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17 novembre 1918 - Ordre de franchissement des lignes allemandes
 


L’arrivée des troupes françaises à Blâmont découle de l’ordre du maréchal Ferdinand Foch ci-dessous : «  Les troupes alliées franchiront le front sur lequel elles ont été arrêtées par la suspension des hostilités, le 6e jour à dater de la signature de l'armistice - c'est-à-dire le 17 novembre à partir de 5 heures - et se porteront, en deux étapes au maximum, jusqu'à la ligne n° 1 sur laquelle elles s'arrêteront. »


COMMANDEMENT EN CHEF DES ARMÉES ALLIÉES.
ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL.
1re SECTION.
3e BUREAU.
N° 5913.

G.Q.G.A., le 11 novembre 1918.


Le maréchal Foch, commandant en chef les armées alliées,
à M. le général Pershing, commandant en chef les forces expéditionnaires américaines; M. le général Degoutte, chef d'état-major du G. A. F.;
M. le maréchal Haig, commandant en chef les armées britanniques;
M. le général Pétain, commandant en chef les armées du Nord et du Nord-Est.
J'ai l'honneur de vous adresser ci-joint le texte de l'armistice conclu avec l'Allemagne, ainsi que le texte des annexes n° 1 (carte ci-jointe) et n° 2, qui règlent certaines modalités d'exécution.

Pour l'application de ces conditions, les armées alliées se conformeront aux directives générales suivantes :

1° Le mouvement en avant des armées alliées jusqu'aux frontières est et nord-est de la Belgique, du Luxembourg et de l'Alsace-Lorraine (ligne n° 3 prolongée par la ligne n° 2 à partir du Luxembourg) s'exécutera dans les conditions suivantes (Annexe n° 1, §I):
a) Les troupes alliées franchiront le front sur lequel elles ont été arrêtées par la suspension des hostilités, le 6e jour à dater de la signature de l'armistice - c'est-à-dire le 17 novembre à partir de 5 heures - et se porteront, en deux étapes au maximum, jusqu'à la ligne n° 1 sur laquelle elles s'arrêteront.
b) Les troupes alliées franchiront la ligne n° 1, le 9e jour à dater de la signature de l'armistice, - c'est-à-dire le 21 novembre à partir de 5 heures, - et se porteront, en quatre étapes au maximum, jusqu'à la ligne n° 2 sur laquelle elles s'arrêteront.
c) Les troupes alliées franchiront la ligne n° 2 dans toute la partie nord de cette ligne (Belgique), le 16e jour à dater de la signature de l'armistice, - c'est-à-dire le 27 novembre à partir de 5 heures, - elles se porteront, en 6 étapes au maximum, à la ligne n° 3.
Les armées alliées ne franchiront pas, sans nouveaux ordres, les frontières est et nord-est de la Belgique, du Luxembourg et de l'Alsace-Lorraine (ligne n° 3 prolongée par la ligne n° 2 à partir du Luxembourg).
Dans leur mouvement, les zones d'action des armées seront séparées par les lignes suivantes :
a) entre les armées française de l'est et l'armée américaine Thiaucourt, Chambley, Conflans, Moyeuvre, Gandringen, Thionville, Mallingen, Schengen.
Cette limite aux Américains.
b) entre l'armée américaine et les armées françaises du Centre : Mouzon, Carignan, Florenville, Jamoigne, Etalle, Habay-la-Neuve, Redange, Grosbous, Diekirch, Wallendorf.
Cette limite aux Français.
e) entre les armées françaises du Centre et l'armée britannique :
Agimont (N. de Givet), Mesnil-Saint-Blaise, Ciergnon, Rochefort, Hargimont, Laroche Wibrin, Cherain, Gouvy, Ourthe, Deyfeldt.
Cette limite aux Anglais.
d) entre l'armée britannique et l'armée belge :
Anderghem (S.E. de Bruxelles), Hamme-Mille, Jodoigne, Thisnes, Moxhe, Omal, Hanneffe, Seraing, Verviers, Limburg.
Cette limite aux Belges.
Au cours de ces mouvements, l'importance des forces à maintenir en première ligne, comme aussi l'échelonnement en profondeur de l'ensemble des forces, seront naturellement, dans chaque armée, conditionnés par l'étendue du front de marche qui leur est affecté, le nombre et l'état des routes, les possibilités de ravitaillements
Mais il importe que les armées alliées soient articulées de façon à être toujours en état de reprendre, si c'est nécessaire, dans un délai de 48 heures au plus, une offensive dotée de moyens capables de briser la résistance de l'ennemi, si elle se présentait.
Tous les territoires conquis de l'Alsace et de la Lorraine devront être occupés par les armées françaises, les troupes françaises occuperont la place de Thionville, bien que, par suite des nécessités de mouvements, une petite partie du territoire nord de la Lorraine ait été assignée à l'armée américaine comme zone de marche.
Les mouvements qui précèdent auront pour effet d'amener les troupes alliées sur les frontières de l'Allemagne, avec la Belgique, le Luxembourg et l'Alsace-Lorraine.
Ainsi qu'il est indiqué plus haut, ces frontières ne seront pas franchies sans nouveaux ordres.
Ces ordres, qui parviendront ultérieurement, règleront la répartition et les mouvements des troupes alliées d'occupation au delà de ces frontières.
En principe, chaque armée alliée disposera des voies ferrées situées dans sa zone; par exception, en raison de la pénurie des voies ferrées dans la zone affectée aux armées françaises du Centre, au sud de l'armée britannique, la voie ferrée Dinant, Jemelle, Marche, Melreux, Rivage, Vieil-Salm, Saint-With, sera commune aux armées britannique et française, sur tout son parcours pour la circulation, sur les portions Dinant (inclus) à Melreux (inclus) et Viel-Salm (inclus) à Saint-With (inclus) pour les gares.
Le tableau et la carte ci-joints indiquent les lignes de communication correspondant aux zones d'action des diverses armées, ainsi que les gares régulatrices pouvant les desservir.

