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Dictionnaire statistique du Département de la Meurthe - 1836 - A à E
M.E. GROSSE
Ed. Lunéville - Octobre 1836

Amenoncourt
Ancerviller
Autrepierre
Avricourt
Barbas
Blâmont
Blémerey
Buriville
Chazelles
Domèvre
Domjevin
Emberménil

AMENONCOURT (l'), ruisseau qui prend son nom du village où il commence à naître, arrose Gondrexon et Chazelle, et se réunit à la Vezouze entre Domêvre et St.-Martin, après un cours du N. au S., de 10 kilom. (2 lieues). C'est un faible cours d'eau, qui mérite à peine quelque mention.
AMENONCOURT, village situé dans l'enfoncement d'une vallée, sur le ruisseau du même nom, à 7 kilom. (1 lieue1/2)de Blâmont, chef-lieu du canton, à 28 de Lunéville, chef-lieu de l'arrondissement et à 58 (11 lieues 1/2) de Nancy. Population: 280 individus, 27 électeurs et 10 conseillers municipaux, 68 feux et 62 habitations. Surface territ. hect. cadastrés, dont 428 en terres labour., 61 en prés et 39 en bois. Mesures de Nancy, lettres par Blâmont.
Amenoncourt appartint aux sires de Blâmont, qui acquirent, en 1246, la part du comte de Ribeaupierre, pour 60 livres messins; celle du comte de la Petite-Pierre, en 1283, pour 200 livres; enfin, en 1294, une antre branche de la famille de Petite-Pierre vendit tout ce qu'elle possédait à Amenoncourt pour 170 livres, payés par le sire de Blâmont. Ce village était du diocèse de Metz, parlement de Nancy, coutumes de Blâmont; la cure appartenait aux chevaliers de Malte.
[Rectifications : AMENONCOURT : la paroisse était comprise dans l'archidiaconé et archiprêtré de Marsal.]

ANCERVILLER, Anservillare, portion la moins considérable, et cependant par une étrange bizarrerie, la seule qui donne son nom à la commune toute entière. C'est une section d'un village populeux composé de trois hameaux: Couvay, Josain et Ancerviller. Celui-ci n'était anciennement qu'une ferme très-importante, possédée par les religieux de Senones; dans l'enclos de cette ferme on voyait une chapelle ruinée, qui n'existe plus aujourd'hui. Ancerviller se trouve à 6 kilom. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 30 de Lunéville, chef-lieu de- l'arrondissement et à 60 de Nancy. Population: 763 individus, 74 électeurs communaux, 10 membres au conseil municipal, 170 feux et 128 habitations.
Couvay, en latin, Scopa, et Josain, étaient regardés comme la partie principale de la commune, et Ancerviller seulement comme une dépendance. Couvay a une antiquité au moins égale à celle d'Ancerviller, et ce hameau possède depuis long-temps l'église de la paroisse. Cependant les cartes qui datent du commencement du 17e siècle ne font mention que de Josain, et d'un autre écart nommé Ste.-Agathe, qui à cette époque auraient été plus importants, sans doute, qu'Ancerviller et Couvay; ces deux derniers hameaux figurent seulement en 1756, sur les cartes de Lorraine et des trois évêchés. Quoiqu'il en soit, Couvay et Josain ne furent séparés que par les diverses juridictions, et c'est peut-être à cette cause qu'on doit leurs différents noms. Les princes de Salm avaient l'un, et l'autre appartenait aux comtes de Salm, de la même famille. Ils dépendaient tous deux de la châtellenie de Badonviller; les religieux de Senones prétendaient y avoir aussi le droit de patronage, mais la maison de Salm en fut toujours souveraine maîtresse. Ce village fut ensuite réuni à la généralité de Nancy, bailliage de Lunéville, anciennes coutumes de Lorraine.
Ancerviller, les trois villages réunis, possède une population de 770 individus, 76 électeurs communaux, 12 conseillers municipaux, 175 feux et 132 habitations. Surface territ. 1237 hect., dont 736 en terres labour., 245 en prés et 225 en bois. Mesures de Nancy, lettres par Blâmont. L'église de Couvay sert aussi aux habitants d'Ancerviller, qui a sur son territoire un écart nommé Ste.-Agathe, à 2 kilom. au sud; c'est une ferme assez considérable.
Quelques-uns pensent que le fameux évêque Grégoire est né à Ancerviller, où se trouve encore la plus grande partie de sa famille; d'autres le font originaire de Vého, nous en parlerons en décrivant ce village. Un des meilleurs livres classiques de littérature française, que nous ayons, a été rédigé par M. l'abbé Gérard, de Couvay, professeur au petit séminaire; M. l'abbé Comien, de Domnom, fut son collaborateur. C'est un pur et simple extrait de Marmontel, enrichi de nombreux exemples, dont la plupart sont tirés de la littérature contemporaine, ce qui n'est pas la preuve d'un goût sûr.
[Rectifications : ANCERVILLER (voyez Ste.-Agathe où il y a une blanchisserie considérable).]

