BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE VOSGIENNE
19ème ANNÉE.
1893-94
SAINT-DIÉ - IMPRIMERIE HUMBERT. 1894
PARTAGE DE SALM EN 1598
Le contrat de mariage du Prince
François de Lorraine, Comte de Vaudémont, fils du Duc de
Lorraine Charles III et de Chrestienne de Salm, fille du
Comte Paul de Salm, Baron de Brandebourg, Seigneur de
Stainville, Puttlenges, Ubexy, Vaubexy, Fauquemont,
Louppy, en son vivant Conseiller d'État, Grand
Chambellan de son Altesse le Duc de Lorraine, mort en
1584, daté du 12 Mars 1597 (1), contenait la donation
par le Comte Jean IX de Salm, Baron de Viviers, Ruppes,
Seigneur de Dampville, Bertheleville,
Dompremy-la-Pucelle (2) et Sultzbach, Conseiller d'État
de son Altesse, Maréchal de Lorraine, Gouverneur de
Nancy, de la totalité de ses biens, en toute propriété,
à Chrestienne de Salm, sa nièce.
Cette Princesse réunissait alors par cette donation les
biens de toute la descendance masculine de Jean VIII de
Salm, son grand-père, l'ancien Maréchal de Lorraine et
de Bar du Duc Antoine, et le Surintendant du Duc
François, mort en 1540, savoir : ceux de son père Paul
et de ses deux oncles Jean et Claude de Salm, ce dernier
étant aussi défunt. Elle n'était tenue qu'à l'obligation
de laisser à sa mère, Marie Le Veneur, l'usufruit de la
terre de Stainville.
Le Comte Jean IX ne faisait de réserves, en dehors des
revenus, que sur les meubles et acquets et, dans un cas
très caractéristique de cette époque à guerres
continuelles, et qui semble peu se concilier avec le
caractère impétueux et la figure énergique connue du
Maréchal de Lorraine. « Advenant (ce que Dieu ne
veuille) que le dit Seigneur Comte donateur fut faict
prisonnier de guerre, les ditz donnataires seront
obligéz et tenuz de le retirer et rachepter des dites
prisons et payer à cet effet la rançon à laquelle il se
serait soubmis et composé. » Il déclarait en outre
donner à François de Vaudémont avant nopces et en
considération, faveur et contemplation du présent
mariage et de l'advancement qu'elle (sa nièce) reçoit
par iceluy,» la somme de CENT MILLE ÉCUS D'OR.
Ce mariage, d'une Comtesse de la Maison de Salm, avec le
fils d'un Duc de Lorraine, qui devint Duc régnant
lui-même par la suite, pour peu de temps, il est vrai,
mais qui en conserva le titre, et qui eut parmi ses
fils, de son mariage avec Christine de Salm, le célèbre
Duc Charles IV et le Prince Nicolas-François, père du
Duc Charles V, d'où descend la Maison de
Lorraine-Habsbourg, régnant aujourd'hui en
Autriche-Hongrie, fut glorifié d'une façon particulière
dans la famille de Salm, qui comptait déjà cependant des
alliances avec la Maison de Lorraine (3), dont les
Princes les traitaient de cousins.
Dom Calmet rapporte (4) qu'en 1752, en démolissant à
Remiremont la Chapelle des Abbesses, pour construire le
nouvel Hôtel abbatial, on découvrit l'Epitaphe gravée
sur bronze de Barbe de Salm, sœur de Jean IX, Abbesse de
Remiremont, morte en 1602, cinq ans après le mariage de
Christine de Salm, qui contenait entre autres les vers
suivants :
Trois Comtes (5) ont été mes trois frères germains,
Dont l'un a gouverné la Lorraine Province (6).
J'ai vu mon Sang mêlé à la race d'un Prince,
Et mes Saumons se joindre aux trois Oiseaux lorrains
(7).
Parmi les biens de Jean IX se trouvait la moitié du
Comté de Salm qui avait alors pour Ville principale,
résidence des Officiers de la Maison de Salm,
Baudonviller (Badonviller), qu'il possédait en commun
avec son cousin, Frédéric Rhingraf, Baron de Fénétrange,
qui avait épousé Françoise de Salm, sa sœur ; c'est le
célèbre Colonel de reitres, qui, dix ans après, lors des
Pompes funèbres de l'enterrement de Charles III,
remplaca son fils Philippe-Otto comme grand Écuyer de
Lorraine, en brandissant l'épée de Souveraineté, afin de
reconnaître le Duc Henri II comme souverain. Les
Châteaux de Pierre-Percée et de Salm, qui avaient joué
successivement un rôle si important au Moyen âge pour
asseoir leur domination sur le pays, n'étaient plus
guère habités par leurs seigneurs qui les possédaient en
commun; on se bornait à les entretenir comme
forteresses.
Le mariage de François de Vaudémont et de Chrestienne,
ou mieux de Christine de Salm, eut lieu le 15 Avril
1597, ainsi que le constate la date inscrite sur les
jetons de vermeil et d'argent qui furent frappés à
l'occasion de cette cérémonie, et dont le Musée Lorrain
à Nancy conserve deux beaux échantillons (8) ; la
Bibliothèque nationale à Paris en possède aussi un, mais
moins bien frappé.
Sur la face, la partie centrale se compose ainsi une
couronne ducale accompagnée de chaque côté d'une Croix
de Lorraine, et en dessous, un chiffre fait de deux C
croisés et d'un F ; dans le bas, l'inscription: XV APRIL
M.D.XCVII et autour de l'ensemble, la légende : FRAN A
LOT COM VAD ET CHRIST COM A SALM. Sur le revers se
voient un arc et un carquois placés en équerre, au
centre de couronnes de feuilles de chêne, de palmier et
de fleurs d'oranger, de la plus grande délicatesse et de
meilleur goût, au-dessus desquelles on lit : + UNITA
TRIUMPHANT +. Ce jeton a éte publié par D. Calmet (9),
mais le graveur n'a pas rendu absolument le dessin de la
pièce, où je crois retrouver le talent de composition et
la pointe intelligente mais un peu sèche de Nicolas
Briot (10), sur la vie duquel M. L. Jouve vient de faire
récemment une découverte importante en prouvant qu'il
avait déjà un talent acquis de graveur en 1599.
J'ai donné au Musée Lorrain en 1874 les portraits, dans
le même encadrement peint, de ces deux personnages; ils
avaient fait autrefois partie de la Collection de Dom
Lombard, le dernier Abbé de Senones, et ils devaient se
rattacher au souvenir du Cardinal Nicolas-François de
Lorraine, fils de François de Vaudémont et de Christine
de Salm qui fut, à deux reprises différentes, Abbé
commendataire de Senones. Une inscription placée dans la
toile, au-dessous de l'encadrement composé de figures et
d'attributs allégoriques qui réunit les portraits, ne
laisse aucun doute sur ces derniers, car on lit à gauche
: FRANCIS A. LOTHAR. COMES. VADEMONT. et à droite :
CHRISTIANA. COMITISSA. DE. SALM. Le Comte est en armure,
tête nue, avec une écharpe; la Comtesse porte une robe
décolletée à grande collerette et semble très belle. La
gravure de ces portraits, sans nom d'auteur, existe à la
Calcographie du Louvre (11), l'inscription est modifiée,
on y lit à gauche : Franciscus a Lotharingia Comes
Vadani-Montis et Challineti Marchio Hattonis - Castri, æ
c : , et à droite : Et eius coniux Christiana Comitissa
Salmæ, æ c. Ils rappellent, par la façon dont ils sont
disposés l'un en avant de l'autre, les médailles de
l'époque représentant le Roi et la Reine de France,
Henri IV et Marie de Médicis. Dans la collection des
Ducs et Duchesses de Lorraine par Saint-Urbain,
Christine de Lorraine est représentée comme une personne
superbe.
Il fallait dresser un Inventaire des biens du Comte de
Salm, encore indivis avec ceux de son cousin le Rhingraf,
et des dispositions furent prises afin qu'on se mit de
suite à l'oeuvre dès le 16 Décembre 1597 pour nommer, le
1er Janvier 1598, des commissaires spéciaux « experts et
capables » délégués pour cette besogne. Le Comte de
Vaudémont écrit à son intendant Villermin, d'aller
immédiatement dans le Comté de Salm pour y résoudre le
partage pour lequel des ordres ont été donnés le 1er
Mars 1598, par les Comtes de Salm et du Rhin, aux
arpenteurs qui travaillent dans les bois du dit Comté,
afin de n'apporter de sa part aucun retard et résoudre
le partage justement et équitablement après en avoir «
jecté les lotz. » La pièce dont je tire ces
renseignements, intéressante pour montrer le désir du
nouveau propriétaire d'établir sa Souveraineté sur sa
part du Comté de Salm, je la citerais textuellement si
j'étais absolument sûr de sa parfaite correction, mais
j'en doute un peu à cause du nom de la personne qui l'a
copiée, le Tabellion Ravailler, ainsi qu'on le verra
plus loin. Elle existe à la suite d'une copie du Partage
du Comté de Salm en 1598 aux Archives des Vosges (12);
cette copie avait été collationnée sur l'original en
1607 par le Tabellion Fringard, puis recopiée d'abord
par Ravailler, et enfin en 1716 par le Tabellion et
Greffier de la Principauté de Salm, contemporain de
Ravailler, Aubry.
Mais cette pièce n'en est pas moins très importante pour
moi qui, ayant chassé depuis ma jeunesse, dans la
plupart des forêts inventoriées, ai connu tous les
détails de ce beau pays. Je suis aussi très bien
renseigné par une carte d'assemblage au 1/20.000 que je
possède et que j'ai intitulée « Massif des forêts
comprises entre les vallées de Senones, Schirmeck,
Celles et Raon; » elle a été commencée en 1862 par la
réunion de tous les documents qui existaient alors, dans
les bureaux de l'Inspection de Senones, formée des
cantonnements de Senones, de Raon et de Schirmeck, sur
les forêts aménagées ou non, comprises dans le contour
que je m'étais tracé. J'étais déjà adjudicataire du
droit de chasse dans les forêts domaniales voisines de
Senones; elle a été terminée lorsque je suis devenu
Lieutenant de Louveterie d'une partie des cantonnements
de Senones et de Raon, et j'ai ajouté successivement une
grande quantité de noms de lieux-dits forestiers,
constatés sur place, qui me servaient pour la conduite
des grandes battues de montagnes. Ce document a permis
de reconstituer certains dossiers de l'Inspection de
Senones, devenus incomplets, notamment pour les
Bois-Sauvages, par suite de la réclamation du
Gouvernement allemand des cartes relatives à la partie
supérieure de cette belle forêt, située dans les
environs du Donon et séparée de la France par l'annexion
à l'Allemagne.
Le Partage et Arpentage des Bois et Forêts du Comté de
Salm fut commencé le 6 Juillet 1598 et terminé le 31
Août de la même année; c'est-à-dire qu'en cinquante-sept
jours, Jacquemin Cueillet, Gruyer de Nancy et de
l'Avant-garde, Arpenteur général du Duché de Lorraine
pour le Comte de Vaudémont (13), et Hans Jæger, Grand
Gruyer du Marquis de Hochberg, aidés par Demenge Roüyer
et Claudin « comme Officiers ès état de gruyer et
contrôlleur des bois de Salm et de leurs fortiers, »
firent ce travail gigantesque, contrôlé ensuite par les
Intendants, Châtelains et Officiers des deux parties,
Villermin, Conseiller d'État de Son Altesse, Betz,
Châtelain de Fénétrange, Gille, Châtelain pour le Comte
du Rhin à Badonviller (14), Diterman, Châtelain pour le
Comte de Salm dans la même ville, Lehoux et Claude,
Tabellions.
Les Comtes de Salm n'avaient pas un personnel suffisant
pour faire seul aussi vite un pareil travail. Cependant,
peu de temps auparavant, le 12 Décembre 1596, le Comte
Jean avait réorganisé « l'ordre et l'état de la Gruerie
et les Officiers d'icelle,» par une Ordonnance (15) «
ensuite de visitations et véages de son Surintendant
Claude Villermin, » qui avait duré quatre ans. Par cette
ordonnance, il instituait deux Gruyers, un à
Baudonviller avec son contrôleur et l'autre à Senones
qui devait être son Prévost et cinq fortiers, au Val de
Senones, au Ban de Salm, au Val d'Allarmont, à
Baudonviller et à Raon-sur-Plaine. Ce document, signalé
antérieurement par M. Ch. Guyot, Président de la Société
d'Archéologie lorraine, est des plus intéressants et
vaudrait une publication intégrale. Il existait déjà
avant cette ordonnance une Administration forestière
pour le Comté de Salm, car on connaît le nom des deux
Officiers de Gruerie en 1571, du nom de Jean Saffroy et
Jean Liébault (16). En 1591, Demenge Roüyer, déjà
signalé en 1578 comme approchant depuis dix ans le Comte
Paul de Salm, était Gruyer depuis sept ans, mais il a
fallu certainement le désir du Comte de Vaudémont de
jouir de son lot le plus tôt possible, de prendre le
serment de ses sujets et d'établir de nouveaux
officiers, joint au concours de la Gruerie lorraine,
pour arriver à un résultat aussi rapide, car certaines
parties de forêts signalées dans l'Ordonnance de 1596,
n'avaient jamais encore été arpentées et d'autres
l'avaient été avec de grandes erreurs.
En lisant le livre, si remarquable et si attachant, de
M. Ch. Guyot sur les Forêts lorraines avant 1789, on se
rend très bien compte qu'à cette époque il existait en
Lorraine une organisation forestière complète, avec un
Grand Gruyer à sa tête, ce qui explique la rapidité de
cette mesure des Bois et Forêts.
Je possède la copie de cet arpentage intitulé « Partage
et Arpentage de tous les bois et forêts du Comté de
Salm, fait en l'an 1598, » sur une pièce existant aux
Archives d'Epinal qui n'est qu'une copie recopiée (17).
Je sais qu'on trouve aux Archives de Meurthe-et-Moselle
le même arpentage, intitulé « Arpentage des bois et
forêts du Comté de Salm dont le partage B est à Mgr le
Comte de Salm (18). »
C'est une belle pièce, originale, se présentant sous la
forme d'un Registre in-folio en papier, avec couverture
de parchemin, contenant 22 feuillets, sur chacun
desquels se lisent les fractions correspondantes des
lots successivement arpentés pour les deux parties: A.
(le Comte de Salm) au verso, B. (le Rheingraf) au recto,
relativement facile à lire. Les signatures sont les
mêmes que sur la copie citée ci-dessus, elles sont
placées de la même façon, au-dessus et au-dessous de la
mention « pour servir de tiltre à Messeigneurs de
Baudonviller. » Les signatures sont celles de J.
Cueullet (sic), Pierre Wanesson, Hans Jager, Jean
Bronchet, Leroux (Paraphe), D. Roüyer, Claudin Cugnien,
C. Michel, au-dessus de la mention et Villermin, Johan
Philipp Betz, Dietrich Dietreman, Gille, Claude
(Paraphe), au-dessous de la mention.
Je n'ai pas pensé que je pouvais publier la pièce
d'Épinal, copiée une première fois par Ravailler
beaucoup plus tard, parce que je sais qu'il vivait en
1716, et qu'il ne lisait pas avec assez de soin les
écritures de ses prédécesseurs d'un siècle, pour qu'on
puisse se fier à lui; il aurait été plus rationnel de
publier le document de Nancy que j'ai pu voir et étudier
de près, grâce à l'obligeance de M. Duvernoy, Archiviste
de Meurthe-et-Moselle, mais j'ai reculé devant
l'importance que mon travail aurait pris.
L'Arpentage a été fait à la mesure de Lorraine, 250
verges pour un arpent, la verge 10 pieds, le pied 10
pouces. Les Bois-Sauvages dans la Vallée de Celles
étaient considérés comme presque inaccessibles. Une
borne, « la 12e en commençant au pied de la Breulée, »
fut posée au Plain-du-Donon, proche des vestiges d'un
Château jadis commencé de bâtir ; Gravier, dans son
étude sur le Donon, me semble avoir fait une erreur en
prenant ce point voisin des ruines, comme le sommet du
Donon, car « la 13e borne est vers la pointe plus haut
du dit Donon, distante de soixante toises. » La 12e
borne devait être près de l'ancien temple de Mercure, où
aboutissait le vieux chemin, du côté de Grandfontaine.
La 18e est posée sur un rocher élevé de quelque cinq
pieds, traversé par le Chemin-des-Sarrazins. La 19e a
été posée au pied du dit Donon qu'est entre les deux
Donons, » distante de cinquante toises de la précédente;
Gravier disant que le Chemin-des-Sarrazins passe entre
les deux Donons, semble encore avoir fait une petite
erreur.
Déjà le Donon qu'on voit si loin de la plaine de
Lorraine attirait l'attention; on a désiré « faire un
partage particulier du Donon pour la singularité, bruit
et renom d'iceluy, élevé qu'il est par-dessus tous les
autres monts du dit Comté. » Les arpenteurs tirèrent une
ligne du haut en bas de la montagne. On a dit que c'est
en faisant ces travaux qu'ils avaient découvert les
antiquités du Donon, que les deux frères Alliot, abbés
de Moyenmoutier et de Senones, vinrent visiter cent ans
plus tard, mais, excepté le château commencé de bâtir,
on ne signale aucune découverte.
On rencontrait alors dans les forêts beaucoup de Chawes
ou Chauves (depuis Chaumes), pâturages au milieu des
bois ou sur les sommets, qu'on suppose avoir fait donner
autrefois à la contrée le nom de Chaumontois, signalé
dans la charte de fondation de l'Abbaye de Senones. Les
plus remarquables dans le Comté de Salm étaient les
Hautes et les Basses, sur les plateaux qui séparaient le
versant alsacien du versant lorrain à une altitude
moyenne de 900 mètres. Les Arpenteurs renoncèrent à bien
définir la forme de ces pâturages des sommets qui
devaient dépasser en étendue 600 hectares d'aujourd'hui;
ils se bornèrent à comparer entre elles les divisions de
ces parcours par leur fertilité, le nombre et la
facilité de conduite ou de rafraîchissement du bétail
qu'elles pouvaient nourrir.
Le périmètre de ces chaumes se retrouve encore sur la
carte d'assemblage au 1/20.000 que je possède, les
chaumes ayant été vendues après la Révolution et
rentrées seulement dans le Domaine de l'État vers 1838
ou 1839. Le plan de l'ensemble représente la forme d'une
sorte de fourche, dont les dents plus ou moins écartées
et d'une longueur différente seraient les chaumes de la
Corbeille, de Prayé, du Bois-de-Prayé, de la
Basse-des-Loges, des Rouges-Terres, du Lançoir-des-Marais,
de la Noire-Basse, des Hautes-Relevées, des Chavons et
de Barfontaine; la base de cette fourche était une bande
de terrain orientée du Nord-Est au Sud-Ouest, de la
chaume de la Corbeille à celle de Barfontaine, de sept
kilomètres environ de longueur, laissant la maison
forestière de Prayé en avant et passant par les deux
marcareries, Vieille et des Hautes-Chaumes. Les travaux
de repiquage de sapins exécutés depuis l'achat par
l'Administration forestière sur cette partie du sol
domanial, ont rompu les anciennes limites de ces
pâturages et ont constitué aujourd'hui de vastes
solitudes de bruyères et de jeunes sapins, favorables au
développement du grand gibier et surtout du grand coq de
bruyères si rare en France. Mon frère Aimé Seillière
(19) a décrit la vue magnifique qu'on a de ces hauteurs
et les émotions de la chasse du tétras. La frontière
actuelle de la France et de l'Allemagne en longe le
sommet, elle a laissé à la France le point culminant, au
signal trigonométrique, près de la vieille marcarerie, à
933 mètres d'altitude, ainsi que l'indique la carte
d'Heller, intitulée : Schirmeck et ses environs, 1879.
