Je lui
demandai si elle avait reçu des nouvelles de Nice. Non,
murmura-t-elle, on ne m'a pas répondu. Et baissant la tête plus
bas encore, elle pleure silencieusement. Pauvre Minette ! »
Blâmont. - A la suite d'un entrefilet paru dans
un journal d'Alsace-Lorraine, l'agence Dalziel a reçu de
Lunéville une dépêche annonçant que M. Vanier, notaire à
Blâmont, serait mort laissant un déficit de plus d'un million.
M. Paul Vanier, fils du défunt, proteste énergiquement contre
cette dépêche. Il oppose le plus formel démenti à la diffamation
dont la mémoire de son père est l'objet. Il a adressé
immédiatement au Temps une lettre rectificative.
Moriville. - Le nommé Eugène-Camille Jacquot,
domestique, s'était enfui le 19 octobre dernier avec 200 fr.,
que M. Lucien Godchot, de Blâmont, où il était employé depuis
deux mois, l'avait chargé d'encaisser chez M. Vaurion, à
Ongevillier.
Samedi, 27 octobre, il a été arrêté par son père à Moriville,
qui a prévenu la gendarmerie.
On n'a trouvé sur lui qu'un billet de banque de 100 fr. Le
reste, d'après lui, avait été employé à acheter des marchandises
de bimbeloterie, dont il voulait faire le commerce, et qu'il a
déclaré avoir laissées dans sa voiture de marchand ambulant.
Le coupable est sous clef.
Moriville. - M. Godchot, marchand de chevaux habitant Blâmont,
avait envoyé son domestique, E. Jacquot, 15 ans, chez M. D.
Bourion, cultivateur à Augévillers, pour toucher 200 fr. à
valoir sur le prix d'un cheval. Jacquot toucha la somme et ne
revint pas.
Il a pris la direction de Thiébauménil, Marainvilier et
Benaménil.
Harbouey. - On a trouvé, dans un verger
appartenant à M. Duhaut, habitant Harbouey, un squelette humain
enterré à une profondeur de 40 centimètres.
On soupçonne que ce squelette est celui d un soldat russe inhumé
en 1815.
Le docteur Hanrion, de Blâmont, estime, en effet, que
l'inhumation doit remonter à une époque difficile à déterminer,
mais déjà ancienne.
Domèvre-sur-Vezouse. - Mme Mathilde Bailly,
femme Antoine, âgée de 29 ans, a été trouvée morte dans son lit
par un de ses voisins, M. Courtois, vannier. Le même jour, vers
quatre heures du matin, le mari de la défunte était entré chez
M. Courtois et lui avait demandé des allumettes. A ce moment, il
tremblait de tous ses membres, et son voisin lui en fit
l'observation. Depuis, Antoine a disparu de son domicile. C'est
une heure après, que M. Courtois, étant entré dans le logement
d'Antoine, trouva sa femme étendus sans vie sur le lit. A côté,
dans un berceau, son enfant pleurait.
La rumeur publique accusait Antoine d'être l'auteur de la mort
de sa femme. La gendarmerie de Blâmont a ouvert une enquête,
mais aucune trace de violence n'a été relevée sur le corps et M.
le docteur Zimmermann a conclu à une mort naturelle.
Antoine, qui s'adonnait à la boisson, ne jouit pas de la
plénitude de ses facultés mentales.
Blâmont. - Mlle Haas 27 ans, native de
Bettenhoffen (Alsace-Lorraine), domestique au service de M.
Ferry, notaire, a été arrêtés en flagrant délit de vol chez son
patron, à qui elle est inculpée d'avoir dérobé divers objets
valant 180 fr.
La police allemande a signalé au gouvernement
français deux chasseurs et un caporal, du 2me bataillon, en
garnison à Liverdun, rencontrés, lundi, sur le territoire
annexé, entre Avricourt et Blâmont. Ces soldats seront punis
sévèrement.
