Exécution de la
loi du 4 avril 1873, relative aux tombes des militaires morts
pendant la guerre de 1870-1871. Rapport présenté au président
de la République par M. de Marcère, ministre secrétaire d'état
au Département de l'intérieur
Paris, Impr. nationale, 1878.
MEURTHE-ET-MOSELLE.
Les dépenses faites dans ce
département, en vertu de la loi du 4 avril 1873, se sont élevées
(voir annexe n° 29) à la somme de 92,493 francs 81 cent., savoir
: Concessions perpétuelles achetées dans les cimetières
communaux. 2 0,462f36c
Entourage des concessions et murs de clôture 23,762 35
Exhumations et transfèrements 14,714 66
Indemnités pour occupation de terrains 5,710 16
Caveaux et monuments funéraires 26,064 05
Achat de terrains en dehors des cimetières 1,780 23
Dans 7 communes, des cimetières spéciaux ont été ouverts; les
terrains ont été achetés parle Gouvernement français dans 5
d'entre elles, et par l'armée d'occupation dans les deux autres.
Ces cimetières sont entourés de murs en maçonnerie.
5 concessions perpétuelles ont été faites à titre gratuit par
les communes; l'État français a payé les autres concessions.
118 militaires français sont inhumés dans des sépultures de
famille.
Le nombre de militaires français qui reposent dans des caveaux
ou dans des terrains concédés à l'Etat dans les cimetières, ou
achetés par lui en dehors, est d'environ 1,990.
Des sépultures spéciales ont été consacrées à 2,410 militaires
allemands.
Enfin, environ 5,442 militaires, inhumés sans distinction de
nationalité, reposent dans des sépultures communes.
Arrondissement de Briey.
Auboué. - Les restes mortels
de 12 militaires allemands, inhumés dans une propriété
particulière, ont été réunis au cimetière dans une concession de
2 mètres acquise par l'État. Entourage en fer de 6 mètres.
Il a été alloué au propriétaire du terrain occupé l'indemnité
qui lui était due aux termes de la loi.
Batilly. - Les restes mortels de 25 militaires français et
allemands, inhumés sans distinction de nationalité dans deux
propriétés particulières, ont été transférés dans le cimetière,
où se trouvaient déjà les corps de 3 autres militaires, et on
les a réunis clans une tombe commune d'une superficie de 4
mètres aux frais de l'Etat. Entourage de 8 mètres.
Les propriétaires des terrains occupés ont été indemnisés.
Briey. - L'Etat a fait l'acquisition d'un terrain d'une
contenance de 2 ares 87 centiares, contigu au cimetière, pour la
conservation des restes mortels des militaires allemands, au
nombre de 200, qui y étaient inhumés. Les corps de 10 autres
militaires allemands, qui reposaient dans le cimetière, y ont
été transférés.
En outre, l'Etat a fait clore ce terrain d'un mur en maçonnerie.
Un comité privé a fait ériger un monument au cimetière, sur
l'emplacement où sont inhumés 20 soldats français morts dans les
ambulances de Briey pendant la guerre. Ce monument (voir planche
LXVI) a 6 mètres de hauteur; il est formé d'une pyramide en
pierre de taille autour de laquelle est enroulée une guirlande
de feuilles de chêne, d'olivier et de lierre entrelacées, et
taillée en ronde bosse dans la pierre. La pyramide repose sur un
socle carré portant une croix en relief sur chaque face; elle
est surmontée d'une urne cinéraire voilée. On lit, sur la face
principale, près du sommet, l'inscription : A nos frères morts
pour la défense de la patrie. 1870-1871. De chaque côté du
monument sont bâtis des rochers formés de pierres rustiques sur
lesquelles sont gravés, d'un côté, les noms des officiers,
sous-officiers et soldats morts à Briey, de l'autre, les noms
des enfants de la ville qui ont succombé à l'armée pendant la
guerre. L'espace est entouré de chaînes en fer réunies par des
projectiles de gros calibre.
Les restes mortels de 3 officiers français ont été réunis clans
une concession particulière, sur le terrain de laquelle les
familles ont fait placer une croix.
Les tombes de 2 officiers allemands sur lesquelles existent des
sarcophages en pierre de taille n'ont pas été déplacées, les
familles ayant acheté la concession du terrain à perpétuité.
