Historique du 358e régiment d'infanterie pendant la
guerre 1914-1918
Imprimerie Berger-Levrault Nancy - Paris - Strasbourg
Aux avant-postes de l'armée de Lorraine
Hablainville - Baccarat
(17 septembre 1914 - 27 février 1915)
FAITS PRINCIPAUX :
Organisation défensive. Reconnaissances. Combats d'Ogéviller
et de Leintrey.
a) ORGANISATION. - Le régiment est fractionné de la
façon suivante : E.M. à Hablainville, avec un bataillon
qui détache une compagnie à Pettonville et une compagnie
à Vexainville; l'autre bataillon à Buriville (É.-M. et
une compagnie), détachant une compagnie à Réclonville,
une compagnie à Ogéviller et une compagnie au plateau
289.
Le rôle du régiment installé en avancée sur la Meurthe
consiste à organiser ses positions de façon à interdire
l'accès de la rivière et à faire quatre ou cinq fois par
semaine des reconnaissances de nuit avec un effectif
variant de la demi-section à la compagnie; ces
reconnaissances donnèrent lieu à de fréquents contacts
avec des détachements analogues envoyés par l'ennemi
qui, dès le 19, a réoccupé Blâmont, Verdenal et
Chazelles. C'est en cette période de stabilisation que,
pour la première fois, le régiment, qui jusque-là ne
s'était en aucune circonstance appartenu, put
matériellement et moralement s'organiser et s'aguerrir,
prendre conscience de sa force et cultiver les qualités
naissantes qui, plus tard, feront de lui ce qu'il a été,
une unité solide, sachant remplir sa mission,
quelquefois obscure, allant souvent jusqu'au sacrifice,
bravement, sans forfanterie, conduite par la seule
pensée du devoir.
b) TRAVAUX DÉFENSIFS. PETITES OPÉRATIONS. - Les travaux
furent poussés nuit et jour, et, en maintes
circonstances, l'activité et le zèle dont firent preuve
cadres et exécutants furent l'objet de félicitations des
généraux dont dépendait le régiment. Les petites
opérations consistèrent en reconnaissances, réquisitions
en zone neutre, etc. Elles furent nombreuses et eurent
pour principaux objectifs Saint-Martin et la chapelle de
Notre-Dame-de-Lorette, Chazelles, les bois de
Grand-Seille et Domèvre. Vu le but à atteindre, elles
furent peu meurtrières et le régiment n'eut à
enregistrer comme pertes que 4 tués et 6 blessés (dont 1
prisonnier).
c) COMBATS DES 24 SEPTEMBRE ET 26 OCTOBRE. - Une seule
attaque sérieuse eut lieu : ce fut celle qu'exécutèrent
les Allemands le 24 septembre. A 5h30, un violent feu
d'artillerie se déclenche sur notre front Ogéviller -
Vexainville, et à 6h30, les unités du 349e qui tenaient
Fréménil à notre gauche devaient se replier. Ainsi
découverte, la 24e compagnie du 358e dut abandonner
Ogéviller et se replier en combattant sur Buriville.
Mais l'ennemi ne put dépasser le plateau 289 ni avancer
vers Réclonville, défendu par la 21e compagnie. Dans la
journée, deux bataillons du 297e arrivèrent en renfort,
et l'ordre était donné de reprendre le plateau 289 et
Ogéviller. Une première attaque du 6e bataillon
(commandant DESMAZES), vers 16 heures, fut arrêtée par
l'artillerie; une seconde, à la nuit tombante, eut plein
succès et, à 19 heures, nous réoccupions toutes nos
positions. Pertes : 2 tués, 31 blessés, dont 1 officier
(lieutenant RUBICHON), la plupart de la 24e compagnie.
Le 26 octobre, une opération offensive eut lieu sous les
ordres du lieutenant-colonel CHANSON. Une colonne de
reconnaissance, constituée par les deux bataillons du
358e , un bataillon du 349e, deux batteries d'artillerie
et un peloton de cavalerie, partant de Domjevin, devait
marcher sur Leintrey. Elle se reliait à gauche avec
d'autres troupes pour permettre un raid de cavalerie
dans la région Igney-Avricourt. Malgré le feu de
l'artillerie ennemie qui ralentit la progression, le
358e prit pied dans Leintrey. La nuit arrêta le
mouvement, et la colonne, qui devait réintégrer ses
positions le soir même, repassa la Vezouse sans
incidents.
d) SÉJOUR A BACCARAT. - En fin décembre, le régiment fut
relevé et envoyé à Baccarat. Sous le contrôle du colonel
KELLER, commandant la brigade, il fut chargé de
l'organisation défensive de la ville et de ses abords.
Les travaux furent poussés avec entrain. Entre temps,
reconnaissances de compagnie et de bataillon, poussées
dans la région Ancervillers- Montreux, pour
réquisitionner des fourrages et des vivres. En fin
février 1915, le régiment était prêt à relever le 349e
dans le secteur de Badonvillers quand eurent lieu, trois
jours avant la relève, les attaques allemandes dans
cette région.
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