2° La livraison du matériel de guerre par les troupes allemandes est réglée, dans les grandes lignes, par la note annexe n° 1, § 3.

3° Les conditions de l'armistice relatives aux voies de communication sont réglées par l'annexe n° 2.
Les dispositions particulières concernant chacune des armées alliées seront arrêtées d'accord avec les commandants en chef de ces armées. Elles feront l'objet de notes particulières.

P. A. : Le major général, DESTIKER.
FOCH.

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GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU NORD-EST.
ÉTAT-MAJOR.
3e BUREAU.
N° 20628.
Au G. Q. G., le 14 novembre 1918.

Instruction personnelle et secrète pour le général commandant le groupe d'armées de l'Est.

I. - Il a été fait envoi le 13 novembre courant, sous le n° 18.882, de la Convention de l'armistice, en date du 11 novembre 1918 (avec carte et annexes) 1 et de l'Instruction n° 5.913, en date du 11 novembre, par laquelle le maréchal commandant en chef les armées alliées a réglé le mode d'application de cette Convention.
La présente instruction, faisant suite aux télégrammes n° 5 244/M du 12 novembre et n° 5272/M du 13 novembre, fixe les conditions du mouvement du groupe d'armées de l'Est, jusqu'à la ligne dite n° 2, jalonnée au nord par la frontière d'Alsace-Lorraine, à l'est par le cours du Rhin.

II. - Zone de marche du G. A. E.
Limitée à l'ouest par le cours de la Moselle, de Marbache à Schengen.
Metz et Thionville - en entier - appartiendront au G.A.E.

III. - EXÉCUTION DU MOUVEMENT.

a) Le mouvement s'exécutera en deux phases : La première phase commencera le 17 novembre à partir de 5 heures, en vue d'atteindre en deux étapes au maximum, la ligne générale ci-après, dite ligne n° 1 : Metz, Bionville, Faulquemont, Gros-Tenquin, Berthelming, Saaraltdorf, Saint-Louis, Marmoutiers, Wasselonne, Molsheim, Obernai, Schlestadt, Neuf-Brisach, route de Neuf-Brisach à Bâle, toutes ces localités incluses à l'exception de Wasselonne et de Neuf-Brisach.
La deuxième phase commencera la 21 novembre à partir de 5 heures, en vue d'atteindre en quatre étapes au maximum, la ligne générale ci-après, dite ligne n° 2 : Schengen, Waldwiese, Sarrelouis, Sarrebrück, Sarreguemines, Wolmunster, Walschbronn, col du Pigeonnier, Wissembourg, Lauterbourg, toutes ces localités incluses, le cours du Rhin.