Bruville. - Environ 1,000 Français et Allemands, tués à la
bataille du 16 août 1870, avaient été inhumés, sans distinction
de nationalité, dans les champs; on les a transférés au
cimetière communal, dans un terrain de 100 mètres superficiels,
dont l'Etat a acheté la concession à perpétuité, et qu'il a fait
entourer d'une grille en fer.
Les propriétaires des terrains occupés ont été indemnisés.
Chambley. - 126 soldats français et allemands avaient été
inhumés dans les champs; on a réuni leurs corps au cimetière
communal, dans une concession de 12 mètres. Entourage de 14
mètres. Les insignes ont été replacés sur la nouvelle sépulture.
Les ayants droit ont été indemnisés pour les terrains occupés.
Les restes mortels d'un officier prussien ont été transférés,
par les soins de sa famille, au cimetière communal de Gorze
(Lorraine annexée).
Conflans. - On a réuni 17 militaires français dans un terrain de
2 mètres, concédé à l'État, autour d'une croix en pierre.
Les restes mortels des 30 soldats allemands ont été ensevelis
dans une tombe de 4 mètres. L'État a fait entourer la sépulture
d'une grille en fer de 8 mètres.
Cosnes-et-Romain. - Une concession de 2 mètres a été acquise
pour la sépulture d'un militaire allemand. Entourage de 6
mètres.
Doncourt-lez-Conflans. - 170 soldats français et allemands, tués
ou morts à la suite de blessures qu'ils avaient reçues sur le
champ de bataille, avaient été inhumés dans les champs; on les a
transférés dans le cimetière et réunis à 3 autres militaires qui
s'y trouvaient déjà, dans une concession perpétuelle de 15
mètres.
L'État a fait entourer la nouvelle sépulture d'une grille en
fer.
Une indemnité a été accordée aux propriétaires intéressés pour
l'occupation temporaire de leurs terrains.
La commune a concédé à perpétuitéle terrain occupé par la
sépulture du général Legrand. Cette sépulture est entourée d'une
grille, et elle est recouverte d'une pierre tumulaire portant
cette inscription :
Ici repose le général de division Frédéric Legrand, commandant
la cavalerie du 4e corps, tué à Mars-la-Tour le 16 août 1870.
-Priez pour lui.
L'État a, en outre, acquis une concession de 2 mètres pour 1
militaire allemand. Entourage de 6 mètres.
Fresnois-la-Montagne. - Les restes de 2 militaires français
inhumés dans l'ancien cimetière ont été transférés dans le
nouveau.
On a réédifié les pierres tombales sur la nouvelle sépulture.
Entourage en fer de 6 mètres.
1 sous-officier d'infanterie, tué sur le champ de bataille de
Forbach, a été inhumé dans une sépulture de famille.
Hatrize. - Concession de 2 mètres pour 1 militaire français.
Entourage en fer de 6 mètres.
Homécourt. - 2 soldats allemands, inhumés dans une propriété
particulière, ont été transférés au cimetière, dans une
concession de a mètres. Entourage en fer de 6 mètres.
Le propriétaire du terrain occupé a été indemnisé.
Jarny.- On a réuni 47 militaires français et allemands, inhumés
en dedans et en dehors du cimetière, dans un terrain d'une
superficie de 31m,50, cédé gratuitement par la commune. L'Etat a
fait entourer ce terrain d'un mur en maçonnerie.
Jeandelize. - 1 soldat français et 1 soldat allemand, inhumés
dans une propriété communale, ont été transférés au cimetière
dans une concession de 2 mètres. Entourage en fer de 6 mètres.
Jouaville. - 830 soldats français et allemands, tués à la
bataille de Saint-Privat et inhumés dans les champs, sans
distinction de nationalité, ont été réunis, ainsi que 4
militaires qui se trouvaient dans le cimetière, dans un terrain
communal de 360 mètres superficiels acquis par l'État, qui l'a
fait entourer d'un mur en maçonnerie.
Les propriétaires des terrains occupés ont été indemnisés.
