Par ordonnance du 20 octobre, S. M. a nommé chevalier de la Légion d'honneur M.
Lafrogne, député de la Meurthe, et maire de Blamont.
Dans la matinée du 16 juillet, on a relevé, sur le territoire de Frémonville,
canton de Blâmont, le cadavre du sieur Bonier, maître flotteur et adjoint de la
commune de Niederhoff (Lorquin). Cet homme a été frappé subitement d'une
congestion sanguine, en côtoyant les bords de la Vezouze, et il a expiré à
l'instant : sa mort est purement accidentelle: on l'a transporté à Niederhoff.
Cet accident est d'autant plus déplorable, que le sieur Bonier laisse une
famille nombreuse : il était âgé d'environ 60 ans.
Blâmont, le 24 mai 1841.
Monsieur le Rédacteur,
En arrivant sur les hauteurs qui dominent la ville de Blâmont, le voyageur
attachait des regards étonnés sur la flèche de l'église paroissiale, et
cherchait à comprendre le mécanisme qui la tenait arrêtée dans les airs. Il
voyait d'abord une tour massive dont l'épaisse maçonnerie avait résisté à
l'incendie allumé par les Suédois, il y a environ deux siècles ; puis, s'élancait
à une grande hauteur le toit pyramidal qui, par l'effort de la tempête ou par le
poids des âges, s'était contourné sur lui-même en forme de spirale allongée,
inclinée en avant et en arrière. Cette aiguille conservait, malgré les vents,
son menaçant équilibre, et elle offrait un symbole assez fidèle de la foi
religieuse du peuple qui s'agite à ses pieds : le tonnerre vient d'en faire
justice.
Dans la nuit du dimanche au lundi, vers dix heures, un orage terrible grondait
le long des sommités des Vosges : bientôt il se détache et s'avance avec un
fracas effroyable sur le territoire de Blâmont : tout-à-coup une épouvantable
détonation se fait entendre, la terre tremble, et on attend avec anxiété....
C'était la foudre qui tombait sur le clocher de la ville et venait d'y produire
les ravages les plus tristes et les plus curieux. Permettez-moi de les retracer
en quelques lignes à vos bienveillants lecteurs ; ces détails me paraissent
dignes de fixer l'attention de nos savants.
On est généralement persuadé, M. le Rédacteur, que le fer est un conducteur
assuré du fluide électrique: cependant lés traces laissées par le tonnerre dans
la tour de Blâmont semblent contredire une opinion établie d'ailleurs sur des
expériences nombreuses.
La croix de fer qui surmonte le clocher n‘a pas été atteinte ; elle se trouve
appuyée maintenant sur un faisceau de bois déchiqueté et percé à jour: à partir
de cette croix, tous les bardeaux sont enlevés à la hauteur d'un mètre en
descendant depuis le faite : plus bas, une immense quantité de ces mêmes
planches a été arrachée çà et là sur le pourtour de la flèche et
particulièrement du côté qui regarde l'orient ; le toit est découvert et criblé
comme par des décharges d'artillerie ; les débris ont volé dans toutes les
directions, et cependant les poutres qui se dressent jusqu'au sommet n'ont
presque pas souffert. Arrivée à l'horloge, dont les rouages sont de fer, la
foudre n'y a rien touché ; mais le cadran porte des marques visibles de son
passage ; ce cadran est en bois peint : les chiffres 9, 10 et la moitié du 11
sont complètement effacés ; ce sont les heures pendant lesquelles l'orage
grondait au-dessus de la ville ; ils sont couverts par une large teinte noire.
De là, descendant jusqu'au bas de la tour, le fluide a lézardé le mur dans,
plusieurs endroits, a fendu des pierres énormes et, laissant les ornements de
métal qui décorent les fonts baptismaux, a séparé et défoncé le couronnement
solide qui leur sert de base, puis s'échappant à travers une petite fenêtre dont
les vitraux ont été brisés ; il a dispersé quelques portions de muraille, jeté
des fleurs artificielles hors d'une armoire qui avait été fermée, et n'a
endommagé aucunement les énormes barreaux qui défendent la croisée.