Le territoire forestier était composé en 1598 de Bois
dits Communaux, où les habitants avaient des droits
d'usage; de Bois dits de Chambre, appartenant aux
Seigneurs; de Bois dits de Compagnie, qui étaient
possédés en commun par les Comtes et les Abbés de
Senones ou de Moyenmoutier. Les essences d'arbres
étaient les sapins dans la montagne, les chênes et les
hêtres dans le plat pays. Les bois dédiés pour le
service des Forges de Framont et de Champenay qui
existaient depuis des siècles, avaient une contenance de
12.355 arpents: le Donon y était compris.
La contenance totale des bois du Comté de Salm devait
être de 77.000 arpents environ, le total n'est pas fait
sur l'arpentage d'Août 1598, mais le partage de 1751
entre la France et le Prince de Salm-Salm, dont j'ai
possédé une copie authentique, indique ces chiffres.
Au Roy de France, en deçà de la Plaine 7.882 arpents
au-delà 35.662
Au Prince de Salm, en deçà de la Plaine 7.725
au-delà 25.830
77.099 arpents.
Le partage définitif fut signé le 8 Septembre 1598 par
le Comte Jean IX de Salm, à Nancy, sans doute dans son
hôtel situé sur la Place de la Carrière, que l'on voit
figurer sur le plan de la Ruelle en 1611, dont Callot
nous a laissé la façade dans son estampe de « la
Carrière et Rue Neuve de Nancy, » et qui se trouvait sur
l'emplace ment de la Cour d'Appel actuelle de Nancy; et
le lendemain, 9 Septembre 1598, par le Comte du Rhin au
château de Neuviller, situé au bord de la Moselle, et
qui resta dans la famille de Salm jusqu'au milieu du
siècle dernier. On ne trouve plus aujourd'hui, comme
restes du château de cette époque, que des murs de
terrasses, la ferme et les deux petites tours de la
partie inférieure des murs, le Chancelier de Lorraine,
M. de la Galaisière, l'ayant transformé complètement au
milieu du siècle dernier.
Il fut fait assurément plusieurs exemplaires de cet Acte
de partage en 1598, l'un d'eux m'a été donné, je pense
que c'est celui qui a appartenu au Rhingraf Frédéric,
dont la part fut l'origine de la Principauté de Salm, et
qui devait être conservé à Senones, puisque je sais
d'une façon certaine qu'on ne le trouvait pas aux
Archives du château d'Anholt, résidence actuelle du
Prince de Salm-Salm. Il est probable aussi que celui du
Comte Jean devait porter la mention « Pour Monseigneur,
» écrit sur la couverture, comme on le voit sur diverses
pièces du Trésor de Chartes des Archives de Nancy qui
lui étaient destinées.
Ce titre est sur parchemin (à la fin du XVIe siècle les
minutes des actes, comme aujourd'hui, étaient écrites,
sur papier, mais les copies étaient grossoyées sur
parchemin), écrit à l'encre noire, de cette écriture
spéciale aux Tabellions de cette époque, qu'ils
s'appliquaient parfois à rendre si difficile à lire,
qu'elle semblait au premier abord absolument
indéchiffrable aux personnes non initiées par la lecture
fréquente et comparée de pièces analogues, mais que les
élèves de l'Ecole des Chartes finissent par lire
couramment. Les signatures sont très belles; celle de
Jan, Conte de Salm, avec l'indication manu propria, est
bien connue en Lorraine par les habitués des Dépôts
d'Archives; on la trouve toujours aussi complète avec
ses enjolivements dans le Recueil de Pièces originales
de la Maison de Salm à la Bibliothèque de Nancy (20) ou
aux Archives de Meurthe-et-Moselle, où elle se rencontre
fréquente sur le « Reply » des actes de son souverain;
celle du Rhingraf Fréderic, Fri Reingraff, que l'on voit
aussi quelquefois dans le Recueil cité, est plus simple
mais aussi très bien formée.
Il est écrit sur un cahier de 14 feuillets in-folio,
dont deux sont restés blancs (21), il porte le sceau en
cire verte du Comte de Salm, sans légende, ou où voit
encore l'écu à deux saumons adossés, sur un fond semé de
croisettes au pied fiché, dont il ne reste plus qu'une
seule intacte, compris dans un entourage en forme de
cœur, pendant sur lacs de soie bleue et rouge. Le sceau
du Rhingraf n'existe plus.
J'ai tout lieu de croire que ce parchemin, qui était
accompagné de trois autres pièces très importantes pour
l'Histoire de Salm, que le Docteur Ch. Bédel trouva chez
la même personne, qui lui furent offertes et qu'il me
donna en même temps, proviennent de la vente historique
des papiers de Salm faite à Saint-Dié le 21 Septembre
1826, de sorte que ce Partage original de 1598 n'aurait
eu, depuis la dispersion des Archives jusqu'à ma
Collection, que deux propriétaires en appréciant
l'importance, ce qui explique son parfait état de
conservation.
Ce document, avec le titre de Souveraineté du Comte Jean
IX de Salm et du Rhingraf Frédéric, nommés par les
habitants en Septembre 1571 Souverains Seigneurs
régaliens du pays voisin de Senones, jusqu'alors
relevant des Evêques de Metz et appartenant à l'Abbaye
de Senones, sont les deux pièces capitales de la Maison
de Salm qui permirent à l'empereur Ferdinand II d'élever
le fils du Rhingraf Frédéric, Philippe-Othon, à la
dignité de Prince du Saint Empire.
Ces deux titres étaient en effet la constatation pour
Philippe-Othon de la possession d'un territoire qui
ajouté à celui qu'il possédait dans le voisinage de
Badonviller et de Pierrepercée, constituait une étendue
suffisante pour que le Prince, accepté lui-même par le
Collège des Princes, pût régner sur des sujets dont il
était le justicier et le protecteur, et lever des impôts
qui, payés par eux et s'ajoutant aux ressources de son
domaine personnel, constituèrent un revenu nécessaire
pour le maintien de sa dignité princière. L'indivision
du Comté de Salm avec le Duché de Lorraine et le fait
que le Prince Philippe-Othon ne régnait pas sur une
Principauté dont il était le seul souverain, donnèrent
lieu à certaines difficultés qui furent aplanies par
l'Empereur, en considération des services rendus par son
antique et illustre Maison et par lui-même, aux
Empereurs Rodolphe II, Mathias et Ferdinand II.
Comme le Partage de 1598, ce titre de Souveraineté de
1571 dont Gravier a imprimé le texte (22), a échappé à
la destruction; il fut retrouvé en 1828, à Saint-Dié par
M. Moëger, Conseiller aulique de la Sérénissime Maison
de Salm, qui le constate dans une lettre adressée en
1831 à M. Goeury, Notaire à Senones, que je possède et
dont j'extrais le passage suivant.
« C'est avec bien du plaisir, Monsieur, que j'ai fait
toutes les recherches possibles de pièces qui pourraient
vous être utiles pour les réclamations que MM. les
Maires de l'ancienne Principauté de Salm se proposent de
faire au nom de leurs communes près du Gouvernement ou
de l'Administration forestière. Mais vous savez le sort
qu'ont éprouvé les Archives de Senones : tous les
titres, actes et papiers enlevés, brûlés on disséminés
dans les premiers troubles de la Révolution, et le peu
qu'on trouve ici ne concerne proprement dit que des
affaires de famille. Cependant, j'ai effectivement entre
les mains le titre spécial dont vous parlez et que j'ai
retiré, avec plusieurs autres en 1828, d'un particulier
de Saint-Dié. Ce titre, écrit en latin sur parchemin,
est de l'année 1571 et passé devant notaire. Par cet
acte fort long et assez difficile à lire, tous les
habitants du pays de Salm, qui n'était encore que Comté,
représentés par leurs officiers ou délégués à une
assemblée générale convoquée et tenue à Senones,
déclarent reconnaître pour leurs Souverains Seigneurs
les Comte et Rhingrave Jean et Frédéric de Salm (ce
dernier, père de Philippe-Othon, premier Prince de
Salm); moyennant quoi, ceux-ci promettent de conserver,
protéger et maintenir leurs sujets dans tous leurs
droits, privilèges, coutumes, libertés et franchises,
sans qu'il y soit cependant dit en quoi consistent ces
droits, etc... »
Il doit se trouver encore aujourd'hui dans les Archives
de la Maison de Salm-Salm, et j'ai pensé que le hasard
des Révolutions ne m'autorisait pas à séparer ces deux
pièces fondamentales; je l'ai donc offert à S.A.S. le
Prince Alfred de Salm-Salm, officier autrichien en
retraite, qui ayant étudié l'histoire de sa famille, a
montré beaucoup de sympathie à notre Société
Philomatique vosgienne, dont il a demandé à être membre,
et il a bien voulu l'accepter, après une correspondance
des plus documentées et des plus aimables. Je donne ce
renseignement pour qu'on sache que maintenant ce
précieux parchemin est à Anholt.
Mais, avant de l'envoyer, grâce au concours de M. Paul
Lecacheux, alors élève de 2e année à l'École des
Chartes, j'ai pu au mois de Mai dernier en avoir une
copie exacte qui me permet aujourd'hui de publier cette
pièce (23) si importante pour toutes les familles dont
les ancêtres, anciens habitants du Comté de Salm, y
retrouveront leurs noms écrits, il y a près de trois
cents ans. A Senones, les registres paroissiaux, d'après
les recherches si complètes faites en 1876 par M. le
Curé Mangenot, ne remontent qu'à 1642 ; et à
Badonviller, d'après les renseignements fournis très
aimablement par M. Nier, Secrétaire de la Mairie, ils ne
datent que de 1640, c'est donc de quarante ans en
arrière qu'on pourra remonter après la publication du
Partage.
Le Châtelain du Comte du Rhin, Guillaume Gille, est cité
deux fois, à Baudonviller et à Celles; le Gruyer du
Comte du Rhin habite Levegney (Luvigny), celui du Comte
de Salm habite Baudonviller; on ne voit pas d'autres
Maires cités nominativement que ceux de Baudonviller et
de Celles, ceux de Conway et d'Ancerviller sont
seulement rappelés, et cependant, d'après l'énoncé des
Officiers du Comté appelés à dresser le Partage de 1598,
on doit rencontrer des Prévosts et des Mayeurs,
représentant la justice du Seigneur. On sait que l'autre
Châtelain de Salm s'appelait Nicolas-Jacob en 1591 (24).
A Senones, le nom du plus ancien Prévost qui nous soit
connu ne remonte qu'à 1661, fourni par les registres
paroissiaux, c'est le sieur Nicolas-Laurent, Prévost de
la part du Comté de Salm, et qu'on trouve dans l'acte de
baptême de son fils Claude. Le sieur Raville, déjà
Gruyer en 1620 (25), est le premier officier cité dès
l'ouverture du Registre, en 1642, comme Gruyer du Comté.
Les Cures dont la collation appartenait aux Seigneurs
étaient celles de Baudonviller, Perxsonne, Conway et
Celles. Parmi les noms des habitants du Comté de Salm
rappelés dans le partage de 1598, on en rencontre
environ trente précédés de la particule « de, » sans
qu'ils aient aucune prétention à se distinguer des
autres. « Monsieur d'Hanus (26) » est la seule personne
qui se fasse remarquer par cette appellation alors
importante de « Monsieur. »
Je ne crois pas qu'on ait encore publié intégralement le
Partage de 1598; Dom Calmet a cité le nom de toutes les
localités à la suite de la Généalogie des Comtes de
Salm, dans son Histoire de Lorraine; Gravier, dans son
Histoire de la Ville épiscopale et de l'arrondissement
de Saint-Dié, en a donné des extraits; M. Meaume, dans
son Mémoire pour les anciens usagers de Plaine, en 1868,
s'est borné à donner quelques détails tirés de ce
document, sur les chiffres de population du Ban de Salm
à cette époque; M. le Dr A. Fournier en a tiré récemment
des chiffres comparés pour la population des bourgs et
villages des Comté et Principauté de Salm, en 1598 et en
1751, dans la Topographie ancienne du département des
Vosges, si savamment conçue (27).
Les Archives des Vosges possèdent, comme je l'ai dit
plus haut, une copie de ce partage, faite par Fringard,
Tabellion de la Principauté, en 1607, puis par Ravailler,
on ne sait pas à quelle époque, mais Aubry signe avec
lui la copie de l'arpentage des forêts, il est donc son
contemporain, et, comme le même Aubry signe en Décembre
1716 la copie des Archives des Vosges, j'en conclus que
Ravailler devait exister à la même époque, sinon un peu
plus tôt, c'est-à-dire près de cent ans après la
création de l'original que je possédais, et que n'étant
plus habitué à l'écriture si difficile à lire des
scribes de 1598, il ne pouvait pas faire une copie
absolument identique à l'original. Il m'a été facile de
m'en rendre compte en comparant les deux documents,
maintenant que je possède une copie correcte; je tiens à
donner ces détails pour prévenir les personnes qui,
comme moi, ont pu avoir en mains cette pièce. Je dois
dire cependant, une fois l'original déchiffré, qu'il m'a
servi pour des noms de lieux difficiles à lire, mais que
je puis certifier par d'autres documents tels que des
cartes.
Il est à remarquer que dans le Partage et Arpentage des
Bois et Forêts du Comté de Salm, clos le 31 Août 1598, «
faisant loi entre les parties, » il n'est pas question
de plans annexés à cette pièce; les Gruyers et
Arpenteurs se bornent à dire la contenance de chacune
des Forêts ou Bois, à décrire la plantation des bornes
ou les rochers bornes qui en tiennent lieu fréquemment
dans un pays où ils sont si nombreux, ou les longues
tranchées qui permettent, avec les ruisseaux et les
limites des terres arables, d'établir des lots très
grands, de cinq à six mille arpents, qui couvrent de
nombreuses vallées dans la montagne.
Il n'existait pas alors de carte détaillée du pays. Le
Président Alix, dans son Dénombrement du Duché de
Lorraine en 1594, ne fait mention que d'une Carte
topographique du Comté de Bitche, dressée par lui; il ne
parle pas du Comté de Salm, dont l'histoire n'était pas
encore intimement liée à celle de la famille ducale de
Lorraine, comme elle le fut trois ans après; il ne cite
Senones que comme siège de l'Abbaye. J'ai pu me rendre
compte, par une étude des riches collections de Cartes
de Lorraine qui se trouvent à la Bibliothèque Nationale,
à Paris, et à la Bibliothèque Municipale, à Nancy,
facilitée par les obligeants conservateurs, MM. Marcel
et Favier, qu'aucun géographe, avant 1738, n'avait tracé
sur une carte les limites du Comté de Salm; les seuls
qui l'aient indiqué sont l'Auteur de la Carte routière
Allemande du commencement du XVIe siècle, dont un
exemplaire se trouve à la Bibliothèque Nationale (28),
orientée à rebours, où le mot « Salm» est écrit à peu
près à la place du Comté de Salm; puis Jean Schott, en
1513, éditeur de la première Carte connue de Lorraine,
dans la seconde partie de l'œuvre de Ptolémée, qui
indique Salm par un rectangle sur un massif de forêts,
entre deux vallées, où on lit Schirmeck et Haslach d'un
côté, Sanctus Deodatus, Rauonum, Albus Mons et Lunaris
Villa de l'autre, et dessine les Armoiries de la famille
de Salm sur la marge de la feuille. M. Beaupré croit que
cette dernière Carte a été préparée par les géographes
(29) de Saint-Dié, et fut éditée par Schott à
Strasbourg, qui avait acheté le matériel et les ouvrages
en préparation à Saint-Dié, après la dislocation de
l'Imprimerie dirigée par le Chanoine Lud.
Dans la carte intitulée « Description de la haute et
supérieure Lorraine,» par Bussemacher, de date inconnue,
mais dédiée au Duc Charles III, le Château de Salm se
trouve largement dessiné, le Comté n'est représenté que
par les armoiries du Comte, comme toutes les Seigneuries
du pays, par le blason de leurs titulaires. Nolin, en
1685, sur « la Carte des Duchez de Lorraine et de Bar, »
inscrit le nom du Comté de Salm, mais sans dessiner de
limites et en le donnant comme un fief de Metz; Liébaux,
« Carte générale de Lorraine et d'Alsace, » 1686, dédiée
au Cardinal de Furstemberg, Abbé de
Saint-Germain-des-Prés et Évêque de Strasbourg, indique
un Comté de Salm qui semble partir de Saarbruck pour
aboutir à la ville de Salme, écrite en grosses lettres.
Jalliot, en 1704, « Partie méridionale de l'Evêché de
Metz... terres adjacentes de Blamont, de Salm, » écrit «
comté de Salm, terre adjacente à la Lorraine. » Après
lui, de Fer (1708), Bugnon, (1724-1725), ne donnent pas
non plus le périmètre de la terre de Salm. Chez ce
dernier, la configuration du pays est bonne, la rivière
qui passe à Senones est dénommée presque correctement,
il l'appelle le Rabadeau.
On voit qu'il a fallu bien longtemps aux géographes pour
arriver à se rendre un compte exact du pays où ils ont
élevé la ville de Salme, qui n'a existé que dans leur
imagination, car il n'y eut jamais que le Château et
quelques maisons au-dessous.
Les historiens de la Maison des Rhingrafs n'ont pas
oublié non plus cette ville située dans « ce pays
montagneux et sauvage, riche en forêts, en chasses, en
sources salées, avec beaucoup de fonderies et de forges,
» qu'était d'après eux le Comté de Salm (30).
Gérard Mercator de Ruremonde, en 1630, dessine un grand
cours d'eau entre les vallées de Celles et de Senones
par une énorme amplification de la vallée forestière de
Ravine, et il place Salm sur un affluent de la Sarre; on
sait que ce géographe célèbre vint en Lorraine où il
demeura plusieurs mois ; il fut arrêté dans son travail
par une maladie contagieuse régnant alors dans une
région du pays, dont faisait sans doute partie le Comté
de Salm (31). Tassin, dans sa carte du « Gowernement de
Blamont (32), en 1631, indique Baudonville, Pierreperce
et Raon-surPlaine tout à l'envers. Sanson, en 1656,
nomme pour la première fois la rivière de Senones, le
Rapin. On voit apparaître en 1685, dans une carte de
Nolin, la ville de Salme, qui se voit aussi en 1700 dans
une très belle carte de Sanson, comprenant « les Duchés
de Lorraine et de Bar, Baillages des Evêchés et les
trois villes de Metz, Toul et Verdun, » qui pourrait
faire suite à la carte de la Lorraine et du Barrois au
XVIe siècle, de Digot (33), qui n'a pas la prétention
d'être la copie d'une carte du temps, sans quoi je
l'eusse citée, car elle indique la Principauté de Salm
très correctement, les frontières du coté de l'Alsace
aussi, ce n'est que la traduction faite lors de la
publication de son histoire, de ce qu'était la contrée
au XVIe siècle.
La première carte du pays de Salm que je connaisse et
qui soit sérieusement établie, a été faite par Pierrot,
le 17 Avril 1738 ; c'est sans doute la même personne
qu'on retrouve dénommée « Arpenteur en la Maîtrise des
eaux et forêts d'Epinal, » en 1756, sur le Plan des
Rapailles de la Communauté de Gérardmer, publiée par M.
L. Géhin (34). Cette carte était aux Archives des Vosges
en 1869, elle ne s'y trouve plus depuis l'occupation
allemande d'Epinal, je l'avais calquée au crayon en
1869, et je l'ai donnée à la Bibliothèque dite de Dom
Calmet, fondée en 1874, à la Maison de cure de Senones,
à qui j'ai offert tous les ouvrages que je possédais
écrits par le savant historien, avec quelques autres
intéressant l'Histoire de Senones et de Moyenmoutier.