Le gouvernement allemand a acheté un terrain d'une surface de 16
mètres, dépendant de la ferme d'Anoux-la-Grange, écart de
Jouaville, et dans lequel sont inhumés 2 officiers. Les tombes
sont ornées de deux petits monuments reposant sur un massif
recouvert de gazon et entouré d'une grille en fer.
Labry. -Deux concessions perpétuelles de 2 mètres chacune, pour
7 militaires français et 2 militaires allemands. Clôture en fer
autour de chaque sépulture.
Longuyon. - 4 militaires français ont été réunis dans une
concession de 2 mètres.
Les restes de 23 soldats allemands, inhumés dans le cimetière,
et 2 autres militaires inhumés dans une propriété particulière,
ont été transférés dans une concession de 4 mètres, sur laquelle
on a replacé les pierres tombales qui recouvraient les
sépultures.
Les deux tombes sont entourées d'une grille en fer.
Une indemnité a été accordée pour l'occupation du terrain.
Longwy. - On a réuni les corps de 15 militaires français, tués
pendant le siège de Longwy, sous le monument funéraire élevé
dans le cimetière au moyen de souscriptions.
Ce monument (voir planche LXVI) a 5 mètres de hauteur; il est
formé d'une colonne d'ordre ionique, dont le chapiteau est
surmonté de cinq bombes, et reposant sur un socle. La face
principale du socle porte une couronne de cyprès avec
l'inscription : Ici reposent les braves défenseurs de la place
de Longwy. Sur la face postérieure sont gravés les noms des
soldats inhumés sous le monument. Une couronne d'immortelles et
une couronne de lierre sont sculptées sur les deux autres faces.
Le monument est entouré de six bornes en pierre reliées par des
chaînes en fer forgé.
On a concentré les corps de 14 militaires allemands dans deux
tombes distinctes: ceux des catholiques dans une concession de 4
mètres, et ceux des protestants dans une autre concession de
même surface.
Les insignes ont été replacés sur les nouvelles sépultures, que
l'Etat a fait entourer de grilles en fer.
Mars-la-Tours. - L'État a contribué pour une somme de 8,000
francs à la construction d'un monument érigé, par voie de
souscriptions, à la mémoire des soldats français tués dans les
batailles livrées les 16 et 18 août 1870 sur le territoire des
communes de Gravelotte, de Mars-la-Tour, de Saint-Privat et de
Sainte-Marie-aux-Chênes.
Les restes mortels des militaires français seuls, au nombre
d'environ 1,500, ont été déposés, aux frais de l'Etat, dans le
caveau ménagé sous le monument.
Ce monument (voir planche LXVII) est formé d'une statue en
bronze, reposant sur un socle en pierre. Le bronze a été fourni
par l'Etat. La statue, œuvre du statuaire Bogino, représente la
France couronnant un soldat blessé et mourant; à ses pieds se
trouvent deux enfants : l'un reçoit le fusil du soldat et
l'autre tient dans ses mains une ancre allégorique. Le socle est
orné de deux bas-reliefs également en bronze dus au même
sculpteur : l'un représente un épisode de la bataille du 18 août
livrée à Saint-Privat, et l'autre le combat de cavalerie livré
le 16 août sur le territoire de Lagrange, et où fut tué le
général Legrand, dont la sépulture est à Doncourt.
Quant aux militaires allemands, au nombre de 1,000 environ, on
les a réunis, aux frais de l'Etat, dans un terrain communal de
900 mètres superficiels, cédé gratuitement à l'État.
S. A. R. le grand-duc d'Oldenbourg avait acquis, dans le
cimetière communal, une concession perpétuelle pour la sépulture
de 4 de ses officiers; les corps de 3 d entre eux ont été
exhumés et transportés en Allemagne; il ne reste plus qu'une
sépulture, qui a été conservée dans son emplacement primitif.
Les intéressés ont reçu l'indemnité qui leur était due pour
l'occupation de leurs terrains.
Moineville. - 2 militaires allemands, dont l'un se trouvait
inhumé dans une propriété particulière, ont été réunis au
cimetière dans une concession de 2 mètres, acquise par l'État et
entourée d'une clôture en fer.
Le propriétaire du terrain occupé a été indemnisé.
Mouliers.- 45 militaires allemands, décédés à l'ambulance de
Moutiers, ont été inhumés dans un terrain contigu au cimetière.