Les curieux arrivent en foule pour observer les prodigieux effets du tonnerre
qui a sillonné partout cette vieille tour sans y mettre le feu.. Comment se
fait-il que ce terrible météore ait épargné le fer (1), et qu'il ne l'ait pas
même touché, tandis qu'il s'est acharné sur le bois et sur la pierre ? C'est une
question qui mérite d'être examinée pour apprécier convenablement les phénomènes
électriques.
Aujourd'hui, on démolit ce que la foudre n'a point abattu ; on va, dit-on,
coiffer le pauvre clocher d'un humble toit à deux pentes, qui ne ressemblera pas
mal a un colombier juché sur une église gothique. Nous espérons quelque chose de
mieux de la science architecturale des habitants de Blâmont.
A ces curieux détails, nous ajouterons que M. le maire, à la nouvelle du
sinistre, s'est immédiatement rendu sur les lieux avec les sapeurs-pompiers et
il s'est assuré que le feu n'était point dans l'église, bien qu'elle fût remplie
d'une fumée exhalant une forte odeur de souffre. Le dommage est évalué
approximativement à 5,000 fr.
L'église est assurée par la Compagnie royale.
- Dans la nuit du 16 au 17 mai, vers minuit, un affreux incendie a dévoré deux
maisons à Barbas ; on a sauvé, à peine quelques parcelles du mobilier : un des
propriétaires, était assuré pour la totalité et l'autre pour un chiffre
inférieur à ce qu'il possédait. On évalue la perte occasionnée par ce sinistre à
environ 8,000 fr. Les pompiers des communes voisines se sont empressés
d'accourir, mais on n'a pu préserver les deux habitations : la cause de ce
malheur est jusqu'à présent inconnue.
(1) Le phénomène signalé par l'auteur de la lettre provient précisément de ce
que le fer et autres métaux conducteurs ont la propriété d'être parcourus par le
fluide électrique sans donner lieu à explosion, et que les corps conducteurs, au
contraire, offrent une résistance qui détermine à leur surface les altérations
et les déchirures qu'on y observe, lorsqu'ils sont atteints de la foudre.
Le 5 de ce mois, M. Dubois, demeurant à Blâmont, a fait chauffer au plus haut
degré du son qu'il à mis dans un sac et qu'il a ensuite appliqué sur la croupe
d'un de ses chevaux qui était malade. Pendant la nuit, le sac et le son se sont
enflammés, et comme l'écurie était fermée de manière que la fumée ne pouvait en
sortir ni l'air extérieur y entrer, trois chevaux, quatre vaches et toutes les
volailles qui se trouvaient dans l'écurie, ont été asphyxiés. On ne s'est aperçu
de ce désastre que le 6
au matin. Le, feu a atteint quelques perches qui ne se sont pas enflammées faute
d'air.
Le 6 mars, le nommé Chachat Edouard, âgé de 8 ans, de la commune de Blâmont
s'est noyé accidentellement en se laissant tomber dans un ruisseau.
Le 6 mars, un incendie a détruit une partie du mobilier de MM. Bérie, Ourry et
Maurice, négociants à Blâmont . La perte résultant de ce sinistre est de 2,400
fr. ; ce mobilier était assuré près de la Compagnie Royale.
Le 5 de ce mois, vers 8 heures du soir, une rixe a eu lieu à Blâmont entre
plusieurs jeunes gens : l'un d'eux est resté sur la place et malgré tous les
secours qui lui ont été prodigués, après avoir été transporté chez ses parents,
il est mort le lendemain à midi.
S. M. la Reine des Français vient d'adresser à M. l'abbé Gondrexon, deux lots
magnifiques, pour la loterie qu'il organise en faveur des enfants pauvres de
Blâmont.
Un incendie a éclaté le 4 de ce mois à Domêvre, près Blâmont. Sans les prompts
et nombreux secours qui ont été portés, ce sinistre menaçait de détruire une
portion considérable de la commune. Huit pompes à incendie, amenées de
différents points, ont, en moins d'une heure, arrêté le progrès des flammes qui
avaient déjà dévoré quatre maisons renfermant huit ménages.