AUTREPIERRE, village peu considérable, situé dans un petit vallon, non loin d'un étang appartenant au château de Grand-Seille, à 4 kilom. N. N. O. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 30 kil. (6 lieues) de Lunéville et à 60 de Nancy. Population: 290 individus, un électeur pour la députation, 29 électeurs communaux, 10 membres au conseil municipal, 70 feux et 65 habitations. Surface territ. 773 bect. cadastrés, et ainsi divisés: 449 en terres arables, 104 en prairies et 28 en bois. Mesures de Nancy ; les lettres par Blâmont.
Autrepierre est un village ancien, les traditions ne rapportent cependant rien de certain sur son origine. Les cartes de Lorraine en font mention dès le 17e siècle, et ce que nous pouvons ajouter, c'est que ce village faisait partie du Blâmontois, et appartenait aux sires de Blâmont. Quant aux vestiges d'une voie romaine qui allait d'Autrepierre à Léomont, nous pensons que ce village n'existait pas encore à cette époque, et que cette chaussée était plutôt dirigée vers Dieuze, dans le cas où elle aurait véritablement été construite par les soldats de Rome. Aucun monument ne démontre qu'il y ait eu sur les côtes voisines d'Autrepierre et encore dans ce village, un poste assez important pour y faire aboutir une de ces routes comme le peuple-roi savait les faire. Autrepierre était de la généralité de Nancy, bailliage de Blâmont.
[Rectifications : AUTREPIERRE. Territ. : 745 hect., dont 155 non imp. Nous ajouterons que de nouvelles recherches ont constaté l'existence d'un camp Romain sur les hauteurs qui dominent ce village: on remarque des débris d'enceinte, et quelques pans de murs qui démontrent aussi que ce village possédait une abbaye ou prieuré détruit dans un temps inconnu. Autrepierre faisait partie du diocèse de Mets, archidiaconé et archiprêtré de Marsal.]

AVRICOURT, village situé sur un petit ruisseau qui se jette dans le Sanon, à 4 kil. (3/4 de lieue) de Rechicourt-le-Château, chef-lieu du canton, à 24 N.O. de Sarrebourg, chef-lieu de l'arrondissement, et à 66 de Nancy. Population: 580 individus, 58 électeurs communaux, 12 membres au conseil municipal, 2 électeurs pour la députation, 120 feux et 110 habitations. Surface territ. 1243 hect. cadastrés, et ainsi partagés: 995 en terres labour., 127 en prés et 79 en bois. Mesures de Nancy, pour les liquides, le bois et les mesures linéaires ; mesures de Vic, pour les grains et pour les terres ; le jour est de 372 toises de Lorraine, ou 27 ares 80 centiares ; pour les prés, la fauchée est de 279 toises de Lorraine, ou 22 ares 80 centiares. Les lettres arrivent par Blâmont.
Il y a sur le territoire d'Avricourt un moulin à grains, une carrière peu importante et une ferme très-considérable, nommée la Baronne ou la Solitude, à 1 kilom. N.O. du village; elle est exploitée par M. le baron Lafrogne, un des plus riches propriétaires du pays et ancien député.
Avricourt est un joli village dont les habitants sont assez aisés et qui possède une des plus belles églises de la contrée; il ressort pour le spirituel à la cure de Réchicourt. Quant à son origine, elle remonte à une époque assez éloignée; les cartes de l'évêché de Metz, au 17e siècle, en font déjà mention. C'était une terre qui dépendait de la seigneurie de Réchicourt, comme le prouve un acte public de l'année 1546, et comme les évêques de Metz devinrent maîtres de Réchicourt, le village d'Avricourt leur appartint également pendant de longues années, pour le temporel comme pour le spirituel. Avricourt fut ensuite compris dans le bailliage de Vic, pour la partie qui était à l'évêque, et dans le bailliage de Blâmont, quand les ducs de Lorraine y eurent obtenu une portion du territoire ; ces deux souverainetés nécessitèrent la division d'Avricourt en généralité de Metz et de Nancy.
[Rectifications : AVRICOURT. Ce village compte 8 élect. au collège politique de Sarrebourg. Page 37, ligne 4, supprimez le mot baron, ajouté au nom de M. Lafrogne : cet ancien député n'a pas besoin d'un pareil titre nobiliaire pour obtenir la considération que ses qualités personnelles lui ont, depuis long-temps, obtenu. Avricourt faisait partie du domaine des évêques de Metz; il était compris dans la circonscription connue sous le nom de Ban le Moine. La paroisse était enclavée dans le diocèse de Metz, archidiaconé et archiprêtré de Marsal : la moitié du village appartenait au Blâmontois.]