Ce terrain, qui appartenait à la commune, a été vendu à l'État.
L'Etat a, en outre, fait entourer ce terrain d'un mur en
maçonnerie.
Norroy-le-Sec. - L'Etat a acquis une concession de 2 mètres pour
la conservation de la sépulture d'un officier français.
Entourage en fer de 6 mètres.
Olley.- Le Conseil municipal a, par délibération du 10 septembre
1873, concédé gratuitement dans le cimetière le terrain occupé
par la sépulture d'un officier supérieur français.
Une pierre tombale, surmontée d'une croix en fonte, a été érigée
par les soins de la veuve de cet officier.
Réhon-Mexy. - L'État a acquis, au cimetière de Mexy, une
concession de 2 mètres pour la sépulture d'un soldat français.
Un monument a été érigé par les soins de la famille de ce
militaire.
Une autre concession de 2 mètres a été acquise au cimetière de
Réhon pour la réinhumation des restes mortels de 2 militaires
allemands.
Les deux tombes sont entourées d'une grille en fer.
Saint-Ail-Habonville. - Environ 2,500 militaires français et
allemands, morts à la bataille du 18 août 1870, avaien tété
inhumés dans les champs; on les a transférés dans une parcelle
de terrain acquise par l'Etat, qui l'a fait entourer d'un mur en
maçonnerie.
Les propriétaires des terrains occupés ont reçu les indemnités
qui leur revenaient aux termes de la loi.
Saint-Marcel. - Environ 220 soldats français et allemands, morts
sur le champ de bataille ou dans les ambulances, avaient été
inhumés dans des terrains particuliers :
115 soldats et 1 o officiers ont été transférés dans la crypte
du monument commémoratif de Mars-la-Tour; on a réuni les autres
militaires au cimetière, dans une concession perpétuelle de 20
mètres, protégée par une clôture en fer.
L'État a accordé une indemnité aux propriétaires des terrains
occupés. .
Saulnes. - Concession perpétuelle de 3 mètres pour la sépulture
d'un sous-officier allemand. Entourage en fer de 6 mètres.
Tronville. - 57 militaires allemands, inhumés en dehors et en
dedans du cimetière, ont été réunis dans une concession de 5
mètres acquise par l'État. Entourage en fer de 9 mètres.
Les ayants droit ont reçu l'indemnité qui leur revenait pour
l'occupation temporaire de leurs terrains.
Une sépulture allemande, d'une surface de 5 mètres, concédée à
la famille, n'a pas été déplacée; elle est recouverte d'une
pierre tombale avec plaque en marbre.
Villers-la-Montagne. - On a réuni les restes mortels de 6
militaires allemands dans une concession de 2 mètres. Entourage
en fer de 6 mètres.
Les insignes ont été replacés sur la nouvelle sépulture.
Ville-sur-Yron. - 41 militaires français et allemands, tués dant
un engagement de cavalerie le 16 août 1870, avaient été inhumés
dans les champs; on les a transférés au cimetière, dans une
concession de 4 mètres, acquise par l'Etat.
Entourage en fer de 16 mètres.
Les propriétaires ont été indemnisés à raison de l'occupation de
leurs terrains.
La sépulture d'un officier français, concédée à perpétuité à sa
famille, n'a pas été déplacée.
Xivry-Circourt. - Concession de 1m,80 pour la tombe d'un soldat
français. Concession semblable pour 1 soldat allemand.
Les deux tombes sont entourées de grilles en fer.
Arrondissement de
Lunéville.
Baccarat. - L'État a acquis
une concession de 2 mètres superficiels pour la sépulture de 2
militaires français. Entourage de 6 mètres.
Badonviller. - Concession perpétuelle de 2 mètres pour la tombe
de 2 soldats allemands. Entourage en fer de 6 mètres.
Bayon. - Concession de 2 mètres pour la tombe d'un soldat
français. Entourage on fer de 6 mètres.
Blainville-sur-l’Eau. - Concession de 2 mètres pour la tombe
d'un militaire français. Entourage en fer de 6 mètres.
1 officier français repose dans une sépulture de famille.