b) Au cours du mouvement, l'importance des forces à maintenir en première ligne et l'échelonnement en profondeur de l'ensemble des forces seront conditionnés dans chaque armée par l'étendue du front de marche, le nombre et l'état des routes, les possibilités de ravitaillement.
Leur articulation générale devra permettre de reprendre, si c'est nécessaire, dans un délai de 48 heures au plus, une offensive dotée de moyens capables de briser la résistance de l'ennemi, si elle se présentait.

c) Les armées se couvriront chaque jour en fin de mouvement par un réseau d'avant-postes destiné à empêcher toute communication avec les lignes ennemies. Les différents échelons des avant-postes seront formés exclusivement par des unités constituées, commandées par des officiers qui opéreront d'après des consignes écrites, dont l'établissement incombe officiers qui opéreront d'après des consignes écrites, dont l'établissement incombe aux commandants d'armée. Un service vigilant de patrouilles assurera la surveillance dans les intervalles.

Sur le Rhin, ce réseau d'avant-postes sera établi en vue d'assurer :
- au moyen de grands postes (bataillon au minimum) la garde rigoureuse de tous les ponts existants;
- au moyen de rondes et de patrouilles (cavalerie, infanterie), la surveillance étroite et permanente de la rive gauche du fleuve entre les points de passage.
En tous cas, l'artillerie de campagne, dans chaque grande unité de 1re ligne, sera mise en situation d'appuyer éventuellement et sans délai les fractions aux avant-postes.

d) Une attention particulière devra être apportée à la correction de la tenue, à la discipline en marche et au stationnement, au chargement régulier des voitures.

IV - DOTATION EN GRANDES UNITÉS.

Le général commandant le G.A.E. dispose dès maintenant des Q. G. des IIe, IVe, VIIIe, Xe et VIIe armées,
de 9 E.N.E. de C.A.,
de 29 divisions françaises,
du 1er corps de cavalerie.
En outre, dès que l'armée américaine aura dégagé le terrain vers le nord-est, les E.N.E.
des 17e C.A. et 2e C.A.C., les 10e et 15e D.I.C., seront acheminés de la Woëvre septentrionale vers la région de Nancy (mouvement à régler par entente avec le général Pershing).
L'effectif à mettre en route au début sera limité à environ 25 divisions - les grandes unités en excédent de ce chiffre ne devant être portées au delà du front actuel que lorsque le rétablissement des communications permettra d'en assurer le ravitaillement.

VI. - DISPOSITIF D'ABOUTISSEMENT.

Le dispositif ci-dessus n'est donné qu'à titre d'indication. Des modifications pourront y être introduites, en particulier, en vue de faire coïncider les zones d'occupation des grandes unités avec les limites des circonscriptions administratives de l'Alsace-Lorraine.
Quatre armées seront mises en ligne :
- la Xe armée, entre la Moselle et la ligne incluse Fenestrange, Bitche;
- la VIIIe armée, au nord de la ligne exclue Donon, Schirmeck, Molsheim, Strasbourg;
- la IVe armée, au nord de la ligne exclue col de la Schlucht, Colmar;
- la IIe armée, au sud de cette ligne incluse.
Ces armées attribuées tout d'abord au G.A.E. seront à une date voisine du 21 novembre, réparties entre deux groupes d'armées :
- le G.A.R. dont dépendront les Xe et VIIIe armées ;
- le G.A.E. qui conservera le IVe et IIe armée
L'état-major et le services de la VIIe armée resteront à la disposition du G.A.E. jusqu'à nouvel ordre. Ils seront utilisés à faciliter l'entrée en fonction des E. M. et services des IIe et IVe armées.
Le général commandant le G.A.E. adressera au général commandant en chef des propositions pour le maintien définitif sur les territoires des IIe et IVe armées des organes de la VIIe armée qui sont spécialement adaptés au service des régions vosgienne et alsacienne. Au moment du retrait définitif de la VIIe armée, ces organes seraient échangés, au besoin contre les organes similaires des IIe et IVe armées.
Sur les 25 divisions constituant l'effectif initial d'occupation, environ 18 divisions seront mises en première ligne dont une dizaine entre Moselle et Rhin.
Les divisions de 2e ligne auront à fournir les garnisons des grandes villes, notamment celles de Metz et Thionville.
Une de ces divisions sera chargée d'assurer la garde de la frontière suisse dans le Sundgau.
Le corps de cavalerie sera réparti entre les Xe et VIIIe armées.
Les grandes unités dont dispose le G.A.E. en supplément de l'effectif ci-dessus, seront maintenues en arrière du front actuel et réparties entre les armées pour l'administration et les ravitaillements.

