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Tenture des Valois - Voyage de
1573
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La « tenture des Valois » est
une série de huit tapisseries flamandes, représentant les
festivités de la cour de France. Ces tapisseries, de 4 mètres de
haut en moyenne, de 3 à 6 mètres de large, sans doute commandées
par Catherine de Médicis, ont été tissées vers 1581-1584 à
Bruxelles (peut-être par l’atelier Willem de Pannemaker).
Elles ont été conçues selon
des dessins réalisés vers 1573-1574 par l’artiste français
Antoine Caron (1521-1599), complétées de cartons du peintre
flamand Lucas de Heere (1534-1584) dans les dernières années de
sa vie.
Catherine de Médicis les aurait offertes à sa petite fille
Christine de Lorraine-Vaudémont qui, à l’occasion de son mariage
avec le grand-duc de Toscane Ferdinand en 1589, apporte à
Florence ces précieuses tapisseries (estimées à 3510 écus selon
l'évaluation du notaire florentin).
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La cinquième tapisserie est la plus problématique. Connue sous
le nom de « Voyage », et parfois sous le nom de « Départ de la
Cour du château d'Anet », cette tapisserie (390 x 534 cm)
représente une cour royale quittant le château d'Anet
(Eure-et-Loir), selon un dessin préparatoire de Caron.
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Ce dessin présente cependant un défilé animalier,
telle une fin de chasse. Pourtant, au final, parmi les événements
historiques relatés par les huit tapisseries, « Voyage » représente surtout le départ de Henri de Valois, futur
Henri III, pour la Pologne en 1573, qui s’est effectuée depuis
Blâmont après la célèbre
entrevue.
On identifie d'ailleurs les plénipotentiaires
reçus à Blâmont lors de cette conférence, avec les
trois personnages à droite : Louis de Nassau, son frère
Henri, et Christophe, fils de l’électeur Palatin.
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Pourquoi alors avoir représenté un château qui ne constitue
aucune étape de ce voyage ? |
A l’époque du dessin préparatoire, il n’existe pas encore de
représentations du château de Blâmont puisque la gravure de
Joris Hoefnagel pour le Civitates Orbis Terrarum date d’environ
1580 ; mais cette gravure aurait pu être tardivement utilisée
dans des cartons remaniés pour la production des tapisseries
(encore qu'elle représente une vue de la ville depuis le sud, le départ pour
la Pologne ayant eu lieu par le nord-est Blâmont-Richeval).
Le
château de Blâmont, réduit au palais de Christine de Danemark
pour l’architecture renaissance, n’était-il pas assez
prestigieux pour de si riches tapisseries ?
On peut aussi supposer que Catherine de Médicis (1519-1589)
souhaitait faire figurer le château d’Anet, comme revanche sur
sa rivale Diane de Poitiers (1500-1566), favorite royale entre
1547 et 1559 du roi Henri II (1518-1559) qui lui avait fait
construire ce château en 1548...
Rédaction : Thierry
Meurant |
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