Lunèville. - L'État a acheté dans le cimetière 43m,80, et, de
son côté, la commune a cédé gratuitement les 52m,56 formant le
complément du terrain occupé par deux caveaux, surmontés de
monuments funéraires, construits aux frais de l'Etat, et
destinés à recevoir l'un les dépouilles mortelles de 150
Français, et l'autre celles de 121 Allemands.
Les deux monuments (voir planches XXVI et XXVII) sont
semblables.
Les caveaux mesurent 5 mètres en tous sens; ils sont voûtés, et
leur hauteur sous clef est de 4m,24 ; les pieds-droits, cimentés
comme le fond, sont en maçonnerie de moellons ; la voûte est en
briques et recouverte d'une chape en ciment. Le monument
surmontant les caveaux est en marbre de Sampans; sa hauteur
totale est de 5m,35. Il est formé d'une pyramide quadrangulaire,
terminé en pointe de diamant, reposant sur un socle et portant
l'inscription : A la mémoire des soldats morts pendant la guerre
de 1870-1871. Les noms des soldats sont gravés en creux sur les
trois faces principales du piédestal. Le monument est entouré de
bornes reliées par des chaînes en fer.
Un monument commémoratif, en granit des Vosges, orné de deux
statues en marbre représentant l'une la ville de Sarrebourg et
l'autre la ville de Lunéville, et adossées contre une pyramide,
a été, au moyen de souscriptions particulières, érigé dans le
square de l'Hôtel de ville, à la mémoire des soldats français
morts dans les ambulances de Lunéville, et de ceux des
arrondissements de Lunéville et de Sarrebourg, morts sur les
champs de bataille, en captivité et dans les hôpitaux ou
ambulances du territoire français. Ces militaires sont au nombre
de 592, et leurs noms sont gravés sur des plaques fixées dans
les socles qui supportent la pyramide et les statues.
Moriviller. - Concession de 2 mètres pour la sépulture d'un
militaire français. Entourage en fer de 6 mètres.
Pexonne. - Concession de 2 mètres pour la tombe d'un militaire
français sur laquelle existe une pierre funéraire avec plaque en
marbre portant une inscription. Entourage en fer de 6 mètres.
Pierre-Percée. - L'État a acquis deux concessions de 2 mètres
chacune pour les sépultures d'un militaire français et d'un
militaire allemand. Les deux tombes sont entourées de grilles en
fer. Il existe sur la sépulture française un petit monument.
Serres. - Concession de 2 mètres pour la sépulture d'un
militaire français, recouverte d'une pierre tumulaire et
entourée d'une grille.
Arrondissement de Nancy.
Champey. - Les corps de 18
militaires allemands, morts à l'ambulance établie dans cette
commune, ont été réunis dans une concession de 4 mètres.
Entourage en fer de 8 mètres.
Dieulouard. - Concession de 2 mètres pour la sépulture d'un
soldat allemand. Entourage en fer.
Dombasle. - On a réinhumé 1 sous-officier français dans une
concession de 2 mètres acquise par l'État. Le monument funéraire
élevé par la famille a été replacé sur la nouvelle sépulture.
Jarville. - Le Gouvernement allemand a acheté un terrain dans
lequel ont été inhumés 58 de ses nationaux et 1 militaire
français, morts à l'ambulance du collège de la Malgrange.
Ce terrain, d'une surface de 105 mètres (10m,40 X 10m,10), est
entouré d'une grille en fer reposant sur un soubassement en
maçonnerie; il se trouve actuellement englobé dans le cimetière
par suite de l'agrandissement de ce dernier.
Les autorités allemandes y ont fait ériger trois monuments
funéraires en pierre de taille; sur l'un d'eux est gravée
l'inscription: A la mémoire des 58 soldats allemands et du
soldat français morts pour la patrie.
De son côté, l'Etat français a acquis une concession de 10
mètres pour les sépultures de 5 militaires allemands inhumés
dans le cimetière.
Leyre. - Concession de 2 mètres pour la tombe d'un soldat
allemand, sur laquelle existe une croix en pierre. Entourage en
fer.
Ludres. - L'Etat a acheté une concession de 2 mètres pour la
réunion des restes mortels de 3 militaires français. La nouvelle
sépulture a été entourée d'une grille en fer.