On nous écrit de Domèvre la lettre suivante, que nous nous empressons de
publier, heureux de pouvoir ainsi remplir lés intentions de son auteur :
« Monsieur le Rédacteur,
» Vous vous rappelez qu'au mois de mai dernier, un incendie a anéanti toutes les
ressources de huit familles de Domèvre, près Blâmont ; j'ai sollicité pour elles
la bienveillance de M. de l'Espée, député de l‘arrondissement de Lunéville, qui
vient de m'adresser une somme de cinq cents francs, pour contribuer au
soulagement de ces malheureux, promettant même d'autres secours.
» Ce nouvel acte de générosité et de philantropie de la part de cet homme
honorable est si rare de nos jours, que je crois devoir lui donner publicité. »
J'ai l'honneur, etc., AUGUSTE MARMOD.
A M. le rédacteur du Journal de la Meurthe et des Vosges.
Blâmont, le 28 août 1845.
Monsieur le rédacteur.
Vous accueillerez avec bienveillance, je l'espère, les détails que j'ai
l'honneur de vous transmettre sur un événement qui vient de se passer dans notre
ville, et qui intéresse, en quelque sorte, l'histoire du pays.
On sait que le fameux Régnier, duc de Massa, est né à Blâmont . Ce n'est pas ici
le moment d'émettre une opinion sur la carrière politique de cet homme d'Etat,
mais nous croyons qu'il est permis de s'enorgueillir d'une de nos plus belles
célébrités contemporaines.
Les parents du grand-juge étaient inhumés dans une partie de l'ancien cimetière
qui côtoie la rue et qui se trouve aujourd'hui envahie par des constructions
successives. Diverses réparations sont également projetées pour l'agrandissement
de l'église paroissiale, et les plans adoptés entraîneront des fouilles
nombreuses dans le lieu même où l'on avait déposé les ancêtres d'un homme arrivé
par ses talents et par le flot des révolutions aux plus hautes dignités
sociales.
La première pensée de l'excellent curé de Blâmont a été d'épargner toute
profanation à ces honorables sépultures. De concert avec l'administration
municipale, .qui ne recule jamais devant aucune bonne oeuvre, des mesures furent
arrêtées pour la translation des ossements et des pierres tumulaires de la
famille Régnier. Une cérémonie funèbre fut indiquée; les restes vénérés furent
placés dans une vaste bière peinte en noir et confiée à. de jeunes clercs qui se
relayaient tour à tour. La ville entière a voulu prendre part à cette fête des
morts; et c'est au milieu de l'immense cortège de la population, que le convoi
est arrivé au nouveau cimetière, où les aieux du ministre impérial ont trouvé un
dernier et sûr asile.
Le concours des. habitants et le zèle déployé par les autorités dans une
pareille circonstance, ne sont pas seulement un hommage offert à une grande
illustration ; mais on doit y Voir aussi l'expression d'une vive reconnaissance
pour les bienfaits reçus. Les souvenirs des nombreux services rendus autrefois
par la famille Régnier, et des faveurs-publiques ou particulières qui ont été
accordées par le grand-juge, n'est pas encore éteint dans la ville dé Blâmont .
Une occasion s'est présentée et on a été heureux de la saisir, afin de réitérer
à l'honorable duc de Massa, (*) les témoignages de gratitude et de vénération
que ses concitoyens lui garderont toujours dans le coeur, avec la ferme
confiance, qu'il maintiendra, comme auparavant les beaux exemples de générosité
et de dévoûment que nous avons trouvés dans son illustre père et dans sa
famille.
Agréez, etc. E .C.
(*) M. le duc de Massa, fils du ministre, grand-juge, sous l'empire, est pair de
France depuis 1816.
Le lieutenant-général, comte Klein, pair de France, dont nous avons récemment
annoncé la mort, était né à Blâmont, en 1762. Après s'être distingué dans toutes
les guerres de la République, il quitta la vie militaire en 1807, pour passer au
sénat, et de là à la chambre des pairs.