BARBAS, village situé dans un petit vallon sur les bords d'un ruisseau nommé le Vacon, à quelque distance de son embouchure dans la Vezouze, et non loin de la route de Lunéville à Blâmont, à 3 kilom. de cette dernière ville qui est le chef-lieu du canton, à 31 (6 lieues) de Lunéville, chef-lieu de l'arrondissement et à 60 (12 lieues) de Nancy. Population: 360 habitants, 35 électeurs communaux, 10 conseillers municipaux, 70 feux et 50 habitations. Surface territ. 733 hect. cadastrés, ainsi partagés: 368 en terres labour., 35 en prairies, 163 en bois, le reste en constructions et en vignes, dont les produits sont médiocres.
Sur le territoire de Barbas on remarque un beau moulin à grains, et quelques maisons isolées sur le bord de la route, auxquelles on a donné le nom de Barbezieux; c'est tout ce qui reste d'un village qui fut détruit à l'époque de l'invasion des Suédois en 1636. Il y avait également un vieux château qui disparut sous la main des mêmes barbares. On en a bâti un autre, à la moderne, qui est occupé par la famille noble et distinguée de Mirbeck.
Le village de Barbas est très-ancien; il en est déjà fait mention dans un acte public du 10e siècle. Par cet acte, un évêque de Toul, nommé Berthold, accorda à l'abbaye de St.-Sauveur pleine et entière autorité sur les villages de Barbas, Barbézieux, etc. En 1245, on proclama encore le pouvoir des abbés de Domèvre dans ces localités. Plus tard, le village de Barbas entra dans le domaine des sires de Blâmont, et enfin il fut réuni à la Lorraine, généralité de Nancy, bailliage et coutumes du Blâmontois. On y suit les mesures de Nancy; les lettres arrivent par Blâmont. Les anciennes cartes de Lorraine indiquent le château de Barbas.

BLAMONT

BLEMEREY, petit village situé sur un faible ruisseau nommé le Leinlrey, à 9 kilom. N. O. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 22 E. de Lunéville, chef-lieu de l'arrond., et à 52 S.E. de Nancy. Population: 220 individus, 22 élect. comm., 10 conseil, municip.,52 feux et 38 habitations. Surface terril, cadast. 382 hect., dont 195 en terres labour., 95 en prairies et 27 en forêts. Mesures de Nancy ; les lettres viennent par Blâmont.
On voit sur le territoire de Blémerey une censé peu importante, et ce. village ne parait pas remonter a une antiquité bien reculée; les caries des évêchés et celle de Lorraine n'en font aucune mention au commencement même du 18e siècle. Cependant on est fondé à croire que son origine est plus ancienne, car de vieilles chroniques ont classé ce village dans le domaine de l'abbaye de Domèvre. Il est probable que les religieux de cette communauté célèbre y bâtirent quelques maisons de ferme qui se multiplièrent dans la suite. Après avoir appartenu aux abbés de Domèvre, Blémerey fut compris dans le bailliage de Blâmont, dont il suivait les coutumes, et il était du ressort du parlement de Nancy. Ce village est une succursale sous la juridiction de Blâmont, et qui a pour annexe le village de Reillon.

BURIVILLE, antre petit village situé dans nue plaine, à droite de la route de Lunéville à Blâmont, à 13 kil. S. O. de celle dernière ville, chef-lieu du canton, à 19 de Lunéville, chef-lieu de l'arrond. et à 49 S. E. de Nancy. Population: 165 habitants, 16 électeurs communaux, 10 conseillers municipaux, 37 feux et 35 habitations. Surface territ., 1144 hect. cadastrés, dont 1018.en terres labour, et 29 en prairies. Mesures de Nancy ; les lettres viennent par Blâmont.
Buriville était anciennement une dépendance des évêques de Metz, qui étendaient leur domaine temporel jusqu'aux montagnes des Vosges; il était compris dans le bailliage de Vic, parlement de Metz et on y suivait les coutumes de l'évêché. Quant au spirituel, il faisait partie du diocèse de Metz; aujourd'hui c'est l'annexe d'Ogéviller, sous la juridiction de la cure cantonale de Blâmont.