Intitulée « Carte de la Principauté et du Comté de Salm,
» elle est la traduction complète de l'Acte de Partage
de 1598, car elle indique absolument les bourgs,
villages, granges et seyes (scieries qui étaient la base
de l'exploitation forestière du temps, parce que leur
location emportait la jouissance d'un canton déterminé
de forêt) (35) appartenant au Comté, à la Principauté ou
mi-partie. Elle est plus complète que la « Carte
topographique de la Principauté et du Comté de Salm »
publiée en 1868 par M. Meaume dans son Mémoire pour les
anciens usagers de Plaine, plaidant contre la commune et
dont on ignore la date et l'endroit où elle se trouve
aujourd'hui. Celle de Pierrot, d'une grande dimension,
est faite plus simplement; elle est à l'échelle de 13
centim. environ pour une lieue, ayant 75 centim. de long
pour une longueur de cinq lieues trois quarts environ de
terrain, de la Scierie de Marphose (Malfosse) au col
entre les deux Donons. Les chemins sont indiqués comme
dans la carte de M. Meaume. L'Hermitage de Lameix
appartenait à la Lorraine, nous savons par un dessin de
Dom Pelletier quelle en était alors l'importance. Il est
possible que Dom Pelletier, s'il a fait la carte
reproduite par M. Meaume, (comme ce savant légiste le
croit,) se soit inspiré de celle de Pierrot, car il est
presque impossible qu'il ait pu la lever lui-même, et
cet arpenteur Pierrot avait fort bien pu se trouver en
rapport avec le célèbre Cassini, qui publiait comme on
sait dès 1734 son rapport sur ses observations faites
sur le Donon dont il mesurait la hauteur, mais dont les
premières cartes n'ont paru que dix ans après, en 1744.
Il s'établit par suite du Partage de 1598 un état de
choses qui dura jusqu'en 1751, avec des tentatives de
sortir de l'indivision à différentes époques, surtout du
côté du Prince de Salm; mais la Lorraine, indivise avec
la Principauté, était trop intéressée à conserver les
passages de montagnes sur l'Alsace pour y souscrire. M.
Meaume, dans son travail déjà rappelé, signale la fin de
cette situation qui reportait au Moyen Age, et qui était
une singularité frappante au XVIIIe siècle, dans les
bourgs mi-partie ou on changeait de justice et de
collecteur en changeant de maison; elle ne pouvait durer
que parce que les deux Souverains ne résidaient pas
souvent dans le pays, tout au moins simultanément, et
que les Officiers des Princes étant eux-mêmes Lorrains.
Leurs rapports n'étant avec leurs Seigneurs que des
rapports fiscaux, ils suivaient la législation lorraine,
sauf dans les rapports avec l'Empire, en sauvegardant la
Souveraineté de leur maître le mieux qu'ils pouvaient.
Du Partage de 1751, qui eut pour résultat de faire de
Senones la Capitale de la Principauté, corollaire de
celui de 1598, il existe une copie textuelle dans le
même format, et identique au superbe album de 33
feuillets grand aigle, avec une carte intitulée « Carte
Topografique (sic) de la Principauté et du Comté de
Salm, » qui se trouvait avant 1870, aux Archives des
Vosges. La carte est ornée d'un beau cartouche Louis
XIII fort bien dessiné, et surmontée d'une tête d'homme
casquée avec un carton à profil très fin ajouré, ou se
jouent des branches de laurier; elle offre le périmètre
du Comté avant le partage, comme les deux autres déjà
citées, il est peint en rouge; les villages, les granges
et les scieries du Prince de Salm-Salm sont également
soulignés en rouge; ceux du Duc de Lorraine en jaune.
Pour les villes, bourgs, etc., mi-partie, il n'y a pas
de teintes. Les couleurs rouge et jaune se rattachaient
sans doute au fond des blasons des deux comparsonniers.
C'est dans cet album que j'ai trouvé le chiffre de
77.000 arpents pour le total de la contenance des
forêts, qui n'avaient pas changé d'étendue depuis 1598,
mais qui s'étaient certainement améliorées comme
qualité, d'abord par l'énorme diminution de la
population pendant la guerre de Trente ans qui laissa
les bois inhabités, puis par la surveillance des
officiers de la Gruerie réorganisée du Duc Léopold,
empêchant les habitants de couper les bois, de se créer
par des incendies des « breulées, » comme påturages, ou
des cultures dans les «essarts, » surtout d'introduire
dans la forêt les chèvres, en limitant et en cantonnant
les moutons, enfin, d'empiéter sur les contours alors
définis. M. Ch. Guyot nous apprend qu'à partir de 1609,
le principe d'inaliénabilité et d'imprescribilité fut
mis en vigueur en Lorraine pour les forêts (36).
J'ai donné à la bibliothèque de la cure de Senones en
1874 la susdite copie que j'avais fait faire à Épinal,
dont la carte a été un peu déformée comme caractère par
le dessinateur moderne, mais je possède une photographie
de celle qui ornait l'album original. Elle est exécutée
dans un tout autre esprit que celle que M. Meaume a
publiée, beaucoup plus natif, dans le genre des vieilles
cartes hollandaises avec le contour des forêts seulement
indiqué, des bosquets d'arbres pour faire les masses des
bois et les cours d'eau d'un dessin très ressenti. Outre
les trois cartes de la Principauté et du Comté de Salm,
il en existe trois autres de la Principauté de Salm-Salm
après le partage de 1751; deux d'entre elles que je
possède en originaux étaient destinées à être offertes
aux Princes Nicolas-Léopold et Constantin de Salm-Salm,
et j'ai tout lieu de croire que le Prince Louis-CharlesOthon
a dû collaborer à la troisième. C'est donc six cartes
bien distinctes, faites toutes par des dessinateurs plus
ou moins géographes, qui furent exécutées en 45 ans, de
1738 à 1783, ce qui prouve combien on s'est occupé, au
siècle dernier, de ce petit pays de Salm, que les vieux
géographes, sauf les tous premiers du Gymnase de
Saint-Dié, avaient vraiment trop négligé auparavant;
leur excuse est que les routes n'étaient pas faites dans
la montagne quand ils travaillaient, et qu'ils
n'habitaient pas la contrée.
On retrouve encore dans les Lettres-patentes pour
l'exécution de la Convention de 1751, signées par le Roi
Stanislas le 31 Décembre 1752 (37), la trace du Partage
de 1598, même une fois la Principauté devenue autonome,
sous le gouvernement du Prince Nicolas-Léopold de
Salm-Salm, car les bois qui figurent comme ayant
appartenu autrefois à la Lorraine, dans le territoire
nouveau de la Principauté, doivent être vendus de
préférence aux fermiers des salines de Lorraine, en cas
de besoin, aux mêmes conditions de prix que ceux des
cantons lorrains voisins, sans payer de droit de
passage, ni de droit de sortie, par suite de
l'observation faite dans le Partage de 1751 par M.
Bazelaire de Lesseux, Maître particulier de la Maîtrise
de Saint-Dié, que ces forêts de montagnes sont « ce
qu'il y a de plus précieux dans toute la Vosge, » à
cause des cours d'eau qui permettent de convoyer le
bois. De sorte qu'on peut encore trouver des
renseignements comparés, entre ce nouveau partage et
l'ancien; c'est ainsi qu'on apprend que les bois
réservés alors pour les Forges de Framont ont 7.486
arpents d'étendue. Le traité du 13 Mars 1709, entre le
Prince Louis-Othon de Salm et le Duc de Lorraine, que je
possède en original, dans son article 10, vise aussi les
traités, transactions, jugements, accords et concordats
entre les Ducs de Lorraine, les Princes de Salm et leurs
sujets, avant et depuis l'ancien Partage de la terre de
Salm, en 1598.
On sait que le Comte Jean IX de Salm mourut en 1600, peu
de temps après le mariage de sa nièce, et qu'il fut
enterré à l'Abbaye de Sallival, le poète Alphonse de
Ramberviller publia « les plaintes de la Lorraine » sur
son trépas (38).
François de Vaudémont, peu de temps après la mort de son
frère le Duc Henri II, qui eut lieu en 1624, fut reconnu
en Novembre 1625 (en vertu d'un testament retrouvé de
René II, rétablissant la loi salique en Lorraine), comme
Duc Souverain de Lorraine et de Bar, et quelques jours
après il céda ses droits de souveraineté, sauf ceux
relatifs au Comté de Salm, à son fils Charles IV, époux
de sa cousine germaine Nicole, fille de Henri II, et
conserva toute sa vie le titre de Duc de Lorraine. Dom
Calmet rapporte que surtout après cette cession, il
continua à résider à Badonviller où il vivait comme un
particulier, la situation de cette ville étant
d'ailleurs des plus heureuses, dans un pays fertile et à
proximité de magnifiques forêts de bois feuillus et de
sapins.
J'ai cherché à me rendre compte des constructions qui
avaient pu exister en 1598 dans la ville de Baudonviller
alors Capitale du Comté, contenant 128 maisons, les
châteaux de Pierre-Percée et de Salm possédés en commun
par les deux Seigneurs n'étant plus habités complètement
par eux. Senones à la fin du XVIe siècle avait à peu
près l'importance de Badonviller, possédant 118 maisons
groupées auprès de l'abbaye. Les constructions faites au
siècle dernier par les Religieux, ont remplacé celles
qui existaient alors; on ne peut retrouver de l'époque
du Partage, dans les premiers plans connus de l'Abbaye
et de la Ville, qui datent du siècle dernier, que la Nef
et le Clocher de l'Église de Saint-Pierre et la Rotonde
de l'Église de la Vierge, bâtis au XIIe siècle. La Ville
ne comportait alors que deux rues, parallèles à la
rivière, réunies par une rue qui passait sur le pont du
Rabodeau et le faubourg, qui conduisait à l'Eglise
paroissiale consacrée à Saint Maurice, à une demi lieue
de Senones. L'influence de l'Abbaye des Bénédictins,
luttant pour conserver ses anciens droits, empêchait
alors un établissement des membres de la famille de Salm
dans le Val de Senones; cette opposition ne cessa
qu'après le Partage de 1751, époque à laquelle elle se
convertit en un désir de voir les Princes construire un
château à Senones et y faire leur résidence habituelle.
Il résulte de l'examen du Partage de 1598 qui suit cette
Notice, que la ville de Baudonviller possédait deux
portes; de 1593 à 1595, on avait refait les ponts de ces
deux portes (39), elles sont figurées sur le plan du
Cadastre de la ville dressé en 1823, par le géomètre
Nollet; elles correspondaient celle d'en bas, au
Faubourg d'Allemagne possédé par le Rhingraf, celle d'en
haut, au Faubourg de France possédé par le Comte de
Salm. On ne rencontre comme constructions signalées
appartenant aux Seigneurs dans cet ancien document que
l'Auditoire, l'Arche des Titres, avec cinq chambres à
chaque copartageant, des greniers et prisons, la Halle,
les Maisons du Curé (40) et du Ministre qui sont en
commun, comme les Portes. Le Comte de Salm possède en
propre la vieille et la nouvelle Maison du Gruyer.
Cependant les Comtes de Salm avaient des bâtiments
distincts de cet Auditoire (41); on ne les a peut-être
pas cités à cause de la notoriété de leur propriétaire.
En 1602 on trouve qu'il existe une Maison appartenant à
M. et à Mme de Vaudémont, qui doit être l'ancienne
habitation de Jean IX de Salm, d'après l'inventaire du
mobilier (42) dressé à cette date de la dite Maison de
Badonviller, confiée aux soins de Dieterman leur
Chatelain et Haut Officier du Comté de Salm, dont le nom
nous est déjà connu.
L'inventaire, qui signale un autre inventaire antérieur,
dressé en Mars 1593, désigne les chambres suivantes :
chambres de Monseigneur, la Grande Salle, la chambre de
Ruppes (en souvenir de la Baronnie de Ruppes, près de
Coussey dans les Vosges, appartenant à la Duchesse
Christine, dont faisait partie le village de Dompremy la
Pucelle), de la chapelle, de M. Terrel (c'est le nom de
l'officier qui a contresigné l'ordonnance de François de
Vaudémont de 1598, citée plus haut), du secrétaire, dite
de Barnet, (c'est le nom du Châtelain de Jean IX, qu'on
rencontre dans la pièce de souveraineté de Salm en 1571,
et qui joua un rôle si important à cette époque,) sans
compter diverses pièces variées pour les Officiers,
grande et petite cuisine, écurie, chambre de
palefreniers. Chaque chambre importante avait près
d'elle sa garde-robe, pièce servant à différents usages,
mais où se trouvait toujours le lit du serviteur qui
gardait son maître la nuit.
Le mobilier dressé par le Contreroleur en l'Estat de Mgr
de Vaudémont, Jacquemin, semble d'une certaine
importance mais d'une grande simplicité; on ne trouve
que des objets en étain comme service de table. On ne
laissait pas alors la vaiselle d'argent dans les
châteaux quand on ne les habitait pas, on la
transportait avec soi, ou pour plus grande sûreté, on
l'envoyait d'avance pour ne pas attirer l'attention,
comme le faisait le Comte Jean IX, ainsi qu'on peut s'en
rendre compte par une somme payée à a un individu pour
porter la vaiselle d'argent » tant à Badonviller qu'à
Nancy (43).
Je ne pense pas non plus que les descendants du Rhingraf
Frédéric, qui manifestait dans une lettre du 2 Juillet
1572 (44) l'intention de se retirer à Senones et d'y «
monter son menaisge,» mais dont le projet n'a été
exécuté par eux que près de deux cents ans plus tard,
aient jamais habité Badonviller autrement qu'en passant;
leur résidence principale en Lorraine était, à cette
époque, le château de Neuviller. En 1625, lors du
banissement des Calvinistes de la terre de Salm,
l'ordonnance de sortir dans un an de la terre est signée
cependant par les deux seigneurs présents, mais la
Princesse de Salm représente son mari. En Novembre 1709,
l'Hostel de Salm à Badonviller est signalé dans une
pièce signée par le grand Bailli de la Principauté de
Bouchard (45). D'après la correspondance de Mme d'Alimont,
envoyée du Prince Nicolas-Léopold de Salm-Salm en
Lorraine vers 1740, on se plaignait de ne voir que trop
rarement les seigneurs du pays. L'Administration du
Prince de Salm, toute lorraine, comportait alors un
Intendant, un Bailli, un Procureur fiscal, un Greffier
et cinq ou six Sergents ou Foretiers, comme en 1598, les
Prévots des divisions territoriales, les Maires et les
Echevins des bourgs et villages.
J'ai été en Septembre 1892 à Badonviller, aujourd'hui
chef-lieu important d'un canton de l'arrondissement de
Lunéville, pour tâcher de me rendre un compte exact de
ce qui restait de l'ancienne Ville; je n'ai plus trouvé
que des murs datant de l'époque du premier Partage.
L'incendie de 1826 a détruit la Porte de France, et
celui de 1830, qui consuma la moitié de Badonviller, a
également détruit celle d'Allemagne où se trouvait la
prison, à côté de la maison des Princes de Salm, que les
Gruyers signalent dès 1571 pour des travaux exécutés
dans son voisinage (46). L'étang au-dessous de la ville
est comblé. Auprès de l'Église, qui est moderne comme
l'Hôtel de Ville, dans la partie supérieure de la ville,
se trouvait, m'a-t-on dit, une ancienne Maison
seigneuriale, dans laquelle on battait monnaie, dont la
façade contenait, scellée dans le mur, une pierre où
était gravée une incription rappelant le nom d'un Prince
de Salm. Cette construction existait encore sur le plan
de la ville dans le cadastre de 1823 ; de cette maison
et de son inscription, il ne reste plus rien
aujourd'hui. On cite encore une autre Maison
seigneuriale près de la Porte d'Allemagne, qui
communiquait par un arc de triomphe à une maison située
en face, aussi incendiée, et sur l'emplacement de
laquelle il existe maintenant une fontaine; le plan
cadastral indique effectivement le plan d'une
construction très mince en Lorraine vers 1740, on se
plaignait de ne voir que trop rarement les seigneurs du
pays. L'Administration du Prince de Salm, toute
lorraine, comportait alors un Intendant, un Bailli, un
Procureur fiscal, un Greffier et cinq ou six Sergents ou
Foretiers, comme en 1598, les Prévots des divisions
territoriales, les Maires et les Echevins des bourgs et
villages.
J'ai été en Septembre 1892 à Badonviller, aujourd'hui
chef-lieu important d'un canton de l'arrondissement de
Lunéville, pour tâcher de me rendre un compte exact de
ce qui restait de l'ancienne Ville; je n'ai plus trouvé
que des murs datant de l'époque du premier Partage.
L'incendie de 1826 a détruit la Porte de France, et
celui de 1830, qui consuma la moitié de Badonviller, a
également détruit celle d'Allemagne où se trouvait la
prison, à côté de la maison des Princes de Salm, que les
Gruyers signalent dès 1571 pour des travaux exécutés
dans son voisinage (47). L'étang au-dessous de la ville
est comblé.
Auprès de l'Église, qui est moderne comme l'Hôtel de
Ville, dans la partie supérieure de la ville, se
trouvait, m'a-t-on dit, une ancienne Maison
seigneuriale, dans laquelle on battait monnaie, dont la
façade contenait, scellée dans le mur, une pierre où
était gravée une incription rappelant le nom d'un Prince
de Salm. Cette construction existait encore sur le plan
de la ville dans le cadastre de 1823; de cette maison et
de son inscription, il ne reste plus rien aujourd'hui.
On cite encore une autre Maison seigneuriale près de la
Porte d'Allemagne, qui communiquait par un arc de
triomphe à une maison située en face, aussi incendiée,
et sur l'emplacement de laquelle il existe maintenant
une fontaine; le plan cadastral indique effectivement le
plan d'une construction très mince reliant les deux
maisons, qui devait être l'arcade qui les faisait
communiquer.
Le Château de Famine, qui a laissé son nom à une rue et
qui doit rappeler un siège, est représenté aujourd'hui
par un groupe de maisons dans le bas de la ville,
aujourd'hui reconstruite; il était adossé contre les
remparts, c'était le Château de Badonviller, et on le
considérait, paraît-il, comme la plus ancienne
construction de la ville. C'est sans doute celui que
Henry de Blamont eut en gage en 1416, le tenant de
Philippe de Norroy, créancier du Comte de Salm, qui lui
avait livré ses forteresses, de Salm, Pierre-Percée et
Badonvillers, pour garantir une dette (48). Il est
signalé aussi par l'historien des Rhingrafs cité plus
haut. Dom Calmet rapporte qu'en 1636 le Château fut
détruit par ordre du Roi de France, en même temps que
ceux de Blamont, Bruyères, Raon et Saint-Dié.
Je n'ai donc rencontré que des souvenirs, réunis avec la
plus grande obligeance par M. Nier, secrétaire de la
Mairie, qui a consulté les vieillards ; M. l'instituteur
Richaume a bien voulu, autorisé par M. le Dr Messier, le
Maire de la ville, dont le nom a été illustré par le
célèbre Astronome de la marine du siècle dernier,
Charles Messier, me dresser une copie du plan de la
ville; il s'est déjà occupé de recherches historiques,
et je ne doute pas qu'habitant la localité il ne
parvienne à dresser exactement l'enceinte des murs dont
on devine, sur le plan de 1823, le contour d'un ovale
allongé, d'une longueur d'environ 250 mètres pour le
grand axe, et 190 mètres pour le petit. Il est
regrettable que Tassin, dans son album de 1631, n'ait
pas dessiné Badonviller; il est probable que ce n'était
pas une ville forte aussi importante que Blamont, sa
voisine.
L'atelier de monnaies de Badonviller est connu; M. J.
Florange, dont le cabinet de monnaies et de médailles à
Paris est très apprécié, vient de publier un travail sur
cet Atelier (49) ; on sait que le Prince de Vaudémont et
le Prince de Salm ont fait frapper des monnaies et des
jetons ; Dom Calmet nous apprend que ce fut
principalement de 1623 à 1632, ce qui correspond du
reste bien avec ce qu'on trouve dans les archives de
Meurthe-et-Moselle, où on constate en 1622 une
déclaration des Comtes de Salm de leur droit de faire
fabriquer monnaie d'or et d'argent. Ce droit régalien
leur venait d'un diplôme de l'Empereur Charles IV, en
1357, et les autorisait à frapper des monnaies d'or et
d'argent de même espèce que celles des Ducs de Lorraine
et des Evêques de Metz (50).