Par contrat passé devant Me STINGRE, l'un des notaires soussignés, qui en a la
minute, et son collègue, en date du 29 décembre 1845, enregistré à Blâmont le 6
janvier suivant, au droit de 5 fr. 50 cent., décime compris, contenant société
entre M. Constantin-François-Joseph Cloud, propriétaire, demeurant à Blâmont,
d'une part, et M. Charles-Victor Jacques, garçon majeur, demeurant aussi à
Blâmont, d'autre part, la société formée entre MM. Cloud et Jacques est en nom
collectif; elle a pour objet le commerce de tissus et de et de mercerie; son
siège est à Blâmont ; sa durée est de cinq ans, qui datent du 1er décembre
courant et finiront au 1er décembre 4850.
La raison sociale est Cloud et Jacques ; tous deux auront la signature, ainsi
que la gestion et l'administration de la société. La mise en société est
composée d'une somme de chacun 4,000 fr. et d'une maison acquise en commun, à
Blâmont, où s'exploitera leur commerce.
Extrait certifié par Me FRANÇOIS-AMBROISE STINGRE, notaire à Blâmont,
dépositaire de la minute.
Blâmont, 9 janvier 1846.
Signé STINGRE.
Sur la demande de M. le préfet de la Meurthe, M. la ministre da l'instruction
publique vient d'accorder à la ville de Blâmont un secours de 900 fr. pour
l'aider à solder les frais de premier établissement d'une salle d'asile.
Dans la nuit du 16 au 17 du courant, un incendie considérable, attribué à
l'imprudence, a éclaté dans la ville de Blâmont et a consumé 7 maisons ainsi
qu'une partie du mobilier qu'elles renfermaient. Ce sont les plus pauvres
habitants de Blâmont qui ont été victimes du sinistre. Ces sept maisons
contenaient 18 ménages et ces 18 ménages sont composés de 62 personnes dont la
plupart sont sans asile. La perte est évaluée à 18 ou 20,000 fr. Les maisons
étaient assurées ainsi qu'une partie seulement du mobilier.
Aux chefs-d'œuvre de sculpture et d'architecture catholiques, qui font de la
chapelle du collège de Blâmont, élevée par les soins du digne abbé Marsal,
principal de l'établissement, un délicieux monument dans le style ogival,
viennent se joindre encore, dit l'Espérance, des peintures si renommées de M.
Maréchal, de Metz. Deux fenêtres ogivales, représentent les sublimes figures de
l'auguste mère des chrétiens et de saint Louis de Gonzague. Ces vitraux
produisent un effet magique, indépendamment des peintures sur verre qui décorent
les autres parties de la nef.
A LOUER,
POUR ENTRER EN JOUISSANCE LE 23 AVRIL 1852,
LA FERME
de la Baronne,
Près Avricourt (Meurthe), à 1 kilomètre du chemin de fer de Paris à Strasbourg.
Elle se compose :
D'une grande cour au milieu de laquelle est une fontaine qui alimente un lavoir,
est entourée de bâtimens qui consistent en une maison d'habitation, deux écuries
pour chevaux, deux granges, une machine à battre ; une bergerie pour 300 bêtes,
deux étables pour boeufs et vaches, une boutique, une huilerie, une chambre à
four isolée du reste, un grand hailier et de nombreux toits à porcs:
Cent hectares de terres, 25 hectares de prés, 9 hectares de pâtures composent
l'exploitation.
S'adresser, pour visiter les lieux, au garde de la Baronne, et pour les
conditions du bail, à M. DUCHAMP, à Blâmont.
Le Progrès de l'Est annonce que la sœur directrice de l'école de Blâmont
(Meurthe-et-Moselle) a été révoquée, après une enquête administrative, pour
avoir distribué des brochures politiques à ses élèves.
LES MESURES SANITAIRES A LA FRONTIÈRE
A Nancy - A Pagny-sur-Moselle - A Avricourt - A Novéant
Nancy, 1er septembre.
Des mesures préventives sont prises à Nancy, étant donnée sa proximité de
Pagny-sur-Moselle et d'Avricourt.
Les professeurs de la Faculté de médecine de Nancy, chefs de service à l'hôpital
civil de Nancy, qui étaient en vacances et se trouvaient remplacés dans leurs
services par des agrégés de la Faculté, vont rentrer a leur poste. MM. les
docteurs Spillmann et Heydenrick arrivent cotte nuit.