CHAZELLES, très-petit village situé sur le ruisseau d'Amenoncourt, à l'extrémité de la forêt de Grandseille, à 6 kilom. O. de Blâmont, à 26 E. de Lunéville et à 56 de Nancy. Population: 190 individus, 19 électeurs communaux, 10 conseillers municipaux, 40 feux et 30 habitations. Surface territ., 329 hect. cadastrés, dont 237 en terres labour., 65 en prés et 26 en bois. Mesures de Nancy ; les lettres viennent par Blâmont.
Chazelles est ancien, les vieilles cartes de Lorraine en font mention; il était enclavé dans le bailliage de Blâmont, intendance de Nancy et on y suivait les coutumes du Blamontois. Les sires de Blâmont ont possédé long-temps celle terre, alors peu importante; on ne connaît pas l'époque de l'origine de ce village, tout ce qu'on sait c'est qu'il fut réuni à la Lorraine dans le 15e siècle. C'est aujourd'hui l'annexe de St.-Martin, pour le spirituel ; les habitants y sont bons et religieux.

DOMEVRE, bourg assez considérable situé sur la roule de Blâmont à Lunéville, et sur la rive gauche de la Vezouze, à 5 kilom. S. O. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 25 E. de Lunéville, chef-lieu de l'arrond. et à 55 de Nancy. Population: 1 255 habitants, 112 électeurs communaux, 12 conseillers municipaux, 3 élect. pour la députation, 280 feux et 200 habitations. Surface territ., 1480 hect. cadastrés, dont 750 en terres labour., 380 bois, 180 en prés et 10 en vignes de qualité médiocre. Mesures de Nancy ; les lettres viennent par Blâmont.
Domèvre-sur-Vezouze, en latin Domnus- Aper, est une des plus industrieuses localités du département; on y remarque plusieurs tissages et une très-belle filature de coton qui mérite d'être vue; deux moulins à grains, un à écorce, et un petit port de planches et de bois de construction; il y a une brasserie et quelques hôtels très-achalandés par les rouliers, qui font ordinairement une halte à Domèvre. On y compte aussi quelques marchands, et un grand nombre d'ouvriers des deux sexes viennent y chercher de l'occupation.
Malgré ces divers établissements d'industrie, Domèvre est plus célèbre encore par les souvenirs qu'il rappelle. C'est là qu'on voyait sur la rive droite de la Vezouze, au revers d'un coteau et dans une position délicieuse, la laineuse abbaye des chanoines réguliers de la congrégation réformée de St.-Sauveur, dont l'abbé jouissait de droits quasi-épiscopaux dans les villages de son domaine. C'est en 1569 que le couvent de Bon-Moutier au Val, ayant été ruiné par les guerres, fut transféré à Domèvre et réuni en 1748 au généralat de la congrégation de St.-Sauveur. (Voyez, pour plus de détails, les articles Le Val et St.-Sauveur.)
Il ne reste aujourd'hui qu'une faible partie des magnifiques bâtiments de l'abbaye de Domèvre, et ce que nous voyons fait vivement regretter les ruines de cette pieuse demeure. Toutes les traditions s'accordent à la représenter comme un des plus beaux édifices de la contrée, mais on n'aperçoit maintenant que de lamentables débris, quelques maisons à peine habitables, et les jardins qui sont vastes et bien entretenus. Avec les pierres de ces majestueuses constructions, un particulier a fait bâtir, à côté de l'abbaye, un château de très-bon goût, qui présente le plus agréable aspect et qui embellit singulièrement le paysage de ce coté de la rivière. En général, tous les environs de Domèvre sont pittoresques, et présentent aux regards du voyageur le plus délicieux coup d'oeil. L'église de ce bourg est bien bâtie, et elle passe pour une des plus remarquables du pays ; il est a regretter que Domèvre ait beaucoup perdu sous le rapport religieux et moral. La paroisse a pour patron St.-Epvre, et relève de la cure cantonale de Blâmont. C'était autrefois une seigneurie qui appartenait aux évêques de Metz, qui y avaient un château fort: ce lieu est fort ancien, puisque déjà, en 710, le roi Louis III confisqua les biens qu'un seigneur nommé Hildemann possédait à Domèvre ; cette terre fut donnée ensuite à l'abbaye St.-Sauveur, bailliage de Blâmont, généralité et parlement de Nancy, avec les coutumes de Lorraine. Domèvre possède un bureau de charité.
[Rectifications : DOMÈVRE-SUR-VEZOUZE, (voyez l'article St.-Sauveur pour les rectifications apportées à la première notice).
L'abbaïe de ce nom était exempte de l'Ordinaire et immédiatement soumise au St.-Siège avec son district.]