En 1627, présence du Maître de la Monnaie de
Badonviller; en 1632, achat d'une maison pour faire
monnaie, et racommodage du laminoir, ce qui prouve qu'il
avait déjà servi auparavant à faire les plaques de métal
qu'on découpait et qu'on frappait ensuite au marteau; en
1633, départ de Pisano Banda, admoniateur de la Monnaie
de Baudonviller; en 1634, on fait des dépenses pour la
Maison de la « Monnoierie. » Nous savons par M. J.
Florange que l'Atelier termina son existence vers 1639,
avec le matériel de la Monnaie de Nancy où on ne
frappait plus depuis l'occupation de la Lorraine par
Louis XIII.
Pour compléter cette notice destinée à précéder la
publication du Partage de Salm en 1598, et à donner des
détails sur la Capitale du Comté et ses Comtes
copartageants, je rappellerai que la Duchesse Christine
de Lorraine mourut en 1628; son oraison funèbre fut
faite par François Languet et éditée à Pont-à-Mousson
sous ce titre Oraison funèbre sur le trespas de feu très
haute et très puissante Christine de Salm, espouse de
l'Altesse de Sérénissime Prince François II.
Un inventaire des meubles qui se trouvaient, après le
décès de la Duchesse « en l'Hostel de Nancy et Maisons
de Ruppe, Stainville, Pont-Saint-Vincent et Haubexy, »
clos le 28 Novembre 1629, indique l'importance de cet
ensemble d'objets, où figurent une très riche vaisselle
d'argent et de vermeil, des vases de Chine, porcelaines,
fayences, tapis de soie et d'or, 41 peintures et tout un
ensemble de beaux meubles, de manuscrits et de livres.
Je n'ai pas vu qu'il fût question de Badonviller. Cet
inventaire se trouve dans la collection de Lorraine, aux
Manuscrits de la Bibliothèque Nationale (51), qui est
aujourd'hui très facile à consulter grâce au catalogue
dressé récemment par M. Marichal, archiviste
paléographe, aux Archives nationales à Paris.
Le Prince François II mourut en 1632; l'année même de sa
mort, on frappa de belles monnaies à Badonviller, sur
lesquelles il prend les titres de Duc de Lorraine,
Marquis, Duc de Calabre, Bar et Gueldres. Il eut pour
successeur dans la possession de son lot du Comté de
Salm, son fils, le Duc de Lorraine, Charles IV. Enfin,
le Rhingraf Frédéric était mort en 1608 (52), ayant eu
pour héritier son fils Philippe Othon, le premier Prince
de Salm, de sorte que depuis 1632 jusqu'en 1751,
l'ancien Comté de Salm fut possédé en commun par les
Ducs régnants de Lorraine et les Princes régnants de
Salm.
Bon FRÉDÉRIC SEILLIÈRE.
Avenue de l'Alma, à Paris.
Janvier 1894.
PARTAGE DU COMTÉ DE
SALM
8 et 9 Septembre 1598.
1re PIÈCE
Fol. 1, recto.
SACHENT TOUS QUE COMME IL AIT PLEU A ILLUSTRES haults et
puissants seigneurs, Jean comte de Salm, Baron de
Vivier, Brandenbourg, Ruppe et seigneur de Pargney-sur-Meuse,
Dompremy La Pucelle, Maxey-soub-Brexey, Greux,
Dainville, Berthelainville etc., mareschal de Lorraine,
gouverneur de Nancy Et Fredéricq, comte saulvage du Rhin
et de Salm etc décerner commission et pouvoir exprès sur
noble et honorables hommes Claude Villermin, seigneur de
Lanfracourt, Vitrimont etc. conseiller d'estat de son
Altesse et surintendant des affaires de Monseigneur de
Vaudémont et de mondit seigneur le Comte de Salm,
Jacquemin Cueillet gruyer (53) de Nancy et de l'avant
garde, Jean Philippe Betz chastelain de Fénestrange et
Hans Jager gruyer de Hochberg, pour dresser partage
juste, fidel, absolut et général de tout leur comté de
Salm, jusqu'à présent entre eulx indivis et en après en
jecter les lotz comme du tout appert par leur
commission, du premier jour de may dernier passée par
devant Nicolas Clairier tabellion de Lorraine et scellée
du scel du tabellionnage de Nancy dont la teneur est
insérée à la fin des présentes, Et que pour à ce
satisfaire lesditz sieurs deputez se seroient assemblez
en ce lieu de Baudonviller le premier jour de Juillet
dernier passé Et des lors jusques par tout ce jourd'huy
vacqué et procédé par l'advis et assistance des sieurs
chastelains, gruyer, contrerolleur (54), prevosts (55),
mayeurs (56) et aultres officiers dudit comté à dresser
ledit partage le plus exacte et equitable que possible
leur a esté, tant par la veue des lieux que par les
comptes cy devant rendus à mesdits seigneurs et
aultrement. Et fait continuer en après à l'arpentage et
également des Bois dudit comté par les arpenteurs jurez
à ce députez, Et consequamment en jecter les lotz sans
dol, fraulde ny advantage à l'un des seigneurs plus qu'à
l'aultre, ne restant plus sinon d'en passer ledit
partage en sa forme dheue et authentique.
- DE CE EST-IL QUE COMPARANTS LESDICTS SIEURS DEPUTEZ AU
JOURD'HUY, datte de cestes, en cedit lieu de
Baudonviller par devant le soubsigné tabellion général
dudit Comté et les tesmoings en bas denommés, à
l'assistance et présence desdicts sieurs officiers et
aultres subiects dudict Comté, après bonne et meure
délibération, Ont recongnu et confessé d'un plain
consentement et accord qu'en
Fol. 1, verso.
vertu de leur dicte commission et pouvoir, ilz ont fait
et dressé lesdicts partages généraulx dudit comté
justement et équitablement et en jecté les lotz comme en
tel cas on a accoustumé faire, ET QUE LE PARTAGE COTÉ A
EST ADVENU A MONSEIGNEUR LE COMTE DU RHIN par lequel luy
vient et appartient pour luy ses hoirs, successeurs et
ayans cause contre MONSEIGNEUR LE COMTE DE SALM à qui
vient et appartient l'aultre partage coté B.
1er LOT - Scavoir la moitié de la ville de Baudonviller,
consistant en soixante neuf maisons et habitations, en
aultant d'hommages (57), dont s'ensuyt la déclaration
Premier, la boutique Isaac Geoffroy, Paulus Namur, Jean
du Bois, Blaise Merley, la vefve Nicolas Boulengier, les
hoirs Nicolas Bailley, Colas Jean Mengin, Rozemant
Jacquot, Hanry Lucas, Louys Garnot, Pierrre Francette,
Jean Louys, Hillewy Labeth, Girard Perrise, les hoirs
Jean Cherrey, la vefve François Barbier, Colas Mengin,
Claudon Claudiné le Jeusne, les hoirs Jean Boulengier,
Mensuy de Beaulne, Colas Ferry, Paul Mathis, Gaspard de
la Porte, Jean l'Ours, Jacot Menusier, Colas Diey, Jean
de Lembois, Demenge Barthremin, François Domballe,
Didier Cassan, Jean Guillame, Jean du Ru, Le chatelain
Guillame Gille, Jean Lahierre, Marie Claude Aubri,
Florentin Connat, Jean Collate, Mengeot de la Porte,
Estienne Baillé, Jean Mathis, Estienne Leclerc, Jean
Foulé, Richard Brazy, Martin Portier, Fiacre Guillame,
Guillame Barbier, les hoirs Jean de Valley, Mengin de
Lassus, encor le dict Mengin de Lassus, Lowiot Ganaire,
Jean Boulengier, Colin Godelet, la maison des paouvres,
Mathis Virion, Mengin Lucas, Hanry Lucas, Josué
Thouvenet, Claudon Resquin, Didier George, Jean
Mariotte, Christman Galas, Nicolas Ste Catherine, la
vefve Nicolas Claude, les hoirs George, Jean Martenotte,
la vefve Colas de Montigni, Colin Drouet, Colas de Ste
Catherine, Jaques Claude, Anthoine Rougeau Avec et
oultre ce a et emporte ledict seigneur le faulbourg d'em
bas, costé d'Allemagne, contenant présentement treize
maisons comprins celle de Jean Thouvenet bastie au
dessus de l'estang le Borgne, proche le bois du Chesnot,
et de plus les résidances et gaignage d'Allencombe. Et à
condition aussy que lui appartiendront toutes les
aultres maisons qui se pourront bastir audict faulbourg,
lequel est limité depuis la porte d'em bas jusques à la
queue de l'estang de la porte et en continuant depuis la
creuse qui tire du costé du Chamois jusqu'à la sente
tirant à Blamont proche la porte d'en hault. Aura le dit
seigneur la moitié des greniers au dessus de l'auditoire
avec ceulx des cinq chambres et demeurances joindantes
iceluy, ensembles les dites cinq chambres et cavons au
desous d'icelles, De mesme
Fol. 2, recto.
luy appartiendront le monieau du costé droit de la porte
d'en hault avec le fond de fosse et la prison bourgeoise
Et à la porte d'em bas le monieau (58) à la main droite
à la sortie, le tout de bas en hault. APPARTIENDRA
pareillement audit seigneur le moulin battant et estang
de la ville avec la meulle qui est bastie à la queue du
dit estang, comme aussy le grand Breulx (59) assis en la
prairie au dessous du dit Baudonviller, Et la rivière
depuis le roid Mathelot jusques au ban de St Maurice. La
halle de Baudonviller comme aussy l'auditoire (60) et
l'Arche des Tiltres demeurent en commun comme du passé
avec la vente et prouffit du poid, comme aussy l'ancien
passage de Brumesnil et la droicture des danrées de bois
du plat pays. Aura aussy ledit seigneur sa part des
dismes comme du passé avec la moitié des fours et du
moulin de la ville du dit Baudonviller et de l'estang de
la porte d'em bas, comme de mesme le prouffit de la huge
à sel, gabelle de vin et de toutes aultres choses sur
ses subiects residants es dictes maisons et d'ailleurs
se trouvans au dit Baudonviller, pour des dicts four,
moulin, huge à sel, gabelle et aultres telles rentes en
estre fait prouffit par ledit seigneur séparément de son
comparsonnier et selon son bon plaisir, ou
conjoinctement comme du passé. Les deux portes de ladite
ville seront communes et establis les deux portiers par
les deux seigneurs, à chacun desquels ou à leurs
officiers ilz presteront serment et seront tenus
apporter tous les soirs à chacun d'eux clefs de chacune
porte; aussy seront-ilz salariez conjoinctement par
lesdicts seigneurs comme du passé. - LEDIT SEIGNEUR A ET
EMPORTE AUSSY la moitié du village de Celles contenant
cinquante sept maisons et les hommages d'icelles,
Scavoir Jean Cristofle, la vefve Colin Crouvesier,
Claudon Pierre Hanry, Didier Pierre Mengenot, Claudon
Baret, Jean Thiery, Pierre Bertrand, Nicolas Drouière,
Claudon Chapusot, Pierresson Demenge, Pierresson George,
Jean George, Jean Zablot, Claudon Jean Claude, Jean
Bertrand, le maire Hanry de Raon La Tappe, Claudon
George, Demenge Cherrier, la maizière appartenant au
maire Hanry, Clemenot Nicolas Clemenot, Jean George,
drappier, Jean Marcatte, le chatelain Guillame Gille,
Claudon Parmentier, Dieudonné Gaillot, Demenge
Tisserant, Quirien Thirion, Anthoine le Moine de
Rozières, Marie Châtelain, Jean Châtelain, Jean Duxeit,
Nicolas Parmentier, Pierre Didier Mengenot, Socry
Claude, Nicolas Regnault, Thiebault Mesclin, Nicolas
Hanso, Pierron Dedegnon, la vefve Nicolas Alix, Jean
Thomassin, les hoirs le maire Idou, Jean le Maire,
Crestien Nicolas Alix, Jean Dieudonné, Nicolas Claudon,
Demenge Cherrier, Thirion Anthoine, encor ledit Thirion,
Jean Wibenot, la vefve Didier Lasne, Demenge Hanry
Mulnier, Nicolas Pierresson, Demenge ,
Fol. 2, verso
Ydou, Pierre Menusier, le jeusne Gros Colas, les hoirs
Germain Marion, Jean Cherrier, Demenge Aubertel.
APPARTIENDRA AUSSY AUDIT SEIGNEUR la rivière depuis le
Moinepont jusques au moulin de Celles lequel moulin
demeure commun aux deux seigneurs comme du passé,
ensembles la halle et prouffit d'icelle comme aussy le
hault et ancien passage, avec celuy du Bousson et le
Thonneu (61), les dismes, crowées, rentes, prestations
de Guet et aultrement seront audict seigneur par ses
subiects, comme aussy il levera sur iceulx le droit de
gabelle, de vin et tous aultres prouffits et emolumens,
particulièrement ou en commun comme du passé. - LA
MOITIÉ DU CHASTEAU DE PIERRE PERCÉE demeure et sera
audit seigneur comme cy devant avec le droit du guet
dheu par les subiects qui y sont attenus anciennement
pour y estre par eulx apporté le debvoir et prestation
au premier commandement qui leur sera fait de la part de
l'un ou des deux seigneurs aux occurrences et nécessitez
qui se pourront présenter, auquel seigneur appartiendra
le droit de guet en argent et crowées dheues par ses
subiects, comme aussy ses preis et terres luy
demeureront selon l'ancien partage et pourra faire
prouffit de sa part des dismes à sa volonté. - EMPORTE
Semblablement ledit seigneur la moitié du village de
Pierre Percée consistant présentement en sept maisons et
aultant d'hommages, scavoir Jean Mengin, Colas Ferry,
Jean Ferry, Clémenot Thonnerre, Demenge Bernard, encor
Clemenot Thonnerre et Demenge Bernard, a aussy la moitié
de sept chapons et trois poulles dheues audit lieu et le
ruisseau seul depuis la Scie du Port jusques à l'entrée
du Pré Drapé. LEDIT SEIGNEUR a semblablement seul et
pour le tout le village de Perxonne, ban et finage d'iceluy
contenant soixante maisons et aultant d'hommages,
réservé qu'il a seulement la moitié au moulin du dit
lieu, demeurant l'autre avec toutes les rentes et
prouffitz en deppendans audit seigneur Comte de Salm son
comparsonnier, pour en jouyr conjoinctement à mesme
droit, charge et prestation que du passé Et que ledit
seigneur comparsonnier aura par chacun an au terme de St
Martin quatre vingts treize poulles des rentes du dit
Perxonne pour égaler le partage de Ste Paule, où il n'y
a point de rentes de poulles, avec cestuy dudit Perxonne.
- DE LA MAIRIE DE COWAY et Ancerviller, le dit seigneur
emporte les villages de Ste Agathe, Josain, Ancerviller,
Neufviller et Nouhegny, contenant soixante et cinq
maisons et aultant d'hommages avec les preis dit de St
Nicolas assis aux bans et finages desdits lieux, comme
aussi la moitié des droits de saulvegarde (62) et
bourgeoisie dheus par les abbé d'Estival et religieux de
Senonne, Ensemble la moitié de la rente du moulin de
Brumesnil et la moitié de la sauevegarde de St Maurice
comme il s'est jusqu'icy partagé entre lesdits deux
seigneurs et aux charges entre eulx portées.
Appartiendront de mesme à ce seigneur
Fol. 3, recto.
les villages de Vexeincourt et Allarmont, avec douze
maisons de Levegny, au deça du ruisseau et de l'église
qui en fait la séparation et bourne, dont la déclaration
des dites maisons de Levegny s'ensuyvent, scavoir Jean
Dedegnon, Jean Michiel, les hoirs Girardin Mulnier,
Colas Destey, Mengeon Simon, Colas Cuvelier, la vefve la
Clicque, Lucas Marchal, Vincent Parmentier, la maison le
Gruyer, la vefve Pierre Thiriet, Daniel Goury,
contenants en tout les dites maisons des dits trois
villages soixante et deux maisons et aultant d'hommages
qui demeureront audit seigneur avec les bans et finages
du dit Vexeincourt et Allarmont qui seront limité selon
les anciennes marques et limites accoustumées en tous
droitz et authoritez sans exceptions (demeurant le ban
et finage de Levegni en commun comme du passé). - LUY
APPARTIENDRA AUSSY la rivière depuis le Moinepont
jusques à Halbach, comme aussy les ruisseaux desdits
deux villages de Vexeincourt et Allarmont de mesme
l'arrentement d'un battand qui porte un fran par an. Et
aura semblablement de rente annuelle et perpétuelle dix
resaux de seigle à prendre par chacun terme de Noël sur
le moulin de Levegny, pour égaler iceluy moulin de
Levegny, estimé quarante deux résaux, à celuy de
Vexeincourt qui rapporte seulement vingt résaux par an,
Et par ce moyen les subiects des dites douze maisons
demeurent bannaulx au moulin de Levegny tant seulement
pour leur commodité, sans attribuer au seigneur d'iceluy
moulin aucune authorité de justice et jurisdiction sur
les dits subiects - Aura aussy ledit seigneur en commun
comme du passé la moitié de l'ancien passage et le
Thonneu du dit val, de mesme sa part des dismes et la
gabelle de vin et aultres rentes et prestations sur ses
subiects des dits trois villages privativement du
seigneur comparsonnier. - DU BAN DE SALM ledit seigneur
emporte les villages d'Albet, Grand-Fontaine et
Vacquenou ensemble la moitié du village de la Brocque
contenant vingt trois maisons et aultant d'hommages,
scavoir Maurice le Bouchier, Guillame Coichot, Clauso
Clans, Hanzo Michiel, Colas Boulengier, Colas Grand
Demenge, la vefve Blaise, Jean Genin, Hanry Tisserant,
Demenge Mathieu, Toussaint Parmentier, Clauso Blaize,
Austien le Tisserant, Clauso Le Gouette, Clause Claudin,
Claudon Armesson, Sébille vefve George Lemercier, Jean
Fayer, Claude Gennesson, Jean Loilier, Colas Austien,
Claude Armesson Que sont en tout cinquante six maisons
et aultant d'hommages qui appartiendront audit seigneur
en toutes authoritez et droictures, Et la moitié de
toutes les aultres rentes et droictures du dit ban de
Salm, tant ancien passage, droictures des danrées de
Bois, moulins, battands, assencements (63) d'héritages,
rivières,
Fol. 3, verso
ruisseaux, que saulvegarde et au!trement pour en jouyr
par le dit seigneur, par ses mains ou en commun comme du
passé - mais le dit seigneur aura sur ses subiects les
crowées de bras, charnes (64) et de guet, ensemble la
gabelle des vins et huge à sel, à son choix comme dit
est. - LES CHASTEAU ET GAIGNAGES DE SALM avec les
terres, preis et maisons en deppendants demeurent
divisés et partagés à ce seigneur et son comparsonnier
comme du passé sans aucun changement ny advantage à l'un
plus qu'à l'autre. - DU BAN DE PLAINE ledit seigneur
emporte Diespach, Champenay, Plaine et Poutay contenants
cinquante huict maisons et pareil nombre d'hommages, sur
lesquels ledit seigneur aura tout droit et crowées de
bras, de charnes et de Breulx et du guest au chasteau de
Salm; comme aussy luy appartiendra la rivière de
Champenay et celle de la Bruxine depuis le moulin de
Poutay jusques au Ru des Bais. Et avec ce aura les deux
thiers des deux anciens moulins dudit Poutay contre
l'abbé de Senonne pour un aultre thier, sans que le dit
seigneur comparsonnier y doibve plus prétendre, parce
qu'en récompense il emporte seul le nouveau moulin de
Saulsure avec les preis des seigneurs assis audit ban. -
DU VAL DE SENONNE ledit seigneur emporte seul et pour le
tout les villages du Puits, Vermont, le Saulcy et le
Mont, avec les bans et finages (et finages) d'iceulx,
ensemble la moitié du bourg de Senonne et du village de
Mesnil, contenant la moitié dudit bourg de Senonne
cinquante neuf maisons et aultant d'hommages, scavoir:
Colas Villemin, Jean Lalemant, Jean Ban de Scay, Voirin
Adrian, Claudin Mulnier, Anthoine Bergier, Jean Simon,
Thouvenin Marchal, Pierron Mallan, Colas Marchant,
Didier Pelletier, François Villemin, Ydou Parmentier,
Colas Mathieu, Bastien Garguesse, Claudon Thirion, Colas
Mance, Claude le Page, Pardon Masson, Maurice Jean
Prévost, Valentin Béniste, Claudon Simon, Pierron Agnel,
Anthoine Papelier, Humbert Hanry, Claude Michiel Prevost,
Le petit Ydou, Thouvenin Maistrel, Jean de Wicque,
Maurice Pardon, Jean des Bœufs, Claudon Thouvenin,
Demenge Soiron, Colas Mathieu, Valentin Voirin, Colas
Charton, Claudon Jacot, Jeannon Jean Pierron, Adam Colas
George, Claudon Anthoine, Adrian Voirin, Colas Gros
Jean, Jean Fournier le Jeusne, Pierron Jacot, Jean
Marion, Demenge Guerguesse, Jean Fournier, Jean Cherrier,
Estienne Barbeline, Claudon Jacquemin, le petit Mengeot,
Jean Hanry, Demenge Mengenot, Humbert Jean Marion, Jean
Jacot, Anthoine Masson, Jean Michiel, Colas Denis, Jacot
Boulengier, Claudon Charton, ET LEDIT MESNIL dix neuf
maisons et aultant d'hommages, scavoir : Anthoine du
Vouel, Jean Nicole, Vincent Masson, Valentin de Neufve
Maison, Valentin de Sainct Maurice, Jean Marguitte,
Mathiotte, Jean Barlier, Jean de la Forain, Thiriot Eve,
Claudon Cathillon, Didier Nicole, Claudon George, Jean
Perris, Claudon Jean Lemaire, encor ledit Claudon, Jean
le Maire, Demenge Bar-
Fol. 4, recto.