Le préfet de Meurthe-et-Moselle a fait appel, au nom du gouvernement, au
concours des étudiants de la Faculté de médecine de Nancy, pour l'organisation
des postes sanitaires aux stations frontières de Delle (Belfort-Bâle-Vienne par
l'Arlberg), de Petit-Croix (Belfort-Mulhouse- Suisse-l'Autriche), d'Igney-Avricourt
(l'Allemagne du Sud, l'Autriche, principautés danubiennes, Constantinople), de
Pagny-sur-Moselle (Francfort-BerIin-Hambourg-Russie).
Malgré les vacances scolaires et l'absence du plus grand nombre des étudiants,
on n'a eu que l'embarras du choix pour désigner le personnel de ces postes. Je
viens d'assister, à la gare de Nancy, au départ des deux internes désignés pour
Igney-Avricourt, que quelques-uns de leurs camarades avaient accompagnés
jusqu'au train.
Il n'en est pas moins acquis que les mesures préventives, qui sont fort
justement prises et qu'on ne saurait trop approuver, vont causer une forte perte
au commerce de Nancy.
Le premier lundi de septembre a lieu, en effet, à Nancy, ce qu'on appelle la
réunion commerciale annuelle. C'est un congrès pour le commerce des grains où
viennent de nombreux négociants de Belgique et d'Allemagne, car c'est d'après
les transactions opérées à ce congrès que le cours des grains est fixé pour
l'année courante.
Or, le maire de Nancy, d'accord avec l'autorité préfectorale, vient d'interdire
cette réunion dans les termes suivants qui en indiquent l'importance
Le maire de la ville de Nancy
Attendu que la reunion commerciale qui a lieu chaque année à Nancy au
commencement de septembre attire un grand nombre de commerçants de Belgique et
d'Allemagne, pays actuellement contaminés par l'épidémie cholérique ;
Attendu qu'il importe dans l'intérêt de la santé publique de prendre des mesures
préventives afin d'écarter toute cause de contagion ;
Interdit la réunion commerciale qui devait avoir lieu le lundi 5 septembre
prochain dans notre ville.
L'affiche annonçant cette interdiction a été placardée dès hier dans toutes les
gares-frontières.
En arrivant à la gare de Pagny-sur-Moselle, je trouve le chef de gare, M.
Gerschel, un vieux serviteur de la compagnie de l'Est et l'un des meilleurs, en
grande conférence avec M. Ritter, le commissaire spécial qui a remplacé M.
Schnœbele. Ces messieurs étaient en train d'organiser les mesures nécessaires.
- Voici, me dirent-ils, le texte exact des mesures à prendre pour l'organisation
et le fonctionnement des postes-sanitaires destinés à prévenir l'importation du
choléra, qui a été envoyé dans les gares-frontières par la direction de
l'hygiène publique au ministère de l'intérieur:
» Tous les voyageurs venant des pays contaminés ou suspects seront examinés. Un
local sera spécialement préparé pour recevoir les voyageurs malades ou suspects.
» Le local se composera d'au moins deux pièces l'une pour les malades, l'autre
pour les suspects. Dans chacune d'elles seront installés des lits en fer aussi
simples que possible, afin qu'ils soient plus facilement désinfectés.
» Le personnel de chaque poste comprendra un médecin directeur, un ou deux
infirmiers et des aides en nombre variable selon l'importance du transit.
» Le médecin devra être présent à l'arrivée de chaque train venant des pays
contaminés ou suspects. Si les médecins font défaut dans la région, on pourra
demander du personnel à la Faculté la plus voisine.
» A l'arrivée de chaque train, les chefs de gare et leurs employés s'assureront
que tous les voyageurs sont descendus; ceux-ci seront conduits dans une salle où
se tiendra le médecin et subiront tour à tour l'Inspection.
» Dans l'intérêt du bon ordre et afin que personne ne puisse se soustraire à la
visite, il y aura lieu de faire défiler les voyageurs entre deux barrières
suffisamment rapprochées pour que deux personnes ne puissent passer de front.
Toute personne atteinte de gastro-entérite devra être retenue et soignée au
poste ; toute personne qui, sans présenter des signes de gastro-entérite,
offrira des symptômes suspects, pourra être retenue en observation.
» On remettra à chaque voyageur reconnu bien portant un passeport sanitaire
constatant qu'il a subi la visite médicale.