Mailly. - 13 militaires allemands avaient été inhumés dans le
cimetière et en dehors; on les a réunis dans une concession de 3
mètres. Entourage en fer de 7 mètres.
Le propriétaire du terrain occupé a renoncé à l'indemnité à
laquelle il avait droit en vertu de la loi.
Malzéville. - On a réuni les corps de 4 militaires français dans
une concession de 2 mètres. Entourage de 6 mètres.
Nancy. - Le conseil municipal de Nancy, par délibération du 6
janvier 1873, a concédé gratuitement et à perpétuité le terrain
occupé, dans le cimetière de Préville, par les sépultures des
militaires français et allemands morts dans les ambulances de
cette ville.
Un monument funéraire (voir planche LXVIII) a été élevé à la
mémoire de 162 militaires français, avec le produit d'une
souscription publique. Ce monument se compose d'une pyramide
quadrangulaire terminée en pointe de diamant et placée sur un
piédestal fondé sur un soubassement incliné en glacis. Le
piédestal est orné des armes de la ville de Nancy, et il porte
la dédicace : Aux soldats français morts pour la défense de la
patrie. La face principale de la pyramide est ornée d'une palme
et de couronnes sculptées en relief. On y lit aussi le millésime
: 1870-1871. Sur les autres faces sont sculptées des croix.
Neuviller-sur-Moselle. - Les corps d'un officier français, tué à
Verdun, et d'un garde mobile, mort à l'ambulance de Lunéville,
ont été inhumés par les soins de leurs familles.
Pagny-sur-Moselle. - 10 militaires allemands, inhumés dans le
cimetière et dans une propriété particulière, sont ensevelis
dans une concession de 2 mètres. La nouvelle sépulture a été
entourée d'une grille en fer de 6 mètres.
Le propriétaire du terrain occupé a reçu l'indemnité
réglementaire.
Phlin. - 11 militaires allemands morts à Phlin avaient été
inhumés dans une propriété particulière, dans la commune de
Thézey-Saint-Martin; on les a transportés au cimetière de Phlin
et réunis, dans une concession perpétuelle de 2 mètres
superficiels, à un autre militaire qui s'y trouvait déjà.
Entourage en fer.
Pompey. - Concession de 2 mètres pour la sépulture d'un
militaire français sur laquelle un petit monument a été érigé
avec le produit d'une souscription des habitants de cette
localité. Ce monument (voir planche LXVI) est formé d'une
pyramide ornée d'une croix et de deux branches de laurier, et
reposant sur un piédestal.
Pont-à-Mousson. - Il est mort dans les ambulances de la ville
597 militaires français et allemands. On les a inhumés au
cimetière, où les sépultures occupent 294m,44 superficiels. Ces
sépultures n'ont pas été déplacées. 53 militaires français,
provisoirement inhumés dans un terrain particulier situé sur la
route de Metz, ont été transférés au cimetière, où l'Etat a
acheté la concession perpétuelle d'un terrain de 5 mètres.
Au moyen de souscriptions particulières un comité a fait élever
un monument funéraire dans le cimetière. Ce monument est formé
(voir planche LXVI) d'une croix en pierre posée sur un piédestal
: La croix est ornée d'une banderolle sculptée portant une croix
de la Légion d'honneur et l'inscription : Honneur et patrie. Sur
le socle sont sculptées deux épées et gravées les inscriptions
suivantes : Aux soldats français morts dans les ambulances de
celle ville et inhumés dans ce cimetière. 1870-1871. Ceciderunt
in bello pro patria.
Un autre monument, composé d'une croix en fer placée sur un
socle, avait été érigé par le même comité sur les sépultures des
soldats inhumés le long de la route de Metz. On l'a transféré au
cimetière. On y lit l'inscription : Ici reposent 53 soldats
français, morts pour la défense de la patrie, dans la guerre de
1870-1871.
Les petits monuments funéraires érigés par l'armée d'occupation,
sur les tombes allemandes, ont été conservés.
Les intéressés n'ont réclamé aucune indemnité pour occupation
temporaire des terrains par des sépultures.
Richardménil. - Concession de i mètres pour la tombe d'un soldat
français. Concession semblable pour 1 soldat allemand.
Les deux tombes sont entourées de grilles en fer.