beline, Colas Barbeline, Maurice Jean du Ru Que sont en
tout pour les susdits villages cent quatre vingts douze
maisons et aultant d'hommages qui appartiendront audit
seigneur en tout droit et authorité, avec la moitié de
toutes les aultres rentes et revenus, tant rivières,
moulins, droictures des danrées, passage du val, le
Thonneu, moulins et battands dudit Senonne et Belleval,
la halle, droit d'icelle et de la vente, pour par ledit
seigneur en estre levé le prouffit à part ou en commun
comme du passé. Et aura le dit seigneur seul sur ses
subiects le prouffit du droit du guet, rentes dittes le
fief, assencements, gabelle de vin, huge à sel, et
toutes aultres redebvances et prestations personnelles
et réelles - DE LA PRÉVOSTÉ DE Ste AILLE, consistant és
villages du dit St Aille et Grand Ru, contenants
soixante maisons et aultant d'hommages, scavoir la vefve
Jean Aubertel, encor ladite vefve, encor ladite vefve,
Colas Nicole, la vefve Estienne Nicole, la vefve Demenge
Colin, Colas Girard, la vefve François, Pierresson
Girard, George Parisot, Anthoine Jean Anthoine, George
Anthoine, Jean Colas doyen prévost, Colas doyen, Didier
Mandray, Jean la Clouette, la vefve Jean Colas Voinier,
les hoirs Demenge Valentin, Jean Chrestien, Colas Colin,
Jan Alix, Richard Colin, Le petit Estienne, Colas
Demenge, Jan Colas Demenge, Jean Simon, Chrestien
Anthoine, Ydou Jean Nicolas, Colas Jean Nicolas, Colas
Claudon Bruville Et demeureront toutes les rentes,
droits et revenus de ladite prévosté audit seigneur pour
la moitié, contre le seigneur son comparsonnier, tant
moulin, passage, gerbages (65) qu'aultres rentes
communes, Et aura le dit seigneur sur ses subiets
particulièrement les rentes, crowées, gabelle de vin,
prouffit du sel, et aultres prouffits, droitz et
authoritez, pour le tout tenir en commun ou en
particulier, à la volonté dudit seigneur.
2e Lot.
ET LEDIT SEIGNEUR COMTE DE SALM qui emporte par son lot
le second partage B, contre ledit seigneur comte du Rhin
son comparsonnier, aura l'aultre moitié de la ville de
Baudonviller, contenant soixante quatre maisons et
aultant d'hommages, dont est icy faite déclaration,
scavoir: Didier Hanreguel, Crestaille Jacot, les
héritiers Maistre Claude Gardon, la grange Jean
Mariotte, Didier George, la vefve Isaac Drouet, Geoffroy
Gondreville, Monsieur d'Hanus, Nicolas Ste Catherine,
Jaques Claude, Dieudonné l'Ours, la bergerie Monsieur d'Hanus,
Jean François, les hoirs Jean Bonjan, la place Didier
Galée, la vetve Nicolas Bois, Didier Galée, Demenge Obry,
la maison du ministre lequel demeure franc comme le
curé, la vieille maison du Gruyer, la neufve maison du
dit gruyer, la vefve Didier Gonthier avec les granges et
estables derrier, Louys
Fol. 4, verso.
Corrier, Crestailles Jacot, les deux maisons, les
héritiers feu Jan Bonjean joindant la porte d'em bas,
les hoirs Grivatte, la grange Mengin de Lassus, Claudin
Cunin, Claudon Claudinel le viel, Paul Henzelin, Jean
Mathis, Girardin Grivatte, les hoirs Pierron de Montigni,
la vefve Jean de la Porte, Jaques Liébault, Simon
Martenotte, Hanry Claus, les hoirs Martin Mengeot, les
hoirs Guillame le Sourd, les hoirs Barnabé, Colas
Thirion, Colin du Ru, Demenge Poirot, les héritiers Jean
de Valay, Demenge Doyen, Demenge Anthoine, Humbert
Jacquemin, Colas Barbier le viel, Colas Barbier le
jeusne, la vefve Jean de Longwy, François d'Omballe, la
vefve Didier l'Ours, Barthremin Simon, Colin Simon, la
grange Colas maistre Pierre, Nicolas Calleré, Claudon
Parmentier, Isaac Pernouri, l'estable de la vefve
Nicolas Boulengier, David Claude, Colas maistre Pierre,
Jean Crestaille et Suzanne sa sœur. Et avec ce emporte
le faulbourg d'en hault contenant treize maisons, -
comprins la moictresse et rente du Chamois, et à charge
que toutes aultres maisons qui se bastiront jusques à la
queue de l'estang de la porte d'em bas appartiendront
audit seigneur, de mesme la moité des greniers au dessus
de l'auditoire, avec ceulx des cinq chambres joindantes
aux aultres cinq du partage du seigneur comparsonnier et
les cavons qui en deppendent; à luy appartiendra aussy
le moinieau au costé gaulche de la porte d'en hault avec
le fond de fosse et la prison bourgeoise, et à la porte
d'em bas le moinieau à la main gaulche, à la sortie; luy
appartiendra aussi le neuf moulins des Preis avec les
meules qui sont joindantes et celle bastie par le maire
Barthremin de Baudonviller. Et pareillement le petit
Breulx assis en la prairie au desous du dit Baudonviller,
ensemble l'estang Conrard et la rivière depuis iceluy
estang jusques au ROID MATHELOT. - Et oultre ce le dit
seigneur emporte la moitié de toutes les aultres rentes
et prouffits du dit Baudonviller sans réserve, en tout
de mesme que le seigneur comparsonnier fera et qu'il est
déclaré à son partage cy devant sur la mesme ville de
Baudonviller. - LEDIT SEIGNEUR A ET EMPORTE AUSSY la
moitié du bourg de Celles contenant soixante et une
maisons et aultant d'hommages, scavoir le Maire Virion
George, la place des hoirs Nicolas Clemenot, Nicolas
Menusier, Thirion Anthoine, Crestien Ydou, encor le dit
Ydou, Pierre GrosDidier, Crestien Menusier, Pierre
Claulin, la vefve Didier Colin, Jean Pierresson, Jean
Garçon, Jean Mengin, Humbert Drappier, Nicolas d'Alencombe,
La vefve Jean Menusier, Jean Forain, Didier Thirion,
Bastien Demenge Aubertel, Mengenot le Masson, Didier
Colas, Didier Demenge, Gros Colas le viel, Jean Charles,
la vefve Demenge Mengeon, Blaise Thiébault, Jean
Grégoire, Thiebault Blaise, Claude Menusier, George
Tabourin, Martin Cunin, Jean de St Remy, Pierre Thirion,
Claudon Ferry, Aubertel, Quirien Olry, Jean Caput, Jean
Nicolas Chrestien, Nicolas Bertrand, la maizière Mengeon
d'Allencombe, Jean de
Fol. 5, recto.
Brumesnil, Didier Tisserant, les hoirs Didier Hanus,
Jean Hardier, Mengenot Thirion, Jehan Thieri, George
Tabourin, Demenge Masson, la vefve Jean Sellerier, Jean
Colin, la vefve Demenge Hanry Mengin, Jean Henry Mengin,
Jean Menusier, La vefve Didier Hanus, Crestien Nicolas
Crestien, les hoirs Didier Lasne, les hoirs Nicolas
Crestien, Jan Thieri, Colin Jacot Gratel, Nicolas
Estienne, Estienne Demenge Hanus. EMPORTE AUSSY la
rivière depuis le moulin de Celles jusques à la sortie
du Comté au desous de la scie du Port, et lequel moulin
ensemble les aultres usuines et rentes du dit Celles
pour la moitié demeurent à ce seigneur ainsy qu'au
seigneur son comparsonnier comme il est déclairé cy
devant sur mesme article de Celles sans que l'un y ait
plus que l'autre. La moitié du Chasteau de Pierre percée
demeure audit seigneur à mesme droit et authorité que du
passé et que fait l'aultre moitié au dit seigneur comte
son comparsonnier. Et emporte semblablement contre
iceluy l'autre moitié du village de Pierre percée
consistant en sept maisons et aultant d'hommages,
scavoir Didier Ferry, Jean de Reillon, Colas Mathis,
encor le dit Colas Mathis, la vefve Colas Charpentier,
Noël Colon, encore ladite vefve Colas Charpentier - a
aussy ledit seigneur la moitié de sept chapons et trois
poulles dheues audit lieu et le ruisseau seul depuis le
Pré Drapé jusques au pont de Grand Ru. LEDIT SEIGNEUR A
SEMBLABLEMENT SEUL ET POUR LE TOUT les villages de Ste
Paule et Fenneviller contenants soixante sept maisons et
aultant d'hommages avec les bans et finages d'iceulx et
toutes les rentes qui en deppendent droits et authoritez
d'iceulx, fors que le moulin dudit Ste Paule demeure
ausdits deux seigneurs indivis comme du passé et a mesme
droit et authorité pour la bannalité des subiects de
Coway, Josain, Ancerviller et Ste Agathe soub les peines
anciennes applicables ausdits deux seigneurs comme
d'ancienneté. Ledit seigneur emporte oultre ce la
rivière depuis Sainct Maurice jusques hors dudit Comté,
de mesme aussy seul la part des dismes dudit Ste Paule
que lesdits seigneurs souloient lever en commun parce
qu'ilz sont egalez aux grains des charues et
mainnouvriers de Perxonne. ET APPARTIENDRA aussy audit
seigneur seul les vingt resaulx d'avoine de rente du
bois Godefrin qui sont laissez audit seigneur pour
récompense de quarante frans que le partage de Perxonne
emporte en deniers plus que ne vault ladite Ste Paule et
Fenneviller. SEMBLABLEMENT LEDIT SEIGNEUR emporte le
village de Coway qui contient quarante trois maisons et
aultant d'hommages et Brumesnil vingt une maisons que
sont soixante-quatre maisons et aultant d'hommages, avec
permission de créer une maire au dit Coway; et aura les
preis dit de St Nicolas et prouffit du battand, comme
aussy les rentes, droitz et authoritez des dits deux
villages seul et pour le tout. Aura semblablement la
moitié des droits de saulvegarde et bourgeoisie dheus
par les Abbé d'Estival et religieux. de Senonne,
ensemble la moitié de la rente du moulin de Brumesnil et
la moitié de la saulvegarde de sainct Maurice. - DU VAL
D'ALLARMONT LEDIT SEIGNEUR EMPORTE Raon-sur-plaine
Fol. 5, verso.
qui contient quarante quatre maisons et de Levegney
seize, desduictes les douze maisons qui sont joinctes au
partage de Vexeincourt et Allarmont comme est déclairé
au partage du seigneur comparsonnier, et desquelles
seize maisons la déclaration s'ensuyt, scavoir Claudon
Vicque, Jean Mengin, la maison du Maistre des forges,
les hoirs Bastien Dedegnon, Jean Mulnier, Demenge
Masson, Colas Jean Claude, Jean Mengepot, Blaise
Verdelet, Jean Vicque, Colas Masson, Demenge Tisserant,
la Chambre de la Cure, Demenge Michiel, Colas Jean
Masson, Dieudonné Cherrey, que sont en tout soixante
maisons et aultant d'hommages qui appartiendront audit
seigneur, avec les bans et finages en deppendants.
Emporte ledit Seigneur la rivière depuis Halbach jusques
à Raon-sur-Plaine et au dessus, ensemble les deux
ruïsseaux desdits deux villages et seul le rapportage
(66) de St Saulveur, et à charge aussy que le moulin
dudit Levegni rendra chacun an, au terme de Noël, de
rente annuelle et perpétuelle audit seigneur
comparsonnier dix résaux de seigle comme est porté cy
dessus au partage dudit seigneur comparsonnier, auquel
mesme se rapporte icy semblablement pareil effect tant
de l'ancien passage, thonneu qu'aultres usuines y
déclarées. DU BAN DE SALM LEDIT SEIGNEUR EMPORTE SEUL
les villages de Vipucelle, Fréconru, et Les Quevelles et
la moitié du bourg de la Brocque qui contient vingt
trois maisons, scavoir Thomas Mengenot, Demenge Anthoine,
Toussaint Cunin, Mengeon Lienard, Mengeon Crammer, Colas
Seliox, Claudon Séliox, Crestien Séliox, Austien
Courdonnier, Demenge George, Pierron Cristofle,
Cristofle Pierron, Samuel Hanry, Claudon Mercier, Claude
Mathis, Jean Bannerot, Crestien Jean Crestien, Demenge
Bailly, Claudon Ysard, Jean Crestien, Jean François,
Roch Marchal, Jean Cherrier, que sont en tout soixante
maisons et aultant d'hommages qui appartiendront audit
Seigneur en toute authorité et droicture, avec la moitié
de toutes les aultres rentes et authoritez du Ban de
Salm, pour en jouyr tout de mesme que fera le seigneur
comparsonnier et qu'il est declaré en l'article de son
partage cy dessus. LES CHASTEAU ET GAIGNAGES DE SALM
avec les terres, preis et heritages en deppendans
demeurent partagés et divisés à ce seigneur comme du
passé. - DU BAN DE PLAINE LEDIT SEIGNEUR emporte
Saulsure et Benaville contenants cinquante quatre
maisons et aultant d'hommages, ensemble les bans et
finages d'iceulx en tous droitz et crowées de bras et
charnes, de Breulx et du guet au chasteau de Salm; aura
aussy la moitié de la rivière de la Bruxine, à prendre
dès le ruisseau de la forge de Grand Roué jusques au
moulin de Poutay, de mesme à luy seul le nouveau moulin
de Saulsure, en considération que l'aultre seigneur
comparsonnier emporte les deux tiers des moulins de
Poutay à la charge de garantie contre l'Abbé de Senonne
qui y prétend un thier, et à condition que les subiects
dudit Saulsure et Benaville demeureront
Fol. 6, recto.
subiects et bannaulx au moulin dudit Saulsure. Et parce
que ledit moulin de Saulsure ne vault les deux tiers des
moulins dudit Poutay, aura ledit seigneur pour
récompense les deux Brelux dudit ban de Plaine, qui
appartenoient aux deux seigneurs, qui peuvent valoir
environ quarante francs de rente. - DU VAL DE SENONNE
LEDIT SEIGNEUR emporte seul et pour le tout les villages
de Moussey, la petite Raon, Belleval, Viel Moulin, la
moitié du bourg de Senonne et la moitié du village de
Mesnil, contenant la moitié dudit bourg de Senonne
cinquante neuf maisons et la moitié dudit Mesnil
dix-neuf maisons, sçavoir pour la moitié dudit bourg de
Senonne, Gérard de Sercueil, Colas Thouvenot, Didier
Bergier, Colas Bergier, Claudon Mathillon, Jean Jacot,
Girard de la Veuze, Claudette Jacot, Claudette Colin,
Didier Bergier, Didier Peter, Colas Marchal, Demenge
Colas Laurent, Claudon d'Estival, Claude Michiel
Prévost, grange et estable d'Anthoine Cloué, Anthoine
Cloué, Pierron Willemin, Thiriot Parmentier, Anthoine
Poirel, Maurice Colas Laurent, Demenge Colas Laurent,
Bernard Thouvenin, Claudon Marie, Demenge Marchal,
Claudon Marie, Valentin Marchal, Pierron Margo, Colas
Boulengier, Colas Barlier, Villemin Colas Villemin,
Claudon Mathieu, Jean Alix, Anthoine Colatte, Villemin
Colas Villemin, Denis, Claudon Leroy, Colas Marchal,
Jean Mathieu, Colas Colin, Demenge Colas Guillame,
Demenge Marchal, Claudon Soiron, Jehanne Vaulthier,
Colas Cherrier, Didier Serrurier, Jean Cloué, Jeannon
Humbert, Claudon François, Colas Girard, Jean l'Aveline,
Bastien Michiel, Maurice Recouverteur, Claudon
Pierresson, Colas Barthremin, Jean Maison, Didier
Humbert, Joseph Pelletier, Demenge Jacot, Jacot Jean de
Vicque S'ensuyt la déclaration des dix neuf maisons du
village de Mesnil, sçavoir: Jean Rave, Quirien Colas
Wiriot, Vincent de Viller, Jean Prévost, Claudon le
Messager, Vincent Masson, Colas Jean Prévost, Jean
Maurice Claude, Maurice Claude, Jean Moullat, Maurice de
la Moictresse, Colas Anthoine, Jean Aclin, Jean
Dieudonné, Claudon Jean Richard, Maurice le Gendre, la
vefve le Messager, Jean Forestier, Demenge Jean Lajue,
que sont en tout cent quatre vingts douze maisons et
mesme nombre d'hommages qui appartiendront audit
seigneur en tous droitz et authoritez, avec la moitié de
toutes les aultres rentes et revenus, tout de mesme et
en pareille authorité que fera le seigneur comparsonnier,
ainsy qu'il est déclaré cy dessus en son chapitre. - DE
LA PRÉVOSTÉ DE SAINCT AILLE consistant és villages de St
Aille et Grand Ru qui contiennent soixante maisons,
ledit seigneur en aura la moitié que sont trente maisons
et aultant d'hommages, scavoir Estienne Jacot, Jean
Anthoine, Simon Colas Beniste, Colas Valentin, Colas
Prevost, la vefve Jean Prévost, Claudon Mulnier, Jean
Colin, Demenge Belleval, Bastien Prévost, la vefve
Estienne Prévost, Estienne Mathieu, Richard Mathieu,
Pierron Jean Richard, Jean Pierron, Jean Doyen, Colas
Fol. 6, verso.