LORQUIN. - La « Gazette de Francfort » reçoit la
nouvelle amusante que voici;
« Le juge cantonal de L. avait à prendre, dans une affaire vol,
la déposition d'un gendarme français (le volé lui-même), de
Blâmont, et sa femme comme témoins. Pour éviter toutes les
lenteurs qu'occasionne ordinairement l'audition d'étrangers, le
juge invita le gendarme et sa fenme à comparaître devant lui à
la frontière. Tout près d'une ferme on installa une chaise,
moitié sur territoire allemand, moitié sur territoire français.
Du côté allemand s'assirent le juge et son greffier buvant de
l'eau, du côté français, le gendarme et sa femme, dégustant de
la bière. L'audition terminée, juge et greffier enfourchèrent
leur vélo et pédalèrent dans la direction du siège de leur
juridiction et les témoins regagnèrent Blâmont. »
Tribunal correctionnel d'Epinal.
Audience du 5 septembre. - [...] Coups et port d'arme prohibée. -
Paul Michel Charles, 28 ans, charretier de bateau, né à Blâmont
(Meurthe-et-Moselle), a donné un coup de tête, trois coups de
pied dans les jambes à un employé du cirque Barnum qui a eu une
jambe cassée. Auparavant il avait déjà frappé un boulanger rue
Saint-Michel, chez qui il avait cassé un carreau. Au moment de
son arrestation il était porteur d'un coup de poing américain. 2
mois de prison.
Pigeon voyageur. - On mande de Blémery
(Meurthe-et-Moselle), qu'un pigeon voyageur appartenant à un
colombier de Metz s'est réfugié chez M. Rudeau, cultivateur, qui
en a fait la remise à la gendarmerie de Blâmont.
MEURTHE-ET-MOSELLE
Mariages. - On annonce le prochain mariage de M. René de la
Lance, fils de M. de la Lance, ancien officier, qui habite
Lunéville une partie de l'année, avec Mlle de Martimprey, de
Blâmont.
Le fiancé est le petit fils de M. de Pleurre, de Lunéville, et
le neveu da M. le colonel de la Boulinière, commandant le 4e
régiment de chasseurs à cheval, à Epinal.
On annonce également les fiançailles de M. Thellier de
Poncheville, lieutenant au 8e dragons à Lunéville, avec Mlle
Mathis de Grandseille.
HAUTE-MARNE
Cour d'assises. - Les nommés François Adam, âgé de 32 ans,
terrassier ; Paul-Jean-Baptiste Jolbert, âgé de 31 ans, né à
Eloyes, arrondissement de Remiremont (Vosges), fils de
Jean-Baptiste-François et de Louise Lambert, demeurant à Nancy ;
Sébastien Joseph Fougeron, âgé de 19 ans, né à Blâmont,
arrondissement de Lunéville (Meurthe-et-Moselle), fils de
Philippe-Auguste et d'Anne-Catherine Roche, demeurant à Nancy,
sont accusés de vol de vin, commis pendant la nuit, dans une
maison habitée, en réunion, avec port d'armes cachées ou
apparentes, avec effraction ; de vol de porte-monnaie, de coups
et bris de clôture.
Fougeron est condamné à deux ans de prison ; Jolbert, à cinq ans
de travaux forcés et à la rélégation, et Adam à cinq ans de
travaux forcés, sans interdiction de séjour.
Jolbert, qui a habité Nancy, rue Jeannot, 17, du 3 novembre 1902
au 10 février 1904, a été condamné à une peine d'emprisonnement
par le tribunal de cette ville pour avoir porté un coup de
couteau à une femme.
Il avait été précédemment condamné pour vols et vagabondage,
notamment à Epinal, le 20 avril 1894, à six mois de prison.
Ces jours-ci un déserteur du 11e régiment
d'uhlans, en garnison à Sarrebourg, a été conduit en uniforme
par la gendarmerie de Blâmont à Igney-Avricourt. Comme il
désirait contracter un engagement d'ans la légion étrangère, il
fut dirigé sur Nancy,