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Annales historiques du Barrois - 1362
 


Annales historiques du Barrois de 1352 à 1411
Victor Servais
1865

[1362]
Sur ces entrefaites, le seigneur de Blâmont, avec lequel Robert [duc de Bar] avait cessé d'être en bonne intelligence, trouva moyen de surprendre Lamothe, dont il s'empara tout à coup le 27 juin. Thiébaud, qui avait fait des frais et des avances pour le duc de Bar, avait réclamé le paiement de ce qui lui était dû. Ce prince ayant différé de le satisfaire, il prit les armes contre lui, et lui enleva cette place où il établit une garnison. A la nouvelle de l'événement, Robert s'empressa de lever des troupes pour aller reprendre Lamothe. Il partit lui-même sur-le-champ avec ses officiers, et passa le 29 juin à Foug, se rendant en toute hâte du côté de Lamothe. Il dut y être rejoint peu après, par le comte de Salm et Jean de Salm, le jeune, qui passèrent aussi à Foug le même jour, et que le prévôt conduisit jusqu'à Gondrecourt, en vertu de l'ordre verbal que le duc de Bar lui en avait donné. La forteresse de Bourmont dont la garde avait été confiée, du 6 au 27 juin, à Hérard de Champigneulles, fut occupée, à partir de ce dernier jour, par Robert dos Armoises, qui s'y installa le 27 avec un corps de troupes et y tint garnison jusqu'au 24 juillet. Comme le sire de Blâmont avait des possessions assez importantes à Etain et dans les environs, Robert jugea prudent de pourvoir à la garde de cette ville; il y envoya, comme capitaine, Olriet de Billy, qui s'y établit le 6 juillet et l'occupa jusqu'au 6 août (a). Lamothe resta au pouvoir du seigneur de Blâmont jusqu'au 17 juillet, jour où elle l'ut rendue au duc de Bar (b).
La restitution de la place fut certainement le résultat de négociations et d'arrangements arrêtés entre Robert et le seigneur de Blâmont. Elle fut suivie d'une trêve, et les questions qui les divisaient furent débattues dans une conférence qui s'ouvrit au commencement d'août à Pompey, village du Barrois, entre Nancy et Pont-à-Mousson. La tenue de cette assemblée avait été décidée lors de la reddition de Lamothe, car Robert fit convoquer, dès le 20 juillet, les gentilshommes et les comptables qui devaient assister ou prendre part aux discussions (c). L'histoire ne nous a transmis aucune lumière sur le résultat de la conférence, mais on sait
que l'accord ne se rétablit point alors entre le duc de Bar et le seigneur de Blâmont. On remarque même, dans un compte, une dépense dont l'objet semble indiquer une reprise des hostilités. Il s'agit de messages expédiés d'Etain à Stenay et à Varennes (Veranes), pour les trêves du sire de Blâmont qui estaient finies. Un autre compte nous apprend que Lamothe et Bourrnont continuèrent à être occupées par des garnisons jusqu'au 15 octobre : la paix ne se fit que le 20 de ce mois. On peut conjecturer qu'elle fut conclue par l'entremise du duc de Lorraine. Thiébaut quitta au duc de Bar, par le traité, tout ce qu'il lui répétait, excepté cependant l'indemnité à laquelle il avait droit en raison de pertes subies dans une expédition faite avec Jean Roland, bailli de Saint-Mihiel, contre Joffroy  de Luttenge (d), qui venait de piller Norroy-le-Sec, et sauf la restitution des revenus de sa seigneurie d'Etain, confisqués pendant la guerre (e). Jean, duc de Lorraine, présent à la transaction, y apposa son sceau à la demande du sire de Blâmont.


(a) Pendant l'occupation d'Etain, on employa les revenus de la seigneurie du sire de Blâmont à l'entretien de la garnison et à l'amélioration des fortifications de la ville. Olriet de Billy y fit construire 8 beffrois neufs sur 8 louis bâties autour de la forteresse. Il lit aussi exhausser les murs et exécuter d'autres ouvrages déclinés à accroître les moyens de défense de la place.
(b) Lors de l'évacuation de la place par les troupes du sire de Blâmont, il fallut racheter les pièces justificatives des dépenses faites par le sénéchal de Lamothe, ainsi que le papier de la recette des prières qui avaient été levées. La restitution de ces documents coûta au domaine ducal 15 florins de Florence (9f 7s 6d) que le sénéchal paya à Jean d'Ogeviller, qui, suivant toute apparence, était un gentilhomme au service du seigneur de Blâmont. Vers le 25 décembre suivant, il paya en outre 510 florins à Ligneville, pour le rachat d'autres écritures que le sire de Blâmont ou quelqu'un de ses alliés ou servants s'étaient appropriées.
(c) Les gentilshommes et comptables de Bar, que Robert fit convoquer le 20 juillet, et qui durent se trouver à la journée dont il est question ici, sont le comte de Sarrebruck, Pierre de Serrière, Jean de Toulon, Simon de Jeandelainconrt, chevaliers ; Raoulin du Pont, gruier du duché de Bar; le receveur de Saini-Mihiel (Humbelet de Gondrecourt), le prévôt de Bаг et Jean de Longeville, cellerier de Bar. Les convocations furent transmises par les soins du prévôt de Sancy, sans doute parce que Robert se trouvait alors dans les environs de cette forteresse.
Lе Damisoul Evrard de Lamarck, fui aussi appelé, par le duc de Bar, à cette conférence. Il s'y rendit à la tête d'un corps de chevaliers et d'écuyers, fort de 240 chevaux.
(d) Joffroy de Luttenge était un de ces nombreux aventuriers qui, à l'imitation de l'archiprêtre et de nombre d'autres gentilshommes, ne se faisaient pas scrupule de vivre de pillage et de rançons. Les magistrats de Metz mirent fin à ses déprédations en lui faisant trancher la tête, en 1366. Un autre homme d'armes de même trempe, Henri d'Ancerville, écuyer, subit aussi le même sort à Metz, dans le cours de cette année. Leur condamnation fut la suite d'attentats 
commis contre cette ville et les bonnes gens trés-passans par le pays. (Chron. de Metz, an 1366.)
(e) Le seigneur de Blâmont avait à Etain un revenu en grains, consistant dans le produit d'un droit qu'on nommait alors la Pugnet d'Etain. Il possédait eu outre la seigneurie de Bouligny, où il avait un prévôt. Ces possessions formaient un fief relevant du duché de Bar.
Thiébaut et Henri de Blâmont son fils, donnèrent, le 30 août 1363, à Habran de Landies, écuyer, en récompense de services, et en accroissement des autres fiefs qu'il tenait déjà d'eux, 10 livrées de terre ou de rente sur les revenus de la terre de Bouligny, savoir 4 reis de froment pour 100 soldées, sur les assises d'Espienne, Bertrameix, Dommery, Bouvigny, Dommarie, et 100 soldées en argent sur les assises et bourgeoisies de Bouligny et d'Amermont, en se réservant toutefois la faculté de racheter le tout à volonté, moyennant 120 petits florins de Florence. Habran de Landres était fils d'un gentilhomme du même nom, également écuyer.
 
 

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