Claudon Simon, Crestien Parmentier, Demenge Colas,
Demenge, Demenge Parmentier, encor ledit Demenge, Jean
Mathieu, Colin Alix, Jean Prevost, Colas de Brouville,
Jean Andreu, les hoirs Simon Mathieu, Colas Anthoine,
Claude Anthoine, Mathieu son frère; Et demeurent toutes
les rentes droitz et authoritez desdits deux villages à
ce seigneur pour la moitié contre le seigneur son
comparsonnier, pour en jouyr en mesme authorité que luy
ainsy qu'il est déclairé cy devant - Et au par dessus a
aussy esté traicté et accordé par lesdits députez qu'un
chacun desdits deux seigneurs demeurera seigneur
souverain régalien, hault justicier moyen et bas en tous
ses villages, bans et finages d'iceulx, pour sur iceulx
et les subiects y residants et aultres forains qui s'i
trouveront exécuter toutes justices et en prendre et
percepvoir les proufficts et émoluments privativement du
seigneur son comparsonnier, tout de mesme fera il aux
ville et villages mi-partis, tant audit Baudonviller,
Celles, La Brocque, Pierre Percée, Senonne, Mesnil que
prévosté de St Aille, sur ses subiects, maisons, biens
et héritages d'iceulx, sans, comme dit est, que l'un ou
l'aultre seigneur puisse prétendre ou entreprendre
aucune chose sur les subiects de son comparsonnier. Que
sy l'un des subiects de l'un des seigneurs, ayant commis
act de repréhencion soit civile ou criminelle en quelle
part que ce soit, se réfugioit en l'une des maisons
desdites villes et villages mi-partis de l'aultre
seigneur, luy sera iceluy promptement rendu avec ses
charges et biens qu'il auroit peu emporter avec luy sans
que ledit seigneur y puisse prétendre aucun droit ny en
faire difficulté - Mais si quelque defforain (67)
commect acte de crime, le premier desdits seigneurs ou
ses officiers qui surviendra en aura l'apprention par
droit de prévention, sans néantmoins que cela puisse
apporter aucune authorité ny droict de jurisdiction à
l'un plus qu'à l'aultre, ains se feront les procès
criminelz conjoinctement par lesdits seigneurs ou leurs
officiers, ensemble la judication d'iceulx, et s'en
partageront les confiscations par moitié, aussy se
supporteront les frais de mesme, le semblable
s'exécutera pour fait civil contre lesdits defforains
qui seront et demeureront jurisdiciables par devant
lesdits deux seigneurs. Chacun desquels jouyra librement
et souverainement des terres, preis, maisons et aultres
biens et droictures qu'il a présentement soub la
jurisdiction de l'aultre seigneur comparsonnier, en
mesme franchise et authorité qu'il a heu fait du passé
jusques au présent partage Pourra aussi chacun faire
prouffit à part de sa partie du tabellionnage dudit
Comté en cas qu'il juge estre plus prouffitable que d'estre
en commun. La garde du seau duquel tabellionnage
demeurera aux chastelains dudit Comté comme du passé sy
le plaisir d'un desdits seigneurs n'est d'en disposer
aultrement. LE GLEIDT (68) ou convoi se fera
doresenavant alternative-
Fol. 7, recto.
ment de six mois à aultre par lesdits deux seigneurs et
commencera le partage A qu'est mondit Seigneur le Comte
du Rhin. LES MISNES d'argent, fer et d'aultres métaulx
demeurent en commun, avec cette restrinction que sy l'un
desdits seigneurs vouloit en son partage faire fouiller
et chercher desdits métaulx il sera tenu en advertir le
seigneur comparsonnier, pour dans six mois après
déclarer s'il veult contribuer et fournir aux frais, et
en cas qu'il en soit refusant ou dilayant, l'aultre
seigneur pourra privativement d'iceluy passer oultre et
disposer de la misne à son prouffit seul et à sa
volonté; comme aussy les salines soub quel desdits
seigneurs il s'en trouvera. - L'ABBAYE DE HAULTESEILLE,
ensemble tout le lieu d'icelle assis audit comté demeure
soub la souveraineté d'iceluy en commun ausdits deux
seigneurs avec la recongnoissance et redebvance des
cinquante frans qu'ilz y ont de rente annuelle et
perpétuelle, en pareille authorité et servitude comme du
passé, tant pour le cris de la feste qui se fera par les
deux officiers des deux seigneurs comme d'ancienneté
qu'au payement des rentes que ladite abbaye est attenue
et aultrement. L'ABBAYE DE SENONNE avec le village de
Chastay qui contient seize maisons, ensembles moitresses
de Mesnil, Sainct Siméon, La Forain, et aultres biens de
ladite abbaye, demeurent en commun soub la souveraineté
de mesdits seigneurs comme du passé, sans que l'un ou l'aultre
y puissent innover aucune chose ou y prétendre au
préjudice de l'aultre qui fût contre les constitutions
et diétes impériales; que lorsqu'il fauldra faire
contribuer lesdits subiects et résidans esdites
moitresses à quelque ayde générale, ou pour venir
prendre du sel aux huges dudit Senonne, comparoir aux
monstres (69) et suyvre la bannière du comté, passer et
sceller leurs contracts par devant le tabellion dudit
Comté et subir jurisdiction audit val de Senonne, et
fournir à toutes prestations comme aultres subiects
dudit comté, lesdits chastelains et officiers adviseront
en cela de quelque moyen de partage alternatif pour
estre gardé le droit de chacun seigneur.
ET PARCE QUE LA THUILLERIE, fourneau d'icelle et
résidence du Thuillier sont enclavés au dedans du bois
de la Grange et des champez venus au partage de mondit
seigneur le Comte de Salm, est iceluy tenu et obligé de
bailler dedans un an prochain et révolu audit seigneur
comte du Rhin son comparsonnier la somme de mil frans
faisants moitié de deux milz frans à quoy par les expers
a esté appretié le tout desdits bastiments, fourneaux,
thuillerie et terres en deppendants pour desdits deniers
estre par ledit seigneur comte du Rhin faire rebastir
une aultre thuillerie sous sa jurisdiction qu'il sera
tenu faire rebastir dedans une aultre année suyvante
après la réception desdits deniers. Et cependant ladite
thuillerie
Fol. 7, verso.
demeurera au prouffit commun desdits deux seigneurs
comme du passé. Et ores que ledit seigneur qui recevra
lesdits mil frans face rebastir une aultre thuillerie ou
non un an après la réception de ladite somme, sy esse
que ledit an expiré, il ne pourra plus prétendre aucun
prouffit en ladite thuillerie ny droit quel il soit. -
LE DROIT DU CHAULFOUR (70) demeure à mesdits seigneurs
en commun comme du paravant LE BIEN DES PAOUVRES assis
et situé ausdites ville et villages mi partis se régira
et administrera par lesdits deux seigneurs ou leurs
officiers en commun comme du passé, comme aussy toutes
aultres choses qui pourroient estre obmises et non
déclarées en ce partage : chacun seigneur demeurera
chargé de sa coste et advenant des aydes impériaux,
ensembles de toutes servitudes et recongnoissance à sa
maiesté. CHACUN SEIGNEUR POURRA CHASSER ET HAYER (71)
sur ses terres et bois et non sur celles du seigneur son
comparsonnier sans son consentement. Sy cy après ce
partage, quelque subiect se retire de la subiection d'un
seigneur pour résider soub l'aultre esdites ville et
villages mi-partis soub quel prétexte ce soit, les
maisons d'iceulx, sy longuement qu'ilz ne les auront
vendus et qu'ilz les posséderont, demeureront chargées
des tailles, rentes et revenus que lesdits subiects
debvoient et payoient lors du présent partage. SY EN LA
VILLE DE BAUDONVILLER se bastit quelques maisons, des
granges ou lieux vagues qui sont au milieu ou aux boutz
et extrémitez des rues partagés, icelles maisons
demeureront à chacun seigneur à qui lesdites rues sont
advenues par partage, privativement du seigneur son
comparsonnier, - le mesme sera pour les villages
mi-partis tant et si longuement que lesdites rues se
pourront extendre. Que si hors lesdites rues et non en
suitte d'icelles se font quelques nouveaux bastiments
sur le fond du subiect de l'un desdits seigneurs, iceluy
demeurera soub le seigneur à qui le subiect est
bourgeoys : mais si quelque forain fait bastir hors
lesdites rues, son bastiment demeurera en commun, si
doncq il ne choisit seigneur à sa volonté. - LES RUES
HAULTS CHEMINS et lieux publicques desdites ville et
villages mipartis demeureront en commun; De mesme le
signe patibulaire, maison de l'exécuteur de haulte
justice, les BANS ET FINAGES des bourgs et villages des
vaulx et bans de Senonne, Plaine, Salm, Allarmont, Coway
et Ancerviller seront séparés et abornés tant par les
limites anciennes que par les bornes qui seront posées
par les officiers des lieux, suyvant les mandements
particuliers qu'ilz en auront pour éviter toutes
difficultez. LES MAIRES ET GENS DE JUSTICE de Coway et
Ancerviller pour lesdits deux seigneurs tiendront
conjoinctement les plaids à Halloville et jugeront des
procès comme du passé. La COLLATION ET PROVISION DES
CURES de Baudonviller, Perxonne, Coway et Celles et
annexes d'icelles demeureront aux deux seigneurs en
commun comme du passé et payeront lesditz curez les
aydes généraulx ausdits deux seigneurs et leur seront
jurisdiciables comme d'ancienneté, s'ayans néantmoins
accordez lesdits deux seigneurs qu'il leur sera permis
Fol. 8, recto.
et loysible à chacun d'iceulx de prendre et retirer à
son bon plaisir la moitié des maisons, héritages, rentes
et revenus desdites cures pour l'attribuer et convertir
à l'entretenement d'un prédicant de la confession
d'Augsbourg en cas qu'il plaise audit seigneur
introduire ladite confession audit Comté de Salm avec la
religion catholique, selon qu'elles sont tolérées et
permises en l'empire, et la provision et institution
duquel prédicant sera et appartiendra nuement audit
seigneur à qui il demeurera subiect et jurisdiciable
seul et pour le tout, a charge et condition aussy que l'aultre
desdits seigneurs qui entretiendra l'aultre religion
catholique, aura l'aultre moitié desdites maisons,
héritages, rentes et revenu pour le Curé, avec tout ce
qui deppend de l'eglise comme du passé, - -Et pour
l'advenir aura seul et pour le tout le droit de
collation, provision et disposition desdites cures à sa
volonté - Et luy seront lesdits curés seuls subiects et
jurisdiciables, comme seront à l'aultre seigneur les
prédicants, demeurantes au surplus les églises communes
comme du passé, - Et que lesdites deux religions y
seront exercées et administrées selon l'ordre y étably
et accoustumé, sans innovation, soub les peines portées
par les ordonnances statuées contre les infracteurs, le
tout pour le bien du repos et tranquillité desdits deux
seigneurs et desdits subiects, Et d'aultant que les
droits du bousson demeurent en commun, en payant les
charges et redebvances d'iceluy, pourra chacun seigneur
sur la rivière et ban du seigneur comparsonnier faire
flotter toutes sortes de bois pour son particulier, sans
trouble ou empeschement ny sans payer aucune redebvance.
ET DES BOIS ET FORESTS du dit Comté de Salm aura et
emportera ledit seigneur comte du Rhin qui luy est
obvenu par son partage A cent trente quatre arpents,
cinq hommées (72) un quart pour ses subiects du dit
Baudonviller, du bois communal de ladite ville, selon
que le déclare l'arpentage pour ce dressé. Item des
hayes (73) de la mesme ville auront encor ses dits
subiects cent quarante six arpents un quart, à prendre
du costé des bois des Champelz, aultres cent sept
arpents trois quarts et demy au Chesnot du haut des
palles, à prendre vers les bois communaulx, plus cent
quatre vingts trois arpents sept hommées et demi au Viel
Chesnot, à prendre contigu desdits bois communaux
suyvant l'alignement des bornes, - Et des bois
communaulx de ladite ville avec ceulx de Fenneviller,
Perxonne, et Ste Paule, Celles et Pierre Percée, aura et
emportera ledit seigneur pour ses mesmes subiects dudit
Baudonviller, Celles, Perxonne et Pierre Percée, cinq
milz quatre cents quatre arpents - Vient et appartient
aussy audit seigneur comte par son partage A mil vingt
cinq arpents des bois des Eslieux et Menelle, le tout à
un tenant du costé du dit Celles, selon les bornes qui y
sont posées, plus du mesme bois neuf cents quatre vingts
six arpents et demy, à prendre du costé du chasteau.
Fol. 8, verso.
de Pierre Percée et bois communaulx descendans à Pas d'Asne.
- Emporte encor ledit seigneur du bois de la Grange,
grands et petits Champelz, trois cents quarante six
arpents trois quarts, à prendre du costé de Perxonne et
Vacqueville. Vient aussy audit seigneur pour ses
subiects de Ste Agathe, Ancerviller, et Josain, des
hayes Jean Toussaint, Le Fays, la Haye St Pierre, les
hayes la Merde et Zabel, la Pairière et Bouxey, trois
cents quarante quatre arpents six hommées, selon les
limites portées particulièrement par le papier de
l'arpentage et les bornes à cest effect posées. Aura
aussy ledit seigneur des Ongneys bois de Chambre (74)
mil trois arpents cinq hommées à prendre le bout vers
les bois communaulx de Malhey, vers Raon la Tappe, et
huict milz deux cents quatre vingts sept arpents et demy
des bois saulvages, à prendre le bout vers Celles,
scavoir les basses de Menommereu, Halgné, Sayette et
Dranonru. Item emporte aussy cinquante sept arpents de
la montaigne d'Ardoise à prendre le pendant du costé de
Raon-sur-Plaine, au contenu des bornes et limites pour
ce posées - ne sont esté arpentées les chawes qui sont
au dessus des dits bois saulvages mais égalées le plus
justement qu'il a esté possible - Et a ledit seigneur
pour sa part les chawes (75) de Corbeille, Bipierre et
basses des Auges, en tirant à l'opposite des métairies
de Salm, selon les bornes pour ce posées. Emporte aussy
ledit seigneur pour sa part du Hault Donnon et des hants
(76) dédiés pour les marches des forges, la quantité de
cinq milz six cents soixante dix sept arpents et demy,
au contenu des bornes posées, ainsy qu'il est déclairé
par le papier de l'arpentage. De mesme appartient audit
seigneur pour ses subiects de la Brocque, Albet, Grand
Fontaine et Vacquenou, la montagne des Trois Planchers,
la coste de Coral, la montagne de L'aultre Poid, une
aultre montagne ditte Les Houets des Saultes avec son
contour, item le pendant de la montagne de Taillie
Pierre et le costé dit Chermelle, en oultre la moitié de
la montagne de Xurpont, le tout comme est déclairé par
ledit arpentage, n'ayants esté arpentez lesdits bois
pour estre bois communaulx. Emporte aussy ledit seigneur
trois cents soixante quinze arpents de ban bois (77),
bois de chambre à prendre du costé et joindant les bois
communaulx du ban de Plaine, costé de Chate-Pierre
Pendue, séparée du ruisseau de Lambermoulin; comme
semblablement aura sept cents cinquante deux arpents un
quart de la Grand Coste, ban de Plaine, bois de Chambre
en tirant vers les Ordons (78) des forges de Champenay.
A semblablement ledit seigneur pour sa part des bois
dédiés aux forges de Champenay, ban de Plaine, la
quantité de deux milz trois cents quarante sept arpents
à prendre à main droite depuis la première borne tirant
à la dernière posée à Rille Pierre. A semblablement
trente six arpents et demi de la teste de la misnière de
ladite forge de Champenay laquelle est divisée par le
milieu à prendre ceste moitié du costé du dit Champenay.
SEM
Fol. 9, recto.
BLABLEMENT EMPORTE ledit seigneur deux cents douze
arpents et demy de la coste de Hodimont, aultre bois de
chambre à prendre du costé des terres et preis de
Herbegoutte. De mesme des bois communaulx du ban de
Plaine emporte ledit seigneur pour ses subiects dudit
ban une montaigne ditte la Coste du Cerisier avec ses
essarts (79), item l'une des deux contrées de CHATTE
PIERRE PENDUE, à prendre du costé du ban bois de Salm et
à l'aultre la Grand Coste de Plaine, encor l'aultre
contrée de Chate Pierre Pendue, prenant au bout hault
vers ledit ban bois et au bout bas sur le haut de ladite
forge de Champenay; item un bois dit la Vallée d'Iregoutte
comme elle s'extend jusques au lieu dit Es bas item un
bout dit Juscroix, contigu audit bois d'Iregoutte,
estant la plupart en essarts. Semblablement emporte le
dit seigneur pour ses subiects de la prévosté de St
Aille les sommets d'Acombe, prenant dès le chemin qui
tire à la chawe d'Acombe contre les bois de Saulsure et
Benaville item la moitié d'un bois dit les Hayes
Herhacoste avec les essarts, de plus les hayes qui
commencent depuis la fontaine de Saligoutte jusques au
bois d'Acombe. Emporte de mesme ledit seigneur au val de
Senonne trois cents quatre vingts quinze arpents du bois
de Belfays, bois de chambre, à prendre le bout vers
Rigon; plus cent trente arpents du bois du Palon, aultre
bois de chambre, à prendre du costé du ban de Scay. Plus
aura encor ledit seigneur le demi thier au bois de
Compagnie comme du passé Et pour ses subiects dudit val
de Senonne emporte encor neuf milz trois cents quatre
vingts neuf arpents de plusieurs bois qui sont assis au
dit val en plusieurs et diverses contrées, ainsy qu'est
plus amplement déclaré par les arpentages. Et oultre
cela en particulier les subiects du dit seigneur de
Mesnil emportent une contrée ditte les Champs Vincent
Masson, les chawaulx et les champs Prestre Fontaine
d'une part et les champs des hayes Jean Richard d'aultre.
De plus a pour le village du Mont un bois dit la
Montagne du Mont contenant cent arpents. Pareillement
appartient audit seigneur pour ses subiects de Celles,
de leurs bois communaulx mil huict cents soixante neuf
arpents, sçavoir la Coste Lowion, à prendre du costé des
bois saulvages, Maillay et Pierre Coquin jusques à ia
haulte Guiche d'Iremont et Corbé, plus des mesme bois
communaulx de la contrée ditte la Coste de l'Envers aura
le dit seigneur trois cents arpents à prendre du costé
de la sente Lowion; luy appartiendra aussy cent vingt
cinq arpents des mesmes bois communaulx de la contrée
ditte Malhey, à prendre du costé des Eislieux dit les
Ongneys. Et pareillement des mesme. bois communaulx des
bois de Herrin emportera quatre cents quarante neuf
arpents une hommée, à prendre le bout vers la rivière.
Aura aussy pour ses subiects de Pierre Percée la haye de
la Combe
Fol. 9, verso.
Rembault en commun, la moitié des hayes d'Hirtemont et
des hayes de la Braterre, emportera la contrée de la
Recouple et de la Xaveuze en tirant vers Xapen à moulin.