N°
RËPUBLIQUE FRANÇAISE
Poste sanitaire de la frontière
Passeport sanitaire
M. ..., venant de ... , passant à la frontière, a été reconnu sain au moment de la
visite médicale qu'il a subie ici, en vertu des instructions qui nous ont été
données. Il a déclaré vouloir se rendre à .... commune du département de .... où il
prendra domicile, rue .... n° ....
Le porteur devra se présenter devant le maire de la commune et subir les visites
que la municipalité jugera bon d'ordonner.
...., le .... 189....
Le directeur du poste sanitaire.
» Il sera tenu de le présenter au maire de la localité dans laquelle il se
rendra, et là il subira une nouvelle inspection et sera observé pendant le
nombre de jours correspondant à la durée de l'incubation du choléra.
» Le maire de la localité aura été prévenu de l'arrivée du voyageur par la carte
postale suivante envoyée par le directeur du poste
N°
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Poste sanitaire de la frontière
Monsieur le maire,
J'ai l'honneur de vous informer que M. .... venant de .... qui a subi à la frontière
la visite médicale, et qui a déclaré vouloir se rendre dans votre commune, où il
aura son domicile rue .... n° .... est parti aujourd'hui muni du passeport
sanitaire.
.... le .... 1892.
Le directeur du poste sanitaire.
» Dans le cas où le voyageur aurait le choléra, il serait immédiatement isolé et
traité.
» La visite des bagages devra être faite, avec le plus grand soin, par les
employés de la douane, assistés d'un infirmier du poste.
» Les malles seront ouvertes; les linges sales et tous les objets pouvant être
contaminés ne seront rendus à leur propriétaire qu'après avoir subi la
désinfection au moyen de l'étuve à vapeur sous pression. »
» Dans un local se trouvera l'étuve pour désinfecter le linge sale.
» On va construire un bâtiment pour le lazaret. Ce bâtiment devra contenir
plusieurs chambres et six lits.
» Ce service commencera à fonctionner dès le 2 septembre; il ne laissera pas que
de causer un certain retard dans le service, car il passe en moyenne, ici,
quatre cents voyageurs par jour, répartis en huit trains. »
Les mesures sanitaires sont prises ainsi qu'il suit à Igney-Avricourt
Avant de pénétrer dans la salle de visite, les voyageurs passeront par un petit
local qui y donne accès et où se tiendront les docteurs-médecins chargés de les
examiner. Une étuve est arrivée hier en gare par le train de huit heures du
matin. Elle va être aménagée pour qu'on y fasse passer le linge et les effets
suspects.
En outre, il va être construit un lazaret en bois et planches, avec chambres et
lits pour y recevoir les personnes jugées malades ou atteintes, suivant que la
visite médicale t'ordonnera.
Le poste doit comprendre deux médecins-docteurs, deux internes, deux infirmiers,
une infirmière et deux secrétaires.
La mise en vigueur de ces mesures sanitaires aura lieu aujourd'hui vendredi. Des
mesures sont également prises à l'entrée en France par voie d'eau, tant à Xures
qu'à Arnaville.
A Novéant, la première station allemande sur la ligne de Metz où je me suis
rendu, un médecin envoyé de Metz est en permanence depuis trois semaines. Der
cholera-doctor comme on l'appelle, a visité toutes les maisons du village en
compagnie du bourgmestre et a ordonné et fait exécuter les mesures d'hygiène les
plus rigoureuses.
Aucune installation n'est faite à Novéant, mais une voiture d'ambulance pouvant
amener rapidement les malades a l'hôpital de Metz y est en permanence.
Hàtons-nous de dire qu'elle n'a pas encore servi et espérons que, d'un côté de
la frontière comme de l'autre, on n'aura pas à utiliser les mesures préventives
qui ont été prises.
E. BOIS-GLAVY
Nancy, 18 septembre.
Les obsèques du capitaine Desfrères tué au Maroc, le 19 juin ont eu lieu à
Frémonville, village natal du général Varin. Beaucoup d'officiers étaient venus
rendre un dernier hommage à leur camarade. Le maire de Frémonville, l'abbé
Richard curé d'Herbéviller. le président des Vétérans, section de Blarnont, ont
prononcé d'éloquents et patriotiques discours.