VII. - LIASONS.

a. Initialement, prescrire pour les liaisons entre les grandes unités un large emploi de la T.S.F. à ondes entretenues et des moyens de campagne (optique, estafettes, cyclistes.).
b. Dès le début, poursuivre le raccordement des réseaux français et allemands, en se limitant à quelques artères solides destinées à relier les grandes nappes françaises aux grandes nappes allemandes que l'on rencontrera sur les voies ferrées.
Utiliser à cet effet toutes les ressources de la télégraphie de 1re ligne.
Mettre également, en partie ou en totalité, les compagnies de corps d'armée à la disposition des services télégraphiques qui devront être largement dotés de moyens de transport et de travailleurs.
c. Occupation et exploitation du réseau.
1° Isoler de l'ennemi le réseau du territoire à occuper dans la journée. A cet effet, pourvoir les détachements de cavalerie lancés en avant des colonnes, du personnel technique nécessaire pour établir les postes les plus avancés (à déterminer chaque jour) et y assurer l'interruption des communications avec l'ennemi.
2° Pousser très en avant dans les colonnes les formations télégraphiques des D.I. et C.A. afin de procéder aux reconnaissances et à l'occupation des postes de la zone occupée.
3° Interdire aux téléphonistes des corps de construire des lignes en câble et d'utiliser le réseau allemand (lignes et postes) jusqu'à ce que le service télégraphique de première ligne en ait pris possession.
4° Réserver exclusivement l'exploitation des postes au personnel du 8e génie et utiliser des interprètes des sections d'écoute, soit comme agents de liaison près du personnel allemand, soit pour la surveillance des communications.
Tenir la main à l'exécution stricte de ces dispositions et la contrôler.

VIII. QUARTIERS GÉNÉRAUX.

En fin de mouvement, le dispositif suivant sera réalisé :
G.A.E. : Colmar;
IIe armée : Mulhouse ;
IVe armée : Schlestadt ;
G.A.R. : Sarrebourg;
VIIIe armée : Saverne ;
Xe armée : Saint-Avold.

IX. ÉLÉMENTS À LAISSER SUR PLACE.

Les grandes unités feront mouvement avec leurs éléments organiques.
On laissera sur place tous les éléments d'armée qui ne correspondent pas à des besoins de première urgence, notamment les unités de la R.G.A., les compagnies de mitrailleuses de position, les unités spéciales (compagnies Z., M.D., Schilt), etc.
Un état des unités laissées en arrière, avec l'indication des points où elles sont regroupées, et des mesures prises pour leur administration, sera adressé à la date du 17 novembre au général en chef.

X. COMMUNICATIONS ET RAVITAILLEMENTS.

A partir du 16 novembre midi (départ de la régulatrice).
- La Xe armée sera desservie par la G.R. de Saint-Dizier.
- La VIIIe armée par la G.R. d' Is-sur-Tille.
- Les IVe et IIe armées par la G.R. de Gray.

XI. ZONE DES ÉTAPES.

La limite avant de la zone des étapes sera fixée par le général commandant le G.A.E. mais ne devra en aucun cas dépasser la frontière du 2 août 1914.
La limite arrière reste celle fixée par l'ordre n° 3995/D. A. du 9 novembre.

XII. Des instructions spéciales seront adressées au sujet des mesures d'ordre et de police à prendre et des règles de conduite à observer vis-à-vis de la population.

PÉTAIN.

Copie à :
G.A.R. ;
maréchal Foch;
général Régnier;
lieutenant-colonel Delalain ;
lieutenant-colonel Fatou ;
lieutenant-colonel Toutain;
commandant Pujo ;
mission Chaumont ;
mission française près l'armée britannique.
 

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