ET LEDIT SEIGNEUR COMTE DE SALM qui a heu à son lot le
partage de B, a et emporte pour contreportion au contenu
dudit arpentage, sçavoir pour ses subiects dudit
Baudonviller cent trente quatre arpents cinq hommées un
quart du bois de la Voivre, aultres cent quarante six
arpents un quart des hayes dudit Baudonviller, de mesme
cent sept arpents trois quarts et demy du Chesnot du
hault des Palles, et cent quatre vingts trois arpents
trois quarts du Viel Chesnot. Emporte aussy pour ses
subiects dudit Baudonviller, Celles, Ste Paule,
Fenneviller et de Pierre Percée des bois communaulx de
la dite ville, avec ceulx de Fenneviller, Perxonne, Ste
Paule et Pierre Percée cinq milz quatre cents quatre
arpents. Emporte aussy ledit seigneurs des Eslieux et
Menelle dix sept cents cinquante un arpents et demy, et
seul le bois Grisel contenant trente arpents, et avec
trois cents six arpents trois quarts des bois de la
Grange, Grands et Petits Champelz item trois cents
quatre vingts dix sept arpents huict hommées et demy des
hayes de Coway, Ancerviller qui sont limites audit
seigneur pour ses subiects dudit Coway; luy appartient
semblablement mil trois arpents cinq hommées des bois
des Ongneys dit Eslieux, et des bois saulvages, val d'Allarmont;
il emporte huict milz deux cents quatre vingts sept
arpents et demi. De la Montagne d'Ardoise emporte ledit
seigneur cinquante sept arpents, et du Hault Donnon,
hants et bois dédiés pour les forges de Framont, cinq
milz six cents soixante dix arpents et demy. Vient audit
seigneur la moitié des chawes qui contient les contrées
de Chate Pierre Pendue, chawes de Champenay, du Xay la
grande chawe, chawe de la Rouge Terre, basse de la
Corveline, chawe de Isly Fontaine, chawe du Croisé Sappe,
et la chawe de Byerre selon la séparation des bornes -
De plus ledit seigneur emporte pour ses subiects de la
Brocque, Vipucelle et Les Quevelles, la montagne du
Saulcy, celle du Creux du Chesne, l'aultre de la Vieille
Coste et celle de Lombroxe, semblablement tout ce
entièrement de bois qu'est à main senestre dès le bas de
Ronchamp jusques à la Scie, et conséquamment la moitié
de la montagne de Xurpont et Terres Froides joindantes à
partir contre l'aultre portion. Et du ban bois, bois de
chambre quatre cents soixante quinze arpents comme
semblablement cent quatre vingt dix arpents de la
Grand'Coste de Plaine, aussy bois de chambre; Et seul le
bois dit Eswaulx aussy bois de chambre contenant six
cents douze arpents et demy. Item vient audit seigneur
dédiés aux forges de Champenay deux milz trois cents
quarante sept arpents; de la coste de la Misnière
desdites forges aultres quarante trois arpents et demy;
de Houdimont, aultre bois
Fol. 10, recto.
de chambre, deux cents douze arpents et demy, et des
bois communaulx du Ban de Plaine ledit seigneur emporte
pour ses subiects dudit ban le bois d'Aucombe et les
bois du Sapinet, un bois dit la Costelle la pluspart en
nature d'essarts, ensemble la montagne de Rulley. Et
pour ses subiects de la prévosté de St Aille emporte la
moitié des hayes dit Hallehacoste avec les essarts,
encore les hayes qui soint joindantes au chemin de Scay
proche la borne qui fait la séparation dudit Ban de Scay
et de ladite prévosté, demeurans les anciens essarts en
commun comme du passé. Semblablement ledit seigneur
emporte de la montagne de Retomont, bois de chambre, val
de Senonne, deux cents quatre vingts arpents et cent six
arpents du bois Rigon, pour récompense du bois de
Belfays que l'aultre seigneur a pour son partage Emporte
aussy cent soixante seize arpents du Palon, aultre bois
de chambre. Et pour ses subjects dudit Val de Senonne,
luy vient des bois communaulx selon les bornes posées et
qu'est déclaré audit arpentage la quantité de neuf milz
six cents trente huict arpents. Des bois communaulx de
Celles emporte aussy ledit Seigneur pour ses subiects
dudit lieu contre l'aultre portion mil huict cents
soixante neuf arpents, plus de la contrée dit la Coste
de l'Envers trois cents arpents, aultres cent vingt cinq
de la contréé dit Malhey, et des bois dit Herry emporte
semblablement pour sesdits subiects quatre cents
quarante neuf arpents une hommée et demy Emporte pour
ses subiects de Pierre Percée la moitié de la haye de la
Combe Rembault, l'aultre partie des hayes d'Hirtemont,
les hayes dittes la Braterre, Saincte Marie Fontaine et
Chèvrepierre, demeurant audit seigneur sa part des bois
de Compagnie qu'est un demy thier contre les abbez de
Senonne et Moyenmostier comme du passé. Chacun seigneur
prendra les confiscations et amendes en ses bois de
chambre cy dessus déclarés et bois communaulx de ses
subiects y estant seul souverain, hault, moyen et bas
justicier et là où il aura seul tous aultres prouffits
tant d'affortages scies et aultres emolumens comme
auparavant ce partage les deux seigneurs souloient
avoir. - En tous lesquels bois il aura aussy la garde et
le règlement privativement de son comparsonnier ainsy
qu'il advisera estre expédient pour la conservation d'iceulx
et plus grand prouffit de luy et de ses subiects, estant
aussy accordé qu'en temps de paixon (80) et grasse
pasture (81) les fermiers d'icelle d'un chacun seigneur
pourront passer par les bois de l'aultre avec leurs
porcs pour les conduire abreuver sans néantmoins s'arrester
en passant, ains les chasser devant eulx, afin qu'ilz ne
puissent pasturer et faire dommage au seigneur
comparsonnier à peine de l'amende et interrest. Et par
ce qu'il pourroit cy après survenir quelque difficulté
au partage desdits bois, mesme aux authoritez et rentes
desdictes ville, villages, bans, finages et aultres
droictures, est accordé que l'on aura tousiours recours
aux deux partages particuliers et arpentages généraulx
signez desdits députez dont chacun desdits deux
seigneurs aura le double, afin que, reveu de la part
desdicts seigneurs en une conférence amyable, il s'en
Fol. 10, verso.
ensuyve tout repos et continuation de bonne amitié entre
eulx et évité tous procès et difficulté. LES BASTIMENTS
ET DEMEURANCES DES FORGES de Framont et Champenay
ensemble les fourneaux, affineries, chaufferies,
platineries, halles et cours d'eau, avec les utensilles
et meubles dudit Framont et Grand Fontaine, demeureront
audit comte du Rhin qui a le partage A, pour luy estre
et demeurer seul à l'advenir et doresenavant en tirer
tous prouffits, à condition néantmoins qu'il contribuera
à la moitié des frais et despens qu'il conviendra
supporter à l'érection d'aultres telz bastiments et
meubles completz et parfaits que dessus, qui demeureront
par après à l'aultre seigneur comparsonnier, qui
fournira à l'aultre moitié desdits frais et despens. Et
lesquels édifices nouveaux se feront à la Renardière et
Marchanderie qui pour cest effect, ensemble les logettes
et demeurances des ouvriers joindans, demeurent audit
seigneur comte de Salm, ou bien se feront en aultres
lieux plus propres, commodes et aysés pour deux forges
aux environs desdites deux de Framont et de Champenay ou
ailleurs sur le fond de l'un ou l'aultre seigneur, et
dès lors seront lesdites forges audit seigneur Comte de
Salm pour les tenir en mesme authorité que tient l'aultre
seigneur les siennes, sans que ledit seigneur comte du
Rhin y puisse empescher soit pour le cours de l'eaue ou
aultrement, pourveu qu'elles ne portent interrest aux
siennes cy dessus. Et ce attendant, lesdites deux forges
de Framont et Champenay demeurent en commun comme du
passé, à charge que le maistre des forges ne pourra
prendre bois, plus sur l'un des costé de l'un des
seigneurs que de l'aultre, ainsy qu'il luy sera limité
par les officiers dudit Comté d'an à l'aultre, lesquels
bastiments nouveaux desdites deux forges de Framont et
Champenay se feront dans deux ans à prendre du jour et
datte des présentes, de mesme que sont ceulx qui sont
présentement sans y augmenter, au contraire s'il se
trouve quelque chose superflue ausdits vieulx bastiments,
comme halles, logettes de forgerons ou aultrement, pour
en accomoder lesdites nouvelles il sera prins sans
touteffois en incommoder les dits vieulx bastiments. Que
si ledit seigneur Comte du Rhin qui a le partage A
refusoit ou dilayoit de fournir sa part des frais et
despens dans lesdits deux ans inclus, et ledit seigneur
Comte de Salm qui a le partage B veult passer oultre
ausdits bastiments nouveaux, il est accordé que faire le
pourra, et qu'iceulx bastiments estans parfaits, sera
tenu ledit seigneur du Rhin luy rendre et restituer dix
milz frans tout content, et jusques à ce qu'il y aura
satisfait la part des rentes et revenus dudit seigneur
Comte du Rhin ausdites forges luy demeurera expressément
affectée et hipothecquée pour sur icelle pouvoir
exécuter réellement et de fait, nonobstant tout
empeschement au contraire jusques à l'entier
satisfaction desdits dix milz frans. Est aussy accordé
que si le moulin des dites forges empesche l'eaue pour
les dites nouvelles forges, qu'il sera ruyné et les
despouilles appartiendront ausdits deux seigneurs, pour
en faire rebastir un aultre s'il se trouve lieu propre à
cest effect et lequel par après leur appartien-
Fol. 11, recto.
dra en commun pour leurs forges, comme sera celuy cy
dessus s'il demeure et il n'empesche lesdites nouvelles
forges comme dit est et se partageront esgalement les
bastiments des moictresses (82), terres et preis
despendans des dittes deux forges, lorsque les dits
nouveaux bastiments seront parfaicts, par les dits
sieurs chastelains et aultres dudit comté sans que pour
cet effect leur soit requis aultre pouvoir ou commission
que les dites présentes, afin que par après un chacun
seigneur puisse particulièrement tirer prouffit de sa
part sans empeschement l'un de l'aultre. Est aussy
accordé que les perrières (83) de Kalekstein demeureront
en commun, ores qu'elles soient soub un seigneur en
particulier; que le charroy du charbon et bois pour la
nécessité desdites forges vieilles et nouvelles, basties
et à bastir, se fera par les bois et contrées de l'un ou
l'aultre seigneur sans empeschement en lieux moins
dommageables et que sera adivisé par les officiers de la
Gruyerie desdits deux seigneurs.
SY ONT PROMIS ET PROMECTENT les dits sieurs députez sur
les foids et honneurs desdits seigneurs comtes, pour
eulx, leurs successeurs et ayants cause en vertu de leur
dit pouvoir et commission, de tenir, entretenir et avoir
pour tousjours inviolablement ce présent partage selon
sa teneur, sans jamais aller au contraire ny permectre y
estre allé, ains se garantir le tout l'un l'aultre
contre et envers tous et en frais communs, de bonne foid,
sans fraude ny circonvention, soub l'obligation de tous
et chacuns, les biens meubles et immeubles, terres et
seigneuries des dits seigneurs, de leurs dits hoirs,
successeurs et ayans cause qu'ilz ont submis et
submettent à la force, coërtion et jurisdiction de
toutes justices qu'il plaira mieulx à l'un ou l'aultre
seigneur choisir et eslire, (en cas de contravention)
par l'un ou l'aultre pour sur iceulx biens estre exécuté
réellement et de fait comme pour chose congnue et jugée
en droict, nonobstant toutes oppositions appellations ny
chose qui puisse déroger ou retarder tel exploict et
jugement, à quoy lesdits députez, en qualité que dessus,
ont renoncé et renoncent comme aussy à tous droicts de
relief (84) en toutes aultres choses qui pourroient
faire au contraire des présentes, mesmes à toutes
exceptions de déception et au droit disant que générale
renonciation ne vault, si l'espéciale ne précède. - EN
TESMOIGNAGE de vérité sont ces présentes scellées du
scel du tabellionnage de mes dits seigneurs en leur dit
comté de Salm, saulf leur droict et l'aultruy, que
furent faictes et passées audit Baudonviller ce dernier
jour du mois d'Aoust mil cinq cents quatre vingts dix
huict, présens honorables hommes Nicolas Richard,
lieutenant de Bailly à Lunéville, Jaques le Roux, mayeur
à Malzeville, tabellion aux bailliages de Nancy, Vosges
et comté de Vaudémont, Pierron Voinesson, arpenteur juré
de la gruyerie de Nancy, Pierre Huet, harquebusier à
cheval de la compagnie Monseigneur le Comte de Salm et
Clement Hanry, receveur au ban Le Moine demeurant à
Brumesnil, tesmoings ad ce requis et appelez.
Signé J. CLAUDE (avec paraphe de tabellion).
Fol. 11, verso.
-ET POUR PLUS GRANDE FOI ET APPROBATION DE TOUT ONT
LESDITS seigneurs signez aussy les présentes de leurs
mains et y fait appendre leurs grands seaux armoiez de
leurs armes à Nancy et Neufviller les huict et neufiesme
de Septembre mil cinq cents quatre vingts dix huict.
Signé JAN CONTE DE SALM FRI REINGRAFF.
(Ces deux signatures avec paraphe).
S'ENSUYT LA TENEUR DE LA COMMISSION ET POUVOIR DE
MESSEIGNEURS.
SACHENT TOUS QUE COMME POUR EMPESCHER ET PRÉVENIR A
PLUSIEURS DIFFICULTÉS, disputes et inconvénients que les
affaires de la communauté du Comté de Salm, indivis
qu'il est eussent peu mouvoir et apporter entre
illustres haults et puissants seigneurs Jean, comte de
Salm, Baron de Vivier, Ruppe, Brandebourg, etc.,
seigneur de Pargney-sur-Meuze, Domremy-la-Pucelle, Maxey-soubBrixey,
Sultzbach, Dainviller, Bertheleville, etc., mareschal de
Lorraine, gouverneur de Nancy, etc., et Friderich comte
saulvage du Rhin et de Salm, baron de Fenestranges,
etc., ilz eussent dès le seiziesme décembre dernier
passé, advisé et résould pour le bien d'une paix, repos
et tranquilité de leurs subiectz, promis et accordé
amiablement et de gré à gré, soub leurs signatures, de
convenir d'hommes expertz et capables et les nommer
dedans le premier jour de Janvier suyvant, pour
instamment entendre et vacquer à faire le partage et
division absolut et perpétuel dudit comté de Salm, tant
des bois, terres, rentes, revenus, proffitz et
emoluments d'iceluy, que pour la judicature, droitz et
authoritez en deppendans, justement et équitablement
pour, en après ledit partage ainsy faict, estre jecté
les lotz à qui en sera le choix et à charge de supporter
les frais desdits deputez par moitié et qu'à l'effect de
ce que dessus, ne s'aians peu plus tôt faire pour
empeschemens survenus ausdits seigneurs, se seroient
iceux enpressément retrouvez par ensemble pour y donner
l'ordre requis, le tout pour le bien de la continuation
d'une bonne intelligence, amitié et parentelle qu'a esté
de tout temps entre eulx, leurs maisons et familles. DE
CE EST IL que ce jourd'huy date de cestes, comparants
lesdits seigneurs Comtes en leurs propres personnes par
devant le tabellion juré soubscript, demeurant à
Nancy-la-Neufve et les tesmoings cy embas nommez, Ont
iceulx de leur propre mouvement, après bonne et meure
Fol. 12, recto.
délibération de conseil, recongneu et confessé avoir
donné et donnent charge commission, pouvoir et mandement
spécial aux cy après nommez, scavoir aux sieurs Claude
Villermin, conseiller d'estat de son Altesse,
surintendant des affaires dudit seigneur Comte de Salm
et Jacquemin Cueillet, gruyer de Nancy, pour la part
dudit seigneur Comte de Salm et pour celle dudit
seigneur du Rhin le sieur Jean Philippe Betz, son
chastelain à Fenestrange et Hans lager, grand gruyer de
Monseigneur le Marquis de Hochberg, pour, appelez avec
eulx les chastelains et officiers du comté de Salm et
aultres pour ce requis et qu'il appartiendra,
incessamment, jours après aultres, et au plus tôt que
faire se pourra, entendre et vacquer à la recognoissance
de droitz, authoritez, et judicatures dudit Comté, comme
aussi des maisons, chasteaulx et Bastiments, rentes,
droictures et reveuus d'iceluy, mines, forges, ripvières,
estangs, bois, terres et preis, évaluation et
apprétiation du tout, arpentage desdits bois, terres et
preys si mestier fait. Et généralement recognoistre et
remarquer amplement et fidèlement le tout de ce que
peult compéter et appartenir ausdits seigneurs par
indivis en leur dit comté, et qu'ainsi qu'affiert et que
besoing fait, puis du tout dresser le partage égal et le
plus justement et équitablement que faire se pourra et
debvra, soit en équivalant village ou ban pour aultre ou
de partager chacune ville ou village par moitié, et de
la eulx-mêmes lesdits députez en jeter ou faire jecter
les lotz à qui des dits seigneurs en aura et debvra
avoir le choix, pour puis après estre les dits partages
passez solennellement et authenticquement, ainsi qu'en
tel cas appartient pour l'assurance de l'une et l'aultre
des parties respectivement, repos d'icelles et de leurs
subiects, le tout de bonne foid, sans fraulde, dol ny
malengin (85), promectans les dits seigneurs comtes
recognoissans par leurs foids et sur leur honneur, pour
eulx, leurs hoirs, successeurs et ayans cause, de tenir,
faire tenir et avoir à tousjours pour agréable, ferme,
stable, irrevocable et de bonne valeur, tout ce
entièrement que par les dits sieurs Villermin, Cueillet,
Betz et Jager, sera es dites recognoissance, evaluation,
estimation, partages et jectz de lotz, faict, traicté,
convenu, accordé et résolu, sans jamais aller ni
permectre qu'il soit allé, faict ou traicté chose au
contraire, directement ou indirectement, soub
l'obligation de tous et un chacun leurs biens tant
meubles qu'immeubles, terres et seigneuries, présents et
avenir par tout, qu'ilz ont pour ce respectivement
submis et submectent à la jurisdiction, force et
contraincte de toutes cours et justices pour y faire
exploicter et exécuter réellement et de faict comme l'on
a accoustumé faire pour chose clérement congnesse (86)
et jugée par droit en justice et jugement contradictoire
sans aultre formalité de procédure, renonceants lesdicts
seigneurs à tout ce que pourroit faire ou aller au
contraire du contenu de ces présentes. LESQUELLES POUR
TESMOIGNAGE de vérité sont scellées du scel de Son
Altesse, nostre souverain seigneur, de sa cour et
tabellionnage de Nancy, sauf son droict et l'aultruy,
faictes et passées audit lieu l'an mil cinq cents quatre
vingtz et dix huict, le premier jour du mois de may,
Présentz les sieurs capitaine Labbé, enseigne de la
compagnie dudit seigneur Fol. 12, verso.
Comte de Salm, de Lescamoussière commandant aux
harquebuziers à cheval de ladite compagnie et Nicolas
Morgain soldat en icelle, à ce appellez requis pour
tesmoings, ainsy signé : N. Clairier et scellée du scel
de la cour et tabellionnage de Nancy sur cire verde à
double queue de parchemin pendant.
Signé J. CLAUDE (avec paraphe de tabellion).
ET POUR PLUS GRANDE FORCE ET APPROBATION DE TOUT ONT
LESDICTS SEIGNEURS signez les présentes de leurs mains
et y fait appendre leurs grands seaulx armoiez de leurs
armes, à Nancy et Neufviller les huict et neufiesme de
Septembre mil cinq cents quatre vingts et dix huict.
Signé JAN CONTE DE SALM (avec paraphe).
FRI REINGRAFF (avec paraphe).
Et plus bas Vingt cinq.
ÉRECTION DE LA
PRINCIPAUTÉ DE SALM FAITE PAR L'EMPEREUR FERDINAND
SECOND, EN FAVEUR DE PHILIPPE OTTO, COMTE SAUVAGE DU
RHIN
le 8 Janvier 1623.