DOMJEVIN, village assez considérable situé sur la rive droite de la Vezouze, à 12 kil. O. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 19 E. de Lunéville, chef-lieu de l'arrond. et à 49 S. E. de Nancy. Population : 610 habitants, 60 élect. communaux, 12 conseillers municipaux, deux électeurs pour la députation, 135 feux et 115 habitations. Surface territ., 1028 hect. cadast., dont 682 en terres labour., 233 en prés et 14 en vignes, dont les produits sont d'excellente qualité. Mesures de Nancy ; les lettres viennent par Lunéville.
Domjevin, appelé anciennement Domnus-Jovinus, remonte à une antiquité assez reculée; les traditions veulent que les Romains aient élevé un camp et un temple à Jupiter sur une des hauteurs qui dominent le village; mais cette assertion ne repose sur rien de certain. On croit, avec plus de vérité, que les Templiers y avaient bâti une maison de leur ordre, et on voit encore le bassin d'une fontaine qui était à leur usage. Il parait que ce poste avait une haute importance, car une route pavée et cimentée, qui de ce village rejoignait la route de Lunéville, a été découverte en partie dans le 18e siècle. Il est fait mention expresse de Domjevin, dès l'année 1248; c'était à cette époque une terre appartenant aux sires de Blâmont. Les habitants de ce village achetèrent, au 14e siècle, la protection de la duchesse de Lorraine et de son fils, moyennant deux sols tournois que chaque feu devait payer. En 1384, ce bail lut renouvelé avec Jean de Lorraine, et il fut stipulé que chaque habitant, pour être protégé, donnerait un résal d'avoine et une geline (poule). Aujourd'hui Domjevin, après avoir appartenu au bailliage de Lorraine, cour souveraine de Nancy, est une succursale qui relève de Blâmont. M. Forcombat, curé de Domjevin, a établi dans sa paroisse plusieurs fondations utiles qui doivent éterniser sa mémoire; nous citerons, en particulier, une pharmacie pour les pauvres, un presbytère et une somme pour servir à rétribuer une soeur d'école. M. Mangin, curé de Blâmont, un des prêtres distingués du clergé de Nancy, est né à Domjevin.

EMBERMENIL, village situé sur le ruisseau appelé des Amis, à 15 kilom. N. O. de Blâmont, chef-lieu du canton, à 19 N. E. de Lunéville, chef-lieu de l'arrond. et à 49 E. (environ 10 lieues) de Nancy. Population: 425 individus, 40 électeurs communaux, 10 conseillers municipaux, 95 feux et 64 habitations. Surface territ., 1438 hect. cadastrés, dont 564 en forêts, 490 en terres labour, et 217 en prés. Mesures de Nancy, mais on distinguait dans ce village trois sortes de mesures agraires ; il y avait le jour de 320 toises de Lorraine, ou 26 ares 16 centiares ; le jour de l'évêché, 320 toises, ou 23 ares 44 cent., et enfin le jour de 250 toises, ou 20 ares 44 cent. Les lettres viennent par Lunéville.
Emberménil, appelé autrefois Emberici-manile, n'a pas une origine fort ancienne. Les cartes de Lorraine en parlent seulement dans 17e siècle; mais il faut bien lui donner, au moins comme hameau, une existence plus reculée. Ce village dépendait du bailliage de Lunéville, généralité de Nancy, cour souveraine et coutumes de Lorraine. Les chroniques se taisent sur les vicissitudes qu'il aurait éprouvées, et on ne peut s'en rapporter à des traditions plus ou moins mensongères. La paroisse d'Emberménil a été illustrée par le séjour que le fameux abbé Grégoire y a fait comme curé; à sa mort, il s'en est souvenu et a laissé à la vieille église quelques legs précieux. C'est une succursale qui relève de Blâmont. Il n'y a rien à remarquer sur Emberménil, que le mauvais état de ses chemins et un ban de plâtre qu'on dit exister sur son territoire; mais il parait peu important, puisqu'on ne songe pas à l'exploiter. Il y a deux fermes assez considérables: Chesnois, dont nous avons parlé, et Mont-Laval à 2 kilom. N., elle peut avoir 12 habitants.
[Rectifications : EMBERMÉNIL; bon vignoble, mais ses récoltes ne sont pas abondantes. Ce lieu est ancien ; l'abbé Grégoire le rappelle avec effusion, dans ses mémoires; il dit que la plus heureuse époque de sa vie est celle où il a été curé d'Emberménit, et il remercie ses anciens paroissiens de l'attachement qu'ils lui ont gardé à travers les orages de sa vie politique.]

 

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