Saint-Max. - Concession de 2 mètres pour la sépulture d'un
militaire français. Entourage en fer de 6 mètres.
Thèzey-Saint-Martin. - 11 militaires allemands, inhumés dans une
propriété particulière, ont été transférés dans le cimetière
communal de Phlin.
Le propriétaire du terrain occupé a reçu l'indemnité qui lui
revenait.
Tonnoy. - Concession de 2 mètres pour la tombe d'un soldat
allemand. Entourage en fer.
Vandières. - Concession de 2 mètres pour la tombe d'un soldat
allemand. Entourage en fer.
Vézelise. - Il existe dans le cimetière les sépultures de 2
militaires allemands, 1 catholique et 1 protestant. L'Etat a
acquis deux concessions perpétuelles de 2 mètres chacune pour la
conservation de ces tombes, et fait placer sur chacune d’elles
une croix en fer reposant sur un socle en pierre et une grille
d'entourage en fer.
Arrondissement de Toul.
Bainville-sur-Madon. -
Concession de 1m,60 pour la tombe d'un militaire français.
Entourage en fer de 5m,60.
Choloy. - Concession de 2 mètres pour la tombe d'un soldat
allemand. Entourage en fer de 6 mètres.
Colombey-les-Belles. - 1 officier français, décédé à Lyon, a été
transféré au cimetière communal et inhumé dans un caveau de
famille.
Écrouves et Grandménil. - Les restes mortels de 3 militaires
allemands, inhumés dans une propriété particulière, ont été
transférés au cimetière et réunis à 2 militaires de même
nationalité qui s'y trouvaient déjà, dans une concession
perpétuelle de 2 mètres. Entourage en fer de 6 mètres.
Le propriétaire du terrain occupé a été indemnisé.
Gondreville. - Concession de 2 mètres superficiels pour 2
militaires allemands inhumés dans le cimetière. Entourage en
fer.
Grosrouvres. - Concession de 2 mètres pour la tombe d'un
militaire français sur laquelle un petit monument avec
inscription a été élevé par les soins de sa famille.
Manonville. - Concession de 2 mètres pour la tombe d'un soldat
allemand. Entourage en fer.
Moutrot. - Concession de 2 mètres pour la tombe d'un soldat
français. Entourage en fer.
Rosières-en-Haye. - Concession perpétuelle de 2 mètres
superficiels pour 2 militaires allemands. Entourage en fer.
Seicheprey. - Concession de 2 mètres pour la tombe d'un soldat
allemand. Entourage en fer.
Toul. - La commune a fait construire, sous la croix centrale du
cimetière, un caveau de 3 mètres carrés dans lequel elle a fait
réunir, à ses frais, les restes mortels de 33 militaires
français, décédés durant le siège; 5 militaires sont inhumés
dans des concessions achetées par les familles; 2
sapeurs-pompiers sont enterrés dans une concession accordée par
la ville.
Le gouvernement allemand a acheté un terrain contigu au
cimetière communal, pour l'inhumation de 123 de ses nationaux
morts pendant l'occupation. Ce cimetière spécial a été conservé,
et l'Etat, d'accord avec la Chancellerie fédérale, y a fait
transférer 39 militaires allemands qui se trouvaient inhumés
dans le cimetière communal et dans diverses propriétés
particulières. Les pierres tumulaires ont été également
replacées dans ce cimetière.
Il n'y a pas eu d'indemnité pour occupation temporaire de
terrain.
Un monument (voir planche LXVIII) a été érigé, avec le produit
d'une souscription publique, à la mémoire des militaires
français. Il est formé d'un soubassement quadrangulaire orné
d'un petit bastion crénelé, avec l'écusson et la devise de la
ville de Toul. Le soubassement est surmonté d'une pyramide
carrée, légèrement amincie au sommet, portant sur la l'ace
principale un bouclier fêlé, une branche de laurier et un glaive
brisé. Le tout est amorti par un chapiteau sculpté. On lit sur
la face principale du socle la dédicace : A la mémoire des
victimes du siège. Sur les autres faces de la pyramide sont
gravés les noms des morts. Enfin, l'une des faces du socle porte
: La ville de Toul a bien mérité de la patrie (décret du
Gouvernement de la défense nationale).
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