NOUS FERDINAND SECOND par la grace de Dieu, Esleü
Empereur des Romains tousjour Auguste Roy de la
Germanie, Hongrie, Boheme, Dalmatie, Croacie et
Esclauonie, Archiduc d'Autriche, duc de Bourgogne,
Brabant, Styrie, Carinthie, Carniolie, Luxembourg,
Wirtemberg, haulte et basse Silésie, Prince de Suabe,
Gartz, Marquis du Sainct Empire Romain a Burgaw,
Ajah'ren, haulte et basse Lautznitz (87), Comte princier
de Habsbourg, Tirol Pfirdt (88), Kibourg et Görtz,
Landgraue d'Alsace, Seigneur de la Marche Vindelice, de
Portenau et de Salins &c : FAISONS A SCAVOIR a touts
qu'il appartiendra, pour nous et nos successeurs au
Sainct Empire, Qu'encor bien que la haulte dignité de la
Majesté Impérialle, soit décorée par la puissance de son
Throne splendide, comme aussi au moyen des Princes,
Estats et Illustres tiges de Noblesse, néanmoins
d'autant plus que par la mortalité des hommes, telles
races de maisons, se sont Estainctes, et venues a
manquer de temps a autre, d'autant plus la grandeur de
la Majesté Impérialle, pouruoit et Esleue celles qui
restent suivant leur ancienne et Illustre Origine,
Comportements, et mérittes, En quoy le Thronne de la de
Majesté Impériale paroist d'autant plus magnifique et
Auguste, et ses Subjects d'otant mieux informés et
instruicts on la Cognoissance de la de dignité
Impérialle et dans l'obéissance qu'ils doivent, et par
la d'autant plus excités à exercer des Actions nobles de
Vertu, produire des faicts généreux, et honorables, et a
rendre des seruices fidels et constants, nonobstant quoy
et encor bien que nous soyons tousjour par nostre bonté
et douceur naturele Enclin, a cause de ceste nostre
dignité Impérialle, de la quelle il a pleü a Sa diuine
Majesté nous honorer, de pouruoir et mestre en
Concidération, l'honneur, dignité et aduancement de tous
les membres et Estats, de haulte et basse Condition,
Néanmoins nostre Inclination Impériale est avec Justice
bien plus portée a esleuer a de plus grands honneur, et
a un plus hault estat et dégré de dignité, les personnes
qui prennent leur nom et leur origine de prédécesseurs
Illustres, lesquels ensemblement ce sont rendus
recoandables enuers les Empereurs Romains et Roys nos
prédécesseurs, Enuers Nous et Nostre Maison Archiducalle
d'Austriche, par leurs bons fidels, Loyalles et
continuels Seruices, tant en temps de Paix que de
Guerre.
Ainsy ayant bien pesé et meurement concidéré l'Ancienne
maison et origine des Comtes Sauvages de Dhaun de
Kirbourg Rheingraues de Stain, et Comtes de Salm, comme
aussi les seruices Excellents et Concidérables rendus à
nos prédécesseurs les Empereurs et Roys des Romains
d'heureuse mémoire, par leurs Ancestres, et notament
ceulx rendus par le noble nostre cher et Loyal, et de
l'Empire Philipe Otton Comte Sauuage de Dhaun et de
Kirbourg, Rhingraue de Stain, et comte de Salm,
Conseiller en nostre conseil de Guerre, et un de nos
colonels, aux très haults et très puissants Princes
Rudolpf Second et Mathias Empereurs des Romains de très
heureuse mémoire, nos très chers cousin de Père et
derniers prédécesseurs, comme aussy a nostre personne
depuis nostre auenement, a nostre Couronne Impérialle,
en plusieurs et diuerses manières, et principalement
contre le Turcq l'Ennemi commun de la Chrestienté,
pandant la Guerre ouuerte de l'année dernière, et
autrement dans autres affaires et commissions de
conséquence, pour l'Empire Romain et la République, dans
lesquelles il n'a espargné son corps, son bien, et son
Sang a nostre contantement et satisfaction et a la
renommée et honneur particulier de l'ancienneté de sa
maison le tout généreusement et auec fidélité.
En suitte de quoy Nous, pour recognoissance des sus d'
fameux et Généreulx comportements, longs et fidels
seruices, de nostre volonté, bon Aduis, et science
certaine, auons Esleué, dignifié et mis de nouueau, le
sus dt Philippe Otton Comte Sauvage du Rhin et après lui
son fils Aisné et de suitte touts les hoirs et
héritiers, lesquels posséderont le Comté de Salm, a
Jamais, dans le rang, honneur et dignité des Princes et
Princesses des Nostres, et du Sainct Empire, les
aggregans, associans, et comparants au nombre, Compagnie
et Communaulté des autres Princes et Princesses des
Nostres et du St Empire, en telles sortes que des
apresant le dt Philippe Otton Comte Sauuage du Rhin, et
après lui son fils aisné et de suitte touts les hoirs et
héritiers, lesquels possederont le Comté de Salm
pourront des cy après se nommer et intituler Princes et
Princesses de Salm, Ordonnons, Mettons et Eleuons et
dignifions en suitte, d'authorité souueraine et
puissance absolüe et Impérialle, par ces présentes, de
Science certaine et en vertu des présentes lectres, le
sus d' Philippe Otton, Comte Sauuage du Rhin et après
luy son fils aisné et de suitte tous les hoirs et
héritiers tels quels, posséderont le dt Comté de Salm,
et les mettons en la manière sus dte dans le rang
honneur et dignité des Princes et Princesses des Nostres
et du Sainct Empire Romain.
Et telle est nostre intention, ordonnance et volonté que
le dt Philippe Otton Comte Sauuage du Rhin, et après luy
son fils aisné et de suitte touts ses héritiers
possédants le d' Comté de Salm soint, se nomment et
s'intitulent a jamais et a tousjour Princes et
Princesses de Salm, des Nostres et du Sainct Empire,
soient tenus pour tels nommés et intitulés par nous, nos
successeurs a l'Empire, et touts un chacun générallement
quelconques et en conséquence jouissent, de toutes et
chacunes graces, honneur, dignité, et aduantage
préeminence, rang de Prince, droict et Juridiction et
Assemblées des Exercices de Jeux des Cheuailliers, comme
aussy des bénéfices dans les haultes et moyennes
Cathédralles, Recoivent Fiefs, Ecclesiastiques,
Temporels et aultres Charges, ou autrement possèdent et
soient capables de toutes autres choses, pour en jouir,
sen seruir et posseder suiuant leur honneur et leur
nécessité a leur volonté et bon plaisir sans aucun
empechement ou obstacle. Estant ceste présents nostre
grace, et dignité sus de. Neanmoins sans porter aucun
préjudice a Nous, et au Sainct Empire, ny a nos droicts,
Justice et Juridiction non plus qu'aux droicts de
personnes quelconques. Commandons ensuitte a touts et un
Chacun Prince Electeur, Princes Ecclésiastiques et
Séculiers, Prelats, Comtes, Barons, Cheualiers Soldats,
Mareschaulx de Province, Gouuerneurs, Procureurs,
Generaulx, Bailly, Chastellains, Officiers, Juges
Prouinciaux, Preuost, Bourgemaistres, Escheuins,
Conseillers, Bourgois, Communaultés, et touts autres.
qu'il appartiendra nos subjects et du Sainct Empire
Romain, comme aussy de nos Royaumes héréditaires,
Principautés et payis, de quelle dignité Estat ou
condition ils puissent estre, expressément et constament
par et en vertu des présentes et voulons qui ceulx
tiennent, honorent, nomment, et intitulent cy après et a
jamais le dt Philippe Otton Comte Sauuage du Rhin Dhaun
et Kirbourg Rhingraue de Stain, et Prince de Salm comme
aussy son fils aisné et touts ses héritiers qui
possederont la Comté de Salm, comme cy dessus Prince et
Princesses de Salm des Nostres et de l'Empire, luy
donnent aussi le titre et qualité Princière de Seigneur,
les laissant paisiblement jouyr de tout et un chacun
honneur dignité, prééminence, aduantage, droict,
Juridiction et de ceste nostre grace Impérialle sans
aucun Empechement ou obstacle de leur part, ny rien
faire au contraire ou permettre qu'il soit faict chosse
aucunne en quelle manière que ce puisse estre, a peine
d'encourir la disgrace et punition de nous et du St
Empire et en oultre une amande de deux cent maar d'Or
pure payables sans rémission par celuy autant de fois
que temerairement il contreuindra et applicables la
moitié a Nostre chambre et celle de l'Empire, et l'autre
moitié pour le dt Philippe Otton Prince de Salm, a son
fils, et en suitte a touts ses héritiers qui posséderont
la de Comté de Salm.
En Tesmoignage de quoy et de vérité nous auons faict
appendre aux présentes patentes de Prince, nostre Bulle
Impérialle, en Or, que furent donnée en nostre Ville
Impérialle de Ratisbonne, le huictieme Jour du Mois de
Januier après la Natiuité de Nostre Seigneur et Sauueur,
six cent vingt et trois, de nostre Empire des Romains en
sa quatrième année, de celuy de Bohême en la sixieme de
celuy de Hongrie en la cinquième.
Signé FERDINAND.
Et plus bas Ad mandatum Cesareæ Majestatis.
Signé S. R. DUCHER.
Et a costé cet Escript Collationé sur l'original de Sa
Majesté Impérialle, lequel original se trouue en son
entier, et conforme, En foy de quoy j'ay signé et apposé
mon cachet ordinaire.
Aussy signé Jean FREYSSINGER, Registratur de la
Chancellerie de l'Empire et cacheté en Cire sur Papier
blanc trauersant un cordon de soye.
Pour translat d'Allemand en François tiré sur sa copie
attestée, Signé et Cachetée comme -cy dessus, par les
Soubssigné Aduocat au Conseil de S. A. en sa cour
Souueraine de Lorraine, et Barrois et translatteur Juré
en Icelle et Sr Conforme en teneur de substance.
COLIN.
(1) Archives de Meurthe-et-Moselle,
Layette Salm; No 40 et Bib. nat., manuscrits français,
Nos 2746, 51.
(2) La mère de Jean IX, Louise de Stainville, en
achetant peu de temps avant sa mort, le 15 février 1586,
la maison de Jeanne d'Arc, connue sous le nom de « la
Pucelle » à Dompremy, en a assuré la conservation, car
elle resta la propriété de ses descendants jusqu'au
XVIIIe siècle.
(3) Voyez la description que j'ai publiée en 1873, de la
Chapelle historique de l'église de Senones, où j'ai fait
rétablir la tombe du Comte Henri II de Salm et de Judith
de Lorraine, gravée par Richer au XIIIe siècle.
(4) Histoire de Lorraine, t. VII, p. 195.
(5) Jean, Paul et Claude, fils de Jean VIII.
(6) Jean IX de Salm.
(7) Mariage de Christine de Salm et de François de
Vaudémont.
(8) No 1408.
(9) Histoire de Lorraine, t. II, pl. 4, No 78.
(10) Journal de la Société d'Archéologie lorraine,
Décembre 1893. Portraits de Jean.
(11) N° 2218 du Catalogue des planches gravées de la
Calcographie.
(12) Archives des Vosges, E 3.
(13) Jacquemin Cueillet venait d'être annobli le 22 Juin
1598, en raison des services rendus au Duc de Lorraine
depuis 25 ans. (Nobiliaire de Saint-Mihiel, par M.
DUMONT, t. II, p. 427. Complément au Nobiliaire de
Lorraine, par MM. Henri LEPAGE et Léon GERMAIN, p. 289).
(14) Cité en 1591 dans la Correspondance des Comtes de
Salm, publiée par M. G. Save (Bulletin de la Société
philomatique vosgienne, 16 année).
(15) Archives Meurthe-et-Moselle, B. 9097.
(16) Archives de Meurthe-et-Moselle, B. 9088.
(17) Archives des Vosges, E. 3.
(18) Archives de Meurthe-et-Moselle, B 9093.
(19) Au Pied du Donon, scènes de mœurs vosgiennes, E.-A.
Seillière. Paris, 1860, pages 239 et suivantes.
(20) Bibl. de Nancy, Maison de Salm 1012. Voyez
Correspondance des Comtes de Salm de 1550 à 1600, avec
de très intéressants commentaires par M. G. SAVE.
(Bulletin de la Société Philomatique Vosgienne, 16º
année).
(21) L'écriture de l'acte est celle du scribe qui a
écrit au dessous de la 1re série des signatures de
l'Arpentage de Salm en 1598, (Arch. de M.-et-Mos., B
9093) la mention « pour servir de tiltre à Messeigneurs
de Baudonviller, » et les mots écrits sur la couverture,
Partage du Comté de Salm 1598, sont de la même main
différente de la première, que les mots aussi écrits sur
la couverture de l'Arpentage B 9093. « Arpentage des
bois dont le partage B est à M. le Comte de Salm. » Ce
qui prouve encore une fois la parfaite concordance des
deux pièces.
(22) Histoire de la ville Episcopale de l'Arrondissement
de Saint-Dié, GRAVIER, Epinal 1836. Notes et pièces
justificatives, pages 370, 371, 372.
(23) Je l'ai fait suivre de la traduction du titre
d'Erection de la terre de Salm en Principauté, que j'ai
trouvée aux Archives nationales, dans l'ancien dépôt de
Lorraine. K 1187.
(24) Correspondance des Comtes de Salm, G. SAVE
(Bulletin de la Société Philomatique vosgienne, 16e
année, page 131).
(25) Archives de Meurthe-et-Moselle. B. 9108.
(26) Jean Hanus, apothicaire de Mm. la duchesse de
Lorraine, annobli par Charles III le 15 Juillet 1579.
Note sur le nom de Hanus, par M. A. FOURNIER. Nancy,
1891.
(27) Principauté de Salm, divisions, surface et
population, chapitre VIII. (Bassin de la Meurthe, M. A.
FOURNIER, Epinal 1893. Annales de la Société d'Emulation
des Vosges, année 1893).
(28) Publiée par M. L. GALLOIS, dans les Géographes
allemands de la Renaissance, Paris, 1890.
(29) Recherches historiques sur le commencement de
l'Imprimerie en Lorraine, Saint-Nicolas, 1815.
(30) SCHNEIDER citant Büching, Geschichte des Wild = und
Rheingraflichen Hauses, Wolkes und Landes auf dem
Hundsrücken. Kreuznach 1854, page 96.
(31) DIGOT, Histoire de Lorraine, 2e édition, tome IV,
page 350.
(32) Plans et Profils des principales villes du Duché de
Lorraine, planche 14.
(33) Histoire de Lorraine, 2e édition, à la suite du
tome IV.
(34) Gérardmer à travers les Ages. (Bulletin de la
Société Philomatique vosgienne, 18 année, page 266).
(35) La Scie-l'Abbé, au-dessus de Moussey, dans la
vallée de Senones, qui faisait partie de la mense
abbatiale de Dom Calmet, produisait au moment du partage
de 1751, près de 11.000 livres pour une durée de 4 ans.
(Original sur parchemin de 4 feuillets in-4°, ma
collection. Don de M. P. Barthélemy).
(36) Les Forêts Lorraines jusqu'en 1789, par M. Ch.
GUYOT, page 60.
(37) Archives nationales, Q. 720.
(38) Voyez la Lorraine Artiste, n° du 5 Novembre 1893.
Article de M. G. SAVE.
(39) Archives de Meurthe-et-Moselle, B 9092.
(40) Le B. Père Fourier, Curé de Mattaincourt, habita en
Octobre 1625 cette maison, quoiqu'elle fût toute
délabrée, quand il vint administrer temporairement la
paroisse de Badonviller, sur les intances de François de
Vaudémont, pour convertir les habitants au catholicisme.
(41) Archives de Meurthe-et-Moselle. B. 9088.
(42) Archives de Meurthe-et-Moselle. B. 9042, folio 2.
(43) Archives de Meurthe-et-Moselle. B. 9094.
(44) Correspondance des Comtes de Salm de 1550 à 1600,
M. G. SAVE (Bulletin de la Société Philomatique
vosgienne, 16e année, page 104).
(45) Documents de l'Histoire vosgienne, vol. III, page
278.
(46) Archives de Meurthe-et-Moselle, B. 9098.
(47) Archives de Meurthe-et-Moselle, B. 9098.
(48) Archives de Meurthe-et-Moselle, Lay. Blamont II, Nº
26. Cette pièce a été citée par MM. Lepage et de
Martimprey.
(49) Badonviller. Atelier monétaire des Comtes et
Princes de Salm, par M. J. FLORANGE (Bulletin
numismatique, tome II, page 98).
(50) Tirage à part de l'Atelier monétaire des Comtes et
Princes de Salm, par M. J. FLORANGE, page 4.
(51) Col. de Lorraine. Bibl. Nat. Manuscrits, tome 38,
page 33.
(52) Tableau généalogique de la Maison de Salm, au XVIe
siècle, M. G. SAVE (Bulletin de la Société Philomatique
vosgienne, année 16e, page 77).
(53) Gruyer, officier chargé de l'administration des
forêts.
(54) Contreroleur, officier qui contrôle le travail du
gruyer.
(55) Prevost, chef de la justice sur le territoire de la
Presvoté.
(56) Mayeur, représentant du seigneur dans la localité.
(57) Hommage, immeuble auquel est attaché une redevance
d'argent et un service militaire, dans les châteaux du
seigneur.
(58) Moineau, bastion qui flanque une courtine.
(59) Breuil, Pré seigneurial que les habitants d'un
village étaient obligés de faucher gratuitement.
(60) Auditoire, salle d'audience où se rendait la
justice par les auditeurs, où avait lieu l'adjudication
des droits seigneuriaux, etc.
(61) Thonneu, droit de passage sur les marchandises.
(62) Droit de saulvegarde, droit perçu par le seigneur
en compensation de la protection qu'il donne.
(63) Assencement, aliénation pour une somme, d'une
partie du terrain appartenant au seigneur.
(64) Crowées de charnes (charner, donner la pàture à un
oiseau de proie destiné à la chasse au vol), droit par
le seigneur de faire nourrir « ses oiseaux de poing. »
(65) Gerbage, droit sur les gerbes.
(66) Rapportage, droit que payaient les laboureurs qui
cultivaient les terres situées hors du territoire de la
communauté.
(67) Defforain, forain, habitant d'un village ne
relevant pas du seigneur de ce village.
(68) Gleidt, protection à exercer pour assurer la
sécurité des transports.
(69) Monstres, revues de troupes constatant la présence
et l'armement des hommes d'armes.
(70) Chaulfour, four à chaux.
(71) Hayer, chasser en se servant d'enceintes de haies
mobiles ou fixes.
(72) Hommée, ce qu'un homine peut labourer de vigne en
un jour.
(73) Haye, petit bois, d'où hagis, terme encore employé
dans le pays.
(74) Bois de chambre, bois appartenant personnellement
au seigneur, en opposition avec les bois communaux
grevés de droits d'usage, et les bois de compagnie
communs entre les Ctes de Salm et du Rhin et les abbés
de Senones ou de Moyenmoutier.
(75) Chawes, chauves, enfin chaumes, sommets ou cantons
de montagnes à l'état de pâturages, entourés de bois.
(76) Han, hain, hanage, récolte, revenu. Dans les droits
domaniaux de la Principauté de Salm, au XVIIIe siècle,
figurent les hans des violons et des pattes (chiffons).
(77) Ban-bois, bois mis au ban, en réserve; haute futaie
appartenant au seigneur.
(78) Ordon, ordre, règle; forêt cultivée temporairement,
et sorte de mode d'exploitation des bois.
(79) Essart, partie de forêt défrichée mise en culture
pendant un certain temps; très en usage encore dans les
Ardennes belges, sous la dénomination de sarts.
(80) Temps de paixon, pendant lequel était autorisée la
présence des porcs dans la forêt.
(81) Grasse pasture, en opposition avec la vaine pature,
quand il n'y a plus de glands et autres fruits tombés
des arbres dans les bois.
(82) Moitresse, métairie, ferme où le seigneur et le
locataire étaient par moitié dans les dépenses et les
recettes.
(83) Perrières, carrieres de pierre.
(84) Droit de relief, taxe payée par le vassal à son
seigneur, lorsque le fief changeait de nom.
(85) Malengin, vol, tromperie.
(86) Chose congnesse, chose connue.
(87) Pour Lausitz, Lusace.
(88) Pour Pfirt, Ferette. |