BLAMONT
Les pièges à renard. - Se rendant à la propriété de sa mère au lieu dit les «
Marmottes » à 1.200 mètres environ de Blâmont, le maçon Gustave Daguindeau, 39
ans, ne fut pas peu surpris de voir deux superbes pièges à renard attendant
sournoisement une victime. Il les désarma et les porta à la gendarmerie non sans
porter plainte, car il n'avait donné à qui que ce soit l'ordre de placer ces
engins dans sa propriété. Une enquête fit bientôt connaître que c'était le fait
de M. Paul D..., 62 ans propriétaire à Blâmont, qui étant au courant des habitudes
d'un renard avait tendu subrepticement ces pièges pour capturer l'animal. Le
propriétaire honteux et confus jura au gendarme, mais un peu tard qu'on ne l'y
prendrait plus.
A qui la ferraille? - M. Émile Lafrogne, 59 ans, propriétaire à Blâmont, se
promenait dans sa propriété au lieu dit « Ferme St-Jean », quand il aperçut deux
ouvriers occupés à démolir des abris de guerre afin d'en récupérer la ferraille.
Il leur fit remarquer que ces abris, d'accord avec le chef de subdivision de
l'arrondissement de Lunéville (H. L.) lui appartenaient. Les deux manoeuvres
arrêtèrent aussitôt leur travail, non sans faire remarquer que quelque 2.000
kilos de feraille qu'ils avaient déjà récupérés, sous les ordres de leur chef de
chantier. M. Jungels, étaient destinés à un entrepreneur de Pont-à-Mousson, M.
Thibon.
Surpris, M. Lafrogne se renseigna auprès de M. Thibon, qui invoque un marché
passé avec la Préfecture de Meurthe-et-Moselle, l'autorisant à récupérer toute
la ferraille, rails, fils de fer barbelés, etc., de l'arrondissement. La
question en est là.
Le plus clair de l'affaire pour M. Jungels, c'est que, dans cette aventure, il a
récolté une contravention, pour n'avoir pas fait viser sa carte d'identité au
départ d'Ancerviller et à son arrivée à Blâmont, où il habite depuis le mois de
janvier.
DOMÊVRE-SUR-VEZOUZE
Embarras de voie publique. - S'étant arrêté pour prendre un verre à l'entrée de
Domèvre, le conducteur Paul Bastion avait négligé de garer suffisamment son
attelage stationnant devant le café Cati. II a eu une contravention. Il
transportait des bestiaux pour son patron. M. Grandjean, marchand de bestiaux à
Blâmont.
IGNEY
Conducteur auto sans papiers. - Jules Leclercq, 27 ans, laitier chez ses parents
à Igney, traversait en camionnette la commune de Remoncourt, quand les gendarmes
eurent la juste curiosité de lui demander papiers. Or remplaçant son frère,
conducteur habituel de son véhicule, il n'était nullement autorisé à conduire
une automobile, de plus il ne possédait pas davantage de récépissé de
déclarations de marchand ambulant. Deux bonnes raisons pour avoir un procès.
LEINTREY
Encore les engins de guerre.
Un jeune homme tué par une torpille.
Charles Riche. 17 ans, fils d'un cultivateur de Leintrey, revenait du chantier
Bichaton à Reillon. où il était manoeuvre, en compagnie de son cousin, le jeune
Boisselle. En traversant la « zone rouge », les deux enfants avisèrent une
torpille sans fusée, mais possédant encore sa charge de poudre. L'un d'eux ne
trouva rien de mieux « pour faire un beau feu d'artifice » que d'y introduire du
papier
enflammé.
Une formidable explosion se produisit aussitôt. Emile Boisselle fut projeté à
terre, mais Charles Riche fut grièvement blessé dans le dos.
Des ouvriers passant sur la route ramenèrent le blessé chez son frère qui le fit
transporter à l'hôpital de Lunéville.
Mais la blessure était trop grave et le malheureux imprudent succomba le
lendemain.
Toujours les bicyclettes. - Le manœuvre Julien Hubert, 24 ans, rencontré sur un
vélo sans plaque, a une contravention. |